« Je tremblais quand je lui ai dit » : Pierre de Maere revient sur son coming out dans Un dimanche à la campagne (VIDEO)
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00:00 -Adolescence plutôt heureuse jusqu'à 15 ans, justement,
00:03 où je deviens un peu impertinent avec certains profs.
00:06 Je suis un peu un petit con, comme ça, parce que c'est un peu l'âge.
00:09 -Pour surmonter quoi, d'ailleurs ?
00:10 -En fait, moi, je sais que je suis gay depuis que j'ai 13 ans.
00:13 J'ai pas envie de l'être.
00:15 En plus, je suis dans un collège qui est hyper hyper hyper classique.
00:17 Et donc, ça crée un sentiment d'interdiction.
00:19 Enfin, je peux pas...
00:20 -Et un sentiment d'infériorité ?
00:22 -Pas d'infériorité,
00:24 parce que tous les génies étaient gays dans ma tête.
00:25 Donc, je me suis dit que c'était quand même bien parti
00:27 pour faire carrière.
00:29 Je voyais Saint-Laurent, je voyais Fanny Mercury...
00:32 Heureusement qu'il y a ces gens-là !
00:34 C'est hyper inconfortable.
00:36 Et tu te dis, bon, OK, aujourd'hui, alors qu'il est,
00:38 je peux pas le vivre et je peux pas le tolérer,
00:40 c'est pas possible,
00:41 mais peut-être que dans 10 ans, je serai absolument libéré
00:44 et que je ferai un truc immense.
00:45 Je sais pas si ça m'a donné cette confiance-là.
00:46 -C'est une force, oui. -C'est génial.
00:47 À ce moment-là, jusqu'à mes 18 ans, je me dis, j'en parle à personne,
00:50 parce qu'une orientation sexuelle, finalement, c'est assez facile à cacher,
00:53 y a pas d'urgence.
00:54 Enfin, y a pas eu d'urgence.
00:56 -C'est quand tu rencontres quelqu'un, finalement. -Exactement.
00:58 Tu tombes amoureux.
00:59 Et moi, je tombe amoureux à 18 ans, donc en terminale,
01:02 d'un gars qui avait un an de moins que moi,
01:04 et je trouve une aura, je sais pas, une sorte de gentillesse, de pureté,
01:07 moi, je suis hyper attiré par ça.
01:09 Je me dis, génial, j'ai trouvé !
01:11 Et en fait, je finis par lui dire,
01:14 je le dis avant ça à mes meilleurs amis,
01:17 parce qu'en fait, y a une urgence, tu peux pas cacher ça.
01:19 Moi, quand il m'arrive un truc de dingue, il faut que je le dise.
01:22 Il faut que je le dise à tout le monde.
01:23 -Alors, qu'est-ce qui s'est passé ? Il se passe quoi, alors ?
01:25 -Ah, avec cet amour ? -Oui.
01:26 -Mais oui ! -En fait, ça m'a fait beaucoup de...
01:29 Y a pas eu de... Il ne s'est rien passé, malheureusement.
01:32 Hélas !
01:32 -C'était pas... -C'était pas réciproque.
01:34 -Oh, merde ! -Sans doute les filles.
01:36 En tout cas, c'est ce qui a été dit. -Ah, d'accord.
01:38 -Mais en réalité, le fait que lui, il m'a quand même, malgré lui,
01:43 fait tellement de bien, parce que grâce à ça,
01:45 j'étais obligé de le dire.
01:46 "Obligé", c'est moi qui ai mis cette obligation.
01:49 -Il était caché une urgence de le dire.
01:50 -Une urgence de le dire.
01:51 Et donc, la famille, ma mère, puis mon père,
01:52 j'étais étonné, mais c'était génial.
01:54 Il a très bien pris, il m'a fait un gros câlin.
01:56 Moi, je tremblais quand je lui ai dit que c'était atroce,
01:57 mais ça s'est très bien passé.
01:59 Et ça m'a...
02:00 Je sais pas si ça m'a changé la vie, mais ça m'a donné beaucoup de confiance
02:02 et de me dire que tu peux désormais parler de tes amours librement,