Nathalie Levy
Journaliste « En Aparté » et « Inoubliables »
La présentatrice de « En Aparté » lance une nouvelle émission mensuelle sur Canal + : « Inoubliables, nos chers grands parents »
Voix de « En Aparté », Nathalie Levy propose à partir de mardi soir une nouvelle émission de confidence consacrée aux grands parents de personnalités : filmé au studio Harcourt, chaque émission confronte Patrick Bruel, Ibrahim Malouf ou Michel Hazanavicius à des images d’archives de leurs grands parents. Une généalogie et un passage de transmission dans la continuité de son livre « Chers grands parents » paru l’an dernier.
Journaliste « En Aparté » et « Inoubliables »
La présentatrice de « En Aparté » lance une nouvelle émission mensuelle sur Canal + : « Inoubliables, nos chers grands parents »
Voix de « En Aparté », Nathalie Levy propose à partir de mardi soir une nouvelle émission de confidence consacrée aux grands parents de personnalités : filmé au studio Harcourt, chaque émission confronte Patrick Bruel, Ibrahim Malouf ou Michel Hazanavicius à des images d’archives de leurs grands parents. Une généalogie et un passage de transmission dans la continuité de son livre « Chers grands parents » paru l’an dernier.
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00:00 *Générique*
00:01 Votre invité média Laurent Vallière est journaliste, présentatrice de "En aparté" tous les soirs sur Canal+.
00:06 Elle présente une nouvelle émission à partir de mardi sur la même chaîne "Inoubliable".
00:10 Voilà le nom de l'émission.
00:11 Bonjour Nathalie Lévy.
00:12 Bonjour Laurent, bonjour à tous.
00:13 "Inoubliable" comme votre grand-mère à qui vous avez consacré tout un livre et aussi un bout de votre vie, il faut bien le dire.
00:20 Et tous ces grands-parents autour de nous, à chaque émission une personnalité.
00:24 C'est ça le concept, je vais raconter ces grands-parents.
00:26 Ça commence mardi avec Michel Azanavicius, il y aura Patrick Bruel, Ibrahim Malouf.
00:31 Comment elle vous est venue cette idée ?
00:33 Écoutez, c'est très simple à force de pérégriner sur le sujet, parce qu'effectivement c'est un peu ma chaire, mon encre,
00:40 cette question à la fois du grand âge, de l'âgisme aussi, et puis de la transmission.
00:45 J'ai noté au fil des semaines, des mois, des années de travail, qu'un certain nombre de personnalités,
00:52 mais ça va de Clara Luciani à Julien Doré en passant par Amède Silla, Oléa Drucker, même des présidents,
00:57 Emmanuel Macron, Nicolas Sarkozy, qui se sont véritablement construits, qui ont construit leur ossature avec leurs grands-parents.
01:06 Véritablement, qui ont forgé quelque chose chez eux, parfois une conviction politique, parfois simplement une vocation,
01:12 parfois une passion, et je trouvais intéressant dans une société qui est peut-être un peu en perte de repère.
01:18 En ce moment, on est un peu dans un cycle compliqué de remettre, c'est pas très joli comme expression,
01:23 mais un peu l'église au milieu du village, de reparler de ces jalons-là.
01:26 Alors vous parlez du président Macron et d'autres personnalités, vous avez écrit tout un livre, "Chers grands-parents",
01:31 ils ne sont pas dedans, et je me disais, est-ce que c'est facile de faire parler une personnalité, ses grands-parents, à la télévision ?
01:38 Écoutez, oui, je dois dire que jusqu'ici, en tout cas, je n'ai pas eu trop de difficultés.
01:42 On est dans l'intime, vous voyez ce que je veux dire ?
01:44 On est dans le très intime.
01:45 Ce que je veux dire, c'est que la série "Discus" va sur le plateau, c'est dans un studio hardcore,
01:48 ils vous donnent des photos, ils vous donnent même des vidéos, et je me dis, ils n'ont peut-être pas tous envie de montrer ça.
01:54 Écoutez, Valérie Bonneton est une comédienne qu'on adore, qui est très pudique,
01:58 et pourtant qui s'est livrée avec beaucoup de spontanéité sur l'amour qu'elle a eu pour son grand-père,
02:03 qu'elle a pourtant connu uniquement jusqu'à l'âge de 12 ans.
02:06 Vous savez, il y a quelque chose avec les grands-parents qui dépasse, quelque part, l'entendement.
02:10 C'est Gisèle Halimi qui disait quelque chose de très joli, qui a écrit un livre sur la passion qu'elle a vécue avec sa petite-fille,
02:16 qui disait qu'il n'y a pas de mot, en fait, aujourd'hui, il n'y a pas un terme pour qualifier l'amour entre petits-enfants et grands-parents.
02:22 Ce n'est pas le même amour qu'entre un parent et son enfant, ce n'est pas le même amour qu'entre deux adultes.
02:27 Et finalement, ça dit quelque chose de cette facilité à se raconter sur ce sujet-là.
02:32 Mais ce n'est pas que l'amour que vous évoquez.
02:35 En fait, Michel Azanavicius, et vous lui demandez d'ailleurs, il y a trois parties dans l'émission,
02:38 hier, aujourd'hui et demain, en gros, vous leur demandez, mais en gros, qu'est-ce qu'il y a de...deux en vous ?
02:44 Oui, absolument. Quel est l'héritage, en fait ? L'héritage immatériel, l'héritage culturel, le savoir-faire, le savoir-vivre, le savoir-être ?
02:51 Par exemple, Michel Azanavicius, c'est quoi son héritage ?
02:54 C'est très simple, Michel Azanavicius, la particularité de Michel, c'est qu'il nous a parlé de ses quatre grands-parents.
02:59 Il avait à cœur de parler des quatre, des quatre qui ont été de la Lituanie à l'Ukraine, en passant par l'Argentine.
03:04 Un grand-père qui a été cavalier en Argentine, Gocho, qui avait une musculature incroyable, qui avait un charisme incroyable.
03:10 Typiquement, ça, il s'en est servi, comme son grand-père qui l'accompagne, Boulevard Poissonnière, au cinéma Max Linder, toute son enfance.
03:16 C'est là, à un moment, que se construit cette vocation de cinéaste et le spécialiste du pastiche que l'on connaît.
03:22 Et ce qui est très beau aussi, je ne sais pas comment vous avez choisi les quatre premières personnalités,
03:26 mais en fait, elles ont tous des...leurs grands-parents viennent d'ailleurs d'Algérie, d'Ukraine, pour Michel Azanavicius.
03:33 En fait, vous racontez une généalogie aussi de la France.
03:36 Oui, c'était intéressant.
03:37 C'est presque politique, en fait.
03:38 Je ne sais pas si c'est politique ou philosophique ou métaphysique. Ce qui est sûr, c'est qu'on se construit...
03:43 Enfin, il faut savoir d'où l'on vient pour savoir où l'on va, c'est une phrase qui m'accompagne, bien entendu.
03:47 Et savoir d'où l'on vient, c'est aussi des territoires, des régions, un terroir, des terres qu'on ne peut plus peut-être côtoyer aujourd'hui.
03:55 Ibrahim Mahalouf a eu à cœur, par exemple, de remettre sur pied une maison, la maison de son enfance, pour raconter cette histoire à ses enfants aujourd'hui.
04:01 Donc oui, c'est intéressant aussi de voir la construction de ces invités par rapport à cet ancrage territorial là, et toute une histoire qui va avec, un déracinement, etc.
04:09 Est-ce que c'était facile de convaincre Canal+ de produire une telle émission, qui est vraiment en décalage par rapport à tout ce que la chaîne propose en termes de magazine ?
04:16 Je ne crois pas que ce soit véritablement en décalage.
04:18 D'abord, c'est très cinématographique, c'est un écran très cinématographique.
04:21 Vous l'avez dit, ce sont les studios hardcore, donc c'est le cinéma, véritablement.
04:25 Et puis, on a voulu une couleur, on a voulu une production et une arène, avec mes productrices Georgia chez Media One, qui est extrêmement élégante, extrêmement immersive aussi.
04:38 Donc c'est un process assez nouveau.
04:40 Et cette balade dans les photos de famille, dans leurs souvenirs, je pense qu'on a rarement vu ça.
04:46 Je disais que vous avez écrit un livre, il y a à peu près une quarantaine de personnes, de Sylvie Vartan, Alexia Larroche-Joubert, de Michel Drucker, à même Frédéric Mitterrand, qui racontait leurs grands-parents.
04:57 Mais je me disais, est-ce qu'ils ont tous des photos et des vidéos comme Michel ?
05:00 Adzana Viscius, est-ce que vous choisissez comme critère pour les faire venir dans l'émission de télévision, qu'ils aient des documents ?
05:06 Parce que c'est ça qui est très fort dans le documentaire avec Michel Adzana Viscius, c'est qu'il filmait quand il était petit, sa grand-mère qui parle.
05:12 Absolument, et c'est marrant, je pense beaucoup aujourd'hui à Frédéric Mitterrand qui m'a raconté Henriette, sa grand-mère qui était aussi fantasque et rudite.
05:19 Et il me l'a raconté avec beaucoup d'émotion, il avait de multiples photos.
05:23 Oui, c'était un point important pour moi, voire cardinal, d'avoir des invités extrêmement sincères dans leurs propos, et donc dans les souvenirs aussi matériels qu'ils pouvaient avoir à me fournir.
05:35 Parce que j'ai eu affaire, j'avoue, à des rencontres où on me dit "ah mais oui, les grands-parents, formidables, j'ai très envie d'en parler", et en fait ils n'avaient rien à raconter.
05:42 Ça m'est arrivé, donc j'ai très vite renoncé, et j'ai fait un choix aussi très précis avec mes productrices sur l'idée qu'on était dans une sincérité, pas de posture.
05:51 On n'est pas là pour communiquer, c'est pas une émission où on raconte, où on est dans une promotion d'un titre, d'un film, etc.
05:57 C'est un prolongement d'un aparté en fait ?
05:59 Pas du tout, c'est vraiment deux exercices très différents. Non, parce qu'on est vraiment sur une matière là très particulière, qui est la transmission.
06:07 La transmission qui est fondamentale aujourd'hui dans nos vies.
06:11 Moi qui viens de l'école empirique, je pense que l'expérience véritablement est plus importante que la théorisation, mais bon après chacun voit à sa porte.
06:19 Ce qui est sûr c'est que voilà, on est vraiment dans cette idée de la mémoire, du devoir de mémoire, d'un travail mémoriel.
06:25 Ça c'était vraiment mon enjeu.
06:27 On vous revoit à l'écran. Est-ce que ça vous manquait ?
06:29 Est-ce que c'est frustrant au bout de trois ans d'être dans l'oreillette du téléspectateur et de l'invité d'un aparté, puisque finalement vous lui parlez mais on ne vous voit jamais à l'écran ?
06:37 Oui, mais comme je viens de la radio, comme vous Laurent, comme Jean-Rémi Baudot ici présent, comme vous tous, il n'y a pas cette complexité ou cette frustration chez moi.
06:47 Il y a parfois une envie oui de regarder les invités d'un aparté dans les yeux, parce que je me dis que là j'aurais pu peut-être aller plus loin, mais je les vois après.
06:55 Et cette réjouissance d'avoir souvent une étreinte, une vraie tendresse, en tout cas une émotion.
07:02 Mais c'était très intéressant oui d'y revenir et c'est grisant.
07:06 On ne va pas se raconter d'histoire.
07:07 Quand on fait de la télé, on a envie de continuer à faire de la télé.
07:09 Pas pour montrer sa pomme, ça j'en ai rien à faire.
07:11 Simplement parce qu'il se passe aussi autre chose avec une caméra.
07:14 Merci Nathalie Lévy.
07:15 Merci à vous Laurent, merci beaucoup.
07:16 Et merci Laurent Vallière.
07:17 Inoubliable nos chers grands-parents.
07:19 C'est mardi soir à partir de 22h50 sur Canal+.