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00:00 [Musique]
00:08 - Ramblais, chers amis, merci d'être avec nous sur C8.
00:11 Attention, le maître des histoires très sombres, macabre est avec nous,
00:17 j'ai nommé M. Michel Mary.
00:19 Merci d'être avec nous, cher Michel.
00:22 - Merci de m'avoir invité.
00:23 - Cette voix est exceptionnelle.
00:25 J'ai l'impression de ne surtout pas mon poste.
00:28 - Ou à Enquête Criminale.
00:29 - Ou à Enquête Criminale, exactement.
00:32 Ou alors dans les coulisses du nouveau détective.
00:35 C'est là que vous agissez, que vous sévissez.
00:37 Depuis combien d'années, Michel ?
00:38 - Ça fait 45 ans que je travaille pour détective.
00:41 - 45 ans, 45 années d'histoire, de crimes non résolus aussi ?
00:47 - Il y a des crimes non résolus, mais il y a aussi beaucoup de crimes résolus.
00:50 J'ai fait beaucoup d'investigations pendant des années et des années.
00:55 Après, je me suis un peu plus spécialisé sur la chronique judiciaire,
00:58 c'est-à-dire les comptes rendus de procédaux d'assises,
01:01 qui me passionnaient.
01:04 J'ai suivi les plus grands procès de ces 30 ou 40 dernières années.
01:10 Et j'ai une activité télé aussi, à Enquête Criminale,
01:16 maintenant, à TPMP, depuis un an et demi.
01:21 C'est un peu la continuité de mon travail de journaliste.
01:24 On vient chercher mon expérience et ma mémoire.
01:28 - La mémoire.
01:29 Et moi, ce qui va m'intéresser pour l'instant, c'est votre vie privée.
01:33 Alors, ça doit vous ravir.
01:35 Vous vous dites "mais qu'est-ce que je fais là ?"
01:37 Parce que je sais que vous êtes assez...
01:38 Voilà, vous ne vous penchez pas trop là-dessus.
01:40 On va essayer d'en savoir un peu plus,
01:42 parce que les gens qui vous regardent, les gens qui vous aiment,
01:43 ils ont envie de savoir un petit peu qui se cache derrière Michel Le Marais,
01:46 d'où vient-il, l'enfance, tout ça.
01:48 Et c'est ce que je vous propose maintenant avec ce portrait.
01:54 Alors, je n'ai pas trouvé grand-chose.
01:55 Pourtant, j'ai gratté.
01:57 Vous cachez très bien vos secrets, cher Michel.
01:59 Déjà, d'où vous venez ?
02:01 Vous êtes né où ?
02:02 - Je suis né à Paris.
02:02 - À Paris, donc un petit Parisien.
02:04 Maman, papa, qu'est-ce qu'ils faisaient dans la vie ?
02:08 - Ma mère a été officier dans l'armée anglaise
02:12 pendant la guerre et un peu après.
02:16 - D'accord.
02:17 - Et quant à mon père, il était en la publicité.
02:19 Ils sont décédés tous les deux.
02:21 Voilà, des gens bourgeois et paisibles.
02:29 - Et paisibles.
02:30 Vous avez vécu toute votre enfance à Paris ?
02:32 Vous avez bougé un petit peu ?
02:34 - Non, j'ai vécu toute mon enfance à Paris.
02:36 Et mon père avait pour habitude de louer une maison l'été,
02:42 juillet-août, comme il continuait à travailler
02:45 et qu'il voulait nous offrir un peu de verdure
02:49 dans les Yvelines du côté du Véziné.
02:52 - Frère et sœur ?
02:54 - Non, je suis fils unique.
02:55 - Fils unique, d'accord, OK.
02:56 Donc, départ des parents, ça a dû être très compliqué
02:59 parce que quand on se retrouve en première ligne,
03:02 c'est souvent ce qu'on me raconte.
03:04 - Oui, enfin, j'ai construit ma famille à ma façon,
03:06 c'est-à-dire avec des amis.
03:07 Je suis très copain.
03:08 Moi, j'aime bien les copains.
03:09 - Ouais.
03:11 - Du coup, quand on est fils unique,
03:13 on a plus de copains parce qu'on a du temps libre,
03:16 plus de temps libre, on n'est pas en famille.
03:18 Et du coup, j'ai construit, en fait,
03:20 j'ai des frères et sœurs que j'ai choisis.
03:24 Donc, on ne me les a pas imposés, ceux-là.
03:25 Et puis, ce sont des amis avec qui je passe du temps.
03:29 Et ça, c'est plutôt...
03:32 Enfin, c'est un de mes côtés.
03:33 J'aime bien réserver du temps à mes amis.
03:36 - À vos amis.
03:37 Michel, Marie, est-ce que vos parents ont eu le temps
03:40 de voir votre progression, notamment en télévision ?
03:43 - Alors, non.
03:46 Ils sont partis dans les années 80...
03:50 Enfin, 90.
03:51 - D'accord.
03:52 - À deux ans près, 89 et 91.
03:55 - Assez tôt, alors, la location.
03:56 - Assez tôt.
03:57 Et ils m'ont vu rentrer à "Détective" en 1978.
04:03 D'ailleurs, à l'époque, ma regrettée mère
04:10 n'appréciait pas du tout que son nom,
04:13 que le nom de famille soit en bas de ce journal
04:16 qu'elle considérait à l'époque comme un journal à scandales.
04:19 - D'accord.
04:20 - Et d'ailleurs, j'ai une anecdote amusante à ce propos.
04:23 Un jour, on avait une...
04:24 J'habitais dans le 15e rue de la Convention.
04:26 Enfin, mes parents habitaient dans le 15e rue de la Convention, plutôt.
04:29 Et alors que je venais déjeuner un midi chez eux,
04:34 il y avait une librairie juste en face de leur immeuble.
04:38 Donc, je suis rentré dans cette librairie.
04:40 J'ai discuté avec la vendeuse, la patronne,
04:44 et je cherchais le journal "Détective".
04:47 Alors qu'on était le jour de la sortie.
04:50 On sortait le mercredi déjà à l'époque.
04:52 Donc, on était un mercredi.
04:53 Donc, normalement, le kiosque devait être approvisionné
04:57 d'exemplaires de "Détective".
04:59 Et je n'en vois pas un seul sur le présentoir.
05:01 Et je dis à la vendeuse, à la patronne,
05:04 je dis "mais comment ça se fait que vous n'avez pas reçu "Détective" ?"
05:06 Elle me dit "si, si, on l'a reçu.
05:08 "On en a 12 ou 15 chaque semaine."
05:12 Mais alors c'est curieux parce qu'il y a une dame
05:15 qui vient tous les mercredis matin et elle les achète tous.
05:18 - Ah là là !
05:19 - J'ai dit "mais elle est comment cette dame ?"
05:21 Et elle me décrit ma mère.
05:24 Et du coup, je monte déjeuner à la fin du repas,
05:27 histoire de ne pas avoir passé un mauvais repas.
05:32 Je lui dis "mais enfin, t'es complètement dingue.
05:33 "C'est quoi cette histoire ?"
05:35 Et alors, elle a joué l'étonné.
05:38 Et en réalité, elle a fini par avouer que c'était elle qui achetait
05:41 et elle les mettait à la poubelle.
05:42 - Donc vous avez fait avouer votre mère.
05:45 - Oui.
05:45 - Vous avez mené votre enquête.
05:47 - Ce n'était pas très compliqué.
05:49 - Est-ce que vous connaissez la raison ?
05:50 C'est parce qu'en fait, elle ne voulait pas que les autres
05:52 puissent acheter dans le quartier ?
05:53 - La raison, c'est qu'on avait une branche de la famille
05:57 du côté de ma mère justement,
06:00 qui était par alliance, c'est un peu compliqué,
06:04 en lien avec la famille Prouveau,
06:06 qui était les propriétaires de Paris Match,
06:08 de Jours de France, de Marie-Claire, etc.
06:11 Et un oncle qui travaillait au Figaro.
06:13 Du coup, détective n'était pas très bien considéré
06:17 par ces gens qui ne l'avaient probablement jamais lu du reste.
06:22 - C'est marrant ça.
06:23 - Oui, si on veut.
06:24 - Vous lui en avez voulu à votre maman ?
06:26 - Pas du tout.
06:27 Ça m'a fait rire.
06:28 Ça m'a fait rire.
06:30 - Elle vous l'avoue comme ça ?
06:32 - Il a fallu que j'insiste un peu quand même.
06:33 - Et elle vous le dit comment ?
06:35 - Elle me le dit de façon naturelle,
06:38 à partir du moment où je lui fais sa description physique.
06:41 Et d'ailleurs, la vendeuse, la patronne de la librairie,
06:45 m'a dit "je crois que la dame habite en face".
06:47 - Et votre père, ça a dû le faire rire ?
06:50 - Mon père, oui, c'était un type très discret,
06:59 plein d'humour, d'une culture incroyable,
07:01 et qui écrivait beaucoup à ses temps perdus,
07:05 et qui n'aimait pas, un peu comme moi d'ailleurs,
07:07 toutes les mondanités.
07:09 Et je l'ai combien de fois vu quitter la table
07:12 avant le dessert, parce qu'il s'emmerdait,
07:15 et dire "écoutez, je suis désolé, mais j'ai un truc à faire".
07:18 - "Je m'emmerde, je me barre".
07:19 - Il disait pas "je m'emmerde",
07:20 parce qu'il était élégant et bien élevé.
07:22 - Mais il le pensait.
07:23 - On l'avait compris.
07:26 - C'est maman avec qui ça a été le plus compliqué,
07:27 votre arrivée dans le nouveau détective ?
07:30 - Oui, on peut pas dire que ça a été compliqué.
07:32 Je pense que d'un côté, elle était contente
07:34 que je trouve du boulot et que je sois heureux
07:37 dans mon travail, et en même temps,
07:41 elle aurait préféré sans doute que j'aille travailler
07:42 à Paris Match ou je ne sais où.
07:44 - Et vous avez dû lui dire "ça va pas durer longtemps",
07:46 et au final, ça a duré...
07:47 - Moi, au départ, c'était un job d'été,
07:51 donc j'étais pas du tout parti ni pour être journaliste,
07:54 ni pour y rester 45 ans.
07:56 - Michel, Marie, vous me disiez que vous les aviez perdus
07:59 plus tôt que prévu.
08:00 J'ai l'impression que ça n'a pas été naturel tout ça.
08:03 Je me trompe ?
08:05 - Pas naturel.
08:06 Est-ce que la mort est naturelle ?
08:08 C'est une bonne question.
08:10 Je pense que la mort fait partie de la vie.
08:12 J'enfonce une porte ouverte.
08:14 Oui, ils étaient un petit peu plus âgés que la moyenne.
08:18 - Oui, ils vous ont eu un peu tard.
08:19 - Ils m'ont eu un peu tard.
08:20 Et voilà, mon père est mort de maladie et ma mère...
08:25 Vous savez, ces familles, ces couples de cette époque...
08:29 - Oui, quand il y en a un qui parle, l'autre...
08:31 - Voilà.
08:32 Ma mère, du jour où mon père est parti,
08:36 était parfaitement incapable de régler le moindre problème
08:42 d'ordre administratif.
08:43 Les impôts, elle ne s'en est jamais occupé.
08:45 Les comptes, elle ne s'en est jamais occupé.
08:47 - Donc, elle s'est laissée partir, en fait.
08:48 - Je pense qu'elle s'est laissée partir.
08:50 - On va aller sur un sujet intéressant.
08:54 C'est l'amour.
08:55 Ah, Michel !
08:56 Est-ce que Michel est en couple ?
08:58 Avec qui ?
08:59 Est-ce qu'il y a des enfants ?
09:01 On ne sait rien, nulle part.
09:03 - Vous n'allez pas savoir grand-chose.
09:05 - C'est vrai.
09:06 Alors, de manière générale, vous êtes assez secret là-dessus aussi.
09:09 - Oui.
09:10 - Je peux vous demander si vous êtes en couple ?
09:11 - Je suis secret de façon très générale.
09:13 - D'accord.
09:14 Mais vous êtes vraiment tombé dans la bonne émission.
09:16 - En particulier sur ce qui concerne ma vie privée.
09:19 D'ailleurs, je ne m'en suis pas caché avec vous.
09:22 Alors, je ne suis pas en couple, si c'est ça la question.
09:25 J'ai quelqu'un dans ma vie.
09:27 On partage plein de choses.
09:31 - Le moment, oui.
09:33 - Je ne suis pas un forcené de la vie commune.
09:35 Je pense même que je suis un ennemi de la vie commune.
09:37 - D'accord.
09:38 C'est intéressant, ça.
09:40 Ça ne vous est pas arrivé, Michel ?
09:42 - Ça ne m'est pas arrivé, mais...
09:44 - Ça ne vous a pas plu ?
09:44 - Je ne vais pas vous dire que ce sont mes pires souvenirs.
09:46 Loin de là, parce que ça offusquerait les personnes concernées.
09:51 Mais ce n'est pas mon chemin.
09:53 - D'accord.
09:53 - Ce n'est pas mon chemin.
09:54 Et vous savez, quand on fait une erreur,
09:57 quand on s'aperçoit qu'on n'est pas sur le bon chemin,
10:01 on essaye de corriger les choses.
10:04 - Bien sûr.
10:04 - Donc, et je me dis souvent d'ailleurs qu'avec,
10:08 je pense à une personne en particulier,
10:10 si on n'avait pas vécu ensemble, on serait peut-être encore ensemble.
10:15 Alors qu'en vivant ensemble, on a fini par se séparer
10:18 parce qu'on ne supportait pas la vie commune.
10:19 En tout cas, je ne supportais pas la vie commune.
10:22 Et donc aujourd'hui, oui, j'ai quelqu'un dans ma vie, bien sûr,
10:25 quelqu'un de formidable.
10:25 - D'accord.
10:27 - Et ça tombe bien parce qu'elle non plus n'a pas vraiment envie
10:31 de partager le quotidien.
10:33 - D'accord, c'est très intéressant.
10:34 C'est-à-dire que vous vivez une relation, donc tous les deux,
10:37 et chacun est chez soi.
10:39 - C'est ça.
10:39 - Et vous vous voyez quand vous avez envie de vous voir.
10:40 Donc une ou deux fois par semaine, je suppose.
10:42 - Oui, oui, le week-end, une ou deux fois par semaine,
10:44 ou pas du tout, en fonction des activités des uns et des autres.
10:49 Mais vous savez, j'ai un travail qui est quand même...
10:54 - Atypique.
10:55 - Atypique et prenant.
10:57 Si je rentre de reportage à 23h, minuit, une heure du matin,
11:02 j'en sais rien après avoir passé une journée de dingue.
11:05 - Vous avez envie qu'on vous lâche.
11:06 - Après avoir fait 500 km en voiture, après m'être fait engueuler
11:11 par diverses personnes pas contentes d'un écrit ou que sais-je.
11:16 Vous rentrez à la maison de mauvaise humeur,
11:20 vous retrouvez votre compagne qui est fatiguée
11:23 parce qu'elle a aussi eu une journée peut-être compliquée.
11:28 Ça ne peut rien faire de bon, tout ça.
11:30 - Bien sûr.
11:31 - Donc je pense que moi, je rentre chez moi, je peux fumer un cigare,
11:36 je peux mettre la musique à fond.
11:38 S'il est 4h du matin, ça n'a pas d'importance.
11:41 Vous ne vivez pas avec...
11:42 Si vous vivez avec quelqu'un, vous mettez la musique à fond à 4h du matin,
11:46 ça ne va pas durer longtemps, n'est-ce pas ?
11:47 - À quel âge elle habite-t-elle ?
11:48 Elle s'appelle comment ?
11:51 - Je ne vous le dirai pas.
11:52 - On saura, là.
11:54 Il y a une différence d'âge ou pas ?
11:55 - Une petite différence.
11:57 - Petite différence.
11:57 Un peu plus jeune ?
11:59 - Un petit peu plus jeune.
12:00 - Je m'étais sûr.
12:02 Coquin !
12:04 Coquin, Michel.
12:05 - Elle n'est pas mineure.
12:06 - Oui, je me doute bien puisque vous avez 73 ans.
12:09 - Non, je n'ai pas 73 ans.
12:11 - Vous n'êtes pas né en 51 ?
12:12 - Non, je suis né en 56.
12:13 - Ah, excusez-moi.
12:15 - Je suis né en 56 et j'ai 67 ans.
12:18 - Excusez-moi.
12:19 - Mais je vous en prie.
12:20 Il y a plein d'erreurs sur Facebook.
12:21 - D'accord.
12:22 J'ai trouvé cette date-là.
12:23 Excusez-moi, alors.
12:24 - J'en ai même inventé que j'avais une fille qui était décédée
12:26 dans un accident de train ou je ne sais pas quoi.
12:27 C'est totalement faux.
12:29 - J'allais vous en parler.
12:30 - Totalement faux.
12:31 Je ne sais pas de quoi on parle.
12:33 - Une fille qui, en effet, qui est la fille de Michel-Marie,
12:36 qui est décédée dans un accident de train.
12:37 - Il y a peut-être une fille de Michel-Marie qui n'est pas moi,
12:39 qui est morte dans un accident de train,
12:41 mais en tout cas, ça ne me concerne pas.
12:42 - D'accord, ok.
12:42 Vous avez un enfant, si je ne me trompe pas ?
12:44 - J'ai un enfant.
12:45 - Vous avez une fille ?
12:45 - Oui.
12:46 - D'accord.
12:47 - Elle est vivante.
12:47 - Elle est… D'accord, ok.
12:48 Elle se porte très bien.
12:49 - Elle va très bien.
12:49 - Voilà.
12:50 Le choix d'avoir une fille…
12:53 Est-ce que…
12:53 Alors, un enfant, moi, je pose toujours la question à l'invité.
12:56 Est-ce que vous avez eu envie d'avoir un deuxième enfant
12:58 où ça vous suffissait ?
13:01 Ça s'est posé ?
13:02 C'est le travail qui a fait que ça n'a pas été plus loin ?
13:06 - Euh…
13:07 Elle est compliquée, votre question,
13:08 parce que j'ai deux réponses possibles.
13:13 Oui, j'aime les enfants,
13:15 mais ça dépend avec quelle mère.
13:17 Or, il se trouve qu'assez tôt, avec la mère de ma fille,
13:21 je me suis séparé très vite de cette femme.
13:28 Et j'avais donc…
13:29 Enfin, je me suis toujours occupé de ma fille, évidemment.
13:31 J'ai fait ce que j'avais à faire.
13:33 J'ai fait mon travail de père.
13:36 Et s'il était question de refaire ma vie,
13:42 avoir un autre enfant avec deux mères différentes,
13:46 je trouvais ça un petit peu compliqué.
13:48 - D'accord, ok.
13:48 - Donc, bon, voilà, ça, c'est…
13:50 - La séparation, vous avez réussi à…
13:52 Votre fille, elle a réussi à l'accepter.
13:54 Parce que c'est compliqué pour un enfant,
13:56 surtout que, à mon avis, elle devait être assez jeune,
13:57 si j'ai bien compris.
13:58 - Oui, elle était très jeune, oui.
14:00 - Vous vous en êtes voulu de ça, Michel ?
14:01 Non ?
14:02 - Non, je ne m'en suis pas voulu, parce que…
14:05 Égoïstement, je pense qu'on…
14:08 Enfin, ce n'est même pas égoïstement.
14:10 Je pense qu'un enfant peut s'adapter relativement facilement.
14:17 Et égoïstement, on n'a qu'une vie
14:19 et on n'a pas forcément envie de passer du temps,
14:22 à perdre du temps.
14:23 Enfin, je ne sais pas si vous me suivez.
14:25 - Oui, bien sûr, je comprends.
14:26 - Donc, voilà, les choses se sont déroulées comme ça.
14:28 - Et elle, elle aurait voulu un petit frère ou une petite sœur ?
14:30 Elle vous en a parlé ?
14:31 - Oui, je pense que ça lui aurait été agréable.
14:34 De toute façon, quand on est fils unique,
14:35 on a toujours envie d'avoir un frère ou une sœur.
14:37 Et quand on est dans une fratrie multiple,
14:40 on se plaint d'avoir des frères et des sœurs.
14:43 - Et vous a manqué, vous, ce frère ou cette sœur, Michel ?
14:45 - Non.
14:46 - Non ?
14:46 - Non.
14:46 - Vous vous êtes constitué, comme vous le disiez tout à l'heure,
14:48 des amis autour.
14:49 Dernière question sur votre fille.
14:51 Elle suit ce que vous faites, vous savez, quelle relation avec elle ?
14:53 - J'ai de très bonnes relations avec ma fille.
14:55 Et elle s'intéresse assez mollement à ce que je fais.
14:59 Mais elle n'a pas trop le choix, parce qu'entre la télé
15:04 et les gens qui lui parlent de moi, elle est un peu coincée.
15:08 - Elle a quel âge ? Elle doit être pile poil dans les âges de...
15:11 - Entre 30 et 40 ans.
15:12 - D'accord, OK.
15:13 Mais vous êtes discret aussi sur elle, j'ai l'impression.
15:16 C'est important, ça.
15:17 Surtout depuis que vous êtes...
15:18 Surtout, je ne suis pas à mon poste,
15:19 je suppose qu'il y a des ramifications qui arrivent
15:21 alors que vous n'étiez pas au courant.
15:23 - Oui, probablement.
15:23 - Il paraît que ça arrive, non ? C'est vrai ?
15:25 Des gens qui, d'un coup, deviennent une cousine ou un cousin.
15:30 - Moi, ça m'était arrivé, oui.
15:31 Un jour, j'étais sur l'autoroute au niveau de Clermont-Ferrand.
15:36 Je m'arrête pour déjeuner et la caissière de...
15:41 Comment elle s'appelait ?
15:42 - Du supermarché ?
15:44 - Oui, enfin, c'est une station-service.
15:46 - D'accord, je vois. Bonjour ou au revoir.
15:48 - Me reconnaît parce qu'elle m'a vu à la télé sur Enquête Criminelle ou autre.
15:52 Et elle me dit, vous savez, je suis la voisine de votre cousin.
15:59 Je la regarde, je lui dis "vous habitez où, madame ?"
16:01 Elle me dit "à côté de Clermont-Ferrand".
16:03 Elle me donne le nom d'un petit bled.
16:06 Et j'ai beau chercher dans ma mémoire,
16:09 je n'ai pas de famille à Clermont-Ferrand, encore moins de cousins.
16:15 J'ai fait comme si de rien n'était,
16:16 parce qu'on n'avait pas envie de passer deux heures à discuter de ça.
16:19 Je lui dis "bon, on va vous dire bonjour de ma part".
16:21 Je suis parti déjeuner, j'ai repris la route.
16:24 Et quand même, ça m'a travaillé sur le chemin.
16:26 Et le soir arrivé, j'allais à Montpellier, je me rappelle.
16:29 Le soir arrivé à Montpellier, je regarde sur mon Facebook,
16:33 parce que ça me disait vaguement, elle m'a donné le prénom, c'était Philippe-Marie.
16:38 Philippe-Marie, Philippe-Marie, ce nom me dit quelque chose.
16:40 Je l'ai vu, c'est un ami, on a des amis sur Facebook, on ne connaît pas.
16:46 Et effectivement, il y a un Philippe-Marie qui était un ami sur Facebook
16:50 et qui habitait du côté de Clermont-Ferrand
16:52 et qui s'était autoproclamé de ma famille.
16:55 - Pourquoi il faisait ça ?
16:56 - Je ne sais pas, pour faire le malin, pour se donner de l'importance, je n'en sais rien.
17:00 - Mais du coup, vous l'avez contacté ?
17:02 - Oui, je lui ai envoyé un petit message en lui disant qu'il se calme un peu.
17:06 D'une part, je le retirais de mon Facebook bloqué
17:10 et d'autre part, que c'était idiot.
17:13 - Oui, bien sûr, c'est tellement drôle.
17:15 Vous l'avez retiré du Facebook ?
17:17 - Oui.
17:18 La punition.
17:19 - La punition.
17:20 Bon, revenez deux secondes sur cet âge.
17:23 Ça vous pose un souci, le temps qui passe, ou pas du tout, Michel ?
17:26 - Qu'est-ce que vous voulez faire ?
17:29 C'est une réalité, le temps passe.
17:32 Ça ne me réjouit pas le matin de me dire "tiens, j'ai encore pris une journée"
17:36 ou à l'anniversaire, c'est vrai que je suis moins joyeux à mon 67e anniversaire
17:40 qu'à mon 25e.
17:42 - Bien sûr.
17:42 - Mais bon, c'est la vie, on est tous passés par là.
17:45 - Pas de chirurgie esthétique, rien ?
17:46 - Non.
17:47 - Vous ne vous envisagez rien ?
17:48 - Non.
17:49 - Vous êtes du genre à faire des régimes ou pas du tout ?
17:51 - Non.
17:51 - Rien.
17:52 - Je fais attention à ce que je mange.
17:53 - Bon vivant ?
17:55 - Oui, j'ai tendance à être bon vivant.
17:56 J'aime bien la table, j'aime bien le vin.
17:59 - Oui, épicurien.
18:02 - Oui, je suis un épicurien.
18:03 - Quand on dit Michel Marie, surtout Cyril Hanouna, parce qu'il adore jouer avec ça,
18:07 on parle d'une façon d'être, de se poser, que vous avez d'ailleurs sans le vouloir,
18:13 comme ça.
18:15 C'est vrai que vous avez vos styles.
18:16 Et puis, il y a ce débit de voix et cette voix, ce timbre de voix qui est assez exceptionnel
18:21 parce que c'est vrai qu'on a l'impression que vous allez nous annoncer un drame à chaque phrase.
18:25 - C'est malheureusement un peu le cas.
18:28 - Donc, ça fait plaisir de vous voir sourire.
18:31 Cette voix déjà qui est très grave, est-ce que c'est à cause de la cigarette, Michel ?
18:34 - Ce n'est pas impossible.
18:36 Ce n'est pas impossible.
18:36 Je fume.
18:37 Je fume même beaucoup.
18:39 - Trop ?
18:40 - Beaucoup trop.
18:41 - C'est quoi ?
18:41 C'est un paquet par jour ?
18:42 - Oui, je fume largement un paquet par jour.
18:44 - Deux paquets ?
18:45 - Non, pas deux paquets.
18:45 - Mais un et demi.
18:46 - Ça dépend des jours.
18:47 Mais non, je fume trop de toute façon.
18:49 - Depuis combien de temps vous fumez, Michel ?
18:50 - Depuis que j'ai fait mon service militaire.
18:52 - Donc, ça fait 60 ans, quoi.
18:54 50 ans.
18:55 - Non, je n'ai pas fait mon service militaire à 7 ans.
18:57 Mais vous voulez toujours que j'ai 73 ans, mais en fait, j'en ai 67.
19:00 Donc, il faut en retirer 6 déjà.
19:02 Voilà.
19:03 - Ça fait 20…
19:04 - Ça fait longtemps que je fume, oui.
19:05 Je ne sais pas, j'avais 20 ans quand j'ai fait mon service militaire.
19:08 Et du coup, à l'époque, ils nous offraient des cigarettes dans le pactage.
19:12 - Oui, bien sûr.
19:13 - On avait des troupes, des gauloises absolument infumables.
19:16 Mais bon, elles étaient gratuites à l'époque
19:18 et les soldes des militaires n'étaient pas extraordinaires.
19:21 - Vous avez essayé d'arrêter ?
19:23 - Oui, plusieurs fois.
19:24 - Ça ne marche pas ?
19:25 - Non.
19:26 - Vous avez tenté quoi ? Les patchs ?
19:27 - J'ai tout essayé.
19:28 - D'accord.
19:29 - J'ai essayé tout ce qui était possible à part l'hypnose.
19:31 Parce que ça ne me plaît pas.
19:35 - Et votre fille doit aussi vous prendre la tête avec ça, je suppose ?
19:40 - Si avec ma fille, qui me prenait la tête avec ça, ce serait formidable.
19:43 - Qui c'est qui vous prend la tête ?
19:44 Madame ?
19:45 - Tout le monde.
19:46 - Cher Michel-Marie, est-ce que vous avez eu des problèmes de santé ?
19:51 Est-ce que la maladie a toqué à la porte lors de votre...
19:54 - Oui, j'ai eu des problèmes de santé, comme beaucoup de gens,
19:57 quand on vit dans l'agitation, le stress.
19:59 - Qu'est-ce que vous avez eu ?
20:01 - J'ai eu des problèmes au niveau cardiaque.
20:04 - Ah, cardiaque ?
20:05 - Et pas très graves en réalité.
20:07 On a mis des stents et...
20:09 - Ah oui, enfin quand même, ça nécessite une opération.
20:11 - Oui, il fallait déboucher de tout ça.
20:14 - C'était dû à quoi ?
20:15 S'il y avait une raison particulière ?
20:17 - Oh, il y a le stress, les restes des bonnes tables,
20:23 le gras que l'on avale à longueur de journée,
20:25 le tabac probablement aussi, le manque d'exercice.
20:28 - Vous vous en rendez compte comment ?
20:29 C'est des palpitations qui sont plus fortes ?
20:31 - Ah non, non, non, non, non, non, non, ça fait très, très mal.
20:35 Et j'avais la chance, j'ai eu la chance à ce moment-là
20:40 d'être avec une amie qui était médecin
20:43 et qui a compris tout de suite ce qui m'arrivait.
20:46 - Vous aviez mal au cœur, c'est ça ?
20:47 - Ah oui, j'avais un problème pour respirer, ça n'allait pas bien.
20:52 Ça n'allait pas bien, c'était en train de se boucher en réalité.
20:55 Alors, c'est rien quand c'est pris à temps,
20:58 mais si j'avais continué...
20:59 D'ailleurs, le médecin m'a dit,
21:01 "Bon, cette amie en question m'a accompagné,
21:04 m'a fait hospitaliser immédiatement.
21:07 J'ai été opéré dans la foulée,
21:08 mais l'opération, c'est rien, ils vous rentrent un...
21:12 Comment c'est ?
21:14 - Un fil, c'est ça ?
21:15 - Oui, c'est un truc avec une caméra
21:16 et ils mettent un ressort qui dilate l'artère
21:19 et instantanément, ça va mieux.
21:21 - D'accord.
21:23 Autre question, c'est concernant tout ce que vous avez vu, entendu.
21:27 Alors, je ne sais pas si vous avez vécu des drames,
21:29 parce que comme vous avez tellement été dans le secteur judiciaire,
21:33 est-ce qu'il y a des choses qui vous ont vraiment choqué,
21:35 des choses qui sont restées dans votre tête, Michel Marie ?
21:38 Peut-être des histoires que vous n'arrivez plus à enlever de votre tête
21:41 qui ont pu avoir une incidence psychologique sur vous ?
21:45 - Alors, des histoires et des drames, j'en ai plein la tête.
21:48 Vous l'imaginez bien, 40, 50 faits divers,
21:51 à fréquenter, des flics, des juges, des avocats,
21:56 aussi des confrères, assister à des procès de cour d'assises
21:59 où on a en face de soi le monstre absolu.
22:04 Je pense à Fourniret, par exemple,
22:06 où j'ai passé deux mois à Charleville-Mézières
22:10 lors de son premier procès.
22:12 C'est des souvenirs qu'on n'oublie pas.
22:14 C'est des images qu'on n'oublie pas, donc je vis avec.
22:17 - La pire chose que vous avez vue, c'est quoi, Michel Marie ?
22:20 Quelque chose qui vraiment est resté dans votre tête ?
22:23 - Alors, j'ai une histoire terrible qui m'a profondément marqué.
22:30 Ça se passait du côté de Bourg-en-Bresse.
22:34 C'était le procès d'un monsieur qui était une sorte d'aristocrate
22:37 de 85 ans et qui était élu dans sa circonscription,
22:45 un ancien chef d'entreprise.
22:48 Et ce type avait un problème auditif, il était sourd.
22:52 Et une nuit, l'alarme se déclenche chez lui,
22:57 mais comme il n'était pas appareillé, il n'entend pas.
23:00 Et en réalité, c'est sa voisine qui inquiète pour lui
23:04 parce qu'elle s'occupait un peu de ce vieux monsieur.
23:08 Se rend devant la maison, voit pas de trace d'effraction.
23:12 L'alarme continue à sonner, à sonner, à sonner, à sonner.
23:16 Et du coup, elle appelle les pompiers.
23:20 En y imaginant que ce monsieur avait fait un malaise,
23:23 elle avait pas la clé.
23:24 Les pompiers arrivent, rentrent dans la maison,
23:27 accompagnés de cette voisine qui connaissait la maison,
23:30 en disant "là au rez-de-chaussée, il y a le salon, etc."
23:34 Et en fait, ce vieux monsieur vivait à l'étage,
23:36 il avait une chambre au premier étage.
23:39 Et donc, les pompiers montent au premier étage,
23:43 et ce vieux monsieur, à un moment, s'est réveillé,
23:45 non pas parce que ça sonnait, mais parce qu'il avait une envie pressante,
23:49 qu'il a été assouvir, et en revenant,
23:51 il s'aperçoit qu'il y a de la lumière sous la porte.
23:55 Chose qui n'était pas le cas lorsqu'il est parti la première fois.
23:59 Et là, il se dit "on me cambriole".
24:02 Il y avait un fusil de chasse, il met deux cartouches de chevrotine
24:05 dans son canon, enfin dans son fusil,
24:08 et il met la porte en joue,
24:11 mais il entend toujours rien parce qu'il n'a pas l'appareil.
24:13 Et à un moment, les pompiers pètent la porte parce qu'elle était fermée à clé,
24:16 ils mettent un coup de hache dans la porte ou un coup de pied, j'en sais rien.
24:20 La porte s'ouvre, il y a deux pompiers qui se présentent
24:24 dans l'encadrement de la porte et lui tirent.
24:29 Et il tue un pompier.
24:31 Mais il le fout droit.
24:34 Ce type totalement inconnu des services de police,
24:36 pas une once de violence et de méchanceté,
24:39 un type qui était gentil comme tout.
24:43 Bref, il se retrouve poursuivi pour homicide volontaire,
24:47 et il va donc comparaitre devant la cour d'assise.
24:50 Et donc on avait ce vieux monsieur dans le box des accusés,
24:53 et puis à un moment donné, la femme du pompier est venue témoigner.
24:57 Elle était pompier aussi, elle.
25:00 Et cette femme était absolument admirable parce que...
25:05 Elle est venue apporter un témoignage à la cour d'assise
25:08 en expliquant la situation dans laquelle elle se trouvait avant le drame et après le drame.
25:13 Avant le drame, elle était enceinte de six mois,
25:18 d'un enfant qui évidemment est né, mais qui ne connaîtra jamais son père.
25:22 C'était extrêmement émouvant.
25:23 Et en face, on a ce monsieur qui va prendre la parole, l'accusé, pour s'excuser.
25:31 Et je précise qu'il comparait ses libres.
25:33 Donc à un moment, il y a eu une suspension d'audience pour le déjeuner.
25:37 Et tout le monde est sorti.
25:39 Et je retrouve dans la salle des pas perdus,
25:43 la femme du pompier et l'homme qui avait tué son mari, donc l'accusé.
25:49 - D'accord.
25:50 - Dans les bras l'un de l'autre en train de pleurer.
25:52 - Ah ouais, c'est fort ça.
25:53 - Vous avez aussi fait pleurer une personnalité de "touche pas à mon poste".
26:01 Une chroniqueuse de "touche pas à mon poste".
26:04 On en parlera dans un instant et on vous donnera le nom de cette personnalité
26:08 et on découvrira pourquoi vous avez fait pleurer cette chroniqueuse de "touche pas à mon poste".
26:13 Dans un instant, restez avec nous.
26:15 Les histoires de Michel Marigny.
26:17 On reviendra sur des histoires dont on est très, très, très friands
26:22 car elles sont fascinantes.
26:23 Le petit Émile, qu'est-ce que ça donne aujourd'hui ?
26:27 Monique Olivier, il y a eu des rebondissements récemment.
26:30 Michel Fourniré, évidemment, le tueur des Ardennes.
26:33 Le petit Grégory, Bernard Laroche, Muriel Boll, évidemment tous ces noms vous disent quelque chose.
26:37 Marouane Bereni, vous avez aussi étudié l'affaire.
26:41 Guy Georges qui se retrouve en prison avec Jonathan Daval.
26:45 Autant d'éléments très intéressants qui risquent de vous étonner
26:49 sur certaines facettes qu'on découvrira avec M. Michel Marigny.
26:52 Sans oublier, évidemment, "touche pas à mon poste".
26:57 Évidemment, il est dedans notre Michel avec cette voix et cette goâille qu'on aime tant.
27:02 À tout de suite avec Michel Marigny.
27:04 On découvrira qui l'a pleuré sur "touche pas à mon poste".
27:07 Vous allez voir, vous allez être étonnés.
27:08 Bonjour à tous, chers amis.
27:16 Si vous venez de nous rejoindre en deuxième partie de "Chez Jordan" avec M.…
27:20 Dites votre prénom et votre nom.
27:22 - Michel Marigny.
27:23 - Ah, j'adore ! Quelle voix !
27:24 Je vous fais un petit bisou, vous me faites rire, Michel !
27:27 Non, non, attendez parce que…
27:28 Ah, voilà !
27:30 On ne fait pas souvent la bisou, j'ai l'impression.
27:32 - Non.
27:33 - C'est plutôt les femmes, c'est ça ?
27:35 Ah, écoutez…
27:36 - Une légère préférence pour les femmes.
27:37 - Oui, j'ai vu, mais ce n'est pas grave.
27:38 Écoutez, on peut changer, hein ?
27:41 - Non.
27:43 - Michel, merci d'être avec nous, Michel Marigny.
27:44 Évidemment, l'expert des drames, des histoires un peu fantastiques, des fois,
27:50 il faut le dire, parce que ça vient dans la science-fiction,
27:53 les drames qu'on vit aussi beaucoup en ce moment.
27:55 D'ailleurs, ça fait les choux gras, notamment de TPMP, maintenant, le soir,
27:59 où vous êtes souvent, cher Michel Marigny, en dernière partie,
28:02 là où il y a le plus de monde, vous nous racontez ces histoires qui nous effraient.
28:05 Et j'ai une question à vous poser, pourquoi on est si friands de ça ?
28:09 C'est vrai, c'est quand même malsain, cette histoire.
28:11 Moi, le premier, j'ai regardé cinq ou six fois "L'Histoire fournirait",
28:14 l'histoire de Monique Olivier, l'histoire du petit Émile,
28:18 le petit Grégory, c'est pareil, et je pense qu'on est beaucoup comme ça.
28:20 Moi, ma sœur, c'est pareil, elle me dit toujours
28:22 "Mais Jordan, j'adore regarder ça le soir".
28:24 Pourquoi on aime ça ?
28:25 - On aime ça, à mon avis, parce que les gens qui commettent ces crimes,
28:29 c'est les gens qu'on a pu croiser à Intermarché ou je ne sais où.
28:34 On a pu boire un verre avec eux au bar du coin.
28:37 C'est des gens qui sont très ordinaires et qui commettent des faits extraordinaires.
28:43 Et du coup, c'est les gens qui nous ressemblent quelque part,
28:46 enfin, en apparence, en tout cas, avant qu'ils ne commettent ces actes épouvantables.
28:52 C'est les gens comme vous et moi.
28:53 - Alors, vous êtes, surtout, je ne suis pas à mon poste maintenant,
28:55 depuis le début, d'ailleurs, c'est même vous qui avez lancé l'émission
28:58 et vous avez fait pleurer il y a quelque temps une chroniqueuse.
29:00 On en parlera tout à l'heure, mais juste avant,
29:02 on va revenir sur cette histoire terrible qui nous a tous fascinés,
29:07 c'est l'histoire du petit Émile.
29:09 Est-ce qu'on sait aujourd'hui, Michel Mary, où est le petit Émile ?
29:13 - Non, malheureusement, on ne sait pas où est Émile.
29:16 C'est un fait divers épouvantable.
29:17 Ce gosse disparaît en une fraction de seconde.
29:21 Deux témoins le voient marcher, mais à 50 mètres du domicile de ses grands-parents
29:28 et il s'est littéralement volatilisé.
29:31 Donc, est-ce qu'il a été enlevé ?
29:33 - On dit qu'il est sous la maison, mais ils ont cherché, je suppose.
29:36 Tout a été fait.
29:37 On a dit tout et n'importe quoi sur cette histoire,
29:39 mais en tout cas, on ne sait pas où il est.
29:41 C'est un enfant, je crois qu'il avait deux ans et demi ou trois ans,
29:46 qui s'est littéralement volatilisé en une fraction de seconde.
29:50 L'enquête en est toujours au même point à ma connaissance.
29:53 En tout cas, il n'y a pas eu d'avancée spectaculaire.
29:56 - On parlait d'un rapace qui aurait pu le prendre.
29:58 - C'est impossible.
29:58 - Impossible.
29:59 - Non, ça, c'est impossible.
30:00 Je ne sais pas d'où sort cette information,
30:04 mais techniquement, c'est impossible par rapport au poids.
30:08 Et puis, de toute façon, quelqu'un l'aurait vu.
30:11 On est dans une période estivale.
30:14 C'est les vacances d'été.
30:17 - Votre avis à vous, c'est quoi ?
30:19 - Je n'en ai pas d'avis.
30:23 On a évoqué un certain nombre de pistes.
30:25 On a parlé de la piste familiale.
30:28 Elle a été sans doute vérifiée par les enquêteurs.
30:32 On a parlé d'un conflit avec un agriculteur.
30:35 Ça a également été vérifié par les gendarmes.
30:39 Je crois que le problème dans cette histoire, c'est qu'ils n'ont rien.
30:43 On leur a parlé d'une dalle dans une maison en construction,
30:47 en tout cas en rénovation.
30:49 Ils ont cassé la dalle à deux reprises.
30:51 - Il n'y a rien.
30:52 - Ils n'ont rien trouvé.
30:54 Cet enfant s'est volatilisé et c'est inacceptable en réalité.
30:57 Mais comment...
31:00 Qu'est-ce que je peux vous dire de plus là-dessus ?
31:02 Pierre Palmade, évidemment l'humoriste,
31:04 on en parle tout le temps parce que ça fascine aussi les médias.
31:09 Il prend la voiture et puis il renverse, il rentre dans une voiture.
31:14 - Il crée un carambolage.
31:16 Il a perdu le contrôle de son véhicule après avoir passé deux nuits
31:22 et deux jours à faire la fête à coups de drogue de synthèse, d'alcool.
31:27 Il était totalement défoncé.
31:30 Il prend le volant probablement pour aller récupérer encore un petit peu de drogue
31:35 ou aller faire des courses, on ne sait pas très bien.
31:37 Et là, il a un choc frontal.
31:39 Il ne roulait pas extrêmement vite,
31:41 mais je pense qu'il s'est complètement dérouté sur une petite route départementale toute droite.
31:46 - Le bébé est décédé ?
31:48 - La femme qui était dans le véhicule était enceinte,
31:52 je ne sais plus de combien de mois, mais je crois que c'est six mois ou sept mois.
31:55 L'enfant est mort.
31:58 - C'est suite au choc ou pas, Michel Mary ?
32:00 - Alors, c'est compliqué.
32:02 Oui, probablement.
32:04 C'est très probablement suite au choc.
32:07 Mais alors, il y a eu tout un débat juridique
32:11 parce que pour tuer quelqu'un, il faut qu'il soit né.
32:14 - Bien sûr, qu'il respire.
32:15 - Là, en l'occurrence, il faut que l'enfant ait respiré,
32:19 soit sorti du ventre de sa mère et respiré.
32:21 - Donc, ce n'est pas un meurtrier ?
32:23 - Alors, ce n'est pas au sens juridique du terme un meurtrier.
32:27 Enfin bon, la responsabilité morale, même si on ne juge pas la morale, est entière.
32:32 - Il est où aujourd'hui, Pierre Palman ?
32:33 - Il vit à Bordeaux, il vit chez sa sœur ou chez sa mère.
32:36 - Donc, il n'est pas du tout en prison ?
32:38 - Non, il n'a jamais été en prison.
32:40 Il a été sous bracelet électronique.
32:41 Il a été placé dans un centre hospitalier psychiatrique.
32:46 Je pense que c'est vraiment le cas typique
32:49 où il vaut mieux quand même le soigner que l'incarcérer.
32:51 - Oui, bien sûr.
32:52 - Ce qu'il a fait est épouvantable.
32:55 Les conséquences sont épouvantables.
32:57 Il a ruiné une famille, cette femme a perdu son enfant.
33:01 Je crois que le conducteur n'est pas paralysé,
33:04 mais en tout cas, est brisé au niveau physique.
33:08 Les os ont littéralement explosé.
33:11 Donc, il y a des grosses séquelles.
33:12 Et je crois qu'il y avait un enfant également dans le véhicule
33:14 qui a été grièvement blessé.
33:16 - La famille, elle peut demander combien en dommages et intérêts pour une histoire pareille ?
33:20 - Je pense que ça va lui coûter très cher.
33:22 - Des millions d'euros ?
33:24 - Je ne sais pas.
33:25 Ça, c'est le tribunal qui décidera.
33:27 - Vous avez des exemples d'histoires
33:29 où des millions d'euros ont été débloqués pour une famille ?
33:32 - Oui, il y a des exemples d'affaires où, dans le passé judiciaire,
33:35 il y a des gens qui ont payé toute leur vie pour rembourser leur responsabilité.
33:41 Et c'est la moindre des choses.
33:43 Ces gens-là, ils n'ont rien demandé à personne.
33:44 Ils étaient dans leur voiture en famille.
33:46 Ils rentraient de je ne sais où pour aller chez eux.
33:49 Et il y a un fou furieux, ivre de drogue et d'alcool,
33:52 qui vient les tamponner de plein fouet.
33:54 - Dernière histoire, c'est Michel Fourniret.
33:57 Vous l'avez connu, parce que vous avez été au procès.
34:01 C'est l'ogre des Ardennes.
34:02 Alors, on ne va pas répéter l'histoire.
34:03 C'est une horreur absolue.
34:05 Il y a combien de femmes en tout ?
34:07 Je crois que c'est plus d'une quinzaine.
34:08 - Pour juger, je crois que c'est une dizaine,
34:11 et peut-être un peu plus même.
34:13 Et on lui accorde le crédit d'une vingtaine, un peu plus.
34:18 - En plus, parce qu'il avait envoyé une lettre pour l'histoire
34:20 à un co-détenu ou quelqu'un qui s'y rapproche.
34:24 Et il avait laissé des lignes blanches,
34:26 si je ne me trompe pas dans l'histoire,
34:28 et il avait dit, voilà, il y a encore ça à découvrir,
34:30 que les policiers n'ont pas trouvé.
34:31 - Il faut faire très attention avec Fourniret,
34:32 parce que c'était un manipulateur hors pair.
34:36 Il est mort en 2021.
34:37 Le 10 mai 2021, il est décédé dans sa prison.
34:41 Ça a été un vrai manipulateur.
34:46 C'est le vrai pervers.
34:47 Ce type est monstrueux, était monstrueux.
34:51 Et le couple...
34:52 - Monique Olivier, qui est toujours vivante.
34:54 - Qui est toujours vivante.
34:55 - Et qu'on appelle le cerveau, parce qu'elle se faisait un peu passer
34:57 pour une abrutie, si j'ai bien un peu compris ça.
34:59 Et finalement, il y a eu des tests de QI,
35:01 et il s'est révélé qu'elle était beaucoup plus intelligente
35:02 que la plupart des... une bonne partie des Français.
35:05 - Ce qui est incroyable dans cette histoire,
35:07 et ça, c'est à l'occasion des dernières expertises,
35:10 dernier procès,
35:12 on a un psychiatre qui dit qu'elle est stupide,
35:15 qui a au lieu de dire qu'elle a la débilité,
35:16 et un autre expert psychiatre qui dit qu'elle a un IQ de 135.
35:20 Bon, allez, il comprend quelque chose avec les rapports d'expertise psychiatrique.
35:24 Bon, je pense qu'elle est intelligente,
35:28 manifestement elle est intelligente,
35:30 mais ce qui est fou dans cette histoire fournirait,
35:33 c'est que ces deux êtres se soient croisés.
35:38 Il y avait une chance sur je ne sais combien de millions
35:42 pour que ça n'arrive pas.
35:44 - Elle détient encore des secrets, Monique Olivier, Michel Mairi ?
35:46 - Très probablement, oui.
35:47 - Elle peut les donner ?
35:48 - J'espère.
35:50 J'espère.
35:51 - Là, il y a eu le procès récemment,
35:52 elle a donné des éléments importants ?
35:54 - Alors, le procès, c'était le procès qui concernait trois meurtres,
35:59 et pas les moindres, puisque c'est principalement Estelle Mouzin,
36:03 dont on a quand même beaucoup parlé.
36:05 Elle a été condamnée pour avoir été complice de Michel Fourniret
36:09 dans ce qui est arrivé à Estelle Mouzin,
36:12 et on l'a jugé également pour complicité sur Johanna Parry
36:16 chez Marie-Ange Domech,
36:18 qui étaient deux jeunes filles qui avaient été enlevées, violées et tuées,
36:25 mais ça remonte à de très nombreuses années.
36:28 - Vous, quand vous avez rencontré Fourniret, il était comment ?
36:30 Qu'est-ce qui vous a fasciné en lui ?
36:35 - Le mot « fasciné » va bien.
36:38 C'était à Charleville-Mézières.
36:39 Moi, j'ai passé deux mois avec Fourniret.
36:41 Je le voyais tous les jours pendant deux mois.
36:43 Ça laisse des souvenirs.
36:45 Fourniret, c'est l'exemple type du gars que vous pouvez croiser...
36:52 - Dans un bar.
36:53 - Dans un bar et que vous allez trouver sympathique,
36:55 et qui va vous rendre service.
36:57 Il est bricoleur, il est intelligent, il a une vraie culture.
37:01 - Il vous a dit quoi, vous, quand vous étiez avec lui ?
37:04 - Il ne me parle pas. Il est dans le box des accusés.
37:07 Déjà qu'il a du mal à parler au président de la Cour d'assises,
37:10 il voulait que le procès se déroule à huis clos.
37:12 Il avait sorti une banderole.
37:14 Pas d'huis clos, bouche cousue.
37:16 Bon, finalement, il s'est mis à parler au bout de trois jours.
37:19 - Il y a un truc qui vous a étonné en lui ?
37:24 - Tout m'a étonné en lui.
37:26 Comment peut-on arriver à un tel degré d'inhumanité,
37:32 de sadisme, de méchanceté, pour faire ce qu'il faisait ?
37:40 C'est monstrueux, et ce n'est pas une fois,
37:43 c'est 10, 15, 20 fois, sans compter celles
37:46 qu'on n'a probablement pas comptabilisées.
37:51 - Vous êtes arrivé d'avoir une affaire comme ça
37:53 au sein de votre famille ou proche de vous ?
37:57 - Non.
37:58 - Une affaire de drame ou de...
38:01 - Non, je n'ai pas de meurtrier dans ma famille.
38:03 - Je me pose la question, s'il y a une affaire à côté...
38:05 - Non, non, non, non.
38:06 Je n'ai pas...
38:07 J'ai la chance de ne pas avoir eu de membres de ma famille
38:10 touchés par un drame.
38:12 - Parce que ça peut arriver à tout le monde.
38:14 - Ça peut arriver à tout le monde.
38:15 - Ça peut arriver à tout le monde, à vous comme à moi.
38:17 "Touche pas à mon poste", émission dans laquelle
38:19 vous sévissez maintenant.
38:21 Donc c'est Cyril Alona qui vous choisit
38:23 pour la première, d'ailleurs, de cette rentrée 2024.
38:27 - Non, 2023.
38:28 - 2023, pardon.
38:30 - Vous êtes heureux ?
38:32 - Oui, je suis content.
38:33 J'aime bien cette émission.
38:35 - Il adore vous imiter ?
38:36 - Il adore m'imiter, il n'est pas le seul.
38:38 - Il vous imite bien ?
38:39 - Il se débrouille pas mal.
38:41 - Vous, vous savez imiter Cyril Alona ?
38:43 - Non.
38:44 Non, ça, je ne sais pas.
38:45 Je ne me lancerai pas dans l'imitation de Cyril Alona
38:48 parce qu'il est inimitable.
38:49 - D'accord.
38:51 - C'est Sébastien Coué aussi qui m'imitait beaucoup
38:54 sur son émission de radio.
38:56 - Exactement.
38:57 - Il imite sur ma voix, mon intonation.
38:59 - Comment il vient vous chercher ?
39:01 - Alors, il vient me chercher sur...
39:04 Il cherchait un journaliste de fait divers.
39:08 - Oui.
39:09 - Il avait appelé plusieurs journalistes de détective.
39:13 Et puis un jour, j'en ai accompagné un,
39:16 mais par amitié, vraiment.
39:19 Et puis par curiosité, je voulais voir
39:21 à quoi ressemblaient leurs locaux.
39:23 Et ça, c'était il y a presque deux ans.
39:26 - D'accord, OK.
39:28 - Et donc, j'accompagne mon confrère
39:30 qui passe pour je ne sais trop quel dossier.
39:32 Et du coup, je croise le rédacteur en chef
39:34 de l'émission, Pierre-Henri.
39:38 Et on discute, on sympathise.
39:40 Il me dit "mais j'aimerais beaucoup que vous veniez".
39:42 Bon, il m'avait déjà appelé 159 fois,
39:44 mais en fait, je n'avais pas le temps.
39:46 Moi, je suis entier.
39:47 Quand j'ai un truc à faire, je le fais.
39:49 - Bien sûr, bien sûr.
39:50 - Donc, il vous appelle, vous y allez.
39:52 - Voilà.
39:53 Et il m'appelle.
39:54 J'hésite un peu.
39:57 Et puis, je finis par y aller.
39:59 Et on arrive, c'était le début, je crois que la première fois
40:02 où j'y suis allé, c'est pour l'affaire Lola.
40:04 - Oui.
40:05 - Cette fameuse gamine qui avait été tuée
40:07 dans le 19e arrondissement, démembrée dans une malle, etc.
40:11 Et visiblement, ils ont apprécié ma présence
40:17 et la nature de mes propos.
40:20 Puisqu'ils m'ont rappelé le lendemain
40:23 en me demandant de revenir.
40:25 Du coup, j'aurais dit, écoutez, vous êtes gentil,
40:27 mais je ne vais pas passer ma vie à faire la chronique sur votre plateau.
40:31 J'ai vraiment autre chose à faire.
40:33 Et puis, du coup, on a convenu de...
40:36 - D'un nombre de présences ?
40:38 - Oui, d'un accord.
40:39 - Vous vous parlez avec Cyril ?
40:41 - Oui, bien sûr.
40:42 - C'est quelqu'un que vous voyez à côté ?
40:44 - Non.
40:45 - Non ?
40:46 Il vous taquine un peu hors antenne aussi ou pas ?
40:48 - Oui, oui, mais je...
40:49 - Qu'est-ce qu'il fait ? Alors, racontez-moi.
40:51 - Qu'est-ce que vous aimez bien chez lui ?
40:53 - Alors, on parlait de l'humanité tout à l'heure.
40:55 Ce mec est plein d'humanité.
40:57 C'est un généreux, c'est un gentil.
41:00 Et il se débrouille bien, en fait.
41:03 Il a un sens.
41:05 Alors bon, il est quelquefois un peu imprévisible.
41:07 On s'attend à ce qu'il vous pose une question,
41:09 il vous en pose une autre.
41:11 Bon.
41:12 Ou alors, il n'a pas forcément la bonne question.
41:17 Ou ça va... Bon.
41:19 Et donc, du coup, il faut remettre un petit peu les choses comme ça.
41:22 Mais il a beaucoup d'humour.
41:26 Moi, je trouve ça plutôt agréable de travailler avec lui.
41:33 - Ça vous était reproché de travailler pour TPMP ?
41:35 - Oui.
41:36 - Qui c'est qui vous a pris la tête avec ça ?
41:39 - Beaucoup de monde.
41:41 - On vous a dit quoi ?
41:42 - Bah qu'ils ne comprenaient pas que j'aille dans cette émission,
41:46 que j'étais jusqu'à présent considéré comme un journaliste sérieux,
41:51 comme si le fait de travailler pour Cyril était un gage de non-sérieux.
41:57 Enfin, j'ai entendu n'importe quoi.
41:59 - Vous avez répondu quoi, Michel Marie ?
42:01 - J'ai répondu qu'ils n'étaient pas les arbitres de mes élégances,
42:05 que je faisais ce que je voulais, avec qui je voulais et quand je voulais.
42:09 Moi, jusqu'à présent, je suis ravi de travailler avec Cyril
42:15 parce qu'il me laisse le temps de m'exprimer,
42:18 il ne m'interrompt pas, il respecte mon travail,
42:22 comme l'ensemble des chroniqueurs, du reste.
42:25 Et pour moi, c'est primordial.
42:27 - Justement, on va en parler avec les questions cash
42:30 et on commencera avec une chroniqueuse que vous avez fait pleurer.
42:32 Questions cash, c'est parti.
42:34 Quelle est la chroniqueuse, Michel Marie, que vous avez fait pleurer ?
42:41 N'en touche pas à mon poste, c'est pour quelle raison ?
42:45 - Je pense que j'ai fait pleurer Daniel Moreau.
42:48 On parlait d'une affaire de viol,
42:52 ou en tout cas de fait de viol reproché à quelqu'un de connu.
42:56 Et je lui expliquais, enfin j'expliquais sur le plateau,
43:03 que la victime avait 15 ans et quelques jours,
43:08 et qu'elle n'était pas mineure sexuellement,
43:13 c'est-à-dire que, parce qu'en réalité,
43:16 cette victime avait une relation avec celui qu'elle désignait
43:19 comme étant son violeur.
43:21 Ils avaient dormi à l'hôtel une nuit ensemble,
43:25 ils avaient eu des relations sexuelles consenties,
43:27 donc tout s'était bien passé.
43:30 Et puis, à 2h du matin, le garçon, le mec connu,
43:37 décide d'avoir un nouveau rapport sexuel.
43:41 Elle dit non et, à priori, il lui impose ce rapport.
43:45 Donc on était quand même archi borderline
43:47 sur la qualification de viol.
43:49 - Oui, bien sûr.
43:51 - Même si le fait du non-consentement suffit.
43:55 - Oui. Et qu'est-ce qui ne lui a pas plu, du coup, à Daniel Moreau ?
43:58 - Alors, ce qui ne lui a pas plu, c'est qu'à un moment, j'explique que...
44:02 Oui, ce qui ne lui a pas plu, ce qui n'a pas plu à Daniel Moreau,
44:09 c'est qu'un type de 50 ans ait une relation intime
44:13 avec une gamine de 15 ans et demi.
44:16 Et là, je lui dis oui, mais on ne juge pas la morale dans ce pays.
44:20 Ce n'est pas bien, ce n'est pas beau, ce n'est pas tout ce que vous voulez.
44:23 Moi, je n'aurais pas aimé, quand ma fille avait 15 ans,
44:25 qu'elle ait une aventure avec un type de 50.
44:28 Et je lui dis, le droit ne l'interdit pas.
44:33 Et je pense qu'elle a dû penser que je trouvais ça normal,
44:37 alors que ce n'est pas du tout le cas.
44:39 - Et du coup, elle s'est décomposée.
44:40 - Elle s'est un peu décomposée.
44:41 Je ne sais pas, peut-être que ça lui rappelle quelque chose de proche à elle,
44:45 ou je n'en sais rien.
44:46 Toujours est-il qu'à un moment donné, elle est peut-être aussi fragile,
44:49 je ne sais pas, elle s'est mise à pleurer.
44:51 Et j'étais consterné de la faire pleurer, parce que je l'apprécie particulièrement.
44:56 C'est quelqu'un avec qui j'ai plaisir à travailler
44:58 et qui ne m'avait jamais posé l'ombre d'un problème.
45:02 - Quand on s'appelle Michel Marie,
45:04 on gagne combien par rémission sur Touche pas à mon poste ?
45:07 - Je ne vous répondrai pas.
45:10 - Dans les 300 euros, 400 euros ?
45:12 - Moi, si vous voulez.
45:15 - Michel !
45:16 - Non, je ne vous le dirai pas.
45:17 - Ah bon, c'est vrai ? Pourquoi vous ne voulez pas me dire ?
45:18 Et quand ils ne peuvent pas répondre, ils font ça.
45:21 - Non, non, non.
45:22 - Michel !
45:23 - Je vous ai dit, ma vie privée, ça fait partie de ma vie privée.
45:25 - Et les salaires aussi, d'accord.
45:28 - Je suis rémunéré, évidemment, sinon je ne viendrais pas aussi régulièrement.
45:32 - Quand on touche de retraite, quand on s'appelle Michel Marie ?
45:34 - Ça, c'est une question qui n'est pas trop dure.
45:36 - Je touche...
45:38 Je touche, je touche, je touche...
45:40 Entre 3 et 4 000 euros.
45:43 - D'accord. C'est une belle retraite ?
45:44 - Oui.
45:45 - Vous faites un peu la fête, tout ça va ?
45:47 Vous êtes plutôt tranquille ?
45:49 Vous ne dépensez pas tout dans des conneries ?
45:51 - J'aime bien les fringues, j'aime bien les bons restaurants.
45:55 - Ah d'accord.
45:56 - J'aime bien me faire plaisir.
45:57 - Donc, il crame tout dans les restos et les fringues.
45:59 - Je ne suis pas un écureuil.
46:02 - D'accord. J'ai remarqué.
46:04 La fois où vous avez failli perdre la vie, ça vous est arrivé ?
46:07 - Tant qu'on ne l'a pas perdue, en fait, on n'en est pas tout à fait conscient.
46:15 Mais bon, j'ai manqué d'avoir des accidents de circulation graves en moto et en voiture.
46:20 - Un peu fou en moto ?
46:22 - Je roulais très vite, oui.
46:24 - Combien ?
46:25 - Je roulais très vite, j'avais des grosses cylindrées.
46:27 - 150, 200 ?
46:29 - Oui, bien plus que ça.
46:31 - Vous avez été plus…
46:32 - Je montais à 310.
46:34 - Avec une moto ?
46:36 - J'étais jeune.
46:37 - Ah ouais, non mais là, vous avez mis le paquet, là.
46:39 - J'avais une moto qui me permettait de le faire.
46:41 - Et puis, ce qui s'est passé, c'est d'arriver…
46:43 - Ah ben, il ne s'est rien passé.
46:44 - Vous vous êtes fait une frayeur, quoi.
46:46 - C'est très excitant. J'aime la vitesse, j'aime les voitures, j'aime les engins à moteur.
46:53 J'ai fait de la moto toute ma vie et j'ai toujours eu des voitures, c'est une de mes passions.
47:00 - Vous avez une belle voiture ?
47:01 - J'aime les voitures.
47:02 - Vous avez quoi comme voiture ?
47:04 - Une petite Golf Cabriolet.
47:05 - Ah, ça va, c'est tranquille.
47:07 - Mais elle a un gros moteur.
47:10 - Vous me faites rire.
47:12 Le chroniqueur ou la chroniqueuse de Touche pas en poste,
47:15 qui aurait pu faire un très bon ou une très bonne sérielle killeuse ou killer ?
47:20 - Alors, en tout cas, pas Gilles Verdez.
47:23 - Pourquoi ?
47:24 - Parce que je pense qu'il n'aurait pas pu faire un bon tueur en série.
47:31 Non, Gilles Verdez, je ne le vois pas du tout dans ce rôle.
47:37 - Mais pourquoi ? Parce qu'il lui manque une qualité ?
47:39 - Je ne sais pas quelles sont les qualités dont on a besoin pour être un bon tueur en série.
47:44 - La discrétion ?
47:45 - Peut-être la discrétion.
47:47 Quand on passe à la télé tous les soirs,
47:50 c'est quand même relativement difficile de passer totalement inaperçu avec les vidéosurveillances
47:55 et éventuellement les quelques témoins qui pourraient assister à la scène de crime.
48:01 Donc, en réalité, et ça, ça concerne tous les chroniqueurs de DPMP,
48:06 après, pour répondre à votre question,
48:09 je pense que Daniel Moreau aurait pu faire une bonne tueuse en série.
48:16 Parce qu'elle est discrète.
48:18 On lui donnerait le bon Dieu sans confession.
48:20 - Ah oui, il faut se méfier.
48:21 - Oui, elle ressemble à Madame qui fait ses courses avec son petit panier.
48:29 Moi, je l'ai croisée deux, trois fois dans des centres commerciaux.
48:33 - Vous voulez dire qu'elle est un peu louche ?
48:35 - Elle n'est pas louche du tout.
48:36 Je veux dire simplement qu'elle passerait totalement inaperçue.
48:40 Et si on vient l'entendre pour la passer éventuellement en audition,
48:45 on ne la soupçonnerait pas une seule seconde d'être une tueuse en série.
48:50 Alors que Gilles Verdas, peut-être oui.
48:53 - Le chroniqueur de Touche pas à mon poste, avec qui vous êtes le moins proche ?
48:56 Est-ce qu'il y en a un ?
48:59 - Non, je suis proche...
49:03 Moi, je ne viens pas à DPMP pour me faire des amis,
49:06 mais pas non plus pour me faire des ennemis.
49:08 Donc, je les aime bien tous.
49:12 J'aime bien Raymond, qui a toujours un espèce de...
49:17 Son bon sens m'amuse beaucoup.
49:21 Une sympathie réciproque.
49:25 J'aime bien Valérie Béanaym.
49:28 J'aime bien Jean-Thom.
49:31 Je les aime bien tous.
49:33 - Est-ce que vous avez déjà été protégé par la police, Michel Marie ?
49:35 - Non. - Jamais ?
49:36 - Non, je n'ai pas besoin.
49:38 - Est-ce que vous avez déjà fait votre testament ?
49:40 - Non.
49:42 - Qu'est-ce que vous aimeriez qu'on dise de vous si demain vous disparaissiez ?
49:48 - Je n'en sais rien.
49:51 Je pense qu'il y en a un qui serait ravi et l'autre qui serait très triste.
49:54 - Il y en a un qui serait ravi ?
49:56 - Probablement. - Vous avez des ennemis, vous ?
49:58 - Non, je n'ai pas d'ennemis, mais ça ferait de la place sur les plateaux de télé.
50:03 - Oh, quand même !
50:05 - Mais non, je ne sais pas.
50:08 Je n'aime pas penser à la mort.
50:10 Elle arrivera suffisamment vite et tôt.
50:12 - Et pourtant, la mort, c'est votre quotidien.
50:14 - Oui, mais ce n'est pas la mienne.
50:16 Moi, je parle de la mort des autres beaucoup plus facilement que je ne parle de la mienne.
50:20 - Et vous faites peur ?
50:22 - Non, ce n'est pas que ça me fait peur.
50:24 De toute façon, c'est inévitable.
50:26 Vous y passerez beaucoup plus tard que moi. - On ne sait pas.
50:28 - Parce que vous êtes beaucoup plus jeune, dans la logique des choses.
50:32 Moi, le plus tard possible et avec le moins de douleur possible.
50:37 - Michel-Marie, si vous aviez un message face caméra à laisser à Cyril Hanouna,
50:41 peut-être quelque chose que vous ne lui avez jamais dit, c'est maintenant.
50:44 - Écoute, Cyril, ça fait un an et demi que je collabore avec toi dans cette émission "Touche pas à mon poste".
50:53 Et j'en suis absolument ravi.
50:56 Je passe de bons moments.
50:58 Nous avons des relations à la fois courtoises, chaleureuses et des échanges intelligents.
51:08 - Merci, Michel-Marie, pour cette émission où on a pu en apprendre un petit peu plus sur vous.
51:13 - Pas beaucoup. - Oui, ça va.
51:15 Vous êtes coquin, mais j'ai quand même réussi à trouver 3, 4 trucs.
51:18 Vous n'aviez pas prévu de dire autant de choses, je pense.
51:20 - Si, si, si. Tout est maîtrisé.
51:22 - Oui, c'est ça, tout est maîtrisé.
51:24 On va en refaire une autre. On verra si tout est maîtrisé.
51:26 Salut, Michel. Ciao. À bientôt sur "Touche pas à mon poste" ou encore des enquêtes extraordinaires.
51:32 Évidemment, j'espère que vous avez passé un bon moment.
51:34 En tout cas, moi, ce fut le cas. Je vous dis à demain avec une nouvelle émission et une nouvelle personnalité.
51:38 D'ici là, prenez soin de vous et je vais vous laisser dire au revoir, Michel-Marie, à cette caméra-là et à nos téléspectateurs.
51:45 - Au revoir.
51:47 [Musique]

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