• il y a 8 mois
Transcription
00:00 Bonjour à tous, aujourd'hui j'ai une vidéo un petit peu différente de d'habitude puisque pour la première fois je vais commenter une autre vidéo
00:06 donc l'interview de Piotr Tolstoy par BFM TV
00:09 c'est un ami russe qui parle français qui m'a envoyé d'abord un extrait de cette interview
00:15 et ensuite je l'ai vu pas mal tourner sur les réseaux sociaux russes donc je l'ai regardé en entier et j'avais vraiment envie de partager
00:21 mes réactions, mes impressions sur cette interview
00:25 parce que j'étais assez choquée par l'attitude du journaliste donc pour moi c'était important d'en parler
00:29 surtout que je vois que ça a été beaucoup regardé par les russes
00:32 donc déjà je connais vraiment pas du tout la télé française parce que quand j'étais enfant
00:36 on n'avait pas la télé à la maison, mes parents refusaient de nous acheter une télé
00:39 parce qu'ils voulaient préserver mes drones et ceux de mes petites soeurs
00:43 donc voilà on n'a jamais eu la télé, j'ai jamais regardé, je connais pas du tout la télé française
00:47 et sur le coup quand j'étais petite c'était vraiment difficile surtout au moment de l'adolescence parce qu'on a envie d'être comme tout le monde
00:53 et il y avait des conversations auxquelles je pouvais pas prendre part parce que je ne connaissais pas les personnes dont tout le monde parlait
00:59 je connais pas les présentateurs télé, il y a toute une partie de la culture française en fait qui me manque
01:04 parce que j'ai jamais regardé la télé
01:05 et maintenant je suis plutôt reconnaissante à mes parents de m'avoir épargné ça
01:09 mais je me suis jamais intéressée au sujet de la télé française, j'ai jamais cherché à combler
01:13 mon manque de connaissances dans le sujet
01:15 en général quand j'ai besoin d'informations je vais sur Youtube ou je vais sur d'autres médias pour les obtenir
01:20 donc j'ai jamais regardé la télé française et pour moi c'est une découverte totale
01:25 une chose aussi c'est que je suis venue en Russie pour des raisons totalement personnelles, ça fait déjà bien 5 ans
01:30 que je m'intéresse au pays et que je suis de plus en plus passionnée par la culture russe
01:34 que j'apprends la langue etc.
01:36 donc je suis vraiment pas venue pour des raisons politiques et à la base j'avais pas envie de parler de politique
01:41 mais ça devient de plus en plus difficile d'échapper à ce sujet
01:44 parce que tout ce qui a trait à la Russie aujourd'hui c'est considéré comme quelque chose de politique
01:48 donc ma décision de venir habiter en Russie
01:51 a été considérée par les occidentaux comme quelque chose de politique
01:55 alors que pour moi c'était vraiment pour la culture russe que je suis venue
01:59 et ça devient de plus en plus difficile de se taire et de ne pas réagir quand j'entends des mensonges
02:03 surtout de la part de mon pays
02:06 donc voilà c'est pour ça que j'ai décidé de réagir aujourd'hui à cette interview.
02:09 Jérémy Normand, on vous retrouve en direct de Moscou Jérémy
02:14 vous avez donc rencontré l'un des proches de Poutine, je le disais, Piotr Tolstoy
02:19 le vice-président de la Douma. Donnez-nous un peu Jérémy le contexte de l'interview
02:24 et puis d'une certaine manière, préparez-nous à ce que l'on va entendre.
02:27 Plusieurs jours de négociations parce que Piotr Tolstoy n'aime pas lorsque ce n'est pas en direct
02:36 il dénonce évidemment la censure qui serait en vigueur chez nous
02:39 il avait jusqu'ici échangé sur notre antenne de façon directe en visioconférence
02:44 c'est la première fois qu'il s'exprime avec une équipe française venue ici
02:48 de façon enregistrée, il a accepté de nous rencontrer juste ici où on se trouve avec Etienne Grelet
02:52 en toile de fond le Kremlin et la place rouge où justement Vladimir Poutine s'est exprimé
02:57 au lendemain de sa réélection triomphale. Voilà le lieu de la rencontre
03:02 pour l'atmosphère et l'attitude, vous allez voir que c'était très glaçant, très dérangeant
03:07 cet homme est sûr de ce qu'il pense, il hait la France et il nous souhaite beaucoup de mal
03:12 si nous étions à envoyer des français en Ukraine nous battre
03:17 on aurait pu écouter ce qu'il avait à nous dire
03:20 Je trouve pas ça une manière très honnête de commencer l'interview
03:24 parce qu'il emploie déjà des mots très violents comme "haïr la France"
03:28 il hait la France, donc déjà il essaie de changer un peu la manière dont on va percevoir l'interview
03:33 et les paroles de Piotr Tolstoy parce qu'on va tout de suite avoir une réaction émotionnelle
03:37 quand on entend des mots aussi forts, surtout à l'encontre de notre pays, de notre nationalité
03:41 donc je trouve pas ça très honnête, avant même qu'on ait eu le temps d'écouter quoi que ce soit
03:46 de ce que va dire Piotr Tolstoy, déjà il nous pousse à avoir une réaction qui n'est pas objective
03:52 Et voici donc la première partie de cette interview
03:56 Bonjour monsieur Tassol
03:58 Bonjour, bonjour Jérémie, enchanté
04:00 Enchanté, c'est un bon endroit pour se rencontrer ?
04:03 Oui, oui, on a le Kremlin derrière nous, on a le temps seulement, il n'y a pas de soleil
04:09 Bon, ici c'est presque aussi romantique que l'histoire de nos relations Russie-France
04:14 c'est deux pays qui se connaissent bien
04:16 Déjà il critique l'endroit où il est, il emploie un ton qui est ironique
04:20 donc c'est sûr qu'après ça ils vont pouvoir avoir une bonne discussion productive
04:25 on voit que ce journaliste français est prêt à écouter de façon totalement objective
04:29 ce que Piotr Tolstoy va pouvoir lui dire
04:32 Et vous êtes bien placé pour le savoir puisque vous êtes l'arrière-petit-fils de Léon Tolstoy
04:36 qui a écrit "Guerre et Paix" donc ces relations faites de haut et de bas, vous en savez quelque chose ?
04:43 Vous savez, les Russes sont toujours mécontents que dans "La Guerre et la Paix"
04:46 les premiers dix pages c'est en français, ils disent "mais c'est quoi ça ?"
04:49 J'ai jamais entendu ça honnêtement, j'en ai discuté pas mal de fois avec des Russes
04:53 parce que très souvent quand ils apprennent que je suis française
04:57 ils me disent qu'à l'époque de Tolstoy, effectivement il y avait beaucoup de Russes
05:00 qui parlaient français couramment, que c'était la langue d'usage
05:03 pour les familles de milieux sociaux élevés
05:06 et j'ai jamais entendu qu'ils étaient mécontents de ce fait
05:10 après c'est peut-être parce que je suis française
05:13 et que par politesse ils n'osent pas exprimer ce mécontentement
05:16 mais en tout cas je ne l'ai jamais entendu.
05:18 Qu'est-ce qui ne va plus entre la France et la Russie ? Pourquoi ça ne marche plus ?
05:22 Ça ne marche plus parce que les Français ont pensé qu'ils ont droit
05:25 de donner des leçons à des Russes.
05:28 Après la fin de la guerre froide, ils ont imaginé qu'ils ont gagné la guerre froide
05:33 avec les Américains, ils ont oublié l'histoire de l'Europe, l'histoire du continent
05:39 et de la guerre, non seulement de la guerre napoléonienne
05:42 mais aussi de la dernière guerre par exemple.
05:45 Ça c'est quelque chose dont les Russes me parlent assez souvent
05:48 et j'en ai vraiment honte pour le coup, j'ai vraiment honte de la France pour ça
05:51 parce qu'on a complètement oublié le rôle de la Russie dans la dernière guerre.
05:55 Je me souviens bien des cours d'histoire encore et de mes bouquins d'histoire à l'époque
05:58 où vraiment le rôle de la Russie est passé sous le tapis
06:01 et on se focalise complètement sur les Etats-Unis, les Alliés, etc.
06:04 On a complètement oublié le rôle de la Russie.
06:08 Je ne sais pas exactement pourquoi, je ne sais pas si c'est sous l'influence des Etats-Unis
06:11 pendant la guerre froide qu'on a décidé de changer l'histoire et d'en occulter une partie
06:15 mais j'ai honte pour le gouvernement français qui a laissé passer ça
06:18 pour les profs d'histoire français qui ne font pas leur boulot à mon avis.
06:22 On prétend être un pays de vérité, etc.
06:25 mais ça pour le coup je trouve ça assez énorme qu'on ait oublié une partie de l'histoire
06:28 quand ça nous arrange.
06:31 Quand M. Macron dit qu'il va envoyer les soldats à Odessa
06:35 il faut lui rappeler que la dernière grande guerre en Europe
06:38 la France a tenu 40 jours contre les nazis.
06:41 Et les Russes, ils ont tenu 4 ans et ils ont gagné la guerre au Berlin.
06:44 Je veux dire très directement
06:48 que l'idée d'envoyer les soldats français en Ukraine
06:53 ça va se terminer par les cercueils à Norlie couverts par le tricolore
06:58 et ce n'est pas Macron qui va aller les chercher.
07:02 Je ne sais pas exactement comment ça se passe, quelle est l'ambiance en France en ce moment
07:06 parce que ça fait déjà plus d'un an que je suis partie et que je vis à Moscou.
07:09 Je ne sais pas ce qu'il se dit dans les bureaux ou dans la rue, etc.
07:12 mais j'ai un petit peu l'impression que les Européens
07:15 ou les Français en tout cas ont perdu contact avec la réalité
07:18 et que la guerre pour nous c'est une notion totalement abstraite
07:22 qu'on ne peut même pas imaginer dans la réalité.
07:25 C'est quelque chose qui m'avait frappée la première fois que je suis allée dans l'Est.
07:28 J'étais allée à Kiev pour aller voir une amie
07:32 ukrainienne et ça m'avait frappée de voir à quel point
07:35 la guerre est toujours présente dans les esprits partout à l'Est
07:38 que ce soit en Ukraine ou en Russie.
07:40 Il y a beaucoup de monuments qui sont dédiés à la guerre.
07:43 Les gens vont toujours fleurir ces monuments.
07:47 C'est toujours une notion qui est très présente à l'esprit des gens.
07:50 Ils sont prêts, ils s'y attendent alors que nous on a l'impression
07:53 d'être très protégés dans l'Ouest. Donc le jour où on aura besoin de se battre
07:56 je pense qu'on va vraiment tomber de haut.
08:00 On a l'impression que les Etats-Unis vont venir nous sauver
08:03 comme la dernière fois. Sauf que ce qu'on a oublié
08:06 c'est que les Russes étaient là pour nous protéger, nous aider et nous sauver
08:09 pendant la dernière guerre. La situation va être un peu différente
08:12 si on a un conflit avec la Russie.
08:16 Et puis les Etats-Unis sont loin. Une guerre avec la Russie ça les concerne
08:19 bien sûr avec la menace nucléaire. Mais ils sont quand même beaucoup plus loin
08:22 de l'autre côté de l'océan. Je trouve qu'en Europe on aurait
08:25 intérêt à faire attention à ce qu'on fait parce que les Russes
08:29 et les Etats-Unis ne sont pas complètement fous non plus.
08:32 Ils font toujours passer leurs propres intérêts d'abord.
08:35 Et je trouve que c'est une position tout à fait raisonnable.
08:38 Un gouvernement devrait faire passer les intérêts de son propre pays
08:42 avant ceux des autres. Et d'ailleurs je pense qu'on devrait s'occuper
08:45 de nos propres problèmes avant d'essayer d'aller faire le ménage
08:48 chez les autres. Mais le problème pour moi avec les Etats-Unis
08:51 c'est que tout ce qu'ils font, toutes les interventions qu'ils ont
08:55 dans d'autres pays, ils font passer ça sous couvert d'apporter
08:58 des moyens de l'humanité, etc. Et nous, en Europe,
09:01 j'ai l'impression qu'on est un peu les seuls à tomber dans le panneau
09:04 et à les applaudir et à les laisser faire. Et je ne suis pas sûre
09:08 que les Etats-Unis aient nos intérêts européens très à cœur.
09:11 Donc je trouve ça assez dommage que l'Europe n'ait pas plus
09:14 d'indépendance et ne fasse pas plus attention à nos voisins.
09:17 -Ils doivent comprendre les conséquences. C'est tôt.
09:21 Parlez-nous un peu de nous parce que vous nous connaissez très bien.
09:24 Vous parlez un français parfait. Vous avez étudié en France.
09:27 -Oui, j'ai fait mes études.
09:30 -Déjà, si j'étais ce journaliste français,
09:33 je me sentirais assez embarrassée de voir que mon opposant,
09:36 enfin, c'est pas censé être un opposant puisqu'il est juste interviewé,
09:39 mais mon opposant connaît les deux cultures,
09:43 les deux côtés de l'histoire beaucoup mieux que moi
09:46 parce que ce journaliste français a seulement son point du français
09:49 alors que Piotr Tolstoy a vécu en France, il a travaillé en France,
09:52 il connaît la culture française, il parle la langue.
09:56 Donc, moi, j'aurais été BFM TV, j'aurais envoyé un journaliste
09:59 qui parle russe et qui a essayé au moins de s'intéresser
10:02 à la Russie pour être sûr qu'il comprend un petit peu
10:05 ou qu'il a au moins la possibilité de comprendre ce qui se passe.
10:09 -J'ai fait partie de mes études en France et j'ai travaillé
10:12 pour la presse française ici, à Moscou, dans les années 90.
10:15 -La France, vous la connaissez, vous l'avez aimée.
10:18 Qu'est-ce qui ne va plus ? Pourquoi vous ne nous aimez plus ?
10:22 -Pourquoi je dois vous aimer ? Vous avez entamné
10:25 9 000 sanctions contre mon pays, vous menez une guerre économique,
10:28 vous mentez sur la Russie chaque jour sur BFM...
10:33 -Donc, c'est la réaction d'un amoureux déçu ?
10:37 -Non, mais vous distribuez...
10:39 -Il est tellement insolent et arrogant, ce journaliste, vraiment,
10:42 il m'énerve, je dois dire. Je sais pas si c'est une pratique courante
10:45 à la télévision pour essayer de déstabiliser l'adversaire,
10:49 de jouer la provocation comme ça, d'essayer de rabaisser
10:52 la personne en face, mais je trouve ça incroyable.
10:55 Il faut avoir... espérer avoir une discussion objective
10:58 quand on a une attitude pareille, c'est incroyable.
11:01 Surtout que, encore une fois, ce journaliste est plus jeune,
11:05 il ne parle pas russe, il ne connaît rien à la culture russe.
11:08 Je peux pas en être sûre à 100 % des cas, mais je le devine.
11:11 Alors que, de l'autre côté, Piotr Tolstoy a plus d'expérience
11:14 et il connaît la culture française. Donc je ne sais pas
11:18 où ce journaliste français va chercher son assurance et son arrogance.
11:21 En tout cas, j'ai l'impression que Piotr Tolstoy
11:24 est un journaliste qui est très motivé, parce qu'il ne se laisse pas
11:27 déstabiliser, comme s'il s'attendait à toutes ces petites attaques
11:31 et provocations. Je trouve sa manière de répondre...
11:34 Il a une bonne manière de gérer les choses, parce qu'il ne se laisse pas
11:37 du tout faire et il parle avec beaucoup de fermeté, ce qui est la seule
11:40 solution. Il ne se laisse pas déconcerter, il ne se laisse pas
11:44 envahir par des émotions. C'est la seule manière de parler
11:47 avec une personne aussi désagréable que ce journaliste français.
11:50 -Les narratifs sur la guerre en Ukraine, qui sont complètement
11:53 pour nous impensables, les choses et toutes les provocations
11:58 qui, durant ces deux ans, ont déjà passé dans la presse
12:02 contre la Russie et qui font l'image de Russes
12:05 comme les gens qui mangent les enfants le matin.
12:08 Donc écoutez, on aime bien la France et les Français,
12:12 mais on ne peut pas accepter ça.
12:15 -Qu'est-ce qui a déraillé dans notre modèle ?
12:18 Vladimir Poutine érige le modèle russe en opposition
12:21 avec le modèle d'un Occident qui serait décadent.
12:24 Qu'est-ce qui est décadent chez nous, Français ?
12:28 -Regardez votre gouvernement.
12:30 Est-ce qu'on peut vraiment,
12:33 à 21e siècle, penser que ce n'est pas décadent
12:38 d'avoir des gens si spéciaux dans le gouvernement ?
12:44 -Qu'est-ce que vous entendez par là ?
12:47 -Vous faites référence au fait que notre Premier ministre,
12:50 il a dit qu'il allait faire un débat sur la France.
12:53 -Je fais référence qu'aujourd'hui, la France est gouvernée
12:57 d'une partie par les pervers, tout simplement.
13:00 -Être homosexuel, c'est être spécial, voire pervers ?
13:03 -Tout à fait. Pour nous, oui. Absolument.
13:06 -Donc il n'y a pas de homosexuel en Russie ?
13:09 -Bien sûr, il y en a, mais il n'y en a pas dans le gouvernement.
13:12 -Est-ce que les homosexuels...
13:15 -Je ne suis pas d'accord avec Piotr Tolstoy sur cette question.
13:18 Pour moi, c'est la compétence d'une personne qui doit être prise en compte
13:21 pour les politiciens, pour n'importe quel corps de métier.
13:24 Là-dessus, je ne suis pas d'accord, parce que l'orientation sexuelle
13:27 d'une personne ne nous concerne pas.
13:30 Ca met totalement à égal ce que les adultes peuvent faire
13:33 du moment qu'ils le gardent pour eux. Ca fait partie de leur vie privée.
13:36 Ca ne devrait pas être pris en compte,
13:39 que ce soit en politique ou dans d'autres métiers, encore une fois.
13:43 Après, là où j'ai plus de mal en Europe, c'est qu'on pousse
13:46 toutes ces idées de sexualité, d'orientation sexuelle
13:49 ou de recherche d'identité sexuelle ou de recherche d'identité de genre
13:53 sur les enfants. C'est là où j'ai vraiment un problème.
13:57 Les enfants devraient avoir le droit de vivre une enfance tranquille
14:00 sans se poser ce genre de questions, qui ne sont pas de leur âge.
14:03 Là-dessus, en Europe, on a complètement perdu le cap, je pense.
14:06 Quand j'étais à Berlin, c'était vraiment évident pour moi.
14:10 J'étais babysitère à Berlin, dans une famille russe,
14:13 pendant 6 mois, quelque chose comme ça. Je voyais ce qui enseignait
14:16 les enfants, et j'allais aussi dans les librairies,
14:19 dans les bibliothèques. Quand je regardais les livres proposés
14:22 pour des enfants, même des enfants qui apprennent à peine à lire,
14:26 c'était vraiment des livres très... comment on dit en français ?
14:29 "Politisés", ça se dit, ça ? Des livres sur la sexualité,
14:32 l'orientation sexuelle, la communauté LGBT, le consentement
14:35 pour des enfants de 4 ans. C'est absolument inapproprié.
14:39 Là-dessus, on a perdu le nord, en Europe. Pour moi, ce que font
14:42 les adultes dans leur vie privée, ça ne me regarde pas,
14:45 c'est une question politique. Je ne pense pas que ça devrait être
14:48 pris en compte si la personne est compétente. Pour ce qui est
14:52 des compétences du gouvernement français, là, c'est une autre
14:55 question. -Ils peuvent vivre librement
14:58 et protégés par le gouvernement. -Leur vie privée est protégée,
15:01 mais ils n'ont pas droit à la propagande ouverte
15:04 de leur mode de vie.
15:06 -Le fait qu'on ait un Premier ministre ouvertement homosexuel,
15:09 pour vous, ça fait partie de cette décadence que vous décrivez
15:13 en Occident ? Être homosexuel, c'est un problème ?
15:16 -Non. C'est la dégradation des leaders européens.
15:20 Regardez aujourd'hui avec qui on doit avoir l'affaire.
15:24 Avec Scholes, avec Macron, avec Borrell, etc.
15:29 Ca, c'est des gens qui n'ont pas même l'idée
15:33 de leur parole. Ils ne peuvent pas tenir la parole.
15:37 -Qu'est-ce que vous aimiez chez nous que vous ne retrouvez plus ?
15:41 Vous étiez si souvent en France. Qu'est-ce que vous aimiez en France
15:45 que vous ne retrouvez plus aujourd'hui ? -J'aime bien la France.
15:48 J'aime bien la culture. Je regrette beaucoup
15:51 que je ne pourrais pas amener mes enfants à Louvre.
15:55 -Ce journaliste français s'est permis, au début de l'interview,
15:59 de dire que Tolstoy hait la France, après avoir écouté des mots pareils.
16:03 C'est un mensonge pur. Je ne comprends pas
16:06 comment il peut se permettre de dire ça à la télévision française.
16:10 J'ai vraiment honte de mes compatriotes.
16:12 Je ne sais pas si ça amuse BFM TV de jeter de l'huile sur le feu,
16:15 s'ils se rendent compte de ce qu'ils font,
16:19 et si ça détente l'idée d'une 3e guerre mondiale,
16:22 si c'est quelque chose dont ils ont envie. J'espère que les Français
16:25 qui regardent cette interview ont plus d'objectivité
16:28 que le journaliste et arrivent à écouter le message de Tolstoy
16:31 sans se laisser emberlifcoter par les mots
16:35 choisis par le journaliste.
16:38 -Vous voulez plutôt envoyer une bombe nucléaire à Paris ?
16:41 C'est plutôt ça, le discours ? -Encore la provocation ?
16:44 -Bien sûr. -A la télévision russe,
16:48 on calcule la durée qu'il faudrait pour un missile nucléaire
16:51 pour arriver à Paris. 2 minutes, selon Soloviev.
16:54 -Pas 2 minutes, un peu plus. -Vous avez commencé à calculer
16:57 les plans ? -Oui, bien sûr. On calcule parce que,
17:01 ce qui est important historiquement pour la Russie,
17:04 c'est assurer la sécurité des pays. Et quand les pays
17:07 de l'OTAN, dont aussi la France, mettent les missiles
17:10 autour de nos frontières et veulent mettre les missiles
17:14 en Ukraine, en adhérant à l'OTAN à l'Ukraine,
17:17 donc pour nous, c'est inadmissible.
17:20 -C'était la 1re partie de cette interview.
17:23 La 2e, dans un instant, qu'on va débriefer,
17:27 on va répondre à ce que dit Piotr Tolstoy dans un instant.
17:30 Jérémie Normand, je reviens à vous, à Moscou.
17:33 Tout y est dans cette 1re partie. La décadence de l'Occident,
17:37 l'homosexualité de Gabriel Attal, les mensonges de Paris et de BFM,
17:40 au passage, et la menace nucléaire. On a un condensé,
17:43 on a un best-of, si je puis dire, de la propagande russe.
17:46 -C'est un sprinter, c'est-à-dire qu'à peine les caméras allumées,
17:53 les poignées de main adressées...
17:55 -En même temps, je pense que Tolstoy savait très bien
17:58 ce à quoi s'attendre, parce qu'il savait qu'il allait se faire couper
18:01 la parole, qu'il allait se faire... Enfin, que ses propos allaient être
18:05 formés. Donc, pour moi, c'est la seule solution, de parler avec autant
18:08 de fermeté et d'assurance si on veut faire passer un message.
18:11 Donc, il n'avait pas le choix.
18:13 -Il a engrangé ce flot de menaces, d'insultes, d'invectives.
18:19 Evidemment, notre... -Les menaces, les insultes,
18:22 les invectives, je ne les ai pas entendues, moi, personnellement.
18:25 Les menaces, oui, parce que c'est une situation sérieuse
18:28 et qu'il veut que la France prenne ses propos au sérieux.
18:31 Mais les insultes et les invectives, je les trouvais très polies.
18:35 -Les fermes, oui, mais j'ai pas vu d'insultes.
18:38 Les insultes, pour moi, elles venaient à 100 % du côté français,
18:41 du côté de ce journaliste.
18:43 -Mon rôle, c'est, en lui donnant la parole,
18:46 de lui apporter la contradiction, de rétablir les faits.
18:49 Donc, c'est ce qu'on a...
18:51 -Encore les Occidentaux qui vont apporter la parole divine
18:54 aux autres peuples, c'est ça ? C'est vraiment quelque chose
18:58 que je trouve énervant, cette arrogance qu'on a.
19:01 On ne prend même pas la peine d'écouter l'opposant.
19:04 -Il faut apporter la sagesse, parce que nous, on a la démocratie,
19:07 et qu'eux, ils n'en ont pas, donc ils ne peuvent pas comprendre.
19:11 Cette attitude, pour moi, est insupportable.
19:13 Ce journaliste n'a même pas pris la peine d'écouter.
19:16 -On a essayé de faire, mais vraiment, on sent son agressivité.
19:19 Il a vraiment envie de faire passer ce message
19:22 extrêmement menaçant quand il nous donne...
19:25 -Là, je suis d'accord, pour le coup.
19:28 A mon avis, c'était le but de montrer à la France
19:31 que la Russie est prête et va se défendre,
19:34 et qu'il va s'occuper de ses moutons.
19:36 Je suis d'accord avec le journaliste.
19:38 -Durée plus précise que mettrait un missile nucléaire
19:41 à arriver à Paris. C'est dit avec un sourire glaçant.
19:44 Je pense qu'on le sent tous, lorsqu'on regarde cette image.
19:48 Il sait que son français parfait nous déstabilise,
19:51 il sait que son expérience de notre culture peut aussi jouer.
19:54 -Oui, parce que lui, il ne connaît rien du tout de la Russie.
19:57 C'est déstabilisant quand on a qu'une seule partie,
20:01 une seule version des choses, alors que du côté opposé,
20:04 il connaît notre culture, donc il a un regard plus objectif
20:07 sur la situation.
20:08 -Vraiment, c'est la voix du Kremlin pour nous, Français,
20:12 et c'est exactement dans cet état d'esprit
20:14 qu'il a accepté de nous dire toutes ses horreurs.
20:17 -On va voir la 2e partie de cette interview,
20:20 particulièrement sur la situation en Ukraine
20:23 et sur l'éventualité d'un envoi de troupes françaises.
20:26 -Je ne veux pas commenter sur le reste de la vidéo,
20:29 mais je ne veux pas aborder l'Ukraine pour l'instant,
20:32 car je n'ai pas assez de connaissances pour en parler
20:36 de façon objective.
20:37 Je peux dire que je serais toujours complètement anti-guerre.
20:41 Pour moi, c'est une tragédie, cette guerre entre l'Ukraine et la Russie,
20:45 surtout que les peuples russes et ukrainiens sont très proches
20:48 et que tout le monde a de la famille.
20:50 C'est une tragédie humaine.
20:52 L'Occident n'est pas innocent dans cette situation,
20:55 mais ce n'est pas quelque chose dont je veux parler.
20:59 Je ne peux pas parler de l'attitude de l'Occident ou de la France
21:02 envers la Russie,
21:03 la façon dont on n'écoute pas ce qu'ils ont à dire.
21:07 J'ai du mal à rester silencieuse,
21:09 et j'ai envie de commenter cette interview.
21:12 C'est normal d'avoir des convictions différentes.
21:15 Le problème, c'est qu'on ne peut pas en discuter
21:18 quand les journalistes manquent d'objectivité
21:21 et qu'ils essayent de faire passer un message basé sur l'émotion,
21:24 et non pas sur les faits.
21:26 Je trouve ça incroyable quand ils se permettent
21:29 d'avoir une attitude aussi arrogante et provocante.
21:32 Encore une fois, en écoutant ce journaliste,
21:35 je pense qu'il a l'impression d'être une sorte de héros
21:38 qui oeuvre contre les forces du mal.
21:40 Et en plus, il a l'impression d'être totalement immunisé
21:44 contre toutes les conséquences de ce qu'il pourrait dire.
21:47 C'est irresponsable.
21:48 J'espère qu'il n'est pas représentatif de la télé,
21:51 car je ne suis pas très fière de mon pays
21:54 en voyant cette interview.
21:56 Je suis fière d'être française, de ma culture.
21:59 La plupart des Russes aiment la France,
22:02 malgré la situation actuelle.
22:04 Beaucoup de Russes parlent un français excellent,
22:07 ils connaissent bien la culture française.
22:09 C'est un gâchis de voir ce qui se passe à l'heure actuelle,
22:13 comment les Français montrent les dents à la Russie.
22:16 Le pire, pour moi, c'est le manque d'objectivité,
22:19 les mensonges et le fait qu'on refuse d'écouter.
22:22 On refuse de remettre en question quoi que ce soit
22:26 ce qu'on nous dit dans les médias de l'Ouest.
22:28 C'est vraiment peurant.
22:30 C'est tout pour aujourd'hui.
22:32 Je ne sais pas si j'aurais le courage
22:34 de me lancer dans l'observation de la télévision française.
22:38 Mais cette fois-ci, il fallait que je commande.
22:40 C'était important pour moi de dire ce que je pense.
22:44 Merci d'être resté jusqu'au bout.
22:46 N'hésitez pas à me dire ce que vous pensez dans les commentaires.
22:49 Ça m'intéresse d'avoir votre point de vue.
22:52 [SILENCE]