l'UE néo libérale c'est vous allez planter des dossiers et récolter des subventions”
Jean-Luc Mélenchon et le député européen Younous Omarjee, candidat à sa propre succession, sont venus porter un message aux agriculteurs plus enclin traditionnellement à voter à droite, voire à l'extrême droite.
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00:03 - Monsieur Mélenchon, sur les élections européennes qui arrivent,
00:06 peut-être que le problème principal, c'est tout simplement de faire venir les électeurs aux urnes.
00:11 L'abstention, elle a augmenté énormément à la Réunion.
00:14 C'est un peu aussi le but de votre visite ?
00:16 - C'est clair. Notre plus grande difficulté, notre plus grand adversaire, c'est l'abstention.
00:22 Si les secteurs populaires qui ont porté si haut ma candidature à la présidentielle se mobilisent,
00:29 nous gagnons l'élection.
00:31 S'ils ne se mobilisent pas, non seulement nous perdons, mais ceux qui gagnent, vous tordent le cou derrière.
00:37 Parce que, que s'agisse du Rassemblement National, ou qu'il s'agisse des macronistes,
00:42 ou qu'il s'agisse des socialistes ou des verts, tout ça, même bête, même poil,
00:46 c'est-à-dire accords de libre-échange, concurrence déloyale, ils trouvent ça bien
00:50 parce qu'ils ont une vision du monde où le monde est un grand marché
00:55 et on ne produit que pour ce grand marché.
00:57 Donc voilà ce que ces gens feront. Je vous demande de bien entendre ce que vient de dire M. Yunus Omarci.
01:03 La liste qu'il conduit avec main d'ombrie est la seule qui, au cours des cinq dernières années,
01:08 a voté contre tous les accords de libre-échange.
01:12 Le modèle d'agriculture qui est proposé par l'Union Européenne néolibérale,
01:17 c'est "vous allez planter des dossiers et récolter des subventions". Voilà.
01:22 C'est-à-dire qu'ils ne tiennent à peu près aucun compte de la réalité du travail humain,
01:27 de la qualité des produits, et que, pour dire les choses encore plus durement,
01:32 eh bien on espère que les prix soient les plus bas possibles
01:35 parce que, de cette manière, on espère que les salariés, les ouvriers revendiqueront moins
01:40 parce que leur pouvoir d'achat restera constant.
01:42 Mais c'est sur le dos des paysans, de ceux qui travaillent.
01:45 Donc il y a une grande réorganisation. Déjà, là, on a une élection.
01:48 Je ne vais pas raconter d'histoire aux gens. C'est une élection qui, en gros, prépare celle de 2027.
01:55 Si vous nous faites sortir de cette élection avec le Rassemblement National et les macronistes,
02:01 eh bien, il va falloir encore qu'on rame deux fois plus fort pour y arriver en 2027.
02:06 Si vous nous placez en tête, eh bien c'est autre chose que vous aurez. Voilà.
02:11 Comme on dit, la bonne formule, c'est comme on fait son lit et on se couche.
02:15 Eh bien, il faut bien préparer ceux qui se présentent.
02:18 N'élisez pas des gens qui vont ensuite agir contre votre intérêt.
02:21 Je vous le dis du fond du cœur, moi, je ne suis pas paysan et je n'en vis pas.
02:25 Mais je vois bien que ce n'est pas supportable.
02:27 Comment voulez-vous que cet homme jeune, en pleine force, cette femme qui est une agricultrice,
02:32 enfin, ils ont le droit de vivre, ils ont le droit de vivre dignement de leur travail.
02:35 Et puis, évidemment, nous sommes argiles qu'il y ait le numéro 2 de notre liste,
02:39 qui pourrait d'ailleurs aussi bien être le numéro 1 parce qu'il n'y a pas de hiérarchie dans ce domaine.
02:45 Il a rempli un rôle que vous avez tous sous les yeux, vous pouvez tous aller vérifier ce qu'il a fait.
02:49 Vous avez des gens qui n'ont absolument rien fait, qui n'étaient pas là, comme M. Bardella, qui n'y a pas.
02:54 Mais nous sommes argiles, vous pouvez aller voir précisément ce qu'il a fait.
02:57 Je ne suis pas en train de vous raconter des légendes.
02:59 Allez voir, les gens, rendez-vous compte du travail qu'a abattu cet homme.
03:03 Et j'ai la fierté de dire que c'est la seule liste où il y a un ultramarin qui va être élu.
03:09 C'est la seule, il n'y en a pas d'autres.
03:11 Alors, ça vaut le coup.
03:12 Et puis comme Huguette Bellot a été assez courageuse, Emma, pour nous dire
03:16 "Bah allez, d'accord, je suis d'accord pour être la dernière de la liste",
03:19 bon alors moi, maintenant, du coup, ça fait de moi l'avant-dernier.
03:23 Les deux, nous donnons le coup de main pour que vous autres, les réunionnais,
03:27 vous jetez un oeil, parce qu'on voit bien que ça ne vous passionne pas,
03:31 pour dire "Qu'est-ce qui se passe, là ?".
03:33 Bon, voilà. Qu'est-ce qui se passe ? On vote, les amis.
03:35 Et quand vous votez, c'est un moment sacré.
03:38 Chaque personne vaut l'autre.
03:40 Le puissant vient avec un bulletin de vote.
03:42 Le misérable, un bulletin de vote.
03:45 Donc, pour la première fois et la seule fois de notre vie,
03:47 nous sommes tous à égalité. Absolu.
03:49 Voilà pourquoi il faut... Nous, on compte.
03:51 Alors, on nous dit "Euh, comment vous allez faire ?
03:54 Le Rassemblement National est devant."
03:56 Eh ben, on va se battre, on va essayer de convaincre.
03:58 Après, c'est la démocratie, hein.
04:00 Et moi, dans la démocratie, j'y crois.
04:02 Je pense que les réunionnais ne sont pas plus bêtes que les autres,
04:05 ils sont parfaitement capables de voir où est leur intérêt.
04:08 J'ai compris.
04:08 [Musique]