Pour améliorer leur quotidien, tisser du lien social ou encore faire des économies d'énergies, certains ont choisi d'opter pour le logement partagé.
A Montpellier, une résidence de ce type est en train de voir le jour, dans le quartier de la Halle Tropisme. La résidence Terra Dora.
A Montpellier, une résidence de ce type est en train de voir le jour, dans le quartier de la Halle Tropisme. La résidence Terra Dora.
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00:00 Une résidence partagée en tant que locataire ou propriétaire, c'est la question du jour, Guillaume.
00:04 Vous avez répondu non.
00:05 Ah moi je dis non, enfin peut-être que je vais changer d'avis.
00:07 Ah bien tiens, on vous demandera après.
00:09 Effectivement.
00:09 Alors on va vous présenter nos invités dans un instant.
00:12 D'abord le résultat de notre mini-sondage.
00:14 On est toujours sur les mêmes proportions.
00:15 C'est des chiffres ronds en plus maintenant.
00:17 Alors vous êtes 215 à avoir voté.
00:20 Vous dites non, pas question, à 60% tout rond.
00:23 Oui, pourquoi pas, à 30%.
00:25 Et oui, tout à fait, à 10%.
00:27 Donc c'est un équilibre au 60/40.
00:29 Oui c'est ça.
00:30 Voilà, donc on va voir si ça va évoluer durant l'interview.
00:33 Et puis surtout, on va voir ce que vous en pensez.
00:35 Vous, vous nous appelez au 04 67 58 6000.
00:38 Bonjour Pascal Delande.
00:39 Bonjour.
00:40 Bonjour Elie Chambon-Corniglion.
00:42 Bonjour.
00:43 Alors si j'ai bien compris, vous ne vivez pas ensemble, que les choses soient bien claires.
00:46 Mais vous allez bientôt vivre ensemble en fait, c'est ça un peu l'idée quoi.
00:49 On va vivre à côté, mais on ne va pas vivre ensemble.
00:52 Vous êtes tous les deux donc futurs propriétaires, co-propriétaires de la résidence partagée Terra Dora,
00:58 qui est un projet qui a été élaboré, qui est accompagné, qui est pensé par ceux qui précisément vont y vivre.
01:06 Je vous donne la parole en premier Pascal Delande, parce que, pardon pour l'expression,
01:09 mais vous êtes un peu une des historiques de cette histoire-là, non ? Je me trompe en disant ça ?
01:12 Oui, oui, c'est ça. Une des vieilles du projet.
01:14 Mais c'est un projet qui a commencé il y a quelques années quand même,
01:17 puisqu'on a commencé à se regrouper à partir de 2016.
01:21 Approchez-vous bien du micro.
01:23 Donc ça fait 8 ans maintenant.
01:25 2016, c'est quand même pas hier.
01:27 C'est pas hier.
01:28 Pourquoi ça met autant de temps que ça ?
01:31 Parce que je crois que c'est parce qu'on part des habitants,
01:34 et pas de la promotion qui fabrique des appartements pour ensuite y rentrer des habitants.
01:40 On part des habitants, on fabrique un groupe, on fabrique un projet ensemble,
01:45 et à partir de là, on demande à un architecte d'intervenir, de nous fabriquer ce dont on a rêvé.
01:52 Et tout ça, ça prend du temps, parce que ça s'appelle la gouvernance partagée,
01:58 les décisions prises en commun, et ça se...
02:01 Oui, ça...
02:02 Ça veut dire que le groupe existait déjà à la base ?
02:04 Non, pas du tout, non, non.
02:06 Il s'est constitué peu à peu ?
02:07 Oui, c'est ça.
02:08 C'est quand vous avez acheté Surplan, c'est ça ? Et comment ça s'est passé ?
02:11 Pas du tout, c'est bien antérieur au plan, en fait, la formation du groupe.
02:14 C'est "j'ai envie de partager ma machine à laver, mon appareil à raclette,
02:19 qu'est-ce que j'ai comme solution ?"
02:21 La solution, c'est peut-être d'avoir des espaces mutualisés,
02:24 ou alors "je suis toute seule et j'ai envie d'être dans un environnement convivial,
02:31 où on peut échanger", voilà. C'est de ça que ça vient.
02:34 Alors, Elie Chambon-Corniglion, vous, c'est comme Pascal Delandre,
02:37 vous êtes là depuis le début du projet, ou vous l'avez rejoint en cours de route ?
02:40 Nous, c'est plus récent, on est arrivé avec ma femme en 2020,
02:43 donc ça fait 4 ans qu'on est dans le projet,
02:45 et au départ, en fait, on n'avait pas encore d'enfant,
02:49 mais on avait quand même cette idée aussi de se dire,
02:51 justement, pouvoir avoir accès à des choses qu'on n'aurait pas les moyens de se payer nous.
02:55 Parce qu'on peut avoir un appartement, on peut avoir peut-être une chambre d'amis,
02:58 mais on ne peut pas en avoir deux,
03:00 on ne peut pas avoir une grande salle quand on en a besoin pour pouvoir partager,
03:03 on n'a pas d'atelier, et ça, avec l'habitat participatif,
03:06 ce sont des espaces communs qu'on peut avoir.
03:09 On a chacun notre appartement, ça, on peut rassurer vos auditeurs,
03:13 on peut vous rassurer.
03:15 Je souffle !
03:16 Vous pourrez quand même avoir votre appartement sans personne qui vient prendre la douche chez vous le matin.
03:21 Qui vient se servir dans le frigo.
03:23 Mais en plus, c'est que du bonus.
03:25 On a des espaces communs, on a une terrasse partagée qu'on ne pourrait pas avoir sinon,
03:29 et aussi, on a effectivement un groupe qui se connaît,
03:33 qui a pu sympathiser pour un certain nombre d'entre eux.
03:35 Et comme je disais, quand on est arrivé dans le projet, on n'avait pas d'enfant,
03:38 et depuis, on en a eu un, et puis un deuxième qui arrive.
03:40 Et en fait aussi, ce qu'on rêve, c'est de pouvoir avoir des voisins
03:43 avec qui il y a suffisamment de bienveillance, de convivialité,
03:46 pour pouvoir envisager de dire "vous allez chercher notre enfant à la sortie de l'école".
03:49 - Alors vous nous appelez au 04 67 58 6000 pour répondre à cette question.
03:52 Seriez-vous prêt à vivre dans une résidence partagée, que vous soyez locataire ou propriétaire ?
03:56 - Pascal Delandre, il vient de dire un truc intéressant,
03:59 il dit "il peut y avoir des liens d'amitié qui se créent,
04:02 c'est-à-dire qu'il peut aussi ne pas y en avoir, on n'est pas obligés d'être amis".
04:05 - On n'est pas des amis. On n'est pas des amis, on est juste des...
04:08 On est principalement des voisins qui avons appris à se parler ensemble.
04:12 C'est-à-dire qu'on a appris comment échanger...
04:15 - Et ça, dans le monde d'aujourd'hui, c'est très précieux.
04:18 - Absolument, absolument.
04:21 On n'essaye pas de refaire une communauté idéalisée type village gaulois,
04:27 c'est pas du tout ça. C'est juste essayer de fluidifier les relations
04:31 et se rendre des services le cas échéant, effectivement.
04:36 - Parmi les services, notamment, vous me disiez un truc avant de rentrer dans le studio,
04:39 et il est chambon qu'on écrivait tout à l'heure très intéressant,
04:42 c'est que vous dites, par exemple, avec mon épouse, on habite loin des grands-parents.
04:46 - C'est ça.
04:47 - Et ce qui nous a aussi motivés, effectivement, dans cette aventure,
04:51 c'est de pouvoir avoir des voisins sympas qui peuvent s'occuper des enfants,
04:54 parce que les grands-parents, ils sont trop loin.
04:56 - Tout à fait. On a noué des relations avec nos futurs voisins,
04:59 alors pour le coup, d'appartements, puisqu'ils sont juste à côté,
05:02 qui ont aussi un enfant qui a le même âge.
05:04 On a effectivement d'autres futurs voisins qui sont un peu plus loin,
05:08 qui aussi ont pris part à l'éducation de notre petit garçon de façon plus ou moins lointaine,
05:14 et qui aujourd'hui, en fait, sont un petit peu une famille élargie en plus.
05:19 - Alors, Pascale Delandre, vous êtes là depuis le début du projet,
05:22 il y a un côté environnemental, écolo, très important dans votre démarche.
05:27 - Oui, effectivement, c'est un des piliers du projet,
05:31 on va dire du projet architectural, pour le coup.
05:34 C'est ce qu'on a demandé à l'architecte.
05:37 Il y a de la récupération des eaux pluviales,
05:41 il y a une terrasse qui sera végétalisée,
05:45 il y a une des façades qui est végétalisée aussi pour se protéger du soleil de l'Ouest.
05:52 - Les briques en terre, moi j'avais adoré, parce que j'étais venu vous rencontrer il y a un an et demi,
05:56 on avait fait un reportage sur les briques fabriquées sur place.
06:00 Tiens, on les voit à l'image pour ceux qui nous regardent sur France 3 ce matin,
06:03 des briques qui sont fabriquées, compressées, en fait,
06:06 très forte densité, mais avec la terre extraite du chantier.
06:10 - C'est ça, parce qu'en fait les terres d'extraction des bâtiments sont considérées comme des déchets.
06:14 Et c'est ce qu'on essaye de montrer, que toute une partie peut être réutilisée.
06:19 Et donc on a fait venir une entreprise du Tarn,
06:22 qui est venue compresser ces briques,
06:25 qui servent de mur séparatif de tous les logements.
06:29 Donc on a chacun un mur en terre crue, c'est de la terre crue,
06:33 dans nos appartements.
06:35 Il y a des vertus de régulation hygrologique,
06:38 enfin beaucoup de vertus intéressantes.
06:41 - Et les chambons au Cornic Vignon, ce côté environnemental vertueux,
06:44 c'est important aussi pour vous dans votre démarche ?
06:46 - Oui, d'autant plus effectivement que nous sommes devenus parents
06:48 et qu'on essaye aussi de créer un futur meilleur pour nos enfants.
06:51 Et puis c'est aussi, non seulement c'est vertueux pour la démarche,
06:54 et puis c'est aussi du confort de vie.
06:56 C'est-à-dire que du coup il n'y aura pas de climatisation dans les appartements.
06:59 Pour autant, on ne devrait pas dépasser 28 degrés,
07:02 même au plus fort des canicules,
07:04 parce que justement il y aura cette brique en terre crue qui va relâcher de l'eau.
07:07 - Alors, vous n'êtes pas encore dans vos murs,
07:09 pourtant je me souviens il y a un an et demi quand j'étais venu vous voir
07:11 pour découvrir ces briques, et le gros œuvre était fait.
07:14 Là on est un an et demi après,
07:16 et bon pour l'instant vous n'avez toujours pas à ménager.
07:18 C'est long, c'est compliqué, il y a beaucoup d'obstacles à franchir
07:21 les uns après les autres. Pascal Delange ?
07:23 - L'innovation technique, on va dire,
07:26 ce n'est pas toujours facile à gérer
07:29 pour la filière du BTP, semble-t-il.
07:32 Donc on a eu effectivement,
07:34 je parais un peu critique, mais c'est vrai qu'on a eu pas mal de retard,
07:37 des aléas aussi dus aux augmentations de matériaux,
07:40 à la guerre en Ukraine qui ont impacté cette filière-là, c'est sûr.
07:44 Et donc c'est vrai qu'on a pratiquement
07:48 un an de retard en fait sur le chantier.
07:50 Mais néanmoins, la bonne nouvelle c'est que d'ici la fin de l'année,
07:53 on va pouvoir y emménager.
07:55 Donc c'est bientôt quand même. - Fin de l'année 2024.
07:58 On est bien d'accord. Et alors vous vous voyez régulièrement, je crois.
08:01 C'est-à-dire qu'il y a une fois par mois ?
08:03 - C'est ça. - Un dimanche par mois.
08:05 - Un dimanche par mois, on se retrouve ensemble pour justement
08:07 travailler au projet, donc définir un petit peu
08:10 les axes de continuité du projet,
08:13 et puis également faire le point sur
08:15 est-ce que du coup les différentes choses qu'on a pu voir auparavant
08:18 ont pu avancer ? Où est-ce que du coup c'est bloqué ?
08:21 Et il faut qu'on trouve des nouvelles solutions.
08:23 - Juste une question par rapport, c'est intergénérationnel,
08:25 il y a tous les âges, il y a toutes les classes sociales
08:27 dans votre petite, future petite communauté ?
08:29 - Il y a tous les âges, oui.
08:31 Ça va de 3 ans et même pas encore nés
08:34 à... - 73.
08:37 - Donc effectivement il y a toutes les générations.
08:40 Alors vous parlez d'un projet qui a commencé en 2016,
08:42 on est en 2024, ça fait donc 8 ans,
08:44 ça fait un peu long comme projet, je ne sais pas ce que vous en pensez.
08:46 - On ne parle pas d'un projet de...
08:48 de construire une maison, on parle de l'idée
08:51 de trouver des solutions pour
08:54 habiter ensemble, pour peser moins sur la planète,
08:57 pour... voilà, il y a tout ça en même temps.
08:59 Donc cette réflexion, effectivement, elle prend du temps.
09:01 - Tous les lots sont occupés, ça y est,
09:03 ou vous êtes encore à la recherche de futurs copropriétaires ?
09:05 - Il nous reste 2 appartements disponibles.
09:08 - D'accord, donc on en profite pour lancer un appel ou pas ?
09:11 - Pourquoi pas, oui. - Il faut avoir un profil particulier,
09:13 parce que oui, j'imagine quand même,
09:15 l'idée c'est que... - Il vaudrait mieux que ce soit un foyer avec enfant.
09:19 - On a Karim, qui est au téléphone, à Marseillard.
09:22 Bonjour Karim ! - Bonjour l'équipe, bonjour Guillaume, bonjour tout le monde.
09:26 - Alors, bonne idée ou mauvaise idée, ces habitats partagés ?
09:28 - Très, très, très bonne idée.
09:30 Malheureusement, je ne peux pas m'engager, ce que j'aurais bien aimé,
09:33 parce que je suis en galère avec mon chantier, je ne m'en sors pas.
09:37 Mais j'aurais bien aimé m'engager, c'est déjà...
09:41 C'est une leçon de solidarité, de travail ensemble.
09:47 Ça nous donne beaucoup d'espoir dans la vie.
09:49 Franchement, j'appelais pour leur féliciter, pour leur dire "Bravo, vous êtes des gens magnifiques,
09:55 on a besoin des gens encore, plus en plus comme vous, dans ce pays magnifique".
10:00 - Et bien voilà qui est fait Karim, merci d'avoir...
10:03 - Ça leur fait plaisir !
10:05 - Je comprends, en même temps, effectivement, ça vous fait plaisir d'entendre ce genre de témoignage.
10:08 - Ah oui, c'est exactement ce qu'on recherche en fait.
10:10 - Et c'est l'avenir ? C'est l'avenir du logement de demain ?
10:14 Parce qu'on dit par exemple qu'il ne faut plus construire de maison aujourd'hui individuelle.
10:17 Sur le plan énergétique, ça coûte trop cher.
10:19 - Ça consomme de l'espace, oui, c'est vrai.
10:21 - Est-ce que vous pensez qu'il faut multiplier ce type d'initiatives comme Terra Dora ?
10:26 - Pour moi, c'est l'avenir aussi, pour le côté partagé d'objets et d'éléments en plus.
10:32 C'est-à-dire que par exemple, on peut imaginer nous se dire,
10:34 on n'a pas une voiture par foyer ou deux voitures par foyer,
10:37 mais on a X voitures qu'on se partage, qu'on mutualise, qu'on imagine avoir différemment.
10:42 Et du coup, ça permet aussi de se dire, en fait, il n'y a pas que l'habitat,
10:45 mais il y a plein de choses qui sont en jeu et on n'est pas obligé d'avoir chacun un produit.
10:48 On peut se le partager.
10:50 - Eh bien, merci Pascal Delande et merci Élie Chandon.
10:53 Cornic Vigoncio est venu nous parler de Terra Dora,
10:55 qui n'aura donc, je dirais, pas ouvert ses portes.
10:58 Ce ne sera pas ouvert au public non plus, mais qui fera en fonctionnement habiter à la fin de l'année.
11:05 - On vous invitera Guillaume, allez, on viendra vous faire visiter.
11:08 - J'espère bien qu'il vous invitera, avec grand plaisir.
11:10 Merci à vous d'être venu ce matin en tout cas, merci beaucoup.
11:12 - Et puis on rappelle la consultation citoyenne avec mec.org,
11:15 MaFrance, améliorer le logement des Français.
11:18 On vous a demandé quelles sont vos solutions.
11:19 Restitution donc, de cette consultation.
11:21 - Ce midi, dans MaFrance, avec Wendy Bouchard.
11:23 - Vous avez tout dit, merci Guillaume.
11:24 Et après les infos de 8h, c'est l'Orpée de Bas,
11:27 cycliste et reltèse qui a parcouru 18 pays à vélo sur 3 continents.
11:32 Elle donne une conférence ce soir à la salle Pétrarch de Montpellier sur l'usage du vélo.
11:36 Elle sera notre invitée donc juste après 8h.
11:38 Et puis avant 9h, je vous offre vos invitations pour aller voir Véronique Dicker.
11:42 C'est demain soir aux Zénith de Montpellier, restez avec nous.