• il y a 8 mois
Interview d'Alfred Gässler, agriculteur et formateur. Il pratique le semis direct sous couvert depuis 1997 sur son exploitation située à Amblainville dans le sud de l’Oise. Associé avec sa fille Marie-Thérèse, ils ont commencé à s’intéresser davantage au lien entre santé du sol et santé de la plante il y a une dizaine d’années.

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Transcription
00:00 Plus personne travaille aujourd'hui avec les mini-tels, tout le monde a les smartphones.
00:04 Mais en aquicole, on travaille encore comme mon père il a travaillé.
00:08 Ça veut dire qu'on apporte une certaine quantité d'acide,
00:10 on apporte une certaine quantité de phosphore et de potassium,
00:13 et tout le reste on oublie.
00:15 [Musique]
00:30 Aquaculture dans l'Oise, sud de l'Oise, à côté des Mérues.
00:35 C'est installé en France depuis 1987.
00:38 Installer ou être aquiculteur depuis 1975 ou 1916, enfin à un certain moment.
00:46 Alors j'ai commencé à travailler en France sous un système tout à fait classique.
00:51 Et deux ans, trois ans après j'ai commencé à faire du TCS
00:54 parce qu'on a repris une ferme avec un teneur de matières organiques assez faible,
00:58 teneur d'archile assez faible, alors des sols qui se réferment naturellement assez facilement.
01:04 Et pour ça on a essayé d'arrêter d'élaborer assez tôt.
01:08 C'est une rotation avec de la pétrafe, du bois protéagineux, du céréal.
01:14 Oui c'est tout, on a fait les trois cultures au début.
01:19 Et des semis de pétrafe un peu compliqués au moment qu'il a plu,
01:23 après les semis parce que les sols étaient refermés,
01:26 perte de pied à cause des côtes de patence qui s'est créée.
01:30 Et pour ça la réflexion d'arrêter les labours et de travailler en TCS avec des plantes, avec des couverts,
01:36 que nous on a déjà eu l'habitude en Allemagne depuis très très longtemps.
01:41 Et on a commencé avec ça.
01:43 Et on a constaté, les couverts c'est très bien,
01:46 mais les couverts et les TCS ça se marie pas forcément très bien.
01:49 Pour ça après plusieurs années d'essai, on a viré les matériels,
01:53 on est parti sur le semis direct et ne plus en TCS,
01:57 on a renfoncé à nouveau les couverts qu'on a laissé un peu à côté dans les dernières années de TCS.
02:03 On fait plus du tout le travail du sol aujourd'hui.
02:12 On fait des cultures suivantes, on fait du maïs, on fait du colza, on fait du blé,
02:17 on a arrêté la pétrafe, on fait des pois ou des féfroils d'hiver.
02:21 La pétrafe on a arrêté parce que je vendais aussi des semis à 10 mètres
02:26 pendant un certain laps de temps,
02:28 et quand je n'étais pas là on ne pouvait pas desserver correctement des pétrafes.
02:32 Et pour montrer que je suis capable de faire des mauvaises pétrafes qui sont dégueulasses,
02:36 c'est pas très compliqué mais ça ne paye pas beaucoup et pour ça on a arrêté.
02:40 Aujourd'hui on travaille dans ce système,
02:45 oui, entre guillemets purement céréale,
02:48 des couverts permanents, des couverts tout le temps.
02:53 On essaie de planter des semis de couverts au printemps dans la culture
02:58 pour avoir des couverts qui sont présents à la récolte,
03:02 qui se développent assez rapidement,
03:04 parce qu'on constate quand même avec les changements climatiques
03:07 des semis de couverts après la récolte, c'est assez compliqué,
03:11 si le sol est déjà desséché, c'est très très compliqué.
03:15 Et pour ça on cherche des alternatives pour les semis de couverts beaucoup plus tôt,
03:20 les semis avant la récolte je ne crois vraiment pas du tout,
03:23 dans notre contexte climatique, dans notre contexte de sol,
03:26 si on a une croûte de patence au-dessus sur le sol
03:30 et on sème une craminée ou une plante dessus,
03:33 si on n'est pas sûr d'avoir 15 ou 20 millimètres,
03:36 la plante va germer, elle va crever, elle va partir après.
03:40 Et pour ça les semis jusqu'à 15 ou 15 semaines avant la récolte, je ne crois pas.
03:44 On a fait ça quand on a commencé avec les semis directs,
03:48 et ça ne donnait jamais de bons résultats, je ne vois pas pourquoi aujourd'hui,
03:51 mais le résultat sera vraiment différent.
03:53 En 2013 j'ai arrêté les ventes de sémoirs,
04:02 et j'ai eu un peu plus de temps pour m'occuper de ma propre ferme,
04:05 de mes propres terres, et on a constaté qu'il y a plein de choses qui ne vont pas.
04:10 C'est là où on est allé avec deux autres Français en Autriche
04:14 pour apprendre la chromatographie du sol.
04:18 C'est une photographie du sol qui est exprimée sur du papier filtre,
04:24 et on voit l'efficacité, on ne voit pas la quantité de bactéries,
04:28 on ne voit pas la quantité de champignons,
04:31 mais on voit les résultats des bactéries et des champignons.
04:34 Sur du papier filtre, c'est quelque chose que je trouve très intéressant.
04:38 Et ça on a commencé à apprendre ça en 2013,
04:42 et là on a constaté que le sol, même en semis-direct, même en couvert,
04:46 ce n'est pas encore ça.
04:48 Parce que les images que l'on a sorties de notre propre sol,
04:51 c'était plutôt frustrant.
04:53 Et c'est là où on a commencé à s'intéresser beaucoup plus
04:56 à la nutrition de la plante.
04:58 On a commencé à faire des analyses de la matière sèche.
05:02 À l'époque on a travaillé avec un laboratoire,
05:05 d'abord en Allemagne et après dans les États-Unis.
05:08 Et aujourd'hui on ne travaille plus du tout avec des analyses sur la matière sèche,
05:12 on travaille beaucoup plus avec des analyses des cèvres de la plante,
05:15 avec un laboratoire qui se trouve en Pays-Bas.
05:17 Et c'est là où on commence maintenant aussi à vraiment voir
05:20 les changements sur le comportement du sol.
05:23 Nos réflexions aujourd'hui, il faut mettre la plante en bon état.
05:28 Pour la plante, elle est capable de créer le maximum d'essais exudats,
05:32 en gardant la production des graines ou de la récolte.
05:36 Mais il faut que la plante nourrisse le sol.
05:38 Pour le sol, il faut nourrir la plante d'après.
05:40 Si le sol n'est pas nourri à travers la plante,
05:43 avec du sucre et pas avec du compost ou avec des déchets verts ou quoi que ce soit,
05:50 si le sol n'est pas nourri avec des exudats,
05:55 la bactérie, les champignons ne peuvent pas vivre correctement.
05:59 C'est pour ça qu'aujourd'hui on essaie de mettre des plantes vertes en permanence,
06:03 mais des plantes qui sont performantes,
06:06 qui donnent une partie de leur énergie au sol,
06:08 pour le sol il peut nourrir après des plantes.
06:10 Aujourd'hui, on est quand même dans un monde entre guillemets moderne.
06:21 Plus de personnes travaillent aujourd'hui avec les mini-tels,
06:24 tout le monde a les smartphones.
06:26 Mais en aquiculture, on travaille encore comme mon père,
06:30 on apporte une certaine quantité d'acide,
06:33 on apporte une certaine quantité de phosphore, de potassium,
06:36 et tout le reste on oublie.
06:38 C'est beaucoup plus complexe, c'est beaucoup plus compliqué.
06:41 Pour ça il faut analyser, il faut regarder comment les plantes poussent,
06:45 est-ce qu'il y a des succès ou est-ce qu'il y a des manques.
06:48 Il faut corriger la plante pour qu'elle pousse correctement, qu'elle soit capable.
06:52 Les feuilles de la plante, pour moi, c'est comme un panophobe voldaïque.
06:56 Au moment où il est couvert à moitié, on n'est pas content,
06:59 parce que les courants fabriqués à travers des panneaux ne sont pas bons,
07:02 ou la quantité de courant n'est pas bonne.
07:05 Et au moment où la feuille n'a pas tous les éléments qu'elle a besoin
07:08 pour avoir une très bonne photosynthèse,
07:10 elle ne peut pas produire correctement,
07:12 elle est beaucoup plus sensible aux maladies, aux insectes.
07:15 Elle se fait manger par les insectes au moment où il y a certains éléments en excès.
07:19 Tout ça il faut éviter, ça on ne peut pas deviner, il faut faire des analyses.
07:23 Pour moi aujourd'hui, la seule analyse qui sera valable,
07:26 c'est l'analyse complète de la sève de la plante.
07:29 [Musique]

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