La journaliste Gabrielle Cluzel était l’invitée de Face à l’Info ce lundi 1er avril sur CNEWS. Elle s’est exprimée au sujet de l’affaire Emile et du traitement réservé aux parents du garçonnet dont les ossements ont été retrouvés samedi 30 mars : «C'est comme si l’empathie ne s’était pas élargie aux parents dans l’affliction, et pour eux c’était vraiment la double peine»
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00:00 L'émotion générale suscitée par la disparition d'Émile ne s'est pas étendue aux parents.
00:04 C'est comme si l'empathie n'avait pas, en tout cas dans toutes les catégories de la société,
00:07 n'a pas élargi aux parents dans l'affliction.
00:11 Et pour eux, c'était vraiment la double peine.
00:14 Alors c'est vrai que bien sûr, dans toutes les affaires judiciaires médiatisées,
00:17 il y a les commentaires d'anonymes charriés par les réseaux sociaux.
00:21 On n'y peut rien.
00:22 Ils désignent péremptoirement tel ou tel qu'ils ont vu à la télé comme pas net.
00:26 Parce que la tête ne leur revient pas.
00:28 Ils jettent l'opprobre un peu comme ils miseraient sur le colonel moutarde
00:33 dans une partie de Cluedo sans voir les conséquences.
00:36 Mais de journaliste professionnel, on est censé attendre mieux.
00:39 Vous en conviendrez avec moi.
00:41 Alors, il n'y a pas eu d'accusation directe des parents,
00:43 comme celle de Christine Villemin par Marguerite Durez dans Libération.
00:46 Vous vous souvenez qu'il y avait dix sublimes, forcément sublimes,
00:49 qui voyaient la BD des temps modernes,
00:51 puisqu'ils n'étaient pas sur les lieux de la disparition.
00:53 Donc on ne pouvait pas les accuser.
00:54 Mais on se souvient, le 11 juillet,
00:56 de cette question surréaliste d'un journaliste au procureur
00:59 lors de la conférence de presse.
01:01 Je cite "Le passé militant d'extrême droite des parents,
01:04 est-ce qu'il est étudié ?"
01:05 Vous voyez, alors je n'ai toujours pas compris
01:07 ce que sous-entendait cette question.
01:09 Quel est le rapport ?
01:10 En quoi étudier ce passé supposé ou réel
01:13 apporterait des éléments sur cette disparition ?
01:16 Et ils auraient été candidats et les filles ou élus,
01:18 étudiants dans leur jeunesse à l'UNEF ou militants en TIFA ?
01:21 Quelle aurait été la différence ?
01:24 Est-ce que dans ce cas, un journaliste aurait osé poser la question ?
01:27 Non, bien sûr.
01:28 Et dans ce cas-là, seule contrait la détresse des parents,
01:32 et ce serait bien normal.
01:33 À vrai dire, tout le monde se fiche éperdument
01:35 de savoir pour qui votent les parents
01:37 dont un enfant a été enlevé ou dont un enfant a disparu.
01:42 Mais pour eux, c'était différent.
01:45 Et puis il y a eu aussi ces médias
01:46 qui ont tronqué une citation de la maire,
01:50 une catholique pratiquante,
01:53 qui demandait qu'on prie pour son fils
01:57 avec une prière particulière.
01:59 Vous pouvez chercher sur Internet,
02:00 il y a mille fois cette demande étrange de la maire.
02:03 Alors pardon, en 2024, apparemment,
02:05 demander une prière pour son enfant,
02:08 c'est étrange, ça dérange.
02:12 Toujours ces fameux braves gens,
02:13 vous savez, George Brassens,
02:15 il n'aime pas que l'on suive une autre roue de queue.
02:17 Et de toute façon, sur les catholiques,
02:18 il est facile de tomber à bras raccourcis.
02:20 Je ne vais pas faire du teasing pour l'édito de Mathieu,
02:25 mais il n'y a qu'à voir la réflexion de Jean-Michel Apathy
02:27 sur les nouveaux baptisés d'hier.
02:29 Ils sont à peine baptisés,
02:30 ils sont déjà méprisés.
02:32 Bienvenue dans l'Église catholique.
02:34 [Musique]
02:38 [SILENCE]