La tête de liste Renaissance aux élections européennes, Valérie Hayer, revient sur la guerre en Ukraine : «Viktor Orbán, votre allié, c’est le cheval de Troie de Vladimir Poutine».
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00:00 Votre instrumentalisation absolument honteuse que vous faites de cette guerre.
00:04 Vous jouez à la guerre comme au Playmobil et vous utilisez cette guerre pour cliver le débat politique,
00:09 pour diviser le camp de notre pays entre d'un côté les lâches, les muniquois, les extrémistes, les collabos,
00:19 et puis de l'autre les gentils, les courageux, les solidaires.
00:22 Je trouve que c'est irresponsable parce que c'est un sujet qui ne devrait pas susciter de l'hystérie
00:26 mais qui devrait appeler un peu de nuances, de mesures, de complexité.
00:31 Vous en appelez souvent à la responsabilité.
00:33 Je trouve que sur ce sujet, vous êtes à la fois caricaturo et outrancier
00:37 et surtout vous jouez, une fois de plus, avec un sujet extrêmement grave, à des fins électoralistes immédiates,
00:41 ce que je trouve, excusez-moi, vraiment totalement condamnable.
00:44 Donc moi je refuse de rentrer dans votre espèce d'intimidation morale
00:49 qui consisterait à dire que parce que demain on est contre l'intégration de l'Ukraine à l'OTAN,
00:53 on serait des collabos.
00:54 Ce n'est absolument pas ce que j'ai dit, moi je vous reproche une certaine proximité avec Vladimir Poutine,
00:59 pas des positions s'agissant de l'élargissement de l'OTAN demain.
01:02 Vous avez fait partie, lorsque j'étais députée, du groupe d'amitié franco-russe.
01:05 Vous y êtes allée en dehors du cadre du groupe d'amitié franco-russe.
01:08 Vous y êtes allée en dehors de ce cadre-là.
01:10 C'est des caractéristiques qui datent de la même époque où Emmanuel Macron recevait Vladimir Poutine à l'Elysée.
01:13 Donc tout ça est grotesque.
01:14 Il y a eu des déclarations de Désiré Derekzemour qui datent, qui sont très récentes.
01:18 Moi j'assume en effet totalement que ma boussole c'est d'abord la défense des intérêts français,
01:22 que la solidarité, une fois plus, ça dépasse le suicide.
01:24 Il se trouve que la défense des intérêts français c'est la défense des intérêts ukrainiens.
01:28 C'est le même combat.
01:29 Il se défend pour nos valeurs et notre sécurité.
01:32 J'ai beaucoup de sympathie pour les soldats, évidemment, et les civils qui aujourd'hui se battent pour la souveraineté de leur pays.
01:36 Mais pour autant, je ne vais pas aller sacrifier l'intégralité de l'agriculture française, déjà très mal en point,
01:40 au nom d'une solidarité qui serait sans limite.
01:43 Voilà, je vous le dis, c'est une différence entre vous et moi.
01:45 En aucun cas, on ne sacrifie nos agriculteurs français.
01:48 On a ouvert aux produits ukrainiens nos marchés en les sécurisant pour ne pas déstabiliser notre marché.
01:56 Donc nos agriculteurs français et européens ne sont pas aujourd'hui soumis à une déstabilisation du fait des produits ukrainiens.
02:03 On accompagne les Ukrainiens.
02:04 Vous êtes pour l'intégration de l'Ukraine à terme au sein de l'Union européenne.
02:07 Bien sûr, et je l'assure.
02:08 Vous êtes pour l'intégration de l'Ukraine au sein du marché européen.
02:09 Donc de toute façon, ce sujet de l'accès au marché, il aura lieu dans votre volonté d'élargement.
02:14 Vous êtes même d'ailleurs pour l'Europe.
02:16 Alors dites-moi, à quelles conditions ça sera un élargissement ?
02:18 Vous êtes pour l'Europe à temps, non ? Comme Mme Van der Leyen.
02:20 Je suis en faveur.
02:21 Je considère que l'Union européenne, que l'Ukraine a une vocation, un destin européen.
02:25 Vous êtes pour l'élargissement.
02:26 Non, je ne suis pas absolument pro-élargissement.
02:30 Ça m'intéresse parce que c'est pour Mme Van der Leyen.
02:33 Je vais vous le dire, moi j'assume totalement.
02:35 Je pense que l'Ukraine a une vocation, un destin européen.
02:40 Mais ça ne sera pas demain matin et ça ne sera pas sans condition.
02:43 Tout élargissement doit se faire sur la base du mérite.
02:46 C'est la condition sine qua non.
02:47 Donc je ne vais pas vous répondre élargissement par élargissement.
02:50 La condition du mérite, ça veut dire les réformes qui sont menées dans chacun des pays.
02:55 Et puis il faut que nous-mêmes, on puisse se réformer.
02:58 On est dans une Europe qui dysfonctionne.
03:00 Avec votre ami Viktor Orban qui à la première occasion fait du chantage
03:04 et menace, oppose des vétos pour obtenir davantage d'argent pour son pays
03:08 ou simplement pour cacher une proximité avec Vladimir Poutine et gagner du temps.
03:12 Viktor Orban, votre allié, c'est le cheval de Troyes de Vladimir Poutine aujourd'hui.
03:16 Et donc on a un problème.
03:18 Sous-titrage Société Radio-Canada
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