Germinal le souffle du Nord

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00:11 C'est une machine tellement énorme, il y a 200 figurants, il y a des chevaux, il y a la pluie, il y a des effets spéciaux à prévoir, il y a 16 comédiens principaux.
00:20 De lui-même, Germinal a quelque chose de grandiose en fait, de se lancer dans une fiction costumée, c'est quelque chose d'assez excitant je pense pour n'importe qui d'entre nous dans ce métier.
00:28 Il y a là un défi de scénariste qui m'intéresse, c'est comment rendre Germinal accessible et répondant un peu aux standards de la fiction actuelle.
00:37 Vous voulez un classique ? Très bien, on vous en propose un et on va le faire à la façon Peaky Blinders.
00:41 Plus que la volonté de le moderniser, c'était peut-être faire honneur aux récits pensés par Zola, tout en en reconnaissant et en découplant le souffle.
00:51 Le souffle de l'épopée, le souffle de la fresque, le souffle des sentiments.
00:56 Germinal, c'est un roman sur l'activisme aussi, sur la manière dont on se met en action individuellement puis collectivement et comment on essaye de répondre aux injustices en tant que société.
01:11 Jouer là-dedans, c'est participer à l'histoire.
01:15 Ce combat social ne s'arrête jamais en fait, donc on est conscient de ce qu'on fait d'ailleurs, on le sait sur le tournage, que tout ça, ça va parler aux gens.
01:24 De la personne qui bloquait les rues au dernier figurant au fond de l'écran, tout le monde a été obsédé par le fait de rendre justice à cette histoire incroyable.
01:35 Un des derniers mineurs actuellement vivant m'a dit "faites honneur s'il vous plaît à l'esprit de corps des mineurs".
01:50 Il y avait une espèce de force dans ce collectif qui était extrêmement importante, cette fierté également et cette dignité.
01:58 Aucun mineur ne serait allé boire un verre si sa famille a crevé de faim.
02:03 Il y a une culture, il y a une solidarité, il y a un mouvement comme ça humain d'entraide, même dans les pires conditions, qui font que ces gens-là, même si les conditions étaient extrêmement difficiles, ils ont eu une vie forte.
02:19 Et chacun nous a dit que si c'était à refaire, ils le referaient.
02:23 Avec tout ce que ça comporte de difficultés, des conditions de travail assez épouvantables, mais il y avait une sorte de corporatisme qui était fascinant en fait.
02:33 Et dernière demande, c'était de faire honneur à la dangerosité extrême de leur métier.
02:38 Et j'avoue que ces trois demandes m'ont accompagné pendant tout le projet.
02:43 Finalement, c'était le premier challenge, de rendre vraiment hommage aux mineurs et à ces thématiques qui sont certes celles de fin du 19e siècle, mais qui sont aussi encore très actuelles.
02:53 La première idée, effectivement, c'était d'aller tourner dans le nord de la France.
02:59 Et très vite, on a été effectivement excessivement bien accueillis en disant, si vous voulez refaire Germinal, il faut venir chez nous, il n'y a pas le choix, on en discutera, on trouvera des solutions si vous êtes confrontés à des problèmes.
03:09 Mais venez discuter et venez tourner chez nous.
03:11 Il y a eu une compréhension du projet et une envie de le soutenir dans toute la région qu'on a constaté jour après jour et sans laquelle ce projet n'aurait pas pu voir le jour, littéralement.
03:23 Autant il me semblait finalement inévitable de prendre des libertés par rapport au roman sur la dimension romanesque, la dimension de l'intrigue, la question du langage.
03:36 Autant la précision technique, historique sur la vie des mineurs et le travail de la mine.
03:44 J'avais l'impression qu'on n'avait pas le droit de jouer avec ça.
03:47 Quand j'arrive en repérage, tous les décors qu'on voit sont certes magnifiques et majestueux, mais sont presque 30, 40, 50 ans après les événements que décrit Zola.
03:58 Parce qu'en fait les équipements du milieu du 19e siècle n'existent plus et il aurait fallu tout rebâtir, tout reconstruire et c'était évidemment impossible.
04:07 Comment prendre la base existante des vestiges restants et en aller vers l'univers auquel j'aspirais ?
04:15 Isabelle Killar est arrivée avec son équipe et ça a été, je dirais, un coup de foudre artistique assez immédiat.
04:23 Quand on a trouvé ce cimetière à Rambert, le sol a été refait, c'était cimenté.
04:28 Il a fallu qu'on rajoute des tonnes et des tonnes de schistes noires pour reprendre comme à l'époque.
04:33 En fait, il y avait une espèce de terre battue et ça nous a permis de recréer sur ce sol, refait, une petite forge, une menuiserie pour faire vivre ce carreau qui était quand même très, très grand.
04:44 On a commencé à tourner au fort de Soclin pour faire les courants.
04:50 On a commencé à se poser la question des toits parce que le fort étant plein d'herbes sur la partie supérieure, à la place des toits, on a dû reconstituer des toits en tôle pour permettre les plans larges, tout simplement.
05:05 Elle n'a jamais pris peur quand je lui ai dit tout ce dont j'avais besoin pour raconter mon histoire.
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05:31 Parce que sur Germinal, tout a été un combat. La première descente d'Étienne dans la mine a nécessité 5, 7 différents entre l'arrivée dans l'ascenseur, l'ascenseur, le fait que l'ascenseur descende, la chute de l'ascenseur et l'arrivée dans le sous-sol.
05:47 Mes producteurs m'ont soutenu, sous couvert de trouver des solutions et c'est Isabelle qui est arrivée avec.
05:51 On a construit précis, notamment pour les mines, on a repris exactement les techniques de boisage.
05:58 Mon obsession au début de Germinal, c'était qu'il frappe dans une masse noire qui ressemblait à du charbon et sans vrai charbon, on ne pouvait pas obtenir ça.
06:07 Et on a fait venir du charbon de Pologne, on a fait venir 25 tonnes de charbon qu'on a réagglomeré pour faire des surfaces de frappe.
06:13 Et quand il frappe vraiment, d'une part ça résiste, la couleur est noire et ça brille, c'était vraiment extrêmement important qu'on puisse avoir cette vraie matière.
06:21 On a su très vite qu'on allait devoir construire les mines, donc quand on construit les mines, comment est-ce qu'on les construit pour que je puisse éclairer ?
06:29 Mais comment je vais éclairer un endroit qui est censé n'être éclairé qu'avec une lampe ?
06:33 Jusqu'où est-ce qu'on peut aller en termes de noirceur, de rapport de contraste ?
06:41 On a vu aussi qu'on n'allait pas pouvoir vraiment éclairer avec une vraie flamme.
06:44 Même si on prend la caméra la plus sensible du moment, ce qui était le cas, les niveaux de lumière sont trop faibles.
06:50 En tout cas ceux émanant d'une simple flamme comme ça, sans vraiment de tricherie, c'était un peu du challenge.
06:55 Et finalement c'est des solutions qu'on a trouvées en discutant, en testant.
06:58 J'étais certain que notre germinal ne devait pas avoir un recours trop systématique aux images synthèses.
07:08 On tournait déjà pendant le Covid avec des concentres sanitaires assez poussées.
07:12 Je voulais absolument que mes comédiens puissent évoluer dans des décorums où ils seraient frappés par la grandeur d'un chevalement.
07:19 Il y a des destins qui se sont noués et dénoués ici, dans ces endroits.
07:26 C'est pas des lieux sereins.
07:32 Tu peux te représenter fort leur quotidien, parce que tu as tout, parce que tu as les rails, parce que tu as les berlines, parce que tu as le centre de tri.
07:40 Tu imagines les femmes qui triaient le bon charbon, le mauvais charbon, etc.
07:43 Tout à coup c'est palpable, c'est tangible.
07:46 C'est venu très sporadiquement renforcer certains tableaux, comme le départ à la mine.
07:55 Et finalement, on est sur un ratio de 85% en dur et 15% en rajout VFX.
08:19 La première fois que j'ai fait l'essayage costume, tout de suite il y a quelque chose qui s'installe.
08:25 Et ça, ça arrive souvent, mais particulièrement avec ces costumes-là.
08:28 Je sais pas, il y a un truc, je me regardais dans le miroir, j'avais envie de me mettre des claques.
08:31 Le dessin du visage avec la coiffure, les favoris et la moustache,
08:35 moi ça me permettait d'avoir une certaine stature et une certaine autorité,
08:39 et de pouvoir du coup jouer ce que je veux en dessous.
08:42 Et c'est ça qui m'a permis de faire ce que je veux.
08:45 Et c'est ça qui m'a permis de faire ce que je veux.
08:48 Et c'est ça qui m'a permis de faire ce que je veux.
08:51 Et c'est ça qui m'a permis de faire ce que je veux.
08:54 Et c'est ça qui m'a permis de faire ce que je veux.
08:57 Et c'est ça qui m'a permis de faire ce que je veux.
09:00 Et c'est ça qui m'a permis de faire ce que je veux.
09:03 Et c'est ça qui m'a permis de faire ce que je veux.
09:06 Et c'est ça qui m'a permis de faire ce que je veux.
09:09 Quand j'étais acteur, quand j'étais au cours Florent,
09:12 il y a toujours des rôles comme ça de leader charismatique,
09:15 forcément t'as envie de les jouer.
09:17 Et là ce qui est encore plus intéressant,
09:19 c'est qu'on ne s'est pas du tout focus sur le leader charismatique,
09:22 on s'est focus sur pourquoi ce mec là, ce jeune,
09:25 a aussi plein de faiblesses, de failles, etc., et qui le rend humain.
09:30 Au casting, Louis est arrivé avec une espèce d'énergie,
09:33 mais qui contaminait toute la pièce.
09:35 Il est arrivé à lâcher ce discours de façon absolument incroyable,
09:38 très physique, très charismatique,
09:41 et presque parti avant que je lui dise bravo.
09:44 Soyez raisonnable, monsieur, personne ne veut l'encarnage.
09:48 Mais tu ne les entends pas ?
09:50 Ta femme, toi, vous avez dû s'y rester !
09:54 Dieu !
09:55 Il a une énergie de dingue, tu peux arriver mort le matin,
09:59 il va te dire une connerie, il va te foutre la banane,
10:02 et il est très très fort pour ça aussi.
10:04 Et il a tenu ça pendant 5 mois, je ne sais pas où il va la chercher cette énergie.
10:07 Un jour un ami m'a appris, qu'Isabelle Carré lui avait appris,
10:13 qu'il fallait toujours regarder l'œil le plus proche de la caméra.
10:17 Comme ça ton œil brille.
10:19 Donc tu vois, je m'efforce de le faire, au jour le jour,
10:23 c'est la petite technique d'acteur.
10:25 J'y arrive, Brice.
10:28 Il y avait ce côté un peu fugace,
10:31 qui a de suite orienté un petit peu le reste du casting jeune.
10:34 En tout cas qui nous a mis en galère de dire maintenant qui va jouer Chaval.
10:38 Je cherchais vraiment un pendant d'Étienne l'entier,
10:43 une espèce de mâle alpha qui pourrait régner sur le courant,
10:46 et qui ferait qu'Étienne resterait un personnage secondaire
10:49 pendant au moins les deux premiers épisodes.
10:51 Quelqu'un qui physiquement dans sa prestance,
10:53 arriverait largement à compenser le côté plus intellectuel d'Étienne.
11:00 Il voit que la Catherine dont il est amoureux
11:02 commence à avoir des sentiments pour ce nouveau mec
11:05 qui prône la grève, les droits sociaux, tout ça.
11:08 Lui il est complètement contre,
11:10 et du coup il y a une vraie rivalité qui se crée entre les deux.
11:12 Jonas avait la présence physique,
11:14 il avait l'intensité, il avait le magnétisme.
11:16 Vous êtes pas bien là, ici ?
11:17 On est solidaires.
11:19 On est solidaires ou pas ?
11:21 Oui !
11:22 Il a amené toute sa sensibilité, toute sa sincérité,
11:26 pour jouer ce personnage qu'on aurait vite fait de
11:28 cataloguer de prédateur, aujourd'hui, ou de pervers,
11:32 sauf que c'est un personnage qui évolue dans une époque
11:34 où ces termes n'existent pas encore.
11:36 Je veux pas te perdre.
11:38 À un moment il va être tellement sincère qu'on va se dire
11:42 "Ah mais Catherine, ouais, je suis d'accord, retourne avec lui."
11:45 Alors que c'est quand même un violeur, hyper violent, etc.
11:47 Et ça, ça amène un côté très obscur.
11:50 On a vu tout Paris.
11:57 Toutes les comédiennes accessibles, je les ai vues,
12:00 je les ai rencontrées, pour jouer Catherine.
12:02 Et je tenais à quelqu'un qui ait cette lumière assez incroyable
12:07 et à la fois qui puisse sembler inaccessible et qui puisse
12:10 obséder tant Chaval qu'Étienne.
12:13 Et Rosemary, qu'on m'envoie je pense un mois avant le début du tournage,
12:18 dans "Québécoise", n'avait jamais eu de germinal,
12:21 du coup n'était absolument pas écrasée en rien par le poids de l'oeuvre.
12:25 Et ses essais étaient extrêmement concluants
12:28 parce que déconnectés de toute espèce d'attente.
12:31 Et dès qu'elle est arrivée, elle était arrivée deux jours avant le début du tournage,
12:35 ça a été instantané entre elle, Louis et Jonas,
12:40 ils sont devenus très proches assez rapidement.
12:42 Cette version-là, elle donne une belle place aux femmes,
12:48 qui s'émancipent, qui ont un espoir comme ça.
12:51 C'est pas de la prise de pouvoir, c'est juste qu'elles peuvent
12:53 servir à quelque chose de plus en plus et elles gagnent en liberté.
12:56 La modernité, je pense qu'on l'a amenée via les personnages
13:02 et via un gros travail sur les personnages,
13:04 et en particulier les personnages féminins.
13:07 Sur le personnage de Catherine, on était face à un défi
13:12 qui est que dans le roman, elle subit ce qu'on appelle aujourd'hui un viol,
13:15 mais qui n'est pas nommé comme ça dans le roman,
13:17 et elle va choisir dans son arc de personnage
13:20 de se mettre sous la protection de son agresseur, de son bourreau.
13:24 Ses choix peuvent paraître archaïques et dépassés, évidemment,
13:29 mais de me recontextualiser dans l'époque
13:32 où on voit exactement les prédécesseurs du mouvement #MeToo,
13:37 et de se dire que les femmes qui étaient là,
13:40 c'était pas toutes des avant-gardistes prêtes à tout sacrifier.
13:43 Il y en a pour qui, dont Catherine, elle ne pensait qu'à survivre.
13:47 Catherine !
13:50 Tu peux venir avec moi ?
13:52 Même si l'époque pouvait,
13:57 justifier certainement pas, mais en tout cas expliquer
14:00 pas mal de choses dans son parcours,
14:02 on ne pouvait absolument pas l'aborder
14:04 avec les mots de l'époque et avec l'approche de Zola.
14:09 C'était absolument impossible.
14:11 L'équation ne pouvait être solutionnée qu'en modifiant Chaval.
14:15 Notre Chaval n'est pas le Croque-Mintaine vu auparavant,
14:18 il est un homme pour qui la possession peut être synonyme
14:22 de vue ou de mort dans l'époque dans laquelle il évolue.
14:25 Le travail sur Catherine a été un peu global,
14:27 plutôt que de se focaliser sur sa seule personne,
14:29 pour le rendre intelligible et compréhensible
14:31 pour une jeune femme de 13-14 ans qui verrait la série aujourd'hui.
14:34 Pour le Maheu, qui était un rôle extrêmement silencieux,
14:42 ce qui pouvait être extrêmement perturbant au premier abord,
14:44 il nous fallait quelqu'un qui endosse les épaules de ce mineur,
14:47 sans doute le plus respecté du Coran,
14:49 et dont le visage raconte beaucoup d'histoires.
14:52 Quelqu'un qui évoque la bienveillance, le respect
14:55 et une forme de force physique qui, tout ça mêlé,
14:59 lui donnerait une espèce de carapace d'honorabilité.
15:02 Au fond de lui, il sait que ce qu'il vit, ce n'est pas juste,
15:05 mais de là à arriver à les exprimer et surtout à les vivre,
15:09 comme ce que va faire l'entier, il y a tout un monde.
15:16 Choisir Guillaume de Toncadèque pour M. Hannebaut
15:19 répondait à un désir de sortir de toute forme de manichéisme
15:23 trop évident à l'écran. Jusqu'alors,
15:25 tous les M. Hannebaut qu'on avait vus,
15:27 brillamment joués par les prédécesseurs de Guillaume,
15:29 offraient un côté très ancré dans leur temps,
15:32 très dur, très capitaliste.
15:35 Et si je constatais leur efficacité,
15:37 j'avais du mal à rentrer en empathie avec ces personnages-là.
15:41 D'utiliser cette image aimable, gentille, à l'heure, polie,
15:46 que je peux dégager, de mettre ça au crédit du personnage,
15:51 on se dit qu'il est insoupçonnable, en fait, c'est un mec normal,
15:54 enfin je ne sais pas pourquoi il devient un monstre.
15:57 D'autant plus qu'on avait décidé avec Julien
16:00 d'emmener le personnage dans des moments de pathétique
16:03 beaucoup plus poussés que par rapport au roman
16:05 ou par rapport aux précédentes versions.
16:07 Et je sentais un tel désir, une telle appétence
16:10 à l'idée de jouer toutes les facettes de ce personnage-là,
16:13 que j'étais persuadé que ça ferait des apparitions de M. Hennebaut à l'écran,
16:18 un rendez-vous absolument immanquable pour la série.
16:20 Pourquoi chaque jour j'ai prié ?
16:23 Je trouve qu'un méchant qui a des larmes aux yeux,
16:26 c'est plus complexe et c'est beaucoup plus dangereux.
16:29 Tout ça pour avoir finalement un monde des bourgeois
16:34 plus riche en nuances de gris, plus divers, plus complexe.
16:39 Tous les personnages ont des zones d'ombre
16:41 et il y a plein de moments où tu vas détester les personnages
16:44 mais tu vas aussi les aimer ou tu vas aussi les comprendre.
16:46 C'est quoi à un moment donné ce petit point de faille ou de doute
16:51 qui le rend malgré tout humain ?
16:54 Ce n'est pas que le mal incarné, il y a quelque chose d'autre derrière.
17:00 On s'est autorisés à imaginer un personnage
17:02 qui n'existe pas dans le roman
17:04 et qui a la fonction d'être un ennemi, un opposant très fort des mineurs
17:09 qui dans notre série s'appelle Bressan
17:12 et qui est en fait un briseur de grève professionnel.
17:15 Et puis évidemment il y avait une dimension ludique
17:21 de convoquer un genre qui nous intéressait beaucoup dans cette adaptation
17:25 qui est le western
17:26 parce que quelque part Bressan incarne un personnage assez archétypal du western.
17:32 Il m'a décrit le personnage avec une série d'adjectifs
17:35 et je me souviens je l'avais au téléphone, je notais les mots qu'il me disait
17:39 et à la fin je me suis retrouvée avec plein de mots, plein d'adjectifs.
17:43 Et elle me dit "Waouh, tu viens de me donner 12 adjectifs différents par rapport à elle
17:48 et ce que je sais par expérience
17:50 c'est qu'en général il faut en retenir 2 ou 3 parce que sinon les gens s'y perdent.
17:54 À la fin du tournage, elle est venue me voir en me disant
17:57 "On a coché tous ces adjectifs, les 12 ont été utilisés."
18:02 Ce sont des êtres de chair, de sang qui ont exactement les mêmes aspirations
18:06 les mêmes contradictions, les mêmes problèmes, les mêmes paradoxes que nous aujourd'hui
18:10 et de les rendre extrêmement concrets
18:12 donc de ne pas fossiliser sous prétexte qu'on est dans un film d'époque.
18:16 Elle a tout donné, toute sa cérébralité, sa sensibilité
18:20 pour faire de cette Mahud quelqu'un de très dur et froid en apparence
18:24 mais dont on devine les failles progressivement.
18:27 Et s'il y en a bien une qui fait de cette quête, de ce combat, l'histoire d'une vie, c'est elle.
18:51 Quand je joue la Mahud, je retrouve des sensations de quand je jouais au théâtre
18:56 quand j'ai joué du Shakespeare par exemple
18:58 et comme tout le monde a un personnage de cette envergure-là
19:02 du coup oui, tout le monde fait corps parce que t'as envie de porter ça le mieux possible et le plus haut possible.
19:20 Zerminez c'est un soulèvement populaire, c'est l'individu qui devient collectif.
19:24 Comment le raconter à 100 figurants pleinement engagés dans cette histoire, dans ce qu'elle raconte ?
19:30 On y va, on y retourne !
19:32 Le fait de prendre 200 figurants mais qui font 20 jours chacun
19:38 les figurants font partie du projet autant que les acteurs en fait
19:43 et du coup eux sont tout aussi excités que n'importe qui sur ce projet
19:47 et c'est ça qui fait l'engouement de tout le monde.
19:50 Le samedi passé, dernier jour à Valenciennes, de plein de figurants
19:55 des figurants qui se mettent à pleurer parce que c'est leur dernier jour, parce qu'ils vont plus vivre ce tournage
20:00 et c'est des figurants, moi j'ai jamais vu ça.
20:02 Ce qui est très important, c'est de garder cette colère en vous
20:15 mais garder ce regard désespéré.
20:17 Je veux une dichotomie entre ce que votre regard dit
20:20 et ce que vos gestes et paroles racontent.
20:23 David venait leur expliquer ce qu'il attendait d'eux,
20:25 venait leur expliquer la séquence qu'il était en train de tourner
20:28 en leur disant "voilà juste avant il s'est passé ça, juste après il se passera ça, vous êtes dans tel état d'esprit"
20:33 et donc en fait tout le monde était profondément considéré
20:36 et je pense que ça, ça se ressent.
20:38 L'épisode 2, le délancement de la grève sous la pluie battante, qui était là ?
20:42 Grève. On s'en rappelle bien.
20:46 Les figurants arrivent en se demandant ce qu'il va se passer,
20:50 ils ne savent pas que j'ai décidé de leur faire lancer la grève.
21:08 Je les dirige ensemble pour que chacun comprenne son importance dans le mouvement général
21:13 et puis je lance la pluie.
21:15 Et là ça passe ou ça casse.
21:17 La pluie est glaciale, on sait qu'on part pour une après-midi très compliqué, physiquement.
21:25 On a trois caméras, il y a un stade sous la flotte,
21:28 c'est très compliqué pour les clients techniques,
21:30 c'est éprouvant pour les comédiens et les figurants, pour les animaux aussi.
21:37 Soudain, ça prend.
21:40 Soudain, chaque figurant, le visage charboneux en train de couler,
21:46 comprend la part qu'il a dans son mouvement.
21:50 C'est le genre de journée, quand j'arrête la pluie,
21:59 quand on se regarde tous complètement trempés,
22:03 soit ça se rebelle, soit ça s'emporte.
22:07 Et les figurants trempés et glacés sont mis à hurler "grève" mais grève
22:13 en faisant écho à ce qu'ils avaient vécu toute l'après-midi.
22:16 Ils se plaignent jamais, ils sont à donf, ils gueulent.
22:20 On a fait des nuits, on commençait à 18h, on terminait à 5h du mat'
22:24 et les mecs, ils tiennent.
22:29 On travaille, on prépare tout, tout ce qui sera à l'écran.
22:34 Mais pour ordre et seules consignes,
22:38 de rester réceptifs aux meilleures idées quand elles surviennent.
22:42 La dernière séquence de l'épisode 4 est une juste illustration
22:48 de à quel point je pense que c'est le summum de l'improvisation,
22:52 parce que là c'est une improvisation à une échelle quand même très large
22:56 avec énormément de monde qui doit participer à l'improvisation.
23:00 Il est midi, mon premier incitant et mon chef opérateur partent manger,
23:04 me voient en train de faire des gestes un peu bizarres sur le terrain
23:07 et décident, sans me le dire, de revenir bien plus tôt
23:10 parce qu'ils me connaissent par cœur,
23:12 ils savent pertinemment qu'il a passé quelque chose.
23:14 Et je leur dis "est-ce que les gars ça vous dirait de faire en un plan
23:19 ce qui était prévu en 40 ?"
23:21 Et les deux me disent "on a combien de temps ?"
23:23 Et je dis "40 minutes" pour le préparer.
23:25 Là ce qu'on va jouer cet après-midi c'est l'arrivée des gendarmes.
23:29 Tout de suite, tout le monde s'engraine,
23:31 tout le monde s'engraine pour le rendre réalisable.
23:33 Il y a cette excitation, parce qu'en un plan, tout le monde doit jouer.
23:36 On tournait autour du comédien tandis qu'il donnait ses regards,
23:39 on voyait, on dansait des différentes actions à 360° autour de sa gare.
23:43 Ça c'était un moment assez fort où on donnait les tops en live
23:47 pour que tout se passe correctement.
23:49 Arrivée des chevaux, étape 2.
23:51 Carrettes, étape 3.
23:53 Les manœuvres qui partent, le monsieur qui part, qui se fait sécher, étape 4.
23:58 Et étape 5, les gendarmes qui arrivent, tir de sauvation ici aussi.
24:03 Étape 6, le vac, mouk.
24:06 Etape 7, arrivée de dresseur.
24:08 On a fait plusieurs prises pour arriver sur la prise ultime
24:15 et c'est ce qui nous a permis aussi de sauver la séquence
24:17 dans le peu de temps qui nous restait pour la faire
24:19 par rapport au soleil déclinant.
24:21 (musique)
24:23 Il y a eu beaucoup de moments comme ça,
24:45 beaucoup d'improvisations comme ça, qui se sont produites
24:47 et qui ont donné à des moments, sans doute parmi ceux que j'aime le plus
24:50 dans la série.
24:52 (cris de la foule)
24:54 Il y a eu ce moment de la fin d'épisode 5,
25:02 où soudain, tandis que les gendarmes viennent de tirer,
25:06 j'ai l'impression de me retrouver dans un tableau de Lacroix.
25:09 Et je hurle à tous les figurants de se figer.
25:13 - Stop ! Bien mouvant ! Bien mouvant !
25:18 - Et normalement, quand vous avez 300 figurants sur le set,
25:21 vous avez forcément une personne qui n'a pas compris
25:24 ce qu'on lui a demandé.
25:26 Sauf que là, mon Stélicam commence à se promener
25:29 au milieu de personnes qui ne font que lâcher leur dernier souffle.
25:34 On y revient.
25:36 - Tout le monde se fige et on se regarde et il dit...
25:42 "Ça marche, hein ?" Je dis "Bah ouais, c'est génial !"
25:44 Je dis "Mais c'était prévu !"
25:46 J'avais l'impression que j'avais raté une information
25:48 qu'il avait dit à tout le monde.
25:50 - Superbe. Reste comme ça.
25:52 Coupé. Superbe. Superbe.
25:54 - À vivre, ça a été complètement fou.
26:00 Et c'est vrai que le plus j'arrive à créer ce genre de moments sur le plateau,
26:05 le plus l'expérience me l'a prouvé.
26:07 Le spectateur les reçoit de plein fouet.
26:10 Lui, il est très fort pour ça, pour amener l'émotion au sein des séquences.
26:15 Et quand je le sens, moi je vais avoir même une manière de réagir,
26:18 notamment quand je suis à l'épaule, je vais avoir une manière de m'approcher des comédiens,
26:21 je vais avoir une manière de rentrer dans le regard aussi, qu'il aime beaucoup.
26:24 - Il a beaucoup de moments où effectivement les personnages sont posés,
26:30 où on joue, effectivement, on fait passer des émotions
26:33 par les regards, les échanges de regards,
26:36 par des scènes qui sont finalement muettes.
26:43 - Mais ça, je pense que c'est la touche de David,
26:46 c'est son apport à la réalisation.
26:49 Bien évidemment, il y a toujours une base, c'est le script, c'est l'art,
26:52 et après il s'empare aussi des scripts pour lui les mettre à l'image.
26:57 - On a beaucoup de silence pour jouer, c'est formidable,
27:05 on n'a pas obligatoirement des mots, c'est rare, c'est rare à la télévision,
27:09 d'avoir un scénario aussi peu bavard,
27:12 qui font confiance aux scènes muettes, qui font confiance aux regards,
27:15 au temps où il ne se passe presque rien, l'infime est important.
27:20 - Et notamment, il y a une expérience très intéressante,
27:23 le personnage à un moment vient annoncer à son neveu
27:26 que la femme qu'il allait épouser est morte.
27:29 Cette scène est écrite sans mots, c'est-à-dire que le neveu est en train de...
27:33 il est avec les mineurs à un moment assez dramatique,
27:36 il sent la présence de son oncle qui arrive, il se retourne, il se regarde,
27:39 et ils se comprennent sans mots, puisque le public sait déjà ce qu'il va lui annoncer,
27:43 et on n'a pas forcément besoin de la phrase, mais on a besoin de voir la réaction du neveu.
27:47 On a répété mécaniquement, et après il a mis la musique et on a tourné.
27:51 Et évidemment, tout d'un coup la musique donne le là, c'est le cas de le dire,
27:55 et donne le niveau d'émotion de tous les personnages de la scène.
27:59 En post-production, quand tout est terminé, on écrit et on met la musique dessus,
28:03 mais si on avait déjà la musique à ce moment-là, c'est honnêtement une expérience sorcière passionnante,
28:07 pour l'émotion.
28:09 Le dossier de la musique était pour moi l'un des plus importants.
28:29 Je ne tenais pas à retomber dans l'orchestral typique de ce genre de production.
28:37 Moi j'avais envie de respecter le côté classique,
28:39 donc il y a beaucoup de violoncelle, il y a beaucoup de piano, il y a beaucoup de cordes,
28:42 et ensuite c'est David qui a eu l'idée de ramener de la guitare.
28:46 Et puis en fait, petit à petit, c'est devenu évident que la guitare c'était l'instrument pour Étienne,
28:55 et qu'on avait un peu de la musique qui était un peu plus active au milieu de ce coron,
28:59 et au milieu de cet univers qu'il ne connaît pas un peu,
29:02 comme un outsider, comme un anti-héros.
29:05 Chaque fois qu'on descendait à la mine, on avait envie d'entendre une espèce de violoncelle très très grave,
29:14 et je trouve qu'avec ce mix de montage-son, et avec cette espèce de reverb naturel
29:19 qui a été travaillé par le mixeur, par les monteurs-son,
29:22 il y a un vrai souffle à cette mine et à ce coron.
29:25 Allez, désors-moi.
29:31 Je ne vais pas y arriver.
29:33 Ça, c'est pas possible. T'as plus le choix maintenant.
29:36 On part ensemble, on rentre ensemble. Tiens.
29:39 Au niveau du puits, on fait tout le tour vers le puits.
29:43 On y retourne s'il vous plaît, en position de départ tout le monde.
29:51 Avancer.
29:52 Nous voici au milieu d'une séquence qui compte énormément pour moi,
29:59 la séquence de remontée des échelles de l'épisode 4.
30:02 C'est le genre de séquence dont on rêve quand on espère devenir réalisateur,
30:06 où Chabal et Catherine tentent de remonter un tunnel de 700 mètres,
30:11 tandis que l'usine de Jean Bart a été sabotée et où la chaleur est devenue insupportable.
30:17 Allez, remontez les échelles !
30:19 Coupez.
30:26 Isabelle et Kigar avaient construit un puits sur une vingtaine de mètres de hauteur
30:31 pour nous donner la base nécessaire à la prolongation au BFX de ce tunnel
30:36 sur 300 mètres en hauteur et 300 mètres en profondeur.
30:39 Et puis Rosemary est venue me voir, notre Catherine, en disant
30:42 « David, même s'il y a une cascadeuse, j'aimerais beaucoup jouer ce moment où Catherine défaille,
30:47 tombe dans le vide et est rattrapée par Chabal. »
30:49 Tu ne pars pas trop sur la... Tu ne te gênes pas à gauche.
30:52 Tu descends vraiment sur ton côté gauche, droit dans le vide.
30:55 Attention à la langue, pour Kérou.
30:56 Si tu as besoin d'un peu plus de temps pour te concentrer, tu prends le temps.
31:02 Si tu as un blocage, ce n'est pas grave.
31:06 Ok ? Cool !
31:08 Bien concentré, voilà.
31:10 Il y avait la doublure qui était là,
31:12 mais on s'était tous les deux dit, David et moi, que j'allais le faire le plus possible
31:17 et que s'il y avait un problème ou si je n'en pouvais plus,
31:19 on utiliserait la doublure pour me remplacer.
31:21 Bravo !
31:26 C'est littéralement se jeter dans le vide.
31:31 Donc le cerveau se met à off et tu te jettes.
31:35 Et il y a quelque chose d'extrêmement grisant.
31:38 Une fois arrivé à la position finale, j'ai vraiment besoin d'avoir ça de nouveau.
31:43 Parce que même quand le cerveau te dit "Reste pas en bas",
31:47 très bien, mais arrive quand même en bas.
31:49 N'anticipe pas.
31:50 C'est un bel accomplissement de l'avoir fait.
31:54 Et aussi que David me fait confiance, en fait, qu'il est tenu à ce que je le fasse
31:57 et qu'il m'ait poussée, tout en douceur,
31:59 mais qu'il m'ait poussée à ce que je le fasse et qu'on le fasse ensemble.
32:02 Fais buller, fais buller !
32:04 On est au endroit dont j'ai rêvé depuis maintenant presque un an et demi.
32:07 L'endroit de la bataille finale, en fait.
32:11 L'endroit de l'inondation.
32:13 La mine se retrouve submergée par les flots
32:15 et Chaval a retrouvé tienne pour lui faire littéralement la peau.
32:19 C'est un endroit où je me suis fait croire.
32:21 C'est un endroit où je me suis fait croire.
32:23 C'est un endroit où je me suis fait croire.
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