Une ado de 13 ans agressée par quatre mineurs pour non-respect du ramadan

  • il y a 5 mois

Chaque jour, Céline Géraud et ses invités font un point complet sur l'actualité.
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00:00 Merci, nous rejoignons sur Europe 1 13h-14h, vous écoutez Céline Giraud. Et pour décrypter l'actualité aujourd'hui, Céline, sont avec vous
00:06 Charlotte Dornelas, journaliste au journal du dimanche et l'ancien juge d'instruction Georges Fenech.
00:11 Et après Romain Surizer, direction Le Barin à Rennheim, on vient d'en parler, cette adolescente de 13 ans, prise à partie
00:18 par quatre élèves mineurs de son établissement scolaire, qui lui reprochait de ne pas respecter le jeûne imposé par le ramadan.
00:27 La police des mœurs, après Samara à Montpellier, a encore frappé.
00:30 Et puis alors la police des mœurs à 13 ans, donc qu'est ce que ça en donnera à 25 ?
00:34 Je veux dire, et la police des mœurs qui ne se contente pas en plus de dire
00:38 ce qui est licite ou ce qui ne le serait pas, mais qui frappe pour faire respecter
00:43 quelque chose que par ailleurs cette jeune fille a peut-être tout simplement pas envie de respecter.
00:47 Mais là on sent que c'est à la fois le rattachement par force au groupe, il faut absolument
00:54 qu'elle respecte le ramadan, mais c'est quelque chose malheureusement qu'on a déjà vu et qu'on voit, alors de manière, Dieu merci,
01:00 moins violente parfois, mais dans les écoles, de plus en plus de directeurs d'établissement qui vous disent
01:05 il y a une ségrégation de faits dans les cantines par exemple, avec les tables sans porc, avec porc.
01:09 Donc c'est vraiment en effet une distinction entre qui appartient au groupe et donc si vous êtes déclaré appartenir au groupe par d'autres,
01:17 vous devez respecter la loi et d'une certaine manière, ce qui est arrivé et qui est bien plus dramatique évidemment,
01:23 HM Cédine, c'est un peu la même histoire, ce qu'on appelle le crime d'honneur avec un mot
01:28 qui peut avoir l'air gênant, mais... - Laver la réputation d'une famille qui aurait été entachée.
01:34 - Pour protéger la réputation soi-disant de leur petite sœur, ils vont jusqu'à tuer un gamin, là encore une fois, de 15 ans.
01:39 Donc c'est évidemment que ce sont des cas,
01:42 comment dire, des cas qui étaient jusque là individuels, qui se répètent quand même
01:47 comment dire, avec un rythme qui est objectivement inquiétant.
01:52 Et quand bien même il n'y en aurait-il qu'un, de toute façon ce serait abominable.
01:55 - Non mais là en ce moment c'est tous les jours, toutes les semaines, c'est vrai que la récurrence interpelle.
01:59 Georges Fenech, on l'a dit, l'âge, le motif religieux, cette police des mœurs, cet effet de groupe
02:05 avec des jeunes aussi jeunes.
02:09 - Moi ce qui m'interpelle, parce qu'on en parle, on le commente sur nos antennes,
02:16 mais je n'entends pas des responsables religieux
02:21 de l'islam, ceux qui sont supposés avoir une autorité morale quand même.
02:25 Je sais bien qu'il n'y a pas de clergé comme dans d'autres religions, je sais bien qu'il y a différents islams,
02:30 mais c'est quand même au nom de cet islam, même avec ses variantes, que ces jeunes se livrent à des actes
02:36 intolérables, qu'ils soient des actes de coercition, des actes de délinquance.
02:41 J'aimerais beaucoup
02:43 entendre des voix autorisées dans ce pays,
02:45 pour rappeler à la jeunesse qu'ils appartiennent à une religion, mais qu'au nom de cette religion,
02:51 ils ne peuvent pas, ni l'imposer à qui que ce soit,
02:53 ni en leur nom, commettre des actes répréhensibles. C'est ça qui m'interpelle surtout.
02:59 - N'y peut nire celui qui l'a quitte, parce que là en l'occurrence c'est la question qui se pose, c'est aussi la question de l'apostasie,
03:04 qui se pose partout en Europe, et c'est pareil, il y a une chape de plomb sur le sujet,
03:09 qui est quand même incroyable. On n'arrive pas à regarder en face, alors certains par lâcheté, d'autres par peur, tout simplement,
03:15 on n'arrive pas à regarder en face le rapport au religieux, mais surtout à l'autre, à l'altérité,
03:20 même au sein d'une même communauté, initialement culturelle, beaucoup plus que religieuse, on le voit bien.
03:24 C'est un sujet, il faut s'en préoccuper. Maintenant,
03:27 c'est déjà bien tard par rapport au nombre de cas qu'on a déjà
03:31 recensés, mais je veux dire, il faut réagir extrêmement rapidement, et quand je vois certains responsables qui
03:36 continuent à noyer le poisson, à relativiser, à nous expliquer que oui, que non,
03:40 voilà, quand Eric Dupond-Moretti, je prends que cet exemple là, nous dit
03:45 "il s'agit pas d'un crime d'honneur, il faut l'appeler crime d'horreur",
03:48 on lui dit "on est d'accord, mais c'est pas les gens qui utilisent ce mot parce qu'il est utilisé, parce que c'est au nom
03:52 de l'honneur de leur petite sœur qu'ils ont tabassé à mort ce gamin là", c'est évidemment pas une manière de qualifier
03:58 positivement ce qu'ils viennent de faire, c'est simplement que c'est au nom de l'honneur, donc c'est sur ce terrain là qu'il faut répondre en disant
04:04 "écoutez, en France, c'est inimaginable, et quand on répète c'est intolérable, c'est inqualifiable, d'abord non, c'est pas inqualifiable, c'est précisément
04:12 inqualifiable, on comprend ce qu'il s'est passé, et deux, si c'est intolérable, il faut cesser de le tolérer",
04:17 cesser de le tolérer, ça commence au moment où on arrive à poser les mots
04:21 justes sur ce qu'il est en train de se passer. - Alors justement, qu'est-ce que vous pensez de cette polémique autour des termes employés par les journalistes
04:27 qui parlent justement de crime d'honneur en disant que c'est un terme médiéval,
04:30 chevaleresque, et qu'il est totalement inapproprié dans ce cas précis ? - Ben non, en l'occurrence,
04:36 c'est pour ça qu'il est utilisé, il y a certains pays dans lesquels le crime d'honneur continue à exister,
04:40 il y a d'ailleurs beaucoup de pays dans le monde dans lesquels ça a existé et ils ont été absolument supprimés, mais il y a des
04:46 pays aujourd'hui où le crime d'honneur continue à être fait. Quand je dis "c'est important d'utiliser les bons mots",
04:51 c'est pas que je pense que ce soit moi une question d'honneur qui se joue là-dedans, c'est simplement que si ces jeunes garçons,
04:58 notamment les frères de cette jeune fille, vont d'abord mettre un coup de pression
05:02 aux amis qui l'entourent parce qu'ils n'ont pas le droit d'échanger avec elle sur tel ou tel sujet,
05:06 et qu'ils finissent par aller trouver ce gamin, le fracasser à mort, être capable à 15 ans de le laisser mort sur un trottoir,
05:12 et en plus d'appeler les secours en mentant pour essayer de se protéger eux-mêmes,
05:15 je veux dire, ils en arrivent à un stade pour protéger la
05:18 réputation de leur sœur, parce que c'est ça qu'ils évoquent eux-mêmes,
05:21 et bien c'est sur ce terrain-là qu'il faut répondre et répondre vite, et là pour le coup, il faut clairement interroger les parents.
05:27 Les gamins de 13 ans qui vont tabasser une gamine dans le bus parce qu'elle a mangé pendant le ramadan,
05:31 l'idée elle est pas née toute seule, je veux dire, je sais pas ce qu'ils entendent à la maison où
05:36 dans leur environnement ou dans la rue, je sais pas où traînent ces gamins,
05:39 enfin ils ont bien entendu ça quelque part, à 13 ans ça n'est pas tout seul.
05:42 - Je pense que là on ne voit que la pointe immergée
05:45 de l'iceberg, parce que évidemment ça se voit, une agression, un meurtre, mais je pense qu'à bas bruit,
05:52 ces filles notamment, ces jeunes adolescentes musulmanes, subissent des contraintes quotidiennes
05:57 chez elles,
05:59 des costumes de respect de ceux-ci, de ceux-là, des modes de vie qui sans doute, elles sont des jeunes françaises, elles ont envie de vivre comme tout le monde,
06:06 elles doivent subir un endoctrinement absolument épouvantable de coercition,
06:11 d'atteinte à leur propre liberté de jeunes femmes qui ont envie de vivre leur adolescence, leur jeunesse.
06:17 Je pense que tout cela, il faut voir qu'il y a des souffrances au sein des familles qu'on ne voit pas toujours, qu'on ne signale
06:22 que très rarement, mais qui existent véritablement.
06:25 - Et je reprends l'exemple, vous vous souvenez vous du
06:28 jeune homme qui a
06:30 assassiné Dominique Bernard.
06:32 Sa soeur, on avait eu le témoignage de sa mère, sa soeur,
06:35 via leur avocat, qui avait expliqué que la petite soeur, elle était brouillée avec son frère, parce qu'il voulait l'empêcher d'aller à l'école à partir
06:40 du moment où elle avait 11 ans, parce qu'elle ne pouvait pas porter le voile à l'école.
06:43 Donc ce frère-là l'avait empêchée. Je veux dire, quand vous accumulez ces témoignages,
06:46 il y a en effet des jeunes filles aujourd'hui en France qui sont empêchées. Alors moi je veux bien que le féministe consiste simplement à libérer
06:52 des femmes qui sont déjà absolument libres de vivre exactement comme elles veulent, et se taire sur celles qui ont besoin
06:57 précisément de notre aide. Parce qu'on aurait décidé que leurs frères appartiennent au
07:02 statut de victime éternelle pour toujours et à jamais,
07:05 dans ces cas-là, il faut arrêter de se moquer du monde. On aide pas les femmes,
07:08 on aide quelques-unes parce qu'on a décidé qu'on voulait détruire un modèle beaucoup plus qu'aider qui que ce soit.
07:13 D'ailleurs, ce seul sujet, c'est quand même énorme. Je veux dire, moi quand j'avais lu ce témoignage-là
07:19 au moment d'Arras, je m'étais dit "mais pourquoi personne ne réagit sur cette gamine, sa mère,
07:23 qui sont traités comme des moins que rien par leurs fils et frères ?" C'est complètement dingue.
07:28 On les entend pas les féministes selon vous ?
07:32 Sur ce sujet, vous les entendez ? Moi je les entends pas beaucoup.
07:35 Vous savez, on a peur, c'est une religion, faut pas porter atteinte.
07:38 Mais vous ne pouvez pas imposer au nom d'une religion des atteintes
07:42 à la vie des autres, dans leur vie quotidienne en réalité.
07:47 Si je peux me permettre, je sais que ça va peut-être vous choquer,
07:51 et je retrouve là une forme d'emprise, de dérive sectaire telle que je les ai connues.
07:56 Je dis pas que l'islam est bien entendu.
07:58 Je dis simplement qu'il y a des dérives
08:01 au sein de cette religion qu'on pourrait considérer
08:04 comme amenant à des ruptures. Ce qui caractérise un mouvement à caractère sectaire,
08:09 c'est la rupture. Rupture avec la société, avec l'éducation, avec le soin, c'est ça.
08:15 Et là, on voit bien qu'on essaye d'isoler certaines jeunes femmes
08:19 d'une vie sociale normale, si vous voulez.
08:21 En ce sens, c'est quand même quelque chose d'inquiétant.

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