• il y a 9 mois
Manuel Bompard, coordinateur de la France Insoumise : «On peut à la fois condamner la violation du droit international qui a été l'attaque de Vladimir Poutine et considérer que la manière d'y répondre ne peut pas être l'escalade vers la guerre générale».

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Transcription
00:00 Il me semble quand même qu'on peut à la fois condamner la violation du droit international
00:05 qui a été l'attaque de Vladimir Poutine et l'entrée des troupes russes en Ukraine,
00:10 c'est une violation du droit international, c'est inacceptable.
00:13 On peut à la fois avoir cette condamnation et en même temps considérer que la manière d'y répondre
00:19 ne peut pas être l'escalade vers la guerre généralisée.
00:22 On parle de puissances qui sont des puissances nucléaires,
00:25 on parle de risques qui sont des risques majeurs sur la paix du monde,
00:29 on parle de sujets sérieux.
00:30 J'ai l'impression d'avoir un président de la République, franchement,
00:33 qui joue avec cette question, c'est pas sérieux, c'est pas raisonnable.
00:38 Mais alors quand Vladimir Poutine dit "c'est un scénario à l'armageddon"
00:41 à la première sortie d'Emmanuel Macron,
00:44 vous prenez Vladimir Poutine au sérieux en disant que oui,
00:48 il peut se passer quelque chose de très grave ?
00:50 Je pense qu'il vaut mieux prendre Vladimir Poutine au sérieux, oui.
00:52 Je pense qu'il faut le prendre au sérieux.
00:54 Mais encore une fois, poser les conditions d'un accord de paix,
00:57 ça ne veut pas dire céder aux exigences de Vladimir Poutine.
01:01 Ça veut dire essayer d'identifier les points qui sont les points au cœur de cette guerre
01:05 et de proposer un règlement pacifique et démocratique pour les régler, tout simplement.
01:10 Ce que demande le président Zelensky à la France,
01:13 c'est pas d'envoyer des troupes au sol, c'est des munitions.
01:15 Est-ce que vous vous soutenez ?
01:18 Est-ce que vous êtes pour l'envoi de plus de munitions à l'Ukraine pour se défendre ?
01:21 Avec cet accord qui a été trouvé à Berlin d'ailleurs,
01:23 on va construire 2 millions d'obus d'ici 2020.
01:25 Est-ce qu'il faut envoyer plus d'armes ?
01:26 D'abord, il faut envoyer les armes qu'on a promis qu'on allait envoyer.
01:29 Premièrement, ce qu'on n'a pas fait depuis 2 ans.
01:32 Parce que c'est facile de venir sur un plateau de télévision et dire "on va envoyer X"
01:35 et ensuite on se rend compte que...
01:37 C'est un tac à l'Allemagne qui ne veut pas envoyer les munitions.
01:39 Oui, mais nous aussi on n'a pas eu les capacités industrielles, notamment...
01:42 C'est ça, on n'en a plus.
01:43 Oui, mais ça c'est quand même le résultat de 30 ans de politique,
01:47 d'alternance entre la Macronie, la droite et les sociodémocrates,
01:52 qui ont petit à petit démantelé l'ensemble de notre tissu industriel.
01:56 Vous êtes en train de me dire que s'il y avait eu la France insoumise
01:58 ces 30 dernières années, il y aurait suffisamment d'armes pour défendre la France et l'Ukraine.
02:01 Ce que je suis en train de vous dire...
02:02 Comme par miracle.
02:03 Pas par miracle, non, mais par décision politique.
02:06 Ce que je peux vous dire, c'est que nous nous sommes toujours opposés...
02:08 Vous êtes des partisans de l'industrie de la défense.
02:10 Non, je suis partisan de la souveraineté industrielle de la France, ça oui.
02:14 Et nous l'avons toujours été.
02:15 Et ça concernait la capacité de la France à produire les armes dont elle a besoin
02:20 pour pouvoir se défendre, comme par exemple la capacité de la France
02:23 de pouvoir produire les médicaments dont elle a besoin pour pouvoir se défendre.
02:26 Mais c'est important, ça, Manuel Bonpart, que vous précisiez
02:28 que vous êtes pour une industrie de la défense en France.
02:30 C'est pas tous les jours que quelqu'un de la France insoumise...
02:33 Mais parce que, vous savez, les propositions de la France insoumise
02:36 sont souvent très caricaturées.
02:37 Donc je suis content de pouvoir les clarifier.
02:39 La France insoumise, elle considère que sa politique de défense,
02:42 elle doit permettre tout simplement de défendre le territoire national.
02:44 Avec des armes.
02:45 Et pour défendre le territoire national, il faut être en capacité d'avoir des armes pour le faire.
02:48 Et ne pas être dépendant d'armes qu'il faut aller acheter à d'autres pays du monde.
02:52 Vous n'avez pas répondu à ma question sur l'envoi des armes.
02:54 Je suis favorable, moi, j'ai toujours été favorable,
02:56 et nous sommes depuis le début, à apporter du soutien,
02:59 y compris du soutien militaire sous forme de livraison d'armes à l'Ukraine,
03:02 à partir du moment où on ne frotchit pas un certain nombre de lignes rouges.
03:05 La première des lignes rouges, tout simplement,
03:07 c'est que ça ne démunisse pas la France dans sa capacité à se défendre.
03:10 Et la deuxième des lignes rouges, c'est de faire en sorte que les armes
03:13 que nous livrions à l'Ukraine ne permettent pas de frapper en profondeur le sol russe.
03:18 Parce que sinon, c'est un risque d'escalade
03:20 et un risque de co-belligérance pour la France.
03:22 Notre position, elle est constante, elle a toujours été très claire,
03:24 et ça reste la même aujourd'hui.
03:26 Et il n'y avait pas besoin d'un accord bilatéral entre la France et l'Ukraine
03:28 pour pouvoir envoyer des armes,
03:30 et il n'y en aurait pas eu besoin demain pour continuer à le faire.
03:32 [Musique]
03:36 [SILENCE]

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