Vidéo réalisée en partenariat avec le Printemps de l’économie 2024 « Quelle Europe dans un monde fragmenté ? »
La guerre en Ukraine constitue un choc, certaipns, plus optimistes, évoquent un réveil avec ce retour de la guerre en Europe, initiée par une Russie, d’autant plus menaçante qu’elle est dotée de l’arme nucléaire ! Las, au-delà des seuls enjeux militaires, les faiblesses des européens à se défendre traduisent aussi leur renoncement de longue date à se doter d’une vision stratégique propre à assurer la défense du territoire, de la population et des intérêts mais aussi la prospérité de l’économie européenne, la compétitivité de son industrie et in fine, sa souveraineté et son avenir. [...]
La guerre en Ukraine constitue un choc, certaipns, plus optimistes, évoquent un réveil avec ce retour de la guerre en Europe, initiée par une Russie, d’autant plus menaçante qu’elle est dotée de l’arme nucléaire ! Las, au-delà des seuls enjeux militaires, les faiblesses des européens à se défendre traduisent aussi leur renoncement de longue date à se doter d’une vision stratégique propre à assurer la défense du territoire, de la population et des intérêts mais aussi la prospérité de l’économie européenne, la compétitivité de son industrie et in fine, sa souveraineté et son avenir. [...]
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00:00 [Musique]
00:11 La guerre en Ukraine constitue un choc certain.
00:14 Les plus optimistes évoquent un réveil avec ce retour de la guerre en Europe,
00:19 initiée par une Russie qui est d'autant plus menaçante qu'elle est dotée de l'arme nucléaire.
00:25 L'As, au-delà de ses enjeux militaires, la faiblesse des Européens à se défendre,
00:31 traduisent aussi leur renoncement de longue date à se doter d'une vision stratégique propre
00:36 à assurer la défense du territoire, de la population et des intérêts,
00:41 mais aussi la prospérité de cette économie européenne, la compétitivité de son industrie
00:47 et in fine sa souveraineté et son avenir.
00:51 Tout commence en réalité au début des années 90.
00:55 La fin de la guerre froide coïncide avec un déclin de l'Europe,
00:59 qui est alors première économie au monde, qui est aujourd'hui troisième,
01:03 malgré des élargissements successifs.
01:06 Les dividendes de la paix auraient-ils entraîné, en même temps que la baisse massive des budgets de défense,
01:11 le déclin de cette économie européenne ?
01:14 La question est légitime, mais la réponse est plus compliquée qu'il n'y paraît.
01:19 Comparer n'est pas raison, mais si on observe les États-Unis,
01:23 ils nous donnent une belle leçon de politique industrielle et d'innovation.
01:27 Au moment même, en effet, de la fin de la guerre froide,
01:31 des ingénieurs ultra qualifiés, débauchés de ces entreprises de défense américaines,
01:36 y sont fortement incités, via des aides publiques ou un marché financier dynamique
01:42 et prêt à prendre des risques, les fameux « business angels » dont on parle très souvent,
01:46 à innover dans ce que l'on appelait encore à l'époque les NTIC,
01:51 les nouvelles technologies de l'information et de la communication,
01:54 et qui allaient devenir les GAFAM, les Google, les Alphabet, les Facebook, les Amazon, Microsoft,
01:59 ainsi que tout l'écosystème d'innovation qui entoure ces entreprises.
02:03 Pendant ce temps, en Europe, les dépenses militaires diminuent,
02:06 moins 30% en moyenne entre 1990 et 2005,
02:10 non tant pour financer des écoles ou des hôpitaux, pour reprendre les arguments de l'époque,
02:15 mais pour réduire les déficits publics.
02:17 Conséquence, quand la Russie envahit l'Ukraine en février 2022,
02:22 rares sont les pays européens membres de l'OTAN à respecter l'objectif qu'ils se sont fixés en 2014,
02:29 déjà de consacrer à minima 2% de leurs produits intérieurs bruts à leur défense.
02:36 En 2022, donc plusieurs années après la fixation de cet objectif,
02:41 l'Allemagne a teigné péniblement les 1,5%,
02:45 la France s'est engagée à respecter cet objectif dès la fin de cette année 2024.
02:50 Mais derrière ces chiffres de dépenses militaires,
02:53 il faut aussi voir toutes les conséquences qui en découlent.
02:56 Des sous-investissements structurels dans une industrie innovante par nature,
03:01 faut-il rappeler que la supériorité stratégique,
03:04 c'est aussi la capacité à avoir toujours une génération d'avance dans ces innovations.
03:09 Un grand nombre de PME ont d'ailleurs renoncé à rester sur ce marché de la défense partout en Europe
03:15 et les Européens sont aujourd'hui incapables de produire les munitions dont tu as besoin à l'Ukraine pour se défendre,
03:22 ce qui est une conséquence directe de ces départs.
03:25 Les marchés sont encore fragmentés car essentiellement nationaux,
03:30 ce sont les États qui achètent et ils préfèrent le faire auprès de leurs entreprises ou alors importer.
03:37 Rappelons que depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine,
03:40 entre 75 et 80% des armements sont achetés hors de l'Europe par les Européens, dont 68% aux États-Unis.
03:50 Les duplications liées à cette fragmentation du marché sont extrêmement coûteuses.
03:55 Imaginez le coût de développement, puis de production de 17 types de chars différents
04:00 ou de 29 modèles de frégates, sans compter la faiblesse des économies d'échelle,
04:05 donc des capacités d'investissement, d'innovation,
04:08 mais aussi la difficile interopérabilité entre ces différents matériels,
04:13 interopérabilité qui est un enjeu stratégique majeur en cas de conflit.
04:18 Il en découle une industrie peu compétitive face à une concurrence étrangère de plus en plus vive,
04:24 américaine, mais aussi coréenne, chinoise, turque, etc.
04:28 Une dépendance aux exportations pour les entreprises européennes,
04:31 au début des années 90, les entreprises de la défense exportaient en moyenne 8% de leur production,
04:37 on est à plus de 30% aujourd'hui, paradoxe évident alors que les États européens eux sont contraints d'importer.
04:44 Bref, un constat, les Européens se sont dépouillés ces 30 dernières années
04:49 des capacités de mener une guerre de haute intensité.
04:52 Mais ils se sont aussi se faisant priver d'une industrie et de tout l'écosystème qui l'accompagne,
04:58 financement, innovation, etc.
05:01 Et qui serait si utile dans ce monde incertain, face à la guerre certes,
05:06 mais aussi face à une mondialisation toujours plus agressive.
05:10 Il faudra du temps, de la volonté politique et beaucoup d'argent pour reconstruire cette industrie
05:15 et consolider notre défense.
05:17 Côté argent, le commissaire breton a évoqué un fond doté de 100 milliards,
05:22 mais les Européens se divisent déjà sur l'origine de cet argent,
05:26 d'être national ou européen, obligation, fonds souverains.
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05:35 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org