La grossophobie et ses conséquences, cela fait quelques décennies que la Dr Dominique-Adèle Cassuto, 63 ans, se penche sur le sujet. Endocrinologue au départ, elle se forme à la nutrition pour se spécialiser dans la prise en charge des troubles du comportement alimentaire, plus spécifiquement chez les jeunes. Dans son troisième ouvrage, Silhouette mon amie, mon ennemie (éditions de La Martinière) elle tente de rassurer les adolescents sur l'image que leur renvoie les réseaux sociaux à propos de leur corps… "encore en formation !", comme elle le rappelle. Alors les médecins sont grossophobes ?
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00:00 Ne pas parler du poids à la fin d'une consultation,
00:02 ça s'agit de toujours expliquer au pédiatre le poids,
00:05 si on pense qu'il y a un problème de poids,
00:07 dire est-ce qu'on peut motiver une consultation pour ça ?
00:09 Et on n'est pas obligé d'aller voir un nutritionniste,
00:11 des diéticiennes, c'est-à-dire mais il faut prendre le temps.
00:13 De prendre du recul par rapport aux réseaux sociaux,
00:22 je ne dis pas du tout que les réseaux sociaux sont mauvais,
00:24 les adolescents apprennent plein de choses
00:26 et ils sont justement très ouverts au monde,
00:30 mais avec les algorithmes et avec les fébules,
00:33 que j'explique bien dans le livre,
00:34 les adolescents restent enfermés dans une certaine norme,
00:37 donc du coup je leur demande de s'abonner à des comptes satiriques,
00:40 d'avoir un peu de l'humour par rapport à ce qu'ils regardent.
00:43 Plutôt salé.
00:47 Les blis bougent bien sûr, nous on essaye de former,
00:53 il y a même à la pitié salpétrière,
00:55 il y a même un DU d'éthique où vraiment le professeur Poitou,
01:00 elle travaille là-dessus.
01:01 Il y a maintenant même des enseignements d'éthique
01:04 et on parle de la grossophobie,
01:06 donc ça, ça me semble très important.
01:07 Titi Pec est une illustratrice merveilleuse
01:16 qui a su toujours prendre le pas de côté,
01:18 faire des dessins assez humoristiques
01:21 pour que justement ce livre soit vivant
01:23 et qu'il puisse directement toucher, je l'espère, les adolescents
01:27 et qu'il puisse être aussi un guide pour les professionnels
01:30 dans une salle d'attente, dans les CDI,
01:33 j'espère qu'il sera dans les CDI
01:35 pour que les adolescents puissent le procurer
01:38 sans avoir à passer par leurs parents.
01:39 Probablement, je souviens quand même
01:45 d'avoir eu un corps un peu embarrassé,
01:47 comme c'est normal chez tous les adolescents,
01:49 il y a une dysmorphophobie qui est normale à cet âge-là,
01:52 ce qui est embêtant, c'est quand ça perdure à l'âge adulte,
01:54 mais justement, c'est à ce moment-là qu'il faut
01:56 que les parents, l'environnement, les soignants
01:58 ne doivent pas rentrer dans le jeu de ces adolescents,
02:01 il faut leur expliquer qu'ils sont en pleine construction,
02:03 qu'ils ne sont pas finis,
02:05 et le fait de savoir qu'on n'est pas fini,
02:06 ça permet un peu de relativiser un peu les choses.
02:08 C'est une très bonne question parce qu'un magazine,
02:13 vous le regardez, puis vous le posez,
02:16 puis vous ne l'avez pas tout le temps sur vous,
02:17 alors que les réseaux sociaux, c'est tout le temps,
02:19 et en plus, quand il y a les pushs
02:21 et qu'il y a les notifications, on est tout le temps rappelé.
02:24 Il y a des adolescents qui ne dorment pas la nuit
02:26 parce qu'ils ont tout le temps, ils ont toujours peur,
02:27 avec un vrai syndrome de peur de manquer,
02:30 c'est un vrai syndrome qui existe.
02:32 Ça n'a rien à voir avec un défilé de mode
02:34 une fois de temps en temps, ou un magazine que vous avez.
02:37 Effectivement, on sait que les magazines s'est retouchés,
02:39 Instagram s'est retouché, ils le savent,
02:41 mais ça quand même, ça permet, ça continue à influencer
02:45 de façon beaucoup plus profonde la norme
02:48 et l'image du corps qui serait idéale.
02:52 J'ai envie de dire "youpi", mais c'est idiot,
02:58 ce n'est pas un cré de guerre, mais c'est "youpi".
03:03 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
03:06 *Musique d'outro*