Pierre Conesa, ancien haut-fonctionnaire et spécialiste en terrorisme, réagit à l'annonce du Premier ministre français. Gabriel Attal a annoncé ce dimanche soir rehausser le plan Vigipirate en France à son niveau le plus élevé, à savoir urgence attentat, à la suite de l'attaque de Moscou revendiquée par Daesh : «On a un certain nombre de cibles identifiées dont il faut renforcer la sécurité».
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00:00 Je crois que c'est une mobilisation supplémentaire de forces de sécurité avec des points particuliers à sécuriser
00:07 qui peuvent être effectivement notamment les bâtiments à usage d'enseignement, les lieux de culte, les rassemblements,
00:15 évidemment là on en a un exemple, et puis les transports et les bâtiments publics.
00:19 Donc on a effectivement un certain nombre de cibles identifiées dont il faut renforcer la sécurité
00:25 et je crois qu'il y a un volet de 7000 policiers et gendarmes supplémentaires qui seraient mobilisés en plus de Vigipirate
00:31 puisqu'on est toujours sous le système de Vigipirate.
00:33 Quand on lit, quand on va sur le site du ministère de l'Intérieur, on peut lire que cette alerte attentat peut être mise en place
00:41 à la suite immédiate d'un attentat ou si un groupe terroriste identifié et non localisé entre en action.
00:48 Alors qu'est-ce qu'il faut comprendre ? Est-ce que cela voudrait dire que des groupes auraient pu être identifiés sur le territoire français
00:55 en ce moment même, des groupes qui seraient en passe de passer à l'action ?
00:59 Il y a toujours un volet d'attentats en gestation, ne l'oublions pas quand même, on n'est pas descendu à un niveau qui est la sécurité civile absolue.
01:09 D'autre part, autant que je me souvienne, le communiqué du Premier ministre mentionne la situation en Russie,
01:15 c'est-à-dire que c'est bien à l'occasion de ce massacre que tout à coup se réveille quelque chose,
01:21 à mon avis il y a deux caractéristiques qui ont provoqué la décision du gouvernement français.
01:25 D'abord, on ne sait pas quels sont les gens qui ont fait l'attentat, c'est-à-dire on dit que c'est effectivement l'État islamique au Khorasan,
01:30 mais est-ce que ce sont des Tchétchènes ? Est-ce que ce sont des gens venus d'Asie centrale ? Est-ce que ce sont des musulmans russes ?
01:36 Donc ça, c'est extrêmement important à comprendre parce que je rappellerai que pour le cas de la France,
01:42 nous avons eu deux attentats qui étaient absolument effroyables, qui étaient les deux attentats contre les professeurs français.
01:47 L'un a été fait par une famille Tchétchène, les Anzorovs.
01:51 L'enfant est arrivé à deux ans en France, il a fait l'école républicaine et il s'est radicalisé dans sa famille.
01:56 Donc je me pose toujours une question, c'est est-ce que les Tchétchènes qui ont déjà montré la violence de leurs attaques terroristes quand ils sont en France,
02:04 ne se calment pas du tout ? Ça c'est un premier point.
02:06 Et le deuxième attentat, celui contre Dominique Bernard, a été fait par un Ningouche qui était élève dans le lycée.
02:11 Alors je me dis, est-ce que notre politique de droit d'asile ne mériterait pas d'être revue, si vous voulez, en fonction de la dangerosité de certaines populations ?
02:19 [Musique]
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