• il y a 7 mois
Marine est infirmière puéricultrice dans l'hôpital qui accueille les plus jeunes prématurés de France. Elle nous raconte son quotidien.

Avec deux associées, elle a fondé Parescence, des services d'accompagnement pour les parents sur la période post-partum.
Transcription
00:00 En fait, la prématurité, ce n'est pas une pathologie.
00:02 Par contre, de la prématurité découle plein d'immaturité
00:06 et donc de pathologies au moment de l'hospitalisation.
00:10 Bonjour, je m'appelle Marine Ménessier,
00:14 je suis infirmière pluricultrice en réanimation néonatale
00:18 et j'ai monté une boîte avec deux associés qui s'appellent Paressence
00:21 et qui a pour but d'accompagner les parents sur la période du post-partum.
00:24 Je travaille en réanimation néonatale dans l'un des plus grands services d'Europe,
00:28 donc le plus grand de France. La réanimation néonatale,
00:30 c'est s'occuper des bébés qui naissent grands prématurés,
00:34 donc à partir de 23 semaines de grossesse,
00:36 jusqu'aux bébés à terme qui auraient besoin d'une hospitalisation à la naissance.
00:39 Alors, au quotidien, je prends en charge des bébés de très grands prématurés à terme.
00:45 Donc, on a quand même un panel de bébés assez large.
00:49 Et en fait, le but pour les bébés extrêmes prématurés,
00:51 c'est de poursuivre le développement, mais en dehors du corps de la mère.
00:56 Donc, on recrée tout l'univers utérin avec ce qu'on appelle des incubateurs.
01:00 C'est des petites boîtes en plastique où il fait chaud et humide dedans
01:03 pour recréer l'univers utérin.
01:05 Et le but, c'est d'apporter tous les nutriments nécessaires aux bébés.
01:10 En fait, la prématurité, ce n'est pas une pathologie.
01:13 Par contre, de la prématurité découle plein d'immaturité
01:17 et donc de pathologies au moment de l'hospitalisation pour les enfants.
01:21 Ça peut aller des infections au problème respiratoire
01:25 puisqu'ils n'ont pas les poumons qui sont assez développés pour respirer tout seul.
01:28 Le but, c'est de créer un partenariat entre les parents, le soignant et le bébé.
01:32 Et en fait, on implique les parents au maximum
01:34 dans les soins de confort et d'hygiène de leur bébé.
01:37 Mais également, on prône beaucoup le pot à pot.
01:40 Et en fait, on sait qu'il y a plein d'études qui ont montré
01:42 que le pot à pot, c'était le meilleur médicament possible.
01:44 Et en fait, ça réduisait les temps d'hospitalisation.
01:47 Ça limitait le risque d'infection.
01:49 Ça permettait aux bébés d'acquérir des nouvelles compétences
01:53 beaucoup plus rapidement que s'ils n'en ont pas.
01:55 Donc, c'est vraiment le soin, en tout cas, qu'on favorise le plus avec les parents.
01:58 Le taux de survie de la prématurité est très variable en fonction des termes de naissance.
02:03 S'ils naissent à 23 semaines, ils ont quand même beaucoup moins de chances de survie
02:07 parce qu'en fait, ils sont vraiment très, très immatures,
02:10 surtout d'un point de vue pulmonaire.
02:13 Et c'est ça la plus grosse difficulté pour les bébés.
02:15 Une grande partie de notre travail aussi, c'est d'accompagner les bébés en fin de vie,
02:19 que ce soit des bébés prématurés ou des bébés à terme.
02:21 C'est toujours un moment très compliqué.
02:23 C'est un moment très singulier.
02:25 Ça dépend toujours de chaque famille.
02:26 En vrai, on a un peu une ligne directrice.
02:28 On a des étapes à faire.
02:30 On fait toujours au cas par cas et on cherche surtout l'adhésion des parents dans ce moment
02:35 parce que c'est très important pour qu'ils vivent le moins mal possible,
02:39 en fait, ce moment qui est déjà extrêmement douloureux, qui est de perdre leur bébé.
02:42 On propose plein d'accompagnements, des câlins, pas des câlins.
02:46 Parfois, il y a des parents qui veulent avoir leur bébé sur eux quand ils décèdent
02:49 et d'autres, pas du tout.
02:50 Il y en a qui veulent être là et d'autres pas là.
02:52 Donc, quand les parents ne sont pas là, c'est l'infirmière qui est en charge,
02:56 le bébé qui s'en occupe et qui est présent au moment du décès.
02:59 Ensuite, parfois, pour que les parents aient des souvenirs,
03:03 on fait souvent des empreintes, des mains et des pieds qu'on leur donne s'ils veulent
03:07 ou alors qu'on place dans le dossier médical, qu'ils pourront récupérer plus tard s'ils ont envie.
03:11 Et ce qu'on pense nous, et c'est ce qu'on prône avec Par Essence,
03:14 on aimerait qu'en fait, les parents soient au courant de ce qui se passe,
03:18 que ce soit pendant la grossesse ou à l'arrivée d'un bébé.
03:20 Parce qu'en fait, il y a plein, plein de chamboulements qui se passent.
03:24 Il y a une réorganisation de la vie entière des parents,
03:27 que ce soit dans le quotidien ou même dans le psychique.
03:30 Et donc, en fait, il faudrait que les parents soient beaucoup plus informés.
03:32 Alors, Par Essence, c'est des programmes d'accompagnement,
03:36 des rendez-vous en physique ou à distanciel.
03:40 On a un site Internet où, dessus, vous pouvez retrouver tous nos programmes vidéo.
03:44 On a trois programmes vidéo pour l'instant, que vous pouvez acheter en ligne.
03:48 Vous pouvez faire des cartes cadeaux.
03:49 Et apparemment, c'était un grand succès.
03:53 Merci.
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