Regarder cette interview de Thomas Delaye vous apaisera. Car à la fin de La Consult’, impossible de lui diagnostiquer autre chose qu’une bienveillance généralisée. Adepte de yoga, musicien, sa voix douce nous donne envie de l’écouter chanter sur une plage au coin du feu. La plage, cet interniste de 32 ans l’a surtout admirée depuis le pont d’un voilier cette année. Car ce “jack of all, master of none” comme il se définit, a décidé de faire une pause. Il a pris le large, avant de retourner exercer en Guyane, pour apprendre la couture sur voile plutôt que la couture sur plaie.
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00:00 Souvent, le comportement et le mode de vie sont à la source des pathologies.
00:06 C'est un peu frustrant de devoir faire du garagisme sur une voiture qui a fait 4 tonneaux sur l'autoroute
00:12 sans jamais se poser la question de pourquoi elle a fait 4 tonneaux sur l'autoroute
00:15 si personne n'a fait la vidange et regardé la pression des pneus avant.
00:18 Forcément, c'est dangereux.
00:27 Parce que c'est une antispécialité, parce que ça casse les barrières en fait.
00:31 Je trouve qu'on a tendance à vraiment aller se mettre dans des niches.
00:36 Ça me paraissait être une façon de lutter contre ce cloisonnement qui me paraît nuire à notre activité.
00:44 Je suis les deux.
00:48 Je ne veux pas dire que je suis un ou l'autre,
00:52 parce qu'on peut être infectiologue en venant de l'épidémiologie, en venant de tout un tas d'autres domaines.
00:57 Et en étant interniste, ça donne un regard vraiment particulier sur la spécialité.
01:01 Après le Covid, j'avais besoin de vacances déjà.
01:06 C'est certain, je pense que c'est le cas de beaucoup de gens.
01:08 Et puis surtout, 14 ans de parcours avec des examens jusqu'à la fin.
01:16 Je pense qu'il était temps de s'accorder un petit peu de temps.
01:19 Partir, changer de milieu, changer d'endroit, changer de fréquentation de classe socioprofessionnelle,
01:26 de tout ça, c'est hyper enrichissant, même sur un point de vue professionnel.
01:29 Je me suis fait attraper un bateau en Guyane, et puis après on est parti pendant six mois avec un copain
01:36 qui est venu me chercher, et on est remonté jusqu'au Canada.
01:39 Et puis ensuite, j'ai fait un petit tour de France en vélo.
01:43 Mais à la base, on devait aller au Brésil.
01:45 Donc tu vois, pas forcément toi qui décides sur le bateau.
01:48 Et ça aussi, c'était une super leçon.
01:50 Un peu au début, mais ça va, ça n'a jamais été dramatique.
01:57 Ah ouais, complètement, souvent.
02:02 Mais alors le capitaine Magheri, il m'a dit "considère que c'est comme une bière gratuite".
02:07 Et depuis, je trouve ça sympa.
02:09 J'ai pas de pays.
02:17 En fait, la médecine du mode de vie part du principe que
02:23 beaucoup de gens ont des pathologies ou aggravent les pathologies qu'ils ont
02:28 à cause de problèmes qui sont liés à leur mode de vie, et donc réversibles.
02:33 Tabac, alcool, sédentarité, le stress, le sommeil.
02:40 Je me sens bien.
02:45 Ça m'a permis de guérir plein de petites pathologies que j'avais,
02:49 des maux de dos, des machins, des choses comme ça.
02:52 Et puis surtout, je pense que dans mon interaction aux gens,
02:55 je suis moins dans l'émotion, je suis peut-être plus calme.
02:59 Je sais pas.
03:03 Je sais même pas si je vais m'installer, parce que je crois que j'aimerais bien vivre sur un bateau.
03:07 Après, ça n'empêche pas d'être relativement sédentaire de vivre sur un bateau.
03:11 J'ai pas de plan de me fixer quelque part.
03:16 Je n'aime ni l'écrit, ni la guerre.
03:22 Mauvais client.
03:26 Ouais, pas top.
03:27 [Musique]