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00:00 William Shakespeare, c'est une femme.
00:01 Attends, attends, avant de crier au grand remplacement.
00:03 Héles, Aurore et Vendée.
00:04 Et ces 300 pages te convaincre.
00:06 *bruit de paille*
00:08 De plus en plus d'historiens doutent sur l'identité de William Shakespeare.
00:12 S'il y a bien un acteur un petit peu filou du 16e siècle portant ce nom,
00:16 aucune archive ne fait mention d'une pièce, d'une écriture,
00:20 ou même d'une rencontre théâtrale de William Shakespeare.
00:24 Y'a toutes les factures de ce gars en archive, et rien sur le théâtre ?
00:29 "I don't think it was William Shakespeare."
00:31 *tap*
00:32 Même Kenur, il n'y croit pas.
00:33 Le William Shakespeare, fils de gantier, n'a pas vraiment eu d'éducation,
00:37 puisque l'école du village où il a grandi a fermé lorsqu'il avait 10 ans.
00:40 On dirait qu'il ne parle pas vraiment d'autres langues,
00:42 qu'il n'a pas vraiment beaucoup voyagé.
00:44 Son père, sa mère, sa femme et ses enfants sont tous illitrés.
00:46 Et à sa mort, là encore, aucune tribune publique ou des loges pour le grand William Shakespeare.
00:51 On est à une époque du théâtre où y'a pas une pièce, un auteur.
00:54 Y'a plein de pièces qui sortent, qui sont souvent anonymes.
00:56 Le nom Shakespeare, il commence à exister sur les premières éditions,
01:00 voilà, in quarto de certaines de ces pièces.
01:03 Les éditions en général qui n'ont pas été autorisées.
01:05 Il se met à y avoir un William Shake-tirespire qui apparaît.
01:08 Des fois, on ne peut pas orthographer tout forcément de la même façon.
01:10 Mais qui y'a derrière ? On n'en sait rien en fait.
01:13 Si William n'est pas William, alors qui est William ?
01:15 Ça c'est William ?
01:16 Lui c'est pas William ?
01:18 Une femme, peut-être, peut-être Marie-Syne.
01:21 Comtesse de Pembroke, et sûrement l'anglaise la mieux éduquée de son époque.
01:24 Formée à la littérature, à la poésie, à la géographie, à la médecine,
01:27 polyglotte, et possédant une bibliothèque privée,
01:29 exceptionnellement importante pour l'époque.
01:30 Cette thèse, on la doit notamment à Robin P. Williams,
01:36 décidément les Williams,
01:37 adaptée ici par Aurore et Vain.
01:39 De nombreux aspects de la vie de Marie-Syne feraient écho directement aux pièces de Shakespeare.
01:43 Des liens familiaux, sociaux, des lieux de vie,
01:45 la façon dont elle a vécu sa vie amoureuse et intime,
01:48 proche de la cour royale, cette femme qui a grandi avec la culture du théâtre,
01:51 a sa propre troupe, et développe l'un des plus grands cercles littéraires de l'histoire anglaise.
01:54 Les festivités royales de juillet 1575,
01:57 au château de Kennyworth, ont inspiré plusieurs scènes ou images du "Songe d'une nuit d'été".
02:01 Marie assista avec ses parents et son frère Philippe aux festivités de Kennyworth,
02:05 qui se déroulèrent au château de son oncle Robert.
02:07 Shakespeare fut un ardent admirateur du "Comte d'Essex".
02:09 Robert d'Evreux, le "Comte d'Essex", était un ami intime de la femme Ysimee.
02:12 Marie-Symee a réintroduit Sénèque dans la littérature et le théâtre anglais.
02:14 Les pièces de Shakespeare sont très inspirées des oeuvres de Sénèque.
02:18 Ah, c'est chiant ! Pourquoi elle n'a pas signé de son nom, du coup ?
02:20 C'était absolument impossible en tant que grande dame de l'aristocratie.
02:24 A l'époque, il n'y avait même pas des actrices sur la scène du théâtre professionnel.
02:27 Donc pour signer de son nom, du nom de son clan, du nom de son mari, de son père, de ses enfants, etc.
02:33 C'était des pièces qui sont subversives politiquement.
02:36 Je crois qu'on était tellement loin d'imaginer qu'une femme même pouvait écrire, tout simplement.
02:40 À la limite, Marie-Symee pouvait seulement faire de la traduction.
02:43 Quand je vous parle de traduction, ce n'est pas genre taper des mots sur Google Trad, hein.
02:46 C'est un véritable art.
02:47 Dans sa trad, la meuf était balèze.
02:49 Elle a réinventé vraiment des verbes blancs, des verbes non-rhymés, des mots même.
02:53 On n'a pas non plus de manuscrits d'archives qui nous disent
02:56 "Marie-Symee a écrit Roméo et Juliette, a écrit Hamlet, etc."
02:59 Une coïncidence, ok, deux, trois, quatre, à la rigueur, mais là, on arrive à tellement de coïncidences.
03:05 Si on analysait les oeuvres de Shakespeare, peut-être qu'on pourrait faire une lecture féministe
03:08 et y percevoir un certain female gaze.
03:10 Des scènes avec des activités dites "féminines" sont importantes.
03:13 Les drames sont dus à la folie des hommes, la sororité y est plutôt importante.
03:17 Les persos féminins sont puissants.
03:19 C'est peut-être pour ça que j'adore "Dix bonnes raisons de te larguer".
03:21 Adaptation de la maitre improvisée, hein.
03:23 Oui, bon d'accord, j'ai pas d'autres références.
03:24 Peut-être que William Shakespeare était juste hyper déconstruit, hein,
03:27 mais si on parle de l'acteur qui a abandonné sa femme et ses enfants pour aller faire du théâtre à Londres...
03:31 Moi, j'ai pas envie de dire "c'est Marie-Symee qui est Shakespeare", ça n'a pas d'intérêt.
03:36 Par contre, c'est vrai que ça devient complètement vraisemblable.
03:39 On arrive à faire un monument autour du nom de William Shakespeare et de cet homme de Stratford
03:43 et de Marie-Symee, et bien là, on l'a complètement oublié.
03:47 C'est même étonnant parce que tous les candidats qu'on a avancés pour l'identité Shakespeareenne,
03:52 ils croisent tous un moment le chemin de Marie-Symee.
03:55 Peut-être qu'on ne saura jamais qui était vraiment William Shakespeare.
03:59 Et peut-être que ce n'était d'ailleurs pas une seule personne,
04:01 mais un collectif où les femmes avaient sûrement leur place.
04:05 Merci.