François-Xavier Bellamy, député et chef de file Les Républicains aux élections européennes, s'est exprimé ce samedi lors du lancement de la campagne de son parti pour les élections européennes.
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00:00 Depuis cinq ans, j'ai sillonné le pays.
00:02 Je n'ai pas voulu me laisser enfermer
00:04 dans la bulle de Bruxelles.
00:06 J'ai passé cinq ans sur les routes et dans les trains,
00:08 partout, dans les mairies, dans les corps de ferme,
00:11 sur le pas de porte et des artisans,
00:13 ou avec de grandes industries,
00:15 à l'aube avec les marins-pêcheurs qui rentrent au quai
00:17 ou la nuit avec ceux qui veillent,
00:20 pompiers, policiers, infirmières,
00:24 sans faire de bruit,
00:26 comme cette France de l'effort patient,
00:29 cette France qui sait que le vrai courage est discret,
00:32 cette France qu'on ne peut regarder vraiment
00:33 sans en retirer un infini respect.
00:36 J'ai tant d'images à l'esprit,
00:38 tant de visages et tant de conversations.
00:43 Et chaque semaine, je repartais de chez moi
00:45 le bruit du pays plein la tête,
00:47 ses colères et ses inquiétudes qui ne me lâchaient pas,
00:50 vers Bruxelles ou vers Strasbourg,
00:51 avec un seul but, tenace,
00:54 faire rentrer au Parlement la voix de tous ces Français,
00:58 les faire entendre,
01:00 leur rendre une place,
01:03 leur place,
01:05 rendre enfin aux Français leur voix.
01:11 Chers amis, la France est triste.
01:15 C'est peut-être le plus grave encore
01:17 pour la France, être triste.
01:19 Qu'elle soit colère et batailleuse,
01:21 qu'elle soit inquiète et toujours trop pessimiste, peut-être.
01:24 C'est une vieille habitude pour nous.
01:26 Mais la tristesse, pas ça.
01:28 Et pourtant, nous en sommes là.
01:30 Et c'est de là qu'il faut partir,
01:32 pas des partis, de la politique, des sondages, des petites phrases.
01:35 C'est de cette France qui ne s'en sort plus
01:38 et qu'il faut sortir de là.
01:40 Je repense au cultivateur de l'oise, Chéran,
01:43 qui nous accueillait dans sa ferme il y a quelques semaines.
01:46 La soixantaine solide.
01:49 Ce cultivateur à qui un sanglot est venu dans la voie
01:51 quand il nous a demandé ce qu'il pourrait bien transmettre demain.
01:56 A ces mères de Mayotte qui me racontaient le paradis perdu
01:58 où elles avaient grandi et où elles auraient voulu
02:00 pouvoir élever leurs enfants.
02:03 A ce maire des Yvelines avec qui nous avons marché
02:05 sans un mot un matin d'été dans les décombres
02:08 d'une école communale incendiée la veille par les émeutiers.
02:13 J'ai tant de visages à l'esprit aujourd'hui.
02:16 Ceux de cette France courage, qui ne plie pas,
02:20 qui ne la ramène pas, et c'est peut-être d'ailleurs
02:22 son seul, son grand tort, ne pas tout casser
02:25 quand elle n'est pas d'accord.
02:26 Parce qu'elle ne veut pas casser.
02:29 Elle répare, elle construit, elle transmet,
02:33 elle entretient, elle tient.
02:36 (Applaudissements)
02:38 Elle ne casse pas.
02:40 (...)
02:43 Elle tient malgré tout la France à bout de bras
02:47 plutôt que de baisser les bras.
02:48 Cette France qui tient debout, qui tient droit,
02:50 qui travaille sans claironnée, qui élève du mieux qu'elle peut,
02:54 qui fait les devoirs, qui fait son devoir,
02:56 qui rend service, qui dépanne quand il faut,
02:59 qui s'occupe des petits-enfants, qui veille sur les vieux-parents,
03:01 cette France qui ne compte pas ses heures.
03:03 J'ai tant d'histoires à l'esprit, tellement de confidences
03:06 et tellement d'espoir aussi.
03:08 (Applaudissements)
03:10 Tellement d'espoir parce que, mes chers amis,
03:13 je ne suis pas venu vous parler des difficultés,
03:15 vous les connaissez comme moi.
03:16 Non, je suis venu avec une bonne nouvelle.
03:19 Si notre pays décroche,
03:21 ce n'est pas parce que l'adversité est trop grande,
03:24 que les concurrents sont trop forts
03:26 ou les problèmes trop compliqués pour nous.
03:28 Non, ce qui nous arrive est assez simple, en réalité.
03:31 Ce n'est pas un accident, c'est le résultat d'un projet.
03:35 Ce n'est pas un naufrage, c'est un sabordage.