L'idée revient. Elle est sur la table, poussée par Bruno Le Maire, le Ministre de l'Economie. En quoi consiste ce dispositif ? Pourquoi en parle-t-on maintenant ? Et surtout, est-ce une bonne idée ?
Regardez L'éco & You du 01 avril 2024 avec Martial You.
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00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 - On s'entend.
00:04 - L'Echo & You avec vous Martial You. Alors c'est une piste qui est donc sur la table du gouvernement.
00:09 La TVA sociale pour faire rentrer de l'argent dans les caisses de l'état et pour faire augmenter le salaire des ouvriers.
00:15 Qu'est ce que c'est la TVA sociale ?
00:17 Parce que c'est pas la première fois qu'on en parle.
00:19 - Non, le principe est assez simple.
00:20 Vous réduisez certaines cotisations qui pèsent sur les salaires d'un côté et vous augmentez le taux de la TVA sur les produits et les services qu'on achète tous les jours.
00:28 - Alors d'un côté le salaire net augmente puisqu'on ne lui enlève plus autant de charges et de l'autre les prix augmentent aussi dans les magasins.
00:35 - Et quel est l'intérêt ?
00:36 - Alors quand vous cherchez de l'argent comme en ce moment, jouer sur la TVA c'est quand même très intéressant parce que la TVA c'est de loin l'impôt qui rapporte le plus à l'état.
00:44 Un point de TVA c'est 12 milliards d'euros dans les caisses parce que vous avez 3 taux en France.
00:50 Vous le savez à 5, 5, à 10 et à 20%.
00:54 - Et Bruno Le Maire propose d'augmenter la TVA de 5 points d'un coup.
00:57 - Voilà par exemple de 20 à 25%.
01:00 C'est quand même pas mal ce qui représenterait un jackpot de 60 milliards d'euros pour l'état.
01:04 Alors vous pouvez aussi choisir de ne pas toucher au taux à 5, 5 par exemple qui concerne les produits de première nécessité comme certains aliments, la baguette.
01:13 Dans ces cas-là ça rapporte un peu moins.
01:14 Vous avez une partie qui sera aussi reversée à la protection sociale, maladies, chômage, retraite.
01:18 Mais en tout cas quand on court après 20 voire 40 milliards c'est quand même assez séduisant.
01:23 - Et est-ce qu'on a déjà testé cette TVA ?
01:25 - Oui, vous en avez déjà entendu parler parce que ça a déjà existé.
01:27 L'idée avait été expérimentée dans les grandes lignes par le général de Gaulle en 1968.
01:32 Elle a été reprise ensuite par Nicolas Sarkozy qui en avait fait voter le principe.
01:36 Mais elle avait été supprimée par François Hollande, c'était en 2012.
01:40 Et elle n'a donc pas été appliquée.
01:42 - Est-ce que c'est une bonne idée au fond ?
01:44 - Alors c'est une idée qui peut se défendre si elle est correctement appliquée.
01:48 En gros, si les entreprises acceptent de baisser leur prix hors taxe, puisqu'elles paient moins de charges,
01:55 dans ces cas-là les produits français seront plus compétitifs.
01:58 En France, ils sont moins chers ou au même prix qu'aujourd'hui par exemple.
02:02 Mais surtout les produits fabriqués à l'étranger, eux, deviennent plus chers puisqu'ils n'ont pas d'employés en France.
02:08 - Donc c'est une mesure protectionniste.
02:09 - C'est ça et ça favorise le "Made in France".
02:11 C'est notamment un atout pour des productions agroalimentaires, les fruits, les légumes ou la viande.
02:16 Il faut imposer dans ce cas des contreparties de la part des entreprises.
02:20 Il faut qu'elles acceptent de baisser leurs tarifs.
02:22 Sinon, vous avez le phénomène TVA de la restauration, où les patrons empochent la différence de taxes et reconstituent leurs marges.
02:28 - Donc ça veut dire que les prix d'achat des marchandises augmentent.
02:30 - Oui, c'est le gros point faible quand même de cette idée dans le contexte actuel.
02:34 Je vois pas comment le gouvernement, qui s'est battu contre la hausse des prix depuis deux ans,
02:39 pourrait venir expliquer aux Français qu'au moment où les prix se stabilisent à des niveaux normaux,
02:43 on va créer une inflation artificielle.
02:46 C'est assez incompréhensible quand même.
02:47 Accessoirement, la TVA sociale est beaucoup plus injuste pour les bas revenus,
02:51 qui consacrent une part plus importante de leur budget à la consommation.
02:54 Surtout qu'il y a des produits qu'on ne fabrique plus en France, bien sûr.
02:57 Je pense à l'électroménager, à la téléphonie.
02:59 Les prix de ces produits vont donc augmenter sans aucune alternative française.
03:04 La TVA sociale, ça rapporte gros, mais après deux ans d'inflation, c'est quand même un pari risqué.
03:09 Votre plus, Martial, tire de barrage contre la réforme du chômage à la gauche de la Macronie hier.
03:14 Exactement, Sacha Houllier, au grand jury RTL, Clément Bonne sur France Info,
03:18 ont tous les deux pris leur distance vis-à-vis d'une réforme de l'assurance chômage,
03:21 réduction de la durée d'administration notamment.
03:23 Pas le moment de faire des économies sur les chômeurs, selon Sacha Houllier.
03:27 Alors, votre note 10 sur 10 à Carlo Stavares.
03:30 Oui, parce qu'il y a 10 ans, jour pour jour, Carlo Stavares quittait Renault
03:33 pour devenir le patron de PSA Peugeot Citroën en grande difficulté.
03:36 Alors, 10 ans plus tard, il est à la tête d'un des principaux groupes automobiles mondiaux,
03:41 Stellantis, qui regroupe des marques comme Jeep, Peugeot Citroën, Fiat, Opel, Chrysler ou Maserati.
03:46 Ah ouais, les Pourquoi de l'Info, Florian Gaze.
03:48 Florian Gaze
03:48 [SILENCE]