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00:00 Il est 7h46, le congrès national de la FNSEA, principal syndicat agricole, s'est refermé hier à Dunkerque,
00:07 deux mois après la colère des agriculteurs, mobilisés pendant des semaines partout en France,
00:12 des agriculteurs en quête d'une meilleure reconnaissance entre autres.
00:16 Avec nous en studio donc Florent Dornier, président de la FDSEA.
00:19 Dudou, bonjour.
00:20 Bonjour.
00:20 Vous êtes agriculteur, vous, à Ville-du-Pont, c'est à côté de Montbenois.
00:24 Comment vous allez aujourd'hui ?
00:25 Eh bien écoutez, ça va, on reste déterminé, on reste attentif à l'ensemble des propositions,
00:30 de ce qui a été fait, il y a un suivi au quotidien.
00:33 Oui, la détermination continue à être massive, ce sont les mots de votre président national, Arnaud Rousseau.
00:38 La colère couvre toujours, dit-il. Pourquoi colère ?
00:41 La colère couvre toujours entre le moment où il y a un effet d'annonce et au moment où ça ruisselle dans les cours de ferme,
00:46 il y a forcément un laps de temps qui est différent, un délai.
00:50 Il y a des choses qui sont mises en place sur l'aspect conjoncturel,
00:54 il y a des choses plus longues sur l'aspect structurel,
00:56 et les pas de temps seront différents, donc c'est pour ça qu'on se doit, nous, dans un tableau de bord,
01:00 de cocher les cases les unes après les autres pour avoir un suivi quotidien.
01:04 Mais est-ce que justement les rencontres qui se multiplient entre le Premier ministre et votre syndicat, par exemple,
01:09 donnent quelque chose ? Est-ce qu'il y a des avancées ? Qu'est-ce qui ressort de ces échanges ?
01:13 Bien sûr, il y a des avancées. Il y a des avancées qui ont déjà été faites immédiat sur le gasoil non routier, le GNR,
01:18 avec la suppression de la hausse des 15 centimes.
01:20 La semaine dernière, le vote contre le CETA avec le Canada,
01:24 où les sénateurs s'opposent à un traité de libre-échange, c'est plutôt une satisfaction.
01:28 On a le CSP qui était un document pour faire...
01:31 C'est un contrat qui était un document pour... enfin, très technique,
01:35 pour demander, pour utiliser des produits phytosanitaires, en plus d'autres qui ont été abandonnés.
01:40 Voilà, donc il y a des prises en charge sur des maladies qui ont été prises, qui ont été données aussi.
01:46 Donc il y a des choses qui ont effet immédiat.
01:48 Après, sur l'aspect économique, j'entends que ça ne va pas assez vite.
01:52 Que Mélibès qui était annoncé en fin d'année de 60 eurotones sur le lait conventionnel,
01:56 alors c'est certes, aujourd'hui on en est à -10, -15, ce n'est pas concevable.
02:00 Mais derrière la loi EGalim et le respect de cette loi, on ose espérer cette construction de prix en marche avant.
02:06 Est-ce qu'il y a de la frustration encore chez certains de vos collègues ?
02:10 Il y a forcément de la frustration parce que les attentes sont diverses et variées en fonction de la production dans laquelle on est.
02:15 Prenons l'exemple du Doubs, vous connaissez bien.
02:18 Le Doubs, effectivement, on a une zone AOP, mais on a aussi la moitié du département qui est en polyculture élevage,
02:23 qui est en souffrance avec des agriculteurs en biologique, avec des personnes dans le lait conventionnel.
02:28 Ces gens-là, on se doit de les accompagner.
02:30 C'est notre travail aujourd'hui d'être déterminés et de cocher encore une fois les cases les unes après les autres.
02:34 On a demandé aux ministres quand et comment pour pouvoir suivre avec détermination l'ensemble des annonces.
02:41 Quelle est l'ambiance dans les exploitations ?
02:43 Est-ce que finalement on se dit "le quotidien m'a rattrapé, j'ai du travail et je ne pense plus à tout ça"
02:49 ou est-ce qu'au contraire, on se dit "il faut à nouveau se mobiliser" ?
02:54 Je dis bien "à nouveau".
02:56 En tout cas, je pense que l'avantage c'est que malgré tout, l'ensemble des consommateurs, des journalistes dont vous faites partie,
03:03 ont pris conscience aussi qu'il y avait un problème en agriculture.
03:05 Et ça c'est déjà une première chose.
03:07 Ça fait deux ou trois fois que je viens sur votre plateau.
03:10 Avant on parlait de l'agriculture, une fois par an c'était au Salon de l'Agriculture.
03:13 C'est un petit peu exagéré.
03:14 Ou quand on en parlait, ce n'était pas forcément sous le bon angle.
03:16 En tout cas, la volonté c'est de dire "il y a une prise de conscience donc on va enfoncer le clou".
03:21 Et donc nos agriculteurs nous font confiance en tout cas.
03:24 Il y a eu le moment de la colère qui s'est exprimé.
03:26 Nous aujourd'hui, on est là, le syndicalisme est présent pour dire "on est déterminé et on ne lâchera pas".
03:31 C'est encore ce qu'a dit Arnaud Rousseau au congrès à Dunkerque.
03:34 Votre président national, justement vous parlez syndicats.
03:37 Est-ce qu'il y a aujourd'hui une unité ou pas entre les syndicats ?
03:41 C'est vrai que par exemple la coordination rurale ressort les tracteurs.
03:44 C'est une bonne idée ? C'est vain selon vous ? FDSEA du coup ?
03:48 Écoutez, je ne vais pas diviser pour mieux régner.
03:50 Après il y a des syndicats qui sont au quotidien engagés et autour de la table pour porter des solutions.
03:55 Il y en a d'autres qu'on voit beaucoup moins souvent.
03:58 Donc voilà, chacun fait ce qu'il veut et assume ses responsabilités.
04:02 Nous on a été mobilisés en respectant les biens et les personnes.
04:05 Et je pense que c'est ça aussi qui fait la force et la détermination de notre syndicat.
04:09 C'est ça qui fait aussi que la FDSEA est un corps intermédiaire qui est reconnu pour la qualité de ses échanges
04:15 et puis pour la qualité de son analyse.
04:17 Quand on est au quotidien, dans les réunions de travail pour formuler des propositions,
04:23 je pense que c'est ça aussi notre force.
04:25 Alors on n'entend pas d'usure en fait chez vous.
04:29 Par contre on entendait tout à l'heure sur l'antenne de France Bleu Besançon
04:32 un agriculteur de Hauts-de-Saône qui était désabusé, en tous les cas fatigué visiblement de ses semaines de lutte.
04:38 Disait-il en tous les cas pas grand chose ?
04:43 Non, vous êtes combattif encore ?
04:45 Heureusement on est tous combattif et je comprends que les agriculteurs disent
04:49 "on ne voit encore pas toutes les choses arriver".
04:51 Je vous ai dit qu'il y a des choses typiquement qui sont déjà appliquées.
04:54 Après sur l'aspect économique, on n'a pas la main mise sur l'aspect économique et tout.
04:58 Il y a encore des attentes.
05:00 Mais néanmoins, quand le CETA n'est pas signé, c'est une bonne chose pour les agriculteurs qui font de la viande.
05:08 Quand on dit qu'on va refaire une loi qui est ouverte là, l'ensemble des députés nous nous ont sollicité pour avoir des échanges, pour faire des propositions.
05:15 Donc il y a vraiment une prise de conscience.
05:16 Donc moi, les agriculteurs qui doutent, je voudrais dire qu'on est déterminés, qu'on ne laissera personne sur le bord de la route.
05:20 Et qu'il faut se remobiliser, on se remobilisera.
05:23 Parce qu'aujourd'hui il y a une prise de conscience, il y a un effet de renouvellement des générations qui est devant nous.
05:29 Et si on ne passe pas ce virage là maintenant, ça sera la fin de l'agriculture.
05:33 Donc on est déterminés et on ne lâchera rien.
05:35 Merci beaucoup Florent Dornier, président de l'AFDSA, d'avoir été en studio Place Granval à Besançon avec nous ce matin.
05:41 J'ajoute que le projet de loi sur l'agriculture sera présenté mercredi en Conseil des ministres, puis débattu à l'Assemblée nationale à partir du 13 mai.

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