• il y a 9 mois
3 jeunes caennais se lance dans le réemploi des bouteilles en verre !

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00:00 Le 6/9, France Bleu Normandie.
00:02 Merci d'être avec nous.
00:05 Vous qui nous rejoignez sur France Bleu et France 3 Normandie, il est 7h15 précisément.
00:09 C'est l'heure, comme tous les jours, de l'éco-dition.
00:11 Mais en avance, celle des ceux qui font vibrer l'économie locale.
00:13 Suive, nom de cette start-up cannaise qui relance la consigne des bouteilles en verre.
00:19 Loan Godard, bonjour.
00:20 Bonjour.
00:20 Vous êtes co-fondateur de cette start-up.
00:22 5 automates sont à la disposition des consommateurs dans des supermarchés partenaires en Normandie.
00:28 Comment ça fonctionne ?
00:29 On vient avec sa bouteille, on la met dans l'automate ?
00:32 C'est ça.
00:32 Alors aujourd'hui, on ne récupère pas toutes les bouteilles.
00:35 Nous, on a une sélection de bouteilles que vous pouvez trouver sur notre site internet swif.fr.
00:38 Et en fait, si vous avez identifié une bouteille éligible, vous pouvez la rapporter dans l'automate.
00:41 Donc, on a des automates de Cherbourg à Rouen dans lesquels ils vont récupérer vos bouteilles
00:46 et vous distribuer un bon d'achat pour vous remercier de votre geste.
00:49 C'est ça.
00:49 On a évidemment, comme à une époque, quelques centimes en bon d'achat ou quelques euros
00:54 pour faire ses courses ensuite dans le supermarché partenaire.
00:56 C'est ça.
00:57 Aujourd'hui, vous avez cinq centimes par bouteille rapportée.
00:59 Et ensuite, nous, on vient chercher ces emballages qu'on va acheminer vers notre centre de tri
01:03 situé à Saint-Rémy-sur-Andes, où là, les bouteilles vont être triées par format
01:06 avant d'être renvoyées au lavage pour être réutilisées par des producteurs partenaires.
01:09 Alors concrètement, Loan, quand la bouteille est avalée par cet automate,
01:14 30 bouteilles par minute d'ailleurs, c'est assez performant pour cet automate,
01:17 il détecte la bouteille, il comprend si elle est déjà encore remplie ou pas, si elle est propre par exemple ?
01:22 C'est ça.
01:22 En fait, l'automate va analyser la bouteille selon trois critères,
01:25 la forme, le poids et le code barre.
01:27 Et en fait, il va s'assurer que c'est bien une bouteille éligible au réemploi.
01:30 Parce qu'aujourd'hui, on ne peut pas laver toutes les bouteilles.
01:32 Il faut que la bouteille d'une part soit assez solide pour résister à plusieurs lavages.
01:36 Une bouteille réutilisable peut avoir jusqu'à 30 à 50 vies.
01:39 Et il faut que l'étiquette parte au lavage.
01:41 Et en fait, ça, c'est un travail qu'on fait en amont avec les producteurs
01:43 pour identifier les bouteilles éligibles ou pour faire la transition vers des bouteilles réemployables.
01:47 Alors au-delà de cet automate, c'est plus de 30 points de collecte à travers la Normandie.
01:51 Donc une fois la bouteille récupérée, elle est lavée, vous l'avez dit, et vendue à qui ?
01:55 Dessinée à qui ?
01:56 Alors aujourd'hui, on récupère des bouteilles de tous formats qui viennent à la fois de producteurs belges,
02:00 producteurs du Nord, aussi producteurs normands.
02:03 Et en fait, ces bouteilles, c'est des standards qu'on a identifiés.
02:05 Par exemple, la bouteille de bière 75cl, elle va être collectée par des producteurs du Nord
02:11 et réutilisée par des producteurs normands en local.
02:14 D'accord. C'est bon pour la planète récupérer ces bouteilles.
02:19 C'est bien mieux que le recyclage.
02:22 Oui, en effet. Pour comparaison, le recyclage, c'est casser une bouteille à la bain à verre,
02:26 la faire fondre à 1500°C pendant 24 heures.
02:29 Alors quand on va la laver, on va la laver pendant 15-20 minutes dans un bain d'eau saudée à 70-80°C,
02:35 ce qui permet une économie de 77% d'énergie.
02:37 Encore même. En 2022, le réemploi, c'est 1,4 million de bouteilles, soit 700 tonnes,
02:42 contre 2 millions de tonnes de verres recyclés, donc encore loin.
02:46 Il faut faire la bascule, entre guillemets.
02:48 Et ceux qui achètent, c'est intéressant pour eux ?
02:50 C'est avantageux ? Les bouteilles sont moins chères que ce qu'ils pourraient trouver sur le marché ?
02:54 Alors aujourd'hui, on n'a pas de consigne monétaire,
02:56 c'est-à-dire que le consommateur ne va pas payer un surcoût,
02:58 il ne va pas payer plus cher à l'achat.
02:59 Cependant, il va être gratifié pour être remercié de son geste.
03:02 Donc au final, il s'y retrouve.
03:04 Dans des régions comme l'Alsace où la consigne ne s'est jamais perdue,
03:07 par contre là, il y a une consigne, donc c'est 20 centimes à l'achat d'une grande bouteille,
03:10 ce qui lui sont rendus au retour de la bouteille.
03:13 Donc le consommateur ne paye juste le contenu, mais pas le contenant.
03:16 Ma question partait plutôt du bout de la file.
03:20 Ceux qui vont racheter ces bouteilles pour les réutiliser,
03:22 est-ce que c'est avantageux aussi pour eux ?
03:24 Donc c'est avantageux pour le consommateur,
03:25 mais c'est aussi avantageux pour le producteur à grande échelle.
03:28 Le réemploi, ça permet d'économiser énormément d'un point de vue économique,
03:31 parce que notamment avec les hausses du coût de l'énergie,
03:34 comme je disais, faire une bouteille, c'est 1500°C de rein four,
03:36 donc c'est vraiment le coût de l'énergie qui coûte pour faire une bouteille.
03:40 Et donc là, avec la hausse, réemployer une bouteille,
03:42 ça devient plus intéressant pour le producteur également.
03:44 Est-ce que l'État vous aide ?
03:45 Parce qu'à la sortie du Covid,
03:46 il semblait vouloir accélérer le retour à la consigne.
03:49 C'était d'ailleurs l'un des messages envoyés par le ministère de l'Écologie en 2022.
03:54 Est-ce que vous êtes aidé par l'État ?
03:56 Alors aujourd'hui, l'État a mis en place la loi AJEC,
03:58 qui va imposer le retour de la consigne petit à petit via différents objectifs.
04:03 C'est la même loi qui a mis en place le réemploi dans les fast-food,
04:07 par exemple avec la vaisselle sur place.
04:08 Et aujourd'hui, il y a des éco-organismes qui sont mandatés par l'État
04:11 comme Citeo, qui a un budget de 100 millions par an
04:14 pour les projets de réemploi, que ce soit auprès des producteurs,
04:17 des distributeurs ou des projets comme nous qui mettons en place la consigne.
04:22 C'est quoi la suite pour vous ?
04:23 Il y a 5 automates, j'imagine que ça a un coût de fabriquer et de concevoir ces automates.
04:30 C'est d'en avoir plus, d'avoir plus de points de collecte ?
04:32 Nous, notre objectif, c'est vraiment de densifier le réseau de collecte en région Normandie.
04:36 Et donc, c'est de mettre le réemploi dans le plus de magasins possible
04:38 pour permettre aux plus de consommateurs de rapporter leur bouteille.
04:41 Et donc, de permettre aux producteurs de réemployer le plus de bouteilles possible.
04:45 Loan Godard, vous êtes co-fondateur de Swiv avec deux autres amis sûrement.
04:50 Swiv, c'est votre start-up, vous êtes assez jeune, il faut le dire.
04:53 Loan, vous avez quel âge ?
04:54 J'ai 24 ans.
04:55 Vous avez connu la consigne quand vous étiez jeune ?
04:57 Je n'ai pas connu, mais on nous en parle beaucoup en fin de collecte
04:59 en disant que quand j'étais jeune, je rapportais mes bouteilles étoilées, etc.
05:02 Ah oui, c'était mon argent de poche, moi personnellement.
05:06 J'en récupérais ces quelques centimes et je les gardais dans ma poche.
05:09 En tout cas, Swiv, c'est à suivre sur les réseaux sociaux, sur votre site internet, Loan.
05:12 Tout à fait, oui.
05:13 Et puis pour justement retrouver la carte Normande avec tous les points de collecte.
05:17 Il y a tous les points de collecte et toutes les bouteilles éligibles sur notre site internet swiv.fr.
05:20 Voilà, swiv.fr, S-W-I-V, start-up qui forcément aura de l'avenir en Normandie.
05:26 Merci beaucoup, Loan.
05:27 Merci.
05:27 Et à très vite sur France Bleu Normandie, c'est torve.

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