• l’année dernière
02:30 * Les brouteurs, des escrocs bien connus d'Afrique de l'ouest, utilisent des scénarios sophistiqués pour manipuler leurs victimes.*
03:53 *️ Les échanges sur les réseaux sociaux peuvent donner lieu à des arnaques à la romance, mettant en danger la vie et la sécurité des individus.*
06:22 * Les victimes d'arnaques en ligne peuvent se retrouver dans des situations où elles développent des sentiments pour des individus fictifs, mettant en jeu leur bien-être émotionnel.*
09:06 * La manipulation émotionnelle et la culpabilité peuvent pousser les victimes à envoyer de l'argent à leurs escrocs, même contre leur volonté initiale.*
10:17 * Malgré les signes d'escroquerie, certaines victimes continuent de croire aux mensonges de leurs escrocs, ce qui les expose à davantage de pertes financières et émotionnelles.*
12:51 *⚠️ Les escrocs peuvent menacer les victimes avec des photos compromettantes pour extorquer de l'argent, créant ainsi une situation de panique et de vulnérabilité.*
13:17 * Marianne se sent humiliée et violée après avoir été victime d'une arnaque à la romance, mais elle hésite à en parler de peur d'être jugée.*
14:12 * Marianne réalise qu'elle est victime et complice de l'arnaque à la romance, et doit rembourser une somme importante malgré sa bonne foi.*
15:07 *️ Les brouteurs, escrocs d'Afrique de l'Ouest, utilisent des stratagèmes sophistiqués pour créer de faux profils sur les réseaux sociaux et escroquer les victimes.*
16:29 * Les brouteurs utilisent souvent des photos de mannequins ou d'acteurs pour créer de faux profils en ligne, ce qui rend difficile la détection de l'escroquerie.*
18:26 * L'association Aven aide les victimes d'arnaques à la romance en cherchant à identifier les escrocs et en transmettant les dossiers aux autorités compétentes.*
19:39 * Les victimes d'arnaques à la romance risquent de ne jamais récupérer leur argent, car aucune loi actuelle ne permet réellement de poursuivre efficacement les escrocs.*
21:00 *⚖️ Un groupe d'internautes traque, piège et démasque les brouteurs d'Afrique de l'Ouest, avec pour objectif de les faire condamner par les autorités compétentes.*
22:24 * Les brouteurs sont souvent condamnés dans des pays anglophones grâce aux efforts de groupes comme les "mug Hunters", qui ont déjà obtenu plusieurs condamnations.*

31 mars 2022

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News
Transcription
00:00 75% des français utilisent régulièrement les réseaux sociaux.
00:15 Nous avons 38 millions de comptes sur Facebook et 21 millions sur Instagram.
00:20 Ces outils permettent de partager tout un tas d'informations, de photos avec ses amis
00:25 et de créer un lien unique.
00:27 Des outils innovants mais loin d'être fiables à 100%.
00:31 Sur Facebook, d'un simple clic, des amis d'amis peuvent s'inviter dans votre cercle
00:37 de connaissances.
00:38 Des pirates animés par de mauvaises intentions peuvent aussi avoir accès à vos données
00:43 personnelles rassemblées sur votre compte.
00:45 Régulièrement, la presse se fait l'écho de faits divers violents dont le point de
00:50 départ est une mauvaise rencontre en ligne.
00:51 Ces formes d'agressions ont fini par m'interpeller et j'ai voulu en savoir plus.
00:57 Comment peut-on voir sa vie tourner au cauchemar à cause d'un simple clic ? Comment la communication
01:03 virtuelle peut mener à des menaces de mort réelles ? Des histoires aux scénarios parfois
01:08 invraisemblables mais qui peuvent arriver à n'importe lequel d'entre nous.
01:11 Aujourd'hui, je vous propose de prendre le temps d'écouter l'histoire de Marianne.
01:17 Sa vie a basculé le jour où elle a reçu le message d'un certain Richard qui prétendait
01:23 vivre à Nantes.
01:24 Je suis Olivier Delacroix, bienvenue dans le podcast Dans les yeux d'Olivier.
01:38 Cette femme célibataire de 55 ans a récemment été victime d'une arnaque à la romance.
01:45 Marianne est en fait tombée dans les griffes des redoutables brouteurs surnoms donnés
01:50 à ces escrocs bien connus d'Afrique de l'Ouest.
01:52 Ils se font d'abord passer pour des hommes bien sous tout rapport avant de se transformer
01:57 en abominables maîtres chanteurs.
01:59 Un scénario implacable et sophistiqué au service d'une redoutable manipulation sentimentale.
02:05 Mais comment ces escrocs arrivent-ils avec une telle facilité à accrocher leur proie
02:10 qui dès le début ne voit rien venir ? C'est ce qui m'étonne le plus.
02:14 Quitte à passer parfois pour une personne naïve, Marianne a décidé de me raconter
02:19 son histoire dans les moindres détails.
02:21 Elle qui a soigneusement gardé chaque trace écrite de tout cela.
02:24 En juillet 2012, elle se familiarise tout juste avec Facebook.
02:29 Elle est alors approchée par un inconnu qui se réclame d'un ami commun.
02:32 J'ai reçu un message de sa part en chat.
02:35 Donc il me disait "Bonjour, moi c'est Richard".
02:38 Donc là, bon, j'étais voir.
02:40 Et on a commencé à discuter comme ça.
02:42 Donc c'était vraiment anodin et convivial.
02:47 Et puis moi je fais quoi, toi tu fais quoi.
02:49 Il habitait à Nantes.
02:50 C'est là qu'il m'a dit qu'il travaillait dans le bâtiment, etc.
02:53 Et donc j'ai donné quelques renseignements sur moi.
02:55 D'accord.
02:56 On a commencé à discuter de notre situation personnelle.
03:00 Donc c'est là qu'il m'a dit qu'il était divorcé depuis deux ans, qu'il avait une
03:04 petite fille qu'il ne voyait pas beaucoup parce qu'elle habitait à l'étranger.
03:07 Et donc, bon, moi étant seule aussi...
03:12 Divorcée aussi.
03:13 Oui, avec un enfant.
03:14 Bon, c'est vrai que ça crée des liens.
03:16 On a parlé un petit peu du vécu de ça, etc.
03:19 Donc tout en étant sur le mode d'empathie.
03:22 D'accord.
03:23 Bon, là il s'agit quand même d'échanges par ordinateur interposé.
03:30 Oui.
03:31 Et vous n'avez qu'une photo de cet homme.
03:33 Plusieurs, mais enfin bref.
03:34 Comment il était cet homme ? Les photos qu'il vous a envoyées, il était comment ?
03:38 Il était bien.
03:39 Il était brun.
03:40 Oui.
03:41 Bien fait, belle bouche, beaux yeux.
03:44 Enfin vraiment, pas mal.
03:46 Il vous plaisait ?
03:47 Ah ben, j'aurais pas craché dessus à France 3.
03:50 D'accord.
03:51 Donc comment est-ce qu'elle a évolué cette histoire ? Parce qu'elle a évolué ensuite.
03:55 Alors elle a évolué parce qu'il me propose que l'on se voit.
03:59 D'accord.
04:00 Donc il me propose un rendez-vous un vendredi soir.
04:03 Donc il me dit qu'il m'invitera à dîner, qu'on se retrouve à un certain endroit.
04:06 Donc le vendredi soir, j'étais assez contente quand même.
04:10 Je me mets à mon avantage, voilà.
04:12 Et puis bon, ben j'attends, j'attends.
04:15 Donc à 7h, rien.
04:16 Il m'avait dit à peu près 2-3h pour venir.
04:19 7h30, personne.
04:20 8h, toujours pas.
04:21 Aucune nouvelle ?
04:22 Aucune nouvelle.
04:23 Pas un coup de fil.
04:24 Rien.
04:25 Rien.
04:26 Donc je me mets à mon avantage, rien.
04:27 Je me mets à mon avantage, rien.
04:28 Je me mets à mon avantage, rien.
04:29 Je me mets à mon avantage, rien.
04:30 Je me mets à mon avantage, rien.
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16:23 - Qu'est-ce que vous avez fait, Camilla ?
16:26 - Déjà, un montage du dossier, je veux dire, la rassurer.
16:29 Lui dire aussi s'occuper surtout tout de suite de sa banque.
16:32 Parce que là, c'était quand même une somme importante.
16:36 - Il y a toujours, dans ces scénarios,
16:39 à un moment ou un autre, un chèque.
16:42 - Oui, voilà. À un moment donné, la victime envoie de l'argent
16:45 pour dépanner au départ.
16:48 Je suis à l'hôpital, il me faut 1800 euros,
16:51 il me faut 2000 euros. Bon, on envoie 2000 euros comme ça.
16:54 Et puis après, ça commence à monter en somme.
16:57 Et là, à un moment donné, la victime dit "je peux pas".
17:00 "Ne t'inquiète pas, l'assurance devait me faire un remboursement,
17:03 je vais les appeler et puis ils vont le mettre à ton nom."
17:07 Donc ce chèque est une somme importante.
17:10 "Tu gardes ce que tu m'as déjà envoyé, tu m'envoies le reste."
17:13 Voilà. Et là commence le scénario en France.
17:17 Donc l'escroc se met en contact avec quelqu'un ici,
17:21 avec un complice, forcément, qui lui va falsifier un chèque,
17:25 un chèque volé, et poster aux victimes de Paris.
17:29 - Généralement, ces chèques sont à l'ordre de la victime.
17:32 - Toujours. - Toujours.
17:34 Donc cela veut dire quand même qu'aujourd'hui,
17:37 Marianne se retrouve à avoir été obligée d'emprunter 10 000 euros
17:42 pour couvrir le découvert que vous avez à la banque, si j'ai bien compris.
17:46 - Tout à fait, oui. Enfin, le prêt qu'elle a refusé de m'accorder,
17:50 en plus, parce que justement, j'avais déposé un chèque falsifié et volé,
17:55 donc j'étais complice, donc on ne voulait plus me faire confiance.
17:58 - Bon, revenons-en à Havène.
18:00 Quelle est votre action ?
18:02 À partir du moment où Marianne vous contacte,
18:05 vous allez vous substituer à Marianne ?
18:08 - Nous, si vous voulez, ce qu'on essaie de faire,
18:10 c'est de trouver l'identité de l'escroc, la vraie identité.
18:13 De façon à ce qu'ensuite, notre association envoie les dossiers
18:18 à la police de cybercriminalité de Abidjan.
18:21 - D'accord. Il y a une police de cybercriminalité à Abidjan ?
18:25 - En Côte d'Ivoire, oui.
18:26 - D'accord.
18:27 - Parce que pour les victimes, quelque part, il y a une justice.
18:29 Au moins, son escroc, il est arrêté, même si elle n'est pas remboursée.
18:33 - Donc du coup, vous avez réussi, je crois, à rentrer,
18:37 pénétrer dans la boîte Facebook de cet homme
18:41 et à détruire tout ce qui pouvait faire l'objet de chantage la concernant.
18:46 - Bien sûr.
18:47 Je vous assure que quand elle m'a dit "ça y est, tout est détruit, tout est supprimé",
18:50 c'est "ouah".
18:53 - Qu'est devenu cet escroc, en fait ?
18:55 Est-ce qu'il a été... ?
18:57 - Pour l'instant, le dossier, on attend que la France bouge sur ce dossier
19:01 pour pouvoir envoyer tout là-bas,
19:02 parce que là, pour l'instant, on ne peut rien faire,
19:04 parce que l'enquête n'a pas commencé encore en France.
19:08 - D'accord.
19:09 - Grâce à AVEN, l'escroc de Marianne a été neutralisé,
19:13 mais elle ne retrouvera sans doute jamais son argent,
19:16 car aucune loi à ce jour ne permet réellement de poursuivre ces escrocs.
19:21 Pour combattre ces brouteurs,
19:23 j'ai trouvé encore plus fort que cette association AVEN Europe.
19:26 Je suis tombé sur des petits génies de l'informatique
19:29 qui jouent aux justiciers du web.
19:32 Ils ont décidé de neutraliser ces escrocs d'Afrique de l'Ouest
19:35 et pillent chaque année plus de 40 millions d'euros à des citoyens français.
19:39 En moyenne, un escroc envoie 1 500 mails par jour pour ferrer de nouvelles victimes.
19:44 Vincent, chef de file des Moogle Hunters,
19:47 a accepté, après d'âpres négociations, de bien vouloir me rencontrer.
19:51 Un peu à la manière des Anonymous,
19:53 c'est dans la plus grande illégalité, mais par pur plaisir,
19:56 qu'il tente de démasquer ce qu'il appelle des bandits sans morale.
20:00 Car si la plupart des pays peuvent enquêter et faire arrêter ces escrocs,
20:04 pour l'instant, en France, rien ne se passe
20:07 et chaque plainte aboutit à un classement de l'affaire.
20:10 - Des victimes, vous en connaissez ? - J'en ai rencontré pas mal.
20:13 - Des victimes qui ont perdu beaucoup d'argent ?
20:16 - Il y en a quand même qui ont perdu la vie.
20:19 - Perdus la vie, carrément ? - Oui, il y en a qui se sont suicidés.
20:22 Quand on commence à fouiller un peu là-dedans,
20:25 on aperçoit que les victimes ont une vie complètement détruite.
20:28 C'est des gens qui n'ont plus aucun recours,
20:31 qui ont pas de famille, et apparemment, tout le monde s'en fout.
20:34 J'ai rassemblé une bande de personnes qui avaient les mêmes pensées que moi
20:38 sur cette activité. J'ai monté un groupe.
20:41 On est 12 à aujourd'hui. On les traque, on les piège, on les démasque.
20:45 Voire on les fait arrêter, dans certains cas.
20:48 - A partir du moment où vous en faites rien,
20:52 vous, qu'est-ce que vous faites ?
20:55 - Déjà, en général, on lui dit qu'on sait ce qu'il veut faire.
20:58 On le démasque tout de suite, en quelque sorte.
21:01 On lui dit, si tu veux, je vais te proposer un business,
21:04 et là, tu vas faire de l'argent. Il répond tout le temps.
21:07 Le moteur, c'est l'argent. Il n'y a pas autre chose.
21:10 - Vous inversez le rôle, en fait. - On inverse complètement.
21:13 - Mais à but non lucratif ? - Jamais.
21:16 Sauf qu'à un certain niveau, on arrête et on passe à l'attaque.
21:19 - C'est-à-dire, pour que je comprenne bien,
21:22 parce que c'est assez technique,
21:25 vous pouvez vous approprier, par exemple, leur compte Facebook ?
21:28 - Juste s'ils ont une boîte mail, ça suffit.
21:31 - Si ils ont une boîte mail, vous pouvez vous l'approprier ?
21:34 - On l'apprend. - D'accord. Vous l'apprenez, carrément.
21:37 - On va chercher ce qui nous intéresse dedans.
21:40 Donc, photos perso, documents d'identité, diplômes scolaires, souvent,
21:43 des choses comme ça. Ce qui nous permet d'avoir leur identité.
21:46 De là, on approfondit les recherches. On sait exactement à qui on a affaire,
21:49 où ils habitent. On monte des dossiers, des preuves,
21:52 et une fois qu'on sait à qui on a affaire, on le transmet à d'autres personnes
21:55 qui, eux, vont s'occuper du volet judiciaire.
21:58 - Vous remettez quand même ces dossiers à des autorités compétentes,
22:01 mais dans le pays de l'escroc même ?
22:04 - Non. Dans un pays anglophone
22:07 qui s'occupera d'aller dans le pays de l'escroc.
22:10 - Vous avez réussi à faire condamner
22:13 plusieurs personnes ?
22:16 - Oui. - Depuis votre existence ?
22:19 - On a trois condamnations en notre actif.
22:22 Elles sont assez lourdes. Une fois 6 ans, une fois 11 ans, et une fois 15 ans.
22:25 - D'accord. Et pour des arnaques ?
22:28 - Pour des escroqueries. - Des victimes de quelles nationalités ?
22:31 - Alors, c'était des Américains pour les deux premiers.
22:34 Et c'était un Belge pour le deuxième.
22:37 - D'accord. Vous vous exposez, vous, quand même, à des poursuites
22:40 de la part de la justice française ? - Ça arrivait déjà.
22:43 - Pourquoi ? - Pratiques illégales.
22:46 - Pour détournement de moyens technologiques.
22:49 - Alors, vous connaissez bien tout ça.
22:52 Quel conseil vous pourriez donner face à ces...
22:55 ces mails qu'on reçoit régulièrement ?
22:58 - Moi, en général, ce que je dis aux gens, c'est très simple.
23:01 Internet, c'est un monde virtuel.
23:04 C'est-à-dire qu'il est vraiment très simple pour quelqu'un, même sans connaissance
23:07 informatique particulière, de se faire passer pour quelqu'un d'autre.
23:10 Quand on va sur un réseau social comme Facebook, par exemple,
23:13 les amis qu'on a déjà, ils nous connaissent.
23:16 C'est pas la peine de raconter sa vie sur ce réseau.
23:19 Les gens connaissent déjà nos coordonnées. C'est pas la peine de les donner.
23:22 Et il faut pas hésiter à passer son compte en privé.
23:25 C'est-à-dire qu'il y a que les gens qui vous connaissent déjà
23:28 qui vont pouvoir vous contacter. Ça, c'est une règle de base.
23:31 - Et cette règle de base, les utilisateurs sont encore trop peu nombreux
23:34 à la respecter, ce qui éviterait pourtant bon nombre de dégâts.
23:40 - Dans les yeux d'Olivier, le podcast est une production
23:43 Europe 1 Studio avec Fanny Rask, Clémence Olivier
23:46 et Kevin Ousti. Pour écouter la prochaine histoire,
23:49 pour entendre un autre témoignage, je vous propose de nous suivre
23:52 sur Apple Podcasts, sur Spotify,
23:55 sur Deezer ou sur votre plateforme préférée.
23:58 Vous pouvez aussi retrouver ce podcast sur l'application Europe 1.
24:01 Et on se retrouve évidemment chaque soir du lundi
24:04 au jeudi à l'antenne d'Europe 1, dans la libre antenne.
24:07 Alors je vous dis à très bientôt.
24:09 [Musique]
24:12 [Musique]
24:15 ♪ ♪ ♪

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