Le 21 Juillet 1969, l’humanité marchait pour la première fois sur la Lune et trois ans après, elle la quittait définitivement. Depuis plus de 50 ans, personne n’a foulé le sol lunaire alors que paradoxalement, la Lune est l’astre le plus proche de la Terre. Pourquoi n’est-on jamais retourné sur la Lune ?
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00:00 On choisit de partir vers la Lune en cette décennie.
00:03 C'est un petit pas pour l'homme, un grand coup pour l'humanité.
00:07 21 juillet 1969, l'humanité marche pour la première fois sur la Lune.
00:13 Trois ans après, les astronautes de la mission Apollo 17
00:16 seront les derniers à fouler le sol lunaire.
00:18 Au total, seulement 12 hommes auront eu ce privilège.
00:22 C'était il y a plus de 50 ans, et depuis, personne n'y est retourné.
00:27 Pourtant, l'exploration spatiale, elle, ne s'est jamais arrêtée.
00:31 Alors, pourquoi on n'est jamais retourné sur la Lune ?
00:34 Depuis 2018, on assiste à une véritable reconquête de la Lune.
00:40 La Chine, les États-Unis, le Japon ou encore l'Inde,
00:43 tous ces pays ont envoyé plusieurs robots sur la Lune ces dernières années.
00:46 Et le moins qu'on puisse dire, c'est que ça a été très compliqué.
00:50 Sur les 65 sons envoyés sur la Lune depuis 1958,
00:56 seulement 24 se sont posés avec succès.
00:58 Ce qui est paradoxal quand on sait que la Lune est l'astre le plus proche de la Terre.
01:02 La Lune, y sache, encore aujourd'hui, représente un défi technique énorme.
01:05 Et on parle même pas de vol habité.
01:07 Premier obstacle, la gravité de la Terre.
01:10 Pour échapper à la gravité, il faut un lanceur méga puissant,
01:14 comme le Space Launch System,
01:15 qui a été spécialement conçu par la NASA pour ses prochaines missions lunaires.
01:19 C'est le plus grand jamais construit.
01:24 Il mesure près de 100 mètres de haut et pèse plus de 2500 tonnes
01:27 et a coûté pas moins de 6 milliards de dollars aux contribuables américains.
01:31 Avant, le lanceur le plus puissant de l'histoire, c'était lui,
01:33 Saturn V, qui a servi pendant les missions Apollo.
01:36 On ne dirait pas comme ça, mais en réalité, il mesurait 110 mètres
01:39 et pesait près de 3000 tonnes.
01:41 Deuxième obstacle, le voyage.
01:43 Pour atteindre la Lune, il faut parcourir 384 000 km à 39 000 km/h
01:49 pendant plus de 3 jours.
01:51 Problème, la Lune est en orbite autour de la Terre.
01:54 Donc pour être sûr d'arriver à destination,
01:56 il faut pouvoir calculer sa trajectoire à l'avance via des calculs complexes.
02:00 Troisième obstacle, l'alunissage.
02:03 Sur Terre, l'atmosphère permet de ralentir un atterrissage.
02:06 Sauf que sur la Lune, il n'y en a quasiment pas.
02:08 Donc le seul moyen d'éviter de s'écraser,
02:10 c'est de ralentir le vaisseau avec des moteurs.
02:12 Et ça, c'est extrêmement délicat,
02:14 surtout quand on sait qu'un véhicule habité pèse près de 40 tonnes.
02:19 Autre problème, la gravité de la Lune est 6 fois plus faible que celle de la Terre.
02:23 Donc en dehors d'un simulateur de vol,
02:25 c'est impossible pour le pilote de savoir comment le vaisseau réagira lors de la descente.
02:29 En plus, la surface de la Lune, ça ressemble à ça.
02:33 Il faut donc éviter de finir dans un cratère,
02:35 tout ça dans un environnement hostile avec des radiations
02:37 et des températures allant de -130°C à 120°C près de l'équateur.
02:41 Sans compter la poussière qui aveugle les caméras,
02:45 ce qui rend le pilotage encore plus périlleux.
02:48 Et pour finir, même si la Lune nous paraît proche,
02:50 il y a quand même un délai de 2 à 3 secondes pour communiquer avec la Terre,
02:54 ce qui complique encore plus l'opération.
02:56 Bref, malgré les progrès technologiques,
02:58 aller sur la Lune demande des moyens techniques colossaux.
03:01 Et ça, ça coûte très cher.
03:03 À son pic, le programme Apollo employait près de 400 000 personnes
03:06 et plus de 20 000 tressateurs privés et universités
03:09 travaillaient en collaboration avec la NASA
03:12 pour la conception des équipements et le suivi des différentes missions.
03:15 Résultat ?
03:16 En prenant en compte l'inflation,
03:17 le programme Apollo avait été estimé à environ 50 milliards de dollars.
03:21 Au final, il aura coûté près de 150 milliards de dollars.
03:25 Aujourd'hui, le programme Artemis,
03:27 qui a pour but de renvoyer des personnes sur la Lune d'ici 2026,
03:31 est estimé à plus de 100 milliards de dollars.
03:33 Et on n'est pas encore allé sur place.
03:35 Ça vous paraît beaucoup ?
03:36 Eh bien dites-vous que ce budget est plus élevé
03:38 que le PIB de plus de deux tiers des pays du monde.
03:41 Pfff !
03:42 Plusieurs projets de retour sur la Lune ont été annulés
03:44 à cause de ces coûts exorbitants.
03:46 Pour limiter les dépenses,
03:47 les États-Unis ont d'ailleurs divisé le budget alloué à la NASA
03:51 par 10 après les missions Apollo dans les années 1970.
03:54 Et qui dit moins d'argent, dit moins de recherches
03:57 pour développer des vaisseaux spatiaux capables de retourner sur la Lune.
04:00 Nous avons eu deux présidents,
04:02 les deux nommés Bush,
04:03 qui ont déclaré que nous allions retourner sur la Lune et aller sur Mars.
04:07 Le premier, Mr. Bush, l'a fait en 1989 et ça n'a pas été un échec.
04:11 Le deuxième, Mr. Bush, l'a fait en 2004
04:13 et ça n'a pas encore été réalisé.
04:15 Nous allons construire de nouveaux vaisseaux pour gagner un nouveau poids sur la Lune.
04:19 Mais la réalité, c'est que ça a toujours été difficile à faire
04:22 et ils n'ont jamais eu le budget
04:24 qui était proche de ce qu'ils avaient pour le programme Apollo.
04:28 Si on a arrêté d'aller sur la Lune,
04:29 c'est aussi et surtout pour des raisons idéologiques.
04:32 Pour comprendre pourquoi on n'y est pas retourné,
04:34 il faut d'abord comprendre pourquoi on y est allé.
04:36 La conquête de l'astre commence au début des années 1960,
04:39 soit au moment le plus chaud de la guerre froide
04:41 qui oppose les États-Unis à l'Union soviétique,
04:44 la crise de Cuba,
04:45 où on a frôlé la guerre nucléaire.
04:47 Pour la première fois dans l'histoire humaine après la seconde guerre mondiale,
04:50 nous avons eu la capacité de détruire toute la vie sur cette planète
04:53 avec des armes nucléaires.
04:54 A un certain niveau,
04:56 la race spatiale était une opportunité
04:58 pour persuader les nations non alignées,
05:02 en particulier celles qui avaient émergé
05:04 de leur statut colonial après la seconde guerre mondiale,
05:07 pour mettre leur lot avec l'un ou l'autre.
05:10 Et ils ont compris, dans les années 1950,
05:12 comme nous le savons aujourd'hui,
05:13 que le futur appartient à la civilisation
05:15 qui peut maîtriser la science et la technologie.
05:17 Il n'y a aucune meilleure démonstration
05:20 de ce maîtrisement que la spaceflight.
05:23 Donc, c'était essentiellement une guerre par un autre moyen,
05:27 mais une guerre dans laquelle personne n'a mort,
05:29 au moins pas intentionnellement.
05:31 Pour montrer que les Américains sont les plus forts,
05:33 le président de l'époque,
05:34 John Fitzgerald Kennedy,
05:36 lance donc l'objectif Lune.
05:37 Je crois que cette nation doit se commettre
05:40 à atteindre son objectif,
05:42 avant que cette décennie ne s'arrête,
05:44 de lancer un homme sur la Lune
05:46 et de le retourner en sécurité sur Terre.
05:48 Pour atteindre leur but,
05:49 les Américains mettent le paquet.
05:51 Le budget de la NASA a été multiplié
05:55 par plus de 30 pendant le programme Apollo.
05:57 Mais une fois l'objectif atteint,
05:59 les Américains,
06:00 rattrapés par des problématiques terriennes
06:02 comme la lutte pour les droits civiques
06:03 ou la guerre du Vietnam,
06:04 tournent vite la page.
06:06 En 1969, le nouveau président, Nixon,
06:10 a d'autres priorités.
06:12 C'était la confrontation avec les Soviétiques
06:14 à tout prix.
06:15 Pendant longtemps,
06:37 on n'avait plus vraiment de raison d'aller sur la Lune.
06:39 Après Apollo,
06:40 la priorité était plutôt d'envoyer des humains
06:42 vivre en orbite terrestre basse.
06:44 Et ça s'est notamment traduit par l'installation
06:46 de la Station Spatiale Internationale
06:48 en l'an 2000.
06:49 Un succès,
06:50 puisque 280 personnes
06:52 de 23 pays différents
06:53 y ont séjourné depuis.
06:55 Mais depuis le milieu des années 2010,
06:57 on a changé de lubie.
06:58 Aujourd'hui, c'est Mars qui nous obsède.
07:00 La NASA a envoyé sur Mars
07:02 sur Mars
07:03 de la planète Mars.
07:04 Et un jour,
07:05 nous occuperons en effet Mars.
07:08 Toute l'activité américaine
07:10 sur la Lune est faite pour préparer
07:12 des missions ultérieures vers Mars.
07:14 Donc apprendre à se poser,
07:15 développer un réacteur nucléaire
07:17 pour l'énergie,
07:18 développer des véhicules pressurisés lunaires
07:20 habités,
07:21 des atterrisseurs lourds.
07:23 Tout ça va être ensuite
07:25 réutilisé, mis bout à bout,
07:27 pour, in fine, dans les années 2040
07:29 ou plus, poser un homme sur Mars
07:31 qui est l'objectif à long terme
07:33 affiché par les Américains.
07:35 C'est tout l'enjeu du programme Artemis
07:36 développé par la NASA.
07:37 Les premières missions lunaires
07:38 vraiment sérieuses depuis Apollo.
07:40 L'objectif, à moyen long terme,
07:42 envoyer des êtres humains sur la Lune,
07:44 notamment la première femme.
07:46 Ils devront rester sur la Lune
07:47 environ une semaine,
07:48 contre 21 heures
07:49 pour les deux astronautes américains
07:51 d'Apollo 11.
07:52 Mais le but d'Artemis,
07:53 c'est aussi de voir
07:54 si on peut exploiter l'eau présente
07:56 au pôle de la Lune.
07:58 La découverte d'eau
08:00 en forme d'acide
08:02 cachée dans des cratères
08:04 au pôle de la Lune,
08:06 ça change la dynamique
08:07 parce qu'il y a maintenant
08:08 des ressources qui peuvent être utilisées
08:09 pour faire des choses là-bas.
08:10 Avant, on pensait toujours
08:12 que pour faire tout ce qu'on voulait
08:14 sur la Lune,
08:15 on devait amener tous les matériaux
08:17 rares et toutes les capacités
08:19 de soutien de la Terre.
08:21 Ça change quand on a
08:22 quelque chose comme de l'acide.
08:23 Maintenant, on peut le mélanger
08:24 et avoir de l'eau à boire.
08:25 On peut produire de l'hydrogène
08:27 et ça peut être le combustible.
08:28 On peut l'utiliser pour l'oxygène.
08:30 Dans ce sens,
08:31 c'est une possibilité
08:32 beaucoup plus attirante.
08:34 Pour accomplir toutes ces missions
08:36 et assurer un point de ravitaillement,
08:38 les astronautes pourront compter à terme
08:40 sur Lunar Gateway,
08:41 une mini-station internationale
08:43 qui sera placée en orbite
08:45 autour de l'astre.
08:46 Le projet est d'envoyer la station en kit
08:48 à partir de 2025
08:49 et de l'assembler
08:50 au fur et à mesure des missions.
08:52 Le programme Artemis est très ambitieux
08:54 et ça, on l'a déjà dit,
08:55 ça va coûter très cher.
08:56 Mais pas forcément plus
08:57 que le programme Apollo.
08:58 Quand on prend les chiffres d'Apollo,
09:00 qui étaient d'environ 25 milliards de l'époque,
09:03 transposés aujourd'hui,
09:04 on est à 120-130.
09:06 Artemis, c'est exactement ces chiffres-là.
09:09 La NASA n'est pas propriétaire du véhicule.
09:11 La NASA paye une partie du développement.
09:14 C'est exactement ce qui se passe
09:15 avec le Starship actuellement.
09:16 C'est-à-dire que Elon Musk
09:18 développe le Starship.
09:19 Il le fait comme il l'entend.
09:21 La NASA a simplement,
09:22 dans son appel d'offre,
09:23 a dit "Vous faites comme vous voulez.
09:25 Moi, ce que je veux,
09:26 c'est qu'il y ait deux personnes sur la Lune
09:28 et qu'on puisse embarquer 10 tonnes de fret.
09:31 Et maintenant, vous avez carte blanche."
09:33 Cette fois-ci, la NASA n'est pas toute seule.
09:35 Et elle peut compter aussi
09:36 sur le soutien financier et technique
09:38 de l'Agence spatiale européenne,
09:40 l'Agence spatiale canadienne
09:41 et l'Agence d'exploration aérospatiale japonaise.
09:44 De peur de perdre cette nouvelle course à l'espace,
09:47 la Chine et l'Inde prévoient aussi
09:48 de renvoyer des astronautes sur la Lune
09:50 d'ici 2030 et 2040.
09:52 Alors, l'humanité retombera-t-elle sur la Lune en 2026 ?
09:55 Rien n'est sûr.
09:56 On n'est pas à l'abri d'un changement d'avis
09:58 sur les projets et le budget de la NASA.
10:00 Les États-Unis doivent élire leur nouveau président
10:03 à la fin de l'année 2024.
10:04 Et en fonction de qui sort vainqueur,
10:06 tout pourrait repartir à zéro,
10:08 même si les deux candidats
10:09 sont en faveur de missions martiennes.
10:12 Même si personne n'a foulé le sol lunaire
10:14 depuis presque un demi-siècle,
10:15 on n'a jamais arrêté de viser la Lune.
10:17 Et marcher à nouveau dessus
10:18 n'est qu'une question de temps.
10:19 On espère juste que cette mission
10:20 ne sera pas la dernière.
10:21 Mais on ne peut pas dire que la Lune
10:23 est la seule solution.
10:24 On ne peut pas dire que la Lune
10:25 est la seule solution.
10:26 On ne peut pas dire que la Lune
10:27 est la seule solution.
10:28 On ne peut pas dire que la Lune
10:29 est la seule solution.
10:30 On ne peut pas dire que la Lune
10:31 est la seule solution.
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10:33 est la seule solution.
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10:50 On ne peut pas dire que la Lune
10:51 est la seule solution.