• il y a 8 mois
Une chute spectaculaire est survenue à 30 km de l'arrivée de la 4e étape du Tour du Pays basque ce jeudi. Jonas Vingegaard, sévèrement touché, a été évacué sur civière. Remco Evenepoel et Primoz Roglic ont abandonné. La course a été neutralisée.

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Transcription
00:00 En cyclisme sur le tour du Pays Basque, une énorme chute avec des favoris pris dedans et gravement touchés.
00:05 Jésus, tu nous rappelles ce qui s'est passé ?
00:06 Oui, il y a un coureur qui est tombé à l'avant du peloton et qui a emmené dans sa chute plusieurs favoris,
00:11 dont Jonas Vingegaard de la Visma Leatherbike qui a été évacué sur Sivière, Minerve,
00:16 masque à oxygène également pour le coureur danois.
00:19 Le dos et la clavicule semblent touchés pour lui.
00:22 Evenpool, lui c'est la clavicule, il est en route également pour l'hôpital.
00:25 Et Primoz Roglic, il a rassuré sur son état de santé en levant le pouce dans la voiture qui le raccompagnait à l'hôpital.
00:33 Vous dire que c'est l'échappé qui va finir l'épreuve et le peloton qui restera hacké.
00:40 Mais voilà encore des images un peu dures à vous commenter.
00:43 Pour l'instant, on ne peut pas vous les montrer parce que la course n'est pas terminée.
00:46 On a des experts cyclisme ? On va aller les voir ?
00:48 Allez.
00:48 Je crois parce qu'on a, vous savez, Christophe Riblon, Patrick Chassé et Pierre Roland
00:52 qui sont aux commentaires toute cette semaine du Région Pays-Bas-Loire-Tour.
00:55 Qui s'est terminée juste avant.
00:56 Vous êtes en voiture, donc on vous prend vraiment sur le vif.
00:59 Est-ce que vous avez plus d'infos que nous ?
01:00 Est-ce que vous pouvez nous en dire un petit peu plus sur la situation autour du Pays-Bas ?
01:06 Non, on n'a pas plus d'informations forcément que vous puisqu'on n'est pas sur place.
01:09 Mais ce qu'on peut dire quand même, c'est que ça commence à faire beaucoup.
01:13 Parce que puisqu'on est en France, sur le Région Pays-Bas-Loire-Tour,
01:15 ce qu'on peut vous dire, c'est qu'il y a eu des courses où il y a eu ce type d'incident déjà.
01:18 Des courses neutralisées temporairement.
01:20 Il y en a eu beaucoup cette saison.
01:22 De mémoire, il y a eu Cholet-Pays-Loire, il y a eu Cholet-Aglautour,
01:26 il y a eu la Route Orangelle, il y a eu Paris-Camembert.
01:29 Trois épreuves de Coupe de France, ça commence à faire beaucoup.
01:31 Là, le Tour du Pays-Bas, si on risque d'en parler beaucoup et si vous en parlez ce soir,
01:35 j'imagine que c'est surtout parce qu'il y a des grands champions qui ont été pris dans cette chute.
01:40 Mais d'une manière générale, c'est quand même assez inhabituel effectivement,
01:43 à ce point-là et avec cette fréquence.
01:45 C'est plus que d'habitude, c'est ce qu'on disait tout à l'heure Bertrand.
01:47 Oui, et puis il y a aussi la nature des blessures.
01:49 Je pose la question à Patrick, mais qui peut faire tourner le téléphone peut-être de la voiture,
01:54 puisqu'on a reconnu des têtes connues.
01:55 Christophe là et je crois qu'il y a Thomas derrière que j'ai pu apercevoir.
01:58 Est-ce que, messieurs, il y a des solutions éventuellement qu'on peut apporter ?
02:02 Comment est-ce que dans un sport où on cherche depuis toujours à aller de plus en plus vite,
02:07 on peut vous faire aller de moins en moins vite, sans vous mettre des poids dans les gourdes ?
02:14 C'est une très bonne question.
02:16 Il y a déjà quelque chose qui a été mis en place sur la trouée d'Arenberg à Paris-Roubaix.
02:21 On essaie de trouver des aménagements, ce qui est sûr sur le peu d'images que moi j'ai vues,
02:25 ça n'avait pas l'air non plus extrêmement dangereux.
02:26 La courbe n'était pas plus dangereuse que ça, le virage était plutôt propre, la route aussi.
02:33 Je ne sais pas, pour moi là à chaud, je pense plus au courant et au traumatisme que ça peut être.
02:39 Ce qui est sûr, c'est qu'il va falloir y réfléchir.
02:43 Comme il va falloir réfléchir aussi au sprint, à un moment donné,
02:46 des poissons-pilotes qui s'écartent en plein milieu du peloton, on a encore eu le cas aujourd'hui.
02:50 Il faut réfléchir à toutes ces questions, mais ça ne va pas être simple.
02:53 J'ai vu Thomas Beclerc qui était derrière toi, on va le faire participer aussi.
02:55 Salut Thomas avec la casquette.
02:57 Combien de temps ? Alors on n'a pas le verdict,
02:59 mais il faut combien de temps pour se remettre d'une telle chute ?
03:01 Et est-ce que ça peut remettre en cause sa participation autour de France ?
03:03 On parle de Vingegaard notamment.
03:06 Vous me parlez de Vingegaard, je vous avoue que je descends de la moto au région Pays-Bas-Loire-Tour.
03:09 Je ne veux pas dire de bêtises, je ne connais pas la nature de ces blessures
03:12 et je ne suis certainement pas médecin, donc je ne pourrais pas me prononcer là-dessus.
03:16 Après, c'est vrai que c'est toujours impressionnant,
03:17 les athlètes de haut niveau ont une faculté de récupération qui est incroyable,
03:21 donc on ne va pas dramatiser tout de suite.
03:25 Après, pour réduire le nombre de chutes, ça peut aussi être un cycle.
03:28 Ce qui est clair, c'est que ça va plus vite, ça ne va pas non plus plus vite de 20 km/h.
03:31 Le matériel, au lieu de rouler à 60, roule à 65, c'est de cet ordre-là.
03:35 Au lieu de rouler à 70, les coureurs roulent à 75.
03:38 Je crois qu'il y a surtout… Les coureurs sont un peu téléguidés aussi.
03:42 Il y a peut-être un problème de comportement au sein des équipes, des coureurs en eux-mêmes.
03:45 Je crois qu'il ne faut pas tout mettre sur le dos de l'organisation, sur le dos du matériel.
03:48 Il y a aussi les coureurs, ce sont les premiers acteurs aussi,
03:51 et peut-être qu'on arrive dans une phase où on leur en demande trop.
03:54 Peut-être qu'on leur en demande trop et moi, je reste convaincu,
03:57 parce que c'est mon opinion depuis déjà des années,
03:59 que les enjeux, le positionnement, toujours à vouloir être au millimètre
04:05 et puis avec la pression dans l'oreillette aussi, qui fait perdre de l'attention,
04:08 c'est au moins un facteur déterminant.
04:10 - Qui a oublié une question ? Parce qu'il est révolté par la situation.
04:13 - Salut tout le monde. Non, mais moi, je ne suis pas…
04:14 Je ne suis évidemment pas un expert du vélo parce que ce n'est pas un sport que j'aime beaucoup,
04:17 mais je trouve assez fascinant le fait que l'UCI,
04:23 donc l'organisme qui gère tout ça, ne prenne pas ses responsabilités sur ce genre de truc.
04:28 C'est quand même à eux que la vie de ces mecs est entre leurs mains.
04:33 Ils ont une responsabilité par rapport à tout ce qu'il y a à faire.
04:36 Je veux bien que les coureurs aient une responsabilité dans leur comportement sur la route.
04:41 Au-delà de ça, tu ne vas jamais demander à un sportif d'essayer de freiner pour laisser passer les autres.
04:46 Il faut qu'à un moment donné aussi, ils se prennent leurs responsabilités, eux, non ?
04:51 - Il faut quand même préciser que l'UCI fait…
04:53 Alors là, pourtant, on n'est pas très tendre avec eux de manière assez habituelle.
04:57 Là, ce qu'on peut dire, c'est quand même, il me semble que l'UCI a pris la mesure du problème,
05:02 est en train de mener une réflexion sur le long terme.
05:05 On le sait, la réponse n'est pas simple.
05:08 Après, il y a une précipitation.
05:09 C'est-à-dire que forcément, avec la multiplication des incidents qu'il était difficile d'imaginer…
05:16 Moi, je pense franchement que réagir dans l'urgence, ce n'est pas toujours très intéressant.
05:22 Mais ce que je peux vous dire en tout cas, c'est que la réflexion pour avoir participé à un séminaire récemment,
05:27 elle existe réellement.
05:28 Il y a une étude qui a été commandée.
05:30 Il y a une commission qui a été mise en place.
05:31 C'est donc le problème.
05:32 Ils en sont parfaitement conscients.
05:34 Je prends l'exemple avec la Formule 1, qui est un sport ultra dangereux aussi.
05:37 Mais le halo a été mis en place.
05:39 C'est la responsabilité de l'IFIA.
05:41 C'est eux qui l'ont mis en place.
05:42 C'est eux qui l'ont fait.
05:44 Je veux dire, eux ont une place prépondérante dans les structures à mettre en place
05:48 pour pouvoir protéger aussi les coureurs.
05:50 Enfin, je ne sais pas.
05:50 C'est mon avis extérieur.
05:54 Mais c'est ce que Patrick disait.
05:55 C'est ce qui est en train d'être fait.
05:57 Il y a aujourd'hui une commission qui repère les parcours,
06:00 qui passe avant la course.
06:01 Comme je le dis, ce qui s'est passé aujourd'hui,
06:03 je pense que c'est une erreur de trajectoire.
06:05 Après, quoi faire ?
06:06 C'est-à-dire mettre une combinaison,
06:08 mettre un airbag comme ça peut se faire sur les motos autour des coureurs ?
06:11 Je crois que ce n'est pas d'actualité.
06:12 Je crois que les coureurs n'auraient pas envie de ça.
06:15 Voilà. Après, honnêtement, là, je n'ai pas vraiment de réponse à apporter à tout ça.
06:20 Ce qui est sûr, c'est qu'effectivement, ça va de plus en plus vite
06:24 parce que les coureurs sont mieux entraînés,
06:26 parce qu'on a du meilleur matériel,
06:27 parce qu'on va chercher le moindre petit pourcentage de force,
06:32 de pénétration dans l'air pour aller de plus en plus vite.
06:35 Et ça, ça fait qu'à un moment donné, on prend plus de risques.
06:37 On prend plus de risques.
06:38 On sait qu'on a plus de mal à faire de différence dans les montées aussi.
06:41 Donc, parfois, on essaie de se servir des descentes pour faire des différences,
06:45 pour mettre les autres coureurs en danger.
06:48 Maintenant, quoi faire face à ça ?
06:49 Honnêtement, là, moi, je n'ai pas la réponse.
06:52 Ce qui est sûr, c'est que ça ne va pas être matériel.
06:55 On ne va pas freiner les coureurs.
06:56 On ne va pas leur mettre des freins.
06:58 On ne va pas leur demander de ne pas dépasser une certaine vitesse.
07:00 Ça, c'est une certitude.
07:01 Maintenant, il va falloir que tout le monde prenne conscience
07:04 et peut-être que, je ne sais pas,
07:06 peut-être qu'il va falloir prendre moins de risques aussi des coureurs.
07:09 Il y a aussi plus d'enjeux maintenant.
07:11 Thomas l'a dit, il y a plus d'argent dans le vélo.
07:13 Voilà, donc tout ça fait qu'à un moment donné, on va plus vite.
07:16 Les vitesses croient de plus en plus.
07:18 On prend plus de risques.
07:19 Il y a aussi plus de monde qui est au niveau.
07:21 Il y a un niveau beaucoup plus homogène.
07:23 Moi, je crois que c'est aussi ça qui fait qu'à un moment donné,
07:25 on trouve plus de chutes.
07:27 Il y a beaucoup plus de coureurs capables d'aller plus loin dans l'effort
07:29 et de rouler beaucoup plus vite.
07:32 Voilà, maintenant, il va y avoir une réflexion.
07:33 De toute façon, ce qui est sûr, c'est que ce qui s'est passé aujourd'hui,
07:36 je ne sais pas comment ça se dit, peut-être jurisprudence ou quoi,
07:38 mais en tout cas, il va se passer des choses.
07:40 Là, on a les meilleurs coureurs au monde qui sont à terre,
07:42 qui vont mettre, je pense, longtemps à s'en remettre.
07:45 En tout cas, il va se passer quelque chose.
07:46 C'est une certitude suite à cette chute malheureuse autour du pays basque.

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