Le tireur

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À la fin des années 1980, le FBI rivalise d’ingéniosité pour capturer un braqueur de banque rusé. L’homme, qui agit seul, est soupçonné d’avoir commis la série de vols de banque la plus importante de l’histoire du FBI. Il planifie méticuleusement chacun de ses coups et les exécute avec une précision quasi militaire. Il faudra les ressources combinées de plusieurs services de police et d’agents du FBI pour capturer ce voleur que l’on a surnommé le « Tireur ».
Transcript
00:00 [Bruit de voiture]
00:06 San Diego en Californie.
00:08 Le 5 novembre 1987, le calme de l'avant-midi fut subitement interrompu par un coup de feu dans une banque.
00:16 [Coups de feu]
00:17 Le tireur ordonna aux clients de se coucher par terre, les menaçant de les abattre s'ils n'obéissaient pas à ses ordres.
00:23 [Coups de feu]
00:25 Il força ensuite les caissières à remplir son sac de billets de banque en leur interdisant d'appuyer sur leur bouton d'alarme
00:31 ou de lui remettre des liasses contenant des sachets d'encre.
00:34 [Coups de feu]
00:40 Il ne fit pas ouvrir le coffre-fort car cela aurait pris trop de temps.
00:44 Ce voleur alla vite au but et il s'enfuit rapidement.
00:47 [Coups de feu]
00:49 Les employés contactèrent aussitôt la police.
00:51 [Coups de feu]
00:53 Mais même dans des conditions idéales, il faut compter quelques secondes pour rejoindre une standardiste
00:58 et quelques minutes de plus pour que les unités de patrouille arrivent sur les lieux.
01:02 [Coups de feu]
01:04 Quand les policiers arrivèrent, le voleur était parti depuis un moment déjà.
01:07 [Coups de feu]
01:09 Les autorités fouillèrent minutieusement la scène du crime.
01:11 [Coups de feu]
01:13 Même si l'homme ne portait pas de gants, il avait pris soin de ne toucher à aucune surface et n'avait laissé aucune empreinte digitale.
01:20 [Coups de feu]
01:22 Comme les vols de banque sont considérés comme étant des crimes de juridiction fédérale, l'affaire fut confiée au FBI.
01:28 Pour l'agence spéciale Jack Kelly, spécialisée dans les vols de banque, cette affaire était prioritaire
01:33 car il s'agissait d'un vol perpétré par un type qui avait pris le contrôle des lieux
01:37 plutôt que de discrètement remettre un mot à l'un des employés.
01:41 On ne retrouve ce genre de vol de banque que dans 5% des cas.
01:46 Même lorsque des voleurs prennent le contrôle d'une banque, ils ne se servent généralement pas de leur arme à feu.
01:53 Cela rendait ce voleur encore plus exceptionnel.
01:56 Et c'est pourquoi on pensait qu'il était agressif et dangereux.
02:01 En outre, le voleur n'avait pas de complices dans la banque avec lui, comme dans la majorité des cas.
02:06 Son comportement violent avait profondément marqué les victimes.
02:10 [Coups de feu]
02:12 Les victimes de ce genre de vol sont particulièrement traumatisées
02:16 et encore plus lorsque le voleur se sert de son arme à feu.
02:19 Dans un cas comme ça, il y a de grandes différences dans les descriptions du malfaiteur qu'on nous présente,
02:24 en ce qui a trait à son âge, à sa grandeur, à son poids et à tout le reste.
02:29 Certains témoins affirmèrent qu'il portait un déguisement, d'autres disaient le contraire.
02:34 Ces écarts dans les descriptions n'aidaient guère les agents qui se tournèrent vers les photos des caméras de surveillance.
02:41 Les photos de piètre qualité qu'on a obtenues ne nous ont pas vraiment aidé à identifier l'auteur du crime.
02:50 [Musique]
02:52 Par les photos, on ne pouvait être sûr que d'une chose.
02:54 Le voleur était un homme de race blanche qui mesurait environ 1,80 m et qui portait une barbe et une moustache.
03:03 Les agents étaient confrontés à une affaire difficile.
03:05 Il n'y avait pas d'indices ni de descriptions précises du voleur.
03:10 L'agent spécial Kelly croyait pour sa part que ce type n'en était pas à son premier vol.
03:15 En examinant d'autres cas à la recherche de similitude, Kelly tomba sur un autre braquage commis un an plus tôt à San Diego.
03:21 La façon de procéder du voleur était identique.
03:24 Dans les deux cas, quelqu'un était entré dans la banque, avait tiré une balle et vidé les tiroirs-caisse.
03:29 De plus, les descriptions du voleur se ressemblaient.
03:32 Le tireur était parti sans laisser d'indices derrière lui.
03:36 Le fait qu'on ait si peu d'indices indiquait que ce type était très habile.
03:42 Il avait sans doute bien planifié ses vols.
03:46 Bientôt, les agents apprirent que le tireur n'en avait pas fini dans le secteur.
03:51 Après le deuxième vol de San Diego, ce type est revenu un mois plus tard
03:54 et il a commis un troisième vol en s'y prenant de la même façon et en tirant une balle dans le plafond.
04:01 Comme le voulait l'usage, l'agent Kelly donna un nom de code à ce voleur de banque en série
04:06 pour fin de communication plus rapide entre les agents.
04:09 De plus, un nom accrocheur attire davantage l'attention du public.
04:14 Ainsi, les médias seraient plus intéressés à parler de ce cas et à diffuser des photos.
04:19 Cela nous permettrait peut-être d'obtenir des pistes.
04:23 Kelly surnomma le voleur "le tireur", en référence à sa dangereuse façon de procéder.
04:31 Le 14 décembre 1987, le tireur attaqua une quatrième banque californienne,
04:36 cette fois à Mission Fijero, à 110 kilomètres au nord de San Diego.
04:45 J'avais la responsabilité d'examiner les dossiers de tous les vols de banque
04:48 dont s'occupaient les bureaux du FBI de ma région.
04:51 Les agents du FBI furent dépêchés à la banque des Valisées.
04:56 Quand un vol survient, on mène autant notre enquête à l'intérieur qu'à l'extérieur de la banque.
05:00 Pour tenter de trouver des indices ou un témoin qui aurait aperçu l'auteur du crime.
05:07 On a procédé ainsi pour tous ces vols.
05:12 Malheureusement, les agents ne trouvèrent rien. C'était comme s'ils cherchaient un fantôme.
05:17 Jusque-là, le tireur avait volé 44 000 dollars.
05:21 Mais il ne s'agissait pas seulement d'une affaire d'argent.
05:24 Les agents craignaient qu'ils ne finissent par tirer sur quelqu'un.
05:28 On était aux prises avec quelqu'un qui, selon nous, allait devenir de plus en plus agressif lors de ces vols
05:34 et qui deviendrait par conséquent plus dangereux.
05:37 Ce voleur devait être identifié et arrêté au plus vite.
05:40 Après une pause d'un an, le tireur frappa à trois reprises en l'espace de cinq semaines.
05:48 Kelly croyait que le tireur s'était attaqué à d'autres banques ailleurs au pays dans l'intervalle.
05:53 Il avait sans doute commis des vols de banque ailleurs.
05:58 En vérifiant auprès d'autres bureaux du FBI,
06:01 Kelly tomba sur une série de vols identiques irrésolus au Texas,
06:05 commis entre les vols en Californie.
06:07 Au cours de l'un de ces braquages, le tireur avait été violent, comme les agents le redoutaient.
06:12 En juillet 1986, cet homme de race blanche portant une barbe et des lunettes de soleil
06:19 s'était attaqué à une banque d'Abelin au Texas.
06:24 Il avait forcé la directrice à remplir son sac d'argent.
06:27 Comme en Californie, le voleur ne voulait que les billets des tiroirs caisse
06:31 et il avait bien averti les employés de ne pas lui donner des liasses contenant des sachets d'encre.
06:36 La directrice suivit ses instructions à la lettre.
06:40 Tout à coup...
06:43 Non ! Non !
06:45 Ne bougez pas !
06:47 Ne bougez pas !
06:49 Ne me regarde pas !
06:52 Reste là et je vais te faire voir !
06:54 Le voleur s'enfuit après avoir tiré une balle dans l'abdomen de la directrice.
07:00 Sir, fermez la porte !
07:11 Je dois le faire immédiatement. Je suis à la banque d'Abelin.
07:13 Nous avons été robbés et le directeur a été tiré.
07:15 Je ne sais pas ce qu'il faut faire.
07:18 Des patrouilleurs, des agents du FBI et du personnel médical furent aussitôt dépêchés sur les lieux.
07:24 La directrice, bien que gravement blessée, survécut à ses blessures.
07:28 Les autres témoins furent incapables de donner une description fiable de l'auteur du vol.
07:33 Tout s'était passé si vite et ils avaient eu si peur qu'ils n'avaient pas pu bien voir le voleur.
07:38 L'examen de la scène du crime ne fournit pas de résultats concluants.
07:43 Quant aux photos obtenues à partir des caméras de surveillance, elles ne fournirent que d'autres images floues du voleur.
07:48 L'agent spécial Kelly contacta la police d'état du Texas qui enquêtait sur plusieurs vols irrésolus.
07:54 Les autorités des deux états purent ainsi mettre en commun les informations à leur disposition.
07:59 On savait que le tireur s'en prenait à des banques près du bretel d'autoroute pour pouvoir s'enfuir rapidement.
08:06 Les enquêteurs s'entendaient sur le fait qu'un complice conduisait sans doute le véhicule du tireur,
08:12 mais on n'avait identifié aucune voiture.
08:14 Chacun de ces vols était aussi parfait que le précédent et on n'obtint aucune piste solide.
08:19 Le tireur commis six autres braquages au Texas et en Californie en 1988.
08:27 Les enquêteurs espéraient que les médias continueraient de s'intéresser à l'affaire.
08:33 Ainsi, quelqu'un finirait peut-être par reconnaître le tireur et contacterait les autorités.
08:38 Voici l'agent spécial Jack Kelly.
08:41 Il était organisé et il planifiait si bien ses coups qu'il ne laissait aucune piste.
08:45 Il laissait toutefois des projectiles dans le plafond de la banque qu'il braquait.
08:51 Si les experts en balistique parvenaient à trouver des marques sur ces projectiles,
08:56 ils pourraient introduire le résultat dans leur base de données informatisées.
09:00 Ainsi, si l'arme avait été utilisée pour d'autres crimes,
09:04 ils obtiendraient peut-être un indice sur l'identité du tireur.
09:07 Mais cette possibilité était bien mince.
09:10 Les experts déterminèrent que les projectiles provenaient d'un revolver de calibre 38.
09:14 Mais ils furent confrontés à des problèmes en relevant les marques caractéristiques sur les balles.
09:19 Les projectiles qu'on a trouvés étaient très abîmés.
09:23 Ils ne pourraient malheureusement pas servir à identifier l'arme du crime
09:27 si on mettait la main un jour sur un revolver suspect.
09:30 Le tireur continua sur sa lancée.
09:38 Il commis son 17e braquage de banque à University City, en banlieue de San Diego.
09:42 Une fois de plus, il ne laissa aucun indice dans la banque.
09:51 Mais à l'extérieur, les enquêteurs trouvèrent quelque chose qui en disait long sur l'esprit méticuleux du tireur.
09:57 Avant le vol, il avait affaibli les fixations de quelques planches d'une clôture
10:06 pour pouvoir atteindre plus rapidement sa voiture.
10:09 L'agent spécial a poursuivi plus d'une centaine de voleurs.
10:16 Mais celui-ci était sans contredit le plus habile.
10:19 On devait bien reconnaître que ce type était rusé.
10:23 Mais on espérait toujours qu'un indice ou un témoin nous fournirait un morceau du puzzle.
10:29 Malgré des fouilles méticuleuses dans le quartier, les agents revinrent bredouilles.
10:36 Au milieu de 1989, le tireur avait volé près de 250 000 dollars
10:41 et il s'était attaqué à des banques dans au moins dix villes.
10:44 Dès qu'un criminel se déplace, et pas seulement de ville en ville, mais plutôt d'un état à l'autre,
10:52 l'enquête devient de plus en plus complexe en raison des multiples services policiers qui participent à l'affaire.
10:57 Kelly contacta divers services de police aux États-Unis.
11:04 Les agents du FBI de la Californie et du Texas, ceux de la police locale et les Rangers du Texas.
11:11 Ils travaillaient de concert pour mettre la main sur l'indice qui leur avait échappé jusque-là.
11:15 Plus on a d'yeux et d'oreilles, plus on a de chances de capturer quelqu'un.
11:23 Comme le tireur semblait avoir beaucoup d'expérience, les agents le soupçonnaient d'avoir un casier judiciaire pour vol.
11:32 Il nous paraissait logique d'identifier les ex-détenus remis en liberté depuis peu,
11:37 qui pouvaient avoir décidé de reprendre leur vie d'avant.
11:40 Les enquêteurs demandèrent à voir les dossiers des voleurs de banques remis en liberté depuis 1986,
11:46 soit depuis que le tireur avait commencé ses braquages.
11:49 Mais cette piste fut infructueuse, car personne n'avait reconnu l'homme.
11:55 Sur les photos obtenues à partir des caméras de surveillance, il était difficile de savoir à quoi il ressemblait.
12:02 Ses cheveux et sa moustache semblaient être faux parce qu'ils étaient trop sombres.
12:08 Les membres de l'escouade en conclurent que le tireur portait des perruques et de fausses moustaches,
12:16 et qu'il avait peut-être même modifié la couleur de son teint.
12:19 Quand on a compris qu'il portait vraisemblablement des déguisements,
12:26 on s'est rendu chez plusieurs costumiers avec les photos obtenues à partir de caméras de surveillance.
12:31 Les agents montrèrent les photos aux employés en leur demandant s'ils reconnaissaient l'homme costumé.
12:38 Mais cette démarche se révéla infructueuse.
12:41 Les enquêteurs examinèrent ensuite chacun des cas de braquages dans l'espoir d'en relever des constantes.
12:53 Ils comparèrent les montants volés et notèrent la fréquence des vols.
12:57 Ils déterminèrent alors que le tireur dépensait environ 3 000 dollars par semaine.
13:01 Quand il n'avait plus d'argent, il s'attaquait à une nouvelle banque.
13:05 Ce n'était pas véritablement une constante, mais on savait qu'il aurait besoin d'argent après une certaine période de temps.
13:12 Les enquêteurs remarquirent également que le tireur commettait toujours ses vols les lundis et les vendredis,
13:20 et qu'il s'en prenait à diverses succursales d'une même banque.
13:23 Il y avait des centaines de succursales bancaires dans le secteur où il frappait.
13:29 C'était comme un enfant dans une confiserie qui ne faisait que choisir sa prochaine cible,
13:34 et notre boulot à nous c'était de deviner où il frapperait la prochaine fois.
13:38 L'équipe mit sous surveillance les banques de prédilection du tireur.
13:46 Les agents se rendaient sur place les lundis et vendredis, soit les jours préférés du tireur.
13:50 Ils espéraient avoir un peu de chance.
13:54 Notre problème, c'était qu'on n'avait pas la moindre idée de l'endroit où il frapperait.
13:59 Il y avait trop de succursales, trop de cibles.
14:02 Les effectifs étant limités, il serait impossible de couvrir toutes les banques qui pouvaient être ciblées.
14:13 Comme les voleurs blanchissent fréquemment leur argent dans les casinos,
14:16 l'escouade envoya les photos du suspect au service de sécurité des casinos.
14:20 Un de ces établissements en Californie donna alors une piste prometteuse.
14:26 Un de ses clients réguliers ressemblait beaucoup au tireur.
14:29 Ils ont accepté de nous remettre les photos d'un type qu'ils soupçonnaient.
14:35 Les agents trouvèrent l'homme en question et l'interrogeaient.
14:41 Bien qu'il ressemblât au tireur, il avait un alibi solide pour chacun des braquages de banque.
14:46 Les enquêteurs réhirent son nom de la liste des suspects.
14:50 C'était une autre piste, se terminant en impasse.
14:53 Le 23 juin 1989, l'insaisissable tireur frappa à Arlington, au Texas.
15:03 C'était son 18e braquage connu.
15:06 Il avait attaqué des banques sur un territoire de plus de 2200 kilomètres.
15:11 Cette fois-ci, la caissière cacha un sachet d'encre dans le sac du voleur.
15:15 Quand il éclaterait, les billets seraient inutilisables.
15:19 Quelques heures plus tard, le tireur attaqua une autre banque.
15:24 C'était la première fois qu'il commettait un second vol le même jour.
15:28 C'était risqué.
15:38 Les agents craignaient que son comportement ne devienne de plus en plus désespéré.
15:42 L'agent Kelly était persuadé que ce n'était qu'une question de temps avant qu'il ne blesse quelqu'un.
15:49 Chaque fois qu'il commettait un nouveau vol, il se servait de son arme à feu,
15:58 notamment le jour où il avait tiré sur la directrice au Texas.
16:01 Ça inquiétait beaucoup les autorités parce que cet individu pouvait potentiellement tuer quelqu'un un jour.
16:08 Et à voir la façon dont le tireur agissait, il pouvait tuer sa prochaine victime n'importe où et à tout moment.
16:15 À la fin des années 80, une équipe d'enquêteurs du Texas et de la Californie était à la recherche du tireur,
16:25 un voleur de banques rusé qui commençait toujours ses braquages en tirant une balle au plafond
16:30 et qui s'enfuyait avec l'argent liquide rapidement sans jamais laisser de trace.
16:35 Devant la série de plus en plus imposante de vols, le tireur fut bientôt connu de tous les services de police du pays.
16:41 Les agents étaient sur le qui-vive.
16:44 L'agent spécial Jack Kelly.
16:47 Chaque fois que le tireur s'attaquait à une banque dans un secteur donné,
16:53 on contactait tous les autres services de police le plus rapidement possible
16:57 et on leur transmettait les informations à notre disposition,
17:00 qu'il s'agisse de nouveaux indices, de témoins ou de photographies de meilleure qualité.
17:05 Grâce aux photos, l'équipe détermina que le tireur avait vraisemblablement utilisé un revolver 38 Smith & Wesson,
17:12 une arme couramment utilisée par les policiers.
17:14 Les enquêteurs remarquirent également que le voleur plaçait son index sur le côté de l'arme comme le font les policiers.
17:21 Il n'était guère rassurant de penser que le voleur puisse être un policier, même si cette hypothèse était plausible.
17:30 Et même s'il n'était pas un policier, le voleur semblait savoir comment les patrouilleurs procédaient.
17:36 On le soupçonnait de les surveiller afin de connaître leur itinéraire de patrouille
17:41 et de cibler ensuite des banques loin de ces itinéraires pour gagner du temps lors de sa fuite.
17:46 Le tireur commettait ses vols de banque comme un professionnel
17:51 et sa planification lui avait permis de réussir plus de 20 braquages.
17:58 Les enquêteurs étaient heureux de l'attention des médias sur cette affaire.
18:02 Ils savaient que le public représentait leur plus grande chance de mettre la main au collet du tireur.
18:07 Un témoin en particulier fournit une piste intéressante.
18:11 Après le braquage de 1989 à Mission Viejo, un résident du quartier de la banque
18:18 avait vu un homme monter dans le coffre arrière d'une voiture qui avait ensuite démarré.
18:22 Selon lui, la voiture était une berline quatre portes, rouge, immatriculée en Californie.
18:28 Malheureusement, il n'avait pas vu le visage du conducteur
18:32 ni eu le temps de noter le numéro de la plaque d'immatriculation.
18:36 Les agents commençèrent à vérifier toutes les voitures immatriculées en Californie
18:40 correspondant à cette description.
18:42 Mais comme il y en avait quelques milliers, il n'aurait pas fini avant plusieurs mois.
18:46 Ce témoignage confirmait toutefois les soupçons des enquêteurs.
18:51 Quand on a su qu'il montait dans le coffre d'une voiture,
18:53 on a compris qu'il avait bel et bien un complice pour commettre ces vols.
18:57 Le 30 mars 1990, le tireur braqua une banque au Texas qu'il avait déjà attaqué un an plus tôt.
19:06 Pour les enquêteurs, le fait qu'il retourne au même endroit
19:10 indiquait qu'il était de plus en plus audacieux et qu'il ne craignait pas d'être reconnu.
19:18 A la fin de 1990, la squad imputait 27 braquages au tireur,
19:22 lui ayant rapporté près de 400 000 dollars
19:25 sans qu'il n'ait jamais laissé une empreinte digitale identifiable derrière lui.
19:29 Il faisait toujours attention de ne toucher à rien.
19:34 Même quand il sortait, il ouvrait la porte avec le coude ou la hanche.
19:38 Les agents devaient trouver une façon de comprendre comment fonctionnait l'esprit du tireur.
19:44 Ils confièrent cette mission aux experts en sciences comportementales de l'académie du FBI à Quantico en Virginie.
19:50 Ça ne nous fournit pas le nom du criminel,
19:54 mais ça nous donne une meilleure idée de sa personnalité.
19:57 Après avoir soigneusement étudié en détail chaque vol,
20:03 les experts dressèrent le profil comportemental du tireur.
20:10 Comme la plupart des criminels commettent leurs premiers crimes dans les secteurs où ils se sentent à l'aise,
20:14 les psychologues soupçonnaient le tireur de venir du Texas,
20:17 là où il avait commis ses premiers braquages.
20:20 Ses agissements précis et bien planifiés indiquaient qu'il avait peut-être subi un entraînement militaire.
20:28 Comme le tireur ne s'était jamais fait dénoncer par quiconque,
20:31 on pouvait présumer que son seul complice était très loyal.
20:35 Par expérience, les psychologues croyaient que le tireur deviendrait de plus en plus violent.
20:39 Il était même possible qu'il préférerait un affrontement armé avec les autorités plutôt que de se rendre.
20:45 Ce type sortirait d'une banque à coups de feu,
20:48 ou il prendrait des otages si on essayait de le piéger.
20:52 En avril 1991, le tireur étendit son territoire jusqu'au nord de la Californie
21:02 en s'enfuyant avec 15 000 dollars après avoir braqué une banque de San José.
21:08 Le sergent détective Jack Baxter de San José.
21:11 - Aucun témoin n'a pu nous dire où il était allé, quel genre de voiture il conduisait et s'il avait des complices.
21:18 On n'en savait rien.
21:20 Cette fois-ci toutefois, le tireur laissa un indice derrière lui.
21:26 On trouva une empreinte de paume de main partielle sur le comptoir.
21:33 Malheureusement, les enquêteurs ne purent établir de comparaison,
21:37 car les relevés d'empreintes de la police ne contiennent pas les empreintes de paume de main.
21:41 Les squads se retrouvaient de nouveau à la case départ.
21:45 Deux mois plus tard, le tireur dévalisa une banque de Bellevue dans l'état de Washington, non loin de Seattle.
21:52 Il étendait de plus en plus son territoire.
22:00 - Seattle faisait maintenant partie de son territoire.
22:04 On voyait bien qu'il ratissait plus large et se déplaçait d'un état à un autre.
22:08 Le tireur était l'un des voleurs les plus actifs de l'histoire récente du FBI.
22:14 En 1991, 5 ans s'étaient écoulés depuis ses premiers vols.
22:20 Comme le délai de prescription était échu, il était impossible de le faire inculper pour ses premiers vols.
22:26 Les agents faisaient une course contre la montre pour l'arrêter.
22:30 - Ce voleur était violent et il volait des banques d'un état à l'autre.
22:38 Il embraquait une toutes les 6 à 8 semaines et l'on ne savait rien de lui ni de l'endroit d'où il provenait.
22:47 En août, le tireur dévalisa une banque de Los Altos en Californie, portant ainsi le total de ses gains à 477 457 dollars.
22:57 Les enquêteurs trouvèrent un indice prometteur, une fausse moustache.
23:01 C'était le premier indice qui pourrait démontrer la présence du tireur dans cette banque.
23:05 Mais à ce moment-là, les analyses génétiques étaient coûteuses et demandaient beaucoup de temps.
23:10 En outre, on ne disposait pas d'un suspect dont on pouvait comparer l'ADN.
23:16 Malheureusement, cet indice ne présentait guère de valeur à l'exception du fait qu'il démontrait que le voleur portait un déguisement.
23:23 À la fin de 1991, les enquêteurs attribuaient au tireur 33 vols à main armée dans 18 villes différentes.
23:32 Les agents ne disposaient d'aucun indice.
23:36 Ils devraient avoir un coup de chance au plus vite.
23:42 Les agents qui enquêtaient sur la plus grande série de braquages de banques irrésolues de l'histoire du FBI
23:47 n'avaient à leur disposition que quelques photos floues d'un homme surnommé le tireur.
23:52 En 1992, le tireur commis sept autres braquages.
23:57 Il s'attaqua pour la seconde fois à une banque de Bellevue dans l'état de Washington.
24:01 Ses gains totaux s'élevaient maintenant à 600 000 dollars.
24:04 Voici l'agent spécial Don Glasser du FBI.
24:09 On s'est mis à la recherche d'empreintes digitales dans la banque et l'on a interrogé les témoins.
24:15 Bien entendu, on espérait que quelqu'un avait vu le voleur monter à bord d'une voiture en particulier.
24:21 Malheureusement, personne n'avait rien vu.
24:27 Les témoins ont été interrogés par des agents de la police.
24:31 La population était inquiète et se sentait mal protégée.
24:35 Ce type entrait dans n'importe quelle banque et tirait un coup de feu.
24:39 Éventuellement, il y aurait un accident où le voleur tirerait intentionnellement sur quelqu'un.
24:44 On se disait qu'il devait bien y avoir un moyen de l'identifier, mais on ne savait pas quoi faire.
24:49 Les agents devaient arrêter le tireur avant qu'il ne commette un meurtre.
24:55 Lors d'un braquage à San José, la chance du voleur commença à tourner.
24:59 Cette fois-ci, la caméra de surveillance capta une image assez nette de son visage avant qu'il n'ait le temps de s'enfuir.
25:07 Une dessinatrice de la police de San José se servit de cette image pour dresser un portrait du tireur sous son déguisement.
25:19 Reconstituer un visage qui est camouflé en partie exige une vaste connaissance de la physionomie et un grand talent artistique.
25:26 Les agents firent ensuite distribuer le portrait et ils confièrent la tâche au responsable des programmes échecs au crime de le diffuser régulièrement et de le faire afficher dans les banques.
25:40 Le sergent détective Jack Baxter a été le premier à le faire.
25:44 On croyait que pour coffrer ce type, on devait obtenir l'aide de la population.
25:49 Quelqu'un devait nous appeler et nous dire ce qu'il avait vu ou entendu.
25:53 Le 11 mai 1994, les enquêteurs eurent enfin le coup de chance espéré quand quelqu'un appela pour donner des informations.
26:02 Ces informations étaient assez générales. On nous a dit que le voleur avait été un homme.
26:09 Ces informations étaient assez générales. On nous a dit que le voleur s'appelait Johnny Williams ou John Williams et qu'il se faisait parfois appeler Robert Hall.
26:19 Selon l'informateur, Williams avait environ 40 ans. Il conduisait une berline quatre portes rouges et il avait une complice très dévouée, sa femme.
26:29 L'informateur ajouta que Williams était toujours armé, qu'il avait un tempérament explosif et qu'il avait juré de ne jamais se faire capturer vivant.
26:38 De fait, sa femme et lui avaient conclu un pacte de suicide au cas où il serait pris au piège. C'était un bon tuyau, mais il restait encore beaucoup à faire.
26:46 Ces noms sont très courants. Comme il y a littéralement des centaines de Johnny Williams et de Robert Hall,
26:55 on a dû limiter nos recherches à ceux qui avaient à peu près l'âge du suspect que nous avait décrit l'informateur.
27:05 En examinant les archives de la Régie des transports de la Californie, les agents trouvèrent un Johnny Madison Williams et un Robert Hall qui semblaient être un seul et même homme.
27:14 Ils comparaîrent ensuite les deux photos au portrait robot du suspect.
27:17 Il correspondait en tout point au portrait réalisé par notre artiste. C'était comme si elle avait fait ce dessin à partir de la photo. On a alors su que c'était notre homme.
27:30 En Californie, on prélève les empreintes digitales des détenteurs de permis de conduire. On peut ainsi découvrir que Hall et Williams n'étaient en fait qu'une seule et même personne.
27:39 Johnny Madison Williams était un ex-marine du Texas où il avait un casier judiciaire pour des vols.
27:46 Sa femme, Carol, avait acheté un revolver de calibre 38 comme celui que l'on apercevait sur les enregistrements des caméras de sécurité.
27:56 En outre, elle possédait une berline quatre portes de couleur rouge, immatriculée à son nom de jeune fille.
28:01 Les enquêteurs constatèrent qu'il n'avait aucun revenu financier.
28:05 Or, il vivait dans une maison de 350 000 dollars surplombant l'océan à Los Osos en Californie. L'agent spécial Jim Wilkins du FBI.
28:14 Il vivait sur les hauteurs de Morro Bay. C'était un secteur aisé qui n'était desservi que par une seule route.
28:25 Les agents qui s'aventureraient à cet endroit seraient facilement remarqués.
28:31 On ne savait alors pas où se trouvait Johnny Williams.
28:37 Même si la situation était délicate, les agents devaient vérifier la maison du suspect.
28:44 Ils trouvèrent un endroit qu'ils espéraient bien caché d'où ils commencèrent à surveiller les lieux.
28:51 Les agents surveillèrent la maison pendant quelques jours, mais le couple ne rentra pas.
28:56 Les enquêteurs soupçonnaient le tireur de se préparer à un autre braquage.
29:03 Jack Kelly croyait pour sa part que le vol serait commis dans le secteur de Seattle.
29:10 Le tireur avait l'habitude de commettre un braquage dans cette ville tous les ans et un an s'était écoulé depuis le dernier vol.
29:16 Kelly contacta alors l'agent spécial Don Glasser de Seattle.
29:21 Il nous a dit "il va y avoir un autre braquage dans votre secteur, alors tenez-vous prêts".
29:27 Ce n'était qu'une déduction, mais pour l'heure c'était tout ce que les agents avaient.
29:32 Glasser parcoura les rues de la ville.
29:35 Je roulais en voiture dans le secteur de Bellevue.
29:39 J'étais moitié anxieux, moitié excité à l'idée que j'allais entendre les répartiteurs nous annoncer qu'il y avait eu un code 91, soit un vol de banque.
29:49 Le premier juillet 1994, le tireur frappa de nouveau.
29:58 Il braqua une banque de Kirkland dans l'état de Washington, à seulement 16 kilomètres au nord de l'endroit où l'agent Glasser le cherchait.
30:06 Après avoir tiré un coup de feu au plafond, le tireur ordonna à une caissière de remplir son sac de billets de banque.
30:19 Comme d'habitude, il la menaça de son arme si elle mettait de faux billets ou des sachets d'encre dans le sac.
30:24 La caissière fit tomber accidentellement des presse-papiers de bois dans le sac que le tireur prit pour des sachets d'encre.
30:32 Il était fou de rage.
30:37 Le voleur s'enfuit sans tirer d'autres coups de feu et disparut avant l'arrivée des policiers et des agents du FBI.
30:47 Les enquêteurs apprirent bientôt la nouvelle du vol.
30:49 L'intuition de l'agent Jack Kelly à propos de Seattle ne l'avait pas trahi.
30:54 On savait où il était à ce moment-là, du moins dans quel coin du pays il se trouvait, c'est-à-dire dans le secteur de Seattle.
31:01 Kelly avait transmis un avis aux émetteurs des cartes de crédit de Williams. Ainsi, s'il en utilisait une, la police serait aussitôt avisée. Ce plan fonctionna après le braquage de Kirkland.
31:14 Il avait la chance d'obtenir des informations de la part de l'un de ses créditeurs qui venait d'enregistrer une transaction dans un hôtel de l'État de Washington.
31:21 L'agent spécial Don Glasser se rendit aussitôt à l'hôtel en question.
31:27 J'étais anxieux parce que je savais que c'était des informations fiables.
31:32 L'hôtel était situé à Basel, à quelques 15 kilomètres de la dernière banque dévalisée.
31:40 Williams avait utilisé une carte de crédit sous son nom d'emprunt, Robert Hall, pour louer une chambre.
31:45 Rien ne garantissait cependant qu'il s'y trouvait toujours.
31:48 En circulant dans l'aire de stationnement de l'hôtel, j'ai vu une berline rouge.
31:54 En vérifiant la plaque d'immatriculation, Glasser constata que le véhicule était enregistré au nom de Carol Hawkins, soit le nom de jeune fille de la femme de Williams.
32:09 Si celui-ci se trouvait toujours à l'hôtel, on devait tout faire pour éviter qu'il se méfie ou qu'il se barricade ou prenne des otages.
32:15 La directrice reconnut le suspect Johnny Williams comme étant Robert Hall.
32:24 Elle déclara que sa femme et lui n'avaient pas encore réglé leur note.
32:27 J'ai aussitôt appelé Jack Kelly pour lui annoncer la nouvelle et je lui ai suggéré de monter dans un avion et de venir nous rejoindre.
32:35 Il était déjà en train de faire ses valises.
32:38 À ce moment précis de l'enquête, j'étais très anxieux.
32:41 J'ai contacté mon homologue Jack Baxter de la police de San Jose et je lui ai annoncé que non seulement on avait identifié le type, mais qu'on savait également où il se trouvait.
32:50 Jack a alors pris un avion pour Seattle, tout comme moi.
32:53 Glasser demanda également des renforts de la police de Seattle et du FBI.
33:02 On s'est assuré qu'aucun de nos agents ne porte d'appareil radio, d'armes, d'un père de la police ou de casquette du FBI qui puissent les identifier.
33:10 Je leur ai demandé de se comporter normalement pendant leur déplacement.
33:13 En l'espace de quelques minutes, d'autres agents et policiers arrivèrent silencieusement sur les lieux et ils dressèrent un périmètre de sécurité.
33:23 On s'est assuré que les véhicules du FBI, que nous appelons des G-Rides, ne soient pas visibles pour le suspect.
33:31 On ne voulait pas qu'il voit quelque chose d'anormal s'il jetait un coup d'œil par la fenêtre de sa chambre.
33:36 On a établi plusieurs postes tout autour de l'hôtel et loué quelques chambres, d'où l'on voulait superviser l'opération.
33:45 On savait que s'il décelait notre présence, il tenterait de s'enfuir des lieux.
33:50 On s'est assuré de ne rien laisser au hasard.
33:54 Plutôt que de se précipiter vers la chambre du suspect, les enquêteurs décidèrent d'attendre jusqu'à ce qu'ils puissent identifier Williams visuellement.
34:02 On s'est assuré que quelqu'un surveille sa porte en tout temps.
34:06 Au coucher du soleil, l'enquêteur Baxter et l'agent spécial Kelly arrivèrent de Californie.
34:15 L'enquêteur Jack Baxter.
34:21 On ne voulait rien précipiter. On devait être patient et l'on voulait s'assurer de l'arrêter sans qu'il n'y ait de victime.
34:28 Les agents souhaitaient procéder à l'arrestation de Williams à l'extérieur au cas où il y aurait des armes dans sa chambre.
34:35 À l'heure du repas, on espérait qu'il sortirait et qu'il irait manger quelque part. On en profiterait alors pour l'arrêter.
34:44 Mais les heures s'écoulèrent sans que Williams ou sa femme ne se manifestent.
34:51 Pendant ce temps, les enquêteurs devaient éviter de se faire repérer par le suspect et d'utiliser leur radio.
34:56 On nous avait dit qu'il utilisait un balayeur d'ondes. On devait donc faire attention à ce que l'on disait par radio pour qu'il n'apprenne pas qu'on le surveillait.
35:05 Il semblait y avoir quelqu'un dans la chambre. L'agent spécial Jack Kelly.
35:11 On voyait de la lumière. Même si les stores avaient été fermés, on pouvait voir l'éclairage oscillé à cause des images diffusées à la télé.
35:19 Après 7 ans de recherche, les agents du FBI et la police avaient peut-être enfin piégé le tireur.
35:25 Après 7 ans de recherche, le FBI croyait avoir retrouvé Johnny Madison Williams, le tireur, dans une chambre d'hôtel de l'état de Washington.
35:37 Une journée et une nuit entière s'écoulèrent sans qu'on discerne le moindre mouvement dans la chambre.
35:44 Le lendemain matin, les agents mirent un plan au point pour s'assurer que le suspect était bel et bien là.
35:49 Ils demandirent l'aide d'un employé de l'hôtel.
35:53 Après lui avoir montré une photo du suspect, ils lui demandèrent d'entrer dans la chambre sous un faux prétexte et d'en profiter pour voir qui se trouvait à l'intérieur.
36:02 Malgré le danger que représentait cette mission, l'employé devait avoir l'air normal.
36:07 Si Williams se doutait de la moindre chose, il pourrait devenir violent.
36:12 Quand la porte de la chambre s'ouvrit, l'employé demanda à l'occupant à quel moment il pourrait remplacer les filtres à air.
36:18 L'enquêteur Jack Baxter.
36:21 Notre suspect l'a informé qu'il devait partir dans une heure et qu'il pourrait alors venir remplacer les filtres à air.
36:27 L'employé est venu nous dire qu'il avait bien reconnu le type.
36:31 On a alors rencontré le type et on a fait un enquêteur.
36:36 L'employé est venu nous dire qu'il avait bien reconnu le type.
36:39 On a alors renforcé la sécurité.
36:42 Il n'était pas question pour nous de le laisser s'échapper.
36:45 Maintenant les agents savaient que le tireur se trouvait bien dans sa chambre et qu'il en sortirait dans une heure.
36:51 Une heure s'écoula.
36:58 Puis deux.
37:03 Williams pouvait avoir découvert le poteau rose.
37:06 Tout à coup, une occasion se présenta d'elle-même.
37:11 L'agent spécial Jack Kelly.
37:14 Un appel a été effectué depuis la chambre à la réception.
37:19 Le suspect voulait emprunter une machine à écrire car il devait rédiger une lettre.
37:23 Il a demandé qu'on lui apporte une machine à écrire.
37:27 J'ai ordonné aux employés de ne rien faire.
37:32 Sur l'ordre du FBI, la directrice indiqua à Williams qu'il pouvait utiliser la machine qui se trouvait dans un bureau près de la réception.
37:39 Il a accepté. Il a dit qu'il ne tarderait pas à venir.
37:43 Le petit bureau était l'endroit idéal pour procéder à une arrestation, à l'écart du public.
37:51 Il n'y avait aucune possibilité de s'enfuir de là.
37:54 L'agent spécial Don Glass.
37:58 On est aussitôt allé dans ce bureau et on a placé la machine à écrire au meilleur endroit selon nous.
38:02 On devait rapidement réarranger les meubles pour pouvoir entrer dans la pièce une fois qu'il y serait et ne pas être gêné par le mobilier.
38:08 Enfin, pour couronner le tout, les enquêteurs insérèrent dans la machine à écrire une feuille contenant le texte de l'arrêt Miranda sur les droits des personnes en état d'arrestation.
38:20 Ils se cachèrent ensuite dans la pièce voisine et attendirent l'avertissement de leurs collègues à l'extérieur.
38:26 Après 40 minutes de tension extrême, l'homme quitta sa chambre et se dirigea vers la réception.
38:32 C'était Johnny Williams.
38:35 On l'a vu marcher depuis l'autre côté de l'aire de stationnement.
38:39 Il n'y avait aucun doute dans notre esprit sur son identité.
38:42 On l'a reconnu comme si ça avait été notre meilleur ami.
38:51 C'était le point culminant de l'enquête après 7 ans de recherche.
38:55 Il s'est présenté à la réception où on lui a indiqué le bureau où aller.
39:05 Il a contourné le comptoir et est entré dans le bureau.
39:13 Je vais vous utiliser ce petit écrou et ce papier extrait dans l'autre salle.
39:16 Pensez-moi si vous en avez besoin.
39:19 Williams était piégé. Il ne pouvait s'échapper de cet endroit.
39:22 Les agents savaient qu'il était dangereux et ils étaient prêts au pire.
39:26 Le suspect fut surpris.
39:36 Les agents le mirent en état d'arrestation sans qu'il y ait de lutte.
39:44 Il ne portait aucune arme.
39:46 Grâce au plan minutieux des enquêteurs, l'arrestation s'était déroulée sans encombre.
39:52 Je l'ai appelé par son vrai nom.
39:55 J'ai dit Johnny Madison Williams Junior, c'est terminé.
39:58 Et j'ai alors vu sa tête comme ça fessée.
40:01 Les agents devaient maintenant s'occuper de Carol, la femme de Williams.
40:05 On s'est dit qu'il n'y avait aucune raison pour se précipiter dans la chambre.
40:10 Que si on attendait un peu, elle finirait par en sortir. Et c'est ce qu'elle a fait.
40:13 Elle est sortie de la chambre.
40:38 Elle est sortie de sa chambre et s'est dirigée vers sa voiture.
40:41 On est alors passé à l'action et on l'a arrêtée sans problème.
41:05 Une fois de plus, l'arrestation se déroula sans encombre.
41:09 Les agents se mirent ensuite à la recherche d'indices.
41:14 Il nous a donné l'autorisation de fouiller sa chambre.
41:17 On y a trouvé des systèmes de balayage Doppler, des émetteurs récepteurs portatifs, des déguisements et de l'argent liquide.
41:24 Ils trouvèrent également les notes personnelles du tireur.
41:27 Il s'agissait d'un compte-rendu détaillé de tous ses vols.
41:32 Il y avait un porte-document gris qui contenait des compte-rendus précis des vols de banque.
41:36 Tout y était soigneusement noté.
41:38 La date, le jour de la semaine, les détails sur la somme volée, l'adresse de la succursale, le nom du siège social.
41:44 C'était des pièces à conviction très compromettantes.
41:47 Les enquêteurs trouvèrent d'autres indices dans la voiture des Williams.
41:51 On a trouvé deux pistolets dans le coffre de leur voiture.
41:54 On a reconnu le Revolver 38 qu'on avait vu sur les photos obtenues à partir des caméras de surveillance.
42:01 On savait que c'était cet arme-là.
42:02 Il y avait aussi un autre revolver qu'on n'avait jamais vu auparavant.
42:05 Les deux armes étaient chargées.
42:07 Les enquêteurs séparèrent Williams de sa femme pour les conduire au bureau du FBI, où on les mettrait en détention.
42:17 Williams accepta de parler.
42:20 Si je me souviens bien, on le soupçonnait d'avoir commis 48 vols au total.
42:27 Quand je l'ai interrogé, il m'a demandé pour combien de vols on l'accusait.
42:30 Il a ensuite ajouté « Vous ne m'auriez pas arrêté et vous ne seriez pas mon nom si vous ne m'aviez pas identifié pour les 56 vols ».
42:37 Williams décrivit en détail les 48 vols pour lesquels le FBI le soupçonnait, en plus des huit autres dont les agents ne savaient encore rien.
42:46 L'interrogatoire a duré environ 12 heures et j'ai dû prendre beaucoup de notes.
42:52 J'avais une crampe à la main à cause de toutes ces informations qu'ils nous fournissaient.
42:59 Le premier Madison Williams prenait son travail très au sérieux.
43:01 Il surveillait chaque banque pendant plusieurs semaines et mettait au point un plan détaillé.
43:06 Sachant que le FBI tenterait de le retrouver par le biais de ses déguisements, il avait acheté tout ce dont il avait besoin à Dallas avant d'entamer sa série de braquages.
43:16 Il déclara aux agents qu'il avait étudié les itinéraires des policiers et appris leurs codes.
43:21 Tout ce travail lui avait permis de voler près d'un million de dollars en argent liquide avant que les autorités ne l'arrêtent.
43:28 Mais cette enquête n'a pas été résolue seulement par les agents et les policiers qui travaillaient sur l'affaire.
43:32 Très souvent, c'est grâce à l'aide du public qu'on peut capturer ces types et résoudre ces cas.
43:38 C'est très important et je crois que ça l'est encore plus maintenant avec la menace terroriste.
43:45 Carroll Williams, appelé des coupables, est écopé de 20 ans de prison pour son rôle dans les vols du tireur.
43:54 Quant à son mari, Johnny Madison Williams, le tireur lui-même, il a également plaidé coupable à 27 braquages commis dans le délai prévu par la loi de prescription.
44:02 Il a été condamné à 92 ans d'incarcération dans une prison fédérale.
44:06 Son règne de terreur a enfin pris fin.
44:09 [Générique]
44:29 ♪ ♪ ♪

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