• il y a 8 mois
Damien Lorinet. Sa maman a été tuée par un chauffard récidiviste e septembre 2022. Le conducteur est jugé ce lundi par le tribunal correctionnel d'Aix-en-Provence.

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Transcription
00:00 dans grave, voire mortel, alors qu'on conduisait ou qu'on conduit en état d'ébriété,
00:04 c'est impardonnable, évidemment, et ce sera bientôt un homicide routier.
00:08 Et c'est pas qu'une nuance, ça ne sera plus un simple homicide involontaire,
00:12 c'est le Sénat qui va examiner, mercredi à son tour, cette proposition de loi
00:16 qui a déjà été votée par l'Assemblée nationale.
00:18 Daniel Oriné, c'est donc votre maman qui a été victime en 2022
00:23 d'un conducteur ivre au puits Saint-Tréparade, près d'Aix-en-Provence.
00:26 Elle avait 58 ans, elle roulait à moto, et l'automobiliste sera jugé cet après-midi.
00:31 Pour vous, sa responsabilité, elle ne fait aucun doute ?
00:34 - Ah ben non, justement, c'est bien là où on souhaite en venir cet après-midi, au tribunal.
00:41 On va devoir apporter des éléments pour montrer que ma maman n'avait rien à voir,
00:48 n'a aucune responsabilité dans cette histoire.
00:50 - C'est fou, il faut prouver qu'elle est victime, qu'elle n'a pas de responsabilité.
00:53 - Voilà, ma soeur, moi et toute ma famille, on sera là pour essayer d'apporter les éléments
00:58 et montrer, avec l'aide de nos avocats, que notre maman, qui rentrait tout simplement du travail en moto,
01:04 après avoir organisé une réunion à la crèche du puits Saint-Tréparade,
01:10 s'est faite percuter par un chauffard ivre, multirécidiviste,
01:16 qui avait donc déjà quatre condamnations sur son casier,
01:19 et qui aujourd'hui va venir pour certainement s'excuser auprès de nous,
01:24 pour dire à quel point il faut s'excuser. - Il l'a déjà fait ou pas ?
01:26 - Il l'a fait via son avocat. Malheureusement, nous, aujourd'hui, notre maman ne reviendra pas.
01:32 - Ce qui vous paraît dingue, c'est que ce mot de mot automobiliste continuait de conduire avec autant de condamnations ?
01:40 - Alors, ce qui nous paraît dingue, c'est qu'il continuait de conduire avec autant de condamnations,
01:43 et d'autant plus qu'il n'avait pas de permis de conduire.
01:45 - Il roulait sans permis ? - Il roulait sans permis.
01:47 - Il roulait sans permis, avec un casier judiciaire bien rempli, et en état d'ébriété.
01:52 - Votre famille, elle va aller au tribunal en montrant la photo de votre maman ?
01:56 - C'est ça, on a prévu d'avoir tous un t-shirt à l'image de notre maman,
02:02 pour essayer de montrer son sourire, et le rayon de soleil qu'elle était, et ce qu'on a perdu.
02:10 Parce qu'aujourd'hui, ça fait un an et demi qu'on vit dans la douleur,
02:14 et on a été condamnés, en quelque sorte, à vie, en fait,
02:18 par cet homme qui a décidé pour nous de comment sera fait notre avenir.
02:22 Et aujourd'hui, c'est à lui d'être jugé, donc on compte sur les magistrats pour prendre ce message en compte,
02:29 et dire qu'il ne s'agit pas d'un homicide involontaire, comme on va en parler,
02:36 mais bien d'un homicide routier, comme il s'agira de parler au Sénat également.
02:42 - Alors, vous indicez la même peine, mais ça change tout pour vous, peut-être ?
02:45 - Les faits sont les mêmes, si vous voulez, mais la qualification des faits n'est pas du tout la même, en fait.
02:55 On ne peut pas parler d'un acte involontaire, quand on prend la voiture sans permis, en état d'ébriété,
03:01 et avec déjà quatre condamnations sur son casier pour les mêmes faits, et après avoir tué quelqu'un.
03:06 - La photo de votre maman sur les t-shirts, c'est, j'imagine, une façon de remettre de l'humain au centre d'un tel drame.
03:12 Pensez-vous que ceux qui ne respectent pas le code de la route, qui oublient qu'il y a des familles aussi, derrière chaque automobiliste ?
03:18 - Tout à fait. Le prévenu va arriver certainement désolé en venant présenter ses excuses,
03:27 mais ce qu'il ne se rend pas compte, et ce qu'il ne comprend pas, c'est la douleur dans laquelle on vit depuis un an et demi.
03:36 Et il faut que ça change dans la tête des gens. Il faut que les gens prennent conscience que c'est clairement très grave, en le volant alcoolisé.
03:49 - La loi, vous la trouvez trop clémente, aujourd'hui ?
03:51 - La loi, je la trouve pas trop clémente. Aujourd'hui, cette personne encoure 10 ans de prison, parce que c'est un homicide à un volontaire,
03:59 avec deux circonstances aggravantes minimum. Donc le code pénal prévoit 10 ans.
04:04 - Il y a ce qu'il faut, quoi. Il y a ce qu'il faut pour le condamner, c'est ça ?
04:06 - Il y a ce qu'il faut. Maintenant, c'est comment vont le condamner les magistrats ?
04:10 Aujourd'hui, on sait très bien que les sanctions sont minimes par rapport aux peines encourues.
04:16 Donc nous, ce qu'on veut, c'est que le code pénal soit appliqué. Nous, les honnêtes citoyens qui respectons la loi,
04:23 on fait tout justement pour permettre à tout le monde de vivre en société de la meilleure des manières.
04:29 Et quand il y a des gens comme ça qui ne respectent rien et qui brisent des vies et des familles entières,
04:34 c'est là qu'on veut que la loi soit appliquée. Il y a un code pénal qui existe, on veut qu'il soit appliqué, tout simplement.
04:41 - Depuis le 1er janvier, les petits excès de vitesse sont plus sanctionnés d'un retrait, mais seulement d'une amende.
04:46 La mesure est de bon sens, a dit le ministre de l'Intérieur. Écoutez-le, c'était il y a quelques mois, Gérard Haldeman.
04:51 - Nous leur permettons, évidemment, de pouvoir arrêter ces retraits de points qui les agaçaient
04:56 et qui n'étaient pas très cohérents avec nos politiques de sécurité routière
04:59 et que seule la France, à peu près, appliquait dans ces conditions.
05:02 - Est-ce que ça vous énerve d'entendre ça, quand on pense d'abord aux automobilistes et pas forcément aux familles ?
05:07 - Pour moi, c'est un souci purement politique et économique, j'ai envie de dire, en quelque sorte,
05:13 puisqu'ils conservent les amendes, mais ils enlèvent les retraits.
05:16 - Il n'y a plus de retrait de points.
05:18 - Il n'y a plus de retrait de points.
05:20 C'est à l'image un petit peu de ce qu'on vit aujourd'hui dans notre société
05:25 et à l'image des messages que font passer les politiques et les magistrats
05:31 lorsqu'ils prononcent des sanctions qui ne correspondent même pas à un tiers de la peine encourue.
05:39 - Vous direz au juge, j'imagine, combien votre maman Martine, elle était le centre de votre famille.
05:45 - C'est ça.
05:46 - Tout à fait. C'était notre moteur, c'était notre rayon de soleil à ma sœur, à moi et à tout le monde.
05:51 - Vous dites ça en regardant votre sœur qui est derrière le studio.
05:54 - Tout à fait, oui.
05:56 C'était vraiment quelqu'un d'incroyable, une personne qui tirait la société vers le haut.
06:02 - Elle travaillait dans une crèche.
06:04 - Voilà, elle travaillait dans une crèche, les enfants l'adoraient.
06:07 Elle avait 58 ans, comme vous l'avez dit, elle arrivait dans quelques années à la retraite, encore un petit peu,
06:15 mais elle comptait profiter pleinement de sa retraite, elle aimait rassembler autour d'elle
06:21 et elle respectait surtout la loi, elle respectait les règles et elle avait des valeurs.
06:26 Elle avait ses 12 points sur son permis, elle n'a jamais eu de condamnation,
06:29 elle n'a jamais eu affaire à la justice et aujourd'hui, c'est nous qui sommes condamnés à vivre avec ça.
06:34 - Merci pour votre courage ce matin d'être venu nous en parler
06:37 parce que j'ose espérer que ceux qui vous écoutent ce matin, qui sont derrière leur volant, vont y penser.
06:43 Merci infiniment et bon courage.
06:45 - Merci pour votre accueil.
06:46 et l'interview est à partager et à réécouter sur l'applici par France Bordeaux.

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