Entre sédentarité croissante et injonctions au corps parfait, quel rapport les 18-30 ans entretiennent-ils avec le sport ? Pour cette génération individualiste, les grands événements sportifs peuvent-ils encore être rassembleurs et générer de l’enthousiasme et un sentiment d'appartenance ?
Autant de questions que nous avons posées à la communauté #MoiJeune, en partenariat avec OpinionWay et dont nous avons présenté les résultats et l'analyse lors d'une conférence
Autant de questions que nous avons posées à la communauté #MoiJeune, en partenariat avec OpinionWay et dont nous avons présenté les résultats et l'analyse lors d'une conférence
Category
🥇
SportTranscription
00:00:00 Je suis en charge, avec mes collègues, de la newsroom,
00:00:04 tout simplement de ce qui fait l'actu du jour
00:00:07 ou des semaines à venir de la guerre en Ukraine au JO,
00:00:11 tout simplement.
00:00:12 Nous couvrons cette actu avec nos journalistes à Paris,
00:00:15 mais aussi grâce à nos collègues en région.
00:00:16 Ils sont nombreux et ils sont basés dans 10 locales
00:00:20 de Lille à Marseille.
00:00:22 Alors... Pardon.
00:00:23 Je vais passer mes petites slides.
00:00:26 Alors aujourd'hui, j'aurai une toute autre casquette,
00:00:29 puisque je serai votre madame loyale.
00:00:32 Je ne serai pas seule devant vous,
00:00:33 puisque je suis accompagnée de Julien Lalloy,
00:00:36 qui doit être quelque part...
00:00:37 Ah, il est là, pardon.
00:00:39 Qui est également rédacteur en chef adjoint à la newsroom
00:00:42 et plus particulièrement, et depuis longtemps,
00:00:44 à la tête des sports chez "20 minutes".
00:00:46 Autant vous dire que cette année, il a du pain sur la planche
00:00:49 et qu'il nous concocte des rendez-vous éditos plutôt sympas
00:00:52 dans les mois et les semaines à venir.
00:00:54 Avec moi également, mon acolyte des conférences "Moi jeune",
00:00:58 j'ai nommé Christophe Fabreguet,
00:00:59 chef de projet marketing à "20 minutes",
00:01:02 mais aussi Eva Marchand,
00:01:03 chargée de marketing et innovation.
00:01:06 Et on retrouve également cette année
00:01:08 la reine de l'analyse et des pourcentages,
00:01:11 Eleonore Caré,
00:01:12 qui est surtout responsable des études sociétés
00:01:15 au pôle Opinion d'OpinionWay,
00:01:19 notre institut partenaire sur "Moi jeune",
00:01:22 un projet unique que je vais vous détailler plus tard.
00:01:26 Nous avons également Guillaume Ditsch,
00:01:29 enseignant et sociologue du sport,
00:01:31 et des jeunes étudiants et sportifs de l'ILEPS,
00:01:34 l'école supérieure des métiers du sport et de l'enseignement.
00:01:37 Je vous les représenterai au fur et à mesure de leur intervention.
00:01:41 Je crois que vous êtes là.
00:01:43 Petite info pratique.
00:01:46 Avant le début de cette conférence, n'hésitez pas à tweeter,
00:01:49 à faire des vidéos, à nous dire combien c'est génial
00:01:52 avec le hashtag #moijeune.
00:01:55 Avant d'entrer dans le vif du sujet,
00:01:58 juste quelques mots d'introduction
00:01:59 pour ceux qui ne connaissent pas encore "moi jeune",
00:02:02 même s'il y a des fidèles dans la salle.
00:02:05 Alors, pourquoi s'intéresser aux 18-30 ans ?
00:02:09 20 minutes a été lancée il y a plus de 20 ans
00:02:11 avec l'idée de proposer une information gratuite,
00:02:14 sourcée et non partisane aux jeunes actifs,
00:02:17 aux jeunes actifs urbains même.
00:02:20 20 minutes, c'est donné depuis toutes ces années
00:02:22 pour mission importante de leur permettre de vivre
00:02:24 une vie de citoyen éclairé.
00:02:27 Alors, forcément, ce chouette objectif
00:02:29 nous oblige, nous, journalistes,
00:02:31 et chacun des salariés de 20 minutes,
00:02:33 mais aussi nos partenaires,
00:02:34 à constamment regarder les plus jeunes, comment ils vivent,
00:02:38 ce qu'ils ressentent, quels sont leurs usages,
00:02:40 quelles informations leur sont utiles.
00:02:42 Il nous a donc semblé fondamental chez 20 minutes
00:02:45 de nous rapprocher de nos lecteurs et de nos lectrices
00:02:47 afin de ne pas en paraître déconnectés.
00:02:50 Alors, qu'est-ce que "moi jeune" ?
00:02:53 Est-ce que je suis sur la bonne slide, Katia ?
00:02:56 Super. Merci.
00:02:58 Qu'est-ce que "moi jeune" ?
00:03:00 C'est cette ambition d'interagir et d'écouter constamment
00:03:03 notre lectorat qui est né "moi jeune" en 2016.
00:03:07 C'est un projet éditorial, collaboratif et marketing,
00:03:11 bien sûr, qui a été lancé avec l'Institut Opinion,
00:03:14 pour être au plus près de notre cible,
00:03:16 mais aussi donner des éclairages à qui ?
00:03:18 À vous, qui êtes là aujourd'hui, à nos clients-agences et annonceurs,
00:03:23 mais aussi à nos lecteurs, comme on l'a dit.
00:03:25 On va le faire aujourd'hui à travers cette conférence.
00:03:28 On a fait en 2016, donc, une proposition toute simple
00:03:31 aux 18-30 ans de faire le portrait avec eux d'une génération.
00:03:36 Un selfie loin des clichés,
00:03:38 en leur donnant la parole dans un média puissant.
00:03:42 C'était une première, ça a été une réussite,
00:03:44 puisqu'aujourd'hui, la communauté "moi jeune"
00:03:47 rassemble plus de 5 000 membres qui se renouvellent en permanence.
00:03:50 Alors, comment ça fonctionne ?
00:03:53 Ben, concrètement, via le 100% mobile,
00:03:57 parce qu'on parle à des jeunes,
00:03:58 on s'adresse aux 18-30 ans qui s'est avéré
00:04:00 ou quand même souvent le nez sur leur smartphone, pardon,
00:04:04 et on y propose des enquêtes.
00:04:06 Alors, les jeunes de la communauté "moi jeune"
00:04:10 qui donnent leur accord pour participer
00:04:11 reçoivent 2-3 fois par mois, à peu près,
00:04:14 un SMS avec un lien vers un questionnaire
00:04:17 qui doit être court, plutôt "friendly" et bienveillant,
00:04:20 parce qu'il y a un style "moi jeune"
00:04:22 qui correspond au style "20 minutes", bien entendu.
00:04:25 Et bien sûr, ces questionnaires sont toujours proposés
00:04:27 de façon carrée, scientifiquement bordée.
00:04:30 OpinionWay, notre partenaire, veille et redresse ensuite
00:04:34 les données qui seront toujours représentatives
00:04:36 des 18-30 ans vivant en France.
00:04:38 C'est important de le souligner
00:04:40 pour la bonne lecture des enquêtes "20 minutes"
00:04:42 et pour la suite de cette conférence.
00:04:44 Alors aujourd'hui, grâce à cette introspection constante,
00:04:48 tous ces outils et tous ces supports,
00:04:50 "20 minutes" touche près d'un 18-30 ans sur 3 par mois.
00:04:54 Je parlais d'enquêtes juste avant.
00:04:58 Depuis 2016, il y en a eu 170, un peu plus de 170.
00:05:02 Vous le voyez, c'est un série champ d'informations,
00:05:05 puisqu'elles ont couvert aussi bien la crise sanitaire
00:05:07 liée à la pandémie de Covid-19,
00:05:09 la politique, l'environnement, la crise du logement,
00:05:12 le sommeil, la sexualité et le plaisir dernièrement,
00:05:15 ou encore aujourd'hui, le sport.
00:05:18 Ce sont à chaque fois des sujets très prisés des 18-30 ans
00:05:22 et des enquêtes qui sont réalisées avec le service Moins jeune
00:05:24 et aussi menées souvent avec la rédaction de "20 minutes".
00:05:28 Alors on va faire un petit résumé des saisons précédentes.
00:05:34 Il y a un an, je sais pas si vous étiez là
00:05:36 et si vous vous en souvenez,
00:05:37 on avait quand même laissé nos 18-30 ans
00:05:40 pas vraiment au top de leur forme.
00:05:42 On sentait encore les conséquences de la crise sanitaire.
00:05:46 On leur avait demandé...
00:05:48 Ah, hop.
00:05:50 On leur avait demandé de décrire leur génération
00:05:52 avec 3 adjectifs.
00:05:53 Vous les voyez ici dans ce duage de mots.
00:05:56 Bon, c'était pas super bon.
00:05:58 Ils étaient perdus, fatigués, anxieux,
00:06:01 désabusés, abandonnés, mais toujours ultra-connectés.
00:06:05 Et ils se disaient également très casaniers.
00:06:10 C'était pas vraiment facile pour 31 % d'entre eux
00:06:14 de sortir de leur nid.
00:06:15 Ils appelaient ça aussi la grotte,
00:06:18 une grotte sécurisante
00:06:19 concoctée à la faveur de la pandémie de Covid-19
00:06:22 et d'une injonction au confinement.
00:06:25 C'était leur petit...
00:06:26 On avait appelé ça "home sweet home",
00:06:30 qui était fait de chats livres tisane, selon notre enquête,
00:06:33 et qui reflétait pas mal leur santé mentale
00:06:38 à un brin fébrile à l'époque.
00:06:42 Alors évidemment, c'est ce que j'annonçais en préambule,
00:06:44 en cette année de JO 2024,
00:06:46 20 Minutes et ses partenaires étaient curieux
00:06:49 de savoir ce que nos 18-30 ans
00:06:51 pensaient du sport et de l'olympisme.
00:06:54 On était un peu inquiets quand même, je vous avoue,
00:06:57 mais j'ai beaucoup parlé.
00:06:58 Alors je vous laisse la parole, Christophe et Léonore.
00:07:01 Et Eva, c'est à vous de jouer.
00:07:04 -Merci beaucoup. Je vais prendre la petite zapette.
00:07:07 Merci beaucoup.
00:07:08 J'adore ces mots de boomer.
00:07:09 Alors on va parler tout de suite de sport.
00:07:11 On rentre dans le vif du sujet.
00:07:13 Alors comme tu l'as très bien expliqué,
00:07:14 donc je vais te paraphraser,
00:07:15 effectivement, le moral des jeunes est plutôt bas
00:07:17 à cause d'une série de crises.
00:07:18 Alors on connaît sanitaire, économique, environnementale,
00:07:21 de quoi s'inquiéter pour l'avenir.
00:07:22 Mais néanmoins, ce n'est pas une génération
00:07:24 qui se laisse dépérir.
00:07:25 Et vous le voyez ici, d'après eux-mêmes, d'ailleurs,
00:07:28 à peu près les 3/4 d'entre eux sont quand même en plutôt,
00:07:31 voire en très bonne forme physique, un vrai écart
00:07:33 avec leur état de santé mentale, mais un écart qui se resserre
00:07:36 quand on leur demande d'évaluer leur propre niveau
00:07:38 de forme physique et mentale.
00:07:40 Et justement, tout au long de cette conférence,
00:07:42 on va voir qu'effectivement, le sport est un vrai moyen
00:07:44 pour la majorité des jeunes de reprendre du poids de la bête
00:07:47 et de faire face à tous les défis qui se présentent à eux.
00:07:51 Il y a à peu près un an,
00:07:52 lors de la 12e conférence "Moi, jeune",
00:07:54 ça ne me rajeunit pas,
00:07:55 on avait identifié avec OpinionWay
00:07:57 une série de moyens qu'ont les jeunes
00:07:59 de se construire dans un monde en plein bouleversement.
00:08:01 Et parmi toutes ces différentes méthodes,
00:08:04 il y avait notamment le fait de prendre du temps pour eux,
00:08:07 de ralentir un petit peu.
00:08:08 Et le sport, justement, s'inscrit dans cette logique
00:08:11 de prendre soin de son bien-être.
00:08:12 Là, vous le voyez ici, 72% des jeunes qui déclarent
00:08:15 "J'ai besoin de temps pour moi", et le sport en fait partie.
00:08:19 C'est bien pour ça qu'on a à peu près les 2/3 des jeunes,
00:08:21 dont vous en verrez tout à l'heure à la table ronde,
00:08:24 qui pratiquent du sport au moins une fois par semaine.
00:08:26 Alors on retrouve un peu ce ventre mou,
00:08:29 sans mauvais jeu de mots, autour de 25,
00:08:31 merci 25, 30% qui font pas ou très peu de sport,
00:08:35 mais il y a quand même une grande majorité
00:08:37 qui ont été bien convaincus par les bienfaits
00:08:39 de sortir de son canapé.
00:08:41 Alors pour quelles raisons est-ce qu'ils font du sport ?
00:08:42 C'est la question qu'on leur a posée.
00:08:45 On leur avait fourni une quinzaine d'options
00:08:46 avec 5 réponses possibles pour leur permettre de s'exprimer.
00:08:50 C'est un peu le but de ce questionnaire en même temps.
00:08:52 Et là, on a tout regroupé dans 6 grandes thématiques
00:08:55 pour faciliter la lecture.
00:08:57 Là, vous le voyez, le mental arrive vraiment en 1re ligne,
00:09:00 donc dans l'aspect mental, on va retrouver
00:09:03 "je fais du sport pour évacuer le stress,
00:09:06 "pour mon bien-être",
00:09:08 esthétiques qui arrivent juste derrière, on les comprend,
00:09:10 et la santé, en revanche, ici, va seulement concerner
00:09:13 tout ce qui est plutôt prévention ou rééducation.
00:09:17 A noter aussi que sur toutes les raisons
00:09:20 qui sont évoquées par les jeunes pour lesquels ils font du sport,
00:09:22 le top 5 est identique entre les garçons et les filles,
00:09:24 avec notamment l'item "je fais du sport
00:09:27 pour prendre soin de ma santé mentale".
00:09:31 Alors, une pratique qui est régulière,
00:09:33 mais qui est aussi maîtrisée.
00:09:35 Pas question de tomber dans l'excès,
00:09:36 sinon, ça aurait évidemment l'effet inverse.
00:09:38 Vous le voyez ici, 49% qui déclarent
00:09:41 "j'ai trouvé le juste équilibre
00:09:42 "entre intensité, plaisir et santé".
00:09:45 Et en effet, d'ailleurs, on leur avait demandé
00:09:47 quelle est la place du sport dans leur vie,
00:09:49 et on a 33% des jeunes qui avaient dit
00:09:51 que pour eux, le sport, c'est une hygiène de vie,
00:09:53 un moyen de me sentir bien,
00:09:55 et seulement 3% pour qui le sport est une addiction.
00:09:59 Pour résumer, effectivement,
00:10:00 le sport, c'est bel et bien un moyen et non une fin,
00:10:03 un moyen parmi tant d'autres.
00:10:05 D'ailleurs, le sport est tout autant cité
00:10:07 parmi les activités qui leur procurent le plus de plaisir
00:10:09 que les voyages, le temps passé en famille
00:10:12 ou les jeux vidéo.
00:10:14 On notera d'ailleurs une véritable cohérence des chiffres
00:10:16 d'une question à l'autre.
00:10:17 C'est garanti quasi sans trucage, évidemment.
00:10:21 Et tout ça, d'ailleurs, ça se retrouve
00:10:22 dans le profil des jeunes sportifs
00:10:24 qui se définissent eux-mêmes
00:10:26 comme étant plutôt des sportifs relax ou saisonniers.
00:10:29 Très peu se voient comme des sportifs compétiteurs
00:10:32 ou extrêmes.
00:10:34 Mais ici, ce qui nous avait interpellés,
00:10:35 c'était les 24% de 18-30 ans
00:10:38 qui se déclarent comme étant plutôt des sportifs solitaires.
00:10:41 Mais avant de faire le point sur leur pratique sportive,
00:10:43 je vous propose de donner la parole aux jeunes,
00:10:46 car c'est vraiment l'essence du projet Moins Jeune
00:10:48 avec un 1er micro-trottoir.
00:10:51 Faites que ça marche.
00:10:53 Je suis viré.
00:10:54 C'est la chose qui arrive.
00:10:55 S'il vous plaît.
00:10:56 Merci.
00:10:57 -Faites-vous du sport ?
00:11:01 -Oui, je vais à la salle.
00:11:03 -Oui.
00:11:04 -A la salle de sport.
00:11:05 On est un duo.
00:11:07 -Ouais.
00:11:08 -Je fais, du coup, muscu/street workout
00:11:11 et un peu de JJB, de boxe avec mes copains.
00:11:13 -Oui, on fait toutes les deux de la danse.
00:11:16 Moi, je fais du...
00:11:18 -De la danse.
00:11:19 -De la danse.
00:11:20 -De la danse.
00:11:22 Moi, je fais du contemporain et du classique.
00:11:24 Moi aussi, je fais du contemporain, mais pas de classique.
00:11:27 -Ouais, je vais à la salle.
00:11:28 -Qu'est-ce que le sport vous apporte ?
00:11:30 -Bah, déjà, le tissu social.
00:11:33 Se retrouver avec des amis, ça nous aide à se sentir mieux.
00:11:36 -Moi, j'aime bien le côté artistique, le côté expression,
00:11:40 et aussi un peu recherche de chorégraphie avec les autres,
00:11:44 tout seul.
00:11:45 -Le sport, ça te décompresse en même temps un petit peu
00:11:48 et ça détend, en vrai.
00:11:49 -Le sport, c'est surtout le bien-être
00:11:51 et je pense que si tu fais du sport, tu seras mieux intellectuellement.
00:11:55 -La dopamine qui est libérée.
00:11:56 Vraiment, ça a un petit peu les effets qui sont similaires
00:11:59 à parfois une bonne dose de plaisir d'un couloir.
00:12:01 À chaque fois que je fais une session de sport,
00:12:03 je sens après que je me sens vraiment une fois mieux.
00:12:05 Et même sur le sommeil, ça a vraiment un impact durable.
00:12:08 -Toutes ces technologies.
00:12:20 Beaucoup de sports ont été évoqués.
00:12:23 La muscu, évidemment, la danse, le jujitsu,
00:12:26 bien à la mode grâce au MMA.
00:12:29 Et on a justement voulu savoir comment est-ce qu'ils pratiquent du sport
00:12:33 avec plusieurs réponses possibles, évidemment.
00:12:34 Est-ce qu'ils font plutôt du sport collectif, du sport en fédération
00:12:37 ou au contraire, simplement de leur côté ?
00:12:39 Vous voyez, il y a quand même une forte tendance
00:12:41 parmi la majorité des jeunes à faire du sport individuel
00:12:44 et plutôt de manière informelle, auto-organisée.
00:12:47 60 % que vous voyez là.
00:12:48 Il y en a quand même 20 % qui déclarent faire du sport
00:12:52 au sein de clubs ou de fédérations.
00:12:55 Et on a autour de 20 % des jeunes qui vont faire du sport
00:12:58 en collectif, soit de manière informelle,
00:13:00 soit effectivement au sein de clubs ou de fédérations.
00:13:03 Et justement, on verra plus tard avec Eleonore
00:13:05 que le sport est bel et bien un véritable levier
00:13:08 de sociabilisation pour une part très importante des jeunes.
00:13:11 La question que vous vous posez tous, et heureusement, on est là,
00:13:15 c'est où est-ce qu'ils pratiquent du sport le plus souvent ?
00:13:17 Eh bien, on leur a demandé avec plusieurs réponses possibles,
00:13:19 évidemment, on les a regroupées, et grosso modo,
00:13:21 on a un tiers qui vont faire du sport dehors.
00:13:23 On salue nos amis runners.
00:13:26 58 % au sein d'infrastructures sportives classiques,
00:13:29 de salles de sport, de piscines municipales, et j'en passe.
00:13:32 Et 46 % tout de même qui font du sport chez eux.
00:13:35 Faire du sport chez soi, c'est bel et bien une pratique
00:13:37 qui a explosé toute proportion gardée pendant la crise Covid
00:13:41 et qui est d'autant plus facilitée grâce à tous les outils merveilleux
00:13:44 qui sont mis à notre disposition.
00:13:46 Et d'ailleurs, là-dessus, il y a une légère différence
00:13:47 entre filles et garçons sur la pratique du sport chez soi.
00:13:50 Vous le voyez ici, il y a davantage de jeunes filles
00:13:53 qui vont utiliser des applis ou des tutoriels,
00:13:55 alors que du côté des garçons, ils seront plus nombreux
00:13:59 à choisir à suivre leur propre programme,
00:14:02 qui, évidemment, ne prendra pas en compte les jambes.
00:14:05 J'en profite d'ailleurs pour introduire mon type de questions préférées,
00:14:07 puisque ce sont les plus simples à rédiger, les fameux duels.
00:14:11 Ici, on leur a proposé entre le sport sans chrono, ni pression,
00:14:13 ou à l'inverse, le sport avec applis,
00:14:15 comme on l'a vu un peu juste avant.
00:14:17 On a quand même quasiment un tiers qui font du sport avec applis,
00:14:20 qui se sont évidemment multipliés,
00:14:22 mais pas uniquement des applis issues de grandes marques,
00:14:24 mais aussi celles de youtubeurs, influenceurs, etc.,
00:14:28 bien connus, ou alors c'est juste mon algorithme YouTube
00:14:30 qui est complètement bousillé.
00:14:33 Mais en tout cas, avec ou sans applis,
00:14:35 avec ou sans plaisir quand on fait du sport,
00:14:37 même si on est convaincu de ses bienfaits,
00:14:39 il faut reconnaître que c'est quand même difficile parfois
00:14:41 de sortir et de s'y mettre, surtout quand il pleut,
00:14:43 qu'il fait froid et que c'est si triste.
00:14:45 Donc on ne peut pas jeter la pierre aux 55% de 18-30 ans
00:14:48 qui sont assez honnêtes pour nous dire qu'ils ont quand même
00:14:50 parfois du mal à sortir de chez eux pour faire du sport.
00:14:53 Et dans cette logique, eh bien, justement, on va essayer
00:14:55 de comprendre ce brave Mathias qui nous déclare
00:14:58 qu'il a trop la flemme, c'est pour toi, Mathias,
00:15:00 d'aller à la salle.
00:15:01 Eh bien, justement, on va voir ça avec Eleonore,
00:15:03 voir quels sont les freins psychologiques,
00:15:05 mais pas seulement à la pratique sportive chez les jeunes.
00:15:09 -Merci, Christophe.
00:15:13 Merci.
00:15:14 Effectivement, moi, je comprends complètement Mathias.
00:15:16 Quand il fait froid dehors, c'est assez compliqué
00:15:18 de se motiver pour aller soulever de la fonte.
00:15:21 Et même Christophe, il était d'accord, finalement.
00:15:25 Mais il n'y a pas que la météo comme frein.
00:15:27 Il y en a d'autres, clairement.
00:15:29 Et c'est assez intéressant de voir les distinctions
00:15:31 entre hommes et femmes.
00:15:33 Alors, la 1re chose, l'excuse souvent refuge,
00:15:36 c'est "J'ai pas le temps, j'ai plus le temps,
00:15:39 c'est pas possible, c'est compliqué."
00:15:41 C'est 47 % des hommes et 47 % des femmes qui le citent.
00:15:45 Alors, c'est une excuse refuge, certes,
00:15:47 mais ça correspond aussi à des étapes de vie
00:15:51 où, quand on s'émancipe, on sort du...
00:15:53 On quitte le foyer familial et qu'on se lance dans sa propre vie,
00:15:57 avec son 1er job, et j'y reviendrai,
00:16:00 on trouve moins le temps pour ces petits extras
00:16:02 dans son planning qui demandent, finalement,
00:16:05 d'aménager un temps particulier.
00:16:07 Donc on zappe le sport assez facilement dans ce genre de contexte.
00:16:12 Mais là où se rejoignent les hommes et les femmes,
00:16:15 c'est une chose. Après, il y a des différences.
00:16:17 La 1re, c'est chez les hommes, quand même,
00:16:19 54 % qui nous disent "J'ai la flemme de m'y mettre."
00:16:23 C'est pour toi, Mathias.
00:16:26 54 % qui ont la flemme de s'y mettre.
00:16:28 Et c'est quand même nettement plus que chez les jeunes femmes.
00:16:30 Alors, c'est la 1re différence à laquelle on s'y attendait pas forcément,
00:16:33 sans dire qu'on pensait que ce seraient les femmes,
00:16:35 mais on ne s'y attendait pas forcément.
00:16:37 Et puis aussi chez les hommes, en bas de classement,
00:16:39 mais c'est le top 5 sur 13 options possibles,
00:16:42 "J'ai peur d'être ridicule", 24 %,
00:16:45 et 19 %, "Je ne suis pas à l'aise dans mon corps."
00:16:48 Donc on a beaucoup plus d'enjeux de confiance en soi
00:16:51 parmi ceux qui ne font pas ou presque pas de sport.
00:16:54 Là, c'est uniquement ceux-là.
00:16:57 On a beaucoup plus d'enjeux de confiance en soi
00:16:59 et d'injonction à un corps parfait
00:17:02 qu'on retrouve d'habitude chez les jeunes femmes
00:17:05 dans un monde social plus ordinaire,
00:17:08 mais qui sont plus le cas des hommes ici,
00:17:12 dans un monde plus testostéroné du sport,
00:17:15 quand les jeunes femmes, elles, vont plutôt nous dire
00:17:17 que celles qui ne pratiquent pas de sport,
00:17:20 c'est plus parce qu'elles ne trouvent pas de sport qui leur plaît,
00:17:23 par manque d'infrastructure, ou parce que c'est trop cher.
00:17:26 2 raisons sur lesquelles je reviendrai un peu plus tard.
00:17:31 Alors, je parlais de confiance en soi
00:17:33 et que c'est un peu plus fort comme frein
00:17:35 parmi les jeunes hommes qui ne pratiquaient pas de sport ou presque,
00:17:38 mais dans le fond, ça concerne aujourd'hui tous les jeunes
00:17:42 où, à un moment de leur vie, ils ont déjà abandonné un sport
00:17:45 à cause de leur confiance en eux, 43 %, donc près de la moitié.
00:17:50 Il faut savoir que c'est l'abandon d'un sport avant de s'y mettre
00:17:54 ou après avoir essayé quelques séances.
00:17:56 Et c'est hyper important parce que ça concerne aussi
00:17:59 ceux qui ont une pratique aujourd'hui assez assidue du sport
00:18:03 et qui ont pu retrouver aussi confiance en eux grâce au sport,
00:18:06 mais ça, je suis en train de faire un petit spoiler.
00:18:09 Et puis on a aussi 24 % qui nous disent que c'est à cause de leur poids,
00:18:11 18 % à cause de leur genre, et c'est la même chose à peu près
00:18:16 chez les hommes et chez les femmes.
00:18:19 Alors, on a un enjeu de confiance en soi.
00:18:22 On sait que les vestiaires collectifs,
00:18:26 quand on est au lycée, qu'on n'est pas tout à fait à l'aise avec son corps,
00:18:29 c'est un peu compliqué,
00:18:31 et on a quand même un tiers des jeunes qui nous disent
00:18:33 que pendant cette période de collège-lycée,
00:18:35 ils ont longtemps été dispensés de sport ou voulu l'être
00:18:39 parce qu'ils étaient mal à l'aise, mal à l'aise avec ce corps,
00:18:41 avec le fait de devoir faire du sport
00:18:44 et d'être peut-être le dernier à être choisi pour rejoindre l'équipe de basket.
00:18:47 Ce n'est pas du tout du vécu.
00:18:49 Donc il y a quand même un moment qui a été compliqué
00:18:53 et un malaise qui s'est installé.
00:18:54 Pour autant, le lycée, il a du bon
00:18:57 parce que c'est quand même une période où on a un cadre
00:19:00 qui est posé en termes d'activité sportive
00:19:03 et de régularité de l'activité.
00:19:05 On a 53 % des jeunes qu'on a interrogés
00:19:07 qui nous disent qu'ils faisaient plus de sport au lycée qu'actuellement.
00:19:10 C'est logique. On a les 2 heures hebdo de sport,
00:19:13 on a éventuellement des tatamis, une piste d'athlées.
00:19:17 On a des infrastructures à disposition gratuite
00:19:20 qui sont dans le cadre du lycée.
00:19:21 Ca concerne aussi les vacances,
00:19:23 ça concerne aussi la crise Covid
00:19:24 où on pouvait faire tout ce sport à domicile
00:19:26 avec les tutos et compagnie.
00:19:30 Et à l'inverse, on voit ces étapes de vie
00:19:32 dont je parlais tout à l'heure
00:19:33 qui sont ces moments où on s'émancipe,
00:19:35 où on est un peu plus en train de construire, finalement,
00:19:39 sa propre vie et où on doit faire des arbitrages
00:19:42 sur ce qu'on privilégie.
00:19:44 Et quand on accède à des études supérieures,
00:19:47 à son premier emploi,
00:19:48 c'est peut-être aussi un peu le moment
00:19:50 où on laisse de côté le sport
00:19:52 et on en fait moins qu'actuellement
00:19:54 où on a réussi à équilibrer, finalement, ce rapport au sport.
00:20:00 Alors, est-ce qu'on peut avoir l'Etat
00:20:03 qui joue ce rôle de prof d'EPS
00:20:06 qui va vous dire "Moi, allez, on s'y met,
00:20:08 "on se remet au sport ?"
00:20:11 On est un peu mitigés parce qu'on voit quand même
00:20:14 qu'on a, et c'est le bas du classement,
00:20:17 12 % qui nous disent "Non, c'est à chacun de se prendre en main,
00:20:20 "c'est pas à l'Etat de me dire ce que je dois faire."
00:20:22 19 % qui nous parlent d'un équilibre.
00:20:24 Donc finalement, une part importante quand même
00:20:27 qui nous dit "Je suis, moi, responsable de mon capital santé."
00:20:32 Ceci étant, on a quand même aussi...
00:20:35 C'est là où, justement, on n'est pas dans un portrait
00:20:38 qui est caricatural et cliché.
00:20:40 Le but, c'est de nuancer.
00:20:41 On en a aussi 47 % qui nous disent "Oui,
00:20:44 "parce qu'il faut qu'ils mettent davantage
00:20:46 "d'infrastructures sportives accessibles à tous."
00:20:50 Et aussi 33 % qui nous parlent de subventions et d'aides.
00:20:54 Donc je sais pas si vous vous souvenez des freins
00:20:56 dont je parlais pour les jeunes femmes.
00:20:57 Je trouve pas de sport qui me plaît.
00:20:59 C'est difficile d'y avoir accès et aussi c'est trop cher.
00:21:03 On voit bien, en fait, qu'on a un besoin assez républicain,
00:21:07 assez démocratique d'avoir accès au sport
00:21:10 et que ça reste des freins quand même
00:21:11 qui sont encore aujourd'hui très importants
00:21:13 et qu'il y a des attentes à cet égard.
00:21:16 Alors on a parlé des freins globalement,
00:21:19 des blocages, de la météo.
00:21:21 Il y a pas que ça, il y a aussi des impacts très positifs au sport.
00:21:25 Christophe en a déjà un petit peu parlé,
00:21:27 mais c'est vrai qu'on se sent tous quand même un peu mieux
00:21:29 après avoir eu cette décharge de dopamine,
00:21:32 et notamment aussi parce que c'est quelque chose...
00:21:36 C'est une activité qui permet vraiment
00:21:39 de faire office de vecteur de lien social
00:21:42 de manière hyper importante.
00:21:44 Les jeunes des vidéos le disaient, notamment.
00:21:47 Je retrouve mes copains à faire du sport.
00:21:49 Alors certes, comme le disait Christophe,
00:21:52 on en a beaucoup qui vont faire des squats tout seuls
00:21:54 devant le miroir
00:21:55 ou qui vont monter sur l'elliptique avec leurs écouteurs,
00:21:57 mais n'empêche, ils sont à la salle,
00:21:59 ils rencontrent des gens où ils y vont avec leurs copains,
00:22:02 et donc on a 62 % qui nous disent
00:22:05 "Oui, le sport me permet de sortir de mon cercle,
00:22:08 "de rencontrer de nouvelles personnes."
00:22:10 Donc un impact social qui est réel, qui est important,
00:22:13 et surtout, on voit aussi que 63 %,
00:22:16 on est dans la même proportion,
00:22:17 qui nous disent qu'ils aiment cette émulation collective
00:22:20 quand ils font du sport en groupe.
00:22:22 C'est pas forcément souvent
00:22:23 parce qu'ils ont pas forcément la possibilité.
00:22:25 On a des modes de vie assez chargés,
00:22:27 on n'a pas forcément une synchronicité avec nos copains,
00:22:31 mais c'est possible,
00:22:33 et quand c'est le cas, en tout cas,
00:22:35 c'est un vrai goût pour l'émulation collective.
00:22:38 Alors je parlais de vie sociale et de vecteur de lien social.
00:22:41 C'est hyper important, en effet,
00:22:43 parce qu'on a quand même un jeune sur deux
00:22:45 qui nous dit qu'il a déjà noué de nouvelles amitiés
00:22:47 grâce au sport.
00:22:49 C'est conséquent.
00:22:50 Et ça vaut aussi bien pour ceux qui font du sport
00:22:53 ou qui font très régulièrement du sport
00:22:55 que ceux qui n'en font jamais.
00:22:56 Parmi eux, on a quand même 25 %,
00:22:57 parmi ceux qui disent vraiment "jamais",
00:22:59 25 % qui ont noué de nouvelles amitiés grâce au sport.
00:23:03 Donc c'est réel, c'est présent,
00:23:05 mais c'est pas que les amitiés.
00:23:07 Il y a aussi le fait de se démarquer
00:23:10 quand on a un entretien d'embauche.
00:23:12 Alors moi, j'ai regardé des CV, dernièrement,
00:23:14 il y avait aucune mention de hobby, de passion.
00:23:16 C'est dommage, mais c'est vrai que ça peut faire mouche aussi
00:23:18 quand on dit qu'on est passionné de, je sais pas,
00:23:22 de Krav Maga ou de Zumba.
00:23:24 Ça peut interpeller, en tout cas,
00:23:26 et faire la différence auprès d'un recruteur.
00:23:29 Et puis, il y a aussi les relations amoureuses,
00:23:31 parce qu'on en aime bien, et comme tu disais,
00:23:33 on a parlé de plaisir et d'amour récemment avec "20 minutes".
00:23:36 Eh bien, c'est pas souvent le cas
00:23:39 qu'on quitte quelqu'un à cause de son rapport au sport
00:23:41 ou d'être largué à cause de ça,
00:23:42 mais 15 %, on fait une rencontre amoureuse grâce au sport,
00:23:46 c'est déjà pas mal.
00:23:47 Et puis, on voit que ça se nourrit aussi de 2 manières.
00:23:50 C'est-à-dire le sport permet de rencontrer
00:23:53 son futur ou sa future amoureuse.
00:23:56 Et dans l'autre sens, quand on a un crush,
00:23:59 eh bien, on va peut-être être un peu plus rigoureux
00:24:00 dans sa pratique sportive pour l'impressionner.
00:24:02 On va peut-être devenir un petit nadal en puissance,
00:24:04 une flaisselle dans l'âme
00:24:06 pour montrer que, finalement, on a des qualités.
00:24:10 Et donc, c'est pas mal, ça se nourrit,
00:24:12 et ça vient renforcer sa pratique du sport.
00:24:16 Alors, ça, c'est une chose,
00:24:18 mais on voit aussi qu'il y a un impact positif
00:24:22 autrement que sur l'associabilité,
00:24:24 parce que, certes, ça fait du bien au corps,
00:24:28 mais ça fait plus de bien, surtout,
00:24:31 que le mal aux cheveux du lendemain
00:24:33 du "Enième verre en terrasse".
00:24:35 Et on le voit, 63 % des jeunes qu'on a interrogés
00:24:38 nous disent "Oui, je suis bien conscient quand même
00:24:40 "qu'une bonne séance de sport me fait plus de bien
00:24:42 "qu'un "Enième spritz",
00:24:43 sachant qu'ils ne choisissent pas forcément
00:24:47 entre l'un ou l'autre.
00:24:48 Ils n'ont pas forcément de volonté de se dire
00:24:51 "Je dois sacrifier l'un à l'autre."
00:24:55 Alors, finalement, on a quand même un bilan hyper positif
00:24:58 en termes de confiance en soi.
00:24:59 Je vous rappelle que quasiment 1 sur 2
00:25:01 a déjà abandonné un sport
00:25:02 à cause de problèmes de confiance en soi,
00:25:05 que c'est un frein pour certains jeunes hommes,
00:25:07 surtout, d'accéder au sport.
00:25:10 N'empêche, on a quand même plus de 70 %
00:25:14 des jeunes interrogés qui nous disent que, oui,
00:25:16 le sport les aide à avoir confiance en eux.
00:25:19 Et ça, c'est quand même hyper positif.
00:25:22 Même si, bon, il reste du taf,
00:25:24 parce qu'on le voit à l'approche de l'été,
00:25:27 il y a quand même un moment où on commence à avoir un peu...
00:25:32 à flipper un peu de son corps sur la plage.
00:25:34 Donc on change sa routine sportive
00:25:36 en vue du fameux "summer body".
00:25:38 22 % nous disent que c'est le cas.
00:25:42 Et 16 % nous disent carrément
00:25:44 que le "summer body", c'est toute l'année.
00:25:46 Donc on a 38 % des jeunes quand même
00:25:49 qui intègrent une certaine logique esthétique au sport.
00:25:54 Esthétique, oui, mais pas toujours,
00:25:57 parce que ça reste quand même plutôt fonctionnel
00:26:01 quand on cherche à s'habiller pour le sport.
00:26:04 Dès qu'être long, on reste le leader de l'habillement
00:26:06 des sportifs d'aujourd'hui.
00:26:08 On cherche la simplicité, la fonctionnalité,
00:26:11 même si on a quelques coquets.
00:26:14 Je parle volontairement aux masculins
00:26:17 qui adoptent les tenues légères et échancrées
00:26:20 pour montrer leurs jolis pectoraux.
00:26:22 C'est vraiment plus masculin que féminin.
00:26:24 Je pense que ça peut se voir à la salle.
00:26:26 Je sais pas si... Oui, tu l'as constaté aussi ?
00:26:29 Donc on a quand même une logique fonctionnelle,
00:26:33 mais quelques coquets, oui,
00:26:36 qui préfèrent la tenue légère et échancrée
00:26:39 et peu qui nous disent qu'ils restent
00:26:41 dans leur T-shirt à trous et ancien pyjama.
00:26:44 Qu'est-ce qu'en pense Guillaume ?
00:26:48 -Je peux juste prendre ça. Merci à vous deux.
00:26:51 On accueille maintenant... Oui, bah oui, des applaudissements.
00:26:54 Merci, Ronan.
00:26:56 Bonjour, Guillaume. On accueille donc...
00:27:00 Je vous l'ai présenté tout à l'heure, Guillaume Ditsch,
00:27:01 qui est notre sociologue du sport et enseignant,
00:27:04 qui est aussi l'auteur du livre "Les jeunes et le sport.
00:27:08 Pensez la société de demain" aux éditions de BEC.
00:27:12 -De BEC, très bien. Tu as très bien dit.
00:27:14 -Bon, merci, Guillaume, déjà, pour votre éclairage
00:27:18 dans notre papier qui est paru dans 20 minutes hier,
00:27:22 version papier,
00:27:24 qui est aussi sur notre site Internet aujourd'hui.
00:27:27 On a déjà pas mal échangé ensemble,
00:27:30 mais j'ai quand même 2, 3 questions à vous poser encore,
00:27:33 surtout pour résumer cette étude et vos travaux
00:27:36 à nos invités du jour,
00:27:38 qu'ils soient sur scène aussi ou dans la salle.
00:27:41 On va commencer avec une question très large, Guillaume.
00:27:44 Quelles sont donc les pratiques sportives
00:27:47 des 18-30 ans aujourd'hui ?
00:27:50 -Effectivement, les résultats, ils sont assez intéressants,
00:27:52 mais ils marquent déjà une tendance bien présente
00:27:55 dans la société française
00:27:57 et dans la relation des jeunes au sport.
00:27:59 Alors, il y a eu une accentuation à la crise Covid,
00:28:01 mais on voit encore en 2024, effectivement,
00:28:03 que finalement, ce qui anime un peu
00:28:05 et ce qui, selon les jeunes aspirent,
00:28:08 c'est le sport plaisir dans un premier temps.
00:28:10 Et ce qui m'a intéressé aussi,
00:28:11 c'est pas tant la santé physique, mais la santé mentale.
00:28:14 Donc on voit bien aussi l'impact peut-être de la société
00:28:17 et ses problématiques de santé mentale autour des jeunes.
00:28:19 On en parle beaucoup et c'est très bien.
00:28:22 Et de là aussi,
00:28:23 ce qui peut être intéressant de voir dans cette évolution,
00:28:26 c'est que finalement, la notion de compétition,
00:28:28 peut-être un modèle sportif
00:28:29 qu'on a connu en fonction des générations,
00:28:32 la compétition vient très loin, finalement, dans les réponses.
00:28:35 Il me semble, 7e ou 8e position.
00:28:37 Et ce sport plaisir dont on parlait effectivement dans l'article,
00:28:40 cette raison de santé physique mentale
00:28:42 ou encore de convivialité,
00:28:44 c'est effectivement une tendance forte.
00:28:45 Autre tendance très intéressante,
00:28:47 et peut-être on pourra en discuter
00:28:49 par rapport au rôle de l'Etat
00:28:51 et aussi des fédérations sportives,
00:28:53 on a des jeunes qui pratiquent principalement,
00:28:55 vous l'avez entendu à la vidéo, donc à la salle.
00:28:58 Effectivement, c'est une expression qui revient très souvent.
00:29:00 Donc certes, dans une structure,
00:29:02 mais pour des raisons, effectivement, de santé.
00:29:04 On pratique aussi, ça a été dans les témoignages,
00:29:07 dans des espaces qu'on appelle
00:29:08 des espaces sportifs en dehors de toute structure,
00:29:11 donc de manière auto-organisée, informelle.
00:29:13 Les jeunes parlaient effectivement
00:29:15 d'espaces de musculation, donc le street workout.
00:29:17 Finalement, des espaces un peu à l'image
00:29:19 des city-stades ou des skate-parks,
00:29:21 qui sont des espaces qui permettent aux jeunes, finalement,
00:29:23 de pratiquer de manière très libre ensemble,
00:29:27 même si peut-être ça pourrait être une discussion
00:29:29 et on pourra y revenir sur la différence
00:29:31 entre les filles et les garçons,
00:29:33 qui est assez marquée.
00:29:34 -J'allais dire qu'on l'a très peu abordée.
00:29:35 Peut-être que vous pouvez nous en parler un peu plus.
00:29:36 -Oui, alors, même si...
00:29:40 Je rebondis un peu sur, effectivement, les réponses.
00:29:41 La santé mentale, c'est vraiment une raison prépondérante
00:29:45 pour les filles et les garçons.
00:29:47 Il y a quand même une réalité aussi.
00:29:48 On voit des inégalités entre les filles et les garçons.
00:29:51 Ce que je montre aussi un peu, et certains sociologues le montrent,
00:29:55 dans les espaces sportifs, notamment informels,
00:29:58 donc je disais les city-stades
00:29:59 ou encore les espaces de musculation,
00:30:01 vous avez principalement des garçons qui occupent ces espaces
00:30:04 à hauteur de 90-95 %,
00:30:05 donc il y a un enjeu important en termes d'égalité
00:30:07 entre les filles et les garçons,
00:30:08 alors dans la société, mais par le sport,
00:30:10 pour que, finalement, demain, les filles ne soient plus simplement
00:30:13 reléguées un peu et mises sur le côté,
00:30:16 presque spectatrices et pas réellement actrices
00:30:18 pratiquantes de ce sport,
00:30:20 puisqu'il y avait une réponse qui m'a intéressé,
00:30:22 on en a parlé, effectivement, ensemble,
00:30:24 c'est que les filles aussi ont une tendance à pratiquer seules,
00:30:29 de manière individualiste,
00:30:31 davantage aussi à domicile,
00:30:33 donc on voit bien que la question, aujourd'hui, quand même,
00:30:35 du sexisme,
00:30:36 alors de l'image du corps, mais du sexisme,
00:30:39 et peut-être que vous avez vu un rapport sur le sexisme
00:30:42 dans la société française,
00:30:43 il y a un rapport, il y a 15 jours, il me semble,
00:30:46 au comité de l'éducation,
00:30:47 qui marquait, justement, cette problatique
00:30:50 qui s'est accentuée aujourd'hui, en 2024,
00:30:53 alors pas que chez les jeunes, justement,
00:30:54 dans toutes les générations,
00:30:56 donc on voit bien que ce qui peut aussi être intéressant
00:30:59 à discuter, c'est ce sentiment aussi d'insécurité
00:31:02 que les filles peuvent avoir par rapport à la pratique sportive,
00:31:05 certes, par rapport à l'image du corps,
00:31:06 et parfois pire, par ce qu'on peut appeler
00:31:09 le sexisme un peu ordinaire, voire des violences sexistes,
00:31:13 donc des remarques, entre autres,
00:31:15 et de là, je pense qu'il y a une vraie réflexion aussi à avoir
00:31:17 sur cette idée de comment amener les filles
00:31:20 dans ces espaces sportifs,
00:31:21 pour pratiquer, demain, ensemble,
00:31:23 et pas de manière séparée,
00:31:24 je pense que c'est un enjeu de société fort,
00:31:26 et surtout pour que, certes, elles fassent du sport, les filles,
00:31:29 donc c'est très bien, effectivement,
00:31:30 il y a une augmentation,
00:31:31 on pourrait se dire qu'on s'approche un peu des garçons,
00:31:34 mais pour autant, on voit bien que les filles
00:31:37 pratiquent davantage, encore une fois, à domicile,
00:31:40 c'est très bien, effectivement, les tutos, la technologie,
00:31:42 mais une des raisons aussi, peut-être qu'on pourrait discuter,
00:31:45 c'est ce sentiment d'insécurité des jeunes filles
00:31:48 sur cette idée, peut-être,
00:31:50 d'aller vers des installations sportives,
00:31:51 et ça, je pense que les collectivités territoriales
00:31:54 et décideurs politiques,
00:31:55 lorsqu'il y a une réflexion sur des espaces sportifs
00:31:57 à proposer aux jeunes,
00:31:59 il y a aussi, peut-être, cette question d'égalité,
00:32:01 parfois d'un sentiment d'insécurité à avoir,
00:32:04 pour que, encore une fois, regardons,
00:32:06 alors pas qu'à Paris, mais dans les milieux urbains et ruraux,
00:32:10 il suffit, sans renter dans une sociologie,
00:32:12 de voir qui occupe ces espaces,
00:32:13 donc je pense que c'est vraiment un enjeu fort.
00:32:15 -Pour revenir, justement, sur les différences
00:32:18 entre hommes et femmes vis-à-vis du sport,
00:32:21 je voudrais qu'on revienne aussi sur les paradoxes,
00:32:25 donc ces jeunes femmes qui restent chez elles,
00:32:27 mais qui ont un besoin de sortir,
00:32:28 de se sociabiliser via le sport,
00:32:31 ces jeunes qui disent "Je veux rencontrer du monde,
00:32:34 "c'est mieux pour moi d'aller faire du sport
00:32:36 "que d'aller boire un verre",
00:32:38 mais qui sont aussi ultra-connectés en faisant leur sport,
00:32:40 chacun de leur côté.
00:32:42 Est-ce que vous pouvez nous en dire plus aussi ?
00:32:43 -Oui, alors je pense que vous y avez répondu en partie,
00:32:46 en tout cas, vous avez donné pas mal d'éléments.
00:32:48 C'est des résultats, par rapport à cette enquête,
00:32:50 qui sont très intéressants
00:32:52 par rapport à ces paradoxes, finalement.
00:32:54 On est sur une pratique, effectivement, plus solitaire,
00:32:57 individualiste, à domicile,
00:32:59 donc, au final, loin de ces lieux, espaces de sociabilisation,
00:33:05 donc lorsqu'on va dans un club, une fédération sportive,
00:33:08 mais pour autant, c'est une génération
00:33:10 qui, effectivement, a besoin de se sociabiliser dans la salle,
00:33:13 effectivement, la salle de remise en forme,
00:33:15 mais aussi qui a besoin d'être connectée.
00:33:17 Et là, dans ces formes de sociabilité,
00:33:19 ce qui est intéressant aussi, je pense,
00:33:21 autour de cette génération,
00:33:22 on est, finalement, sur ce paradoxe entre une logique,
00:33:25 peut-être, individualiste, mais, encore une fois,
00:33:27 pas uniquement liée à cette génération
00:33:29 et peut-être notre société dans son ensemble,
00:33:32 mais des jeunes qui ont besoin d'être connectés.
00:33:34 Alors, encore une fois, quand je dis "connectés",
00:33:36 c'est par aussi l'outil.
00:33:38 -Vous l'appelez la génération Strava.
00:33:40 -La génération Strava, c'est, effectivement, cette idée
00:33:44 de pouvoir pratiquer, par rapport à des outils,
00:33:46 d'auto-évaluation, ce qu'on appelle un peu le self-tracking.
00:33:49 Donc peut-être que, effectivement, votre collègue
00:33:52 parlait des fameux runners.
00:33:53 On va, effectivement, pratiquer avec le brassard,
00:33:56 le téléphone, les oreillettes,
00:33:58 où il y a un peu les différentes applications Strava ou autres,
00:34:00 pour ne pas les citer.
00:34:02 Donc, effectivement, il y a une évolution
00:34:04 avec, quand même, aujourd'hui, un tiers, effectivement,
00:34:06 de cette génération qui pratiquent,
00:34:08 alors, soit par l'objet connecté,
00:34:11 effectivement, ces outils un peu d'auto-évaluation,
00:34:13 self-tracking, un peu ces indicateurs de performance
00:34:16 et/ou de santé, mais aussi, par, effectivement,
00:34:19 vous l'avez dit, tu l'as dit, par des tutos,
00:34:21 par des applications,
00:34:23 finalement, en étant relié par des communautés.
00:34:26 Donc les communautés un peu de pratiquants
00:34:27 sur les réseaux sociaux ou par les influenceurs,
00:34:30 c'est aussi, effectivement, un moyen pour ces jeunes,
00:34:33 alors, parfois, de se comparer,
00:34:35 et on pourrait discuter, effectivement,
00:34:36 de cette problématique de confiance d'image, de soi,
00:34:40 mais aussi, c'est aussi une logique un peu motivationnelle,
00:34:43 lorsque vous êtes au sein d'une communauté
00:34:45 et vous cherchez un peu,
00:34:46 c'était une des réponses, à vous challenger,
00:34:49 et pourquoi pas vous dépasser
00:34:50 et sortir un peu de cette flemme ambiante,
00:34:52 mais j'insiste pas que de cette génération.
00:34:55 -Vous parliez de l'estime de soi, la confiance en soi.
00:34:58 Est-ce que vous pouvez aussi revenir, peut-être,
00:35:00 un peu sur les chiffres qui ont été présentés
00:35:02 pour nous en parler un peu plus longuement ?
00:35:05 -Oui, et peut-être en lien avec cette réponse
00:35:09 autour de la santé mentale.
00:35:11 On voit que, finalement,
00:35:12 au-delà des témoignages dans les réponses
00:35:14 et de la santé mentale,
00:35:15 ce qui revient systématiquement,
00:35:16 c'est ce besoin, effectivement, de se défouler,
00:35:20 et peut-être par rapport à différentes contraintes.
00:35:22 Alors, pour les plus jeunes,
00:35:23 contraintes peut-être scolaires, les 18 ans,
00:35:26 et ensuite, sur des étapes de vie,
00:35:27 même si on pourra y revenir,
00:35:29 peut-être des contraintes professionnelles,
00:35:30 et, je dirais aussi,
00:35:32 peut-être un sentiment un peu d'anxiété,
00:35:34 pour, encore une fois, resituer dans le contexte
00:35:36 cette génération qui est née après les années 2000,
00:35:39 qui a connu, certes, la crise sanitaire,
00:35:40 mais aujourd'hui, peut-être une crise climatique.
00:35:42 Je dis aujourd'hui, mais depuis quelques années,
00:35:45 différentes crises sociales, différents conflits.
00:35:48 Donc il y a effectivement ce sentiment d'anxiété,
00:35:50 et le sport a un rôle à jouer, effectivement,
00:35:52 dans leur quotidien.
00:35:54 Pour autant, si on nuance un peu
00:35:55 par rapport à cette question de la confiance en soi,
00:35:59 ça révèle peut-être une chose,
00:36:00 c'est qu'il y a nécessairement, peut-être,
00:36:03 un enjeu d'éducation,
00:36:06 et peut-être aussi une réflexion
00:36:07 pour que ces jeunes, par l'outil connecté, notamment,
00:36:11 ne soient pas systématiquement, finalement,
00:36:12 dans une société un peu de l'image et de la comparaison,
00:36:15 puisque la comparaison, on parlait, effectivement,
00:36:17 du corps, effectivement, à l'approche de l'été,
00:36:21 c'est mermaudit, mais on est aussi, effectivement,
00:36:24 lors des réseaux sociaux, des influenceurs,
00:36:26 sur, je vous parlais de sexisme, aussi un sexisme ordinaire,
00:36:29 lorsque, effectivement, vous regardez un peu les influenceurs,
00:36:32 principalement autour de la musculation,
00:36:33 avec une mise en scène, quand même, des corps
00:36:36 très différentes, disons-le, entre les filles et les garçons.
00:36:39 Et j'ai envie de dire, mais ça, c'est plus un jugement de ma part,
00:36:41 encore en 2024.
00:36:43 Donc à travers ces sociétés de l'image,
00:36:45 il y a aussi, peut-être, et dans cet enjeu d'éducation,
00:36:49 une enjeu d'éducation au numérique,
00:36:51 puisqu'on parle beaucoup, effectivement, aujourd'hui
00:36:52 des fake news, à l'heure des réseaux sociaux,
00:36:56 parlant de ces problématiques, mais c'est le même sujet,
00:36:58 la même question dans le sport.
00:36:59 Comment éduquer, effectivement, les jeunes
00:37:02 à ce que, demain, ils soient en capacité, finalement,
00:37:04 peut-être, de suivre des influenceurs
00:37:07 ou des enseignants-entraîneurs, on pourrait en discuter,
00:37:10 mais le faire de manière, peut-être, un peu critique, lucide,
00:37:14 lorsque, effectivement, vous voyez, disons-le, aussi,
00:37:17 une mise en scène de certains corps,
00:37:19 des filtres aussi, des filtres,
00:37:22 qui sont, peut-être, très loin des canons de beauté
00:37:25 et qui révèlent, finalement, une société un peu dictée
00:37:28 par, effectivement, des normes encore corporelles.
00:37:31 -Vous parlez d'éducation.
00:37:33 Alors, je pense que, là, les médias ont aussi leur rôle,
00:37:35 mais je voudrais, pour cette troisième question,
00:37:38 revenir avec vous sur cette campagne
00:37:41 qui a été bougée 30 minutes par jour,
00:37:44 qui, en janvier, en tout cas, apparemment,
00:37:46 n'avait pas encore atteint tous les 18-30 ans.
00:37:49 Qu'est-ce que ça vous inspire ?
00:37:51 -Oui. Alors, je vous avoue avoir été très surpris,
00:37:53 mais, déjà, remets-toi, effectivement, en contexte.
00:37:57 Début de l'année 2024, effectivement,
00:37:59 le président Emmanuel Macron a décrété,
00:38:01 donc, cette année 2024, "grande cause nationale",
00:38:04 mais pas autour du sport, précisément,
00:38:07 autour de la promotion de l'activité physique et sportive.
00:38:09 Donc, principalement, par rapport à un enjeu sanitaire
00:38:12 et de lutte contre la sédentarité,
00:38:14 avec cette idée,
00:38:15 dans les différentes campagnes de communication ministérielles,
00:38:17 de mettre davantage le sport dans le quotidien
00:38:20 de tout un chacun, la jeunesse,
00:38:21 mais pas que, à l'ensemble de la population,
00:38:23 puisque l'enjeu, et on en parlera peut-être davantage
00:38:26 avec les autres intervenants,
00:38:28 ensuite, autour des Jeux olympiques et Paralympiques,
00:38:30 il y a un enjeu fort autour de l'héritage,
00:38:32 ce qu'on appelle l'héritage immatériel.
00:38:35 C'est cette idée qu'après un grand événement,
00:38:37 comme les Jeux de Paris,
00:38:39 une population, donc la population française,
00:38:41 puisse peut-être davantage pratiquer
00:38:43 une activité physique et sportive
00:38:45 et donc mettre ce sport dans le quotidien
00:38:47 et pas, effectivement,
00:38:49 même si le temps n'est pas super, quand même,
00:38:51 sur Paris en ce moment,
00:38:53 le mettre un peu au second plan.
00:38:55 Ca, c'est l'ambition.
00:38:58 Je pense qu'il y a une communication assez forte
00:39:01 qui a été faite,
00:39:02 alors, certes, à l'école,
00:39:04 par rapport au sport à l'école,
00:39:05 avec des dispositifs autour de cette idée
00:39:07 de mettre 30 minutes d'activité physique quotidienne à l'école
00:39:10 et aussi des expérimentations
00:39:12 avec l'idée de mettre plus de sport,
00:39:14 et j'insiste, plus de sport,
00:39:15 mais pas forcément 2 PS à l'école.
00:39:17 Pour autant, effectivement, j'ai été assez surpris,
00:39:20 puisque très peu,
00:39:23 effectivement, en tout cas pas la majorité,
00:39:26 ont connaissance de cette grande cause nationale.
00:39:29 Ca veut peut-être dire,
00:39:30 alors c'est une discussion qu'on peut avoir,
00:39:32 c'est que les jeunes,
00:39:33 c'est déjà une diversité de jeunes.
00:39:35 Donc, pour l'instant,
00:39:36 et peut-être qu'on a parlé davantage de grandes tendances,
00:39:39 mais pas nécessairement de leur,
00:39:41 j'irais le caractère un peu cosmopolite,
00:39:43 et il y a aussi des réalités sociales.
00:39:44 Vous l'avez dit, effectivement, sur la fin,
00:39:46 c'est que, de votre intervention,
00:39:47 c'est qu'au final, ces jeunes aussi
00:39:51 ont peut-être comme tout un chacun des contraintes,
00:39:53 alors scolaires, familiales, éventuellement,
00:39:57 ont une problématique d'accessibilité
00:39:59 et aussi de coût de cette offre sportive,
00:40:01 et justement, par rapport au lycée,
00:40:03 où finalement la scolarité obligatoire d'un élève en France,
00:40:05 donc jusqu'à 18 ans,
00:40:07 vous bénéficiez, entre guillemets,
00:40:09 de 2 heures de PS encore obligatoires.
00:40:11 Arrivé, alors ensuite, à 18 ans,
00:40:13 alors soit l'insertion professionnelle,
00:40:15 soit l'université ou autre,
00:40:18 vous ne bénéficiez plus nécessairement,
00:40:20 effectivement, d'une pratique sportive régulière
00:40:23 et surtout, je dirais, gratuite.
00:40:25 En tout cas, c'est le rôle de l'Etat de ce cadre-là.
00:40:28 Donc déjà, pour moi, il y a un 1er point de réflexion,
00:40:30 de discussion, c'est comment peut-être,
00:40:32 dans cette 1re étape de vie,
00:40:33 réfléchir à la place du sport,
00:40:35 mais sur 2 choses, effectivement.
00:40:39 A l'université ou dans les grandes écoles,
00:40:40 dans ce moment où, finalement, il y a un décrochage important
00:40:43 de la pratique sportive des jeunes,
00:40:44 donc autour de 18 ans, les tendances l'ont montré.
00:40:48 Et ensuite, 2e étape de vie importante,
00:40:51 c'est l'entrée dans le marché du travail,
00:40:53 l'insertion professionnelle.
00:40:54 Donc, nécessairement, aujourd'hui,
00:40:55 vous avez parlé de cette ligne de CV
00:40:57 où, finalement, très peu précise une passion
00:41:01 pour un sport ou autre.
00:41:02 Pour moi, ça montre 2 choses.
00:41:03 Ca montre déjà, effectivement,
00:41:04 la place du sport aujourd'hui en milieu professionnel.
00:41:07 Et pour autant, effectivement, cette grande cause nationale
00:41:10 et cette communication
00:41:12 cherchent, justement, à modifier la place du sport
00:41:16 dans les entreprises en milieu professionnel.
00:41:18 Donc il y a différentes expérimentations,
00:41:19 mais je ne vais pas développer de ce point de vue-là.
00:41:23 Et ensuite, peut-être, ça montre aussi la culture sportive.
00:41:27 Très souvent, on pose la question
00:41:29 "Est-ce que la France est un pays de sport ?"
00:41:31 Donc je ne vais pas spoiler,
00:41:33 parce que je crois que c'est une question
00:41:34 pour certains étudiants et étudiantes,
00:41:36 mais simplement, ça montre la place de la culture sportive
00:41:39 lorsque, déjà, effectivement, vous parlez de ce CV,
00:41:42 on le relègue tout en bas,
00:41:44 alors qu'à l'école, au collège et au lycée,
00:41:49 justement, l'apprentissage par le sport et par le corps
00:41:52 développe différentes compétences.
00:41:53 Et on parlait, je reviens, justement,
00:41:55 peut-être la boucle est bouclée, sur la confiance en soi.
00:41:58 Et là, vous avez quand même un enseignement obligatoire,
00:42:01 les enseignements d'EPS qui, certes,
00:42:04 effectivement, répondent à un enjeu de santé
00:42:06 sur une mise en mouvement des corps,
00:42:08 parce qu'il y a, effectivement, une urgence sanitaire
00:42:10 sur la sénontarité des jeunes,
00:42:13 mais aussi, peut-être, donne un peu les jalons,
00:42:17 permettent d'apprendre par son corps
00:42:18 pour que, demain, cette jeune fille, ce jeune garçon,
00:42:21 ne cherche pas systématiquement à se comparer
00:42:23 sur des réseaux sociaux, par des applications,
00:42:25 alors ce travail ou autre,
00:42:27 mais soit aussi conscient, effectivement,
00:42:28 de l'intérêt sur sa santé physique et mentale.
00:42:31 Et peut-être, aussi, c'est un enjeu fort,
00:42:34 qu'elle puisse être un peu plus autonome,
00:42:35 c'est-à-dire, soit dans la possibilité ou la capacité
00:42:39 de ne pas systématiquement payer, peut-être, une structure
00:42:42 lorsqu'on n'a pas, on ne peut pas,
00:42:44 et c'est une réalité, en bénéficier,
00:42:45 et que l'on puisse, demain, peut-être, pratiquer seul,
00:42:49 alors en running, cross-fitness, sur ces différents espaces.
00:42:53 -Merci beaucoup, Guillaume.
00:42:54 On ne va pas aller trop loin,
00:42:56 parce que je pense que Julien va beaucoup aborder ce thème.
00:42:59 Je voulais juste savoir si, dans la salle,
00:43:01 vous auriez des questions pour Eleonore ou Guillaume ?
00:43:03 -Attendez, j'arrive.
00:43:04 Je trouvais ça intéressant, le fait que la compétition
00:43:17 soit très, très en-dessous de ce qu'on imagine, en fait.
00:43:21 Et je voulais savoir quelle était la raison,
00:43:25 et, effectivement, si ce n'était pas une raison
00:43:27 pour laquelle on faisait du sport
00:43:28 et que c'était bon pour la santé mentale,
00:43:30 parce que la compétition est quand même enseignée
00:43:33 dans toutes les autres sphères de la vie des jeunes.
00:43:37 Donc là, c'est reposant, en fait, à la limite de faire du sport.
00:43:41 -Merci, déjà, pour cette question,
00:43:43 parce qu'effectivement, c'est un point très important.
00:43:45 Alors c'est une tendance pas nécessairement récente.
00:43:49 C'est vraiment depuis plus d'une dizaine d'années,
00:43:52 cette idée que, progressivement, ce sport-plaisir,
00:43:55 la santé physique, en tout cas physique,
00:43:56 mais aujourd'hui mentale,
00:43:58 a pris le pas, effectivement, sur la logique de compétition.
00:44:01 Ca questionne ou ça montre 2 choses.
00:44:03 Déjà, effectivement, ça met au défi
00:44:06 les structures sportives, notamment les fédérations sportives,
00:44:09 par rapport à cette fidélisation du public,
00:44:11 puisqu'aujourd'hui, effectivement, vous êtes face à une génération
00:44:13 qui, peut-être, va s'inscrire dans un club,
00:44:15 une association sportive,
00:44:17 mais pas principalement, en tout cas exclusivement,
00:44:19 pour des raisons de compétition.
00:44:21 Donc ça demande, et c'est le cas de plusieurs fédérations sportives,
00:44:24 de diversifier l'offre, l'offre sportive,
00:44:26 dans les manières de pratiquer.
00:44:28 Donc aujourd'hui, dans une fédération,
00:44:29 vous avez, certes, peut-être la compétition,
00:44:31 éventuellement, l'accès à la haute performance,
00:44:34 mais vous avez aussi, justement, le sport santé,
00:44:35 le sport loisir, le sport inclusif,
00:44:38 et, finalement, différentes manières
00:44:41 de s'engager dans le sport.
00:44:43 Donc ça, c'est un 1er point, effectivement, sur ce défi.
00:44:46 Pourquoi, maintenant ?
00:44:47 Plusieurs raisons, peut-être,
00:44:49 et ce paradoxe, il est intéressant, peut-être,
00:44:51 par rapport à cette société ou ce culte de la performance,
00:44:54 qui, là, encore une fois, ne date peut-être pas d'aujourd'hui.
00:44:56 On est aussi face à une génération
00:44:58 qui est dans une construction identitaire,
00:45:00 donc va rechercher, plutôt, effectivement, le plaisir,
00:45:03 la dimension très hedoniste.
00:45:05 Dans l'article, je disais, c'est une génération un peu...
00:45:08 Pas que cette génération, qui pratique le sport,
00:45:10 voire qui consomme le sport en mode Netflix.
00:45:13 Donc dans cette idée, finalement,
00:45:14 qu'ils sont très vite sur du zapping,
00:45:16 zapping sportif.
00:45:17 Donc ils vont s'inscrire, alors, à la salle ou non,
00:45:19 et très vite, lorsque, effectivement,
00:45:21 il n'y a plus ce goût pour la pratique sportive,
00:45:22 ils vont arrêter, abandonner.
00:45:24 Mais ils ne vont pas nécessairement
00:45:25 arrêter de faire du sport.
00:45:26 Ils vont ensuite pratiquer d'autres sports.
00:45:28 Donc une 2e tendance forte, au-delà de ce zapping sportif,
00:45:31 c'est la multipratique.
00:45:33 Toutes les enquêtes sur l'économie du sport le montrent.
00:45:36 Effectivement, aujourd'hui, globalement, un jeune,
00:45:38 dans cette génération, va pratiquer, en moyenne,
00:45:40 2,3, 2,5 pratiques sportives.
00:45:42 C'est-à-dire qu'il va...
00:45:44 Et le témoignage était assez intéressant.
00:45:45 Il va s'inscrire à la salle,
00:45:46 et après, à côté, il va faire, effectivement, du basket,
00:45:48 de la danse ou autre.
00:45:50 Donc on n'est plus sur, peut-être, je ne sais pas,
00:45:53 d'autres générations, la mienne ou autre,
00:45:55 où on s'inscrivait dans un club, effectivement,
00:45:56 pratiquait une seule activité sportive sur plusieurs années.
00:46:00 Donc il y avait une forme de fidélisation,
00:46:02 éventuellement, par rapport à une logique de compétition.
00:46:06 Et là, effectivement, il y a un point de bascule
00:46:09 assez intéressant qui questionne nécessairement,
00:46:12 encore une fois, les acteurs du sport,
00:46:14 les fédérations et le modèle associatif,
00:46:17 dans cette idée, peut-être, de répondre
00:46:18 à cette diversification de l'offre,
00:46:20 puisque, autre tendance très intéressante,
00:46:23 c'est que, les résultats l'ont montré,
00:46:25 les jeunes sont aussi à la recherche d'une flexibilité.
00:46:29 C'est-à-dire que, par rapport à des contraintes scolaires,
00:46:32 donc au lycée, et ensuite, contraintes professionnelles,
00:46:35 ils ont besoin, un peu comme la salle de remise en forme,
00:46:37 c'est peut-être aussi pour cela que ça fonctionne bien,
00:46:39 en ce moment, ils ont besoin de trouver des créneaux,
00:46:41 effectivement, très rapides,
00:46:44 une forme d'ubérisation, finalement, du sport,
00:46:46 pour répondre à leurs demandes.
00:46:48 Donc en cela, c'est intéressant,
00:46:49 mais ça questionne, effectivement, les structures sportives
00:46:52 qui n'ont pas forcément la possibilité de donner accès,
00:46:55 effectivement, à des créneaux d'entraînement
00:46:58 ou, en tout cas, d'initiation sportive,
00:47:00 en dehors, comme vous le savez, du week-end,
00:47:02 du mercredi après-midi, et éventuellement, la fin de journée.
00:47:05 Donc là, on a quand même, effectivement,
00:47:06 une question assez intéressante.
00:47:09 Et après, permettez-moi juste de répondre
00:47:10 sur le 2e point, sur le cul de la performance.
00:47:12 Il y a, effectivement, mais peut-être les jeunes,
00:47:15 mais toute une société assez paradoxale,
00:47:19 effectivement, vous voyez, une pratique solo, un peu seule,
00:47:24 mais pour autant, un besoin d'être ensemble,
00:47:26 un besoin d'être connecté,
00:47:29 donc de se sociabiliser,
00:47:30 parce que ce qui revient dans les chiffres,
00:47:31 c'est qu'encore une fois, le sport, ça reste toujours...
00:47:34 La salle de remise en forme, ça reste toujours l'espace
00:47:36 de rencontre chez les jeunes.
00:47:39 Et ça, effectivement, il ne faut pas l'oublier.
00:47:41 C'est pour ça que là aussi, les structures sportives
00:47:43 ont un rôle assez important en termes de socialisation.
00:47:46 Et je vous parlais des filles et des garçons,
00:47:47 surtout peut-être une socialisation,
00:47:48 peut-être un peu plus mixte ensemble.
00:47:50 Ca, c'est un enjeu de société,
00:47:51 pour la société française, mais pas que.
00:47:53 Et donc, dans ce paradoxe,
00:47:55 effectivement, la culture de la performance,
00:47:58 tout dépend de la notion de performance.
00:48:00 Si on est sur une valance économique,
00:48:02 effectivement, on pourrait l'associer
00:48:03 à une logique de comparaison, de dépassement de soi,
00:48:06 mais la performance chez ces jeunes,
00:48:08 c'est aussi ce challenge.
00:48:09 C'est un dépassement par rapport à soi,
00:48:11 plus personnalisé, effectivement,
00:48:13 et voilà pourquoi une des explications,
00:48:15 une des raisons de la pratique d'entretien
00:48:18 prend plus d'importance.
00:48:19 Il n'y a pas que la dimension esthétique dont on parlait,
00:48:22 il y a aussi l'idée de se challenger,
00:48:24 alors par l'outil connecté ou non.
00:48:26 Donc, encore une fois, la performance,
00:48:27 c'est pas toujours se comparer à l'autre,
00:48:29 se dépasser par rapport à une logique, peut-être,
00:48:31 ensuite, dans le travail logique,
00:48:33 aussi parfois plus économique.
00:48:35 Non, c'est aussi par rapport à soi-même,
00:48:37 ce terme un peu, se challenger,
00:48:39 je crois que ça me parle assez bien,
00:48:40 et ça parle assez bien à ces jeunes
00:48:42 par rapport à leur pratique.
00:48:44 -Mais...
00:48:45 -Oui.
00:48:55 Alors, là aussi, c'est très intéressant,
00:48:59 ce que vous précisez là,
00:49:01 puisqu'on parle d'héritage.
00:49:03 Je regarde Marie Barzac qui interviendra certainement
00:49:07 davantage que moi sur cet aspect.
00:49:10 Mais justement, je vais juste parler
00:49:12 de la notion d'héritage par rapport aux parents.
00:49:14 Effectivement, en sociologie,
00:49:16 encore aujourd'hui, en 2024,
00:49:19 l'héritage culturel et ces transmissions du sport
00:49:23 se fait encore par le père, majoritairement.
00:49:25 Donc on est encore sur, finalement,
00:49:27 une socialisation très ségmentée, séparée,
00:49:30 avec des garçons et surtout des parents,
00:49:32 et principalement le père qui va amener, finalement,
00:49:35 le garçon à faire des activités compétitives de performance,
00:49:39 du football, judo, sport de combat, sport co.
00:49:42 Et ensuite, des filles encore davantage,
00:49:45 peut-être, enfermées dans cet imaginaire du féminin,
00:49:50 ces stéréotypes, donc l'adolescence à gymnastique.
00:49:53 Je ne dis pas qu'il s'agit peut-être
00:49:54 d'avoir une forme d'égalité,
00:49:56 mais il y a un enjeu là aussi, peut-être,
00:49:57 sur la place de la femme et l'héritage culturel
00:50:00 par les femmes.
00:50:03 Maintenant, il y a aussi une réalité.
00:50:05 Je vous parlais du rapport sur le sexisme.
00:50:06 C'est que sur la question de la place de la femme
00:50:09 dans la société française,
00:50:10 il y a des évolutions significatives.
00:50:12 Mais pour autant, lorsque, aujourd'hui,
00:50:13 vous êtes dans une famille monoparentale
00:50:15 et vous avez, effectivement, la charge de vos enfants,
00:50:18 ce qu'on appelle un peu les urgences du quotidien
00:50:21 font que, dans les urgences du quotidien
00:50:24 et au-delà de la dimension économique,
00:50:26 ce sont des raisons qui font que le sport passe,
00:50:28 effectivement, en 2e, voire en dernier.
00:50:30 Et de là, le slogan autour d'une campagne de communication
00:50:34 autour de 30 minutes ne va pas bouleverser
00:50:37 ou modifier votre réalité sociale.
00:50:39 C'est pas parce qu'effectivement, ça a été démontré,
00:50:41 ce qu'on appelle le "nudge marketing",
00:50:42 le manger, bouger, bouger 30 minutes.
00:50:44 C'est important, je répète,
00:50:46 parce que ça permet, effectivement, de mettre l'accent,
00:50:48 de créer une dynamique autour de la place du sport
00:50:49 dans la société française.
00:50:50 Mais pour autant, pour certains jeunes
00:50:52 qui en sont éloignés, qui n'ont pas forcément accès,
00:50:56 qui n'ont pas toujours l'appétence
00:50:57 et/ou le pèrent et/ou la mèrent
00:50:59 pour transmettre, effectivement, cette culture,
00:51:01 ça ne va pas modifier les habitudes.
00:51:04 Voilà en quoi ça peut être intéressant.
00:51:05 Ca sera peut-être des papiers à venir pour 20 minutes
00:51:07 sur l'héritage et la prêche aux Jeux olympiques.
00:51:10 -Merci pour les sujets, Guillaume.
00:51:13 Euh...
00:51:14 On a une dernière question.
00:51:15 Est-ce qu'on a le temps, Katia ?
00:51:17 Je suis désolée, mais on revient vers vous
00:51:20 à la fin de la conférence, sans problème.
00:51:23 On va passer à la 2e partie,
00:51:27 notre 2e grande partie, justement,
00:51:28 les jeunes et les Jeux olympiques.
00:51:30 Merci, Ronan.
00:51:31 (Applaudissements)
00:51:33 Tu es l'ambianceur.
00:51:35 Et c'est à toi de jouer.
00:51:38 -Bonjour à tous.
00:51:42 Du coup, je vais vous présenter avec Eleonore
00:51:44 cette 2e partie sur les 18-30 ans et les JO.
00:51:47 Donc dans cette 2e mi-temps, on a voulu comprendre, en fait,
00:51:51 pourquoi pour 51 % des jeunes,
00:51:54 les JO ont un impact positif sur la société,
00:51:56 alors que pour 86 % d'entre eux,
00:51:59 le sport a un impact positif sur cette dernière.
00:52:03 Pour ce faire, on a...
00:52:04 Enfin, cette restitution va être faite en 2 parties.
00:52:08 La 1re, pour connaître, justement,
00:52:11 savoir si nos jeunes sont des amateurs
00:52:13 ou des champions olympiques des JO.
00:52:15 Et la 2e partie, pour justement connaître l'impact
00:52:19 et le ressenti qu'auront, comme on disait tout à l'heure,
00:52:22 l'héritage des JO sur le changement de la société
00:52:25 à long terme.
00:52:27 Donc pour cette cérémonie d'ouverture,
00:52:29 on peut voir qu'il y a un intérêt grandissant pour les JO
00:52:31 au fur et à mesure où on approche de la compétition,
00:52:34 puisqu'en décembre, ils étaient uniquement 42 % à nous dire
00:52:38 que cet événement allait les intéresser.
00:52:40 Et aujourd'hui, donc en février,
00:52:41 ils sont plus de la moitié à 65 %.
00:52:44 Donc justement, on a voulu aussi savoir
00:52:47 où est-ce qu'ils seraient pendant les JO
00:52:49 et si les JO, selon eux, allaient avoir un impact
00:52:52 sur leur vie quotidienne.
00:52:53 Donc c'est assez mitigé.
00:52:55 Ils sont 47 % à nous dire que ma vie quotidienne
00:52:58 sera identique à ce qu'elle est hors JO.
00:53:00 Et ça, ça s'explique parce que 2 teams s'affrontent.
00:53:03 La team de ceux qui seront chill en vacances
00:53:06 pendant l'événement ou pendant presque tout l'événement,
00:53:09 et la team de trimmers qui, eux, bosseront pendant les JO
00:53:14 et qui pensent aussi dans cette team-là
00:53:16 être impactés par cet événement.
00:53:18 Et on va le voir juste après
00:53:19 sur quel point ils seraient impactés.
00:53:22 Et on a enfin une petite minorité de jeunes
00:53:25 qui, eux, veulent que leur vie ne soit pas identique,
00:53:28 puisqu'ils vont travailler comme bénévoles pour les JO.
00:53:32 Donc comme je le disais, pour une partie de ceux
00:53:34 qui seront sur Paris ou en France,
00:53:37 on pense que leur impact sera notamment dû au fait
00:53:41 de leurs doutes concernant la préparation de Paris
00:53:44 et la France à ces Jeux, notamment sur 3 points,
00:53:47 en termes de transport, en termes de sécurité
00:53:51 et aussi en termes d'accueil des spectateurs.
00:53:54 Mais ça n'empêche que ça reste des fervents supporters,
00:53:57 puisque pendant l'événement, ils nous disent pratiquement tous,
00:54:02 donc à 70 %, qu'ils suivront les JO cet été.
00:54:06 Dans ces 67 %, on voit notamment qu'il y a vraiment 44 %
00:54:11 qui suivront la compétition de manière assidue,
00:54:14 avec certaines disciplines qui les intéressent,
00:54:18 mais aussi toutes les disciplines.
00:54:20 Et justement, en termes de disciplines,
00:54:22 on a voulu voir quelles allaient être les disciplines
00:54:25 qui sortaient un peu du lot et celles qui allaient intéresser le plus.
00:54:29 Et comme vous pouvez le voir, c'est assez disparate,
00:54:33 puisqu'on voit que, OK, les sports de ballon sont en 1er plan,
00:54:37 mais ils sont très challengés par les sports de combat.
00:54:41 Mais ce qui est surtout intéressant à notifier ici,
00:54:43 c'est les nouvelles disciplines pour lesquelles il y a un intérêt grandissant.
00:54:47 Donc ce qu'on appelle "nouvelle discipline",
00:54:49 ça va être tout ce qui va être skate, breaking.
00:54:53 Et on voit que c'est des sports urbains
00:54:55 qui viennent plus intéresser les jeunes.
00:54:59 Comment ils vont suivre, justement, ces disciplines ?
00:55:04 Alors, dans ces supporters, on a des ultras,
00:55:07 puisqu'ils vont le suivre sur le terrain.
00:55:09 Pour 38 % d'entre eux, il y a des chanceux
00:55:12 qui ont réussi à obtenir des billets,
00:55:14 et on a d'autres qui sont pleins d'espoir
00:55:15 et qui n'espèrent pas en obtenir.
00:55:18 Et pour ceux qui n'ont malheureusement pas réussi
00:55:21 à pouvoir être spectateur,
00:55:23 eh bien, ils sont quand même 24 % à suivre les JO dans Paris,
00:55:26 pour profiter de l'émulation parisienne
00:55:30 avec les fan zones ou encore dans des bars.
00:55:33 Quant aux autres, ils vont surtout regarder les JO
00:55:37 tranquillement dans leur canapé à la télé,
00:55:40 avec des émissions dédiées.
00:55:41 Effectivement, on peut penser,
00:55:43 et c'est vrai que les jeunes regardent moins la télévision,
00:55:46 mais sur ce genre d'événements, ils privilégient ce média classique.
00:55:50 Ensuite, viennent les réseaux sociaux.
00:55:52 Et ce qu'on a voulu aussi démontrer, et ce qui est intéressant,
00:55:55 c'est que concernant les autres médias,
00:55:58 ils vont plus suivre la compétition via des médias généralistes,
00:56:02 comme "20 minutes", plutôt que des médias spécialisés.
00:56:05 Et ça s'explique notamment de par les sujets, en fait,
00:56:08 qui vont les intéresser.
00:56:09 Effectivement, on peut le voir sur le podium
00:56:12 des sujets qui les intéressent.
00:56:14 Donc le sport, évidemment, en 1re position avec 68 %,
00:56:18 mais on a en 2e position tout ce qui va être autour du show.
00:56:22 Donc ce qu'on appelle show, ça va être le spectacle,
00:56:25 la cérémonie d'ouverture, l'arrivée de la flamme, son suivi,
00:56:29 et aussi les à-côtés, où là, on va être plus sur,
00:56:31 justement, l'ambiance à Paris, les retombées,
00:56:34 et aussi tout ce qui est un peu potin avec les ratés, etc.
00:56:37 On aime bien un peu, des fois, se moquer des gens, on le sait.
00:56:40 Donc voilà.
00:56:41 Et enfin, arriveront en dernière position les sportifs,
00:56:44 avec les portraits olympiques et paralympiques,
00:56:48 mais on a quand même voulu connaître, justement,
00:56:51 ce qu'ils admiraient chez ces athlètes de haut niveau.
00:56:54 Et ce qui ressort le plus, c'est leur résilience,
00:56:58 puisque pour 42 % d'entre eux,
00:57:00 ce qu'ils admirent, c'est leur persévérance
00:57:02 malgré les échecs.
00:57:03 Et justement, ça fait écho à notre dernière conférence
00:57:05 sur la réussite,
00:57:07 où ce qu'on pouvait notifier,
00:57:09 c'est que pour eux, la réussite va de pair avec les échecs.
00:57:12 Donc si on veut, en fait, mettre en avant des contenus d'athlètes,
00:57:17 il vaut mieux privilégier des contenus authentiques
00:57:20 et des contenus qui mettent plus en avant aussi
00:57:22 les capacités, par exemple, mentales que physiques,
00:57:25 puisqu'on le voit, ils sont 37 % à être admiratifs
00:57:29 de leur assiduité à l'entraînement,
00:57:31 et uniquement 13 % à admirer les muscles
00:57:35 et les physiques de Golgothe.
00:57:37 Et du coup, pour finir, on s'est aussi intéressés,
00:57:41 donc de manière générale, sur quel genre de sujet
00:57:45 ils étaient plus sensibles concernant les communications de marque.
00:57:48 Donc encore une fois, on voit qu'il n'y a pas un message miracle,
00:57:51 sinon je pense que vous seriez pas là.
00:57:54 Mais du coup, il y a quand même 3 points qui ressortent.
00:57:58 Ceux, donc les messages qui vont jouer collectif,
00:58:02 réussir ensemble, les jeux, mais pas seulement.
00:58:05 Les messages un peu "Cocorico, made in France",
00:58:08 donc qui soutiennent la France et ses athlètes.
00:58:11 Et enfin, les messages inclusifs,
00:58:14 mais que ce soit autour du handicap ou encore une fois,
00:58:17 l'égalité des sexes, qui, comme on l'a vu,
00:58:19 est important dans le sport, dans cet univers.
00:58:23 Et je vous laisse regarder cette vidéo
00:58:25 réalisée par les journalistes de 20 minutes
00:58:27 sur justement les jeunes et les JO,
00:58:30 et savoir ce qu'ils en pensent,
00:58:32 et ce qui me permettra de faire une belle passe-dé
00:58:33 à Eleonore pour la suite.
00:58:36 Et j'espère que ça va fonctionner aussi.
00:58:39 -Les Jeux olympiques, tu kiffes ?
00:58:41 -Oui, c'est quelque chose qui m'intéresse,
00:58:43 dans le sens où c'est un événement qu'on ne rate jamais.
00:58:44 Il y a des disciplines qu'on regarde plus pendant les JO
00:58:47 qu'habituellement.
00:58:49 Et là, le fait que ce soit à Paris, c'est encore un plus.
00:58:51 -Moi, j'aime bien. J'aime bien le côté "tous les pays",
00:58:54 le fait de juste se retrouver autour d'un sujet
00:58:57 que tout le monde aime.
00:58:59 -Non, pas du tout.
00:59:01 Alors là...
00:59:02 -Ce que je tiens, c'est que ça va me compliquer la vie,
00:59:03 que je prévois de me barrer de Paris à cause des JO.
00:59:06 -Franchement, les JO, j'en ai rien à faire,
00:59:08 mais j'aime trop le sport en général, donc let's go.
00:59:10 -Des souvenirs ou des moments emblématiques ?
00:59:13 -Moi, j'ai joué au Tokyo.
00:59:15 J'avais regardé, c'était trop bien.
00:59:17 Là, c'était mon ouverture, je regardais le volleyball un peu aussi.
00:59:20 C'était un bon souvenir.
00:59:21 -Là, tout de suite, je me rappelle du frère de Laure Manodou,
00:59:25 Florent Manodou, qui, lui, il avait gagné la médaille d'or
00:59:29 aux Jeux olympiques avant d'être champion de France,
00:59:31 d'être champion d'Europe et d'être champion du monde.
00:59:33 En vrai, c'était un truc de fou parce qu'il n'y avait que des assassins,
00:59:37 en fait, qui étaient en face de lui.
00:59:38 Il n'y avait que des mecs qui avaient soit gagné la médaille d'or aux Jeux olympiques
00:59:40 ou qui étaient déjà médaillés olympiques
00:59:42 ou qui avaient déjà gagné des médailles aux championnats du monde.
00:59:45 Et lui, il arrive sans avoir gagné de médailles aux championnats du monde,
00:59:47 sans avoir gagné de médailles même en France ou en Europe,
00:59:50 et lui, il va directement, il tape tout le monde.
00:59:52 -C'est quelle valeur pour toi, les Jeux olympiques ?
00:59:55 -C'est le côté...
00:59:56 Ouais, il y a le dépassement de soi, qui est toujours présent au cœur du sport.
00:59:58 -Ouais, un peu la paix, le côté...
01:00:01 On met un peu nos différents côtés et on se retrouve pour faire ce qu'on aime, en fait.
01:00:06 Et ça, je trouve ça assez important.
01:00:08 Et surtout, dans le monde où on est aujourd'hui,
01:00:10 je trouve que c'est une valeur qui est à défendre.
01:00:13 -On ne va pas parler d'assassins, promis.
01:00:24 On leur a demandé ce qu'étaient les valeurs pour eux de l'olympisme,
01:00:28 ce qu'ils mettaient derrière.
01:00:30 Alors, globalement, c'est assez positif
01:00:32 et c'est un petit peu en décalage par rapport aux vraies valeurs
01:00:36 qui sont excellence, respect, mais qu'on retrouve, et amitié.
01:00:40 Globalement, c'est des valeurs très positives.
01:00:42 On le voit, liberté, joie, cool, volonté, victoire.
01:00:46 Mais on a aussi... Et puis dépassement, bien sûr.
01:00:48 Mais on voit aussi que l'argent, le fric, ressort un peu,
01:00:53 ressort un peu et que ça bloque un peu de ce côté-là.
01:00:57 Je vais y revenir ensuite,
01:00:58 parce que c'est quelque chose qu'on peut pas mettre sous le tapis.
01:01:00 C'est certain, ça existe, c'est un petit blocage.
01:01:04 Mais il y a d'autres choses positives quand même.
01:01:05 Quand ils pensent au JO, et comme on a pu l'entendre,
01:01:09 notamment le fait que pour eux,
01:01:11 c'est un événement qui est fédérateur
01:01:14 et qui réunit des catégories de populations
01:01:18 qui s'entendent pas toujours très bien,
01:01:19 les boomers et la genzy, les footballeurs et les geeks,
01:01:23 et puis plus globalement, l'ensemble des Français.
01:01:26 62 % nous disent que ça rassemble plutôt les Français
01:01:30 que ça ne les divise.
01:01:31 C'était ça, l'autre option.
01:01:33 Donc globalement, un événement qui fédère, qui réunit,
01:01:36 mais aussi un événement qui va un peu au-delà.
01:01:41 Alors c'est pas forcément des chiffres très élevés,
01:01:43 mais c'est intéressant quand même,
01:01:44 parce qu'on a Paris 2024 qui insiste vraiment
01:01:47 sur la parité de cet événement,
01:01:50 avec, sur les quelques 10 000 athlètes,
01:01:52 une parité qui serait strictement parfaite entre hommes et femmes.
01:01:56 Donc une volonté d'insister sur l'égalité femmes-hommes.
01:02:00 Et on a 47 % des jeunes, en tout cas,
01:02:02 qui voient un signal à cet égard et qui nous disent
01:02:05 "Oui, les JO de Paris 2024 agissent en faveur
01:02:09 "de la lutte contre les stéréotypes de genre."
01:02:11 Alors ça fait pas tout, bien sûr, d'avoir une parité,
01:02:13 mais en tout cas, il y a ce signal qui est retenu.
01:02:15 Et dans une moindre mesure, malgré une maison des fiertés,
01:02:19 l'idée que ça agit en faveur de l'inclusivité
01:02:21 des personnes LGBTQI+.
01:02:23 Alors je parlais de fierté,
01:02:25 dans un autre genre un peu plus patriotique,
01:02:28 on voit que c'est aussi une occasion, un événement
01:02:32 qui crée une forme de petit chauvinisme,
01:02:34 puisqu'on a 67 % des jeunes Français des 18-30 ans
01:02:39 qui nous disent que c'est une chance pour eux
01:02:41 de vivre les JO dans leur propre pays.
01:02:44 63 % sont fiers de cette organisation des JO par la France,
01:02:49 avec cette idée, quand même, que ça a un rayonnement positif
01:02:53 sur l'image de la France, sur son rayonnement à l'international.
01:02:58 Et puis, c'est aussi un impact globalement très, très positif
01:03:03 qui est perçu pour la France, pour les territoires.
01:03:06 60 % nous disent que ça va avoir un impact
01:03:11 qui sera tout à fait positif pour les territoires concernés.
01:03:15 C'est pas que Paris, on le sait.
01:03:17 Mais aussi que ça va permettre pour 69 % de moderniser
01:03:21 ou renouveler les infrastructures sportives.
01:03:23 Et on a vu à quel point c'était au centre de l'enjeu sportif.
01:03:27 C'est-à-dire que les JO, c'est pas qu'un événement à part.
01:03:30 C'est allié quand même avec leur pratique sportive,
01:03:32 et c'est ce qu'on fait aujourd'hui.
01:03:33 C'est pas 2 choses et 2 mondes séparés.
01:03:36 Donc ça va permettre de renouveler ces infrastructures sportives
01:03:38 qui manquent aujourd'hui,
01:03:40 ou en tout cas qui ne sont pas suffisantes à leur goût.
01:03:43 Et puis pour 71 %, ça va avoir des retombées économiques
01:03:46 importantes pour la France,
01:03:49 même s'ils ne se voilent pas la face,
01:03:51 ou en tout cas, ils estiment, pour une majorité d'entre eux,
01:03:54 que ça ne bénéficiera qu'à quelques-uns
01:03:57 et pas à la totalité des acteurs économiques français,
01:04:00 ce qui est assez logique.
01:04:02 Enfin, on le comprend, en tout cas.
01:04:04 Alors, je parlais d'enjeux financiers.
01:04:06 Évidemment, ils ont à l'esprit
01:04:09 que c'est un coût, quand même, d'organiser ces JO.
01:04:12 C'est ce qui les gêne le plus, 49 %,
01:04:15 devant d'autres enjeux comme l'empreinte carbone
01:04:17 que ça représente.
01:04:18 C'est intéressant quand on s'intéresse à des jeunes
01:04:20 et à ce qu'ils peuvent nous dire.
01:04:21 On a souvent l'enjeu environnemental
01:04:24 qui est en premier.
01:04:25 Non, là, c'est vraiment le coût que ça représente.
01:04:28 Et pour 81 %, ce qui est conséquent,
01:04:31 ces sommes dépensées, elles auraient pu être plus utiles
01:04:34 à d'autres enjeux comme l'éducation ou la santé.
01:04:38 Alors, on peut se dire que je donne
01:04:40 une vision un peu morose,
01:04:42 mais c'est pas le mot de la fin,
01:04:44 parce qu'il y a quand même, pour finir,
01:04:46 des choses un peu positives.
01:04:48 Oui, ils se disent gênés
01:04:50 par les investissements financiers liés aux JO.
01:04:53 Mais c'est le lot de tout événement d'ampleur,
01:04:56 finalement, que de les critiquer.
01:04:57 Qui plus est, lorsqu'en toile de fond
01:04:59 se superposent différentes crises,
01:05:01 toujours les mêmes qu'on rabâche lors de ces conférences,
01:05:04 mais parce qu'elles sont toujours là,
01:05:06 des crises environnementales,
01:05:07 des crises économiques, hospitalières, et j'en passe.
01:05:11 Donc beaucoup de choses qui font qu'on est critique à cet égard.
01:05:14 Et c'est notamment le cas des 18-30 ans.
01:05:17 Ils font preuve de cet esprit critique,
01:05:20 mais c'est finalement pas si mal, et c'est pas si nouveau.
01:05:23 Alors, OK, ils rationalisent des budgets liés à cet événement,
01:05:27 à l'organisation des JO,
01:05:29 qu'ils voudraient utiliser à des fins sociales. OK.
01:05:32 Ils ont des inquiétudes quant à la capacité de Paris
01:05:34 à recevoir cet événement, à l'accueillir,
01:05:37 et à ce qu'il n'y ait pas de débordement. OK.
01:05:40 Ils se montrent plutôt mesurés
01:05:42 quant aux bénéficiaires de l'impact économique,
01:05:47 des retombées économiques de cet événement. OK.
01:05:49 Finalement, est-ce que c'est si surprenant ?
01:05:52 En revanche, ce qui est plus intéressant, plus surprenant,
01:05:54 et qui est finalement un vrai enseignement, je trouve,
01:05:57 de cette enquête, c'est l'état d'esprit positif
01:06:00 qui émerge vis-à-vis de cet événement.
01:06:03 Ils sont fiers d'être le pays organisateur des JO,
01:06:06 tant sur le plan collectif qu'individuellement.
01:06:09 Ils revendiquent leur intérêt, majoritairement,
01:06:12 pour cet événement et pour cette émulation collective
01:06:16 dont on parlait en début de présentation
01:06:19 et qui leur tient vraiment à coeur.
01:06:21 Et puis surtout, ils projettent des valeurs ultra positives
01:06:24 à l'égard des JO,
01:06:26 qui sont le respect, l'amitié, le plaisir,
01:06:29 et puis aussi ce dépassement de soi,
01:06:32 un dépassement qui les fascine
01:06:34 et qui écrit les histoires des légendes du sport
01:06:36 qui les inspirent, comme on a pu le voir avec M. Manodou.
01:06:40 C'est vraiment notable.
01:06:44 En tout cas, moi, c'est ce qui me marque
01:06:47 dans cette étude, finalement,
01:06:49 parce que les jeunes Français, ils calquent sur cet événement colossal
01:06:53 des attentes qui reflètent leur rapport au sport,
01:06:55 leur rapport personnel au sport,
01:06:57 c'est-à-dire l'envie d'un événement sain,
01:07:00 équilibré entre intensité, plaisir et amitié.
01:07:04 Et c'est finalement tout ce qu'on leur demande.
01:07:06 Alors, plus que de l'énervement ou de la lassitude,
01:07:10 eh bien, il y a à l'égard de ces jeux
01:07:12 un frémissement collectif qui est propre au sport.
01:07:15 Finalement, cette espèce d'attentisme, ce "wait and see" à 23 %,
01:07:19 mais qui est quand même devancé avant tout par de l'enthousiasme,
01:07:23 une envie de vivre quelque chose de réjouissant.
01:07:27 Et on le voit, même si c'est pas toujours évident.
01:07:31 En tout cas, il y a quand même vraiment un enthousiasme qui domine.
01:07:34 Et c'est avant tout un état d'esprit positif, 46 %,
01:07:38 qui domine au sein des 18-30 ans à l'approche de cet événement.
01:07:42 Alors, j'aimerais finir avec des mots de Kylian Mbappé.
01:07:45 "Finalement, se faire plaisir, créer la surprise,
01:07:48 "c'est aussi ça, la beauté du sport."
01:07:51 Merci. -Merci beaucoup.
01:07:53 (Applaudissements)
01:07:55 -Merci.
01:07:56 (Applaudissements)
01:07:58 Alors, c'est fini pour nos analyses de l'étude,
01:08:03 et je vais donner la parole à Julien et aux étudiants de l'ILEPS.
01:08:08 Je rappelle que l'ILEPS, c'est l'École supérieure
01:08:11 des métiers du sport et de l'enseignement,
01:08:13 qui a été fondée en 1944, c'est bien ça ?
01:08:17 Oui, c'est ça.
01:08:19 Et qui propose des formations diplômantes et reconnues,
01:08:22 c'est ça, de la licence au master.
01:08:25 Je vous laisse la scène et je vous laisse les micros.
01:08:29 (Propos inaudibles)
01:08:34 Merci.
01:08:35 (Propos inaudibles)
01:08:40 (...)
01:08:45 (Propos inaudibles)
01:08:50 -Ca va ? Tout le monde n'est pas mort de froid ?
01:08:52 Presque ?
01:08:53 J'ai pas de solution. On a relancé le chauffage, pourtant.
01:08:56 Merci Marion, merci Léonor, Christophe, Eva, j'en oublie,
01:09:00 pour tous ces éléments très riches
01:09:02 que nous allons commenter maintenant avec un autre panel,
01:09:05 en chair et en os, celui-ci,
01:09:07 puisque j'ai avec moi 5 étudiants de l'ILEPS,
01:09:09 jeunes et fringants, comme nos répondants,
01:09:11 comme autre interviewer, lui-même d'une jeunesse insolente,
01:09:14 on peut le constater.
01:09:15 Alors, j'ai Marie avec moi, qui est, se destine,
01:09:18 si je ne dis pas de bêtises, Marie à l'enseignement
01:09:20 chez les plus jeunes.
01:09:21 -C'est ça, professeure des écoles.
01:09:23 -Professeure des écoles.
01:09:24 Et Apolline, au fond, avec Hugo, qui se prépare tous les deux
01:09:28 à l'enseignement sportif dans le secondaire.
01:09:30 -C'est ça.
01:09:32 -Prof de PS. -Oui.
01:09:33 -C'est ça.
01:09:34 J'ai Inès, qui veut travailler dans l'événementiel sportif.
01:09:39 -Oui, c'est ça.
01:09:40 -Et qui sera bénévole cet été au JO.
01:09:41 -Oui, tout à fait. -Rappelle-moi où.
01:09:43 -Au Château de Versailles, pour l'équitation.
01:09:45 -C'est pas mal, je suis un peu jaloux.
01:09:47 L'équitation au Château de Versailles, c'est pas mal du tout.
01:09:49 Et enfin, Bérenice, qui a la particularité, pardon,
01:09:53 de suivre un cursus de sportif au niveau en parallèle de tes études.
01:09:57 C'est le saut à la perche.
01:10:00 Tu es championne de France, espoir, non ? C'est ça ?
01:10:02 Junior, combien ?
01:10:04 -J'ai mon record qui est à 4,10 m.
01:10:07 Et il y a quelques jours,
01:10:08 je vais vice-championne de France junior.
01:10:11 -4,10 m. On peut l'applaudir.
01:10:13 (Applaudissements)
01:10:18 Alors je fais un peu plus, mais c'est pas mal.
01:10:20 (Rires)
01:10:22 -Bienvenue, bienvenue tous les 5. Merci.
01:10:23 Merci d'avoir traversé la ville et d'être avec nous ce matin.
01:10:27 On va rentrer dans le vif du sujet.
01:10:30 Est-ce que tout ce que vous avez vu,
01:10:31 il y a eu beaucoup de choses,
01:10:32 mais est-ce que c'est un portrait fidèle de votre génération ?
01:10:37 Est-ce qu'il y a eu des surprises ?
01:10:38 Je sais pas, je vais commencer par toi, Marie,
01:10:40 dans tout ce qu'on a vu.
01:10:41 Là, est-ce que toi, tu t'y attendais ?
01:10:44 -Alors, des surprises, plus ou moins.
01:10:48 Ca m'a pas vraiment étonnée qu'on parle beaucoup d'esthétique,
01:10:51 surtout chez les adolescents.
01:10:53 Maintenant, moi, c'est des chiffres
01:10:55 que je ne vais pas du tout retrouver en école primaire.
01:10:58 C'est pas du tout les mêmes enjeux.
01:11:00 Les enfants n'ont pas la même vision du sport du tout.
01:11:04 -67 % des gens qui pensent que c'est une chance de vivre
01:11:06 ces JO à la maison,
01:11:08 autant qui ont prévu de les suivre de près ou de loin
01:11:11 sur site ou devant la télé.
01:11:13 Je trouve que c'est pas mal.
01:11:15 Hugo, qu'est-ce que t'en penses ?
01:11:18 La kiesse ?
01:11:19 -Moi, j'ai la kiesse complètement.
01:11:20 J'ai toujours aimé suivre les JO.
01:11:22 C'est quelque chose qui m'a toujours intéressé,
01:11:24 le sport à côté.
01:11:25 Le fait que ce soit en plus à Paris,
01:11:27 comme ça a été souligné dans le sondage,
01:11:28 c'est une chance quand même de pouvoir vivre ça une fois.
01:11:32 Donc c'est une particularité.
01:11:34 Je compte les suivre, bien sûr, comme je les ai toujours suivis.
01:11:36 Donc je pense que c'est assez représentatif.
01:11:39 -Un jeune sur 2, 55 %, je crois,
01:11:41 qui va suivre la compétition à Paris.
01:11:42 Alors soit il y a des billets, il est chanceux,
01:11:46 soit il sera sur place,
01:11:47 ce qui confirmerait donc ce qu'a dit Ani Dango,
01:11:49 qu'il quittait Paris cet été, ce serait une belle connerie.
01:11:51 Il y a tous.
01:11:53 Rassurez-moi, vous êtes tous là cet été ?
01:11:55 -Oui.
01:11:56 -Personne met son appart sur Airbnb ? On est d'accord ?
01:11:59 Non, ça va, je suis rassuré.
01:12:00 Alors ces JO, on les attend depuis longtemps,
01:12:03 on rêve d'exploits,
01:12:05 comme celui de Florent Manodou, pour rappel.
01:12:07 C'était les JO 2012, le 50 mètres, 1re semaine,
01:12:09 il sort de nulle part, il prend l'or,
01:12:12 énorme souvenir. Refaites-vous la ligne droite
01:12:14 avec les commentaires d'Alex Boyon, c'est incroyable.
01:12:16 Et en même temps, ça va très vite passer,
01:12:19 et c'est 15 jours, c'est une machine à laver,
01:12:22 et on va se retrouver avec des souvenirs,
01:12:23 de très bons souvenirs, on espère.
01:12:25 Une question un peu vertigineuse,
01:12:27 ça va être quoi, l'héritage de ces JO pour nous tous,
01:12:30 et particulièrement pour votre génération ?
01:12:32 Qu'est-ce qui va nous en rester plusieurs mois,
01:12:35 plusieurs années après ?
01:12:36 J'avais envie d'avoir votre avis là-dessus.
01:12:38 Est-ce que vous pensez que ce grand événement,
01:12:40 il va un peu changer la place du sport ?
01:12:43 Tu veux que je...
01:12:46 Je peux faire ça, bien sûr.
01:12:48 C'est bien gentil.
01:12:50 Est-ce que vous pensez que ça va changer un peu
01:12:51 la place du sport dans la société ?
01:12:52 On l'a dit, tout à l'heure, Guillaume l'a dit,
01:12:54 on dit souvent que la France n'est pas un pays de sport,
01:12:56 pas plus tard que ce week-end.
01:12:57 Teddy Riner, je ne sais pas si vous l'avez écouté,
01:12:59 c'était chez nos confrères,
01:13:02 qui nous explique que la France ne sait pas mettre
01:13:04 ses champions sur un socle.
01:13:05 Alors je vais vous demander déjà pour commencer,
01:13:07 réponse simple, est-ce que la France est un pays de sport,
01:13:09 oui ou non ?
01:13:11 -Moi, je vais répondre du coup en premier,
01:13:12 après, chacun a son opinion là-dessus.
01:13:14 Moi, je pense pas, dans le sens où je pense que la France
01:13:17 est capable de faire ressortir une petite élite sociale
01:13:20 et de performer, parce qu'on a la chance quand même
01:13:22 d'être représentés dans de nombreuses disciplines,
01:13:24 mais le problème, je pense, c'est dans les problématiques,
01:13:26 il y a très peu de moyens qui sont mis en oeuvre,
01:13:28 et pour reprendre les mots Teddy Riner,
01:13:30 en effet, qui sont pas forcément reconnus,
01:13:33 et il y a une complexité, on parle des 18-30 ans,
01:13:35 à la période d'âge de 18 ans, début d'études supérieures,
01:13:38 il y a une complexité de lier les contraintes
01:13:40 des études supérieures et de la pratique sportive.
01:13:43 Et ça, c'est quelque chose qui n'est pas du tout
01:13:45 suffisamment mis en avant.
01:13:46 Il y a d'accessibilité aussi aux infrastructures,
01:13:49 beaucoup de pratiques chez soi,
01:13:50 et les JO sont pas compatibles, c'est une rigueur,
01:13:52 enfin Bérénice pourrait peut-être sûrement facilement en parler,
01:13:55 mais c'est une vraie rigueur de travail
01:13:56 qu'on n'a pas forcément le temps de concilier à côté,
01:13:58 donc je pense qu'en ce sens-là,
01:14:00 la France n'est pas nécessairement une nation de sport.
01:14:03 -Inès, tu pousses toi.
01:14:06 -Moi, je suis plutôt d'accord avec Hugo,
01:14:08 dans le sens où c'est vrai que les infrastructures,
01:14:11 on en manque, notamment pour les sports,
01:14:14 par exemple en club, où il n'y a pas assez de places
01:14:18 dans les gymnases pour pratiquer ou sur les stades, etc.
01:14:22 Il y a aussi, par contre,
01:14:25 des nouvelles infrastructures qui sont mises en place,
01:14:28 comme les infrastructures de street workout dans les rues,
01:14:31 enfin dans les villes,
01:14:32 qui permettent justement aux jeunes et moins jeunes
01:14:35 de pratiquer seuls à l'extérieur et de pratiquer du sport,
01:14:40 mais aussi, par exemple, pour les sportifs de haut niveau,
01:14:44 il n'y a pas assez de moyens mis en place
01:14:48 pour les aider à aller au plus haut niveau.
01:14:52 Par exemple, on peut faire la comparaison
01:14:54 avec d'autres pays comme les Etats-Unis,
01:14:57 qui ont un développement du sport universitaire
01:15:01 et du sport de haut niveau assez élevé.
01:15:03 -Bernie, justement, toi qui te lances
01:15:06 dans une carrière de haut niveau, on l'espère, on te le souhaite,
01:15:09 en tout cas, déjà, est-ce que tu partages un peu l'analyse d'Inès,
01:15:12 peut-être, mais est-ce que toi, tu penses que ces JO,
01:15:15 sur la considération qu'on va apporter aux futurs athlètes,
01:15:18 est-ce que t'en attends, toi, beaucoup, à titre personnel ?
01:15:20 -C'est vrai que je suis vraiment d'accord
01:15:22 avec ce que disent Inès et Hugo.
01:15:25 Je pense qu'il n'y a pas assez de moyens mis en oeuvre
01:15:28 pour les athlètes, parce que rien que trouver une école
01:15:31 qui accepte de faire des horaires aménagés
01:15:34 ou qui accepte l'absence pour les compétitions,
01:15:37 c'est compliqué, ça reste quand même très peu d'écoles.
01:15:41 -Détaille-nous, hésite pas à nous détailler ton parcours personnel,
01:15:43 toi, comment, justement, t'as réussi à allier un petit peu
01:15:45 les études, même un peu plus jeunes, et ta pratique ?
01:15:48 -Moi, j'ai dû changer de lycée pour pouvoir avoir des horaires aménagés,
01:15:51 donc je faisais beaucoup plus de transport,
01:15:53 mais ce qui me permettait d'avoir des cours
01:15:56 qui étaient supprimés en fin de journée
01:15:58 que je devais rattraper chez moi.
01:16:01 Et donc maintenant que je suis à l'ULEPS,
01:16:03 pareil, j'ai des horaires aménagés,
01:16:04 donc je finis tous les jours à 15h pour pouvoir aller m'entraîner.
01:16:07 Et je suis dispensée de tous les cours de sport, par exemple,
01:16:11 parce que j'en fais suffisamment à côté.
01:16:14 Et c'est vrai que pour moi, les JO, à Paris,
01:16:18 vont permettre aussi de mettre un peu plus en avant les sportifs
01:16:22 et peut-être de se rendre compte
01:16:25 qu'il faudrait mettre plus de moyens,
01:16:27 surtout scolairement.
01:16:29 Enfin, moi, je parle scolairement pour l'instant,
01:16:32 mais même pour trouver des entreprises.
01:16:33 Moi, je sais qu'à partir de l'année prochaine,
01:16:34 je suis en alternance.
01:16:36 Donc c'est beau pour une entreprise
01:16:38 d'avoir un athlète de haut niveau,
01:16:39 mais dès qu'on sait qu'il faut avoir...
01:16:41 -Qu'il est pas là.
01:16:42 -Qu'il est pas tout le temps présent,
01:16:44 ni les week-ends pour partir en stage,
01:16:47 d'un coup, il y a moins d'entreprises
01:16:49 qui sont d'accord pour l'accepter.
01:16:52 -Est-ce que le problème, ça a été vraiment après le lycée pour toi ?
01:16:58 A quel moment c'était vraiment trop...
01:16:59 On se dit souvent que c'est des études supérieures.
01:17:01 On en a parlé un peu tout à l'heure,
01:17:02 qui marquent une rupture à la fois dans la pratique,
01:17:04 mais même pour la pratique quotidienne.
01:17:05 Et pour toi aussi, pour trouver justement l'ILEPS, par exemple,
01:17:08 ça a été compliqué.
01:17:09 T'as pensé devoir arrêter le saut à la perche ?
01:17:12 -Moi, j'ai essayé de vraiment trouver une école,
01:17:15 parce que je ne voulais pas arrêter le saut à la perche.
01:17:17 Donc ma priorité, c'était de trouver une école
01:17:19 qui accepte mon double projet et qui me soutienne à 100%.
01:17:23 Que ce soit pas compliqué,
01:17:25 que je ne doive pas faire un choix entre mes études et le sport,
01:17:28 parce que c'est compliqué de tout miser sur le sport,
01:17:31 sachant tous les risques qu'il peut y avoir.
01:17:34 Mais je ne voulais pas non plus arrêter du tout
01:17:36 ce que j'avais fait jusque-là.
01:17:39 -Question subsidière, mais que je voulais te poser.
01:17:41 On a parlé un peu tout à l'heure du rapport à la performance.
01:17:43 On a vu que 70% de nos répondants faisaient du sport plaisir
01:17:47 plutôt qu'avec un esprit de compétition.
01:17:50 Toi, qui es plutôt dans cet esprit-là,
01:17:53 est-ce que tu penses que pour former plus de champions,
01:17:54 faire plus de médailles, c'est quelque chose qu'on entend parfois,
01:17:57 il faudrait un autre rapport à la performance en France
01:18:01 et peut-être du plus jeune âge ?
01:18:04 -C'est vrai que le rapport à la performance,
01:18:06 ça permet aussi de développer la persévérance, l'ambition
01:18:10 et faire en sorte de toujours donner le meilleur de soi.
01:18:14 Donc ça peut être une bonne chose de l'apprendre
01:18:16 dès le plus jeune âge.
01:18:17 Après, il ne faut pas que ce soit non plus une pression
01:18:20 aux élèves, aux enfants,
01:18:21 parce que sinon, ça va avoir plutôt un côté néfaste
01:18:23 et plutôt, justement, les dégoûter du sport plus qu'autre chose.
01:18:26 Donc je pense que c'est un juste milieu à trouver entre les deux.
01:18:30 -Justement, tu me donnes ma transition, c'est bien aimable.
01:18:32 Je vais m'adresser aux futurs enseignants.
01:18:35 Est-ce que vous, de votre côté,
01:18:38 on n'a pas des jeux, mais on a aussi vu pas mal d'infos
01:18:40 sur la pratique des jeunes.
01:18:43 On a vu notamment une pratique, moi, qui m'a un peu surpris,
01:18:45 de pratique de sport solitaire.
01:18:47 Est-ce que vous vous inscrivez à ce constat, vous tous les deux,
01:18:49 Apolline, si tu veux commencer ou pas forcément ?
01:18:53 -Alors nous, on est enseignants de PS dans le secondaire.
01:18:59 Donc on a des élèves de la 6e à la terminale.
01:19:02 Je trouve pas qu'ils aient une pratique spécialement solitaire,
01:19:05 mais on va dire que nous, on les amène aussi à des pratiques
01:19:08 à travailler ensemble, où justement, on leur apprend,
01:19:11 au travers de rôles sociaux même,
01:19:14 cette pratique à travailler ensemble.
01:19:17 En revanche, on a des activités où, effectivement,
01:19:19 on va développer cette pratique solitaire
01:19:22 parce qu'on va les apprendre à se baser sur eux,
01:19:24 à sur qu'est-ce qu'ils ont comme compétences, comme capacités
01:19:28 pour après qu'ils se développent.
01:19:30 Donc je trouve pas qu'en EPS, ils aient pratique...
01:19:34 Enfin...
01:19:35 -Qu'est-ce qu'ils ont envie de faire, en fait ?
01:19:37 -Qu'est-ce qui les branche ? -Ils ont envie de s'amuser,
01:19:39 quand ils viennent en EPS, parfois, leur motif d'agir,
01:19:44 c'est juste souffler, un peu relâcher des maths,
01:19:48 de la physique, du français, etc.
01:19:50 Et du coup, nous, on essaie de les reconcentrer
01:19:52 sur la pratique sportive,
01:19:54 qu'ils viennent pas en cours pour s'amuser
01:19:57 et pour apprendre à justement gérer leur pratique
01:20:00 une fois qu'ils seront en dehors de l'école,
01:20:01 parce que, comme on l'a dit,
01:20:03 il y a énormément de jeunes
01:20:05 qui, quand ils arrivent en études supérieures,
01:20:07 arrêtent le sport parce qu'ils ont plus le temps
01:20:09 ou parce qu'ils ont pas forcément la possibilité.
01:20:12 Certains ont même mentionné le fait que c'était cher.
01:20:14 Donc quand on est étudiant, on n'a pas forcément les moyens.
01:20:16 Et donc nous, on va essayer de justement les amener
01:20:19 vers une pratique où ils pourront s'autogérer
01:20:22 et être autonomes dans leur pratique post-scolaire.
01:20:25 -Je rebondis sur ce que dit Apolline.
01:20:27 Je pense que ça va dans le sens de ce qu'on disait tout à l'heure,
01:20:29 si la France était ou pas une nation de sport.
01:20:31 Je pense que le sport, aujourd'hui, en France,
01:20:33 est pas reconnu,
01:20:34 dans le sens où c'est considéré vraiment comme un loisir à côté.
01:20:37 Et dans le sens, l'EPS a un peu cette même étiquette
01:20:41 où on va considérer ça un peu comme une discipline secondaire
01:20:44 parce que le sport est considéré comme un loisir à côté.
01:20:47 Et il y a cette difficulté-là, du coup,
01:20:49 pour les élèves, collèges, terminales et même avant,
01:20:53 de se projeter, du coup, dans cette dimension du sport.
01:20:55 Donc je pense que oui, il y a une partie solitaire
01:20:58 où, dans tous les cas,
01:20:59 il y a peu de chances de rayonner derrière dans le sport.
01:21:01 Donc on va d'abord apprendre à prendre du plaisir,
01:21:04 se connaître, apprendre à gérer.
01:21:05 Les 30 minutes, grande cause nationale
01:21:08 pour lutter contre la sédentarité,
01:21:09 c'est un peu là-dessus des causes secondaires
01:21:11 et plutôt de santé mentale que vraiment une fin en soi.
01:21:14 Du coup, là-dessus.
01:21:15 -Et alors, une des grandes forces du sport français, quand même,
01:21:18 c'est les sports collectifs.
01:21:19 On l'a vu tout à l'heure, c'est aussi un des premiers sports
01:21:23 que nos jeunes vont regarder cet été.
01:21:26 Et dans ces sports courts,
01:21:27 il y a ce qu'on appelle beaucoup les sports d'EPS.
01:21:29 On le dit à propos du hand,
01:21:31 on le dit aussi à propos du volet, pas mal,
01:21:33 des sports qui nous ramènent des médailles presque à coup sûr,
01:21:35 au moins chez les garçons, sur le volet.
01:21:37 Est-ce qu'il y a un truc, une particularité française,
01:21:39 ne serait-ce que dans l'enseignement,
01:21:40 qui fait qu'on va être très forts sur ces sports-là ?
01:21:43 Ou je vous pose une colle ?
01:21:44 -Non. Après, je pense que Pris a un peu la même réponse.
01:21:47 -Je pense que c'est pas l'EPS qui nous...
01:21:49 -C'est l'EPS, mais c'est surtout un héritage, je pense,
01:21:52 où c'est quelque chose qui a été très mis en avant,
01:21:55 les sports courts dans les programmes d'EPS,
01:21:57 plutôt la génération un peu d'avant, dans les années 70-80.
01:22:00 Et c'est un héritage qu'on a récupéré, formé à ce moment-là.
01:22:04 Et on parlait des motifs d'agir aujourd'hui.
01:22:06 On voit les élèves qui ont envie de s'épanouir,
01:22:10 de se découvrir un peu eux-mêmes.
01:22:11 On parlait de zapping sportif,
01:22:13 d'apprendre à toucher un petit peu à tous les sports.
01:22:14 Et on a cette chance aujourd'hui.
01:22:16 Moi, le premier, j'ai arrêté le sport en club,
01:22:18 mais j'aime bien aller pratiquer un peu à droite, à gauche,
01:22:20 avec des copains, des choses comme ça, un peu toute la semaine.
01:22:22 Et dans ce sens-là, on parlait des sports courts.
01:22:25 Je pense qu'aujourd'hui, c'est plutôt un héritage.
01:22:26 Et je pense qu'on en parlera après, d'héritage culturel,
01:22:29 d'il y a de la génération un peu d'avant,
01:22:31 qu'on récupère aujourd'hui chez les adultes
01:22:33 et qu'on continue à former.
01:22:35 -On va pas le perdre. -Non.
01:22:36 Je pense que, au-delà de l'héritage culturel,
01:22:38 je pense qu'il y a un héritage familial aussi,
01:22:41 où les sportifs de haut niveau,
01:22:43 c'est quelque chose qu'ils, naturellement,
01:22:45 vont sentir chez leurs enfants et ainsi de suite.
01:22:47 Donc ça continuera là-dedans, je pense, dans ce sens-là.
01:22:51 -Si vous n'avez pas de programme à respecter,
01:22:53 parce que vous en avez un, quand même,
01:22:54 comme tous les enseignants,
01:22:56 à quoi ça ressemblerait votre cours de sport rêvé ?
01:23:00 -Cours de PS.
01:23:01 -Pardon, cours de PS.
01:23:03 -Alors, on a principalement des programmes et des activités
01:23:05 à respecter, par exemple, pour le lycée,
01:23:07 puisqu'il y a une liste nationale pour le bac.
01:23:09 Et donc, forcément, dès qu'ils arrivent en seconde,
01:23:11 on les amène déjà vers les activités qu'ils vont avoir au bac.
01:23:14 Par contre, effectivement, pour les collégiens,
01:23:17 on a une plus grande liberté de pratique.
01:23:19 Et effectivement, on se rend compte que de plus en plus,
01:23:21 au collège, on va vers des activités un petit peu plus nouvelles,
01:23:27 qui aspirent...
01:23:28 Enfin, voilà, qui vont être plus plaisantes pour les élèves
01:23:30 pour, justement, les engager dans une pratique,
01:23:32 puisqu'on est dans une génération de sédentaires,
01:23:35 on va pas se mentir,
01:23:37 très connectées,
01:23:38 comme eux-mêmes le disaient sur les sondages.
01:23:41 Donc on ouvre sur les pratiques.
01:23:46 Et si j'avais...
01:23:47 Les programmes, maintenant,
01:23:48 on a quand même une chose dans les programmes,
01:23:49 on a une très grande liberté pédagogique en tant qu'enseignant.
01:23:52 Moi, ma leçon, elle serait pas forcément compétitive,
01:23:57 justement parce que ça répond pas à tout le monde.
01:23:59 Je pense que si on base nos leçons
01:24:02 sur vraiment de la compétition pure,
01:24:04 on perd une grande partie des élèves lors des leçons.
01:24:07 Donc c'est pour ça que je pense que j'irais plutôt
01:24:10 vers du plaisir,
01:24:12 mais pas forcément autour des sports collectifs.
01:24:16 Plutôt des leçons où chacun découvre une autre...
01:24:20 Enfin, une culture qu'ils ont pas forcément à la maison,
01:24:22 parce que comme le disait M. Ditch
01:24:24 quand il a répondu à la question,
01:24:25 souvent, c'est le père,
01:24:26 et le père, il va emmener les garçons vers du sport collectif,
01:24:29 les filles vers de la danse, etc.
01:24:31 Et c'est aussi bien de se dire qu'en EPS,
01:24:34 les garçons, ils découvrent de la danse.
01:24:35 Parfois, ils découvrent que oui, ils sont bons en danse,
01:24:38 et les filles, quand elles arrivent en sport co,
01:24:42 parfois, c'est un peu compliqué,
01:24:43 parce qu'elles ont pas eu cette culture
01:24:45 quand elles étaient jeunes d'avoir un ballon dans les mains
01:24:47 ou dans les pieds.
01:24:48 Donc voilà, je pense qu'il faut utiliser aussi l'EPS
01:24:50 pour faire découvrir un maximum d'activités
01:24:53 pour qu'ils puissent choisir finalement
01:24:54 celles qu'ils, plus tard, voudront pratiquer.
01:24:57 -Sachez que pour contrer les clichés,
01:24:59 moi, j'ai mis ma vie au rugby.
01:25:00 Je sais pas si ça durera.
01:25:01 -C'est extrêmement... Très bien.
01:25:03 -Chacun peut contribuer.
01:25:04 Marie, toi, de ton côté, tu te destines plutôt
01:25:07 aux écoles primaires, aux tout-petits,
01:25:09 à l'âge où on aime bouger, peut-être même un peu trop.
01:25:12 On a parlé tout à l'heure des 30 minutes de sport à l'école.
01:25:15 Je sais qu'on avait un peu discuté, toi et moi,
01:25:17 et toi, t'avais identifié déjà un problème de pratique,
01:25:20 peut-être même de motricité, dès le plus jeune âge,
01:25:24 qui était un peu inquiétant.
01:25:25 Est-ce que tu peux nous en dire plus ?
01:25:26 -Alors déjà, oui, en école primaire,
01:25:28 on parle pas de sport, surtout pas.
01:25:31 On parle d'activités physiques en cycle 3,
01:25:34 donc en CM1, CM2, on va commencer
01:25:36 à parler d'activités physiques et sportives.
01:25:38 Et en maternelle, on va parler que de motricité.
01:25:41 Alors on est loin du sport, on cherche pas de la performance
01:25:43 parce qu'à cet âge-là, en fait, les enfants,
01:25:44 il y a pas de force, l'endurance, elle est pas développée,
01:25:48 donc on va essayer de les stimuler dans tous les sens,
01:25:51 cognitivement, oui, évidemment, en classe,
01:25:53 mais ça passe par le corps, en fait.
01:25:55 On va passer par le corps, les faire bouger
01:25:57 dans tous les sens, tout le temps, tout le temps,
01:25:58 pour développer tout ce qui est mental et cognitif.
01:26:02 Et du coup, les 30 minutes de sport par jour,
01:26:04 oui, c'est une bonne chose.
01:26:05 Par exemple, en maternelle, on le fait,
01:26:07 tous les jours, on est en parcours de motricité.
01:26:10 Mais en fait, on va pas chercher la performance,
01:26:13 on va essayer de les faire bouger,
01:26:15 bouger pour se développer.
01:26:17 Et la crise...
01:26:20 -Tu disais de l'ancélantarité, déjà, oui.
01:26:21 -Voilà, justement, on le constate,
01:26:22 oui, évidemment, il y a différents profils.
01:26:24 Il y a des enfants qui font du sport à la maison ou pas,
01:26:26 mais ça dépend beaucoup du milieu de vie de la famille,
01:26:29 parce que nous, on est enseignants,
01:26:31 mais les éducateurs primaires, ça reste les parents,
01:26:33 surtout à cet âge-là.
01:26:35 Et du coup, il faut inciter, oui, à les faire bouger,
01:26:38 il faut leur offrir tout un panel,
01:26:41 passer par le plaisir du sport,
01:26:42 leur faire découvrir plein de choses
01:26:44 sans viser la performance,
01:26:45 toucher à tout pendant tout le cursus primaire
01:26:48 pour ensuite essayer à la maison que ça soit...
01:26:51 Qu'il y ait des appels à "Papa, Maman, je peux faire du sport,
01:26:54 j'ai bien aimé ça à l'école",
01:26:56 pour ensuite qu'ils bougent à la maison.
01:26:57 Mais nous, il faut juste les initier
01:26:59 et passer par le plaisir
01:27:00 pour qu'ensuite, il n'y ait pas justement cette barrière du...
01:27:03 "Ah ouais, mais moi, j'ai été gênée en sport à l'école."
01:27:05 En vrai, à cet âge-là,
01:27:07 il n'y a pas encore de complexe physique.
01:27:09 Ça n'existe pas encore.
01:27:10 Les enfants, ils naissent pas méchants,
01:27:12 ils naissent pas à juger les gens.
01:27:13 -Ca vient vite.
01:27:15 (Rires)
01:27:16 -Et il n'y a pas...
01:27:17 Physiquement, les garçons et les filles, à cet âge-là,
01:27:19 ils n'ont pas encore eu la puberté,
01:27:20 donc la performance, c'est exactement la même.
01:27:23 Il n'y a pas de raison de les séparer.
01:27:25 Donc on peut toucher à tout.
01:27:26 Et après, justement, enlever pas les initiés à...
01:27:29 Comme Hugo disait,
01:27:32 ce cliché des filles sont moins bonnes en sport que les garçons.
01:27:36 Donc on peut tout faire tous ensemble,
01:27:37 et comme ça, après, je pense qu'ensuite,
01:27:40 ils pourront continuer une pratique sportive,
01:27:42 qu'elles soient en équipe ou seules,
01:27:44 mais sans avoir peur du regard des autres,
01:27:47 comme on le disait dans les sondages.
01:27:49 -Et que ce soit les filles ou les garçons,
01:27:51 il y a aussi tout de suite quand même cette notion
01:27:53 un peu de prévention et de lien avec faire du sport,
01:27:55 c'est prendre soin de sa santé.
01:27:59 Je lisais un rapport de l'OMS,
01:28:01 l'Organisation mondiale de la santé, publié en 2023,
01:28:03 qui disait que si les Européens,
01:28:05 pas seulement les Français,
01:28:06 consacraient 2h30 de leur vie par semaine à faire du sport,
01:28:09 c'est peu et beaucoup, 2h30,
01:28:11 c'est beaucoup, mais 2h30 par semaine, c'est faisable,
01:28:13 en tout cas, on a l'impression,
01:28:14 on éviterait au cours des 30 prochaines années
01:28:17 11 millions de maladies non transmissibles,
01:28:18 dont 3 millions de dépressions,
01:28:21 4 millions de maladies cardiovasculaires
01:28:22 et 400 000 cas de cancer.
01:28:23 Ca fait un peu catalogue, mais c'est quand même
01:28:25 une réflexion, je trouve, des chiffres intéressants.
01:28:27 Est-ce qu'en France, on en fait...
01:28:30 Est-ce que les jeunes voient la pratique sportive
01:28:31 comme un bienfait pour leur corps assez
01:28:33 ou est-ce qu'il y a encore un peu de boulot,
01:28:35 de ce point de vue-là ?
01:28:36 Je sais pas qui veut y aller. Marie, si tu veux commencer.
01:28:38 -C'est tout simplement, déjà, on les voit,
01:28:41 les gamins qui vont bouger à la maison,
01:28:43 qui font du sport aussi à l'extérieur,
01:28:46 ils sont pas absents tous les 4 matins
01:28:48 et ils ont pas la gastro tous les lundis.
01:28:50 C'est bête, mais c'est comme ça.
01:28:52 Et ils vont être mieux, oui, dans leur corps,
01:28:54 mais même, du coup, ensuite, dans leurs apprentissages,
01:28:57 parce que nous, on va voir aussi...
01:28:59 Et on parlait de sédentarité.
01:29:01 Moi, j'ai un exemple, je suis en classe de maternelle,
01:29:03 cette année.
01:29:04 On peut lier ce cas à la crise du Covid.
01:29:07 En fait, c'est une petite fille qui est en grande section,
01:29:09 cette année,
01:29:11 qui se déplace comme une mamie de 90 ans.
01:29:13 Donc, vraiment, les articulations ne bougent pas,
01:29:16 comme si, en fait, elle avait jamais été dégourdie.
01:29:19 Et en fait, c'est que cette gamine-là,
01:29:21 la maison, elle marche pas, elle bouge pas,
01:29:22 les parents ne la stimulent pas.
01:29:24 Et je pense que, du coup, la crise Covid,
01:29:27 elle, qui l'a pas vécue en Covid,
01:29:28 mais on peut rallier ça au confinement.
01:29:31 Il y a beaucoup d'enfants qui, dans la petite enfance,
01:29:33 ont été confinés, empêchés de mouvement,
01:29:36 qui ont vraiment, aujourd'hui,
01:29:37 des problèmes de développement indéniables et des maladies.
01:29:41 Ils sont plus...
01:29:43 Leur système immunitaire est moins développé.
01:29:44 Dans les classes, moi, je suis en maternelle, cette année,
01:29:47 donc je vais parler beaucoup de maternelle,
01:29:48 mais on a des allergiques,
01:29:50 qu'il n'y avait pas il y a 10 ans, c'est incroyable.
01:29:53 J'en ai trois qui sont allergiques et à la viande,
01:29:55 et aux oeufs, et au lait, et aux poissons.
01:29:57 C'est incroyable.
01:29:58 -Mais ils bougent, peut-être, ceux-ci.
01:30:00 Ce qui veut dire qu'on peut peut-être s'attendre
01:30:02 à avoir des générations qui auront peut-être plus de mal
01:30:04 dans les cours d'EPS un peu plus tard,
01:30:07 et non pas cours de sport, j'ai bien retenu.
01:30:10 Il y a quand même un chiffre aussi
01:30:11 qui m'a un peu interpellé tout à l'heure
01:30:12 sur les raisons pour lesquelles les jeunes font du sport,
01:30:15 en tout cas, les sondés.
01:30:17 61 % ont mis l'esthétisme.
01:30:19 Je ne sais pas ce qu'on entend derrière par "esthétisme",
01:30:22 mais ça m'interrogeait sur...
01:30:25 Est-ce qu'on se fait du sport pour de bonnes raisons
01:30:29 à cet âge-là ?
01:30:30 -Alors, c'est vrai.
01:30:31 Alors, c'est vrai.
01:30:34 Nous, du coup, on a un champ d'apprentissage.
01:30:37 Bref, on a des activités basées vraiment
01:30:40 sur l'entretien de soi.
01:30:42 Et quand on a nos élèves en musculation,
01:30:44 on leur propose plusieurs mobiles d'entraînement,
01:30:48 thèmes d'entraînement.
01:30:49 Et effectivement, donc, nous, on a M. Manico, du coup,
01:30:52 qui est un prof, un enseignant,
01:30:55 qui, effectivement, dit certains s'orientent vraiment
01:30:59 sur une épaisse traînée du coup de narcissique,
01:31:01 où les garçons vont choisir le thème force, le thème volume,
01:31:05 "je vais gonfler les muscles", etc.,
01:31:07 alors que les filles peuvent vite dévier sur, en fait,
01:31:11 ce que vous appelez tout à l'heure le "summer body",
01:31:13 de "je vais essayer de perdre un peu de poids", etc., etc.
01:31:17 Donc il y a dans la société, effectivement,
01:31:19 des pratiques où les gens pratiquent vraiment pour l'esthétisme,
01:31:23 mais finalement, ce que nous, on retient vraiment
01:31:25 quand ils sont au lycée,
01:31:27 c'est vraiment cette notion de plaisir
01:31:28 qui est ressortie tout à l'heure dans le sondage,
01:31:30 et nous, on essaye de maximiser ce plaisir vraiment
01:31:35 pour que plus tard, ils pratiquent,
01:31:38 et qu'ils aient justement ces 2h30 d'activité par jour
01:31:40 que finalement, ils n'ont même pas au lycée.
01:31:42 -Par semaine, malheureusement. -Par semaine, pardon.
01:31:45 Parce qu'effectivement, ils l'ont même pas au lycée,
01:31:46 ces 2h obligatoires, et c'est pas vraiment 2h.
01:31:50 -Je répondais juste par rapport à ce que disait Apolline,
01:31:53 et par rapport au culte de l'esthétisme,
01:31:55 je pense que ça va dans le sens aussi des réseaux sociaux,
01:31:57 où il y a une surexposition de la personne,
01:32:00 de l'image de soi avant même de connaître,
01:32:02 et dans ce sens-là, on montre et on vend d'abord notre corps
01:32:06 et du coup, l'esthétisme là-dedans,
01:32:07 avant de montrer quoi que ce soit.
01:32:09 Et je pense que dans ce sens-là,
01:32:11 le culte de l'esthétisme,
01:32:12 et ça se comprend un peu comme ça pour les jeunes,
01:32:14 dans le fait qu'on est constamment en train de se montrer aux autres,
01:32:17 donc c'est d'abord notre image corporelle qui passe,
01:32:19 et c'est ce qu'on renvoie.
01:32:20 J'adhère pas forcément à ce type de motif d'agir,
01:32:23 parce que c'est pas comme ça que je trouve mon plaisir,
01:32:25 et je me sens bien autrement,
01:32:27 mais je peux comprendre les jeunes
01:32:28 dans cette surexposition des réseaux sociaux
01:32:31 qui monte de plus en plus.
01:32:32 -Et merci.
01:32:34 Et pour finir, pour nous raccrocher un petit peu au Giro,
01:32:36 on s'en est un peu éloigné,
01:32:37 je voulais mettre en avant une préoccupation de notre panel
01:32:39 que Elonor a un peu évoqué tout à l'heure,
01:32:42 celle du défi climatique,
01:32:46 et notamment de l'empreinte carbone
01:32:48 que peut générer un événement comme les JO.
01:32:51 Alors j'imagine que déjà, dans la pratique,
01:32:53 alors je sais pas, peut-être que Bérenice,
01:32:54 toi, t'as envie de dire un mot,
01:32:56 est-ce que déjà, le changement climatique,
01:32:58 c'est quelque chose qui a des conséquences ?
01:32:59 Par exemple, toi, tu fais un sport, pour le coup,
01:33:02 très sensible aux conditions extérieures,
01:33:04 dans tes compètes, dans tes entraînements,
01:33:05 est-ce que c'est déjà quelque chose que tu prends en compte ?
01:33:08 -Oui, c'est vrai.
01:33:09 Après, bon, l'hiver, on est en salle,
01:33:11 donc c'est vrai qu'on n'a pas trop ce problème,
01:33:13 mais l'été, surtout au niveau du saut à la perche,
01:33:16 on peut être amenés à devoir changer
01:33:19 nos horaires d'entraînement ou alors notre matériel
01:33:22 en fonction du vent, surtout,
01:33:24 qu'on remarque qui est de plus en plus présent,
01:33:27 ou alors l'été, vraiment la chaleur,
01:33:30 on doit s'entraîner à des heures très tardives
01:33:34 pour éviter les grosses chaleurs,
01:33:37 mais c'est vrai que pour l'instant,
01:33:39 on arrive encore à bien gérer.
01:33:42 Après, comment ça va continuer, ça,
01:33:45 c'est vrai que ça commence à être inquiétant,
01:33:47 même au niveau, mais Inès en parlera après,
01:33:50 de tous les sports d'hiver aussi.
01:33:54 -Effectivement, on ne va pas parler
01:33:57 de ce qui est alpin qui n'est pas concerné cet été,
01:33:59 mais effectivement, on peut se poser la question,
01:34:00 et cela dit, peut-être qu'à terme,
01:34:02 on envisagera-t-on de déplacer les JO
01:34:04 qui ont lieu au coeur de l'été ?
01:34:08 Inès, est-ce que, globalement,
01:34:10 est-ce qu'il faut, dans la réflexion collective,
01:34:12 repenser l'organisation de JO telle qu'on les connaît aujourd'hui,
01:34:16 à la fois en termes de complexité,
01:34:18 d'immensité de nombre d'athlètes, de période ?
01:34:21 -C'est vrai que les JO sont un événement majeur
01:34:25 que tout le monde attend,
01:34:26 que ce soit le pays qui accueille
01:34:29 ou même les autres pays,
01:34:31 et que c'est un événement mondial,
01:34:33 mais c'est vrai qu'au niveau écologique,
01:34:34 c'est assez difficile.
01:34:37 Déjà, on parle de la venue des athlètes avec le staff,
01:34:41 les spectateurs qui viennent tous en avion,
01:34:43 la plupart, en tout cas, ceux qui viennent d'Amérique et d'Asie,
01:34:47 par exemple, pour les JO de cet été,
01:34:50 et ça a un énorme impact sur l'environnement
01:34:55 et aussi la construction, par exemple, de nouveaux stades,
01:34:58 la main-d'oeuvre pour les stades, etc.,
01:34:59 les gymnases, qui ont...
01:35:03 Enfin, ça engendre un énorme problème climatique,
01:35:06 et donc c'est très compliqué de réfléchir à cette vision
01:35:09 des JO pour le futur,
01:35:11 et de se dire comment est-ce qu'on pourrait améliorer
01:35:14 les JO pour justement réduire cette empreinte carbone.
01:35:17 -Est-ce qu'il y aura un peu de culpabilité
01:35:19 en les regardant cet été, ou on oubliera ?
01:35:21 Quand on sera devant la performance et devant l'exploit ?
01:35:25 -Je pense qu'on oubliera un petit peu
01:35:27 parce qu'on sera dans les JO en eux-mêmes,
01:35:30 mais c'est vrai qu'en regardant les chiffres après
01:35:32 et aussi avant, on verra quand même,
01:35:34 c'est un énorme impact environnemental.
01:35:37 -Quelqu'un veut ajouter quelque chose ?
01:35:41 Eh bien, merci beaucoup. Je vous libère.
01:35:43 Vous avez été parfaits.
01:35:44 (Applaudissements)
01:35:46 (...)
01:35:49 Merci. Et je vais accueillir Marie Barsak.
01:35:54 C'est ça. Directrice Impact et Héritage de Paris 2024
01:35:59 au sein du COJO,
01:36:00 Comité d'organisation des JO olympiques, paralympiques.
01:36:04 Alors, déjà, merci d'être parmi nous.
01:36:05 Je vous... Hop. Prenez un micro.
01:36:07 Je crois qu'il faut l'allumer.
01:36:09 Il est éteint. Je suis pas sûr.
01:36:10 Merci d'être avec nous.
01:36:12 Je sais qu'il a fallu bousculer les agendas.
01:36:15 Du coup, je vais vous demander si ça valait le coup.
01:36:17 Est-ce que vous avez été, je sais pas, rassurés, interpellés,
01:36:21 impressionnés, que sais-je,
01:36:23 par tout ce que vous avez vu ce matin ?
01:36:25 -Bonjour à toutes et tous.
01:36:26 Eh bien, oui, ça valait carrément le coup.
01:36:28 Je suis ravie d'être venue ce matin
01:36:29 pour entendre tous ces enseignements fort instructifs
01:36:32 sur le regard que portent les jeunes
01:36:34 sur le sport et les Jeux,
01:36:35 et puis aussi parce qu'il y a quand même
01:36:36 beaucoup de notes optimistes de la part de la jeunesse.
01:36:39 Donc ça, c'est très enthousiasmant.
01:36:41 Et ça, en tout cas, pour ce qui me concerne,
01:36:44 on y viendra sur mes enjeux d'héritage des Jeux,
01:36:47 ça me conforte ou m'alerte sur certains sujets,
01:36:49 certains enjeux sur lesquels on a encore un peu le temps de travailler
01:36:52 et sur lesquels il faudra alerter, du coup,
01:36:54 les acteurs publics au lendemain des Jeux également,
01:36:57 puisque l'aventure continuera au-delà de 2024
01:37:00 pour le sport en France, à n'en pas douter.
01:37:02 -Et justement, alors, il y a un chiffre, là, comme ça,
01:37:05 sur lequel vous allez dire
01:37:06 "Oh, faut que je bosse encore un peu."
01:37:07 -Non, alors, dans les chiffres intéressants,
01:37:10 il y en a un qui m'a interpellée
01:37:11 parce que je travaille beaucoup sur le sujet de la sédentarité,
01:37:13 c'est celui de l'impact du sport sur le mental des jeunes.
01:37:17 Là, je ne m'attendais pas du tout à ce que ce soit le premier sujet,
01:37:20 le premier bénéfice qu'identifiaient les jeunes,
01:37:23 et ça m'interpelle d'autant plus que je trouve
01:37:25 que ce sujet n'est pas du tout adressé chez les médecins.
01:37:27 Quand on va chez le médecin, on vous demande
01:37:29 "Est-ce que vous buvez, est-ce que vous fumez ?"
01:37:31 Mais on ne vous demande pas "Est-ce que vous pratiquez du sport ?"
01:37:33 N'est-ce pas ?
01:37:34 C'est pas une question systématique obligatoire.
01:37:36 Or, ça devrait l'être, puisqu'on voit bien
01:37:38 qu'on préfère, pour ce qui est dit, en tout cas,
01:37:42 aller faire du sport qu'aller voir un énième coup,
01:37:45 ce qui veut dire qu'il y a vraiment une vertu
01:37:47 et qu'il y a une place pour le sport
01:37:49 beaucoup plus forte dans le quotidien de chacun,
01:37:52 et que ce sujet, sous un angle médical,
01:37:54 donc là, adressé par les médecins,
01:37:56 me semble un enjeu extrêmement fort.
01:37:57 Donc ça, c'est déjà un enseignement
01:37:58 sur lequel je vais pas mal rebondir
01:38:00 avec la communauté médicale avec laquelle on travaille beaucoup
01:38:04 à Paris 2024.
01:38:05 -Quand on parle d'héritage immatériel,
01:38:07 c'est un peu vrai qu'on l'a beaucoup évoqué.
01:38:10 Sur quelle notion, vous, là, vous insistez déjà au quotidien ?
01:38:14 Et ce que vous avez vu ce matin
01:38:15 peut vous donner envie d'insister encore plus ?
01:38:17 -Oui, il y a un enjeu qui était intéressant,
01:38:19 adressé par monsieur Ditsch, sociologue,
01:38:23 sur les lieux de pratique.
01:38:24 Je suis très intéressée par son analyse,
01:38:28 parce que c'est quelque chose
01:38:29 sur lequel on a aussi beaucoup travaillé.
01:38:31 On parlait de...
01:38:32 Je sais plus, une des jeunes filles le disait tout à l'heure,
01:38:35 on a travaillé sur l'égalité des genres beaucoup à Paris 2024
01:38:37 pour que les Jeux soient un moteur
01:38:39 pour accélérer quand même l'égalité des gens dans le sport.
01:38:42 Et donc on a constaté, comme ça a été très bien dit,
01:38:45 95 %, vous évoquiez,
01:38:47 d'occupation des espaces publics sportifs par les hommes,
01:38:51 10 % par les femmes.
01:38:52 Donc ça, quand on voit ce chiffre-là...
01:38:54 -C'est un peu câblant. -On a presque une attaque.
01:38:56 Et donc, du coup, ça nous a amenés à accompagner
01:38:59 des politiques publiques, puisque vous le disiez,
01:39:00 ça interpelle les acteurs publics,
01:39:02 comment agir dans l'aménagement de ces espaces sportifs.
01:39:05 Il ne suffit pas juste de financer un espace sportif public,
01:39:08 il suffit d'aménager son usage
01:39:10 et de s'assurer que ça s'adresse bien autant aux femmes qu'aux hommes,
01:39:13 puisque c'est un espace public
01:39:15 et qu'on est 55 ans dans la société.
01:39:16 Et donc là, on a financé des projets.
01:39:18 Alors je vous les cite, parce que c'est intéressant
01:39:20 pour un déploiement au-delà de 2024.
01:39:22 Nous, on joue un rôle à Paris 2024 de démonstrateur,
01:39:26 parce que nous, on n'est pas un magicien,
01:39:27 on n'a pas une baguette magique pour tout changer dans la société.
01:39:30 En revanche, on s'est donné l'objectif
01:39:32 de faire des démonstrateurs pour montrer que ça marche.
01:39:34 Donc des "proof of concept", comme on dit.
01:39:36 Et donc c'est Paris Sportive.
01:39:38 Vous avez peut-être vu des affiches dans Paris.
01:39:40 C'est un programme qui a été développé par la ville de Paris,
01:39:42 qui s'appelle donc Paris Sportive,
01:39:44 qui est financé à 50 % par la ville de Paris,
01:39:46 50 % par Paris 2024,
01:39:48 et qui permet de financer des associations
01:39:50 à qui la ville réserve des créneaux de pratiques
01:39:53 dans l'espace public pour dédier ses pratiques aux femmes,
01:39:56 aux jeunes filles, aux adolescentes,
01:39:58 pour les réconcilier,
01:40:00 ou en tout cas leur faire connaître
01:40:02 ces lieux de pratiques sportives publics.
01:40:05 Parce qu'en fait, c'est ça, c'est qu'on construit ces espaces
01:40:07 et puis, tout de suite, on se dit c'est pour les hommes.
01:40:10 Et je cite celui-là, mais il y a aussi Cinequanon,
01:40:13 qui est une association qui accompagne les femmes en Seine-Saint-Denis
01:40:15 pour aller dans les espaces de "street workout",
01:40:19 pour là aussi faire de la place aux femmes dans ces espaces
01:40:22 qui sont très majoritairement occupés par des garçons.
01:40:25 Vous évoquiez tout à l'heure le sujet de l'insécurité,
01:40:27 et donc c'est tout à fait ça,
01:40:28 l'idée d'accompagner les femmes pour les réconcilier,
01:40:30 de leur montrer qu'il n'y a pas d'enjeu d'insécurité finalement,
01:40:33 parce qu'elles y vont ensemble.
01:40:35 Donc on retrouve aussi le sujet du lien social,
01:40:37 cher aussi à chacun quand on pratique du sport.
01:40:40 Et donc nous, on a déjà des études d'impact,
01:40:42 donc elles sont disponibles,
01:40:43 l'étude d'impact de Paris Sportive,
01:40:44 elle est en ligne sur le site le nôtre
01:40:46 et celui de la mairie de Paris.
01:40:47 C'est déjà des démonstrateurs
01:40:48 pour aller convaincre demain d'autres villes
01:40:50 d'investir dans ces actions-là.
01:40:52 C'est-à-dire, c'est pas le tout de financer
01:40:54 l'équipement sportif, il faut aussi accompagner
01:40:56 la pratique libre, gratuite,
01:40:59 parce que là, on parle vraiment de pratique libre et gratuite.
01:41:01 Ca, c'est très intéressant.
01:41:02 Et sur ce sujet des lieux de pratique,
01:41:04 là aussi, nous, on a milité pour un projet en ce moment en cours
01:41:08 qui est l'aménagement des cours de récréation
01:41:10 actives et non genrés.
01:41:11 Parce que finalement, si on se projette,
01:41:13 quand on est une femme, à ne pas aller
01:41:14 dans l'espace public sportif,
01:41:16 c'est parce que déjà dans la cour de récréation,
01:41:18 80 % de la cour de récréation est occupée par les garçons,
01:41:20 et certains garçons qui aiment le foot.
01:41:23 Pour les autres, ils sont autour, ils gravitent un peu autour.
01:41:26 Et donc nous, on a produit beaucoup de guides de design actifs.
01:41:29 On a travaillé avec une géographe, Edith-Marie Jules, par exemple,
01:41:32 qui est spécialiste sur ce sujet-là,
01:41:33 pour montrer qu'en fait, à partir du moment
01:41:36 où on aménage la cour de récréation,
01:41:37 et ça coûte, pour le plus basique, 5 000 euros,
01:41:41 et on a des projections à 30 000, 50 000,
01:41:44 pour ceux qui veulent vraiment aller loin,
01:41:46 mais en tout cas, à partir de 5 000 euros,
01:41:47 on peut aménager sa cour de récréation,
01:41:48 et directement, il y a un impact immédiat.
01:41:52 On peut enlever le terrain de foot naturel qui s'installe,
01:41:56 et les garçons et les filles, en mixité,
01:41:58 jouent ensemble avec des jeux actifs.
01:42:00 Donc ça, c'est imparable.
01:42:02 Et pour nous, c'est un sujet important,
01:42:04 parce que c'est un sujet aussi d'empowerment féminin,
01:42:06 c'est-à-dire que la petite fille prend toute la place
01:42:08 dans la cour de récréation, comme le garçon.
01:42:11 Il n'y a pas de raison.
01:42:12 Et donc du coup, peut-être qu'on aura des effets
01:42:14 sur la prise des responsabilités des femmes dans le sport.
01:42:16 On peut aussi rêver long terme, quand on parle d'héritage,
01:42:19 parce que ça aussi, c'est un enjeu fort.
01:42:21 Mais aussi, demain, on peut aller pratiquer du sport
01:42:23 dans l'espace public, parce qu'on pratiquait déjà du sport,
01:42:25 ou de l'activité physique, dans la cour de récréation.
01:42:27 Donc ces enjeux sont très liés.
01:42:29 Et pour nous, c'est des enjeux de très long terme,
01:42:32 et sur lesquels on a travaillé avec les acteurs publics,
01:42:34 le gouvernement, puisque aujourd'hui,
01:42:36 le financement des écoles coure-actives et non genrées
01:42:39 sont financés par un appel à manifestation d'intérêt
01:42:42 de l'Agence nationale du sport.
01:42:44 Donc il y a des moyens qui sont donnés aujourd'hui
01:42:46 pour avoir ces démonstrateurs à plus large échelle.
01:42:48 -On avait un débat, tous les deux, tout à l'heure,
01:42:50 pendant la conférence, sur la perception
01:42:52 des 30 minutes de sport pour tous à l'école,
01:42:54 puisque c'est vrai que les 18-30 ans
01:42:56 n'étaient pas forcément, en tout cas, le public visé.
01:42:59 Il y a eu aussi le 1, 2, 3, nager.
01:43:01 Je crois que c'était surtout l'été dernier.
01:43:02 On en a beaucoup parlé.
01:43:03 Il y a eu pas mal d'articles chez nous et chez les autres,
01:43:05 parce que c'est aussi une inquiétude, effectivement,
01:43:07 de santé publique, c'est apprendre aux jeunes à nager.
01:43:10 Est-ce que là-dessus, les JO servent vraiment d'accélérateur
01:43:13 sur des projets comme ça ?
01:43:15 -Oui, je pense. Sur 1, 2, 3, nager,
01:43:16 peut-être que tout le monde n'est pas au courant de ce programme.
01:43:19 En gros, Paris 2024, on construit très peu,
01:43:20 puisque, Mlle le disait, il y a l'impact carbone aujourd'hui
01:43:23 qui est vraiment un enjeu majeur,
01:43:25 et le coût des constructions est important
01:43:27 en termes d'impact carbone.
01:43:29 Donc nous, on construit peu.
01:43:31 On construit surtout pour répondre à des besoins locaux.
01:43:33 Donc il y a un centre aquatique qui est construit,
01:43:35 mais qui est construit comme une piscine municipale
01:43:37 au lendemain des Jeux et qui est aménagée
01:43:39 avec des gradins temporaires pour accueillir les compétitions
01:43:41 pendant les Jeux olympiques.
01:43:43 Mais c'est d'abord une piscine municipale.
01:43:44 Et du coup, ça, c'est financé par...
01:43:47 C'est de l'argent public.
01:43:49 Le seul argent public qui est mobilisé, c'est là-dessus.
01:43:51 Mais aussi, cet argent public qui a été mobilisé
01:43:55 accompagne la rénovation d'un certain nombre de piscines
01:43:57 en Seine-Saint-Denis.
01:43:59 Donc il y a 8 nouvelles piscines en Seine-Saint-Denis.
01:44:00 On va aussi avoir les bassins de l'aréna de la Défense.
01:44:04 Vous savez, ça va être là, les compétitions de natation,
01:44:06 où on verra Florent Manodou.
01:44:08 Ces bassins-là vont être implantés au lendemain des Jeux
01:44:11 à Bagnolet et à Sevran,
01:44:13 comme est donné par Paris 2024,
01:44:15 comme des bassins en héritage
01:44:16 pour devenir, là aussi, des piscines municipales.
01:44:18 Donc on s'est dit, on va laisser en héritage matériel,
01:44:21 c'est à peu près le seul héritage matériel qu'on laisse,
01:44:23 des piscines, des équipements sportifs.
01:44:25 Mais en fait, laisser des piscines, c'est bien,
01:44:27 mais surtout apprendre à nager aux enfants
01:44:29 dans ce territoire... -C'est mieux.
01:44:31 -Voilà, c'est beaucoup mieux
01:44:32 parce que ce sont des territoires où ils sont bien...
01:44:35 Le niveau d'apprentissage de la natation à l'entrée au 6e
01:44:38 est bien en-dessous de la moyenne nationale.
01:44:40 Pour des raisons concrètes,
01:44:41 on manque cruellement de piscines en Seine-Saint-Denis.
01:44:43 Et puis la crise de la Covid, les confinements,
01:44:45 les fermetures de piscines n'ont pas aidé,
01:44:46 n'ont fait que finalement aggraver la fracture,
01:44:49 puisque ceux qui ont plus de moyens, l'été,
01:44:52 ils en profitent pour apprendre à nager à leurs enfants
01:44:54 pendant les vacances.
01:44:55 Mais quand on n'a pas de moyens, on le fait pas.
01:44:56 Donc nous, on a aménagé depuis 2021 des piscines mobiles
01:44:59 qui sont au pied des lieux d'habitation,
01:45:01 donc dans les cités,
01:45:03 pour apprendre aux enfants à nager, 10 séances.
01:45:05 On utilise beaucoup les centres de loisirs, évidemment,
01:45:07 pour inscrire les enfants,
01:45:09 mais on peut aussi y aller de façon individuelle.
01:45:11 Et ça nous a permis d'apprendre à nager à plus de 22 000 enfants
01:45:14 depuis 2021, donc ce qui a été intéressant.
01:45:17 Pour revenir à la question de l'héritage,
01:45:18 aujourd'hui, clairement, il y a un appel fort
01:45:21 des acteurs de la Seine-Saint-Denis
01:45:23 de poursuivre le financement de ce projet,
01:45:25 puisque Paris 2014, on va retirer nos billes.
01:45:27 Aujourd'hui, ce projet, il est financé, 1, 2, 3, nager,
01:45:30 par Paris 2014, l'Agence nationale du sport
01:45:33 et les collectivités, le département de la Seine-Saint-Denis.
01:45:35 Aujourd'hui, le président du comité départemental
01:45:37 et des villes de Seine-Saint-Denis ont dit
01:45:39 qu'il faut remplacer la manne de Paris 2014,
01:45:41 puisqu'il n'y aura plus cette manne financière,
01:45:43 "manne privée", je tiens à le dire, notre budget est privé.
01:45:46 Il faut la remplacer, il faut trouver
01:45:48 que l'Etat investisse plus dans ces dispositifs d'apprentissage
01:45:51 de la natation très agiles et qui sont complémentaires
01:45:54 avec l'apprentissage via l'école.
01:45:56 Mais on voit bien que dans certains quartiers,
01:45:58 quand il n'y a pas de piscine, on a beau avoir allé à l'école,
01:46:00 il n'y a pas de piscine, il n'y a pas d'apprentissage
01:46:02 de la natation pendant le temps scolaire, c'est clair.
01:46:04 -Ce sera donc un enjeu effectivement pour les acteurs,
01:46:07 pour l'Etat, et l'enjeu aussi, ce sera...
01:46:10 On connaît la force des JO, on peut finir là-dessus, peut-être,
01:46:13 pour faire émerger des belles histoires,
01:46:14 des champions, des championnes qui donnent envie
01:46:17 aux grands et aux moins grands de les imiter,
01:46:19 mais comment concrètement on capitalise là-dessus
01:46:23 pour changer l'image du sport, en tout cas pour faire de la France
01:46:25 ce fameux pays de sport virtuel ou rêvé qu'on attend tous ?
01:46:30 -Alors, évidemment, je disais, on n'est pas magicien,
01:46:34 Paris 2004, il y a un effet toujours systématique
01:46:36 avec les événements sportifs.
01:46:38 Maintenant, l'enjeu, et on l'a bien constaté, nous, en étudiant
01:46:41 ce qui s'était passé dans les éditions précédentes,
01:46:43 c'est la durée, c'est-à-dire comment, finalement,
01:46:46 l'engouement à la pratique sportive se poursuit
01:46:48 au-delà de 2 ans après les Jeux.
01:46:50 Et donc pour ça, la réponse, c'est d'installer des programmes
01:46:53 bien en amont pour s'assurer que les gens trouvent plaisir,
01:46:58 on revient un peu aux attentes des jeunes,
01:47:01 à continuer de pratiquer, et finalement,
01:47:03 c'est pas juste l'engouement d'avoir vu des athlètes
01:47:05 pendant l'été qui est suffisant pour une pratique à plus long terme.
01:47:08 Donc c'est pour ça qu'on a installé nos programmes
01:47:11 il y a un petit moment déjà, notamment les 30 minutes
01:47:13 d'activité physique quotidienne à l'école
01:47:14 que vous évoquiez tout à l'heure.
01:47:16 C'était une initiative de Paris 2024
01:47:18 qui a été, du coup, généralisée par l'Education nationale,
01:47:21 et ça va durer bien au-delà des Jeux.
01:47:23 Pour nous, cette mesure, elle est très emblématique
01:47:25 en termes d'héritage parce que amener les enfants
01:47:28 à mieux maîtriser les habilités motrices
01:47:31 entre 6 et 11 ans, là où ça se joue, là où ça s'apprend,
01:47:34 eh bien, on va être plus performant en EPS,
01:47:36 on va prendre plus de plaisir en EPS au collège,
01:47:39 on va avoir moins de dispense.
01:47:40 J'ai été alarmée par votre chiffre de 30%
01:47:42 des jeunes qui déclarent avoir été dispensés d'EPS.
01:47:45 Moi, ça me semble dingue.
01:47:46 -Ils voulaient l'être. Ils n'ont pas tous réussi.
01:47:49 -Oui, c'est vrai.
01:47:50 Mais en tout cas, ces 30 minutes qui sont complémentaires
01:47:53 à l'EPS dès la primaire, elles sont indispensables pour ça,
01:47:56 pour prendre du plaisir à pratiquer,
01:47:58 pour être à l'aise avec son corps,
01:47:59 et on en revient à votre sondage, sur la confiance en soi.
01:48:03 En fait, quand on maîtrise les habilités motrices,
01:48:05 on sait comment agir avec un ballon,
01:48:07 on sait dribbler, on se sent moins ridicule
01:48:09 quand on fait du sport court en EPS,
01:48:11 et du coup, on a une pratique aussi beaucoup plus mixte,
01:48:15 accessible, finalement,
01:48:16 je pense que vous le diriez mieux que moi,
01:48:19 mais développer ces habilités-là dès le plus jeune âge,
01:48:23 donc de la maternelle avec une continuité en primaire,
01:48:25 c'est vraiment, vraiment indispensable.
01:48:27 Donc pour nous, la clé, c'est le travail dans la durée.
01:48:31 Et puis, pour finir sur l'héritage,
01:48:33 il y a un enjeu majeur, vous l'avez aussi évoqué
01:48:35 avec le sondage, c'est l'offre de pratique.
01:48:37 Il y a un vrai questionnement quand même aujourd'hui
01:48:39 auprès des fédérations sportives,
01:48:41 qui voient bien les sondages et les chiffres
01:48:43 que vous avez évoqués.
01:48:44 20 % seulement des jeunes qui pratiquent en club,
01:48:47 forcément, ça questionne les fédérations sportives.
01:48:50 La réponse, c'est quand même l'offre de pratique.
01:48:52 Qu'est-ce qu'elle propose pour séduire les jeunes ?
01:48:53 Du coup, pour certaines, il y a encore un peu de boulot.
01:48:56 Il y a des mentalités à changer dans les fédérations.
01:48:58 Donc là, une petite révolution quand même à venir,
01:49:00 mais c'est bien que les jeunes poussent fort,
01:49:02 que les fédérations entendent les messages
01:49:04 et les sondages comme les vôtres.
01:49:05 Donc comptez sur moi pour en parler
01:49:07 au comité olympique français et aux fédérations.
01:49:10 Ca nous semble vraiment essentiel.
01:49:12 -Merci beaucoup.
01:49:13 -Avec plaisir.
01:49:15 (Applaudissements)
01:49:20 -J'ai complètement explosé le timing, Ronan.
01:49:21 J'espère que t'es fier de moi.
01:49:22 Euh...
01:49:23 Je laisse Ronan Dubois, donc le directeur général,
01:49:26 de 20 minutes pour le mot de conclusion.
01:49:28 -Merci à tous d'être restés là si tard
01:49:31 avec cette température élevée.
01:49:33 J'avais prévu un discours de 35 minutes,
01:49:35 mais comme il fait un peu froid,
01:49:36 je vais essayer d'être un peu plus rapide.
01:49:38 Avant tout, merci, Marie, d'être venue au pied levé comme ça
01:49:41 pour nous donner un petit peu de...
01:49:43 votre vision sur l'héritage.
01:49:45 Effectivement, on a appris pas mal de choses.
01:49:48 Merci à Eleonore d'Opinion Way, notre partenaire fidèle
01:49:50 depuis très longtemps, qui est restée là jusqu'au bout.
01:49:53 Merci à Guillaume pour son éclairage
01:49:56 sur les enjeux sociétaux.
01:49:57 Merci évidemment aux jeunes de l'ILEPS,
01:49:59 parce que moi, jeune, sans les jeunes,
01:50:01 ça marche pas vraiment.
01:50:03 Merci évidemment aux équipes de 20 minutes,
01:50:05 Marion, Eva, Christophe et Julien,
01:50:09 qui ont animé cette matinée.
01:50:12 Pour nous, 20 minutes, les JO, c'est une vraie opportunité,
01:50:14 une opportunité éditoriale, bien sûr,
01:50:16 une opportunité d'audience, évidemment,
01:50:18 mais aussi une opportunité commerciale.
01:50:21 Et nous, on croit vraiment que les JO
01:50:23 seront un vecteur important pour notre audience.
01:50:27 Et c'est pour ça qu'on a décidé de faire quelque chose
01:50:29 que nous n'avions jamais fait depuis 22 ans,
01:50:31 c'est que nous allons pas arrêter pendant l'été,
01:50:33 puisque vous pouvez pas sans savoir que 20 minutes
01:50:35 ne paraît pas pendant l'été,
01:50:36 puisqu'on est avant tout distribué dans les métros,
01:50:39 les gares pour les jeunes,
01:50:43 et que, d'habituellement, ils partent en vacances,
01:50:44 mais là, on a considéré qu'il y avait une vraie opportunité
01:50:46 de continuer à paraître,
01:50:48 et en plus de paraître pendant l'été,
01:50:50 du 26 juillet au 11 août,
01:50:51 on a décidé de paraître tous les jours
01:50:54 en anglais et en français,
01:50:55 en partant du principe que l'audience sera française,
01:50:59 évidemment, puisqu'il y aura beaucoup de Français
01:51:01 qui viendront de tous les territoires
01:51:03 pour participer au JO,
01:51:04 ou en tout cas participer, non pas physiquement,
01:51:06 mais participer en termes de spectateurs,
01:51:09 et je crois, et Marie pourra peut-être
01:51:12 me donner le bon chiffre,
01:51:13 je crois que 75 % des billets vendus
01:51:15 ont été achetés par des Français.
01:51:17 Donc on aura quand même une population avant tout française,
01:51:20 mais on veut aussi bénéficier de l'attrait de Paris
01:51:23 et de Paris 2024 pour les étrangers,
01:51:25 donc on a décidé d'avoir ce système
01:51:28 de 32 pages français, anglais,
01:51:32 et en plus d'avoir les informations,
01:51:33 le tableau des médailles, les programmes du jour,
01:51:36 les résultats de la veille,
01:51:37 les analyses très fines des équipes de Julien
01:51:39 sur les sportifs,
01:51:40 d'avoir un city guide,
01:51:42 puisque Jim du Kentucky,
01:51:44 il aura peut-être envie de voir
01:51:45 entre le lundi matin, il y aura basket,
01:51:47 et le vendredi, bovington,
01:51:48 visiter un petit peu l'île de France,
01:51:50 Paris et ses environs,
01:51:52 donc on a décidé d'avoir un city guide
01:51:54 qui changera tous les jours.
01:51:55 Donc voilà, pour nous, c'est vraiment un événement important.
01:51:59 On veut être le quotidien des JO,
01:52:00 on n'a pas le droit de le dire,
01:52:02 mais on veut se définir comme le quotidien des JO
01:52:05 pendant cette compétition.
01:52:06 Voilà.
01:52:07 Pour nous, moi jeune, c'était le 15e, il me semble.
01:52:12 15e ? 15e, on dirait.
01:52:14 On va continuer à suivre de près nos jeunes
01:52:17 l'évolution de leur santé mentale,
01:52:19 l'évolution de leurs envies,
01:52:21 de ce qu'est le futur pour eux,
01:52:23 mais surtout, n'hésitez pas,
01:52:25 si vous voulez vous associer à un panel,
01:52:28 à avoir des questions,
01:52:29 sur le fonctionnement des jeunes,
01:52:31 sur des questions très particulières,
01:52:33 on est à votre disposition pour, en tout cas,
01:52:35 utiliser ce panel qui fonctionne plutôt très bien
01:52:38 depuis 15 ans maintenant,
01:52:40 et il est à votre disposition.
01:52:41 Merci à tous d'être restés malgré cette température
01:52:43 un peu fraîche, désolé.
01:52:45 Et puis venez vous réchauffer auprès d'un café bien chaud
01:52:48 et discuter des évolutions de ce panel.
01:52:52 Merci à tous.
01:52:53 (Applaudissements)