À l'occasion de sa visite en Guyane, le président de la République a répondu aux questions de France-Guyane, Guyane La 1ere et Radio Péyi, à l'occasion d'un entretien organisé au port spatial de Kourou.
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00:00 Bonjour Monsieur le Président. Bonjour. Avec moi pour mener cet entretien Pierre Rossovic, le rédacteur en chef de France Guyane. Bonjour.
00:09 Et Arnaud Béharilol-Sierder, le rédacteur en chef de Radio Pays. Bonjour. Bonjour.
00:13 Avant tout, il y a eu cet incendie dans la nuit à Cayenne dans un squat. Trois personnes ont perdu la vie. Vous avez d'ailleurs fait le déplacement sur place.
00:23 On est en plein cœur des réalités que vivent les maires. La pression migratoire, la précarité, la crise du logement. Des maires qui régulièrement demandent un soutien.
00:32 Mais est-ce que l'État n'est pas également dépassé face à ces phénomènes, la multiplication des squats ?
00:38 Bonjour et merci de m'accueillir sur vos antennes. D'abord, je vais avoir une pensée pour les trois victimes. En tout cas, c'était le bilan ce matin.
00:47 J'espère qu'il ne s'alourdira pas. J'ai une pensée pour eux, pour leur famille et la communauté haïtienne qui a été particulièrement touchée par cet incendie.
00:57 Remerciez aussi de nos services d'incendie et de secours. Les sapeurs-pompiers sont intervenus en quelques minutes et ont sans doute sauvé des dizaines d'autres vies.
01:04 Je crois qu'à cet égard, il faut regarder le sujet, la Guyane fait partie des quelques territoires français qui sont aujourd'hui sous très forte pression migratoire.
01:12 Et donc nous devons renforcer la réaction, la renforcer par une coopération accrue, celle qu'on mène depuis plusieurs années avec le Brésil.
01:19 On a d'ailleurs demandé de renforcer les choses parce qu'il y avait des filières qui s'étaient installées venant, par exemple, de Syrie ou d'Afghanistan.
01:26 On a obtenu un resserrement de ces filières. Il y a les filières qui viennent d'Haïti et on sait qu'on aura de la pression parce que le contexte géopolitique fait qu'il y aura beaucoup de réfugiés.
01:37 Et puis nous avons amorcé une coopération accrue avec le Suriname ces derniers mois.
01:42 Et donc pour moi, la première réponse, c'est en effet de renforcer notre lutte contre l'immigration clandestine, de la durcir, de continuer à nous donner plus de moyens,
01:50 ce qu'on a fait ces dernières années, et de renforcer la coopération avec les pays frontaliers.
01:55 Côté de ça, on a une crise régionale qui est Haïti. La France y est engagée, aux côtés de la communauté internationale pour la régler parce qu'il faut prévenir ces mouvements.
02:03 Et puis pour les personnes qui sont là, dont on instruit les dossiers, il nous faut en effet les prendre en charge dans les meilleures conditions possibles.
02:12 Il n'y a pas de centre d'accueil pour les demandeurs d'asile ?
02:15 L'État le fait, il prend sa part. Il y a aussi des situations très particulières. C'est ce qu'on a évoqué avec Mme la maire ce matin.
02:23 C'est qu'il y a en particulier à Cayenne, aujourd'hui, des situations où des biens sont en indivision, ne sont pas repris et sont aujourd'hui occupés par des squats.
02:32 L'endroit qui a brûlé était, je crois, un squat depuis plusieurs dizaines d'années.
02:36 Et donc, ce que nous allons régler en adaptant les règles, parce que là, c'est un contexte qui le justifie, c'est de permettre à la commune de récupérer ces espaces pour éviter que ce soit des squats.
02:47 Et lorsque l'indivision n'arrive pas à se régler, pouvoir les sécuriser, les viabiliser et pouvoir surtout leur redonner des projets.
02:54 Les délais sont parfois assez longs, les délais d'instruction.
02:57 Bien sûr, parce qu'aujourd'hui, le droit tel qu'il est fait ne vous permet pas de déposséder une famille, même quand elle est en désaccord.
03:03 Et donc, de fait, ça devient une situation, au fond, si je puis dire, de non-droit qui s'installe avec ces squats.
03:10 Donc, on est en train de les réduire. Vous le savez, on a intensifié aussi les démolitions ces dernières années.
03:15 Mais tout ça ne peut se faire que si, un, on s'en donne les moyens réglementaires, ce qu'on fait et ce qu'on va faire pour ces biens qui sont en indivision.
03:22 Mais à côté de ça, si on continue à intensifier la création de logements, parce que les personnes que vous sortez des squats, il faut pouvoir les loger.
03:29 Alors certains sont à reconduire dans leur pays d'origine, mais aussi d'autres sont à loger.
03:33 Et donc, il nous faut, même si on produit aujourd'hui du logement et les carnets sont pleins, il nous faut intensifier la production de logements.
03:41 On va probablement en reparler avec une opération d'intérêt national qui, de l'avis de beaucoup d'élus, piétine.
03:46 Alors Emmanuel Macron, nous sommes à Kourou, la ville spatiale. Juste derrière vous, on peut apercevoir le canopé.
03:53 Donc ce paquebot, ce cargo à voile, une prouesse technologique pour transporter les éléments d'Ariane 6, le futur lanceur européen, l'avenir du spatial européen.
04:03 L'avenir, c'est important. Et vous voyez, la Guyane, beaucoup d'habitants nous disent qu'ils ont l'impression d'être englués dans le passé, à l'époque du territoire de l'Unini.
04:14 Un territoire coupé en deux, une commune sur trois, et toujours inaccessible par la route à l'heure où nous parlons.
04:21 Est-ce que, véritablement, vous comprenez l'urgence de désenclaver ce territoire ?
04:26 Oui. Alors permettez-moi de dire un mot sur le spatial quand même.
04:29 Parce que vous l'avez dit, le canopé est une prouesse française, pensée en France, bâtie en Europe, et qui va permettre d'apporter ici toutes les pièces d'Ariane 6.
04:40 Et ce, pour les années à venir. Et au moment où je vous parle, on est en train de réinventer l'avenir du centre spatial guyanais.
04:46 Et je pense qu'on doit tous en avoir conscience, parce que c'est une immense fierté, et c'est aussi une source de création d'emplois directs et indirects,
04:53 pour des centaines, des milliers de Guyanais et de Guyanais.
04:56 D'ici à fin juin, on aura le premier tir d'Ariane 6. C'est une aventure industrielle qui a commencé il y a dix ans.
05:03 C'est une nouvelle génération de lanceurs, ce qui nous placera au cœur de cette aventure technologique,
05:09 et ce qui va permettre de nous donner, à nous, l'accès au ciel, à l'espace.
05:15 La deuxième chose, c'est que je l'ai annoncé aujourd'hui, on se lance aussi dans les micros et les mini lanceurs.
05:22 C'est une prouesse technologique, avec quatre start-up qui ont été sélectionnés dans France 2030,
05:27 et qui vont mener leurs travaux aussi en direct avec le centre spatial guyanais,
05:32 et permettre de créer de l'activité, et donc des retombées pour le territoire.
05:35 Ce que je veux vous dire ici, c'est que nous investissons, nous avons réinvesti ces dernières années dans le spatial,
05:41 qu'il a de l'avenir, qu'il a de l'avenir de manière décarbonée, comme le montre canopé derrière moi.
05:46 Avec le CNES qui investit également dans les projets en Guyane, justement, puisqu'on parle d'investissement pour la Guyane.
05:51 Mais je vais vous revenir sur des englavements que je n'ai pas oubliés.
05:53 Mais je vous invite à y revenir justement, parce que les infrastructures c'est important,
05:57 et très concrètement, il y a une exaspération qui est bien légitime, vous serez d'accord ?
06:02 Alors, il y a une exaspération que je comprends, que je vois, que je mesure.
06:06 Et c'est pour ça aussi qu'il faut dépasser tous les débats de compétence.
06:09 Si je m'arrêtais au débat de compétence, je vous dirais que c'est la collectivité qui a la compétence sur les routes.
06:13 Mais je considère que l'État a une responsabilité, qu'au fond, ce qui doit nous porter collectivement,
06:19 c'est la capacité à avoir un projet pour la Guyane.
06:24 Et on voit bien que là où on a une partie importante de la population qui est présente,
06:29 c'est-à-dire à l'ouest du territoire, la possibilité pour descendre à Maripasoula n'est toujours pas au rendez-vous.
06:35 Ils attendent la route du fleuve, c'était un engagement, pas un cadeau de Noël,
06:39 mais bien un engagement de votre part, votre parole lors de la présidentielle 2022.
06:43 C'est pour ça que j'ai dit que l'engagement que j'avais pris,
06:46 Papahiton-Maripasoula, sur lequel 9 millions sont déjà engagés, serait complété,
06:51 et que ça, sur la fin de mon mandat, je veux qu'on finalise cette route,
06:56 avec des crédits qui sont budgétés et que nous allons compléter,
07:00 et donc ce seront au total 30 millions d'euros qui vont être mis sur ce tronçon.
07:04 Ensuite, il y a un tronçon au milieu qui, aujourd'hui, n'a jamais fait l'objet de projet,
07:08 dont tout le monde dit que ce serait irénique, etc.
07:11 Moi, je pense qu'il faut le tenter.
07:13 Et il faut regarder, parce que j'entends ce qui est dit,
07:16 ce qui m'est dit à chaque fois que je pose la question,
07:18 en effet, la possibilité de se déplacer sur le territoire,
07:21 c'est la possibilité d'aller descendre jusqu'à Maripasoula,
07:24 et donc de faire ce lien qui serait inexistant,
07:28 même si on allait au bout de ses travaux, jusqu'à Papahitchton.
07:32 Il y a 150 kilomètres qui sont à tracer,
07:35 et donc ce que j'ai demandé, c'est que, dans les deux mois qui viennent,
07:38 le génie militaire nous fasse une étude et nous propose la possibilité
07:42 de tracer au moins une piste améliorée,
07:44 ce qui nous permettrait, là aussi, en bousculant un peu les codes,
07:47 en bousculant les normes, en sachant réfléchir différemment,
07:50 de faire dans un délai qui est espérable,
07:52 avec les choses qu'on a su faire par le passé,
07:54 parce que les routes historiques du territoire,
07:56 elles ont été tracées comme cela,
07:58 et bien de regarder comment dessiner cet axe
08:01 qui pourra aller de Saint-Laurent-du-Maroni jusqu'à Maripasoula.
08:04 -M. le Président, il y a les routes, mais il y a aussi les fleuves.
08:07 Le collectif Apachy l'a dénoncé, l'enclavement tue en Guyane.
08:10 Le dramatique accident du 23 décembre dernier sur le Maroni,
08:13 4 sœurs sont mortes noyées, nous le rappellent.
08:15 Il y a des enjeux de sécurité, mais aussi d'accès aux soins,
08:17 d'accès aux droits sur certaines parties du territoire.
08:20 A quand un réel sursaut de la puissance publique ?
08:23 -E. Macron : Le sursaut, c'est d'abord, moi, je le considère,
08:27 à l'ouest, le travail sur la route, qui est un moyen de substitut.
08:30 Deux, c'est de sécuriser les moyens.
08:32 Trois, vous l'avez dit, pour moi, on a un objectif
08:34 sur lequel on va continuer d'améliorer la chose,
08:36 et là aussi, je me demandais qu'on y rajoute des moyens,
08:39 c'est la question de la santé.
08:41 J'avais pris des engagements il y a 5 ans, 6 ans,
08:46 sur l'école, ils ont été tenus.
08:49 Et hier soir, le maire de Maripasoula était à nos côtés,
08:53 qui rappelait que ce sur quoi je m'étais engagé
08:55 est devenu une réalité.
08:57 Maintenant, je veux qu'on regarde toutes les zones
09:00 où on a cette vulnérabilité sur le sanitaire.
09:02 Vous avez raison de l'évoquer.
09:03 -Avec une plainte déposée en janvier
09:05 par un collectif d'associations pour carence fautive
09:07 de la part de l'Etat en raison de la dégradation
09:10 de l'environnement, mais également...
09:12 -Oui, après...
09:13 -On est sur un bain sain de vie de 30 000 habitants,
09:15 notamment sur la vallée du Maroni,
09:17 et la responsabilité aussi de l'Etat,
09:19 c'est l'égalité entre tous les citoyens.
09:21 A la même échelle dans l'Hexagone,
09:23 aucun bain sain de vie de la même ampleur
09:26 est dans cette situation.
09:27 -Oui, alors après, vous savez, moi, j'entends tous les débats
09:30 qu'on a, que j'ai eus ces deux derniers jours
09:33 avec tous les élus, avec la population que j'ai avec vous.
09:36 Moi, je suis frappé d'un débat public
09:38 qui a le mot "autonomie" à la bouche
09:40 dès qu'il s'agit de parler du moins de problèmes,
09:43 mais dès que le problème est sérieux,
09:44 on se tourne vers l'Etat et la puissance publique,
09:46 qui, au fond, est un territoire très différent des autres,
09:49 mais qui, à la seconde, on reconnaît sa différence,
09:51 dit "je veux la même chose qu'en Mayenne ou en Gironde".
09:54 On a des réalités géographiques du territoire.
09:56 Elles ne sont pas neuves,
09:57 elles sont aussi anciennes que la Guyane.
09:59 Et, je vais le dire, sans l'Etat français,
10:01 sans la République, les conditions,
10:03 il suffit de passer chaque fleuve, chaque côté.
10:05 Vous savez, ce n'est pas un hasard
10:07 si vous avez tant de Surinamais et de Brésiliens
10:08 qui viennent accoucher sur nos terres.
10:11 C'est parce que le service qu'y apporte la République
10:13 est d'une qualité incomparable avec le reste de la région.
10:15 Et je voudrais que les Guyanais et les Guyanais
10:17 en aient pleinement conscience.
10:18 Maintenant, il nous faut toujours améliorer.
10:20 Et donc, améliorer, c'est d'avoir aussi des postes avancés,
10:22 de continuer à lutter contre les zones,
10:24 et ça, c'est vrai partout du territoire français,
10:26 où nous manquons de médecins.
10:28 Et donc, c'est de pouvoir en former davantage,
10:30 en reconnaître davantage et aider à l'implantation.
10:32 Mais c'est surtout de sécuriser,
10:34 c'est le lien entre l'accès et la santé,
10:36 c'est de sécuriser l'accès au centre d'excellence.
10:38 Et donc, là, c'est de pouvoir, en effet,
10:41 libérer sur les urgences certaines voies d'accès
10:43 et, en particulier, nos moyens aériens.
10:46 Aujourd'hui, quand je regarde comment on fait face aux urgences,
10:49 ce sont les hélicoptères de la sécurité civile
10:51 et parfois les hélicoptères militaires.
10:53 Et donc, on a complété ces dernières années ces éléments.
10:56 On va les compléter encore par des moyens supplémentaires
10:59 qui sont prévus dans la loi de programmation militaire.
11:01 Et je regardais les rotations que font nos armées
11:04 et nos hélicoptères, et je veux ici les en remercier.
11:06 Beaucoup est fait pour des opérations militaires,
11:08 pour leurs tâches premières,
11:10 pour évacuer certains militaires qui sont parfois en mission
11:14 et qui font l'objet d'évacuations sanitaires,
11:16 mais aussi au secours des populations.
11:18 Mais ça reste un coût important,
11:20 d'où, effectivement, la question du désenclavement
11:22 et de la dotation de l'hôpital de proximité de Maripasoula.
11:25 C'est lié, vous avez raison,
11:27 mais de toute façon, nous aurons toujours un surcoût,
11:29 il faut être lucide,
11:31 parce que la nature même du territoire induit ce surcoût.
11:34 Quel sera l'impact aussi sur la vie chère des populations sur place ?
11:37 On peut revenir sur ce sujet si vous le souhaitez.
11:40 Très bien.
11:41 Parce que la vie chère, c'est l'alimentation,
11:43 c'est la vie économique.
11:45 50 euros une bouteille de gaz sur le fleuve Maroni.
11:47 8 euros une bouteille d'huile.
11:49 Pour les raisons qu'on évoquait.
11:51 C'est le quotidien des habitants sur les communes isolées.
11:53 Ça, c'est lié à quoi ?
11:55 C'est lié au fait qu'aujourd'hui,
11:57 quand la maire de Saint-Laurent-du-Maroni, d'ailleurs,
11:59 me le disait hier encore avec beaucoup d'indignation,
12:03 elle fait un investissement pour les habitants du fleuve,
12:06 en solidarité aux communes et aux habitants.
12:09 Et le prix de la bouteille d'eau est celui que vous évoquez.
12:12 On a une petite bouteille d'eau, j'ai vu, j'en ai fait des images,
12:14 6 euros.
12:15 Mais pourquoi ?
12:16 Parce qu'il y a monopole de transport,
12:18 il y a des conditions de transport qui sont très limitées
12:21 et qui font que l'acheminement, la logistique est si coûteuse,
12:24 ou en tout cas, il y a aussi un système de rente
12:26 qui se met en place, il faut bien le dire,
12:28 que l'arrivée aux populations finales crée ce surcoût.
12:31 C'est pourquoi, je crois très profondément,
12:33 qu'il nous faut mobiliser d'abord des systèmes
12:36 et des rotations beaucoup plus nombreuses et sécurisées
12:38 sur le fleuve, mais aussi cette voie routière,
12:41 que j'évoque depuis tout à l'heure,
12:43 sur laquelle nous allons, d'une part,
12:45 tenir les engagements qui ont été pris,
12:47 Papa-Îcheton, Marie-Pasoula, mais ouvrir,
12:49 et je le souhaite, une voie inédite,
12:52 qui est celle de la descente jusqu'à Papa-Îcheton.
12:55 À Batou, Papa-Îcheton, on va ouvrir,
12:57 j'ai demandé au génie militaire de travailler.
12:59 Et on sera là pour vérifier ces engagements.
13:01 On sera là déjà pour avoir le retour du génie militaire
13:03 et avancer tous ensemble.
13:04 Un autre sujet important qui préoccupe la population,
13:06 c'est bien entendu l'insécurité,
13:08 avec des bilans qui sont assez éloquents.
13:11 Alors, M. le Président, 2017, l'aiguë année
13:14 a marché en partie pour ces questions d'insécurité.
13:18 L'année 2023 a été l'année de tous les records,
13:21 59 homicides ici sur ce territoire, en 2023,
13:25 dont 250 tentatives de meurtres,
13:28 des chiffres qui sont accablants, évidemment.
13:30 Alors, comment faire pour qu'il n'y ait plus de morts de trop ?
13:33 Il y aura d'abord...
13:35 Chaque mort est un mort de trop sur quelque territoire
13:37 de la République que ce soit.
13:39 Les engagements de 2017 ont tous été tenus.
13:43 On est passé de 1 500 forces de sécurité à 1 800, plus 300.
13:48 C'est un engagement que j'avais pris, il a été tenu.
13:50 En plus de ça, on a créé une antenne de low-fast
13:52 qui lutte contre le trafic de stupéfiants.
13:56 Une antenne du RAID a été créée, en plus du GIGN,
13:59 qui existait, et 4 brigades de gendarmerie seront déployées.
14:03 Il y a déjà une brigade fluviale qui est en cours d'installation
14:05 et la brigade de Saint-Laurent du Maroni,
14:07 et on aura 2 autres brigades qui seront déployées sur le territoire.
14:11 Malgré ces efforts, il faut constater que ça ne marche pas, M. le Président.
14:15 Oui, mais moi, je ne suis pas simplement là pour constater,
14:17 je suis là aussi pour vous dire qu'on y met les moyens.
14:19 Peut-être qu'il y a d'autres volets,
14:20 notamment économiques et sociales,
14:22 qui pourraient apporter une réponse ?
14:23 Qu'avez-vous en tête ?
14:25 A vous de nous dire.
14:27 C'est trop sibilin pour moi, donc je vais vous dire.
14:29 Très concrètement, on a un phénomène d'élégance juvénile qui est important.
14:35 Et quand on écoute les acteurs, ils le disent,
14:37 ils ont besoin de davantage de soutien, de nouvelles structures,
14:41 pour notamment permettre d'avoir des chaînes d'insertion qui soient maintenues.
14:45 Il y a un vrai travail à faire sur la prévention.
14:47 Je suggère qu'on essaie de séparer ces sujets des réseaux.
14:49 Parce que la répression ne peut pas se faire, en tout cas sur la violence juvénile.
14:52 Non, mais les chiffres que vous citez dans votre 1re question
14:55 ne sont pas que la violence juvénile,
14:57 c'est une augmentation de la violence et de son intensité.
14:59 En tout cas, en Guyane, elle est principalement juvénile.
15:01 Elle l'est aussi, c'est tout à fait vrai.
15:03 Donc je voudrais, avec méthode et par transparence pour nos compatriotes, vous répondre.
15:07 1. Vous parliez de 2017.
15:09 Les moyens sur lesquels je m'étais engagé,
15:11 ils ont été déployés, avec des résultats.
15:14 2. Il y a une criminalité qui ressemble d'ailleurs au reste de la criminalité de la région.
15:20 C'est-à-dire que c'est une criminalité sud-américaine,
15:23 liée aussi au narcotrafic.
15:25 C'est une réalité de la géographie de la Guyane.
15:28 Et ça, on ne peut pas faire fi de ce point.
15:31 C'est pourquoi ce qu'on a décidé, et ça tout particulièrement ces derniers mois,
15:35 c'est d'intensifier la lutte contre les narcotrafics.
15:38 Pourquoi ? Parce qu'elle nourrit cette criminalité,
15:40 et en particulier la plus violente.
15:42 C'est l'opération 100% contrôle,
15:44 je l'ai constatée hier à l'aéroport,
15:47 avec un travail inédit de nos gendarmes, de nos douaniers,
15:50 de nos policiers et de nos magistrats et personnels judiciaires,
15:53 pour identifier, cibler les personnes qui sont des relais de ces narcotrafiquants régionaux,
15:59 pour casser ces filières.
16:01 Et on a réduit drastiquement...
16:03 Beaucoup d'efforts au niveau de l'aéroport, mais on le sait,
16:05 l'essentiel de la drogue ne passe pas par là, M. le Président.
16:07 Alors, l'essentiel de la drogue passait par là, parce qu'on avait...
16:10 Il passe par la mer.
16:11 On en avait 100 par jour.
16:12 Donc, pardon, mais l'essentiel passait par là.
16:14 Donc, on la tarisse, sauf ce soir.
16:15 On est très loin de la demi-tonne saisie, il y a quelques années, au port...
16:18 En 2020, combien de temps ?
16:20 Ce que je veux dire, c'est qu'on contrôle les ports,
16:22 ce qui est beaucoup plus simple au départ et à l'arrivée, ce qu'on fait aussi,
16:26 mais le coeur du trafic, qui nourrissait et qui continue de nourrir,
16:30 parce que tout n'est pas terminé, la délinquance un peu partout,
16:33 c'était celui des mules et c'était aussi celui de l'aéroport.
16:36 Il y avait une solution notamment du scanner corporel qui était proposé depuis très longtemps.
16:41 À l'issue des assises de la sécurité en 2022,
16:44 les ministres qui se sont déplacés sur place,
16:46 notamment Gérald Darmanin et Gabriel Attal, pour à l'époque les douanes,
16:51 avaient annoncé que des négociations étaient en cours,
16:54 notamment pour ce scanner corporel,
16:57 mais aussi pour des scanners bagages et des conteneurs pour les ports.
17:02 Qu'en est-il depuis 2 ans maintenant ?
17:04 Non, sur les ports, on continue de déployer
17:06 et on sera au rendez-vous de nos objectifs,
17:09 et au départ et à l'arrivée.
17:11 On a mis maintenant des dispositifs de contrôle
17:14 qui permettent de lutter contre ces filières.
17:15 Notre problème était à l'aéroport.
17:17 Et là, on a mis un système innovant
17:19 qui mobilise des forces sur la base des effectifs existants
17:23 et qui produit des résultats.
17:25 Mais ce n'est pas intra-corporel.
17:27 Non, mais il produit des résultats parce qu'il cible
17:29 et il permet de passer au scanner ensuite les gens qui sont identifiés.
17:33 Et je vous invite à voir à la fois les saisines
17:36 et surtout le fait qu'on a effondré les contrôles
17:40 qui se font à l'arrivée et donc le trafic.
17:42 Donc ça, c'est le deuxième volet.
17:44 Ensuite, on a évidemment, il y aura peut-être la lutte
17:46 contre l'orpaillage illégal qui est clé,
17:48 sur laquelle on a intensifié avec des vrais résultats
17:50 et on va continuer d'intensifier les choses.
17:52 Et elle nourrit aussi de la délinquance.
17:54 Sur tout ça, fort du constat que vous faites,
17:57 parce que je veux finir sur le volet répressif
17:59 pour aller sur le volet préventif.
18:01 Vous avez raison sur ce point aussi.
18:03 Mais ce volet répressif, on doit totalement l'adapter aujourd'hui
18:07 à la transformation de la délinquance.
18:09 Et donc, au-delà des bons résultats que nous avons,
18:11 des moyens supplémentaires qu'on a mis en place,
18:13 j'ai demandé deux choses dans les trois mois qui viennent.
18:16 La première, c'est qu'on me propose une nouvelle stratégie Harpey.
18:20 En 2017, j'avais lancé la deuxième génération Harpey
18:23 qui a produit des résultats et on l'a vu avec la baisse
18:26 des tonnes d'or produites de manière clandestine,
18:29 évaluée par la gendarmerie,
18:31 qui a été divisée par deux en deux ans.
18:33 Et donc, là-dessus, je veux simplement qu'on consolide
18:35 sur ces bons résultats, qu'on déploie des nouveaux moyens.
18:38 On a déjà prévu d'en déployer.
18:39 On va déployer des Caracals qui vont être absolument essentiels
18:43 en 2025.
18:44 On va déployer aussi des drones.
18:45 Mais je veux qu'on améliore notre réponse en termes de procédures
18:49 pénales, en termes de moyens, dans la lutte
18:51 contre l'orpaillage illégal.
18:52 Et à côté de ça, d'ici deux mois, j'ai demandé qu'on me propose
18:55 une nouvelle stratégie de lutte contre la criminalité,
18:57 parce qu'elle doit s'adapter aux nouvelles filières
19:00 transfrontalières.
19:01 Et on doit, dans certains points, très clairement renforcer
19:04 les moyens et changer aussi certaines de nos méthodes.
19:07 Monsieur le Président, avant de revenir sur l'orpaillage illégal,
19:10 vous avez évoqué la criminalité organisée sud-américaine.
19:13 Elle s'est implantée chez nous.
19:14 Le procureur général évoque presque une centaine de sicarios
19:17 présents sur le territoire.
19:19 Ne faudrait-il pas changer de méthode de négociation
19:21 avec nos voisins brésiliens, surinamais, voire du Guyana ?
19:24 C'est une des raisons, d'abord, du dialogue réenclenché
19:27 avec les voisins du Suriname et du Guyana,
19:30 que j'ai vus il y a quelques mois à Bruxelles,
19:32 sur ce volet, et qui nous a permis d'ailleurs
19:34 de réamorcer des patrouilles communes et de la coopération
19:37 judiciaire qui, comme vous le savez,
19:39 avait quasiment disparu ces dernières années.
19:41 Et c'est l'un des objets du voyage que j'effectue au Brésil
19:44 dès cet après-midi, c'est précisément de pouvoir
19:47 lutter ensemble contre ces filières de criminalité
19:50 organisées qui sont liées ou à la drogue ou à l'orpaillage.
19:54 Et donc, oui, la réponse passe aussi
19:57 par de la coopération transfrontalière.
19:59 C'est d'ailleurs ce qui nous a conduits,
20:00 pour la lutte contre les narcotrafics,
20:02 à positionner une antenne de l'OFAST.
20:04 L'OFAST, nous l'avons créée en 2018.
20:06 C'est ce qui permet, quand on lutte contre,
20:08 justement, le trafic de drogue, de remonter les filières
20:11 et pas de s'arrêter, si je puis dire, aux symptômes,
20:13 mais d'aller chercher les commanditaires.
20:15 Il y a une antenne de l'OFAST ici, qui travaille, justement,
20:17 sur toute la sous-région et qui sera le point d'accès
20:20 de cette coopération opérationnelle avec des Brésiliens
20:23 et des Surinamais.
20:24 Alors, il nous faut avancer.
20:25 Nous avons plusieurs, évidemment, au sujet.
20:26 Vous vous en doutez, à voir avec vous.
20:28 L'évolution est-elle fonctionnelle ?
20:29 Je voudrais revenir sur la question très importante
20:31 que vous avez évoquée de prévention,
20:33 parce que je la partage.
20:34 En deux mots, Monsieur le Président.
20:35 Mais je voudrais le faire en prenant deux pas de recul
20:39 par rapport à notre discussion.
20:40 Oui, il y a une délinquance juvénile,
20:42 vous avez tout à fait raison, et elle suppose,
20:44 et ça, c'est vrai partout dans la République,
20:47 on voit une délinquance, et il ne faut pas ici
20:50 stigmatiser la Guyane, on a de plus en plus
20:52 de nos jeunes, partout où on a des difficultés,
20:54 qui de plus en plus tôt tombent dans la délinquance.
20:57 La Guyane, elle a une caractéristique extraordinaire,
21:01 c'est sa démographie, et on le regarde trop peu souvent,
21:04 en tout cas, il faut aussi le regarder comme une chance.
21:06 Nous sommes sur un territoire qui a des potentiels
21:08 de développement absolument extraordinaires,
21:11 et où, en effet, 40 % de la population a moins de 25 ans.
21:14 C'est une chance.
21:15 Et où près d'un jeune sur deux est mal formé.
21:17 Et donc, c'est pour ça que moi, je suis surpris
21:19 que dans le débat public, on en parle beaucoup trop peu.
21:21 Mais au-delà de ça, on a beaucoup de ces jeunes
21:23 qui sont dans des familles monoparentales.
21:25 Et nous le savons, c'est vrai en Guyane,
21:28 mais c'est aussi vrai à Paris, Laval ou Lyon.
21:31 Les enfants qui sont dans ces situations-là
21:33 de familles qui sont parfois éclatées,
21:35 où souvent, plus de 90 % de mamans solos
21:38 qui ont à les élever, c'est ceux qui ont
21:40 les plus grandes difficultés.
21:42 Et donc, ce que je veux qu'on fasse,
21:44 c'est qu'on réinvestisse dans l'école.
21:46 J'avais une maman qui me disait tout à l'heure,
21:48 belle fée, l'école, mon fils a 8 ans,
21:53 déjà, ils sont presque 35.
21:56 Donc, on doit absolument réinvestir.
21:58 C'est complètement absent du débat public.
22:00 - Le gouvernement va soutenir la proposition de loi
22:01 qui est en cours de rédaction ?
22:02 - Il n'y a pas besoin de proposition de loi pour faire ça.
22:04 Il y a remettre des moyens, c'est-à-dire former
22:05 ce qu'on est en train de faire.
22:06 - Pour un statut pour les familles monoparentales,
22:08 je veux dire, une proposition de loi en cours...
22:09 - Alors, sur les familles monoparentales, c'est un sujet.
22:11 Il ne faut pas créer un statut, il faut créer des aides.
22:13 Vous savez, dans mon premier quinquennat,
22:14 je suis déjà celui qui a fait passer
22:16 la garantie de paiement des pensions alimentaires
22:18 pour les mamans solos.
22:19 Premier point, en donnant une garantie par la CAF.
22:21 Deuxième point, on a recréé des soutiens
22:23 qui sont monétaires, mais aussi d'accompagnement.
22:25 On a créé, pour les 1 000 premiers jours,
22:27 un accompagnement supplémentaire.
22:28 Mais toute cette politique d'accompagnement
22:31 de ce qu'on appelle la parentalité,
22:33 de la petite enfance et de l'enfance,
22:35 c'est un des combats de la République essentiel,
22:37 mais partout.
22:38 Et il est encore plus vrai ici.
22:39 - Il faut qu'on parle.
22:40 - Donc, on va réinvestir dans l'école,
22:41 on va réinvestir dans la formation des maîtres
22:43 et on va réinvestir, évidemment,
22:45 dans l'accompagnement des familles.
22:47 Et c'est déjà l'accompagnement, si je puis dire,
22:49 affectif d'accès au savoir.
22:51 Et puis après, pour des jeunes qui commencent
22:53 à mal se comporter, c'est la possibilité
22:56 de durcir un peu, de les mettre dans des internats,
22:58 de renforcer l'encadrement.
23:00 Cette réponse est essentielle.
23:02 Et d'ailleurs, c'est aussi une des réponses,
23:04 mais ça arrive un peu plus tard dans la vie
23:06 de l'adolescent, qu'on apporte avec le SMA,
23:09 et qui a montré dans nos Outre-mer aussi
23:11 sa force, sa vitalité,
23:13 qu'on a continué de renforcer ces dernières années.
23:14 -Vous étiez attendu, évidemment,
23:16 pour ce déplacement sur la question
23:18 de l'évolution institutionnelle.
23:20 Très concrètement, comment, en étant arrivé
23:22 d'un accord de méthode en octobre 2022
23:25 entre vos ministres, Gérald Darmanin,
23:27 Jean-François Carrico, respectivement,
23:29 Intérieur et Outre-mer,
23:31 et le président de la collectivité territoriale
23:33 de Guyane, Gabriel Serville,
23:35 et puis finalement, on fait du sur place.
23:37 Est-ce que le gouvernement fait la sourde oreille ?
23:40 -Pas du tout.
23:42 Je l'ai dit et je l'ai redit hier soir,
23:44 il n'y a pas de tabou.
23:46 Et d'ailleurs, on va avancer à marche forcée.
23:48 Vous savez, moi, je suis pragmatique.
23:50 -A marche forcée, ça veut dire quoi, M. le Président ?
23:53 -Ca veut dire, en très peu de temps,
23:55 je vais vous donner le calendrier.
23:57 Mais moi, je suis pragmatique.
23:59 Est-ce que vous pensez qu'un débat institutionnel
24:01 règle la vie des gens, règle un seul des sujets
24:03 qu'on a évoqués depuis tout à l'heure ?
24:05 -Améliorer ça aux chefs d'entreprise.
24:07 -Ceci est aussi vrai que, j'ai pas vu un seul
24:09 chef d'entreprise qui m'a demandé
24:11 une évolution du cadre.
24:13 Ils sont plutôt contents d'avoir eu l'Etat français
24:15 en période de Covid et ils ont regardé
24:17 ce qui était fait hors du Covid.
24:19 Mais moi, je suis aussi pour l'assouplissement.
24:21 Vous avez raison, mais ça, c'est de l'adaptation.
24:23 C'est de l'adaptation.
24:25 Mais je suis juste pragmatiste.
24:27 Depuis tout à l'heure, vous me parlez de sujets,
24:29 vous demandez plus d'Etat. Vous demandez plus d'Etat
24:31 pour la sécurité, plus d'Etat pour la santé.
24:33 Maintenant, vous me dites, la mer des batailles,
24:35 c'est l'autonomie. On n'est pas logique.
24:37 -On était sur du régalien.
24:39 -C'est ça.
24:41 Une évolution institutionnelle, elle doit être au service
24:43 d'un projet. Quel est le projet ?
24:45 On doit développer
24:47 notre territoire guyanais, qu'on aime
24:49 et qui a des potentialités extraordinaires.
24:51 -Et vous avez l'unanimité des élus qui sont d'accord pour ça.
24:53 -Totalement. C'est pour ça que vous m'évolez de votre place.
24:55 -Vers une évolution. -Exactement.
24:57 -On a l'impression que vous n'avez pas le même rythme. Vous parlez de calendrier.
24:59 -Si vous cherchez quelqu'un qui aime aller vite,
25:01 vous avez trouvé votre rôde.
25:03 Et donc, ce que j'ai dit hier soir, c'est très bien.
25:05 Vous avez fait un rapport de 50 pages.
25:07 Il y a des constats, des objectifs.
25:09 Je les partage assez largement.
25:11 Moi, je suis le premier à m'énerver
25:13 quand je vois qu'on met des années
25:15 pour pouvoir régler le problème de nos pêcheurs.
25:17 Il a fallu que moi-même, j'allais le parler
25:19 il y a quelques jours à la présidente de la commission,
25:21 pour obtenir, justement, qu'on bouge sur les bateaux.
25:23 Maintenant, on l'a obtenu. Bonne nouvelle.
25:25 Je l'ai annoncé hier. Le ministre l'a relayé.
25:27 On va, d'ici à septembre,
25:29 ouvrir tous les glichés. 25 bateaux
25:31 seront rouverts. On va pouvoir revitaliser
25:33 notre pêche. Ça veut dire qu'on peut bouger les choses.
25:35 Maintenant, notre cadre
25:37 sur l'agriculture, sur la pêche, sur le logement,
25:39 sur l'urbanisme,
25:41 il n'est pas adapté.
25:43 Parce qu'il empile des règles européennes
25:45 et des règles nationales trop uniformes.
25:47 Donc, il faut l'adapter. C'est ce que j'ai dit hier aux élus.
25:49 Je suis totalement d'accord.
25:51 Il faut pouvoir aller plus vite. Il faut pouvoir faire plus simple.
25:53 Et donc, sur tout ce qui est développement
25:55 économique et des filières... -Donc, que proposez-vous ?
25:57 -Et donc, ça, c'est un projet qu'on doit tous
25:59 discuter ensemble. Premier point,
26:01 je l'ai fait remarquer. La Guyane,
26:03 c'est dans un cadre constitutionnel, déjà.
26:05 Je ne veux pas être trop technique pour
26:07 les compatriotes qui nous écoutent, mais dans la Constitution,
26:09 il y a un article qui s'appelle l'article 73
26:11 qui définit le cadre pour
26:13 plusieurs de nos territoires d'outre-mer, dont la Guyane.
26:15 Il donne la possibilité,
26:17 quand les élus le demandent, d'adapter
26:19 la règle nationale. Ça fait 20 ans
26:21 que ce cadre existe. Combien
26:23 de fois la Guyane, les élus
26:25 l'ont demandé ?
26:27 Zéro fois. Zéro.
26:29 Je dis avant de lancer des débats, de réécrire
26:31 la Constitution.
26:33 Soyons pragmatiques, dans les 2 mois
26:35 qui viennent, faisons la liste
26:37 de tout ce qu'on peut adapter sans
26:39 changer la Constitution pour avoir des règles.
26:41 La Constitution nous le permet. Et donc,
26:43 permettre à la collectivité
26:45 et/ou au préfet
26:47 d'adapter les choses.
26:49 Et donc, moi, je suis pour de l'adaptation
26:51 des règles, plus de souplesse
26:53 donnée à vos élus et plus de déconcentration
26:55 pour que le préfet puisse faire les choses
26:57 adaptées au terrain. Puis, j'ai dit ensuite,
26:59 on se donne 4 mois. Donc, vous voyez, 2 mois
27:01 pour adapter dans le cadre constitutionnel.
27:03 4 mois, on regarde ensemble
27:05 sur quoi les règles existantes
27:07 dans la Constitution permettent pas de répondre
27:09 aux projets qu'on porte.
27:11 Et à ce moment-là, s'il y a un projet
27:13 qui suppose une réforme de la Constitution,
27:15 moi, j'y suis tout à fait prêt.
27:17 Je dis simplement, il faut qu'il soit pensé, conçu ensemble.
27:19 Et ensuite, il faut qu'il donne
27:21 lieu à un débat en Guyane
27:23 et que l'ensemble
27:25 des forces politiques, la population, s'y retrouvent
27:27 et qu'elles le portent. Si c'est porté par
27:29 les Guyanaises et les Guyanais, si on considère
27:31 que ça répond à ce dont on a besoin,
27:33 je serai à vos côtés pour le présenter
27:35 au Congrès.
27:37 - Le souhait des élus ici en Guyane, c'est
27:39 l'autonomie. L'article 73
27:41 n'est pas le cadre. Et on a l'impression,
27:43 vous l'avez dit à plusieurs reprises
27:45 devant les Corses, devant les élus
27:47 d'outre-mer, il n'y a pas de tabou sur cette
27:49 question. Et
27:51 durant les différents passages, notamment
27:53 de vos ministres, notamment Gérald Darmanin,
27:55 des sorties médiatiques, où ils disent
27:57 l'évolution statutaire n'intéresse pas
27:59 la population, ça n'intéresse que les élus.
28:01 Votre position
28:03 par rapport à ça ? - Ma position, elle est simple.
28:05 Je fais ce que je dis. Vous parlez
28:07 de la Corse. J'ai dit à monsieur... La Corse,
28:09 c'est une situation très différente de la Guyane.
28:11 Elle est dans l'article 72. La Corse,
28:13 elle n'a pas de capacité d'adapter.
28:15 Elle a une loi organique
28:17 qui lui permet d'adapter des choses. Elle a demandé
28:19 une quarantaine de fois depuis
28:21 les années 90 que cette loi organique existe
28:23 et elle a eu que des refus. Donc là, j'ai fait le constat.
28:25 J'ai dit, vous avez essayé plein de fois, ça ne marche pas.
28:27 On adapte. Ici, je dis, déjà,
28:29 il y a un cadre qui existe, qui permet
28:31 une adaptation. Vous ne l'utilisez pas.
28:33 Donc faisons-le ensemble.
28:35 Moi, je dis, je n'ai pas de tabou. Je suis au service des Guyanaises
28:37 et des Guyanais. Je veux qu'on règle le problème de
28:39 l'école. Je veux qu'on règle le problème de la vie chère
28:41 en produisant davantage l'alimentation
28:43 ici. Je veux qu'on règle le problème de la vie chère
28:45 en ayant moins de monopoles et d'oligopoles.
28:47 Je veux qu'on développe
28:49 la mine
28:51 qui soit justement raisonnable, durable,
28:53 légale sur le territoire,
28:55 parce que ça fait partie de l'identité de la Guyane
28:57 et qu'il faut qu'on crée de l'emploi en ce faisant.
28:59 Je veux qu'on développe la pêche. Je veux qu'on crée
29:01 plus de logements. Je veux qu'on règle les problèmes
29:03 sociaux. C'est ça, ce qui m'intéresse.
29:05 Et donc, à chaque fois que la règle nationale
29:07 n'est pas adaptée, on doit la bouger
29:09 et on doit donner la possibilité aux élus,
29:11 aux préfets, de faire mieux
29:13 au service de la population.
29:15 Merci, M. le Président, de nous avoir accordé cette introduction.
29:17 Merci à vous, en tout cas. Merci. J'étais
29:19 heureux, une nouvelle fois, d'être à vos côtés
29:21 pendant ces deux jours.
29:23 Et vous l'avez compris,
29:25 il y a des choses, d'ici à deux, trois mois, qui vont changer
29:27 sur la réponse contre
29:29 leur paillage illégal, nouvelle stratégie,
29:31 contre l'insécurité, nouvelle stratégie.
29:33 L'engagement est pris et tenu
29:35 ferme sur la route. On aura
29:37 d'ici deux mois la réponse du génie sur la piste
29:39 entre Apatou et Papa-Hichton.
29:41 Et puis, nous aurons aussi
29:43 d'ici deux mois la première réponse institutionnelle
29:45 dans le cadre de la Constitution.
29:47 D'ici quatre mois, les propositions vont changer.
29:49 On passe du sur place au sprint, mais on sera là pour suivre,
29:51 il n'y a pas de problème. Moi, je n'ai jamais fait de sur place.
29:53 Donc c'est super, on va tous avancer au même rythme.
29:55 Merci beaucoup. Merci. Merci à vous.
29:57 Merci.