• il y a 7 mois
La bande de "Julie jusqu'à minuit" réagit à l'étude commandée par le Centre national du livre sur la pratique de la lecture chez les 7-19 ans 

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Transcription
00:00 La pratique de la lecture qui s'effondre chez les jeunes français, c'est une étude commandée par le Centre National du Livre, révélée par le Figaro.
00:07 On a ce chiffre, les 16-19 ans...
00:09 - Révélée par le Figaro... - Pardon ?
00:11 - Révélée par le Figaro... - Oui, donnée par le Figaro.
00:14 - Donnée par le Figaro, voilà. - Donnée par le Figaro, si vous préférez, Rosine.
00:17 Les 16-19 ans consacrent 1h25 par semaine à la lecture, contre 5h10 par jour sur les écrans.
00:23 - Ouais, alors, je vais pas vous faire l'apologie de "c'est super, les jeunes ont subi..."
00:28 - Arrête de culpabiliser les Français !
00:30 - Non mais alors justement, moi je vais arrêter de culpabiliser les jeunes.
00:33 Je vais commencer par ça. C'est-à-dire que, déjà, à mon avis, vous faites la même étude chez les adultes,
00:39 je pense qu'il y a aussi une baisse assez forte.
00:43 - Ça, c'est la première chose. - Il n'empêche que ça reste un problème.
00:46 - Exactement. Si vous voulez, ça peut rester un problème.
00:48 La deuxième chose, c'est que je veux aussi blâmer non pas les jeunes, mais l'Education nationale.
00:51 C'est-à-dire que l'Education nationale, tous les 4 matins, nous dit "ouais, il y a des tablettes, il y a des ordinateurs,
00:56 maintenant les manuels sont numériques, etc."
01:00 Et après on dit "ah mais c'est horrible, vous savez, ils passent leur temps sur les écrans."
01:03 Bah oui, mais en même temps, maintenant, comme une partie de leur enseignement passe par des écrans,
01:08 et qu'on leur apprend à utiliser ces écrans, bon bah après il ne faut pas s'étonner qu'ils utilisent beaucoup des écrans.
01:13 Et la dernière chose, c'est que je pense qu'il ne faut pas opposer la lecture et le temps sur les écrans
01:19 de façon aussi orthogonale que c'est fait dans l'article.
01:22 Parce que précisément, il y a beaucoup de jeunes qui lisent aujourd'hui via justement des écrans.
01:27 Ils lisent des mangas, ils lisent des romans pour les jeunes, des romans pour adolescents,
01:33 qui sont des best-sellers, qui sont vendus ou qui sont donnés via des plateformes directement sur leur téléphone portable.
01:40 Je te comprends, mais le problème c'est que les études montrent que ce qui est lu sur des tablettes,
01:43 même un très bon livre, en fait, imprime beaucoup moins et forme beaucoup moins bien le cerveau que la lecture sur papier.
01:49 - Tu parles d'un Nicole Belloubet, en fait. - Mais non, mais simplement, raison pour laquelle la Suède,
01:52 qui avait fait le tout numérique dans ses écoles, a rétro-pédalé et a réintroduit les livres
01:57 parce que justement, ça imprime moins quand on lit sur un écran.
02:00 - Et l'Espagne, d'ailleurs, vous le connaisseur de l'Espagne, est en train de légiférer pour limiter justement la connexion des enfants.
02:05 - Exactement, oui, parce que c'est le même problème partout.
02:08 - Et surtout ce qu'il y a, c'est que non seulement, globalement, on lit moins, mais les gros lecteurs diminuent.
02:14 Parce que l'édition, elle est aussi portée par des gens comme moi qui lisent 3-4 livres par semaine.
02:20 - Ah oui, c'est 3-4 livres par semaine ? - Oui.
02:22 - Non, elle en achète 3-4. - Mais quand trouvez-vous le temps, Roselyne, pour lire 3-4 livres ?
02:27 - Je rigole, je rigole. - Oui, je ne regarde pas des conneries.
02:31 - Alors voilà, Fabrice. - Et je lis, oui, je lis. Et je vais lire, d'ailleurs, Richard Verdi.
02:38 - Bravo. - Le bal des illusions.
02:42 - C'est terrible aussi. Vous prenez par exemple les Martins. Vous savez les Martins ?
02:46 - Ah bah oui. - Les Martins à la mer.
02:48 - Martins à BFMTV. - Vous voyez où, comparé, ça a été comparé,
02:52 le niveau de texte, le nombre de mots dans les Martins d'aujourd'hui, les Martins d'il y a 20 ans, c'est moitié moins.
02:58 C'est-à-dire qu'on n'enseigne plus nos enfants à lire des vrais livres avec beaucoup de mots.
03:03 - Il faudrait surtout leur enseigner le plaisir de la lecture et pas juste la contrainte de la lecture.
03:08 - Parce que c'est trop souvent comme ça. On aborde la lecture dans l'éducation nationale
03:12 comme si c'était une performance pour avoir de bons résultats à l'école.
03:15 Qu'on leur apprenne à aimer à lire. Et je vous jure qu'à mon avis, tout ira mieux.
03:19 - Richard Verdi. - Moi, je trouve ça vachement important de ne pas culpabiliser les jeunes
03:23 et de reconnaître qu'on peut lire autrement que sur un livre.
03:28 Mais il y a quand même une grande différence, c'est que l'écran n'est jamais neutre.
03:32 D'abord parce que souvent l'écran est connecté et parce qu'il y a simultanément des tas de messages
03:37 qui arrivent ou des tas d'autres choses. Autrement dit, l'attention n'est pas utilisée pour lire,
03:42 elle est utilisée pour plein de choses en même temps. Et le dispersement d'attention, c'est quand même un vrai problème.
03:47 - Richard, excuse-moi, mais je te voyais tout à l'heure. - Oui, mais là, je ne suis pas sur mon temps de lecture.
03:52 Je ne suis pas sur mon temps de lecture libre. - Oui, mais en fait, on est tous comme ça.
03:55 C'est-à-dire que je pense que c'est vrai, par exemple, par la jeunesse.
03:58 - D'ailleurs, j'aimerais que ça cesse, hein, autour de ce plateau. - Donc, il ne faut pas lire que sur écran.
04:02 - Non, mais ça, c'est vrai. Moi, je lis beaucoup, mais c'est vrai que je me surprends par moments,
04:07 au bout de 15 pages, 20 pages, de dire « Ah tiens, je n'ai pas regardé mon portable »
04:10 et d'arrêter ma lecture pour regarder mon portable. - Il y a un petit côté addictif.
04:13 - Ah, mais complètement.

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