Des divergences ont éclaté entre le chef du parti Reconquête et sa tête de liste pour les européennes, Marion Maréchal. Des tensions qui se ressentent sur la campagne pour les élections qui se tiendront en juin prochain.
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00:00 Il y a de l'eau dans le gaz ?
00:01 Ah bah oui, vous connaissez le syndrome du groupuscule, moins on est nombreux, plus on se divise.
00:06 Il semble que Reconquête n'y échappe pas parce que rien ne va plus entre le président Éric Zemmour du mouvement
00:12 et puis sa tête de liste aux européennes Marion Maréchal dont la campagne n'arrive pas à décoller, il faut le dire.
00:17 La liste elle végète autour de la barre des 5% dans les sondages. Je rappelle que c'est une barre fatidique
00:22 puisque en dessous de 5%, vous n'envoyez pas de députés au Parlement européen.
00:26 Du coup quand ça va mal, évidemment les divergences apparaissent. L'ancien polémiste qui était hier l'invité de BFM TV l'a même reconnu, regardez.
00:34 Nous sommes d'accord sur le fond, c'est déjà essentiel. Je connais beaucoup de parties où les gens ne sont pas d'accord sur le fond.
00:42 Après il peut y avoir des débats sur la stratégie, sur la tactique, sur qu'est-ce qu'il y a à faire, etc.
00:48 Qu'est-ce qui coince ?
00:49 Alors sur le fond il y a quand même des choses qui coincent, je vous en donne un exemple.
00:52 L'Ukraine, Marion Maréchal, elle suit plutôt la ligne du groupe dans lequel elle entend siéger au Parlement européen,
00:57 qui est celui de Georgia Meloni et qui est pour le soutien à l'Ukraine.
01:00 Alors que Éric Zemmour, qui était longtemps un admirateur de la réussite de Vladimir Poutine,
01:05 lui prône pour la paix aujourd'hui maintenant. La paix aujourd'hui maintenant, on rappelle que ça veut dire la capitulation de l'Ukraine.
01:10 Mais surtout il y a aussi des questions de positionnement politique et notamment l'attitude à tenir face au rassemblement national
01:15 qui fait la course en tête pour ces européennes.
01:17 Marion Maréchal, elle, elle pense déjà au coup d'après, elle rêve toujours de ce qu'elle appelle l'union des droites
01:22 et lors d'un meeting le 10 mars dernier, elle s'était adressée à Marine Le Pen et Giorgianni Mardella en disant
01:26 "Nous ne sommes pas ennemis, nous sommes complémentaires".
01:29 Et ce qui est assez, en fait, contre-productif dans une campagne, puisque ça veut dire du coup aux électeurs
01:33 aller voter directement pour le vote le plus utile, en gros le rassemblement national.
01:36 Et c'est ça qui fâche Éric Zemmour ?
01:38 Ah bah oui, ça le fait bondir, ça le rend fou Éric Zemmour, qui estime lui du coup que Marion Maréchal,
01:42 qu'il était si fier d'avoir arraché au clan Le Pen, n'a pas assez coupé les ponts avec sa famille.
01:47 Regardez.
01:48 Marion Maréchal vient du rassemblement national. Même plus encore, elle est une fille Le Pen.
01:53 Évidemment qu'elle n'a pas la même liberté que moi par rapport à sa tante, par rapport au parti d'où elle vient.
02:01 Moi, je dis les choses crûment, je ne dois rien à Marine Le Pen, je ne dois rien au rassemblement national.
02:06 Donc je dis les choses comme elles sont, comme elles doivent être dites.
02:10 Après, chacun, c'est ce que je dis, chacun a son style.
02:14 Est-ce que ces bisbifs se ressentent dans l'organisation de la campagne ?
02:19 Ah bah oui, quand vous voyez une ambiance pareille, à n'en pas douter.
02:21 Ça donne une campagne de quoi ? Une campagne de pieds nickelés.
02:23 Chacun fait campagne dans son couloir.
02:25 Marion Maréchal reproche à Éric Zemmour de lui prendre du temps de parole en s'invitant dans les médias,
02:29 comme hier soir, et de ne parler que de lui sans jamais la citer, ou alors en la citant en mal.
02:34 Éric Zemmour, lui, estime qu'elle n'est pas assez punchy et que sans lui, rien ne va, ce qui se discute.
02:39 En fait, il y a une querelle d'ergo qui ne devient rien de bon pour la suite,
02:42 parce qu'après le naufrage de la présidentielle et puis la débâcle des législatives,
02:47 les européennes pourraient être la défaite de trop pour reconquête.
02:50 Merci Mathieu.