« Le Salon Tactique » revient à l'occasion du Tournoi des Six Nations, tous les lundis en direct sur le site L'Équipe. Aujourd'hui, décryptage de la performance de l'équipe de France face au pays de Galles avec Jean-François Paturaud et Alex Bardot, journalistes à « L'Équipe », et Jean-Baptiste Elissalde, notre consultant.
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00:00:00 Salut, salut, bienvenue à tous.
00:00:04 Je vois déjà Alex Kourou quand il voit ma tête.
00:00:06 Bienvenue dans le salon Tactique,
00:00:08 salon Tactique numéro 4 spécial tournoi d'essayation.
00:00:10 Il rigole comme un tordu, ce couillon.
00:00:12 Victoire du 15 de France hier à Cardiff,
00:00:15 large victoire pour les Bleus, 45 à 24 au Principality Stadium.
00:00:19 Une victoire qui fait du bien pour les hommes de Femme Egalité
00:00:22 qui avaient été un petit peu hésitants
00:00:24 contre l'Irlande, une belle déroute,
00:00:27 une victoire arrachée en Écosse et un match miraculeux
00:00:30 face à l'Italie il y a deux semaines.
00:00:31 Beaucoup de choses à dire durant une heure d'émission.
00:00:34 Une heure parce que je préfère préciser comme toutes les semaines,
00:00:37 parce qu'Alexandre Bardot et Jean-Baptiste Elissa
00:00:39 doivent faire une émission de trois heures,
00:00:41 parce que les programmes en prime time sur la télévision française
00:00:44 ne sont pas intéressants et ils veulent faire profiter de leur savoir.
00:00:48 Une heure. Aujourd'hui, vous voyez les moyens techniques chez moi.
00:00:52 C'est la pointe, la technologie. Un petit bug, vous m'en excuserez.
00:00:55 Vous voyez ma tête en gros plan.
00:00:56 Beaucoup de choses à dire.
00:00:57 Trois thèmes dans cette émission.
00:00:59 D'abord, comment les Bleus ont attaqué la défense galloise
00:01:02 avec l'activité des trois quarts.
00:01:04 Le deuxième point, à savoir possession, dépossession,
00:01:07 où est-ce qu'on en est ?
00:01:08 Et un troisième point, vous en avez pris en habitude,
00:01:10 un petit point un peu fourre-tout, des questions.
00:01:13 Aujourd'hui, on a des questions à poser directement à Jean-Baptiste Elissa,
00:01:16 puisque vous avez été nombreux à poser vos questions
00:01:18 sur les réseaux sociaux.
00:01:20 Question toute simple, d'abord, Jean-Baptiste,
00:01:22 est-ce que ça t'a plu, ce match ?
00:01:26 -Bonsoir à tous.
00:01:27 Oui, ça m'a plu à plusieurs titres,
00:01:31 parce qu'on a senti de la fraîcheur,
00:01:33 parce que dans la semaine, déjà, le staff s'est remis en question,
00:01:38 parce que les joueurs avaient de l'allant,
00:01:41 parce qu'on a fait les choses ensemble
00:01:44 et parce qu'on a vu une production rugbystique
00:01:46 quand même qui plaît à tout le monde,
00:01:48 avec beaucoup de mouvements, beaucoup de passes, des essais,
00:01:51 un bon coaching, une bonne rentrée de finisseurs.
00:01:55 Donc vraiment, tout était pour faire une belle prestation.
00:02:00 -Et attention, derrière toi, il y a des moyens, des gros moyens,
00:02:03 un peu à l'américaine, un peu les Oscars,
00:02:06 mais le meilleur effet spécial et le meilleur décor,
00:02:09 et d'y être, etc.
00:02:11 Jean-Baptiste est le spécialiste,
00:02:13 d'Olympe le Garaque s'inspire des plus grands, des idoles,
00:02:15 et donc de Jean-Baptiste Elissa.
00:02:17 -C'est exactement ça.
00:02:18 En fait, c'est plus facile d'avoir ça dans le salon
00:02:21 qu'un sac de plaquage aussi, pour la déco.
00:02:25 -C'est plus harmonieux.
00:02:26 Parce que le plaquage, c'est ton autre spécialité.
00:02:29 -Oui, c'est cela, oui.
00:02:31 C'est un autre clin d'oeil pour notre ami le Garaque,
00:02:35 qui a fait un excellent match,
00:02:37 hormis cette passe sortie nulle part.
00:02:42 -Alex, toi, t'as été rassuré par la performance
00:02:44 de cet équipe de France ?
00:02:46 -Oui, comme tout le monde, je pense.
00:02:51 Je suis marqué par l'énergie retrouvée.
00:02:55 Ça avait été un thème de la semaine dernière,
00:02:58 notamment en conférence de presse,
00:02:59 mais pas que dans la semaine, même, c'était la recherche de l'énergie.
00:03:01 Ils avaient utilisé plusieurs leviers,
00:03:03 mais notamment faire rentrer du sang frais,
00:03:05 mais aussi essayer d'instaurer une concurrence plus forte en interne.
00:03:09 Ah, on a perdu Jeff.
00:03:11 Essayer d'instaurer une concurrence plus forte en interne.
00:03:15 Et là, on a vu beaucoup d'énergie.
00:03:17 Moi, ce qui m'a frappé, quand je parle d'énergie,
00:03:19 j'ai des flashs, par exemple, de Flamand arrivant pleine balle
00:03:23 à une dizaine de mètres d'un furugue précédent
00:03:27 et arrivant avec beaucoup de vitesse.
00:03:29 Au stade, vraiment, ça jaillissait, ça tranchait.
00:03:35 Et ce que je pense qui sera intéressant à essayer de comprendre plus tard,
00:03:40 même si je pense qu'on a des indices,
00:03:42 et Jean-Baptiste a revu le match,
00:03:44 qui peuvent nous apporter des réponses,
00:03:45 ce qui sera intéressant à comprendre plus tard,
00:03:47 c'est ce qui s'est dit la semaine dernière à Marcoussis,
00:03:50 ce que le staff a dit aux joueurs, et ce que les joueurs ont dit au staff,
00:03:52 puisqu'on sait que Gregor Aldrit a raconté qu'il y avait eu un dialogue
00:03:55 et que, dans un sens comme dans l'autre, on s'était dit des vérités.
00:03:59 Et j'aimerais bien savoir ce qui s'est dit du côté des joueurs,
00:04:00 notamment sur la stratégie, sur l'animation, sur le déplacement.
00:04:07 Il y a forcément des choses intéressantes
00:04:10 qui raconteront un peu mieux ce qu'a été ce match.
00:04:15 Ce qui est sûr, Alex, c'est qu'en tout cas,
00:04:17 il y a eu un peu de bluff sur les chasubles,
00:04:19 sur la composition d'équipe,
00:04:20 qu'ils avaient un peu musclé leur discours,
00:04:22 s'il y a eu des références vidéo un petit peu différentes,
00:04:24 un peu plus pointues aussi.
00:04:26 Et c'est vrai que ça se ressent peut-être un peu
00:04:28 dans tout ce que vous allez nous montrer
00:04:29 sur les progrès dans cette équipe de France.
00:04:31 Un vent de fraîcheur aussi, on va en parler tout ça.
00:04:33 Déjà, messieurs, premièrement,
00:04:35 le premier thème, c'est l'activité des trois quarts.
00:04:37 Alex nous a préparé beaucoup de choses
00:04:38 malgré ton retour et ta conduite en voiture de Bristol.
00:04:42 Par quoi tu veux commencer ?
00:04:45 Je vais laisser Jean-Bas un peu lancer le truc.
00:04:49 La grande idée, Jean-Bas, c'est que ce que tu as noté,
00:04:53 ce que tu avais noté depuis le début du tournoi
00:04:56 et qu'on avait déjà expliqué dans cette émission,
00:04:57 c'est que les trois quarts avaient du mal à dézonner ensemble.
00:05:01 Ils faisaient les uns après les autres.
00:05:02 J'explique juste que c'est dézonner.
00:05:04 Tu m'arrêteras, Jean-Bas, si je dis des conneries.
00:05:07 L'idée, c'est que ces trois quarts doivent se déplacer
00:05:13 d'un côté ou de l'autre de la ligne d'attaque
00:05:15 et y aller ensemble en essayant, si possible,
00:05:20 d'avoir une ligne d'attaque un peu verticale
00:05:23 pour attaquer des espaces libres.
00:05:26 Tout ça, ça demande beaucoup d'efforts, d'énergie.
00:05:29 On ne l'avait pas ressenti jusque-là.
00:05:32 Ça avait tué des surnoms potentiels, comme on va le voir après.
00:05:35 Là, au contraire, au Pays de Galles, ça a sauté aux yeux.
00:05:39 C'est exactement ça.
00:05:42 Ce qui s'est passé, c'est que pendant…
00:05:44 Je ne parle pas du match de l'Irlande
00:05:45 parce qu'on n'a quasiment pas vu le ballon,
00:05:47 on n'a pas vu ces situations,
00:05:48 mais sur les deux derniers, l'Italie et l'Écosse,
00:05:51 on voyait des joueurs des trois quarts
00:05:53 effectuer des rugs dans les couloirs.
00:05:55 Au moment de se relever, quand ils étaient trois ou quatre,
00:05:58 un ou deux partaient, un ou deux restaient.
00:06:00 Ils ne faisaient jamais ensemble.
00:06:02 Je vais mettre une image en même temps que tu parles.
00:06:05 Oui.
00:06:06 Une image qu'on a déjà montrée.
00:06:09 Ça, c'était en Écosse.
00:06:11 Voilà, c'est exactement ça.
00:06:12 Il y avait eu un rug là où est Van Der Merve,
00:06:15 en bas de votre écran.
00:06:16 Il y avait participé Boudéante, Danty, Ramos et Penau.
00:06:22 Et on voit bien que Ramos…
00:06:26 Penau lui dézone par tout à fait l'autre côté du jeu
00:06:29 pour donner des solutions à Ficou ou à son numéro 10.
00:06:32 Ramos est en retard et Danty ne le fait pas du tout.
00:06:36 Que Boudéante, avec son numéro 21, reste en bas
00:06:38 pour garder des joueurs écossais, c'est parfait.
00:06:41 Mais les trois, trois quarts en Écosse ne faisaient pas la même chose.
00:06:44 Et on va voir sur l'image de ce week-end,
00:06:48 sur les captures de ce week-end…
00:06:50 Pour montrer la suite, ce que tu disais, Jean-Bas,
00:06:53 c'est que si Ramos avait dézoné en même temps que Penau,
00:06:57 cette situation qui a quand même une situation de surnombre
00:07:01 un peu dans le couloir à gauche, elle aurait été une situation
00:07:03 de surnombre plus grande.
00:07:04 Et la couleur à gauche, elle aurait été une situation
00:07:06 de surnombre encore plus marquée, puisqu'il y aurait eu Ramos en plus.
00:07:09 Ramos aurait été à la croix, la première croix ici,
00:07:12 et aurait poussé Penau à la deuxième croix là-bas.
00:07:15 Ça aurait créé sans doute une situation d'essai.
00:07:18 Et ça, c'est juste un effort physique.
00:07:20 Et on va voir…
00:07:21 Enfin, un effort, oui, un effort physique et mental.
00:07:23 Et on va voir que les Français l'ont très bien fait,
00:07:25 et notamment sur l'action du premier essai.
00:07:29 Je prends le début de l'action, Jean-Bas, je raconte un peu
00:07:32 sur quelle situation on est.
00:07:33 Il y a eu un jeu au pied gallois.
00:07:35 Penau récupère le ballon dans son couloir.
00:07:38 Il longue passe vers Léo Barré, comme on a vu beaucoup,
00:07:41 les Elier lui faire ça, ou l'arrière français remonter ses ballons,
00:07:46 ne pas se contenter d'un jeu au pied, comme ça peut être le cas parfois.
00:07:50 Barré va enclencher une contre-attaque.
00:07:53 Il va revenir vers Penau.
00:07:57 Il va créer un redans dans la zone d'étreinte ici.
00:08:00 Et donc là, on est à 20-20 au chrono.
00:08:03 Ce qui va être intéressant, c'est que là, après ce ruck,
00:08:05 le garrec va servir Meafoo, je crois.
00:08:07 Meafoo va vraiment faire une grosse différence.
00:08:09 Il va réussir à avancer.
00:08:12 Il va réussir à casser la ligne davantage.
00:08:14 Et on voit qu'à 20-32, donc 12 secondes plus tard,
00:08:18 Penau, lui, était parti.
00:08:21 Donc, il est là depuis assez longtemps.
00:08:23 Mais c'est Barré qui s'est relevé très vite du ruck précédent.
00:08:26 Et il est déjà dans le dos de Thomas Ramos, qui est ici.
00:08:29 Le ballon est dans les mains de le garrec, dans le carré vert.
00:08:31 Jean-Bas, je te laisse prendre la suite.
00:08:33 -Oui, c'est exactement ça.
00:08:34 Alors, Barré, on le voit,
00:08:36 pour ceux qui suivent le top 14 avec le stade français,
00:08:40 il a joué aussi numéro 10.
00:08:42 Il peut jouer centre.
00:08:43 C'est un garçon qui a beaucoup de vélocité,
00:08:48 qui se déplace énormément.
00:08:50 Il a fait un travail sans ballon assez incroyable.
00:08:52 Ça ne veut pas dire qu'en se positionnant là,
00:08:55 il va être forcément servi,
00:08:56 mais il donne des options à Gaël Ficou,
00:08:58 et surtout, il pose des questions à la défense.
00:09:00 Et on voit très bien sur cette image que tout le monde le fait.
00:09:03 C'est-à-dire qu'ils ne se sont pas posé de questions,
00:09:05 et on a gagné 4, 5, 6 mètres d'avance sur les défenseurs.
00:09:11 -Sur l'image, on voit que là,
00:09:14 Gaël Ficou a le ballon dans le carré vert,
00:09:16 qui a une situation potentielle de surdombe quand même.
00:09:19 Si Ficou fait une passe dans le dos pour Léo Barré,
00:09:22 il y a un potentiel 3 contre 2, voire 3 contre 1.
00:09:25 Gaël Ficou va garder le ballon, mais au moins, la situation est là.
00:09:28 -C'est exactement ça.
00:09:30 Après, on pourra discuter, et ça, ça sera le travail de l'Arleta
00:09:34 avec ses joueurs, de voir quelle communication on peut avoir
00:09:37 pour mieux jouer ses coups.
00:09:39 Mais le 6 contre 3, il y est.
00:09:41 Et si vous enleviez Penau et Barré,
00:09:43 ou si vous n'en mettiez qu'un des deux,
00:09:45 comme c'est le cas contre l'Ecosse et l'Italie,
00:09:47 la situation aurait été un peu plus compliquée.
00:09:50 Là, ça donne beaucoup de solutions.
00:09:51 Ficou décide de garder le ballon,
00:09:52 mais on voit que s'il barrait la pelle dans le dos,
00:09:54 il y a un 3 contre 1, plus un avec l'arrière qui va fermer là-bas.
00:09:58 Le dernier défenseur rouge qui est devant, c'est 22.
00:10:01 Et ça, ça m'a beaucoup plu sur ce match-là.
00:10:04 Et on a bien senti que tous les mecs le faisaient.
00:10:07 -Donc, Penau et Barré ont continué leur effort dans le sens du jeu.
00:10:14 Là, on les voit pas bien, on ne les devine pas bien,
00:10:16 mais il y a quatre joueurs dans le carré vert ici.
00:10:18 Donc, ils sont tous les deux dans ce carré-là.
00:10:21 Les lignes pointillées, c'est les lignes de leur course,
00:10:25 de où ils viennent.
00:10:27 Bien sûr, nombre à jouer.
00:10:28 Ils vont réussir à avancer par un petit jeu de passes en bas.
00:10:31 -Exactement.
00:10:32 Ils ont occupé toute la largeur du terrain.
00:10:35 Se projeter comme ça, Tomar Amos, ça aussi, c'est une petite nouveauté,
00:10:40 d'aller dans un couloir qui n'est pas très large, il y a à peine 10 mètres.
00:10:43 On vient à 4, on fait des petites passes.
00:10:46 Biel Barré, il me semble qu'il va rentrer dans le terrain,
00:10:49 va faire un ruck un peu plus loin.
00:10:51 Et on va commencer, Ficou et deux portaires à se relever.
00:10:53 Eux, ils vont s'occuper d'aller prendre la largeur du terrain.
00:10:56 Pendant ce temps-là, les avants vont former les cellules.
00:10:59 On va voir sur l'image d'après.
00:11:02 -Sur l'image d'après, on voit la suppléance.
00:11:04 On voit que Peuneau assure la libération dans le ruck.
00:11:08 Comme le barrack est pris dans le ruck, Barré assure la sortie du ballon.
00:11:13 Mais ces deux joueurs-là qui ont déjà parcouru une largeur de terrain,
00:11:17 ne vont pas s'arrêter, ne vont pas arrêter leur effort.
00:11:20 Et on voit ici, ils sont repartis.
00:11:23 Sur l'image d'avant, on était à 20 mètres.
00:11:26 On est 5 secondes plus tard.
00:11:28 Ils sont repartis pour se reposer.
00:11:32 Le ballon est dans les mains de le garrec.
00:11:34 Quelque chose à raconter sur la structure.
00:11:37 -Le premier à se relever, c'est Barré.
00:11:40 Il fait la passe de demi-mêlée.
00:11:42 Il s'en va, on le voit très bien.
00:11:44 Le deuxième à se relever, c'est celui qui est en jaune.
00:11:46 C'est Peuneau.
00:11:47 Il va venir se situer près de Ramos.
00:11:49 Et le dernier à se relever, c'est Louis-Biel Barré,
00:11:51 qui donne des solutions au demi-mêlée.
00:11:54 Ce qu'on peut reprocher un peu sur cette action,
00:11:58 c'est que je pense que dans les points d'amélioration,
00:12:02 deux portaires auraient dû aller toucher directement la touche ici,
00:12:06 côté droit.
00:12:07 -Je veux dire, passe Peuneau encore, parce qu'il va vers le côté droit.
00:12:10 -Voilà.
00:12:11 Lui, il a eu le temps de se relever tout à l'heure avec Gaël Ficou.
00:12:14 Gaël Ficou aurait pu se retrouver là où est deux portaires,
00:12:16 et deux portaires auraient pu encore décaler
00:12:19 et aller coller la touche à l'opposé.
00:12:21 Parce que ça donne des possibilités de passe au pied,
00:12:23 ça pose des questions aux derniers défenseurs.
00:12:25 Et c'est un peu plus clair pour tout le monde.
00:12:27 On va le voir sur l'image d'après.
00:12:29 -Capture suivante.
00:12:30 Sur la capture suivante, ce qui est intéressant,
00:12:32 c'est qu'on voit le fait que Peuneau et Desaunay
00:12:37 et aussi Biel-Biarré, on est quasiment au même moment
00:12:39 que sur la capture d'avant.
00:12:40 Ça fait qu'il y a tout un tas de joueurs gallois
00:12:42 qui traînent ici dans les 20 mètres, qui se sont battus.
00:12:44 Ils n'ont plus d'attaquants face à eux.
00:12:47 Et ils sont en retard.
00:12:49 Du coup, ça ramène le souvenir d'une action de France-Irlande,
00:12:53 match d'ouverture, où de la même manière,
00:12:55 plusieurs défenseurs français s'étaient retrouvés
00:12:59 dans un couloir de 20 mètres comme ça,
00:13:01 sans quasiment aucun attaquant en face d'eux.
00:13:04 Mais juste parce que les attaquants en face avaient bougé,
00:13:06 avaient changé de zone.
00:13:07 -Oui, c'est exactement ça.
00:13:08 Et on le voit très bien sur cet image.
00:13:10 C'est que si nos trois Français étaient restés
00:13:12 dans le côté fermé, là, à l'intérieur du jeu,
00:13:15 les gallois restent.
00:13:17 Et là, en partant, les gallois restent,
00:13:19 mais eux prennent un temps d'avance.
00:13:20 Et ce qui va faire qu'on va décaler Gaël Ficou
00:13:23 pour son essai à l'extérieur sur la troisième passe.
00:13:27 -Voilà.
00:13:28 Je te laisse sur moi.
00:13:29 -C'est là où on retrouve deux porteurs.
00:13:32 Vous vous rappelez l'image d'avant ?
00:13:33 Deux porteurs, il aurait dû se situer là où il y a
00:13:36 le tapis de flèche de la souris, à l'extérieur de Ficou,
00:13:38 collé à la touche.
00:13:39 Et c'était à Barré et Penaud, les deux déshonneurs,
00:13:42 ce que j'appelle les déshonneurs,
00:13:43 qui allaient rentrer dans cet espace-là
00:13:45 et apporter le surnombre.
00:13:47 Barré, Penaud, dans la verticalité par rapport à Ramos,
00:13:50 que vous voyez numéro 10, dans le dos de Meafou,
00:13:53 on voit quasiment une verticalité à 4 de porteur.
00:13:57 Il a encore un peu de mal sur ce match-là,
00:13:59 mais c'est l'apprentissage du très haut niveau
00:14:01 à se positionner, à avoir une utilité.
00:14:03 Il était tout à l'heure à l'extérieur de Ficou
00:14:05 et se retrouve à l'intérieur de Ficou.
00:14:06 Alors ça aurait dû être l'inverse.
00:14:08 Lui, il aurait dû se retrouver vraiment à l'extérieur.
00:14:10 -Et donc le coup va être gagnant.
00:14:14 On va voir la suite,
00:14:16 puisque le ballon va passer...
00:14:18 Je vais juste remettre mon arrière.
00:14:20 Le ballon va passer là, entre les mains de Ramos.
00:14:22 Puis Ramos va servir Penaud.
00:14:25 Puis Penaud va servir Ficou.
00:14:27 Si deux porteurs avaient été replacés
00:14:30 sur l'aile droite complètement ici,
00:14:31 on voit que Ficou n'aurait pas eu besoin
00:14:33 d'un petit exploit personnel pour aller marquer,
00:14:35 puisqu'il a quand même un contraint à jouer qui n'est pas simple.
00:14:38 Il réussit à très bien le jouer,
00:14:39 mais ça aurait pu être encore un surnombre.
00:14:42 Mais donc on voit que la course de Penaud et de Barré,
00:14:48 c'est quand même une largeur, une deuxième largeur.
00:14:51 Donc ça demande beaucoup d'énergie, de justesse dans le déplacement,
00:14:56 mais c'est gagnant à la fin.
00:14:57 C'est des efforts payants.
00:14:59 -Oui, oui, mais c'est fait pour ça, les trois carats.
00:15:02 On a des garçons véloces, on a des athlètes.
00:15:05 Et oui, chacun a son job sur un terrain.
00:15:07 Je pense que Barré, en effet, sur cette action,
00:15:10 il ne touche pas le ballon.
00:15:11 Il en a remis une fois à la mêlée de l'autre côté
00:15:12 quand il fait de la suppléance.
00:15:14 Mais par contre, il apporte des solutions.
00:15:15 C'est emmerdant pour les défenseurs.
00:15:17 Vous voyez le défenseur rouge en face de Penaud.
00:15:19 Il y a un mec à l'intérieur, un mec à l'extérieur.
00:15:21 Il est obligé de bloquer les appuis.
00:15:23 Ça donne beaucoup, beaucoup de solutions
00:15:25 de se déplacer comme ça.
00:15:26 Et vraiment, ça m'a plu.
00:15:28 Et j'ai eu l'impression que c'était plus clair pour les joueurs
00:15:31 par rapport aux deux autres matchs.
00:15:33 Ils ont clarifié les choses et ils se sont dit
00:15:36 "On va se relever des rucks et on va glouper.
00:15:38 Mais on va aller apporter des sud-ombres à l'opposé
00:15:41 de là où on a combattu dans les couloirs."
00:15:44 Et ça, c'était une très bonne chose.
00:15:45 On va le voir avec Biel-Barré aussi.
00:15:47 -Oui, Biel-Barré, situation de relance au fond du terrain.
00:15:51 La ligne pointillée rouge, c'est son repli.
00:15:55 Son premier repli pour se porter au soutien de Ramos
00:15:59 ou de Barré, je ne sais plus qui récupère ce coup de pied-là.
00:16:02 Tu as apprécié ça aussi, Jean-Baptiste,
00:16:03 tu disais que les joueurs se rendent disponibles
00:16:05 sur les ballons.
00:16:07 -Ça, pour moi, c'est la base.
00:16:08 Je pense même que dans le vocabulaire de Fabien Galtier,
00:16:10 ça s'appelle des bascules.
00:16:12 Dans le rugby aussi, dans mon projet, ça s'appelait comme ça.
00:16:16 C'est Barré à récupérer le ballon sur un jeu au pied long.
00:16:19 Ramos, qui était le deuxième arrière, s'est rapproché de lui,
00:16:22 et vous le voyez.
00:16:23 Et Biel-Barré qui était lié, venu au centre de terrain
00:16:26 à faire un effort de quasiment 30 mètres
00:16:29 pour venir se porter à disposition de Ramos.
00:16:32 Et Ficou, qui était centre, qui lui était au milieu du terrain,
00:16:34 a croisé sa course avec deux portaires là-bas
00:16:36 pour rétirer les défenses et aller toucher un couloir.
00:16:39 Et là, on va voir Biel-Barré prendre une décision.
00:16:41 Et avec la redescente de Porter et notre ami Oligo,
00:16:45 qui vient traîner au milieu, ça crée un 3 contre 2.
00:16:48 Et Biel-Barré va s'engouffrer dans un intervalle.
00:16:51 -Alors, je n'ai pas gardé cette capture-là
00:16:54 pour ne pas trop en avoir,
00:16:56 mais il va réussir à avancer.
00:16:58 Il va même...
00:17:00 Oui.
00:17:01 Allô, allô.
00:17:05 On a...
00:17:06 Jean-François, tu es là ?
00:17:10 -Oui. Est-ce que vous m'entendez ?
00:17:13 -Oui, on t'entend, oui.
00:17:15 -C'est... Vous me voyez.
00:17:17 Non, j'avais une question,
00:17:19 juste parce que vous vous débloquiez là-dessus.
00:17:21 J'ai deux questions, d'abord.
00:17:22 La première pour Jean-Baptiste.
00:17:24 Tu disais que Léo Barré,
00:17:26 il a plu beaucoup sur le jeu sans ballon.
00:17:27 Il apporte des choses en plus à Léo Barré sur un match pareil,
00:17:31 qu'on ne voit pas forcément avec l'oeil du public.
00:17:34 -Oui, oui. Tout ce jeu sans ballon.
00:17:36 C'est-à-dire que c'est un garçon
00:17:38 qui a envie de se déplacer
00:17:42 et qui offre beaucoup de solutions.
00:17:44 Alors, c'est pas nouveau dans le projet de famille Galtier
00:17:47 de jouer avec deux numéros 10,
00:17:48 puisque quand ils le font avec Ntama, Kéramos
00:17:51 ou avec Jelper, c'est un peu pareil.
00:17:53 Mais en plus de ça,
00:17:56 il a un gros cardio
00:17:58 dans les matchs qu'il fait avec le stade français.
00:18:01 Et c'est un garçon qui peut répéter ses tâches
00:18:03 et répéter ses largeurs de terrain.
00:18:05 Alors, c'est pas des vitesses de sprint,
00:18:07 c'est pas du 100 % vitesse,
00:18:08 mais c'est des vitesses quand même pas loin des 70-80 %
00:18:11 qu'il faut savoir tenir sur toute une durée,
00:18:13 notamment au niveau international.
00:18:15 Et j'ai bien aimé sa façon dont il a bougé en première mi-temps.
00:18:18 Un peu moins sur la deuxième, il s'est un peu essoufflé,
00:18:20 mais il est participé aussi au coeur du jeu deux, trois fois.
00:18:24 À un moment, il y a un en avant, mais s'il n'y a pas un en avant,
00:18:25 c'est lui qui va marquer les centres des poteaux
00:18:27 sur un joueur en black.
00:18:28 Il a beaucoup bougé, il a été peu servi.
00:18:32 Et surtout, il a remonté les ballons.
00:18:33 C'est-à-dire que lui, il s'est dit,
00:18:34 "Mais une fois où il l'a rendu au pied,
00:18:36 un jeu au pied pour lui-même,
00:18:38 la chandelle un peu trop longue,
00:18:39 le reste du temps, il a pris les ballons, il a remonté,
00:18:41 il a été recherché de sa ligne d'escorte
00:18:43 pour qu'on puisse poser notre jeu."
00:18:44 Et c'était... Vraiment, il a fait un très bon premier match aussi.
00:18:48 Et juste pour compléter, après, Alex, je te laisse la main,
00:18:52 c'est le fait qu'il soit à l'arrière
00:18:54 parce que Ramos est passé en 10
00:18:55 et que Mathieu Jalibert a été forfait.
00:18:58 Ramos a fait un super match en 10
00:18:59 et on a l'impression qu'il a joué plein de fois à ce poste-là
00:19:01 en équipe de France.
00:19:02 -Ah oui, non, mais c'est pas un problème.
00:19:05 Avec la suppléance qu'il y a à Toulouse dans leur rugby,
00:19:10 que t'aies le numéro 10, 12 ou 15, c'est à peu près la même chose.
00:19:13 Thomas a joué des finales à l'ouverture,
00:19:15 des matchs de phase finale.
00:19:17 Dès que Romain a un souci, Thomas se met à ce poste-là.
00:19:20 On a même vu Dupont jouer à l'ouverture.
00:19:22 Ce sont des garçons qu'on l'habitue
00:19:23 et qui sentent tellement le rugby
00:19:24 qu'il n'y avait vraiment aucune inquiétude
00:19:27 à la manière dont il a mené le jeu.
00:19:30 Et s'il est rappelé à refaire, il le refera sans problème.
00:19:33 -Alex, tu voulais nous montrer d'autres palettes ?
00:19:36 -Ouais, pour poursuivre sur celle qu'on voyait tout à l'heure,
00:19:42 je vais essayer de faire les choses correctement.
00:19:45 Là, j'ai l'impression qu'on est un peu perdu.
00:19:47 Je vais arrêter ce partage-là.
00:19:50 -Ce n'est pas...
00:19:52 -Hop là.
00:19:53 C'est bon, Jeff.
00:19:57 On a des petits soucis techniques aujourd'hui.
00:19:58 Vous l'aurez remarqué.
00:19:59 Jeff a un petit problème de...
00:20:03 Et voilà.
00:20:05 -Et voilà.
00:20:07 -Il va réussir à franchir, à faire une passe au sol
00:20:10 et à se rendre dispo à nouveau pour deux portaires.
00:20:14 Il va y avoir un rug.
00:20:15 Et il est côté gauche, là-haut.
00:20:17 Et on voit tout de suite, il se remet en action
00:20:20 pour venir s'ajouter dans la ligne, en quelque sorte.
00:20:24 Il va faire une course d'environ 30 mètres
00:20:28 pour se porter à l'intérieur de Thomas Ramos ici.
00:20:31 Je vais te laisser prendre la prochaine, Jean-Bas,
00:20:35 parce qu'elle t'intéresse, celle-là.
00:20:37 Il va y avoir un rug, je pense, autour d'Antonio qui est ici.
00:20:40 -C'est ça.
00:20:42 -On va en servir à Antonio.
00:20:43 Et après ce rug...
00:20:44 -Après le premier rug, là, on est sur le deuxième.
00:20:51 On a vu qu'on a perdu la ligne d'avantage une première fois
00:20:55 avec Kroos, Bail et Flamand qui se relèvent.
00:20:58 On a perdu une deuxième fois avec Antonio.
00:21:01 Et là, ce qui est très bien, encore une fois,
00:21:03 c'est que Biel Barret, qui lui a suivi le jeu,
00:21:06 se rend compte en même temps,
00:21:08 avec Ramos et Barret encore une fois,
00:21:10 que le jeu doit changer de sens.
00:21:12 Parce qu'on est dans l'échec, on a fait un rug en échec,
00:21:15 deux rugs en échec, on a perdu la ligne d'avantage.
00:21:17 On voit encore quatre Galois qui sont occupés
00:21:20 par certainement un joueur comme Penaud
00:21:21 qui doit être collé à la touche.
00:21:22 Et nous, on voit nos trois joueurs qui tournent le jeu
00:21:25 et qui vont venir jouer dans le dos des avants.
00:21:28 Et encore une fois, ils le font ensemble,
00:21:31 au même moment, et ça va créer une situation
00:21:33 encore très positive et de surdombre.
00:21:36 -Donc, on voit la suite.
00:21:40 Là, Jean-Bas, tu disais, à ce niveau,
00:21:43 au niveau international, avoir une situation comme ça,
00:21:45 une surdombre comme ça, c'est hyper positif.
00:21:49 C'est François Cross qui a le ballon,
00:21:50 qui fait une passe dans le dos de Aldric,
00:21:52 avec Ramos, Delviare.
00:21:54 -C'est positif et c'est même assez rare.
00:21:56 Là, aujourd'hui, il y a un, deux, trois, quatre, cinq, six...
00:21:59 Vous avez sept joueurs face à cinq, avec beaucoup d'espace,
00:22:02 des mecs dans la verticalité, on ne sait pas qui on va servir.
00:22:04 Et d'ailleurs, on commence à voir
00:22:06 les trois premiers défenseurs galois
00:22:08 qui sont les pieds dans le béton,
00:22:11 penchés vers l'arrière, fixés,
00:22:13 fixés vraiment par la passe de Cross.
00:22:15 Ramos va sortir dans le dos, il pourra jouer avec Belbarré.
00:22:18 Encore une fois, après, la situation,
00:22:20 on peut faire comme un tableau noir à l'école
00:22:23 et expliquer qu'on ne l'a pas si bien joué que ça.
00:22:26 Mais ça, ce n'est pas très grave, encore une fois,
00:22:30 parce que Carl Etaz va prendre les joueurs,
00:22:31 va dire dans quelle communication on doit avoir à ce moment-là,
00:22:34 quelle course on doit avoir pour redresser, pour fixer les joueurs.
00:22:37 Mais la situation est liée.
00:22:38 Et ne serait-ce que d'avoir ce sept contre quatre,
00:22:41 plus un, c'est une bonne chose.
00:22:43 Et encore une fois, si ces trois joueurs-là
00:22:45 n'avaient pas pensé la même chose au même moment,
00:22:47 vous en enlevez un, ça passe encore,
00:22:50 vous en enlevez deux, le mouvement est mort dans l'oeuvre.
00:22:53 Donc c'est vraiment ce qui m'a énormément plu.
00:22:57 Et alors, ça demande énormément de qualité physiologique,
00:23:01 parce que Belbarré a contre-attaqué, il a été fait un rec à gauche,
00:23:04 il est venu suivre deux fois le ballon à l'intérieur de Ramos à droite,
00:23:07 et puis il a senti que ça repartait de l'autre côté.
00:23:09 C'est des courses soutenues, mais c'est ce qu'on demande à des joueurs.
00:23:11 - Tu rajoutes son repli aussi, son repli au départ.
00:23:14 - Et son repli du départ, ça fait des courses à haute intensité,
00:23:17 mais c'est comme ça qu'on crée des surnoms,
00:23:19 c'est comme ça qu'on prend du plaisir, nous à la télé et eux sur le terrain.
00:23:23 - Et pour finir, effectivement, sur cette action,
00:23:27 peut-être que les gens s'en souviennent,
00:23:29 Thomas Ramos va choisir de sauter pour Olivon,
00:23:31 Olivon va créer un rec à l'entrée des 22 m à peu près.
00:23:34 Et sur ce rec, l'effort de Belbarré, il n'est pas fini.
00:23:38 Lui, il va aller se mettre, se coller à la ligne de touche,
00:23:41 et ça va être ce petit jeu au pied de Legarek dans le dos, en poursuite.
00:23:45 Il y aura presque, et c'est sur le coup,
00:23:47 il y aura essai sur le coup suivant, puisque ce sera Legarek qui marquera.
00:23:51 Mais là, Belbarré, ça note quand même une certaine capacité
00:23:59 à tenir des efforts à haute intensité,
00:24:01 c'est qu'il tape à nouveau un sprint, alors qu'il vient de faire,
00:24:04 peut-être on pourrait dire, 3, 4 sprints sur l'action,
00:24:07 mais à chaque fois, des sprints un peu longs.
00:24:09 C'est leur boulot, tu me diras, Jean-Baptiste.
00:24:13 -Oui, c'est leur boulot, mais c'est aussi leur qualité.
00:24:17 Et c'est là où ils vont prendre du plaisir,
00:24:22 et c'est là où ils vont trouver beaucoup d'espace
00:24:24 et beaucoup de situations à jouer.
00:24:27 Il est évident qu'en plus, la défense galloise a une spécificité
00:24:32 avec un 5 de devant qui n'est pas le plus mobile en ce moment,
00:24:37 dans cette génération.
00:24:38 Il est évident qu'en bougeant vite comme ça, on crée du désordre,
00:24:41 et Biel-Barré l'a très bien compris,
00:24:43 et plus que des qualités physiologiques,
00:24:48 parce qu'ils les ont tous, ces qualités.
00:24:50 On le voit avec le Stade toulousain, les Ramos, les Nubels,
00:24:53 et que c'est le cas, ils le font tout le temps.
00:24:55 Avec Bordeaux, Biel-Barré, Penaud le font tout le temps,
00:24:59 et Penaud et Biel-Barré, pardon, le font tout le temps.
00:25:02 Et là, ils le font tous.
00:25:06 Donc, c'est qu'ils ont pris conscience que c'était ça.
00:25:08 La consigne a été certainement de le refaire, et tout le monde l'a fait.
00:25:12 -J'arrête la partage, Jeff.
00:25:16 -OK.
00:25:17 Je suis là.
00:25:23 En tout cas, la bonne nouvelle, Jean-Bas, c'est qu'il n'y avait pas de l'or toxique.
00:25:28 -Non, moins.
00:25:34 Parce que je pense que là, encore une fois,
00:25:39 il faut rendre aux staffs un petit hommage,
00:25:44 parce que ce n'est pas évident de changer de méthode.
00:25:46 On a des convictions, on a des croyances,
00:25:48 et là, force est de constater que ça ne fonctionnait pas.
00:25:50 Ils ont remis le match le mardi, en fait.
00:25:56 Je crois qu'ils ont fonctionné par paires, de ce que j'ai pu comprendre.
00:26:00 Et donc, ça a dû amener des choses comme ça à l'entraînement.
00:26:04 Et il a fallu aller chercher sa place, aller chercher le maillot, comme ils disent.
00:26:09 Ça a été d'autant plus vrai que l'opposition a dû être de qualité,
00:26:13 si ce n'est dans la technique, au moins dans l'intensité,
00:26:17 et ça s'est vu sur le terrain ce week-end.
00:26:19 -Messieurs, alors maintenant, c'est quoi ?
00:26:23 C'est possession, dépossession, introspection ?
00:26:25 C'est quoi le projet ?
00:26:29 C'est une grande question.
00:26:30 J'ai l'impression qu'on a parlé de ça à toutes les émissions
00:26:32 depuis qu'on a lancé le salon de l'actif.
00:26:34 -Oui, c'est parce que...
00:26:35 -La question de la possession, de la dépossession.
00:26:38 -On sentait qu'il y a quelque chose qui tourne.
00:26:42 L'arrivée de Patrick Arlethaze,
00:26:45 qui est porté énormément sur le jeu de mouvement,
00:26:47 sur faire bouger le ballon et les hommes.
00:26:51 Des petites choses qui nous ont semblé être un peu différentes d'habitude
00:26:57 sur la dernière année.
00:26:58 Alex va y revenir en statistiques, mais un peu plus de pass.
00:27:02 Alors, elles n'étaient pas faites au bon endroit,
00:27:06 pas faites ensemble, souvent, on l'a noté.
00:27:09 Mais voilà, les nouvelles règles.
00:27:11 Fabien Galtier, qui, dans son discours,
00:27:14 parle un peu moins des possessions et un peu plus de possessions.
00:27:17 Et aujourd'hui, on a vu que c'était peut-être le début, l'aube,
00:27:22 d'un jeu différent, d'un projet différent
00:27:26 avec un peu plus de possessions.
00:27:27 Même si les Français n'ont pas oublié de jouer au pied.
00:27:30 Ils l'ont fait de manière très à droite, en alternance.
00:27:33 Mais c'était des jeux au pied très offensifs.
00:27:36 -Pourquoi on se pose cette question ?
00:27:40 C'est parce que tout le monde a noté que, ce week-end,
00:27:42 les Bleus avaient remonté beaucoup de ballons,
00:27:46 s'étaient fait beaucoup de passes.
00:27:47 On va le voir, d'ailleurs, en tableau,
00:27:50 le match de dimanche.
00:27:57 Dans l'air, Galtier, c'est le quatrième match
00:27:59 avec le plus grand nombre de passes, avec 174 passes.
00:28:03 Le premier, c'était il y a deux semaines, contre l'Italie.
00:28:05 Ça peut paraître très bizarre,
00:28:06 parce que ce match a laissé l'impression d'une bouillie,
00:28:10 avec pas beaucoup de jeux.
00:28:13 Ça dépend de ce qu'on appelle le jeu.
00:28:15 En tout cas, 174 passes, c'est le quatrième match
00:28:19 avec le plus haut nombre de passes dans l'air Galtier.
00:28:23 Ce qu'on note aussi, c'est que là, sur tous ces matchs,
00:28:27 c'est les huit matchs à plus de 160 passes,
00:28:29 il y en a un, deux, trois, quatre, cinq.
00:28:33 Cinq qui sont dans l'année écoulée.
00:28:35 C'est-à-dire depuis 2023.
00:28:39 On parle des nouvelles règles, ce n'est pas exactement ça,
00:28:43 mais en tout cas, il y a un changement dans l'arbitrage.
00:28:45 Il est devenu plus difficile aujourd'hui.
00:28:48 L'avantage est donné aux attaquants, notamment dans le jeu au sol.
00:28:51 Il est devenu plus difficile de gratter les ballons pour les défenses.
00:28:56 C'était une des grandes forces de l'équipe de France.
00:29:00 On le verra après.
00:29:01 L'équipe de France récupérait beaucoup de ballons,
00:29:04 notamment lors du Grand Slam 2022.
00:29:05 C'était 5,6 ballons récupérés par match dans le jeu au sol.
00:29:09 Sur ce tournoi, avant le match contre le Pays de Galles,
00:29:11 on était à 2,3, donc moitié.
00:29:13 À un moment, par rapport à ce constat-là,
00:29:17 c'est devenu plus difficile de miser sur la dépossession.
00:29:21 On a vu un virage commencer à être pris il y a un an,
00:29:25 notamment le match en Irlande, tout le monde s'en souvient.
00:29:27 Ça a un peu été le cas lors du tournoi en suivant,
00:29:31 puis lors de la préparation à la Coupe du Monde.
00:29:34 En revanche, il y a eu parfois des petits retours en arrière
00:29:37 ou des petits retours à la dépossession.
00:29:39 Le match d'ouverture de la Coupe du Monde contre le All Black
00:29:41 avec un grand nombre de jeux au pied, plus de 40 jeux au pied.
00:29:44 Avant qu'on finisse la Coupe du Monde avec deux fois plus de 160 passes
00:29:49 contre l'Italie en 164 lors du 60-7 et contre l'Afrique du Sud, 166 passes.
00:29:56 Le graphique suivant, c'est le match d'hier.
00:30:00 C'est intéressant aussi.
00:30:02 C'est le nombre d'actions à plus de 10 phases de jeu.
00:30:07 Lors du tournoi 2022, sur l'entièreté du tournoi,
00:30:09 il y a eu une action à plus de 10 phases de jeu.
00:30:11 Le tournoi 2023, deux.
00:30:14 On est sur ce tournoi 2024 à déjà quatre actions en quatre matchs.
00:30:19 Et sur le seul match contre le Pays de Galles,
00:30:21 il y a eu deux actions à plus de 10 phases de jeu.
00:30:23 Ça commence à être long, Jean-Baptiste.
00:30:26 - Oui, c'est des mouvements qui sont longs, qui éprouvent.
00:30:33 Pour vous faire une idée, sur le premier mouvement,
00:30:37 en tout début de match, c'est 19 rucks pour 31 passes.
00:30:41 Et les avants ont participé au ruck 27 fois,
00:30:45 avec, pour tout vous dire, Flamand et Cross,
00:30:48 qui ont fait sept rucks, c'est-à-dire sept coups de tronche,
00:30:51 sept fois passer au sol, sept fois se relever,
00:30:53 sept fois se déplacer en courant.
00:30:56 Ça demande beaucoup.
00:30:57 Flamand a été très performant aussi dans ça.
00:31:00 Et on s'aperçoit que sur les cinq premiers,
00:31:06 c'est les cinq Toulousains qui sont déplacés le plus
00:31:10 et qui ont fait le plus de rucks sur ces actions.
00:31:14 - Il y a même cette action du 3-0, toi tu as compté 19.
00:31:19 Je crois que la réalisation a compté 24 phases.
00:31:23 - Oui, parce qu'il y a trois pick and go.
00:31:26 Il y en a un peu dans un couloir.
00:31:28 Donc, eux, ils comptent ça pour des phases.
00:31:29 Et moi, pas tout à fait.
00:31:32 Ça dépend, mais peu importe.
00:31:34 Peu importe, ça fait même 24 rucks.
00:31:36 C'est des choses qui durent presque deux minutes.
00:31:39 - Octa compte aussi plus de 20 rucks, je crois, sur ce coup-là.
00:31:45 Et c'est la première fois sur les trois derniers tournois,
00:31:47 sur les trois tournois 2022, 2023, 2024,
00:31:50 la seule fois où les Bleus sont allés au-delà de 20 rucks.
00:31:52 On est à 2 minutes 24 d'action.
00:31:54 Fabien Galtier a dit lui-même qu'il avait un peu peur
00:31:59 en cours d'action, en se disant qu'on allait peut-être un peu trop loin.
00:32:02 Parce qu'il faut se rappeler un truc,
00:32:04 c'est qu'il n'y a pas si longtemps que ça,
00:32:05 la règle en équipe de France, on disait que c'était 20-20.
00:32:10 C'est-à-dire que si tu gardes le ballon plus de 20 secondes dans la zone,
00:32:13 c'est 22-22, je crois, 22 secondes dans la zone entre les 22 mètres,
00:32:19 et que tu n'avances pas, tu dois séparer du ballon,
00:32:22 tu dois mettre la pression avec du jeu au pied.
00:32:25 Là, il y a eu beaucoup de phases de jeu sur cette action de 2 minutes 24
00:32:28 où il n'y a pas eu de gain de la ligne d'avantage.
00:32:30 On y reviendra après.
00:32:32 Dernière, il y a eu un autre truc qui est intéressant.
00:32:35 -Alex, on rappelle juste qu'il y a eu trois pénalités
00:32:39 contre l'équipe de France, que les Français ont été propres.
00:32:42 -Oui, c'est-à-dire que oui, effectivement,
00:32:45 sur les longues possessions, comme ça, on prend le risque
00:32:47 à un moment d'avoir peut-être des ruptures de soutien,
00:32:50 ou de perdre la lucidité, qui fait qu'on va se jeter dans un rec,
00:32:54 on va faire une erreur.
00:32:56 Ce qu'on avait constaté jusque-là, c'est que l'équipe de France
00:33:01 était très, très à l'aise dans la dépossession,
00:33:03 et beaucoup moins dans la possession.
00:33:05 La semaine dernière, on a sorti une stat disant qu'à moins de 120 passes
00:33:09 sur les gros matchs face aux grosses nations,
00:33:12 moins de 120 passes, c'était 100 % de victoire,
00:33:14 et plus de 120 passes, c'était 58 % de victoire.
00:33:17 Ça donne une idée du style de jeu et de l'efficacité,
00:33:21 de comment trouver l'équipe de France, trouver son efficacité.
00:33:24 Et si on passe la barrière à 160 passes,
00:33:26 comme là, je l'ai fait à l'issue de ce match-là,
00:33:30 avant le match contre les Galois,
00:33:32 moins de 160 passes, 86 % de victoire,
00:33:35 plus de 160 passes, 43 % de victoire.
00:33:37 Vous voyez que les Français n'étaient pas forcément à l'aise,
00:33:40 n'étaient pas forcément construits pour avoir la possession.
00:33:43 Et malgré tout, ils ont pris conscience
00:33:45 qu'ils n'avaient pas d'autre choix que d'y passer.
00:33:49 Ça fait à peu près un an qu'on sent qu'il y a un virage qui est pris.
00:33:53 Et que ce match-là est marquant
00:33:58 parce que c'est peut-être une des premières fois
00:34:00 avec le match contre l'Italie à la Coupe du Monde
00:34:04 qu'on voit que la possession apporte vraiment ses fruits
00:34:07 et que ça donne quelque chose d'intéressant offensivement.
00:34:12 Non, Jean-Baptiste ?
00:34:13 - Oui, c'est sûr, c'est indéniable.
00:34:15 - J'arrête le partage, Jeff.
00:34:16 - Quand tu parlais tout à l'heure de rupture,
00:34:22 il y en a eu sur cette action, on va la détailler.
00:34:24 Elle a duré à peu près 2 minutes.
00:34:28 On parle de 24 phases de jeu.
00:34:31 Et sur ces 24 phases-là, il y a 4 avant qu'on joue une mille-mêlée
00:34:34 parce que le ballon sortait vite
00:34:36 ou parce que le garrec était dans le ruck.
00:34:37 Il y a eu beaucoup de suppléances, ça, c'est intéressant.
00:34:40 Ça ne nous a pas fait perdre le rythme.
00:34:42 Il y a eu 3 fois où on a perdu vraiment le momentum,
00:34:44 où les rucks ont duré plus de 5 secondes,
00:34:46 où on se serait séparé du ballon avant.
00:34:48 On se serait organisé pour taper un coup de pied de récupération
00:34:51 ou une chasse, c'est-à-dire un ballon qui roule dans les 22
00:34:53 ou loin dans l'enlut.
00:34:54 On ne l'a pas fait, on a cru en nous, on a rechargé
00:34:57 et on est reparti de 0 km/h.
00:34:59 Alors ça va un peu risquer
00:35:00 parce que c'est souvent ce qui se passe dans ces séquences-là.
00:35:02 C'est que si tu vas un peu trop loin et que tu as tombé le ballon,
00:35:06 tu es souvent désorganisé, un peu éparpillé
00:35:09 et tu prends des contre-assassins.
00:35:12 Mais là, en l'occurrence, à la fin de cette action,
00:35:15 on a récupéré 3 points
00:35:16 et c'était moindre mal pour les Galois
00:35:19 parce qu'il y a eu quand même 2 actions
00:35:20 qui auraient pu aller plus loin et aller à l'essai.
00:35:24 On va peut-être juste prendre en 5 captures,
00:35:28 revenir sur cette action
00:35:30 et sur quelques éléments qui sont intéressants.
00:35:33 Je vais aller rechercher l'image.
00:35:38 Pardon, excusez-moi, je ne suis pas au bon endroit.
00:35:40 Ça, c'est le début de l'action.
00:35:42 Jean-Bas, je te laisse.
00:35:44 Oui.
00:35:45 Là, on a fait un ballon porté, signalé par les pointillés,
00:35:48 qui a avancé de même pas une dizaine de mètres,
00:35:52 mais on a quand même concentré la défense galoise,
00:35:56 qui est un peu resserrée.
00:35:58 Donc, deux porteurs vont jouer dans le dos
00:35:59 et c'est Penaud qui va traverser un petit peu,
00:36:02 mais qui ne va pas gagner énormément de terrain.
00:36:04 Il va passer la ligne des 50,
00:36:06 il va se faire plaquer à peu près
00:36:08 derrière le dernier défenseur galois, là-bas.
00:36:10 Ce que tu disais en préparant l'émission,
00:36:13 c'est que cette situation-là, il y a 2 ans,
00:36:16 c'est coup de pied dans la boîte du 9.
00:36:18 Il y avait coup de pied dans la boîte du 9.
00:36:20 Dans cette zone-là du terrain.
00:36:22 Voilà.
00:36:23 Ou alors Penaud allait se faire plaquer au même endroit,
00:36:25 ça faisait une fois,
00:36:26 et sur le 3e ruck ou avant le 3e ruck,
00:36:29 il y aurait eu une dépossession, un jeu au pied,
00:36:32 une chandelle, peut-être du numéro 10,
00:36:34 ou le 9 aurait temporisé pour taper,
00:36:36 ou alors il l'aurait fait de suite après ce ballon porté là.
00:36:40 Là, en l'occurrence, ils ont décidé de faire bouger le ballon,
00:36:42 de déplacer un peu les joueurs.
00:36:44 Donc, les avant, vous vous rendez compte,
00:36:45 ils ont fait un ballon porté, ça a été dur,
00:36:47 même s'ils n'ont avancé que de 10 mètres,
00:36:48 c'est déjà beaucoup, mais c'est très compliqué pour eux.
00:36:51 Et là, tout le monde va se mettre en action,
00:36:53 et ça va partir.
00:36:54 -6 phases de jeu, plus loin.
00:36:58 -Voilà.
00:36:59 Donc, vous voyez qu'en 6 phases de jeu,
00:37:01 on a à peine gagné 10 mètres,
00:37:02 et on a bougé, on a été du côté gauche,
00:37:06 puis au milieu, puis on est revenu côté droit,
00:37:07 on se retrouve ici avec nos avants
00:37:09 qui se sont déplacés sur toute la largeur du terrain.
00:37:11 Encore une fois, je vous le répète,
00:37:13 on est dans le podium.
00:37:15 Kroos a fait 7 rucks et a joué une fois 2 000 mêlées.
00:37:20 Flamand a fait 7 rucks,
00:37:22 et Marchand a fait 6 rucks et a joué aussi une fois 2 000 mêlées
00:37:27 sur cette séquence.
00:37:29 Donc là, on a eu un ballon lent.
00:37:32 Là, on a eu un ballon lent,
00:37:33 le garé qui est par terre, on a 3 bleus par terre,
00:37:35 on a Antonio qui se relève après,
00:37:37 nous, vous voyez, on est 6 ici,
00:37:39 mais on a aussi, à force de faire bouger,
00:37:41 on a aussi concentré la défense galloise.
00:37:45 Là, il y a quelque temps, ça aurait été stop.
00:37:47 C'est-à-dire qu'on a loupé le coup des 3 de tout à l'heure,
00:37:50 comme tu disais, les 20 secondes dans l'entrejeu
00:37:52 pour faire la différence, les fulgurances.
00:37:54 On n'a pas réussi, on aurait tapé.
00:37:56 Et puis là, on en a refait 3, et on a encore un ballon lent.
00:37:58 On aurait pu taper, non, on continue.
00:38:00 Et c'est là où Meafoo et les joueurs comme ça,
00:38:03 avec leur super pouvoir, va prendre le ballon
00:38:05 et va gagner encore de l'avancée.
00:38:06 Ça va nous remettre dans le momentum,
00:38:08 c'est-à-dire que les ballons vont sortir un peu plus vite,
00:38:10 et on va recréer une dynamique
00:38:11 pour aller rebasculer de l'autre côté du terrain.
00:38:13 -Ce qui est intéressant sur cette action,
00:38:16 c'est qu'on pourrait se dire,
00:38:17 oui, mais les Bleus savent, quand on a vu le match,
00:38:20 si on peut se dire, après coup, les Bleus, ils savent
00:38:23 que physiquement, dans les impacts, dans les duels,
00:38:25 ils vont pouvoir avancer.
00:38:27 Sauf qu'à ce moment-là du match, c'est pas une évidence, en fait.
00:38:29 On n'est qu'à la 3e, 4e minute, je crois.
00:38:31 On n'est pas à la 60e
00:38:33 où on sait que tous les duels vont être gagnés, remportés,
00:38:36 et que du coup, on va pouvoir jouer en avançant.
00:38:37 Là, on n'est pas encore dans ce cas-là.
00:38:39 -Jouer ces ballons, ces volontaires,
00:38:41 un peu risqués, quand on sait que l'équipe de France
00:38:45 n'a pas toujours réussi à s'en sortir
00:38:46 depuis le début du tournoi sur ce genre de situation,
00:38:48 ou d'une équipe qui avait décidé de prendre le truc en main.
00:38:51 -C'est ça.
00:38:53 Je pense que, mentalement, c'est ce qu'ils avaient prévu de faire,
00:38:57 et physiologiquement, ils ont réussi à le faire.
00:39:00 -Capture pour la suite suivante, juste pour voir.
00:39:04 L'organisation, c'est ça, Jean-Bart ?
00:39:05 -Voilà, là, on est donc à la 1e phase de jeu.
00:39:08 C'est exactement ça.
00:39:09 Et c'est là où il y a le progrès.
00:39:11 C'est qu'on avait, sur les quelques premiers matchs,
00:39:14 au bout de 2-3 temps,
00:39:15 on avait du mal à retrouver nos structures,
00:39:17 nos familles de joueurs.
00:39:18 C'est-à-dire la 1re famille, c'est ceux qui sont avec le Garec,
00:39:21 là-bas, qui ont conservé le ballon dans le couloir.
00:39:23 La 2e famille, c'est celle qui est autour de Ramos,
00:39:26 et souvent les avants.
00:39:28 La 3e famille, c'est encore un bloc de trois avants.
00:39:33 Et derrière, les trois quarts qui viennent dézoner.
00:39:39 On voit encore Barré, qui se positionne comme un 12,
00:39:41 deux portaires qui est 12, qui est comme un 13,
00:39:43 et Penaud, qui, encore une fois, je pense,
00:39:45 dans son déplacement, devrait aller s'étirer
00:39:47 et coller la ligne de touche pour apporter une solution de plus.
00:39:51 D'ailleurs, ça sera un petit aparté,
00:39:52 ça sera très utile la semaine prochaine
00:39:55 contre la défense anglaise.
00:39:56 Il faudra absolument qu'on ait nos ailiers,
00:39:58 enfin, ou des mecs de couloir, collés sur les lignes de touche
00:40:00 pour donner des opportunités de passe au pied,
00:40:03 parce que la défense anglaise est très haute
00:40:05 et rentre beaucoup dans le terrain.
00:40:07 Mais ce qui est bien sur cette action,
00:40:09 c'est qu'au bout de 11 phases,
00:40:11 en n'ayant avancé qu'une vingtaine de mètres,
00:40:14 on arrive, au bout de ces 11 phases,
00:40:15 à retrouver encore cette structure
00:40:17 et à avoir beaucoup de solutions autour du 10,
00:40:19 beaucoup de solutions autour du 12,
00:40:21 beaucoup de solutions dans le dos pour jouer devant.
00:40:23 -Capture suivante. On est à la fin de l'action.
00:40:29 Donc, là, tu vois, c'est moi qui…
00:40:32 Je t'ai dit une bêtise.
00:40:34 La télé avait aussi 19 phases.
00:40:37 On est sur la dernière situation.
00:40:40 Le Garek a le ballon.
00:40:43 On ne voit pas trop bien, mais il va essayer de servir à Tonio.
00:40:46 Je crois qu'il va y avoir un petit en avant.
00:40:48 Mais il y a un hors-jeu galois.
00:40:49 Et là, ce qui est intéressant,
00:40:50 c'est qu'on change d'animation offensive complètement.
00:40:52 On était étalé sur la largeur avec des blocs de trois.
00:40:55 Et là, on passe, on revient au jeu en black.
00:40:57 -Oui, au jeu en black.
00:40:59 Ce fameux jeu, vous vous rappelez, la première vidéo,
00:41:01 on parlait des trois tiers terrain.
00:41:02 Le premier tiers, ça fait 22 m de la touche,
00:41:05 un peu à l'extérieur des 15 m.
00:41:07 Le tiers du milieu, et encore l'autre tiers côté touche.
00:41:10 Et dans ce tiers-là, au milieu,
00:41:11 l'équipe de France avait l'habitude de jouer sur une pila,
00:41:14 faire un peu d'instinct, de duel.
00:41:16 Les avances relèvent le ballon avec le demi-mêlée.
00:41:18 On voit des trois quarts venir y participer.
00:41:20 Alors, ça crée beaucoup de trafic au niveau.
00:41:22 C'est très dur pour la défense parce que ça vient taper fort.
00:41:25 Et on a vu que le pays de Galles était très, très, très large.
00:41:29 Dans la défense, on les a fait bouger une fois à droite,
00:41:31 une fois à gauche, une fois à droite, une fois à gauche.
00:41:33 Et au bout d'un moment, l'équipe s'est recentrée.
00:41:34 Je crois que c'est Marchand qui prend l'initiative
00:41:36 de relever le ballon en pick and go.
00:41:39 Pas qu'un simple pick and go, pas juste ramasser pour aller au sol,
00:41:41 mais pour essayer de jouer un duel et de jouer debout.
00:41:43 Et là, tous les joueurs convergent et on transforme le jeu.
00:41:47 Comme je vous ai dit, autant on a dézonné ensemble,
00:41:49 on a changé de stratégie ensemble.
00:41:51 Quand on a tapé dans le ballon, on a chassé ensemble.
00:41:54 Et là, on est passé en black ensemble.
00:41:56 Ça ne rapporte que trois points, mais il y a eu des situations,
00:41:59 notamment avec Barré qui a fait un petit en avant.
00:42:01 Mais il y a eu des situations où on aurait pu scorer
00:42:03 bien plus largement à ce moment-là.
00:42:05 -Jean-Bail, une question.
00:42:09 On avait souligné le fait que les joueurs du 5-2 devant,
00:42:14 notamment Geoff, j'arrête la capture.
00:42:16 J'arrête le partage.
00:42:19 Un instant.
00:42:24 Je vais y arriver.
00:42:25 -Ce n'est pas la technique.
00:42:27 -On avait évoqué le fait que les joueurs du 5-2 devant
00:42:34 se rendaient assez souvent, se déplaçaient assez souvent
00:42:38 dans les zones des 15 m.
00:42:39 Est-ce que tu as vu des changements à ce sujet-là ?
00:42:42 Est-ce que ces joueurs l'avaient été davantage économisé ?
00:42:46 -Un petit peu plus pour ce qui est de Cyril Baille,
00:42:51 de Wini Antonio, de Meafoo.
00:42:53 Mais les autres, c'est là où il y a la porte de Flaman et Marchand
00:42:57 qui fait une grande différence.
00:42:58 C'est quasiment l'équipe type devant si on enlève Gelonges,
00:43:01 qui est aussi un titulaire à part entière.
00:43:03 Eh bien, les cinq autres joueurs, ils y ont été.
00:43:08 Mais ils n'y ont pas été pour rien. Ils ont été servis.
00:43:11 Ça nous a permis de faire des rugs en plus,
00:43:12 de faire jouer des costauds face à des rapides
00:43:15 pour gagner des collisions.
00:43:17 Et ça nous a permis notamment aussi à nos trois quarts
00:43:19 à se relever très vite et à basculer de l'autre côté.
00:43:22 C'est une nouvelle forme.
00:43:25 Ça, pour le faire, il faut être très en forme.
00:43:27 Il faut avoir, si ce n'est un 5 dedans,
00:43:29 il faut avoir au moins cinq joueurs sur les huit.
00:43:32 Et c'est là que la deuxième ligne, et notamment Flaman,
00:43:34 a été incroyable dans son activité après un moment de blessure
00:43:39 comme il a eu de revenir à ce niveau-là pendant 80 minutes.
00:43:42 Chapeau bas.
00:43:44 -Jean-Bart, est-ce que ça a potentiellement...
00:43:47 Il y avait des questions là-dessus sur les réseaux sociaux.
00:43:49 Est-ce que ça condamne potentiellement certains joueurs ?
00:43:51 Des joueurs comme Jonathan Nantis,
00:43:53 qu'il faut des profils plus comme Deporter ?
00:43:55 -Non. -Tu dis ça, c'est la dépossession.
00:43:57 Enfin, la possession, je veux dire.
00:43:59 -Non, non, non, parce que l'Irlande possède le ballon
00:44:03 avec un mec comme Aki, qui a à peu près ce profil,
00:44:05 de perforateur au milieu du terrain.
00:44:07 Les All Blacks de tout temps ont toujours eu un centre costaud
00:44:12 pour prendre le milieu de terrain.
00:44:14 J'ai joué avec Yannick Jojion.
00:44:16 Ça a toujours été...
00:44:17 Il faut toujours un costaud au milieu.
00:44:19 Alors, c'est pas pour dire que Deporter n'est pas costaud,
00:44:22 parce qu'il l'est.
00:44:23 Gael Ficou fait plus de 90 kg aussi.
00:44:24 Il ne faut pas croire,
00:44:26 mais ce sont des garçons quand même qui sont utiles.
00:44:30 Et puis le rugby ne se joue pas toujours avec un toit.
00:44:32 Le rugby se jouera aussi sous la pluie.
00:44:35 Dès la semaine prochaine, face aux Anglais,
00:44:38 le profilage du match va changer,
00:44:39 parce que les Anglais vont taper beaucoup de jeux au pied.
00:44:42 On va être beaucoup plus sous pression.
00:44:44 Ils auront plus d'énergie que les Galois.
00:44:47 Donc non, il n'y a pas de profil éliminé.
00:44:49 Pour moi, c'est un équilibre à trouver
00:44:52 dans la composition d'équipes.
00:44:54 Mais à partir du moment où le triangle arrière
00:44:56 est constitué tel qu'il a été fait là,
00:44:58 en effet, on aurait tort de se priver, de dézoner.
00:45:01 Ce qui ne sera peut-être pas le cas face à la défense des Anglais,
00:45:04 encore une fois, la semaine prochaine.
00:45:05 -Est-ce que...
00:45:08 On avait vu que les Français, notamment contre les All Blacks,
00:45:10 à l'ouverture de la Coupe du monde,
00:45:12 étaient revenus à leur jeu de dépossession
00:45:14 avant de repartir dans la possession en fin de Coupe du monde.
00:45:16 Est-ce que tu crois que l'Angleterre, par exemple,
00:45:18 qui est le prochain adversaire,
00:45:20 quel type de stratégie utiliser contre l'Angleterre ?
00:45:22 Est-ce que tu penses que rester dans cette possession,
00:45:25 comme on a vu, contre les Galois, est possible ?
00:45:27 Ou est-ce que la défense anglaise étant très pressante,
00:45:30 il va falloir trouver peut-être d'autres options
00:45:32 avec du jeu au pied dans le dos ?
00:45:34 S'épargner peut-être quelques passes
00:45:35 parce que c'est risqué face à ce genre de défense-là ?
00:45:38 -Voilà, je pense qu'on aura un peu plus de mal à dézoner
00:45:44 parce que la défense des Anglais
00:45:48 va ressembler à celle de l'Afrique du Sud.
00:45:50 Ils ont pris l'entraîneur de la défense de l'Afrique du Sud.
00:45:52 C'est-à-dire que c'est une défense qui va être très resserrée
00:45:54 sur 2/3 terrain.
00:45:55 Ils vont occuper 44 m de largeur à 14, le plus souvent 13.
00:45:59 Donc il y aura déjà des espaces,
00:46:01 comme je vous l'ai dit tout à l'heure, sur les couloirs.
00:46:03 Il faudra qu'on ait des mecs comme Penaud ou Deporter
00:46:06 dans l'action qu'on a vue,
00:46:07 si tant est qu'on dézone qui a écoulé la touche opposée
00:46:10 pour donner des solutions à nos numéros 10
00:46:12 pour que nos numéros 12 soient la deuxième passe de jouer au pied.
00:46:14 Il y aura des espaces dans le dos.
00:46:16 On a vu beaucoup de petits par-dessus des demi-mêlés
00:46:20 dans les rugs au milieu du terrain.
00:46:21 Ça sera une option.
00:46:22 Et il y aura la stratégie collective,
00:46:24 entre guillemets le mouvement général.
00:46:26 On va peut-être faire moins de passes après le 10.
00:46:28 On va enlever une passe.
00:46:29 On va faire beaucoup de passes après le 9,
00:46:30 taper une fois, taper deux fois,
00:46:32 prendre le milieu de terrain et la renverser,
00:46:34 un peu comme la première action qu'on a vue
00:46:36 où on a vu Barré tourner le jeu avec Ramos et Biel-Barré.
00:46:38 Vous vous souvenez, les trois qui partaient ensemble ?
00:46:41 C'est peut-être ce style de séquence et de chaîne
00:46:43 qu'on va faire, ce qu'ils appellent en équipe de France,
00:46:46 900, le jeu après le 9.
00:46:47 Trois avant après le 9, trois avant après le 9.
00:46:50 Et peut-être à ce moment-là,
00:46:51 nos trois quarts vont tourner et vont revenir de là où vient le ballon.
00:46:55 Ça peut être une solution pour mettre…
00:46:57 Pour se retrouver face à des gros.
00:46:59 Voilà.
00:47:00 Et pas face à une défense qui monte vite.
00:47:01 Voilà, face à une rush défense.
00:47:03 Et la dernière option, ce sera notre jeu en black.
00:47:06 Je pense que les Irlandais,
00:47:08 ils ont eu deux franchissements très clairs,
00:47:10 notamment Van Der Vlier dès les premières minutes.
00:47:12 Il a ramassé le ballon, il s'est cassé au milieu du ruck,
00:47:15 en passant quasiment par-dessus ses collègues au milieu du terrain.
00:47:18 Et ça, je pense que ce sera une des façons
00:47:22 de ne pas trop s'exposer à la rush défense des Anglais.
00:47:26 Jean-Bas, aussi pour être simple sur la possession,
00:47:30 qu'est-ce qui différencie clairement l'équipe de France ?
00:47:32 On avait des questions là-dessus.
00:47:33 Clairement l'équipe de France de l'Irlande.
00:47:35 Le jeu en black, c'est quoi ?
00:47:37 Alors, ce qui la différencie, c'est l'habitude.
00:47:40 La première des choses.
00:47:41 Les Irlandais ont quasiment huit ans de practice de ce jeu de cellules,
00:47:48 de ce jeu en black, avec beaucoup de recharge.
00:47:51 Ce qui nous différencie aussi,
00:47:53 c'est qu'eux ont pris l'habitude d'avoir ces cellules,
00:47:56 arrivent à les manipuler,
00:47:57 arrivent à retrouver leur structure parfaitement
00:48:00 pendant des temps de jeu, des temps de jeu, des temps de jeu.
00:48:02 Ils ont marqué un essai magnifique contre le Pays de Galles
00:48:04 à la 82e minute.
00:48:06 Ils avaient remonté tout le terrain,
00:48:07 je ne sais pas si vous vous souvenez, face au black pendant cinq minutes.
00:48:10 Cinq minutes, c'est deux fois ce qu'on vient de voir.
00:48:11 Donc c'est 14 heures pour certains avant du pays.
00:48:15 Est-ce qu'on est capable de le faire aujourd'hui ?
00:48:16 Je ne pense pas, il ne faut pas exagérer.
00:48:18 Et ce qui différencie aussi, c'est que nous, nos avant,
00:48:20 comme vous l'avez dit avant, ils sont un peu plus libres.
00:48:23 C'est-à-dire qu'ils peuvent aller dans ces couloirs des 15 mètres.
00:48:25 Rien n'empêche Flamand d'y aller, rien n'empêche Kroos, Aldrit, Olivon
00:48:29 et peut-être même un autre, de temps en temps, marchant,
00:48:31 comme on l'a vu sur ce match-là, d'y aller.
00:48:32 Alors que chez les Irlandais,
00:48:35 eux, le 5, 6, 2 devant, ils restent vraiment au milieu du terrain.
00:48:39 Les deux seuls qui sont un peu libres,
00:48:41 c'est le 2/3e Miguel et Van der Vlier,
00:48:44 des fois ou Conan quand ils rentrent.
00:48:46 Et est-ce qu'on est plus frontaux dans la possession ?
00:48:49 Est-ce que c'est un jeu avec plus de défis ?
00:48:53 Ce n'est pas qu'eux n'ont pas de défis,
00:48:55 c'est qu'ils arrivent à bouger un peu plus le ballon.
00:48:57 Ils sont très resserrés,
00:48:58 ils ont un joueur tous les trois mètres quasiment.
00:49:00 Ils arrivent à faire des petites passes,
00:49:02 ils attaquent des épaules faibles, ils ont des offloads.
00:49:04 Ils arrivent aussi à faire des passes très rapides
00:49:05 dans le dos pour leur numéro 10
00:49:07 ou très rapides dans le dos pour leur numéro 12
00:49:09 sur la deuxième cellule d'attaque.
00:49:12 Ils ont toutes ces gymnastiques
00:49:13 et ces répétitions de petits skills collectifs
00:49:18 qui reproduisent magnifiquement bien.
00:49:20 Nous, on n'en est pas encore là.
00:49:21 On est en apprentissage, on a vu des meilleures choses
00:49:24 au bout de 11 temps de jeu,
00:49:25 mais ils sont capables de le reproduire longtemps
00:49:27 et à la perfection.
00:49:29 C'est ça aujourd'hui qui différencie un peu ces deux styles-là.
00:49:33 Maintenant, ça ne veut pas dire aussi
00:49:36 qu'on doit copier absolument ça.
00:49:38 On a vu, et on va y revenir,
00:49:39 sur deux ou trois actions que le jeu de déposition,
00:49:44 même s'il a été moins flagrant sur ce match-là
00:49:46 parce qu'on a joué très haut,
00:49:47 donc on a eu le ballon un peu plus haut,
00:49:48 il nous a quand même amené des positions de marquer très vite.
00:49:53 Il y a eu une action avec la Chistéra,
00:49:55 il y a eu une action où le joueur Ramos tape une diagonale.
00:49:57 Je vais le montrer tout de suite.
00:49:58 Voilà.
00:49:59 Et ça, il ne faut pas l'oublier
00:50:00 parce que je pense que ça fait partie de notre ADN,
00:50:04 puisque Fabien l'a travaillé pendant trois ans.
00:50:06 Et je pense que si on peut être meilleur que les Irlandais,
00:50:13 c'est parce qu'on sera capable de tout faire,
00:50:14 de passer de la dépossession à la possession,
00:50:16 et que si notre charnière est connectée,
00:50:18 nos joueurs sont tous connectés comme ils l'ont été là,
00:50:20 on arrivera à gérer nos moments forts et nos moments faibles.
00:50:24 Là, par exemple, c'est un moment faible.
00:50:26 On a eu trois rucks au milieu du terrain.
00:50:28 Comme il y a trois ans, comme il y a deux ans,
00:50:30 le Garec a arrêté, il a tapé une grande chandelle.
00:50:34 Penaud crosse et met à fond, fait un effort terrible.
00:50:38 Bien sûr, Penaud court plus vite, c'est lui qui a été sous le ballon,
00:50:40 mais on voit les deux autres en direct qui se sont battus,
00:50:43 ils ont sprinté.
00:50:44 Penaud a frappé le ballon en arrière,
00:50:45 et c'est là où on a vu la Chistéra de le Garec
00:50:49 qui a porté le danger là-bas.
00:50:51 Cette action, à partir de ce moment-là, elle dure 17 secondes.
00:50:53 Chistéra, ballon amené jusqu'à deux portaires sur l'opposé,
00:50:59 qui remet du jeu au pied en poursuit, qui va créer une situation.
00:51:03 On n'a pas délaissé non plus de jeu au pied.
00:51:06 Par contre, on a délaissé les ping-pong et les jeux au pied longs,
00:51:11 on l'a moins vu,
00:51:12 mais par contre, ces jeux au pied-là, on les a maintenus.
00:51:15 Ça, ça fait partie de la dépossession,
00:51:18 mais ça pour moi, c'est du jeu au pied offensif.
00:51:20 Ce sont quasiment des passes au pied,
00:51:21 parce que là, en l'occurrence, Biel-Barré ne marque pas,
00:51:25 mais ça se joue à rien, je ne sais pas si vous vous souvenez.
00:51:27 Et puis, ça met beaucoup de pression sur les Galois.
00:51:33 Si vous voyez sur cette image, le 7, le 5, le 9, le 2 et le 4 rouge,
00:51:37 ils vont faire un effort très brutal pour partir en reculant là-bas
00:51:42 et aller se remettre dans une phase
00:51:44 où il va falloir sortir de leur camp s'ils récupèrent le ballon,
00:51:46 ou alors ils vont aller sous les poteaux,
00:51:47 regarder le ralenti et laisser Biel-Barré.
00:51:50 Mais ça, c'est des séquences courtes.
00:51:51 Ça dure 17 secondes.
00:51:52 À partir du moment où il y a eu le jeu au pied de Legarec,
00:51:56 entre la frappe de Penault et ce ballon qui va rouler
00:51:58 où Biel-Barré a failli marquer, c'est 17 secondes.
00:52:02 Et c'est en grande partie ces essais qu'on voyait beaucoup
00:52:07 dans les premiers temps de l'air galtier,
00:52:09 où le joueur qui braquait, il remetta du pont à l'intérieur
00:52:12 et ça passait entre les poteaux.
00:52:14 On va voir la même chose ici.
00:52:17 Un ballon lent, Legarec choisit de taper,
00:52:20 Biel-Barré qui est bas sur son aile va monter,
00:52:22 taper le ballon vers son camp.
00:52:23 Ce qui est intéressant, c'est le deuxième choix de Legarec,
00:52:26 c'est-à-dire que le ballon est dévié par Biel-Barré,
00:52:29 faire Legarec vers l'arrière et c'est Legarec qui le récupère.
00:52:33 Il y a peut-être une situation de contre-attaque à jouer
00:52:36 parce qu'il y a des joueurs disponibles, on ne les voit pas sur l'image,
00:52:38 mais Legarec n'hésite pas, rejoue au pied,
00:52:41 ça va faire une possession intéressante, je crois,
00:52:44 ou au moins une situation de pression dans les 22 mètres galois.
00:52:47 Oui, c'est ce qui m'a plu.
00:52:49 Tu trouves que c'est super bien joué, Jean-Baptiste ?
00:52:50 Oui, c'est ce qui m'a plu aussi sur ce match-là.
00:52:54 Si vous avez peu vu le ping-pong rugby aussi,
00:52:57 c'est parce qu'on a mis tous ces jeux au pied dans les 22 adverses
00:53:02 et là, les Galois ont été obligés de faire un temps de jeu
00:53:05 et de taper loin dans le ballon,
00:53:07 mais en tapant loin, le ballon tombait dans les bras de Barré
00:53:09 sur les 50 mètres, pas plus loin.
00:53:11 Donc, on prenait les ballons de volée, on recontre-attaquait
00:53:14 et on a joué très haut grâce à tous ces petits jeux au pied.
00:53:17 Il y a aussi un jeu au pied de Le Garel, je ne sais pas si vous vous souvenez,
00:53:21 qui chasse dans un ballon rasant pour Penaud.
00:53:23 Si le ballon ne sort pas, c'est Penaud.
00:53:25 Il y a ce ballon aussi de Ramos qui trouve une touche.
00:53:29 À 2 mètres du drapeau, touche décroisée sur un beau jeu au pied.
00:53:33 Donc, on a tapé 24 fois quand même.
00:53:36 C'était 27, la moyenne à peu près, mais 24 fois, c'est quand même...
00:53:40 Mais sur ces 24 fois, il y a eu au moins 6 ou 7 fois
00:53:43 où le ballon a roulé dans les 22 adverses
00:53:45 et ça n'a fait qu'accentuer cette impression de domination des Français.
00:53:49 J'arrête le partage, Jeff.
00:53:53 Pour finir, j'ai le souvenir de Laurent Labide,
00:53:58 Fabien Galtier qui disait qu'il cherchait un équilibre dans le jeu.
00:54:03 Je crois que c'est ça.
00:54:05 Je ne sais pas si on va aller vers la toupossession à l'avenir.
00:54:08 Je pense qu'au contraire, il va toujours y avoir une recherche
00:54:11 suivant les matchs, suivant les conditions.
00:54:15 Parfois, on sera peut-être quand à nouveau,
00:54:18 on dépassera la barrière des 40 coups de pied.
00:54:20 Parfois, on montera au-dessus des 160 passes.
00:54:24 C'est ça, c'est ça.
00:54:26 Je pense qu'il faut qu'on soit...
00:54:29 De toute façon, c'est ce que cherche tout entraîneur à faire,
00:54:32 c'est d'avoir une équipe caméléon très intelligente
00:54:35 et qui s'adapte en permanence.
00:54:37 Pas l'Irlande, par exemple.
00:54:38 Pas l'Irlande, mais l'Irlande, ça leur joue des tours aussi
00:54:41 parce qu'ils ont du mal à passer les tours qualificatifs
00:54:44 quand il y a un peu de pression.
00:54:45 Ils devraient peut-être changer un peu de style de jeu.
00:54:47 Ils ont du mal.
00:54:48 Ils sont mono-thématiques.
00:54:49 Alors, ils le font très bien, très, très, très, très bien.
00:54:51 Ils maîtrisent un sujet parfaitement.
00:54:54 Mais je pense que nous,
00:54:57 si on sent qu'on est capable de dézoner
00:54:59 et qu'un jour, on est stratégiquement en dégât, on dézone.
00:55:01 Cette semaine, on reste en zone.
00:55:03 Cette semaine, on se dépossède.
00:55:04 Et si on rajoute le jeu en black,
00:55:05 ce jeu axial qui fait notre force avec des mecs qui savent jouer debout
00:55:08 autour de Meafoo, autour de Flamand,
00:55:10 autour de Marchand, de Bail et tout ça,
00:55:12 parce qu'on a des joueurs qui sont capables de ça à Aldrite,
00:55:14 eh bien, on sera peut-être l'équipe la plus complète du monde.
00:55:17 Mais ça demande du temps, de la patience.
00:55:19 On va aussi passer par des écueils
00:55:20 comme on a vu sur les 2-3 premiers matchs,
00:55:22 comme on a vu face à l'Uruguay en Coupe du Monde,
00:55:24 où on a le ballon.
00:55:25 On cherche à attaquer, mais on est entre deux os.
00:55:28 Voilà, on était entre deux os.
00:55:29 Là, ce week-end, c'était clair, clarifié.
00:55:33 On a tenu le ballon, on a bougé, on a bougé,
00:55:35 ce qui n'a pas empêché les 2-3 actions.
00:55:37 On s'est rappelé aussi que taper dans le ballon
00:55:39 pour faire du jeu au pied offensif
00:55:41 et mettre l'adversaire sous pression, c'était tout bon.
00:55:45 -Mais Jean-Baptiste, tu le disais,
00:55:47 il faut être, on l'a dit plusieurs fois,
00:55:48 et c'est vrai qu'on avait un peu un défi là-dessus,
00:55:51 il faut être en forme physiquement, quoi.
00:55:52 Et on a l'impression qu'on a des joueurs qui étaient,
00:55:55 pour moi, qui étaient un peu à la ramasse de ce côté-là, quoi.
00:55:58 -Ouais, il faut être très en forme.
00:56:02 Je pense qu'après, alors là, c'est plus du salon tactique,
00:56:06 c'est du salon politique.
00:56:07 Est-ce qu'on aurait dû mettre quelques joueurs au repos,
00:56:09 avoir peut-être plus de jeunes joueurs ?
00:56:12 Se dire, bon, puisque Dupont, lui, part jouer à 7,
00:56:15 pourquoi on ne mettrait pas nos joueurs à plus de 25 matchs
00:56:17 qu'on fait toute la Coupe du monde,
00:56:18 toute la préparation de la Coupe du monde,
00:56:19 qui sont à la deuxième saison consécutive ?
00:56:21 Pourquoi on ne les mettrait pas un peu à l'herbage en club ?
00:56:24 En association avec les clubs,
00:56:26 vous les faites jouer deux fois sur les cinq semaines,
00:56:28 les six semaines,
00:56:29 on ne les fait pas jouer, tant pis,
00:56:30 on va se servir de deux portaires, de Gaëton, de nos jeunes,
00:56:33 de Gazotti, peut-être, je ne sais pas.
00:56:36 On aurait compris, les airements ou les balbutiements,
00:56:39 il n'y aurait pas eu de problème.
00:56:41 Mais là, on n'est plus dans le salon tactique, Jeff,
00:56:43 on est dans le salon politique et ça ne me regarde pas.
00:56:46 -C'est beau, ça, c'est beau. Franchement.
00:56:48 On y a une question de Jean-Baptiste.
00:56:53 On y a une question ?
00:56:56 -Oui, pourquoi pas ?
00:56:58 -Alex, tu as d'autres palettes ?
00:57:00 -Viens en conférence de presse.
00:57:02 -Oui, viens.
00:57:03 -On va passer au thème suivant.
00:57:04 Il y a de la place à Marc aussi, on n'est pas très nombreux, généralement.
00:57:07 -Je viens, peut-être.
00:57:11 -Le dernier thème, alors qu'il nous reste trois minutes d'émission.
00:57:14 C'est parti.
00:57:15 -On va évoquer plusieurs choses.
00:57:19 La première, avoir un petit point négatif sur ce match-là,
00:57:25 c'est le fait que les Galois sont restés au score
00:57:29 à cause de, je crois qu'un joueur a dit,
00:57:32 des problèmes de connexion défensive.
00:57:34 Il y a eu trois essais dans les 45 premières minutes, je crois.
00:57:39 Des essais où il n'y a pas vraiment de...
00:57:43 L'équipe de France aurait pu mieux défendre.
00:57:46 On va revoir le premier essai, enfin, pas le premier, le deuxième.
00:57:51 Un exemple de situation qui n'a pas été très bien gérée.
00:57:56 C'est l'écran du numéro 6 galois sur Deporter
00:58:02 et Ramos à son extérieur.
00:58:05 Jean-Bas, je te laisse en avant.
00:58:08 -Oui, c'est dans tous les bons moments,
00:58:11 dans tous les moments d'extase,
00:58:13 quand on parle de schistéra, quand on parle de mouvement,
00:58:15 il y a forcément aussi des points d'amélioration
00:58:17 quant en entraîneur et des choses qu'on peut faire beaucoup mieux.
00:58:20 Je crois que la défense...
00:58:21 Alors, c'est vrai que le premier essai est un peu gag
00:58:23 puisque, paradoxalement, on défend plutôt bien,
00:58:25 même s'il y a des petites erreurs de circulation.
00:58:27 On rattrape les coups.
00:58:29 C'est un ballon qui tombe à rebond
00:58:31 et un mec avec des cannes qui arrive à nous filer entre les doigts.
00:58:34 Mais par contre, cette image, on l'a trop vue.
00:58:37 On l'a vue, ça a commencé à Marseille contre l'Irlande
00:58:39 où on s'est fait transpercer au milieu du terrain.
00:58:41 On a vu une très mauvaise connexion entre Danty,
00:58:43 son défenseur à l'intérieur,
00:58:45 Ficou à l'extérieur qui est entre deux eaux.
00:58:47 On savait pas qui prendre.
00:58:48 Forcé, bien sûr, par les bons positionnements des Irlandais,
00:58:50 mais on a été quand même friables.
00:58:52 On a été pris par l'Ecosse dans la même situation
00:58:55 où deux portaires ont été remplacés par notre joueur.
00:58:57 C'était Marchand à l'intérieur avec Antonio
00:59:00 qui sont partis dans le dos de...
00:59:01 Si c'était cette action de Ramos,
00:59:03 crochet intérieur et les Ecosses nous ont transpercés au milieu.
00:59:06 Les Italiens nous ont transpercés aussi au milieu.
00:59:09 Ça, c'était pas de coutume dans la défense du 15 de France
00:59:15 qui était très dense, très serrée les uns des autres.
00:59:18 On essayait toujours de monter fort comme le fait Penau
00:59:20 sur cette action avec le Garec un peu devant
00:59:22 pour obliger les joueurs rouges à rentrer dans le terrain.
00:59:25 Mais quand ça rentrait dans le terrain, là, on les catchait.
00:59:28 Et là, c'est vrai que sur les deux essais, sur celui-ci
00:59:30 et sur celui de la deuxième période,
00:59:32 deux fois, on se fait prendre sur les épaules intérieures.
00:59:34 Et il y a un gros travail à faire ici.
00:59:36 Ça vient en partie de nos joueurs autour des rugs
00:59:40 qui doivent bouger un peu plus vite.
00:59:42 Mais on a tellement laissé d'énergie en attaque
00:59:43 qu'on en avait peut-être un peu moins quand on n'avait pas le ballon.
00:59:46 On s'est un peu reposés sur nos lorraies à ce moment-là
00:59:50 et ça a créé vraiment des grosses cassures.
00:59:52 Donc là, on peut penser qu'il y a une sorte de passage à vide,
00:59:54 qu'il est gêné de porter,
00:59:56 mais il doit savoir défendre ça, se sortir de ce mec-là
00:59:58 et surtout assurer l'intérieur de Ramos.
01:00:00 Et Ramos, lui,
01:00:02 vous voyez le mec blond, là, des Galois,
01:00:05 lui, il est pour barrer, il est pour notre arrière.
01:00:07 Si on décide de fermer comme ça,
01:00:09 Penaud va chercher l'avant-dernier,
01:00:11 le Garreg va chercher l'avant-avant-dernier
01:00:14 et normalement, Ramos doit aller chercher le porteur de balle.
01:00:17 Voilà. Et s'il a tendance à faire crocher l'intérieur,
01:00:20 deux porteurs et Antonio doivent l'éclater
01:00:22 et contester le ballon de l'intérieur.
01:00:24 Donc, il serait à Antonio de gratter le ballon, peut-être.
01:00:26 Alors que là, le défenseur...
01:00:28 Juste pour expliquer la situation,
01:00:31 l'image, la flèche sur Ramos,
01:00:33 elle représente son axe de course, en fait, sa direction.
01:00:37 On voit qu'il est orienté vers le premier soutien
01:00:41 à l'extérieur du porteur de balle
01:00:43 et c'est ça qui va créer l'intervalle.
01:00:45 Je pense que... Après, Jean-Bas, on en a un peu discuté avant.
01:00:48 Moi, ce que je me suis dit, c'est que Ramos pensait,
01:00:52 à ce moment-là, que le porteur n'avait pas été arrêté par l'écran
01:00:55 et continuait à circuler.
01:00:57 Il doit sans doute être mieux collé quand même.
01:01:01 Quoi qu'il arrive,
01:01:03 quand tu parles d'axe de course, c'est des axes d'épaule.
01:01:06 Si Penoe décide de faire ça en tournant ses épaules vers l'intérieur,
01:01:09 si Legarest tourne ses épaules vers l'intérieur,
01:01:11 Ramos, lui, ne peut pas voir les épaules vers l'extérieur.
01:01:13 Il doit fermer. Il est en cadrage extérieur, on appelle ça.
01:01:16 C'est-à-dire qu'il est sur l'épaule extérieure
01:01:18 du mec qui a le ballon dans les mains.
01:01:20 Il doit le fermer. Il doit aller le chercher. C'est le sien.
01:01:23 Le dernier, comme je vous dis, le blond, même s'il y a un 4 contre 3,
01:01:25 le dernier, il sera pour barrer.
01:01:27 Ou si le ballon est lobé, on aura le temps d'aller le rechercher.
01:01:30 Mais si on monte fort,
01:01:31 je vous garantis que le blond, il ne touchera jamais le ballon.
01:01:34 Ou alors, il peut avoir une passe lobée,
01:01:35 mais sur le temps de passe et le vol, on aura le temps de le récupérer.
01:01:38 Barret arrivera pour le plaquer.
01:01:40 Mais là, pour moi, il y a la première erreur,
01:01:43 c'est Thomas Ramos qui ne va pas chercher son joueur.
01:01:46 Et c'est deux porteurs qui se font trop arrêter à l'intérieur.
01:01:49 Deux porteurs, ils se font arrêter aussi
01:01:50 parce que souvent, on retrouve Winnie à l'intérieur.
01:01:54 C'est mieux de laisser le 5-2 devant près des rucks
01:01:57 et d'avoir à la place de Winnie des mecs comme Flamand, des mecs comme Crosbon.
01:02:00 Dans le désordre, on ne peut pas toujours s'y retrouver,
01:02:02 mais c'est quand même un peu mieux dans ce genre de défense.
01:02:05 Moi, je trouve quand même que ce passage à vide, il est quand même l'illustre.
01:02:11 Les bras, notamment de ce numéro 6, qui retient un peu deux porteurs.
01:02:15 Oui.
01:02:16 C'est vrai.
01:02:19 On peut discuter.
01:02:20 Moi, je n'ai pas en direct...
01:02:21 Ça a été un peu la même chose contre l'Ecosse.
01:02:23 On doit s'habituer à défendre ça.
01:02:25 Il y a beaucoup d'équipes qui le font.
01:02:27 Même nous, on le fait.
01:02:29 Je pense que là, deux porteurs, il doit s'enlever,
01:02:31 mais il doit arriver à l'esquiver, à être plus complété avec Ramos.
01:02:36 -Autre situation défensive, parce que je sens que Jeff est asséanté.
01:02:41 C'est une situation défensive...
01:02:43 Il n'y a pas essai sur ce coup-là,
01:02:44 mais c'est une situation défensive intéressante.
01:02:46 -J'explique la situation juste.
01:02:49 Jean-Bart, on est dans un cadre gallois, dans le camp en français.
01:02:53 Là, ici, on voit Olivon, Aldrit et Baye, qui sont dans le carré jaune.
01:02:58 Ils sont un peu à l'arrêt, on va dire, autour de ce ruck.
01:03:01 Ils ne sont pas dans le combat dans le ruck,
01:03:03 ils ne sont pas dans la circulation.
01:03:05 Et on va voir ce que ça va avoir comme impact
01:03:09 sur la situation après la sortie de balle.
01:03:12 C'est qu'en fait, cette première passe du numéro 8 gallois
01:03:15 qui joue le relayer,
01:03:17 elle va battre beaucoup de défenseurs.
01:03:20 Tous ces défenseurs qui n'avaient pas assez bougé
01:03:23 ou qui n'avaient pas été assez mobiles autour du ruck,
01:03:25 ils sont battus en quelque sorte ou mis en retard par la première passe.
01:03:29 Et on n'a pas réussi à...
01:03:32 À cause de l'inactivité de ces joueurs-là,
01:03:34 on n'a pas réussi à étirer la ligne, c'est ça, Jean-Bart ?
01:03:37 -Oui, exactement. On a été un peu pâtifs.
01:03:40 Je ne sais pas si ça a été le fait
01:03:42 qu'on ait perdu beaucoup d'énergie en attaque,
01:03:44 mais je nous ai trouvé un peu passifs,
01:03:46 donc ces mecs autour du ruck.
01:03:48 Pour qu'Antonio, de portaire, pour l'extérieur,
01:03:51 soit en confiance et ferme, ferme et monte très fort,
01:03:55 il faut absolument que nos intérieurs prennent les meilleurs espacements.
01:03:58 Là, dans l'idéal,
01:04:00 en pointé sur l'épaule intérieure du numéro 10,
01:04:02 là, sur sa main droite,
01:04:04 si vous tracez une perpendiculaire en face de ce mec-là,
01:04:08 on aurait, dans l'idéal, dû trouver Cyril Baille.
01:04:11 -Qui est ici. -Voilà.
01:04:13 -Qui est bien à l'intérieur.
01:04:14 -Sauf que, comme Mahfou, Aldrit et Olivon,
01:04:17 vous les avez vus, ils ont eu un temps où ils ont marché,
01:04:20 où ils ont piétiné, où ils n'ont pas pris l'espace.
01:04:24 Eh bien, on s'est compressés.
01:04:25 Et là, le 10, il va attaquer marchant.
01:04:29 Et en plus, il n'y a personne à son intérieur.
01:04:31 C'est-à-dire qu'on n'est pas inquiets pour des remises intérieures
01:04:34 ou quoi que ce soit, il n'y a personne dans le trafic.
01:04:36 Donc, sincèrement, là, on est beaucoup trop compressés.
01:04:38 Qu'est-ce qui va se passer ?
01:04:40 On va continuer à aller fermer l'eau du terrain
01:04:42 sur la prochaine diapositive.
01:04:43 On va continuer à monter fort là-bas.
01:04:45 Peno va rentrer dans le terrain.
01:04:47 Encore une fois, on a un cadrage extérieur,
01:04:49 mais on essaie de faire jouer.
01:04:51 Et cette fois-ci, le passage à vide se fait sur Rougny-Atonio.
01:04:54 Et encore une fois, on se trouve une cassure
01:04:56 entre nos trois vélos, nos trois rapides, là,
01:05:00 deux portaires, Ficou et Notre-Élié,
01:05:02 et l'intérieur Atonio.
01:05:03 Et c'est là où le 12 va rentrer dans l'intervalle,
01:05:06 et ça va amener l'essai Galois.
01:05:10 -Non, il n'y a pas d'essai là-dessus.
01:05:11 Mais une situation dangereuse.
01:05:13 Je ne crois pas qu'il y ait un essai sur celle-là,
01:05:15 mais sur une situation un peu plus loin.
01:05:19 En tout cas, c'était un exemple de circulation
01:05:25 un peu compliquée des Français.
01:05:27 S'il y a un point négatif à retenir, c'est celui-là,
01:05:29 parce qu'il doit y avoir quand même un plus gros écart
01:05:32 à la mi-temps, et je pense même que les Français
01:05:35 ne doivent pas se retrouver menés à la 45e ou 50e
01:05:39 comme ils le sont à un moment.
01:05:41 -On a pris des essais trop faciles.
01:05:46 Là, j'en suis convaincu.
01:05:48 Dans notre temps de jeu, il y a un essai du numéro 13
01:05:50 avec un 3 contre 1.
01:05:51 Parce que le 12 arrive à faire le offload, le 13 rentre,
01:05:55 il se fait parcu par Ficou à la poursuite,
01:05:57 le ballon sort dans le sens, et encore, il se trompe de côté,
01:06:00 il revient à droite une première fois avant de repartir à gauche.
01:06:03 Mais toutes ces erreurs, elles viennent toujours au même endroit.
01:06:08 Normalement, une défense, quand elle est haute comme ça,
01:06:11 elle t'oblige à faire rentrer les défenseurs
01:06:13 à l'intérieur du terrain, à l'intérieur du terrain,
01:06:14 et à les scotcher.
01:06:16 On ne doit pas se faire prendre avec une défense comme ça,
01:06:18 on ne peut pas se faire prendre au milieu.
01:06:19 C'est là où on est le plus costaud.
01:06:20 On peut se faire prendre dans les couloirs avec des passes flobées,
01:06:22 vous le verrez la semaine prochaine.
01:06:25 C'est très dur d'aller dans ces couloirs avec des passes flobées,
01:06:27 des passes au pied,
01:06:28 ou alors ça demande à reculer beaucoup le ballon
01:06:30 avec beaucoup de profondeur pour contourner ces défenses.
01:06:33 Vous verrez qu'on va avoir beaucoup de mal à jouer contre les Anglais
01:06:36 et leurs défenses, comme face à l'Afrique du Sud.
01:06:39 Et nous, inversement, dès qu'il y a un crochet intérieur
01:06:42 ou un passage à vide, on ne peut pas se faire franchir comme ça.
01:06:44 Je vous rappelle, Doris nous a traversés
01:06:45 plein milieu du terrain sans être touché à Marseille.
01:06:47 Les Écossais, à la fin du match,
01:06:49 ils peuvent gagner le match sur un retour intérieur comme ça,
01:06:52 à Murifil.
01:06:53 Les Italiens se sont passés une fois au cœur du jeu,
01:06:55 et là, encore deux fois ce week-end.
01:06:57 Donc ça, c'est quelque chose à régler si on veut prendre moins de points.
01:07:02 Mais si on marque toujours 6 essais,
01:07:03 ou trois de plus que l'adversaire, on aura des chances quand même de...
01:07:07 Voilà, ça sera barcelonesque.
01:07:09 - Contre le PSG, tu sais.
01:07:14 - Oui, moi, je ne dis rien.
01:07:16 Le barcelonais, ça ne rappelle pas des bons souvenirs,
01:07:18 supporter le PSG, moi, ça se peut.
01:07:20 Allez, tu veux nous remontrer encore quelque chose,
01:07:22 ou tu veux qu'on arrête à 22h07, ou tu veux continuer jusqu'à 22h30 ?
01:07:25 - Non, il y a des gens qui ont posé des questions.
01:07:27 On peut prendre, allez, 10 minutes pour répondre aux questions.
01:07:30 Il y avait notamment une question maligne concernant Lola Nugarek.
01:07:36 C'est qui qui a la meilleure différence entre Lola Nugarek et Jean-Benoît Goussel ?
01:07:42 - Moi, sincèrement, je ne sais pas lui, mais moi, je ne les ai pas repeurs, les gars.
01:07:47 C'est-à-dire qu'il faut se dire qu'à l'époque,
01:07:51 quand je faisais 64 kilos tout mouillé,
01:07:54 qu'il n'y avait pas les lifts en touche,
01:07:55 on prenait des tapettes de nos avants, les ballons roulaient par terre.
01:07:58 Tu avais toujours deux, trois Perpignanés,
01:08:00 deux, trois mecs de Perorade ou de Tyros qui voulaient me crever,
01:08:04 parce que j'étais le petit avec les lacets blancs, le col relevé, vous voyez un peu.
01:08:08 En fait, j'ai dû faire cheste à ce moment-là.
01:08:12 Alors que notre amie Nolan, c'est du talent à l'état pur sur ce passage-là,
01:08:21 elle est osée, elle est risquée.
01:08:24 Elle est plus facile à faire, cette schistéra,
01:08:27 quand tu sais qu'il y a des lignes d'hors-jeu.
01:08:29 C'est-à-dire sur mêlée, ils sont à 5 mètres.
01:08:30 Sur touche, ils sont à 10 mètres.
01:08:32 Ça se lève sur le temps de vol du ballon, ça laisse le temps quand même.
01:08:34 Mais là, il le fait dans le jeu courant et elle est très osée.
01:08:38 Je l'ai senti arriver.
01:08:41 Je l'ai senti arriver.
01:08:43 Je n'ai pas eu peur.
01:08:45 J'en ai parlé aux deux personnes qui étaient à côté.
01:08:47 Moi, j'ai fait, il va la faire, il va la faire.
01:08:48 Et au moment où je l'ai dit, il l'a fait.
01:08:50 Après, j'ai serré les dents comme tout le monde dans le stade.
01:08:52 Et puis, j'ai vu cette fin d'action
01:08:54 qui peut presque se transformer dans l'essai du tournoi.
01:08:57 Donc, il n'y a pas de concours.
01:08:59 Mais oui, elles étaient beaucoup plus nombreuses les miennes.
01:09:02 Jean-Baptiste, il est osé,
01:09:05 mais c'est une première titularisation pour lui en plus quand même.
01:09:07 C'est vrai.
01:09:09 Oui, et puis, il a fait un bon match.
01:09:11 Au-delà de ça, il a fait un très bon jeu au pied de sortie de camp.
01:09:15 On a joué du coup haut.
01:09:17 On a été très, très disciplinés sur nos sorties de camp,
01:09:20 en plus d'être disciplinés au niveau du règlement.
01:09:22 Il a une grande part dans le triage.
01:09:25 C'est-à-dire que quand vraiment les mouvements étaient froids, gelés,
01:09:28 il n'y avait vraiment plus de vie.
01:09:29 Il a mis le pied sur le ballon.
01:09:31 C'est lui qui a tapé dans la boîte, on l'a vu.
01:09:33 Il a accéré le jeu.
01:09:34 Il a été combattre dans les couloirs sur deux ou trois offloads
01:09:37 qu'il a récupérés.
01:09:38 Il n'a pas perdu le ballon.
01:09:39 Il n'a pas fait d'erreur, me semble-t-il, en défense.
01:09:45 Donc, vraiment un très bon match.
01:09:47 Servi par une équipe qui avance, comme d'habitude, une bonne conquête.
01:09:52 Ce qu'on n'a pas eu, Maxime, le cul dans les trois premiers matchs.
01:09:55 Oui, Max Levy qui fait…
01:09:58 Il marque un essai.
01:09:59 Justement, il y avait une question.
01:10:01 Est-ce que le Grec est-il passé devant Maxime Lecu, selon toi ?
01:10:06 Ou est-ce que c'est temporaire ?
01:10:08 Ou est-ce qu'ils vont redistribuer ?
01:10:09 Ce sera difficile, après un match comme ça, de le sortir.
01:10:12 D'autant plus que Maxime va avoir, malheureusement,
01:10:17 le défaut de ses qualités, ou inversement, je ne sais pas.
01:10:20 C'est qu'il finit très bien les matchs.
01:10:22 Que ce soit avec Dupont ou là, que ce soit ce week-end,
01:10:24 en marquant un essai.
01:10:26 Donc, dans la tête du sélectionneur, les cartes sont rebattues pour le moment,
01:10:29 sachant que le meilleur des deux, c'est quand même le troisième,
01:10:33 celui qui n'est pas là.
01:10:35 On est revenu sur un petit point sur le Grec.
01:10:41 Vous voulez finir par trois focus sur des nouveaux.
01:10:48 Dans le nouveau, il y a des joueurs qui sont de nouveaux dans le tournoi,
01:10:51 dans ce tournoi, comme Thibaut Flamand,
01:10:53 et des nouveaux venus aussi dans cette équipe de France.
01:10:55 Le Grec est mis à fou.
01:10:56 Juste trois petits focus sur des choses qui relèvent aussi bien
01:11:01 de la technique, de l'leadership, que de l'aspect physique aussi.
01:11:07 Le premier, c'est Sonololane, le Grec.
01:11:09 Je vais partager ça tout de suite.
01:11:14 C'est un tout petit moment, ce n'est pas grand-chose,
01:11:17 mais ça raconte aussi la manière dont il a empoigné ce match.
01:11:22 Sachi comme Sachi Sterra.
01:11:24 C'est un truc osé, il faut le faire quand même pour sa première titularisation.
01:11:28 Ici, on est à 53-03, on est en début de deuxième temps.
01:11:33 La France est encore menée.
01:11:34 Il y a un avantage.
01:11:36 On voit là, Luc Pierre se montre un avantage en faveur des Français.
01:11:39 Ça fait plusieurs secondes maintenant que les avants français travaillent
01:11:43 près de la ligne.
01:11:44 Et le Grec, il aperçoit où il est appelé par Ramos.
01:11:49 Ça fait plusieurs fois qu'il jette un coup d'œil comme ça sur la droite
01:11:51 parce qu'il y a un espace.
01:11:53 Et à ce moment-là, il voit à 53-03, il tourne la tête
01:11:56 et il voit qu'il y a vraiment un gros espace à jouer.
01:11:59 On va voir qu'il va immédiatement rapprocher du Grec
01:12:01 alors qu'il essaie les avants travaillés.
01:12:03 Ce qui m'a frappé sur cette action-là, c'est qu'il va arriver
01:12:07 et devant lui, il va y avoir les 100 kg de Jean-Henri Colomb
01:12:11 qui vont vouloir ramasser le ballon pour aller marquer peut-être
01:12:16 parce qu'il y a un peu d'espace potentiellement.
01:12:19 Mais le Grec, il arrive dans le dos de Colomb
01:12:21 et là, ce qui est entouré, c'est les mains de le Grec qui poussent.
01:12:25 Là, on n'a pas le mouvement, mais ils poussent quand même assez…
01:12:28 Là, bon, c'est pas le moment, mais ils le poussent sèchement.
01:12:31 Colomb, pour lui faire comprendre qu'il ne doit pas toucher le ballon.
01:12:34 Et Colomb bascule un tout petit peu vers l'avant
01:12:37 et le Grec va ramasser le ballon, ravir Ramos.
01:12:40 On va voir, on va comprendre pourquoi
01:12:42 puisque la situation est quand même très favorable.
01:12:44 Jean-Bas dira qu'elle n'a pas forcément été très bien jouante après.
01:12:49 Mais en tout cas, comme il y a la situation…
01:12:52 -On revient par rapport à le Grec, donc il fait preuve d'autorité.
01:12:56 Pas de problème, je suis 100 % d'accord avec toi.
01:13:00 Mais cette situation-là que vous voyez avec les trois quarts
01:13:02 et encore un autre à l'extérieur là-bas,
01:13:04 c'est un peu la même que avec Jalibert face à l'Italie
01:13:09 quand il a tapé la passe au pied direct.
01:13:11 C'est-à-dire qu'il y a tellement de solutions pour marquer simplement
01:13:13 qu'on va se compliquer les choses.
01:13:15 Et là, on va prendre encore la mauvaise solution
01:13:17 parce qu'une fois n'est pas coutume.
01:13:20 Thomas n'a pas forcément très bien joué.
01:13:21 Il aurait pu attaquer un peu plus la ligne avec deux portaires dans l'espace
01:13:24 et se servir de penneau dans le dos.
01:13:25 Ou tout simplement jouer classique avec deux portaires et porter le point.
01:13:30 Pas pour faire un deux contre un.
01:13:32 C'est quand même un cinq contre trois près des lignes
01:13:35 qu'on doit convertir à ce moment-là plus facilement.
01:13:38 -Autre cas, Jean-Bas, je te laissais en parler
01:13:43 parce qu'hier, tu disais dans ta chronique,
01:13:46 la soirée quand on l'a fait, et ce matin dans le journal,
01:13:48 tu disais si Thibaut Flamand avait fait une schistéra,
01:13:52 ça aurait été lui, mon coup de cœur du match.
01:13:54 -Oui, c'était un petit clin d'œil à ce geste que j'apprécie particulièrement.
01:14:01 Mais vraiment, ça a été aussi pour moi l'homme dans le match avec le Garec.
01:14:08 D'ailleurs, si le Garec a été aussi bon,
01:14:10 c'est parce qu'il a des mecs comme ça devant lui.
01:14:14 -Flamand, on le voit sur saction, il va chasser le numéro 10 adverse.
01:14:18 Il met une grosse pression.
01:14:19 -Il est très profond.
01:14:20 -Oui, il va le chercher très loin derrière.
01:14:23 Voilà, c'est ça.
01:14:24 Il fait facilement 10 m d'accélération.
01:14:29 Il met sous le pression.
01:14:31 Le jeu au pied est un peu forcé, il n'est pas très bien réalisé.
01:14:34 Il va tomber là-bas dans le coin,
01:14:36 c'est-à-dire à près de 40 m de là où est Flamand.
01:14:38 Vas-y, mets la prochaine.
01:14:40 -Il va rouler.
01:14:41 -C'est lui qui a fait 12 m en sprint
01:14:43 et qui en a fait 30 en sprint de l'autre côté
01:14:45 et qui s'est jeté dessus pour avoir un turnover.
01:14:49 J'ai été aussi impressionné par ses courses de soutien sans ballon.
01:14:53 Il a fait un match de troisième ligne.
01:14:57 Dans la grosse possession, il a fait autant de rucks que cross.
01:15:00 Il en a fait sept.
01:15:02 Il intercepte le ballon, il accélère, il y a du changement de rythme,
01:15:06 il joue des duels.
01:15:07 Il est plutôt intelligent quand il a le ballon,
01:15:09 il ne le perd jamais.
01:15:10 Zéro faute.
01:15:12 Vraiment le match parfait.
01:15:14 Tout ça après quelques semaines d'absence.
01:15:16 Voilà.
01:15:18 Quel beau jour.
01:15:20 -Jean-Bart, il avait repris la semaine dernière avec Toulouse.
01:15:23 Il avait joué 35 minutes pour sa reprise.
01:15:25 Il a été le premier de tout le mois de décembre, le 9 décembre.
01:15:27 On se disait qu'il avait manqué de rythme.
01:15:29 C'est pas du tout en fait.
01:15:30 -Oui, manqué de rythme.
01:15:32 Mais des fois, vous savez,
01:15:32 quand vous avez de la fraîcheur mentale et de l'appétit,
01:15:35 ça compense tous les rythmes du monde.
01:15:36 C'est très difficile à quantifier.
01:15:38 Ce n'est pas les GPS qui nous le disent, c'est des sensations.
01:15:41 Et ce qui me fait penser que si on était dans le salon politique,
01:15:44 on aurait peut-être dû mettre plus de mecs comme ça
01:15:47 au repos après la Coupe du Monde ou dans cette période
01:15:50 pour qu'ils retrouvent du gaz et qu'ils refassent un peu de fraîcheur.
01:15:54 Parce que vous ne m'empêcherez pas de penser,
01:15:57 je n'étais pas à l'armiste pendant les trois premiers matchs
01:15:59 parce que je voyais tellement de joueurs fatigués
01:16:01 que voilà, des mecs comme ça, ça fait la différence.
01:16:04 Lui, plus de portair, plus il se met à fou.
01:16:06 Des mecs un peu plus frais mentalement et physiquement,
01:16:09 ça amène de suite une plus-value.
01:16:12 Allez, kiff.
01:16:13 On fera bientôt un salon politique, alors.
01:16:14 - 5 mois, 5 mois. - On va finir par...
01:16:20 On va finir par Méa Fou,
01:16:23 juste pour souligner qu'on est face à un joueur qui fait 145 à 150 kg.
01:16:29 Voilà, c'est pour rendre le match.
01:16:31 Il a une capacité de déplacement et de retour au jeu assez importante.
01:16:34 Jean-Bas, je te laisse parler.
01:16:35 Le fameux backing game, cher Régaltier.
01:16:41 Mais ça, c'est pour aussi faire un petit clin d'œil
01:16:44 à votre ancien consultant Yannick Brut.
01:16:47 Le travail obscur,
01:16:48 c'est plein de petites choses qu'on ne voit pas à l'œil nu,
01:16:52 mais qu'on dissèque quand on est entraîneur.
01:16:53 C'est la façon dont nos joueurs qui sont par terre
01:16:55 se remettent vis sur les pieds,
01:16:57 soit pour défendre, soit pour se repositionner pour attaquer.
01:17:00 Et là, Méa Fou, malgré ses 150 kg,
01:17:03 il roule par terre, il rebondit,
01:17:05 et je crois qu'il met à peine deux secondes pour se relever.
01:17:08 42,09.
01:17:09 Il tombe, il est sur le dos, pas dans une situation facile
01:17:12 quand on pèse 150 kg,
01:17:14 même si on a la plaie de haut niveau,
01:17:15 ce n'est pas simple de se retrouver comme ça.
01:17:16 Il se met sur les genoux.
01:17:19 Il y a un geste qu'il fait souvent,
01:17:20 c'est que pour se relever comme ça, il sert son poing.
01:17:23 Il s'appuie sur son poing comme ça.
01:17:25 On est à 42,10, donc il est déjà en situation de pouvoir se relever.
01:17:30 Et à 42,11, il est debout.
01:17:32 Ça ne paye pas de mine, mais c'est un gros effort, Jean-Bas.
01:17:36 Oui, surtout avec tout ce qu'ils font.
01:17:39 Il faut penser qu'ils font des ballons portés,
01:17:40 ils font des mêlées, ils font des rugs,
01:17:43 ils plaquent, ils tombent, ils se relèvent.
01:17:45 Je ne sais pas à quelle minute c'est,
01:17:47 mais c'est en début de deuxième mi-temps.
01:17:50 On peut dire qu'il a eu la mi-temps pour se refaire la cerise,
01:17:54 mais ce n'est pas assez difficile pour ces joueurs-là.
01:17:55 C'est là qu'on voit toute la différence
01:17:57 entre le très haut niveau et le top 14,
01:18:00 ou même le niveau en dessous,
01:18:02 quand les matchs sont plus lents,
01:18:03 c'est que les joueurs se relèvent en deux secondes
01:18:06 et il y a certains matchs où ils se relèvent en trois, quatre, cinq secondes.
01:18:09 Et vous imaginez que ce soit en attaque ou en défense,
01:18:11 ce n'est pas la même chose dans le replacement.
01:18:14 Et là, on va le voir qu'il fait bien de se relever vite,
01:18:16 parce que sur les matches d'après…
01:18:18 Ce qui est intéressant, c'est qu'il se relève
01:18:20 et il se met tout de suite en mouvement.
01:18:22 Il ne prend pas le temps de se remettre droit pour aller ensuite.
01:18:24 Non, c'est dans le même mouvement,
01:18:25 il commence à s'orienter vers la zone où il va défendre.
01:18:28 Il voit que le 9 va y aller.
01:18:29 Il va y avoir un retour intérieur avec le numéro 5,
01:18:32 une croisée avec le numéro 5.
01:18:33 Et qui c'est qui va défendre son numéro 5 ?
01:18:35 C'est Mehafou.
01:18:36 Sans son effort, il y a un espace.
01:18:38 Oui, il y a un espace.
01:18:40 Et puis, il y a aussi tout ce que ça induit,
01:18:43 c'est que s'il n'est pas là, il y a quelqu'un d'autre qui va prendre sa place.
01:18:45 On va se resserrer, on va peut-être laisser un espace ailleurs sur le terrain.
01:18:48 Mais ce qui est bien dans ces images-là,
01:18:52 il n'y a pas que lui qui l'a fait, on fait un focus sur les nouveaux,
01:18:54 mais c'est que les joueurs ont été concernés par ce retour au jeu.
01:19:00 On regarde beaucoup ça, nous les entraîneurs,
01:19:03 on fait moins de focus quand on est juste spectateur
01:19:06 le samedi après-midi ou le dimanche devant France 2.
01:19:09 Mais c'est plein de petits détails comme ça qui vous font gagner
01:19:12 quelques mètres d'espacement, quelques collisions,
01:19:14 quelques bons positionnements pour attaquer
01:19:18 et qui font les différences à très haut niveau.
01:19:21 Merci, monsieur, parce qu'il est 22h en fait.
01:19:24 Je crois qu'on est au bout.
01:19:26 Ah non, il est 22h20.
01:19:30 On ne remercie pas la technique, on a un bug aujourd'hui.
01:19:35 C'est la faute à personne, c'est comme ça.
01:19:38 Mais en tout cas, j'ai à peu près encore une fois
01:19:40 tout compris ce qu'a dit Jean-Baptiste Elissal aujourd'hui.
01:19:42 Que de compliments sur Jean-Baptiste Elissal.
01:19:47 Il ne peut pas faire un mème dans les hauts de quartier
01:19:49 sans se faire arrêter par quelqu'un.
01:19:50 Oui, je me méfie parce que Jean-Baptiste Elissal est rancunier
01:19:53 si vous le faites.
01:19:54 Surtout à 12h du matin.
01:19:55 Donc moi, je veux la paix.
01:19:59 Merci Jean-Baptiste.
01:20:00 Merci.
01:20:01 Tu disais que tu voulais la paix avec Jean-Baptiste, c'est ça ?
01:20:05 Oui, tout à fait.
01:20:06 Je sais qu'il cherche des dossiers sur tout le monde.
01:20:09 Pas de souci.
01:20:11 Surtout sur toi.
01:20:12 Je suis juste un ancien huile mêlée.
01:20:15 Quand on m'attaque, comme je n'ai pas très costaud,
01:20:18 je ne peux pas répondre par la force.
01:20:19 Il faut trouver d'autres moyens.
01:20:20 Oui, alors que moi, j'ai la force.
01:20:22 Là où il est malin, c'est qu'il attend la dernière minute
01:20:26 de la dernière émission.
01:20:28 On se retrouve la semaine prochaine
01:20:32 après le dernier match de tournoi contre l'Angleterre, Samy.
01:20:36 Merci beaucoup et à la semaine prochaine.
01:20:39 A priori, la semaine prochaine, horaire normal.
01:20:40 On sera rentrés plutôt de Lyon.
01:20:44 Vous pouvez toujours nous poser des questions.
01:20:47 Comme ça, je n'ai pas à faire les vidéos.
01:20:50 C'est facile.
01:20:52 On le dit aux gens.
01:20:53 Tu le fais tellement bien qu'on va continuer à faire les vidéos.
01:20:56 Posez-nous des questions.
01:20:59 On a beaucoup de retours en ce moment.
01:21:02 Merci beaucoup.
01:21:04 Merci, on va arrêter là.
01:21:07 Bonne soirée à vous.
01:21:08 Bye bye.
01:21:09 Bye bye.