Retrouvez "Europe 1 Matin" sur : http://www.europe1.fr/emissions/le-6-9
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 - Je maintiens l'objectif de passer sous les 3% de déficit public en 2027.
00:05 Bruno Le Maire n'en démore pas.
00:07 "Ma détermination est intacte", dit le ministre de l'Economie,
00:11 malgré les chiffres catastrophiques publiés il y a une demi-heure par l'INSEE.
00:15 5,5% du PIB au lieu des 4,9 prévus par l'exécutif.
00:20 Bonjour Baptiste Morin.
00:21 - Bonjour Fanny, bonjour à tous.
00:23 - Chef du service économie d'Europe 1, 5,5% du PIB,
00:26 chiffre du déficit public en 2023.
00:27 Qu'est-ce que ça signifie Baptiste ?
00:29 - Eh bien ça signifie un déficit à plus de 150 milliards d'euros
00:32 et surtout une différence entre ce qu'avait anticipé le gouvernement
00:36 et ce qui est finalement arrivé, de près de 16 milliards.
00:39 Ce ne sont pas les dépenses qui ont dérapé l'année dernière,
00:41 ce sont les recettes qui se sont asséchées.
00:43 L'exécutif a misé sur une croissance plus élevée qu'elle n'a été.
00:46 Le ralentissement a complètement asséché les caisses de l'État.
00:49 Soit dit en passant, l'INSEE a aussi publié ce matin le chiffre de la dette.
00:53 Là encore, l'exécutif a été trop optimiste.
00:56 Il tablait sur 109,7% du PIB, la dette s'établit à 110,6%.
01:02 Près d'un poids d'écart sur ce chiffre-là, près de 30 milliards d'euros.
01:06 - Bruno Le Maire, Baptiste, vient de dire que malgré tout,
01:09 les objectifs budgétaires du gouvernement restaient les mêmes.
01:12 Un déficit ramené à 3% du PIB en 2027.
01:15 Pour l'atteindre, il faudra plus de détermination, beaucoup de méthodes,
01:18 beaucoup de sang-froid, vient de dire le ministre de l'Économie.
01:21 Quelles sont les pistes pour s'en sortir, Baptiste ?
01:23 - Et il a ajouté pas d'augmentation d'impôts.
01:26 Il l'a répété encore ce matin.
01:27 Bon, d'une certaine manière, les Français vont bien finir par payer.
01:30 Il y a des premières mesures qui peuvent être assez vite décidées.
01:33 C'est ce qu'explique l'économiste Éric Pichet.
01:35 Il est spécialiste des finances publiques.
01:37 - Il y a une manière assez indolore de le faire, c'est par exemple
01:39 de ne pas augmenter le barème de l'impôt sur le revenu du niveau de l'inflation.
01:43 On économise 5-6 milliards.
01:44 De ne pas indexer les pensions de retraite sur l'inflation,
01:48 on économiserait encore 5 ou 10 milliards.
01:50 C'est là où il y a des gisements d'économie les plus importants.
01:52 Mais évidemment, c'est très impopulaire.
01:54 - Et puis, il y a l'éléphant dans la pièce, les dépenses publiques,
01:57 notamment les dépenses sociales.
01:58 Là, c'est Agnès Verdier-Molligny, la directrice de l'IFRAP, qui le dit.
02:01 Il ne faut pas hésiter.
02:03 - Ce sont des milliards d'euros qu'on peut économiser sur la dépense d'éducation.
02:06 Ce sont des milliards d'euros qu'on peut économiser sur les aides sociales
02:10 versées sous critères de ressources.
02:12 Des milliards aussi qu'on peut économiser sur l'absentéisme,
02:16 notamment dans les collectivités locales, des agents publics.
02:19 On peut viser très, très facilement 50 à 60 milliards d'euros d'économie
02:23 à l'horizon 4-5 ans.
02:25 - Ça, c'est la théorie, tout ça dans un contexte politique délicat.
02:28 L'exécutif n'a pas de majorité au Parlement.
02:31 Il va donc devoir trouver une ligne de crête,
02:33 trouver plusieurs dizaines de milliards d'euros d'économie dans les prochaines années,
02:37 tout en ne donnant pas l'impression de virer dans l'austérité.
02:40 - Merci beaucoup, Baptiste Morin, chef du service économie d'Europe.