Ce jeudi 14 mars, la délégation aux droits des enfants de l'Assemblée nationale auditionne Judith Godrèche. La comédienne a porté plainte pour "viol sur mineur" contre les réalisateurs Benoît Jacquot et Jacques Doillon.
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00:00 Moi-même, tous les matins, je me demande si je ferais pas mieux
00:02 de faire autre chose que du cinéma.
00:04 Parce que pourquoi...
00:07 vouloir continuer à travailler dans un milieu
00:11 qui ne veut pas se remettre en question ?
00:14 Alors, c'est pas parce que tous les gens, tous les acteurs,
00:18 les actrices, les techniciens, les techniciennes,
00:20 les producteurs, les productrices sont des gens mal intentionnés.
00:26 C'est qu'il faudrait créer un cadre
00:30 qui leur donne la possibilité de parler.
00:33 Je pense que la loi, par exemple, "Portez plainte",
00:37 elle a porté plainte, mais ça veut dire que...
00:40 "Moi aussi, et pourquoi pas moi ?"
00:43 Il y a un cadre, on a ouvert la porte d'un cadre.
00:46 Un cadre s'est créé dans lequel peut-être quelqu'un de bienveillant
00:49 va recueillir ma parole, quelqu'un qui va pas me virer d'un boulot.
00:53 Je vais aller à cet endroit, peut-être, porter plainte.
00:56 Moi aussi, il y a un endroit, il y a une adresse,
00:57 c'est la brigade des mineurs.
00:59 Mais moi, je suis privilégiée.
01:00 C'est grâce à mon avocate qui s'est battue,
01:04 parce que je suis quelqu'un d'une personne connue,
01:09 que j'ai eu la chance d'aller directement à la brigade des mineurs.
01:12 Moi, je suis terriblement privilégiée.