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00:00 Les profs manifestent aujourd'hui en Dordogne, ils vont se rassembler cet après-midi devant l'inspection académique
00:05 contre une nouvelle réforme, encore une, qui va créer des groupes de niveau dans les collèges à la rentrée prochaine.
00:11 On en parle avec votre invité ce matin, Louis de Bergevin, l'un des secrétaires du syndicat enseignant FSU en Dordogne.
00:18 Bonjour Jérémy Destenave.
00:19 Bonjour.
00:20 Vous manifestez aujourd'hui en Dordogne contre la réforme du choc des savoirs, réforme pour améliorer le niveau à l'école,
00:27 c'est ce qu'avait dit l'ancien ministre de l'éducation à l'époque, Gabriel Attal.
00:30 Vous lui reprochez quoi à cette réforme ?
00:32 On lui reproche de ne pas résoudre le problème que Gabriel Attal voulait résoudre.
00:39 Donc le niveau des élèves.
00:41 Exactement. Les groupes de niveau, les enseignants, les chefs d'établissement, les inspecteurs et tous les cadres de l'éducation nationale
00:49 associés aux chercheurs en éducation savent que c'est inefficace.
00:53 Donc tout le monde le sait mais Gabriel Attal en a fait une question d'honneur, peut-être politique,
01:00 et il passe en force et donc nous nous sommes très inquiets par la mise en place de cette réforme.
01:05 On sent que ces groupes de niveau c'est vraiment l'un des principaux points qui bloquent à vos yeux dans cette réforme,
01:13 pourtant ça veut dire que les élèves les plus en difficulté auraient plus d'heures de cours pour permettre de rattraper leur niveau, ça ne suffit pas ça ?
01:20 Non pas du tout, ils n'auraient pas plus d'heures de cours.
01:23 En fait ils vont être cantonnés, un petit groupe pour suivre exactement le même programme que les autres
01:30 et avec le même objectif, ils n'auront donc pas plus d'heures de cours, ils seront juste mis entre eux et ça on sait que pédagogiquement c'est inefficace.
01:37 Ils seront moins nombreux quand même dans des groupes avec plus de suivi peut-être de l'enseignant ?
01:43 C'est l'objectif de la réforme, c'est de faire des plus petits groupes pour les élèves les plus en difficulté
01:48 mais je répète, ça pédagogiquement on sait que si on laisse toute l'année des élèves en difficulté ensemble pour suivre un programme, ce n'est pas efficace.
01:58 Il est proposé quand même, il est possible, ce n'est pas forcément figé, c'est ce qui est dans cette proposition de réforme,
02:04 c'est que les élèves puissent changer de groupe en cours d'année, notamment si ça va mieux, s'ils évoluent ou alors si c'est trop difficile pour eux,
02:12 leur permettre de bouger quand même un petit peu, ça ne suffit pas non plus ça ?
02:15 Non parce que déjà il faut voir comment on mesure la progression par rapport à leurs camarades
02:24 et ensuite on sait qu'en général les élèves assez faibles se tirent vers le bas
02:33 et donc la possibilité pour un élève de sortir de ce groupe sera compliquée
02:38 et puis pour le sortir de ce groupe, ça voudra dire qu'il faudra le remplacer par un élève d'un autre groupe,
02:42 donc faire descendre un élève d'un groupe supérieur.
02:45 Passer plus de temps, plus d'attention sur les élèves en difficulté, ça c'est une bonne solution quand même ou pas ?
02:54 En fait, nous enseignants, on est plutôt pour résoudre la difficulté scolaire sur la mise en place de groupes de besoin,
03:01 c'est-à-dire on va détecter dans la classe mixte, une classe avec des élèves de différents niveaux,
03:07 les élèves qui n'arrivent pas à suivre nos enseignements et les prendre en plus,
03:11 mais c'est en plus, ponctuellement pour résoudre leurs difficultés.
03:16 Ça c'est à priori plutôt efficace, mais là c'est pas ce qu'il nous est proposé.
03:20 Donc leur donner plus d'heures de cours toujours avec plus d'attention.
03:23 Voilà.
03:24 Sur cette proposition, ça veut dire qu'il faudrait des enseignants en plus ?
03:30 On peut en recruter notamment en Dordogne ?
03:33 Il y a des difficultés parfois pour trouver des candidats.
03:37 Alors oui, il y a énormément de difficultés pour trouver des enseignants en plus,
03:40 là on sait que le ministère le sait très bien,
03:43 il a lancé une grande campagne de recrutement de non-titulaires,
03:47 donc de collègues qui n'ont pas le concours pour essayer de pallier aux besoins,
03:51 et il sait très bien que cette campagne ne va pas être efficace,
03:54 donc là il a émis une note, enfin les services ont émis une note il n'y a pas longtemps,
03:59 pour essayer de recruter des retraités pour venir pallier au manque.
04:06 Donc on aurait de jeunes retraités à qui on proposerait des contrats attractifs
04:10 pour compléter leur retraite qui peut par ailleurs abaisser,
04:12 pour venir faire les pompiers de service,
04:16 on ne pense pas que c'est ça qui participera non plus à raison de la difficulté des élèves.
04:22 Jérémy Destenat, vous êtes co-secrétaire départemental du syndicat SNES-FSU en Dordogne,
04:27 on a beaucoup parlé ces derniers jours des menaces contre les établissements scolaires en France,
04:32 menaces envoyées sur les environnements numériques de travail,
04:35 c'est un peu la messagerie entre les profs, les parents, les élèves,
04:37 il y en a eu aussi chez nous en Dordogne ?
04:41 Moins que dans les départements voisins,
04:43 après il faut distinguer les environnements numériques de travail
04:48 entre les collèges et les lycées qui ne sont pas gérés par les mêmes administrations,
04:52 donc on n'est pas épargné,
04:54 ça n'a pas pour l'instant perturbé gravement la bonne marche des établissements.
04:59 Ça veut dire quoi ? C'est-à-dire qu'il y a quelques messages qui sont un peu inquiétants
05:03 mais on n'a pas besoin de s'inquiéter plus que ça ?
05:06 Concrètement ça se passe comment ?
05:08 Concrètement il peut y avoir des alertes à la bombe
05:12 ou des alertes à l'attentat dans les établissements,
05:15 ce qui se passe dans l'académie c'est qu'il y a des mises en sécurité,
05:19 une vérification de la part des services préfectoraux
05:22 que la sécurité des élèves est bien affurée,
05:24 pendant ce temps-là évidemment les cours ne peuvent pas se produire
05:27 et puis quand on a bien vérifié que l'établissement est vide de toute menace,
05:31 eh bien on reprend les cours.
05:32 Et ça on en a eu notamment des messages, je sais qu'il y en a eu par des coups de fil,
05:37 des mails, mais il y en a eu dans les environnements numériques de travail ou pas en Dordogne ?
05:41 Pas en Dordogne et pas à ma connaissance en Dordogne,
05:44 mais il y en a eu dans l'académie oui.
05:46 Merci beaucoup Jérémy Desteneuf, co-secrétaire départemental du syndicat SNES-FSU en Dordogne,
05:53 merci d'être venu en studio à France Bleu Périgord.