interview Yves Calippe

  • il y a 7 mois

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Transcription
00:00 C'est le 6/9, France Bleu Men.
00:03 Il est 8h moins le quart sur France Bleu Men et sur France 3 pays la loi.
00:07 Rian Lastenette, on accueille l'invité du 6/9 en ce lundi.
00:10 Il joue un rôle essentiel dans la chaîne de solidarité.
00:13 Le CCAS, le Centre Communal d'Action Sociale, a pour mission notamment de soutenir les habitants de la commune,
00:20 notamment les personnes âgées, leurs proches aidants,
00:23 mais aussi d'aider les familles les plus modestes par exemple dans la recherche d'un logement.
00:26 Bonjour Yves Calippe.
00:27 Bonjour.
00:28 Vous êtes président délégué du CCAS de la capitale sartoise.
00:31 Combien de personnes d'ailleurs aidez-vous chaque jour ?
00:35 On est entre 115 et 120 personnes qui viennent au CCAS tous les jours
00:39 pour différentes situations, pour de l'aide alimentaire, des problèmes financiers,
00:44 l'accès aux droits d'une façon générale, les personnes qui sont en RSA ou qui sont en demande du RSA,
00:51 pour personnes seules et couples sans enfants.
00:53 C'est ce que font tous les CCAS de la Sarthe.
00:56 Il y a par exemple 4 CCAS qui sont conventionnés avec le département pour le RSA,
01:01 donc Le Mans, La Flèche, évidemment vous les citant, je vais en oublier,
01:05 mais bon nous sommes 4, et puis après tous les autres qui les renvoient sur le département.
01:10 Et puis on travaille avec l'ensemble des associations qui elles aussi font des choses dans ce domaine commun.
01:15 Mission de solidarité, d'entraide, on l'a bien compris.
01:18 Est-ce que l'inflation, la hausse des prix de l'énergie notamment a gonflé le nombre de personnes qui font appel à vous ?
01:25 Oui, inévitablement ça a des répercussions sur les ressources des personnes que l'on suit.
01:32 C'est entre 7 et 8% depuis le début de l'année en plus des personnes qui frappent à la porte du CCAS.
01:40 On voit bien qu'il y a des nouvelles couches qui se font toucher.
01:42 Lesquelles ?
01:43 Il y a des gens qui ont un boulot mais les ressources sont insuffisantes pour accéder au logement,
01:50 ou il y a des accidents de la vie qui dorment dans leur voiture, ou les uns chez les autres.
01:55 Donc on sent bien que cette crise, si on peut dire ça comme ça,
02:00 parce que les crises elles se succèdent, je crois que c'est virale éternellement les crises d'un système,
02:05 mais bon c'est comme ça.
02:06 Et donc de plus en plus, comme CCAS du Mans, on fait aussi ce qu'on appelle la politique du "aller vers".
02:12 C'est-à-dire qu'il y a beaucoup de personnes qui sont isolées,
02:14 qui ne veulent pas sortir de leur appartement pour dire "là ça va pas".
02:18 Et donc on fait du "aller vers", on envoie des agents du CCAS frapper à quelques portes,
02:23 où on a eu des signalements, si je peux remplacer ce terme-là,
02:26 en disant "il y a Madame Dupont au troisième étage, ça va pas".
02:30 Donc on arrive à frapper à la porte et puis à trouver des situations.
02:35 Ça demande du temps, parce que là il y a les personnes qui sont "moi je veux rien, j'ai besoin de rien".
02:41 Et en fait quand on arrive à prendre contact avec elles, on s'aperçoit qu'il y a des aides possibles.
02:46 Et qu'elles ignorent ou qu'elles ne veulent pas demander.
02:51 Où elles ignorent, où elles ne demandent pas.
02:53 Il est 7h47, notre invité ce matin est Yves Calippe, le président délégué du CCAS du Mans.
02:58 Alors le budget dont vous bénéficiez n'est pas extensible,
03:02 comment vous faites pour faire face justement à cet afflux de nouveaux bénéficiaires ?
03:08 Je vois pour le CCAS du Mans, on a revisité toutes les aides et l'accès au droit.
03:13 On est passé de 10 euros le reste pour vivre à 12 euros.
03:21 C'est-à-dire ?
03:23 C'est-à-dire que quand vous enlevez tout ce qui est incompressible,
03:27 il faut vous aider encore, si vous avez moins de 12 euros, vous êtes en difficulté.
03:31 Parce que vous avez les enfants, vous avez un ensemble de choses.
03:33 Pour se nourrir, pour se loger, se chauffer, se baitir.
03:37 L'ensemble du CCAS le font, sur la Sarthe pareil, avant de venir j'ai pris quelques renseignements.
03:44 On est tous pareil, on essaye de faire en sorte que les personnes,
03:48 quand ils frappent au CCAS, ils aient des réponses.
03:50 On n'a pas forcément toutes les réponses, puis on n'a pas forcément tous les budgets.
03:53 Donc il y a les municipalités, en celle du Mans,
03:55 qui a voté 1,1 million d'euros supplémentaires pour le CCAS du Mans pour faire face.
04:01 Et dans toutes les communes, c'est ce qu'on essaye de faire.
04:03 - Et notamment la hausse des factures d'énergie, ça vous prend aussi une part un peu plus importante des aides, non ?
04:09 - Nous on a une convention avec le département, le CCAS du Mans a une convention avec le département,
04:15 sur l'aide à l'énergie, ce qu'on appelle le Fonds de solidarité logement, mais le volet énergie.
04:20 On est à 72 000 euros chacun, pour permettre aux gens de payer une facture,
04:26 en tous les cas de diminuer la facture.
04:28 Et puis on ne fait pas que ça, il y a l'accompagnement qui se fait.
04:31 Je pense qu'un des éléments et une des richesses de nos CCAS, c'est le savoir-faire,
04:36 mais l'accompagnement des personnes en difficulté.
04:38 On ne se contente pas quand ils poussent la porte de CCAS en disant "bon voilà,
04:42 la composition familiale, vos ressources, vous avez le droit à ça".
04:45 On regarde évidemment, mais on fait de l'accompagnement,
04:48 parce qu'on ne peut pas laisser les gens comme ça dans la nature.
04:50 - Alors parmi les personnes que vous accompagnez, il y a celle bénéficiaire du RSA,
04:55 le revenu de celle de Solidarité Active.
04:59 Le département de la SART a choisi d'être département pilote pour la réforme du RSA,
05:06 avec pour les bénéficiaires une obligation de rendre 15 heures d'activité
05:12 contre l'attribution du RSA.
05:15 Ça va être testé dans le quartier des Sablons et à l'affaire Tébernard.
05:19 Qu'en pensez-vous ?
05:21 - Moi, sur le palais de Solidarité en tant que tel, il y a des choses qui sont intéressantes dedans.
05:26 Le fait de vouloir obliger les personnes au RSA à faire 15 heures
05:31 dans le monde associatif ou dans les entreprises,
05:35 je suis très réticent en tant que tel, parce que ça ne va pas résoudre le problème.
05:38 Par contre, c'est ce que j'ai déclaré au Conseil départemental vendredi,
05:43 le dispositif existe, et donc il est en place.
05:47 C'est l'accompagnement, il faut se battre sur l'accompagnement.
05:50 Il ne suffit pas de dire aux personnes au RSA "vous allez faire 15 heures là,
05:53 faites vos 15 heures et puis après, comment on fait quand ils vont sortir ?
05:56 Est-ce qu'on les envoie vers l'emploi ? Est-ce qu'on a besoin de formation pour l'insertion ?
06:01 C'est vraiment l'accompagnement.
06:03 Le département de la Sarthe a pris ça en considération
06:07 et met en œuvre l'accompagnement pour les deux zones qui sont retenues,
06:11 les Sablons et l'affaire Tébernard.
06:13 - Merci beaucoup Yves Calippe, maire adjoint au Mans
06:16 et président délégué du CCAS du Mans.
06:19 - Merci à ceux qui tiennent leur congrès à partir de jeudi, vendredi.
06:23 Ce sera au Havre.
06:24 - Au Havre, dans une très belle ville maritime.
06:26 - Merci beaucoup.

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