Chaque année, plus de 150 000 personnes sont victimes d’un accident vasculaire cérébral en France, selon les chiffres de la Fondation pour la recherche sur les AVC. Soit une personne toutes les quatre minutes. Les séquelles sont variées. Une équipe de chercheurs, basés à Besançon et Paris, tente de comprendre les problèmes de compréhension des mots de certaines victimes d’accident vasculaire cérébral.
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NewsTranscription
00:00 A votre avis, quelle forme vous semble la plus interrogative ?
00:04 Vraiment, vraiment.
00:05 Derrière cette question en apparence anodine,
00:07 un groupe de chercheurs basé à Besançon et Paris
00:10 tente de comprendre ce qu'il se passe dans le cerveau
00:13 des personnes ayant eu un AVC.
00:15 L'AVC on connaît assez bien,
00:16 on sait qu'il y a potentiellement plein de séquelles,
00:18 on connaît bien les séquelles motrices,
00:20 gens qui ont du mal à utiliser leur main ou à marcher par exemple.
00:23 Les séquelles de langage,
00:24 on a un peu l'image d'avoir des difficultés à parler après,
00:27 ce qu'on appelle l'aphasie en langage un peu technique,
00:30 l'absence de langage.
00:31 Nous on s'intéresse à un problème qui est moins connu
00:33 et un peu plus insidieux que ça,
00:34 qui sont des problèmes d'audition en fait,
00:36 des problèmes de perception du son et en particulier de la parole.
00:39 Il y a les mots que je dis,
00:40 mais il y a aussi la façon dont je dis ces mots.
00:41 Des gens qui ont des problèmes après un AVC de perception de la prose audie,
00:45 c'est des gens qui comprennent très bien les mots,
00:47 mais qui ne vont pas comprendre la musique des mots.
00:49 Et ça en fait ça a l'air de rien, mais c'est absolument essentiel.
00:52 En fait ce sont des patients qui vont avoir du mal à
00:55 interpréter les intentions,
00:57 à avoir un accès à l'humour,
00:59 à comprendre les émotions de l'interlocuteur.
01:02 On a du mal aussi à évaluer ces difficultés
01:05 parce que les patients ne s'en plaignent pas spontanément.
01:07 Et même quand on leur pose la question,
01:09 puisqu'ils n'ont pas forcément conscience de leurs troubles,
01:11 ils vont répondre qu'il n'y a pas de problème, que tout va bien.
01:14 Et ce problème-là, ils vont y être confrontés par exemple au moment de
01:18 la reprise de l'activité professionnelle
01:19 ou dans la relation avec leurs proches quand ils rentrent à la maison après l'hôpital,
01:23 puisque ils ont changé leur mode de communication,
01:27 ils semblent indifférents aux émotions d'autrui,
01:30 ils ne vont plus rigoler aux blagues comme ils pouvaient faire avant
01:34 ou participer aux conversations de la même façon.
01:36 On a inventé une sorte d'examen médical pour les patients,
01:39 qui est assez court, qui prend une dizaine de minutes.
01:41 Plutôt que de lui présenter une phrase super interrogative
01:44 et une phrase super affirmative et essayer de lui faire classifier ces choses-là,
01:48 on va lui présenter plein de phrases très très ambiguës.
01:50 Des phrases dont on a manipulé la mélodie, la prosodie de façon aléatoire avec un algorithme.
01:56 Par exemple, sur le mot "ça va", on va avoir quelque chose du genre
01:59 "ça va, ça va, ça va, ça va, ça va".
02:02 Toutes les prononciations possibles de ces mots-là.
02:04 Et donc, c'est des exemples un peu absurdes.
02:07 On en présente des centaines, mais ça va très vite,
02:08 parce qu'on écoute deux trucs, on choisit le premier, le deuxième, etc.
02:11 Et à partir des réponses du patient, on arrive à reconstituer
02:14 quel algorithme il a dans sa tête pour faire ce choix.
02:17 Et ça, c'est très intéressant, parce qu'on va voir apparaître, par exemple,
02:20 une sorte de, ce qu'on aime bien appeler, une représentation mentale.
02:23 C'est-à-dire, on arrive à revoir ce que le patient a dans la tête,
02:26 à quelle mélodie est-ce que le patient s'attend
02:29 pour décider si une phrase est interrogative ou affirmative.
02:33 La plupart des patients qui, en neurologie, vont avoir une anosognosie,
02:37 donc ne vont pas prendre conscience de certains symptômes,
02:40 ont un désordre qui va toucher l'hémisphère droit.
02:42 Et le défi, c'est qu'en fait, il existe certaines formes d'aphasie.
02:46 C'est-à-dire qu'il y a des patients qui sont aphasiques,
02:48 mais qui ne sont pas conscients d'être aphasiques.
02:51 Et pourtant, leur lésion ne touche pas l'hémisphère droit, mais l'hémisphère gauche.
02:53 Donc la question qu'on veut poser, c'est pourquoi et surtout comment expliquer
02:57 le fait que certains patients aphasiques qui ont des lésions de l'hémisphère gauche
03:00 et pas de l'hémisphère droit,
03:02 n'arrivent pas à prendre conscience de leurs troubles du langage.
03:04 Et ici, le fait de s'orienter vers non seulement le langage,
03:07 mais la phonologie et la prosodie, l'intonation de la parole et du langage,
03:12 va nous permettre de nous faire avancer sur la compréhension
03:16 de la prise de conscience de la perturbation de la parole ou du langage.
03:21 Essayer de caractériser ce qui se passe dans la tête du patient
03:24 quand il n'arrive pas à faire ces jugements prosodiques-là,
03:27 pour pouvoir potentiellement mieux le diagnostiquer
03:31 et puis potentiellement aussi pour aider la rééducation.
03:33 [SILENCE]