Disparition d'Emile : Le procureur d’Aix-en-Provence a tenu un point presse le 2 avril 2024

  • il y a 5 mois
Trois jours après la découverte d’ossements du garçonnet, disparu début juillet dans un hameau des Alpes-de-Haute-Provence, le procureur d’Aix-en-Provence a tenu un point presse ce mardi à 18h00, alors que le mystère reste entier. Alors que le parquet d’Aix-en-Provence s’est exprimé pour la première fois face aux journalistes depuis qu’il a été saisi du dossier le 18 juillet, les événements se sont précipités ces derniers jours, avec la découverte du crâne de l’enfant par une randonneuse samedi, deux jours seulement après la « mise en situation » organisée jeudi au Haut-Vernet, ce minuscule hameau de 25 habitants entre Gap et Digne-les-Bains où l’enfant a disparu le 8 juillet.

L’aspect des os du crâne du petit Emile retrouvé samedi « ne permet pas de dire quelle est la cause de sa mort », a affirmé le procureur d’Aix-en-Provence mardi, en précisant qu’« aucun trauma ante mortem n’a été observé » sur celui-ci.

Si aucun autre ossement n’a été retrouvé dans le secteur où une randonneuse avait découvert le crâne de l’enfant, les enquêteurs ont par contre retrouvé des vêtements que le garçonnet de deux ans et demi portait lors de sa disparition, début juillet, chez ses grands-parents maternels, au Haut-Vernet (Alpes-de-Haute-Provence), a précisé Jean-Luc Blachon : « un tee-shirt, ses chaussures et sa culotte ».

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Transcript
00:00 (...)
00:06 -Le procureur de la République est en place
00:09 et qui va s'exprimer dans quelques instants.
00:11 Une parole très attendue.
00:12 C'est la première fois que le procureur prend la parole
00:15 dans cette affaire qui a évolué depuis ces dernières 48 heures.
00:19 -Mesdames et messieurs, pour cette conférence de presse,
00:22 je suis accompagné du colonel commandant
00:25 de la sélection de recherche de la gendarmerie de Marseille
00:28 et du colonel chargé du groupement de gendarmerie du 04,
00:35 des Alpes de Haute-Provence.
00:38 Vous le savez, l'objet de cette conférence de presse
00:41 est de revenir sur les dernières évolutions de l'enquête
00:44 relative à la disparition le 8 juillet 2023
00:48 de l'enfant Émile Soleil.
00:50 Je voudrais dire d'abord en mon nom,
00:54 mais aussi au nom de tous les enquêteurs
00:57 qui ont participé aux recherches et aux investigations,
01:01 que nos premières pensées sont réservées aux parents
01:05 et à la famille d'Émile Soleil,
01:06 qui ont vécu et continuent de vivre des heures douloureuses
01:11 avec une dignité, une retenue qui nous invite tous
01:15 au respect de cette douleur, mais aussi à la mesure.
01:18 Avant d'en venir aux évolutions de l'enquête,
01:23 je souhaite revenir brièvement sur les heures et les jours
01:26 qui ont suivi la disparition d'Émile Soleil.
01:29 La disparition d'Émile a été signalée, vous le savez,
01:33 aux autorités le 8 juillet 2023 à 18 heures.
01:37 Vous vous souvenez certainement qu'immédiatement,
01:40 dans un cadre administratif,
01:43 la gendarmerie a déployé au Auvergné
01:47 des militaires qui ont procédé aux premières recherches
01:50 dans les quatre heures qui les séparaient
01:51 de la tombée de la nuit, mais également pendant la nuit.
01:55 Militaires, personnels, aidés de drones, d'un hélicoptère,
01:59 de chiens, de gendarmes et de pompiers.
02:02 Il se passe donc une nuit avant que des recherches
02:07 plus importantes soient déployées,
02:10 car, vous le savez aussi, toujours dans un cadre administratif,
02:14 ces premières recherches ont été suivies dès le lendemain
02:17 d'une mobilisation massive de bénévoles,
02:21 encadrées par les gendarmes et des sapeurs-pompiers
02:23 qui ont arpenté pendant deux jours
02:26 une zone couvrant plusieurs kilomètres carrés,
02:29 zone qui comprenait le chemin sur lequel
02:33 le crâne d'Émile a été retrouvé samedi dernier.
02:38 Deux jours pendant lesquels des chiens pisteurs
02:41 ont été employés, tandis que la zone était survolée
02:44 par des drones et un hélicoptère doté de caméras thermiques,
02:48 en vain, comme vous le savez aussi.
02:51 À ces premières recherches ont succédé des recherches
02:53 et des investigations judiciaires plus spécifiques,
02:57 concentrées dans et à proximité immédiate du village.
03:01 Je rappelle que très vite, à l'idée que l'enfant
03:05 pourrait s'être égaré, s'est ajoutée l'hypothèse
03:08 de l'intervention d'un tiers.
03:10 Pendant cette deuxième phase des recherches
03:13 et des investigations ont été employées entre le 23
03:16 et le 25 juillet 2023, des drones
03:20 et des chiens spécialisés dans la recherche de cadavres,
03:23 dont je peux dire aujourd'hui avec certitude
03:25 que eux n'ont pas couvert la zone dans laquelle
03:29 les ossements d'Émile ont été retrouvés le 30 mars dernier.
03:32 Les enquêteurs, à ce moment-là, se sont concentrés
03:36 sur des points d'intérêt essentiels.
03:38 Et là, je veux, pendant quelques instants,
03:41 donner la parole au colonel qui va nous dire
03:44 les moyens qui étaient employés à ce moment-là
03:47 pour essayer de retrouver Émile.
03:49 Bien, donc là, dès les premiers jours,
03:52 nous avons créé une cellule nationale d'enquête
03:55 armée par une vingtaine d'enquêteurs spécialisés
03:58 de la section de recherche et du groupement de gendarmerie.
04:01 Et donc, c'est composé... Alors, cette cellule d'enquête
04:04 était composée d'un directeur d'enquête,
04:06 d'un directeur d'enquête adjoint, d'un coordinateur
04:08 de scènes de crime, d'analyste criminel
04:10 et d'équipe d'enquêteurs.
04:12 Cette cellule n'a jamais cessé son travail
04:14 depuis le premier jour.
04:16 Elle a utilisé régulièrement, en fonction
04:18 des signalements et des actes d'investigation
04:20 que nous menions, des moyens spécialisés
04:22 mis en place par la gendarmerie nationale.
04:24 Je peux vous citer quelques exemples.
04:26 Ces fameux chiens de recherche de reste humain
04:28 qui ont été mis en oeuvre régulièrement,
04:30 enfin, à plusieurs reprises, en tout état de cause.
04:32 Des drones spécialisés, des drones thermiques,
04:35 des drones multispectrales qui permettent
04:38 d'identifier des anomalies dans la végétation,
04:40 par exemple.
04:42 Des techniciens en investigation subaquatique
04:44 pour fouiller des cours d'eau et des lacs.
04:47 Donc, les moyens déployés très régulièrement,
04:50 à chaque fois que nous en avions besoin
04:51 pour progresser dans nos investigations,
04:53 le sont depuis juillet dernier.
04:56 Et ça continue aujourd'hui.
04:58 Alors, pourquoi toutes ces précisions ?
05:01 Parce qu'à cette heure, nous ne pouvons affirmer
05:03 si le corps d'Emile était d'ores et déjà présent
05:06 dans la zone couverte par les recherches entreprises
05:08 initialement, et que s'il s'y trouvait,
05:11 il aurait été nécessairement découvert.
05:14 Autrement dit, si le lieu de la découverte
05:16 du crâne d'Emile est bien situé dans le périmètre
05:19 des recherches opérationnelles des premiers jours,
05:21 je ne peux affirmer aujourd'hui que chaque mètre carré
05:25 a été foulé par un membre des équipes de recherche
05:28 et d'investigation, aussi loin soit-elle allée.
05:32 Je rappelle que nous sommes au mois de juillet 2023,
05:36 que la végétation est dense, qu'elle est haute,
05:40 que la topographie est difficile,
05:42 que le terrain en dehors des chemins est très escarpé.
05:45 Ce terrain comprend des pentes naturelles
05:47 qui peuvent avoisiner les 30 %, rendant difficile
05:51 l'accès et la visualisation de chaque mètre carré.
05:54 Et que dire des conditions météorologiques
05:56 dans lesquelles ces recherches ont été entreprises,
05:59 les premières recherches, j'entends.
06:01 Les températures avoisinaient alors, à l'époque,
06:03 30 degrés à l'ombre, rendant la marche difficile.
06:07 Températures qui ont pu altérer l'efficacité
06:10 des chimpisteurs et multiplier la restitution
06:13 de foyers de chaleur nocturne détectés
06:16 par les caméras infrarouges utilisées par l'hélicoptère
06:19 qui a survolé la zone.
06:21 Depuis, sous la direction de deux juges d'instruction
06:25 du tribunal judiciaire d'Aix-en-Provence,
06:27 saisis le 18 juillet 2023, ont été réalisés
06:31 des centaines d'actes, perquisitions, prélèvements,
06:34 saisies, fouilles, investigations techniques
06:36 de toutes sortes, auditions, jusqu'à l'organisation
06:40 d'une mise en situation le 28 mars 2024.
06:43 Mais là encore, je pense qu'il est important
06:45 que vous précisiez quelles sont les investigations
06:49 qui ont été conduites pendant toute cette période-là,
06:52 jusqu'à aujourd'hui, en fait.
06:54 Je vais donner quelques exemples, quelques chiffres
06:56 pour mesurer le travail qui a été accompli,
06:58 qui continue d'être accompli par les enquêteurs.
07:00 C'est déjà apparu, mais on a vérifié aujourd'hui
07:04 et traité 1 696 signalements, 11 autres signalements
07:08 sont en cours de traitement actuellement.
07:10 Signalements que nous avons reçus par mail,
07:12 par voie téléphonique, par lettre.
07:14 Ça peut être des signalements oraux également.
07:17 Donc chaque signalement est effectivement vérifié
07:19 avec la même rigueur.
07:20 On a mené 157 auditions.
07:22 En termes de données numériques, on a recueilli
07:24 un million de pages, aujourd'hui, numériques,
07:26 que nous devons étudier, que nous étudions.
07:29 On a travaillé sur près de 1 000 personnes
07:32 titulaires de lignes téléphoniques
07:34 qui étaient présentes à proximité du Haut-Verné
07:37 au moment des faits.
07:38 On a procédé à des analyses sur 500 prélèvements essayés
07:41 et 18 véhicules ont fait l'objet d'opérations
07:44 de police technique et scientifique complètes.
07:46 Ça vous donne un petit exemple du travail
07:48 qu'amènent les enquêteurs.
07:49 Bien sûr, à côté de ça, il y a des investigations
07:51 quotidiennes, permanentes, très exigeantes.
07:55 J'évoquais il y a quelques instants
07:58 la mise en situation du 28 mars 2024.
08:02 Cette mise en situation avait pour objectif principal
08:05 de contextualiser, de matérialiser les déclarations
08:09 des témoins, directs et indirects,
08:11 du réveil de l'enfant, après sa sieste,
08:14 jusqu'à l'appel aux forces de l'ordre
08:16 à 18h12, précisément.
08:19 Je précise qu'à cette heure, aucun lien objectif
08:24 n'est établi entre cette mise en situation
08:27 et la découverte d'un crâne humain
08:29 par une promenade le 30 mars 2024.
08:33 La promeneuse a découvert ses ossements
08:36 entre 12h et 14h lors d'une promenade
08:41 sur un chemin qu'elle se souvient avoir arpenté
08:45 plus d'un mois avant.
08:47 Perturbée par cette découverte,
08:50 elle s'est saisie du crâne, en prenant des précautions
08:53 pour ne pas le souiller,
08:55 et l'a placée dans un sac en plastique.
08:58 Elle est rentrée chez elle et a appelé la gendarmerie.
09:02 Elle a pu indiquer avec une bonne précision aux enquêteurs
09:06 l'endroit, le lieu où se trouvaient les ossements,
09:09 c'est-à-dire le crâne.
09:11 Le crâne, parce qu'il s'agit bien d'un crâne,
09:13 était sur le sol d'un chemin étroit,
09:16 un chemin forestier, qui suit une courbe de niveau,
09:19 de part et d'autre de laquelle le terrain
09:22 présente une très forte déclivité.
09:25 On devine donc aussi qu'il s'agit, en été,
09:29 d'une zone très végétalisée.
09:32 Ce lieu où a été découvert le cadavre
09:36 peut être rejoint à pied, à partir du bas du village,
09:40 en 25 minutes environ à marche d'homme.
09:44 Le chemin, en tant que tel, ne présente pas de difficultés particulières,
09:48 ne présente pas de difficultés techniques majeures,
09:51 si ce n'est que dans sa partie sous bois,
09:54 le terrain est, de part et d'autre,
09:57 donc, très pontu.
10:00 A proximité du lieu où le crâne a été découvert,
10:04 un ruisseau descend la montagne.
10:07 Le long de ce ruisseau, qu'on peut deviner
10:10 par forte pluie devenir un torrent,
10:12 ont été retrouvés par les enquêteurs, hier,
10:15 en contrebas du chemin,
10:17 à environ 150 mètres du lieu de la découverte du crâne,
10:22 certains vêtements que portait Émile le jour de sa disparition.
10:26 C'est-à-dire un tee-shirt,
10:29 ses chaussures et une culotte,
10:32 qui n'étaient pas rassemblées au même endroit,
10:35 mais qui étaient éparpillées sur quelques dizaines de mètres.
10:39 Aucun autre effet à cette heure, aucun autre haussement n'a été retrouvé.
10:46 Comme les haussements, les vêtements ont été acheminés
10:49 à l'IRCGN pour analyse.
10:52 Là encore, à cette heure, nous ne disposons pas
10:55 des résultats même partiels des analyses en cours.
10:58 En revanche, les premières analyses du crâne
11:02 ont permis de révéler les informations suivantes.
11:05 Le crâne présente de petites fractures
11:08 et des fissures post-mortem.
11:11 Aucun traumatisme antémortem n'a été observé.
11:16 Le crâne présente des traces de morsure,
11:19 probablement causées par un ou des animaux.
11:24 Une maxilliaire est absente, sans que l'on puisse savoir
11:27 aujourd'hui si cette maxilliaire s'est détachée naturellement
11:31 ou sous la force d'une traction.
11:35 L'aspect des eaux et des dépôts sur ces eaux
11:40 permet d'affirmer qu'ils n'ont pas été enfouis
11:43 et qu'ils ont été exposés longtemps aux variations météorologiques
11:47 et aux intempéries.
11:50 Là encore, les analyses se poursuivent,
11:53 notamment pour déterminer si ces eaux ont pu rencontrer
11:56 des biotopes différents.
11:59 Enfin, et c'est là l'important,
12:02 ces seules eaux ne permettent pas de dire
12:04 quelle est la cause de la mort d'Émile Soleil.
12:09 Vous aurez donc compris que, sous l'autorité des juges d'instruction,
12:14 l'enquête va se poursuivre avec la même intensité.
12:18 Elle se poursuit en ce moment sur le terrain
12:20 car les fouilles ne sont pas terminées.
12:23 Elles se poursuivront probablement demain sur ce terrain.
12:26 Elles vont se poursuivre sur le plan criminalistique
12:29 car les éléments retrouvés n'ont pas fini d'être analysés.
12:32 Entre la chute de l'enfant, l'homicide involontaire et le meurtre,
12:37 on ne peut toujours pas privilégier une hypothèse plus qu'une autre
12:41 pour expliquer la disparition puis la mort de l'enfant Émile.
12:46 Je sais que ce n'est pas satisfaisant,
12:49 ce n'est satisfaisant pour personne,
12:51 ni pour la famille, ni pour les enquêteurs,
12:54 ni pour les juges d'instruction.
12:56 Mais nos impatiences respectives, aussi illégitimes soient-elles,
13:01 ne sauraient nous imposer des conclusions hâtives,
13:04 elles ne sauraient en tous les cas commander
13:07 l'efficacité des investigations,
13:09 elles ne sauraient commander la raison
13:11 et les principes juridiques qui l'encadrent
13:13 et plus généralement, elles ne sauraient commander
13:15 la recherche de la vérité judiciaire.
13:18 Voilà, j'en ai terminé de cette intervention
13:21 et nous laisserons la place à quelques brèves
13:24 et courtes et peu nombreuses questions.
13:28 Je vous remercie.
13:30 Je voulais préciser quelque chose par rapport au crâne.
13:37 Est-ce qu'il est possible qu'Émile aurait été,
13:40 dès le début, sur la zone de découverte du crâne ?
13:44 C'est une conjecture.
13:47 Tout est possible.
13:49 Tout est possible, mais non, je ne peux pas vous donner,
13:52 je ne peux pas renforcer une hypothèse plus qu'une autre.
13:55 Ça me semble difficile en l'état actuel des investigations.
13:58 Et de la connaissance que l'on a,
14:01 donc résultant de l'analyse du crâne d'Émile.
14:05 Et donc, quand on entendait juste que
14:07 toutes les zones avaient été archi-fouillées,
14:10 cela n'a été pas vrai ?
14:13 Je ne crois pas avoir dit ça.
14:15 Non, on ne l'a pas dit.
14:17 Vous me rassurez.
14:19 J'ai indiqué que la zone avait été fouillée lors des recherches.
14:23 Le chemin en question avait été arpenté.
14:25 Mais pour ceux qui se sont rendus sur les lieux,
14:28 ils verront que la zone est quand même difficile,
14:32 pas difficile d'accès, mais en tous les cas,
14:34 elle est difficile sur le plan topographique.
14:36 Vous avez un chemin, mais autour de chemin,
14:38 je l'ai indiqué tout à l'heure, il y a beaucoup de végétation,
14:41 il y a beaucoup de pentes avec une forte déclivité.
14:44 Je ne sais pas si vous voulez ajouter quelque chose, le colonel ?
14:47 Non, simplement confirmer vos propos.
14:50 En été, il y a une densité végétale qui est extrêmement importante
14:54 et un relief qui est très particulier.
14:55 Effectivement, le cheminement d'un enfant dans cette zone-là
14:58 est nécessairement compliqué.
15:00 Donc, pour l'instant, il est impossible d'émettre une hypothèse.
15:03 On va travailler avec l'ensemble des éléments
15:05 qu'on a recueillis au cours de cette investigation et ces recherches.
15:07 On va recouper ça.
15:08 Dès que les recherches sont terminées,
15:10 on va les recouper avec tout le travail qui a été fait depuis plusieurs mois.
15:14 Et puis, il faut quand même noter que c'est une étape
15:18 qui est importante pour l'enquête, bien entendu,
15:21 mais les investigations vont se poursuivre.
15:23 Oui, monsieur, je vais faire une autre question.
15:26 Est-ce qu'au vu de ce que vous avez,
15:28 on peut affirmer que le crâne et le vêtement ont été déplacés ?
15:33 Ou alors, est-ce qu'il est possible qu'ils aient toujours été là ?
15:35 Est-ce que c'est une hypothèse qu'on peut écarter ?
15:37 Et ma deuxième question, c'est par rapport à la mise en situation.
15:40 Est-ce qu'on n'en sait plus sur les derniers moments où on voit Émile ?
15:43 On parle notamment de ses deux témoins.
15:45 On en entendait abandonner, certains ont dû descendre, d'autres monter.
15:47 Est-ce qu'on commence à en savoir un peu plus là-dessus ?
15:49 Alors, sur la prémonition, sur les déplacements éventuels
15:52 des vêtements et du crâne, je ne peux malheureusement
15:56 vous produire aucune affirmation.
15:58 Le crâne a été découvert sur un chemin
16:01 qui est habituellement arpenté par les promeneurs, les chasseurs.
16:04 On imagine qu'il a pu être déplacé.
16:07 Comment ? Par qui ? Ça c'est une autre question.
16:10 Il a pu l'être par les conditions météorologiques, par les intempéries,
16:13 l'eau qui dévale les pentes.
16:15 Il a pu l'être par les animaux, qui sont nombreux sur la zone.
16:21 Voilà, c'est tout ce que je peux vous dire.
16:23 Sur votre deuxième question, vous me permettrez de ne pas y répondre
16:27 parce que là, nous sommes en plein cœur du secret de l'instruction.
16:30 Comme le disait le colonel, les investigations se poursuivent
16:33 dans toutes les directions et les éléments que vous me demandez
16:36 font partie des éléments qui vont contribuer
16:39 à la poursuite des investigations.
16:42 Avant dernière question.
16:45 C'est une possibilité comme il en existe plein d'autres.
16:59 Je voulais savoir si le fait que les ossements éclats aient été placés
17:06 et notamment emportés par la promeneuse,
17:09 peut rendre difficile le travail d'identification et de technique criminelle.
17:16 Est-ce que le fait que ce soit l'ancien, à priori, ça ne peut pas polluer la zone ?
17:20 Non. Le travail, d'ailleurs, une partie du travail a déjà été effectuée par l'IRCGN.
17:25 Et effectivement, nous nous sommes posés les questions de cette promeneuse
17:32 qui avait rapporté ces ossements chez elle.
17:36 Mais l'ensemble des opérations que nous avons menées ensuite
17:38 ont permis de fiabiliser sa parole et son témoignage.
17:41 Pas de dévalorisation ?
17:44 Non. Selon les experts de l'IRCGN, non.
17:48 Elle l'a ramené chez elle ?
17:51 C'est ce qui a été dit tout à l'heure, oui.
17:54 Comment explique-t-on qu'elle ait ramené le crâne chez elle ?
18:01 C'est une question...
18:04 Ah ben, je dis parce que c'est un réflexe. C'est une femme qui voulait bien faire.
18:09 Monsieur le procureur, bonjour. Deux questions.
18:12 La première par rapport à cette promeneuse, est-ce que vous pouvez nous donner un petit peu son profil ?
18:17 Est-ce qu'elle est une habitante du vernis ?
18:19 Non.
18:20 Et deuxième question, vous avez dit, si j'ai bien compris,
18:23 que les os ont été retrouvés à 25 minutes de marge du village.
18:26 Mais par rapport au vernis, c'est quelle distance exactement ?
18:30 La distance... Alors, ça dépend comment vous calculez la distance.
18:34 Il y a la distance à vol d'oiseau et il y a la distance à pied.
18:38 La distance à vol d'oiseau, je crois que ça fait, si je ne me trompe pas,
18:41 1,7... Ouais, 1,6, 1,7 kilomètres.
18:45 La distance à pied, je ne la connais pas précisément, 25 minutes,
18:49 un homme normalement constitué marche environ 4 kilomètres à l'heure.
18:53 Donc voilà, c'est environ à peu près, un peu moins de 2 kilomètres.
18:57 Donc un peu plus de 2 kilomètres.
18:59 C'est à vol d'oiseau 1,6 kilomètre.
19:01 Oui.
19:02 Si on prend le chemin, c'est 2,5 kilomètres.
19:03 C'est un peu plus long, oui. C'est 2,5 kilomètres, un peu plus de 10 kilomètres exactement.
19:06 Une dernière question ?
19:08 Pas d'informations à donner sur cet aspect-là du dossier.
19:14 Est-ce que sur cette distance, il y a une distance à la part pour les tous à la pied ?
19:18 Alors, sur cette question-là, évidemment, je ne suis pas un spécialiste.
19:24 Simplement, chacun fera son idée.
19:26 Certains d'entre vous, certainement, connaissent des enfants qui sont susceptibles de marcher longtemps.
19:30 D'autres sont susceptibles de marcher moins longtemps.
19:34 Je ne sais pas quelle était sa capacité à la marche. Je ne peux pas vous dire.
19:39 Le cadre d'enquête, il a évolué ou pas ?
19:44 Le cadre d'enquête est toujours le même.
19:46 Je rappelle que nous sommes dans le cadre d'une information judiciaire
19:49 ouverte initialement en recherche des causes de la disparition,
19:53 puis enlèvement et séquestration.
19:57 Le cadre d'enquête aujourd'hui, en tout cas satisfait au pouvoir dont ont besoin
20:02 les juridictions pour la poursuite. On verra plus tard, en fonction de l'évolution de l'enquête,
20:06 s'il faut faire évoluer la qualification juridique qui a été retenue au mois de juillet dernier.
20:12 Toujours les mois de séquestration ?
20:14 Oui.
20:15 Est-ce que les vêtements sont des vêtements qui sont en état normal ?
20:21 Les vêtements sont en cours d'analyse. Je n'irai pas plus loin dans le détail sur cette question-là.
20:29 Est-ce que vous voulez ajouter quelque chose ?
20:33 Combien de temps ? On a une idée.
20:35 Comment ?
20:36 Combien de temps pour continuer encore les recherches ?
20:38 Au moins jusqu'à demain et peut-être plus en fonction des besoins opérationnels, tant qu'il faudra.
20:44 Je vous remercie. La conférence de presse est terminée.

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