• il y a 8 mois
Transcription
00:00 Bonjour à toutes et à tous, c'est ravi de vous retrouver.
00:03 Nous allons parler bien sûr aujourd'hui du déficit public français,
00:07 qui comme nous vous l'annoncions ici même depuis déjà plusieurs mois,
00:10 un peu seul contre tous d'ailleurs, vous vous souvenez,
00:13 et bien ce déficit a dépassé largement les prévisions du gouvernement.
00:17 On va voir ça dans le détail.
00:18 Alors pour tout vous dire, je ne suis pas à Paris en ce moment,
00:21 c'est vrai que beaucoup de télé m'ont demandé d'intervenir sur ce thème,
00:23 mais je suis à Tokyo, hasard du calendrier évidemment,
00:26 il fait déjà nuit ici, mais je me dois quand même de faire cette vidéo pour vous,
00:31 bien entendu pour diffuser la réalité, la vérité économique, d'où cette question.
00:36 Comme on a ce déficit qui se creuse en France,
00:38 la France pourrait déclencher une crise au sein de la zone euro,
00:41 et donc ensuite une crise mondiale.
00:43 On va voir ça bien sûr dans le détail.
00:45 On terminera aussi comme d'habitude par une bonne nouvelle,
00:48 qui ne nous concerne pas forcément, nous les Français malheureusement,
00:51 ça sera quand même une bonne nouvelle.
00:53 Alors on y va tout de suite, il y a beaucoup de chiffres extrêmement importants,
00:56 que vous devez connaître, et on commence donc avec ce chiffre qui vient de sortir,
00:59 publié par l'INSEE, 154 milliards d'euros de déficit public en 2023,
01:05 5,5% du PIB, on le voit bien ici.
01:08 Alors c'est vrai qu'en 2020 avec le coronavirus, la pandémie,
01:12 quoi qu'il en coûte, on comprenait que le déficit puisse se creuser,
01:15 ensuite ça s'est réduit un petit peu mécaniquement,
01:17 et là regardez bien, ça repart à la hausse en 2023,
01:21 alors que nous n'avons pas eu a priori de pandémie,
01:23 il n'y a pas eu de dépenses normalement qu'on aurait dû faire,
01:26 puisque finalement l'économie française n'allait pas si mal que ça.
01:29 Eh bien non, ce n'est pas le cas, on voit que les dépenses ont été toujours aussi fortes,
01:33 on est à quasiment 58% du PIB, les recettes ont été moins fortes que prévues,
01:37 donc ce qui fait que ce déficit évidemment se creuse.
01:39 Alors c'est sûr qu'on a l'habitude, le dernier excédent public,
01:43 je vous montre souvent ce graphique, regardez bien, c'est le petit point bleu ici,
01:46 à 1974, depuis que des déficits,
01:50 et d'ailleurs c'est ça qui fait l'augmentation de la dette,
01:53 et ici j'ai mis d'ailleurs 2024, parce que ça va continuer,
01:56 selon nos prévisions, le déficit public va continuer d'augmenter,
01:58 donc la dette publique qui a un petit peu baissé en 2023 en pourcentage du PIB,
02:02 pas en milliards d'euros, on verra tout à l'heure,
02:04 mais on voit bien qu'ensuite ça repartira à la hausse,
02:08 malheureusement la France n'est pas capable de réduire ces déficits,
02:12 et ce qui est dramatique c'est que la France est l'un des plus mauvais élèves de la zone euro,
02:17 quasiment le plus mauvais élève parmi les grands pays,
02:20 puisque en termes de déficit ce sont les chiffres du troisième trimestre,
02:24 donc maintenant on a l'ensemble de l'année,
02:25 à l'époque la France était à déjà 4,8%, maintenant on est à 5,4%,
02:30 dès qu'on repasse devant la Lettonie, il y a de la Slovaquie à -7%,
02:34 et ce qui est très intéressant de voir c'est que sur 2023,
02:39 la France est le seul grand pays de la zone euro
02:42 où le déficit public augmente dans de telles proportions,
02:46 ça c'est vraiment inquiétant,
02:47 regardez on a les derniers chiffres du troisième trimestre 2023,
02:50 et par rapport à 2022 ça s'améliore quasiment partout,
02:53 regardez Chypre on passe de 2,4% à 2,6%,
02:56 d'excédent public, le Portugal pareil déficit,
02:59 excédent public en 2023, les Pays-Bas également petit excédent,
03:03 même la Grèce déficit de seulement 0,6% du PIB,
03:06 l'Allemagne 0,9% alors qu'elle avait 2,5% en 2022,
03:10 vous voyez que quand on veut on peut,
03:11 même si on prend la moyenne de la zone euro,
03:13 on passe donc de 3,6% à -2,8% au troisième trimestre 2023,
03:17 et on sera certainement à ce niveau là pour l'ensemble de l'année 2023,
03:20 alors la Belgique ça se creuse un petit peu mais on est à 4,1% seulement en Belgique,
03:24 l'Espagne 4,3% ça baisse,
03:26 l'Italie également, regardez ça passe de -8% à -4,5% en termes de déficit,
03:30 et évidemment la France, on était à -4,8%
03:32 et donc nous passons à 5,5% de déficit sur l'ensemble de l'année 2023,
03:38 donc c'est vraiment une contre-performance française,
03:41 et ça, ça pose un vrai problème au niveau de la zone euro
03:43 puisque la France est l'un finalement des rares pays,
03:46 pour dire le seul grand pays qui dérape en 2023 par rapport à 2022,
03:51 alors que tous les autres pays de la zone euro ont fait justement des efforts assez considérables,
03:56 alors si on regarde le détail des chiffres là aussi sur les statistiques de l'INSEE
04:00 qui viennent encore une fois de sortir,
04:02 il faut savoir que c'est surtout le déficit de l'État central qui est très élevé,
04:07 vous voyez on est à 156,9 milliards d'euros si on regarde l'inspection publique centrale,
04:12 l'État à 153,3 milliards,
04:14 par contre si on prend les collectivités locales,
04:17 on est à seulement 9,9 milliards de déficit,
04:19 on était en excédent, quasiment en excédent on va dire,
04:23 en solde pile à zéro,
04:26 là on est à -0,4 et seules les collectivités sociales,
04:30 on est même en excédent de 0,5% du PIB,
04:33 donc là on retrouve le chiffre 5,5, 154 milliards au total,
04:36 donc on voit bien que c'est l'État français, l'État central principalement,
04:40 également un petit peu les collectivités locales,
04:42 mais surtout l'État central qui a dérapé.
04:45 Alors évidemment si le déficit public augmente,
04:47 et bien la dette publique également augmente
04:49 et donc la dette publique française a atteint un nouveau sommet historique,
04:54 regardez bien ça c'est incroyable,
04:55 ça y est on a dépassé la barre des 3100,
04:58 3101,2 milliards d'euros précisément,
05:02 c'est-à-dire une augmentation de 718,2 milliards depuis le début 2020,
05:08 ça évidemment ça fait mal,
05:09 sachant que ça va nous coûter évidemment particulièrement cher,
05:11 regardez bien cet écart entre la variation du PIB
05:15 et la variation de la dette publique,
05:18 il y a à peu près 300 milliards d'écart,
05:20 donc on se rend bien compte que malgré l'inflation,
05:22 certes le PIB français a augmenté de 366 milliards,
05:25 mais la dette de 718 milliards,
05:27 d'ailleurs pour obtenir 366 milliards de PIB avec l'inflation,
05:30 on a dû augmenter cette dette de 718,2 milliards d'euros,
05:34 ça ne colle plus,
05:36 on se rend bien compte que ça ne peut plus durer comme ça,
05:39 sachant qu'en plus de cela,
05:41 et bien ça va continuer comme je l'évoquais en 2024,
05:44 pourquoi ça va continuer ?
05:45 Parce que la croissance va rester faible,
05:47 autour des 0,6%,
05:49 même 1% selon le gouvernement,
05:51 donc ça veut dire moins de recettes fiscales,
05:54 on a également une augmentation du chômage qui est en train de malheureusement se dessiner,
05:57 donc là aussi ça va faire plus de dépenses,
05:59 l'aggravation de la charge d'intérêt de la dette,
06:02 ça nous coûte à peu près 50 milliards d'euros par an,
06:05 ça va nous coûter 75 milliards d'euros par an,
06:08 donc évidemment cette charge qui s'accroît va encore aggraver cette dette,
06:12 c'est mécanique,
06:13 ceux qui nous disent que la dette publique ne nous coûte rien,
06:14 c'est complètement faux,
06:15 ça nous coûte dès à présent en termes évidemment de charges d'intérêt de la dette,
06:19 et on a parallèlement une augmentation des dépenses publiques,
06:22 je sais qu'on nous dit "non on va faire des économies etc."
06:24 mais bon si on enlève 3 milliards ici,
06:27 puis qu'on rajoute 5 milliards pour l'Ukraine ou pour ailleurs,
06:29 évidemment ça va compenser tout ça,
06:31 je ne dis pas qu'il ne faut pas le faire,
06:32 mais globalement ça veut bien dire qu'aujourd'hui on a cette augmentation structurelle des dépenses publiques,
06:36 et en fait ce n'est pas une baisse des dépenses publiques qu'on aura,
06:40 mais une moindre hausse,
06:41 et donc nous anticipons que le déficit public va encore se creuser pour atteindre 6% en 2024,
06:47 quand on vous disait, rappelez-vous l'année dernière,
06:49 qu'on serait autour des 5,5,
06:50 on vous disait "non c'est pas possible, voilà nous y sommes pour 2023",
06:53 et bien là pareil on sera certainement autour des 6 pour 2024,
06:56 malheureusement parce que justement, on va le voir dans le détail,
06:59 il y a une croissance qui reste très faible,
07:02 on vient d'avoir les chiffres des directeurs d'achat,
07:05 on a vu un petit espoir au mois de février avec une remontée,
07:08 et regardez au mois de mars,
07:09 dans les services, dans l'industrie ça repart à la baisse,
07:13 on est bien sûr largement sous la barre des 50,
07:15 pour l'instant la France est le seul pays sur ceux qui ont publié leurs premières estimations
07:19 des enquêtes des directeurs d'achat de mars,
07:21 à avoir une double baisse,
07:23 et dans les services, et dans l'industrie,
07:25 par exemple l'Allemagne, ça va plus mal qu'en France,
07:27 mais ça s'améliore néanmoins, l'augmentation est là,
07:30 alors que nous ça repart malheureusement à la baisse,
07:33 et donc si on voit l'indicateur composite, ça veut dire tout secteur confondu,
07:36 on voit bien que la croissance, voilà, elle va repartir en territoire négatif,
07:40 on pourrait avoir une baisse de 1 à 2% du PIB au total,
07:44 sur évidemment glissement annuel, après ça ira mieux au second semestre,
07:47 mais néanmoins sur l'ensemble de l'année, si on fait 0,6%,
07:51 ça sera déjà une très bonne performance.
07:53 Autre indice qui vient de sortir,
07:56 qui est l'indicateur INSEE du climat de l'emploi,
07:58 et là aussi on est reparti en augmentation,
08:01 ce qui veut dire quand on voit la corrélation avec le chômage,
08:05 eh bien ça veut dire que le chômage va repartir lui aussi,
08:07 il est déjà à 7,5%, on était à 7,1% il y a un an,
08:11 on va vers 8% malheureusement de taux de chômage en France,
08:14 et donc ce taux de chômage qui augmente,
08:16 va évidemment créer des crises sociales et sociétales,
08:18 et va surtout également aggraver le déficit public,
08:22 sachant que comme je l'évoquais à l'instant,
08:24 la charge d'intérêt de la dette également ne cesse d'augmenter,
08:26 vous voyez là on est autour de 50 milliards,
08:28 on sera donc bientôt à 75 milliards,
08:30 ça veut dire à peu près 300 milliards d'euros
08:33 de charge d'intérêt de la dette de 2022 à 2027,
08:37 évidemment c'est énorme, ça ne se trouve pas dans la rue,
08:39 donc évidemment on s'amuse à baisser les dépenses de 2 à 3 milliards ici ou là,
08:43 et puis de l'autre côté on ne voit la charge d'intérêt de la dette qui augmente,
08:45 et à 75 milliards d'euros, évidemment ce n'est pas crédible.
08:49 Alors que faut-il faire ?
08:50 Je l'ai évoqué la semaine dernière dans ma vidéo "Comment sauver la France",
08:53 je ne vais pas évidemment la refaire, je vous invite à la regarder de nouveau,
08:56 je vous rappelle juste les forces en présence,
08:58 il faut aujourd'hui au contraire,
09:00 moi j'ai envie de dire faire une thérapie de choc bienveillante,
09:02 c'est-à-dire en baissant les impôts,
09:04 donc là on a effectivement l'ensemble des impôts et des taxes
09:08 qui pèsent évidemment sur l'économie française,
09:09 avec 465 niches fiscales, il faudra évidemment faire le ménage,
09:14 il y en a beaucoup trop, pourquoi il y en a autant ?
09:17 C'est parce que les gouvernements français se sont dit
09:18 "il y a trop de pression fiscale donc on va créer la niche qui va avec",
09:21 donc moyennant quoi on a un code des impôts qui est extrêmement complexe
09:24 et qui devient très inégalitaire,
09:25 parce que ceux qui ont les moyens de se payer des avocats fiscalistes
09:29 vont pouvoir "réduire" leurs impositions,
09:31 alors que les autres vont payer plein pot,
09:33 et ça évidemment, ça crée des inégalités.
09:36 Moi je suis évidemment toujours pour une baisse de la CAG,
09:38 regardez ça ramène à peu près 142 milliards d'euros chaque année,
09:42 donc il faut baisser cette CAG d'au moins 30 milliards
09:45 et ça va redonner évidemment du PEPS à la confiance,
09:48 à la consommation des ménages,
09:50 pareil sur les impôts sur les entreprises,
09:51 on a pour les impôts sur la production évidemment qu'on devait supprimer,
09:54 mais qui sont évidemment toujours là,
09:57 et du côté, donc là on va créer un boom de croissance,
09:59 un boom de confiance, du côté des dépenses,
10:02 et là aussi n'oublions pas, 524,5 milliards de dépenses de fonctionnement,
10:07 les chiffres viennent de sortir pour 2023,
10:09 encore 29 milliards d'augmentation des dépenses de fonctionnement en 2023,
10:13 c'est pas de l'investissement ça,
10:15 il faut arrêter, il faut être "sérieux" en contre guillemets,
10:17 donc il faut casser ce millefeuille administratif,
10:20 il faut enlever beaucoup de tranches du millefeuille,
10:22 et ça ira très bien, on aura une économie qui sera toujours dynamique,
10:25 parce que justement ce poids de la dépense publique,
10:27 la dette publique coûte extrêmement cher,
10:30 bon évidemment sur les prestations sociales c'est 512,9 milliards,
10:32 alors on va pas faire, je dirais, des coupes claires dans les dépenses sociales,
10:35 mais là aussi il faut quand même se souvenir que nous avons un poids
10:38 des dépenses sociales de 32% de notre PIB, numéro 1 du monde,
10:41 donc je dis pas qu'on va baisser, mais on doit optimiser cette dépense sociale,
10:45 puisque malgré cela, nous avons un taux de pauvreté qui est en train d'augmenter,
10:49 ça veut bien dire que ça ne fonctionne pas,
10:50 on a des moyens, mais on n'a pas la qualité de ces moyens,
10:53 et ça donc il faudra bien sûr encore une fois se pencher sur la question,
10:56 sans dire "on va réduire telle ou telle prestation",
10:58 par exemple sur la maladie de long terme, etc.,
11:02 ça aussi il faut être très prudent,
11:04 parce que là les Français évidemment sont à fleur de peau,
11:06 donc si évidemment on touche, je dirais, à leur santé, ça peut être compliqué,
11:09 mais par exemple sur la santé, on peut également regarder
11:12 des personnes qui vont voir plusieurs médecins pour la même pathologie,
11:14 alors ça peut se justifier, mais globalement c'est vrai que
11:17 on pourrait évidemment ne pas payer la première fois ou la deuxième fois,
11:21 mais quand on va voir 10 fois, là ça devient un petit peu compliqué.
11:23 Donc vous voyez, il y a de l'optimisation à faire,
11:26 il y a une rationalisation du bon sens, j'ai envie de dire, de cette dépense,
11:29 mais c'est pas en faisant du saupoudrage,
11:31 il faut faire une vraie refonte de la dépense publique française,
11:35 et en commençant par le commencement, c'est-à-dire les dépenses,
11:37 évidemment, de fonctionnement, et puis alors bien sûr,
11:40 on a beaucoup parlé la semaine dernière du trafic de drogue, etc.,
11:42 mais on oublie que l'économie parallèle, c'est à peu près 12% de notre PIB,
11:46 du PIB français, que le trafic de drogue,
11:48 c'est environ 3 milliards d'euros de chiffre d'affaires,
11:50 voyez, et que ça embauche 240 000 personnes, entre guillemets évidemment,
11:54 embauche, donc évidemment c'est bien beau d'aller à Marseille et de fanfaronner,
11:58 mais sachant que Marseille est une ville formidable, bien entendu,
12:01 mais on se rend bien compte que là, si on veut s'attaquer vraiment
12:03 au problème de la drogue, il faut y aller clairement,
12:06 pour qu'on puisse, je dirais justement, là aussi récupérer,
12:09 certainement, peut-être un petit peu de mise, ou alors simplement stopper complètement,
12:13 donc en tout cas, il faut arrêter de faire du marketing,
12:16 il faut prendre là aussi des mesures, mais voyez que 3 milliards,
12:18 ce n'est pas rien, évidemment, pareil sur la fraude fiscale et la fraude sociale,
12:22 alors c'est les chiffres de la Cour des comptes, donc ils sont bien sûr modifiables,
12:27 ils sont bien sûr à prendre avec des pincettes,
12:28 mais la fraude fiscale avoisine entre 80 et 100 milliards d'euros par an,
12:33 l'année dernière, on s'est gargarisé, on a dit oui, on a atteint 15 milliards d'euros,
12:36 on a détecté 15 milliards d'euros, ce qui est bien,
12:38 mais par rapport aux 100 milliards, évidemment, ça ne fait pas grand-chose,
12:41 fraude à la TVA, c'est entre 20 à 50 milliards d'euros par an,
12:45 donc là, moi, je vais proposer une mesure simple, il y a quelques années,
12:47 c'est supprimer la TVA en B2B, ça veut dire entre les entreprises, entre elles,
12:51 à quoi ça sert ? De faire payer de la TVA, parce que finalement, après,
12:53 on doit la récupérer, c'est comme ça, évidemment, qu'il y a des fraudes,
12:56 et donc ça, on pourrait, ça simplifierait évidemment la situation
12:59 et ça éviterait une situation de fraude.
13:02 Fraude aux cotisations sociales, évidemment, c'est beaucoup moins,
13:04 mais c'est tout de même 9 milliards d'euros par an,
13:06 4 milliards notamment pour le travail dissimulé,
13:09 fraude aux prestations sociales, 8 milliards d'euros par an,
13:11 c'est quand même pas rien non plus, donc 3 milliards pour la case d'assurance,
13:17 des assurances familiales, des allocations familiales, évidemment,
13:20 4,5 pour l'assurance maladie et 0,4 pour les retraites.
13:23 Donc vous voyez qu'il y a là aussi des économies, entre guillemets,
13:27 en tout cas, des moyens de récupérer quelques milliards ici ou là,
13:29 donc on se doit de le faire, mais comme on ne le fera pas malheureusement,
13:33 les déficits vont encore augmenter,
13:34 ce qui veut dire que la note de la France va être dégradée.
13:37 Donc je vous fais un petit tableau,
13:38 pour vous rappeler que pour l'instant,
13:39 il n'y a que Fitch qui a dégradé la note de la France l'année dernière,
13:42 on est AA-, pour Moody's, AA2, et pour Standard & Poor's, toujours AA.
13:47 Donc c'est toujours une bonne note, comparativement à l'Italie qui est à BBB,
13:52 et donc là, évidemment, on ne pourra pas garder cette note,
13:54 certainement, si les agences de notation font leur boulot,
13:56 elles doivent dégrader la note de la France,
13:58 ne serait-ce que par, je dirais, soucis d'égalité avec les pays qui ont fait des efforts,
14:04 on les a vus tout à l'heure.
14:05 Donc les dates, normalement le 26 avril,
14:07 mais ça pourrait être un petit peu plus tard pour Moody's et Fitch,
14:09 et le 31 mai pour Standard & Poor's.
14:11 Donc là, évidemment, si la note de la France est dégradée,
14:14 les taux d'intérêt de la dette publique vont encore augmenter,
14:16 ils sont déjà, oui, ils se maintiennent autour des 2,8%,
14:19 c'est quand même pas rien,
14:21 donc ce qui veut dire que la charge d'intérêt de la dette va rester très élevée,
14:24 et si les taux d'intérêt augmentent, ça casse l'activité économique,
14:26 donc ça alimente la récession, ça fait monter le chômage,
14:29 ça fait monter le déficit, ça fait monter la dette,
14:30 vous voyez, c'est le cercle pernicieux extrêmement dangereux.
14:33 Donc, et à partir de là, comme la France est le seul pays de la zone euro
14:37 à ne pas avoir, je dirais, "obéi", entre guillemets,
14:40 du moins respecté ses engagements,
14:42 et bien ça peut créer des tensions, notamment avec l'Allemagne,
14:44 et ça peut évidemment créer une crise existentielle de la zone euro,
14:48 cette crise pourrait évidemment dégénérer au niveau mondial.
14:51 Alors justement, il s'est passé quelque chose la semaine dernière,
14:54 c'est que, alors ça tombe bien parce que je suis au Japon pour en parler,
14:56 la Banque du Japon a augmenté ses taux d'intérêt.
14:58 Ça ne s'était plus produit depuis 17 ans,
15:01 donc la Banque du Japon n'avait jamais augmenté ses taux d'intérêt depuis 17 ans.
15:05 Elle les avait baissés, mais pas augmentés.
15:06 Alors, je suis cette politique monétaire de la Banque du Japon depuis pas mal d'années,
15:11 et c'est vrai qu'il y a une sorte de coïncidence assez bizarre,
15:14 c'est que malheureusement, chaque fois que la Banque du Japon
15:18 entame une phase de resserrement monétaire,
15:21 quelques trimestres ou quelques années plus tard,
15:23 généralement une année plus tard,
15:24 il y a une grave crise économique.
15:27 On se souvient par exemple de la hausse des taux de mai 89,
15:31 et puis bien sûr la crise de 90-91, une grave récession.
15:33 Ensuite, hausse des taux en juillet 2000,
15:36 et bien sûr, dégonflement de la bulle internet, récession en 2000-2001.
15:40 Hausse des taux également en 2006,
15:43 et quelques temps plus tard, la crise des subprimes expose en 2007,
15:46 et puis ensuite, il y a la récession de 2008-2009.
15:48 Donc, c'est exactement la même chose.
15:50 Donc, est-ce que ça va créer cette crise,
15:52 qui pourrait être déclenchée d'ailleurs par la France ?
15:54 Voilà, c'est une grande question qu'on doit se poser,
15:57 mais en tout cas, je pense qu'aujourd'hui, malheureusement,
15:58 la France a dérapé, elle doit être sanctionnée, c'est triste,
16:01 mais il faut arrêter le dîner de réalité, regarder la réalité en face,
16:04 et prendre les bonnes mesures pour réduire ce déficit.
16:07 Ce n'est pas pour faire plaisir à Bruxelles, c'est pour nos enfants,
16:10 parce qu'ils vont avoir ce boulet de la dette qui va continuer,
16:12 qui va les empêcher justement d'avancer,
16:14 et déjà, ça nous coûte très cher également pour nous.
16:16 Alors, je termine comme promis avec cette bonne nouvelle.
16:18 La bonne nouvelle, elle est évidemment plutôt mondiale,
16:20 c'est que les indicateurs des directeurs d'achat,
16:22 tout à l'heure, on en a parlé pour le mois de mars,
16:24 les premières estimations viennent de sortir.
16:26 Donc, ça monte, notamment toujours en Inde,
16:28 au Royaume-Uni également, ça baisse un petit peu,
16:30 mais ça reste autour des 53, l'Australie, le Japon,
16:33 vous voyez, ça sort de la zone de quasi-récession,
16:36 de stagnation économique, les États-Unis, ça résiste bien,
16:39 puis malheureusement, la zone euro, vous voyez, ça augmente,
16:40 l'indicateur composite, 49,9, mais on est juste à la barre des 50,
16:45 donc on est toujours en zone de récession,
16:46 l'Allemagne également, vous voyez, ça augmente, 47,7,
16:49 puis malheureusement, la France, c'est le seul pays,
16:51 comme je l'avais dit tout à l'heure, où ça baisse,
16:52 donc on est à 47,4, et donc ce qui veut dire que là aussi,
16:56 on est derrière, malheureusement, nos amis allemands,
16:59 donc là aussi à surveiller de très près.
17:02 Donc voilà, ce qu'on pouvait dire aujourd'hui,
17:04 encore une fois, merci pour votre fidélité,
17:06 merci pour vos likes, pour mettre les pouces vers le haut,
17:09 pour vos abonnements, on a dépassé, ça y est, les 140 000 abonnés,
17:12 c'est formidable, merci pour vos abonnements premium
17:14 qui vous donneront droit, évidemment, à tous les slides
17:17 que j'ai présentés aujourd'hui, je vous les enverrai avec grand plaisir,
17:20 donc merci encore, vous voyez qu'on a bien fait de dire la vérité,
17:23 et la vérité aujourd'hui, elle est confirmée justement par les chiffres de l'INSEE,
17:26 donc nous allons continuer le travail grâce à vous,
17:30 donc encore merci pour votre fidélité, portez-vous bien,
17:32 bonne continuation et à très bientôt.