L'établissement en pointe dans la lutte contre le harcèlement scolaire a reçu la visite et les félicitations de Brigitte Macron.
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00:00 Même de l'autre côté de la planète, nous sommes proches de vous.
00:04 Le 6/9, France Bleu Dromardèche.
00:06 8h moins le quart, le harcèlement scolaire est une priorité absolue, dit le gouvernement.
00:10 Hier, Brigitte Macron est venue saluer les actions de l'établissement Dromoy,
00:14 et son proviseur est avec nous ce matin, Emmanuel Champal.
00:17 Bonjour Thierry Feutry.
00:18 Bonjour.
00:18 Vous êtes proviseur du lycée Algoulaf-Emmas à Valence, le plus gros lycée de l'académie.
00:23 2 200 élèves, c'est pas rien.
00:25 Vous n'avez rien demandé.
00:27 Qu'est-ce qui fait que Brigitte Macron s'est intéressé à vous ?
00:29 Je pense qu'elle s'est surtout intéressée au travail des jeunes, au travail des équipes éducatives.
00:35 Et elle a pu constater, je crois, sur un article de presse,
00:39 que le lycée était engagé fortement sur la démarche contre le harcèlement.
00:43 Et elle a voulu peut-être voir, je vois que ça.
00:47 Engagé fortement, ça veut dire quoi ?
00:48 Quelles actions sont menées très concrètement dans la lutte contre le harcèlement scolaire ?
00:52 Alors, ce sont des actions qui sont déjà menées depuis un certain nombre d'années,
00:55 et qui impliquent beaucoup les élèves.
00:58 L'idée, c'est, dès le début de leur arrivée au lycée,
01:02 de les sensibiliser à la question du harcèlement scolaire.
01:05 Notamment au travers de théâtres forums, de théâtres interactifs,
01:10 qui permettent aux élèves, non seulement d'avoir des scénettes,
01:14 mais en plus de pouvoir participer, et éventuellement apporter eux-mêmes leurs propres solutions.
01:18 Donc ça, c'est la première démarche.
01:20 Dès la seconde ?
01:21 Dès la seconde, à leur arrivée.
01:23 Ensuite, sur le temps de seconde, ce lycée a posé un projet d'intégration de toutes les classes de seconde.
01:31 On ne présente pas que cette dynamique-là, et que cette thématique,
01:35 mais on accueille spécifiquement les élèves de seconde,
01:38 en présentant tous les projets qui se mettent en place dans l'établissement.
01:42 Les élèves ambassadeurs du harcèlement se présentent auprès de l'ensemble des élèves de seconde,
01:49 ce qui permet aussi de recruter d'autres ambassadeurs,
01:51 et de continuer à faire vivre la démarche dans l'établissement.
01:54 Ces élèves font quoi, en fait ? Ce sont des relais ?
01:57 C'est à eux qu'on peut venir se confier, en tout cas ?
01:59 C'est ça, exactement.
02:00 Le principe, c'est qu'ils puissent être des relais dans la démarche,
02:06 pour prévenir les difficultés quand un jeune se retrouve dans une situation de harcèlement.
02:11 L'idée, c'est qu'ils puissent se faire connaître à eux,
02:14 et puis ces jeunes-là ne font pas le signalement eux-mêmes.
02:17 Ils essayent dans la mesure du possible d'amener le jeune à aller parler à l'adulte.
02:22 Ce sont des jeunes qui sont volontaires ?
02:24 Oui, absolument volontaires.
02:26 Vous en avez combien aujourd'hui ?
02:28 Aujourd'hui, on a cinq élèves sur cette démarche de harcèlement.
02:33 Ça peut être variable d'une année sur l'autre.
02:36 Là, cette année, on a une équipe de cinq jeunes qui sont impliqués dans l'établissement.
02:41 Vous ne l'avez dit, ça fait quelques années que ça a démarré, ce dispositif global.
02:45 Est-ce que ça porte ses fruits ?
02:46 Est-ce que vous savez ça ?
02:48 C'est difficile, effectivement, de déterminer si quand on a moins de problématiques,
02:54 c'est parce que le travail est efficace ou parce que les élèves viennent moins facilement.
03:01 On pense quand même que ce travail qui est mené
03:06 permet d'avoir un climat plus serein dans l'établissement dans tous les cas.
03:09 Vous avez eu des cas récemment qui ont été signalés ?
03:11 Oui, on a eu des cas. On a régulièrement des cas signalés.
03:14 On essaye d'être très attentif à la réponse très vite.
03:18 Il se passe quoi justement à partir du moment où il y a un signalement de harcèlement ?
03:21 Selon la personne à qui ça a été signalé, la plupart du temps,
03:25 de toute façon c'est la vie scolaire qui prend en charge,
03:27 ce sont les CPE qui prennent en charge ce travail.
03:30 Ils sont extrêmement sensibilisés à cette question.
03:33 Et puis, on a des temps de réunion hebdomadaire,
03:37 donc on aborde toutes les problématiques des élèves.
03:39 Et quand on a ce dispositif, ce problème de harcèlement qui se pose,
03:44 les CPE font tout de suite une recherche et voient tout de suite
03:47 ce qui se cache derrière le signalement du jeune.
03:52 Et il arrive quoi au harceleur potentiel ?
03:55 Alors c'est très variable.
03:57 Selon la situation, ça peut être juste un rappel à l'ordre,
04:01 ça peut être un temps d'explication avec l'autre jeune,
04:04 ça peut être un temps de prise de conscience,
04:06 ça peut être parfois une sanction, voire une sanction grave,
04:10 qui peut aller jusqu'à l'exclusion de l'établissement.
04:12 C'est déjà arrivé ?
04:13 C'est déjà arrivé, oui, absolument, sur des conseils de discipline, oui.
04:16 Il y a encore ces phénomènes de temps en temps.
04:18 Vous n'avez pas hésité ?
04:20 Non, à partir du moment où il y a un jeune en danger,
04:23 il est important qu'on soit à l'écoute,
04:25 et quand les faits sont avérés, il faut toujours s'assurer
04:27 que les faits soient avérés,
04:29 et qu'il n'y a pas de doute sur le sujet.
04:33 Oui, on prend des décisions d'exclusion,
04:36 même temporaires ou définitives.
04:39 Chéri Fetri, dans votre établissement Al Ghoulafi Mas à Valence,
04:42 vous dites que ce sont les jeunes qui sont ambassadeurs
04:45 de la lutte contre le harcèlement.
04:47 Est-ce que ce n'est pas un travail d'adultes, ça ?
04:50 Alors, dire que ce sont les jeunes qui sont ambassadeurs,
04:52 ça ne veut pas dire que les adultes ne s'en occupent pas.
04:54 Bien évidemment, ils sont encadrés, ces jeunes.
04:58 On a la chance d'avoir des équipes éducatives
05:00 qui sont tout à fait sensibilisées,
05:02 que ce soit des enseignants, les CPE, je vous en ai parlé,
05:05 les documentalistes au sein de l'établissement,
05:07 les assistants d'éducation,
05:09 dans la façon des CPE travaillés,
05:12 chaque assistant d'éducation est référent d'une classe aussi.
05:15 Donc, ils sont aussi sensibilisés à ces questions-là
05:18 et peuvent être déroulés.
05:20 Donc, ce n'est pas seulement un travail de jeunes,
05:22 c'est bien un travail de toute une communauté éducative.
05:24 On a parlé des sanctions,
05:26 pour accompagner aussi le jeune qui a été harcelé.
05:29 Là, Brigitte Macron l'a dit plus ou moins hier,
05:32 on manque de moyens en pédopsychiatrie.
05:34 C'est quelque chose que vous constatez, que vous regrettez ?
05:37 Alors, c'est vrai que les établissements scolaires
05:40 ne sont pas des établissements de soins.
05:42 Donc, la plupart du temps, on a peu de personnel
05:44 qui sont spécialisés dans cette démarche.
05:48 On a la chance d'avoir des infirmières
05:50 et on est content d'avoir des infirmières dans l'établissement.
05:52 On est aussi content quand on a des équipes complètes,
05:54 parce que ce n'est pas forcément non plus toujours le cas.
05:57 Oui, je serais tenté de dire que si effectivement,
06:00 on était en capacité de s'ouvrir sur,
06:03 parfois, des personnels qui accompagnent
06:06 dans ce genre de situation,
06:07 ce serait une très bonne chose en fait.
06:09 On a parlé du harcèlement et c'est primordial.
06:12 Un mot quand même sur les d'autres ambassadrices,
06:15 des ambassadrices Egalité, Fille Garçon,
06:18 qui sont là aussi en place dans votre lycée à Goulaf-et-Masse.
06:21 Leur rôle, c'est de faire quoi ?
06:23 Alors, c'est quelque chose d'assez récent.
06:26 Il y a un campus des métiers et des qualifications,
06:28 des métiers du numérique,
06:30 qui s'appelle l'informatique électronique de demain
06:32 au lycée à Goulaf-et-Masse.
06:33 Et on a mis l'accent justement sur la féminisation de ces métiers,
06:37 puisque dans le domaine de la mécanique,
06:39 dans le domaine de l'informatique et scientifique,
06:43 il n'y a pas assez de filles.
06:45 Donc le travail, c'était d'amener des jeunes filles.
06:47 Donc on a des ambassadrices qui sont là
06:49 pour valoriser l'image des filles,
06:51 l'image de la femme dans ces métiers
06:53 et d'accompagner les jeunes filles.
06:55 - Même question, ça fonctionne ?
06:57 - Alors ça démarre,
06:59 on a commencé cette année.
07:01 Oui, ça fonctionne très bien, parce qu'on a déjà une quinzaine d'ambassadrices.
07:04 Donc il y a une belle dynamique qui se crée.
07:06 - Beaucoup de belles choses qui se passent dans cet établissement,
07:08 à Goulaf-et-Masse ou à Algo-Lafayette-Masse,
07:10 selon la prononciation, ça dépend des personnes.
07:12 - Oui, je n'ai pas de préférence.
07:14 - Le plus gros lycée de l'Académie de Grenoble, votre établissement.
07:16 Merci à vous Thierry Fautry, passez une bonne journée.
07:18 - Merci beaucoup à vous, bonne journée à vous.
07:20 - Bonne journée à vous.
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