"Les Rois Maudits", épisode 1 : Le Roi de Fer
Début du XIVème siècle, Philippe le Bel règne d'une main de fer sur un royaume aux caisses vides. Rongé par la jalousie, il s'en prend à Jacques de Molay, grand maître des Templiers à la richesse insolente. Condamné à être brûlé vif, le Templier maudit du haut de son bûcher, les Capétiens sur treize générations. Une malédiction non sans conséquences !
Rembob'INA s'enrichit avec une seconde émission dédiée à la fiction, « La Séance de Rembob'INA », tous les dimanches soirs à 21h à partir du 10 mars 2024, en coproduction avec l'INA.
Place au grand écran sur LCP, avec une fiction issue des archives de l'INA : grande sagas, séries ou fictions unitaires qui ont marqué leur temps et les esprits. Patrick Cohen introduira et conclura chaque semaine leur diffusion par une analyse rétrospective, pour mettre en perspective ces fictions dans notre société d'hier et d'aujourd'hui.
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Début du XIVème siècle, Philippe le Bel règne d'une main de fer sur un royaume aux caisses vides. Rongé par la jalousie, il s'en prend à Jacques de Molay, grand maître des Templiers à la richesse insolente. Condamné à être brûlé vif, le Templier maudit du haut de son bûcher, les Capétiens sur treize générations. Une malédiction non sans conséquences !
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00:00:00 "Uncatchable", Alexandr Zhelanov
00:00:02 ...
00:00:20 -Bonjour et bienvenue à la séance de Rambobina.
00:00:23 Chaque dimanche, désormais, une grande fiction
00:00:26 qui a marqué l'histoire de la télé.
00:00:28 Pour ouvrir ce nouveau rendez-vous, "Les rois meudits",
00:00:31 l'histoire dramatique et tourmentée de la fin des Capétiens
00:00:34 au XIVe siècle, 4 rois en 15 ans, Philippe le Bel
00:00:37 et ses 3 fils, Louis XII le Hutin, Philippe V le Long
00:00:39 et Charles IV, meudis par le grand maître des Templiers
00:00:43 du Haut de son bûcher. Ce n'est pas de l'histoire,
00:00:45 cela tient du roman historique, comme Alexandre Dumas
00:00:48 l'avait fait pour "Les trois mousquetaires"
00:00:51 ou Shakespeare pour "Ces grandes tragédies".
00:00:53 Ce n'est pas un film d'aventure.
00:00:55 C'est un film en intérieur, dans les studios des Butchemont,
00:00:58 mais que d'intrigue.
00:00:59 Et quels acteurs, avec au sommet Jean-Pierre en Robert d'Artois,
00:01:03 en guerre perpétuelle pour évincer sa tante Mao,
00:01:06 l'empoisonneuse incarnée par Hélène Duc,
00:01:08 citons encore Louis Saignet, qui, comme Jean-Pierre,
00:01:11 vient de quitter la comédie française,
00:01:13 et Georges Marchal en Philippe le Bel.
00:01:16 "Les rois meudits", une série de romans
00:01:18 que Maurice Drouhon a commencé à publier en 1955,
00:01:21 que Marcel Julien a adapté pour la télévision 15 ans plus tard
00:01:25 et que Claude Barma a choisi de tourner en vidéo,
00:01:27 ce qui n'était pas la norme à l'époque pour les fictions télé.
00:01:31 -J'ai toujours eu un faible pour la vidéo,
00:01:33 car la télévision, c'est quand même l'électronique.
00:01:36 Et j'ai cherché...
00:01:38 D'abord, j'avais jamais encore fait de vidéo couleur,
00:01:41 car je voulais attendre et voir.
00:01:42 J'ai attendu, j'ai regardé,
00:01:44 car je pense que la télévision, il faut la regarder beaucoup
00:01:47 pour la faire, car c'est comme ça qu'on voit ce qu'on peut faire.
00:01:51 Et puis, il y a eu une rencontre entre ces romans
00:01:54 de Maurice Drouhon que j'avais lus et la vidéo,
00:01:57 en ce sens que je pense que...
00:02:00 Ces romans, qui sont avant tout de grands conflits de personnages,
00:02:03 qui sont l'histoire d'une famille royale
00:02:06 et d'autres gens qui les entourent,
00:02:08 se prêtaient admirablement à une tentative d'écriture de vidéo
00:02:11 un peu nouvelle, qui ne soit pas du théâtre,
00:02:14 mais qui soit, disons, un langage plus télévision.
00:02:18 Et ce que nous faisons en ce moment
00:02:22 est pour moi la somme de plusieurs expériences,
00:02:26 dont des émissions comme par exemple...
00:02:29 "Ça part aussi bien dans notre inconscience que pour réduire compte",
00:02:32 que j'ai pu faire en vidéo,
00:02:34 et une évolution dans laquelle, en plus,
00:02:37 je me suis surtout attaché à la couleur,
00:02:39 car cette émission est faite pour la couleur.
00:02:42 Le principe des décors est un principe qui est fait...
00:02:47 Tout est pensé pour la couleur.
00:02:50 Je crois que la vidéo apporte là-dedans une présence,
00:02:53 apporte inconstablement un spectacle
00:02:56 qui est différent du cinéma,
00:02:58 en ce sens que l'écriture, disons, est plus proche de la télévision
00:03:03 comme moyen de communication,
00:03:04 disons, de dialogue entre un spectateur et l'écran.
00:03:08 -La vidéo, un moyen entre le théâtre et la télévision.
00:03:12 Vous noterez au passage le fabuleux destin
00:03:14 des trois artisans des Rois Maudits.
00:03:16 Marcel Julien, le scénariste et adaptateur,
00:03:19 sera PDG d'Antenne 2, trois ans après.
00:03:21 Claude Barma sera l'un de ses lieutenants.
00:03:24 Trois mois seulement après la diffusion
00:03:26 et le grand succès des Rois Maudits,
00:03:28 Maurice Druon, plus jeune des membres
00:03:30 de l'Académie française, sera nommé ministre de la Culture.
00:03:34 Voici le premier épisode de cette série de six.
00:03:37 "Le roi de fer", diffusé le 21 décembre 72,
00:03:41 sur la deuxième chaîne de l'ORTF,
00:03:43 avec la présentation des personnages.
00:03:46 Pour compléter le beau casting,
00:03:48 Georges Delerue pour la musique du générique
00:03:50 et Jean Dessailly pour la voix du narrateur.
00:03:53 -Les voici.
00:03:55 Un tableau de famille.
00:03:57 L'époque, XIVe siècle.
00:04:00 Le lieu, la France.
00:04:04 Le roi, Philippe IV.
00:04:07 La France est alors le plus puissant des royaumes d'Occident.
00:04:12 Le roi a une réputation de beauté légendaire
00:04:15 qui s'accole à son nom.
00:04:16 Il est, il restera, Philippe le Bel.
00:04:20 Auprès de lui, ses trois fils, tous trois majeurs.
00:04:24 Louis de Navarre, dit le Hutin,
00:04:26 ou si vous voulez, le Disputeur, le Confu.
00:04:29 Philippe, comte de Poitiers.
00:04:33 Et Charles de France.
00:04:39 Leurs épouses respectives se tiennent au deuxième rang.
00:04:42 Marguerite, fille du duc de Bourgogne,
00:04:46 derrière le Hutin, son mari.
00:04:48 Jeanne, héritière de la comté de Bourgogne,
00:04:53 qui sera plus tard la Franche-Comté,
00:04:55 derrière Philippe, son époux.
00:04:58 Et enfin Blanche, sa soeur cadette,
00:05:00 mariée à Charles de France.
00:05:03 Ces deux dernières sont les filles de Mahaud-Artois,
00:05:05 veuves du comte Palatin de Bourgogne.
00:05:07 Car il y a deux Bourgognes, le duché, la comté.
00:05:11 Mahaud-Artois, la voici, au plus haut rang.
00:05:14 Il y a 12 pères du royaume, elle est l'un d'eux.
00:05:17 Elle est comtesse, père d'Artois.
00:05:19 Son neveu, Robert,
00:05:23 aisé à reconnaître.
00:05:25 C'est un homme écarlate, du pourpoint jusqu'au botte.
00:05:29 Il est couleur de sang,
00:05:33 et le sien est généreux.
00:05:35 Tous descendent au 2e, 3e ou 4e degré
00:05:40 du roi Louis IX ou de son père.
00:05:43 Ils sont la race de Saint-Louis.
00:05:45 Voici encore les deux frères du roi.
00:05:48 Le bouillant Charles, comte de Valois, comte de Romagne.
00:05:51 Il est aussi empereur titulaire de Constantinople.
00:05:55 Et le sage Louis, comte d'Evreux.
00:06:00 Le reste n'est pas d'aussi haut lignage.
00:06:05 Il y a là des grands serviteurs de l'Etat,
00:06:08 le coadjuteur du royaume, en guérant de Marigny,
00:06:12 le garde des Sceaux, Guillaume de Nogaret,
00:06:15 quelques barons, conseillers, évêques...
00:06:19 et un banquier lombard, Spinello Ptolemy,
00:06:26 qui, d'un oeil, surveille les affaires du royaume.
00:06:29 Pour Philippe le Bel, la grandeur de la France prime tout.
00:06:35 Il a découragé tous ses ennemis extérieurs.
00:06:38 A l'intérieur, aucune richesse n'échappe à sa main.
00:06:41 Dévaluation des monnaies, spoliation des fortunes,
00:06:45 impôts écrasants...
00:06:47 Tout doit s'incliner, plier ou rompre devant l'autorité royale.
00:06:52 Il a même fait élire un pape français
00:06:54 qu'il a installé de force en Avignon.
00:06:57 Mais l'idée nationale loge dans la tête de ce prince impassible et cruel
00:07:02 pour qu'il a raison d'Etat domine toutes les autres.
00:07:05 Un seul pouvoir avait osé lui tenir tête,
00:07:09 l'ordre souverain des chevaliers du temple.
00:07:12 Cette colossale organisation, à la fois militaire, religieuse et financière,
00:07:16 devait aux croisades dont elle était issue sa gloire et sa richesse.
00:07:20 Philippe le Bel a fait instruire contre le temple
00:07:23 le plus vaste procès dont l'histoire gardera mémoire.
00:07:26 15 000 inculpés, 7 ans de procédures, de tortures, d'infamies.
00:07:31 Enfin, cette blonde princesse un peu à l'écart,
00:07:38 c'est Isabelle, épouse d'Edouard II d'Angleterre,
00:07:41 la seule fille de Philippe le Bel.
00:07:44 On l'appellera plus tard la Louvre de France.
00:07:47 Elle est une reine triste de l'autre côté de la Manche.
00:07:50 Regardez, Robert d'Artois a quitté sa place.
00:07:53 Il s'apprête à la rejoindre. Il est en route pour Westminster.
00:07:57 Musique de la Marseillaise
00:08:00 ...
00:08:28 ...
00:08:57 -D'amour ne doit plus dire bien,
00:09:01 car je n'en ai ni peu, ni rien.
00:09:04 ...
00:09:05 Car je n'en ai ni peu, ni rien.
00:09:09 ...
00:09:12 -De touchantes paroles, en vérité.
00:09:14 On les croirait tout juste faites pour moi.
00:09:17 -Madame, votre fils a parlé.
00:09:20 -Vraiment, qu'a-t-il dit ?
00:09:22 -Il a frappé la table et il a dit "je veux".
00:09:24 -J'aime ce premier mot.
00:09:26 -C'est la parole de roi.
00:09:28 ...
00:09:29 Puisqu'il commence à parler,
00:09:31 je demande qu'on ne l'encourage pas à prononcer des niaiseries,
00:09:35 comme on fait d'ordinaire avec les autres enfants.
00:09:38 Vous saurez aussi lui enseigner dès qu'il pourra l'entendre
00:09:41 qu'il est de France autant que d'Angleterre.
00:09:44 Et vous direz chaque soir devant lui la prière au roi Saint-Louis.
00:09:48 ...
00:09:52 -Monseigneur Robert d'Artois.
00:09:55 ...
00:10:02 -Alors, messire mon cousin,
00:10:05 avez-vous fait bonne traversée ?
00:10:08 -Exécrable, madame ! Horrifique !
00:10:11 Une tempête à rendre les tripes et l'âme.
00:10:14 J'ai cru ma dernière heure venue,
00:10:16 si bien que je me suis mis à confesser mes péchés à Dieu.
00:10:19 Par chance, il y en avait si grand nombre
00:10:21 que le temps d'en dire la moitié nous étions arrivés.
00:10:24 Il m'en reste assez pour le retour.
00:10:27 Je suis venu de France tout exprès pour vous dire
00:10:29 que vos belles sœurs sont des putains.
00:10:32 -Ce serait donc vrai ?
00:10:35 Quoi, Jeanne ?
00:10:38 Et Blanche aussi ?
00:10:41 -Blanche, j'en suis assuré.
00:10:43 Pour Jeanne, plus de rouerie, mais pas plus d'innocence.
00:10:47 -Oui, madame.
00:10:49 Vos trois frères sont cocus.
00:10:53 -Cocus comme des manants.
00:10:55 -Avez-vous des noms ?
00:10:57 -Des silhouettes.
00:10:59 Les nuits où votre frère Louis de Navarre est absent,
00:11:01 la tour de Nel demeure éclairée jusqu'au matin.
00:11:04 On en a vu sortir des hommes qui ne sont sûrement pas des moines
00:11:07 et qui, visiblement, ne viennent pas de chanter le salut.
00:11:11 Et puis, des joyaux disparaissent de la cassette de votre cousine Marguerite,
00:11:15 qui sont échangés chez un banquier lombard
00:11:19 contre des poignards de Damas.
00:11:20 -Mon cousin,
00:11:22 si ce que vous m'annoncez est sûr, je ne tolérerai pas.
00:11:26 Je ne tolérerai pas que ma famille soit objet de risée.
00:11:29 -Les barons de France, croyez-le, ne le supporteront pas non plus.
00:11:34 -En avez-vous parlé au roi, mon père ?
00:11:36 -Ma bonne cousine,
00:11:37 vous connaissez le roi Philippe mieux que je ne le connais.
00:11:41 Il croit tant à la vertu des femmes.
00:11:43 Il faudrait lui montrer vos belles soeurs,
00:11:46 votre et avec leurs galants, pour qu'ils consentissent à m'entendre.
00:11:49 Et puis,
00:11:52 je ne suis pas si bien en cours depuis que j'ai perdu mon procès.
00:11:55 Les rois ont ceci de commun,
00:11:58 et rien d'autre,
00:12:00 avec les bourgeois,
00:12:03 que les querelles de bornage commandent parfois leur sentiment.
00:12:06 En tranchant en faveur de ma tante Mao,
00:12:08 de l'attribution du comté d'Artois,
00:12:10 le roi, par le mariage de ses fils avec mes...
00:12:14 mes putains de cousines,
00:12:18 a fait tomber le comté de Bourgogne du côté de la Couronne.
00:12:21 Je suis donc très important d'avoir été dépossédé.
00:12:24 -On vous a fait tort, mon cousin, je le sais.
00:12:27 Mais précisément, ne pourrait-on pas penser
00:12:29 que vous agissez ainsi par vengeance ?
00:12:32 -Mais bien sûr, j'agis par vengeance.
00:12:35 La fortune de vos frères me narve comme elle narve les autres barons,
00:12:38 mais elle me sert.
00:12:40 On m'a volé l'héritage de mon comté, madame,
00:12:43 pour le donner à ma tante Mao.
00:12:45 Qu'elle crève !
00:12:48 Que la lèpre lui mange la face !
00:12:50 -Vous savez ce que c'est qu'un comté, madame ?
00:12:53 Vous qui êtes reine,
00:12:55 ce que c'est que le comté d'Artois, c'est de la terre,
00:13:00 de la bonne terre grasse qui colle aux mains
00:13:03 où les bottes enfoncent, pourries de graines et de charogne.
00:13:07 Je la veux, cette terre.
00:13:10 -Vous parliez de mes belles sœurs, il me semble.
00:13:13 -Oui, madame.
00:13:15 Je me vengerai sur elles de ce que la mère m'a fait.
00:13:18 -Décidément, je n'aime pas le mot.
00:13:20 -Lequel ?
00:13:22 Vengeance ? -Oui.
00:13:24 -Il faut être roi pour dire justice.
00:13:28 Elles vous haïssent, madame.
00:13:35 -Il me faut les noms de ces hommes.
00:13:38 Je ne peux agir sans cela. Obtenez-les.
00:13:41 Et je me rendrai à Paris pour faire cesser ce désordre.
00:13:44 -Alors aidez-moi. -De quel fauteur ?
00:13:47 -Vous aimez les épouses de vos frères, dit-on.
00:13:50 Rien n'empêche que vous leur fassiez des présents.
00:13:53 Ce genre de colis fichés qui conviennent aussi bien à des femmes qu'à des hommes.
00:13:58 Des présents que vous leur ferez parvenir secrètement,
00:14:01 sans avertir ni père ni époux.
00:14:02 Je gage qu'ils ne tarderont pas à changer de main.
00:14:05 Nous verrons alors de quelle main il s'agit
00:14:07 et vous tiendrez les noms que vous voulez.
00:14:09 -Voilà.
00:14:10 -Voilà.
00:14:11 -Voilà.
00:14:13 -Voilà.
00:14:14 -Voilà.
00:14:15 -Voilà.
00:14:16 -Voilà.
00:14:17 -Voilà.
00:14:18 -Voilà.
00:14:20 -Voilà.
00:14:21 -Voilà.
00:14:22 -Voilà.
00:14:23 -Voilà.
00:14:24 -Voilà.
00:14:25 -Voilà.
00:14:27 -Voilà.
00:14:28 -Voilà.
00:14:29 -Voilà.
00:14:30 -Voilà.
00:14:31 -Voilà.
00:14:32 -Voilà.
00:14:33 -Voilà.
00:14:35 -Voilà.
00:14:36 -Voilà.
00:14:37 -Voilà.
00:14:38 -Voilà.
00:14:39 -Voilà.
00:14:40 -Voilà.
00:14:42 -Voilà.
00:14:43 -Voilà.
00:14:44 -Voilà.
00:14:45 -Voilà.
00:14:46 -Voilà.
00:14:47 -Voilà.
00:14:49 -Voilà.
00:14:50 -Voilà.
00:14:51 -Voilà.
00:14:52 -Voilà.
00:14:53 -Voilà.
00:14:54 -Voilà.
00:14:56 -Voilà.
00:14:57 -Voilà.
00:14:58 -Voilà.
00:14:59 -Voilà.
00:15:00 -Voilà.
00:15:01 -Voilà.
00:15:02 -Voilà.
00:15:04 -Voilà.
00:15:05 -Voilà.
00:15:06 -Voilà.
00:15:07 -C'est pas la maçonnerie qui aime le roi.
00:15:10 Ce sont les maçons.
00:15:11 -On le dirait, en effet.
00:15:13 -Ici, les barons disent Cyre.
00:15:15 Et les couvreurs, Edouard.
00:15:19 -Ma belle cousine,
00:15:28 je veux vous servir d'appui.
00:15:30 -Une reine est la plus misérable des sujets de son royaume
00:15:36 quand son mari ne l'aime point.
00:15:38 On attendait de moi que j'aie sur la descendance.
00:15:41 Rien d'autre.
00:15:42 Pour l'heure, ce sont les barons d'Espenser
00:15:44 qui ont la faveur du roi.
00:15:46 Le père gouvernant hugue le fils
00:15:48 qui sert de femme à mon époux.
00:15:50 Je suis seule jour et nuit.
00:15:52 -Ce qu'un roi dédaigne,
00:15:54 faut-il en connaître la perfection.
00:15:56 D'autres, et non des moindres, en remercieraient le ciel.
00:15:59 -Je me refuse.
00:16:00 -Isabelle.
00:16:01 -Non.
00:16:05 ...
00:16:15 -Non, Robert.
00:16:16 ...
00:16:24 Je laisse à mes cousines de Bourgogne
00:16:26 le privilège de ce qu'elles appellent le bonheur.
00:16:29 ...
00:16:35 -Comme vous lui ressemblez.
00:16:37 -À qui ?
00:16:38 -Au roi Philippe, votre père.
00:16:42 -J'attendrai un message de vous
00:16:46 pour savoir s'il faut me mettre en route pour la France.
00:16:49 Adieu, mon cousin.
00:16:59 -Aucun de ces deux hauts personnages
00:17:01 ne pouvait imaginer au terme de cette entrevue
00:17:04 qu'ils seraient, par l'enchaînement de leurs actes,
00:17:08 les premiers artisans d'une guerre entre la France et l'Angleterre.
00:17:12 Une guerre qui durerait plus de 100 ans.
00:17:18 ...
00:17:34 -Ils ne nous condamneront pas. Ce n'est pas possible.
00:17:38 Nous sommes les quatre derniers.
00:17:40 Ils doivent être fatigués de tuer.
00:17:43 Et puis, nous ne sommes plus dangereux.
00:17:47 -Entendu.
00:17:48 Le frère Guy Dauphin, à qui il fut enjoint,
00:17:52 si l'un de ses frères supérieurs était tourmenté par la chair
00:17:55 et se voulait satisfaire sur lui
00:17:58 de consentir à tout ce qui lui serait demandé.
00:18:00 -Mensonge.
00:18:02 -Entendu.
00:18:03 Le frère Hugues de Perrault,
00:18:05 qui reconnaît avoir fait obligation aux novices
00:18:09 de renier le Christ par trois fois.
00:18:11 Considérant que les accusés ont reconnu
00:18:16 les condamnons au mur et au silence pour le reste de leurs jours,
00:18:21 afin qu'ils obtiennent la rémission de leur faute
00:18:24 par les larmes du repentir.
00:18:26 -In nomine Patris...
00:18:30 Mes frères,
00:18:34 je n'ose y croire.
00:18:36 On ne nous tue point.
00:18:39 -Taisez-vous.
00:18:40 -Vous avez entendu ?
00:18:41 Grâce, on nous fait grâce.
00:18:43 -Taisez-vous.
00:18:44 -Benissois votre immonde soulagement.
00:18:46 Vous avez obtenu ce que n'avaient pu ni les coins, ni le maillet,
00:18:49 ni l'étirement, ni l'étenaille.
00:18:50 Vous m'avez redonné l'honneur de croire.
00:18:52 Je proteste !
00:18:53 Je proteste contre une sentence cynique.
00:18:55 J'affirme devant le ciel que l'ordre est saint et innocent.
00:18:58 -Vous avouez la sodomie. -Sous la torture.
00:19:00 -Vous avez... -Je dis tout.
00:19:01 Tout, m'entendez-vous ?
00:19:02 Je suis Jacques de Molay, grand maître du temple.
00:19:05 Selon la règle reçue de Saint Bernard,
00:19:07 nous avons tous lutté pour la garde des lieux saints de Palestine.
00:19:10 Nous avons toujours respecté la chasteté, la pauvreté, l'obéissance.
00:19:14 À la guerre, nous avons toujours accepté le combat un contre trois
00:19:17 et n'avons jamais chassé d'autres bêtes que le lion.
00:19:18 Regardez-moi.
00:19:20 Vous m'avez tout pris, tout changé, tout avilé,
00:19:22 jusqu'à m'égarer l'âme par la douleur,
00:19:24 mais je me rétraque et je démends.
00:19:26 -Je l'affirme devant Dieu.
00:19:28 Je ne suis coupable que d'avoir menti sous vos tourments.
00:19:31 Nous sommes innocents.
00:19:32 Et ceux qui disent autrement en ont menti par la bouche.
00:19:34 -Deux des condamnés sont déclarés relapses.
00:19:37 Ils rejettent la justice de l'Église.
00:19:39 L'Église les rejette et les remet à la justice du roi.
00:19:43 -Marguerite, d'autres amants.
00:19:48 -Vous perdez la tête, messieurs filiers.
00:19:51 -Dis-le lui, Jeanne.
00:19:52 -Vous êtes tous fous.
00:19:54 Je ne veux plus être mêlée à vos affaires. Cela finira mal.
00:19:57 Si, Blanche, tu verras.
00:19:59 Et puis, je ne veux plus me compromettre à plaisir pour rien.
00:20:02 -Il n'est-il qu'à toi que ce soit pour quelque chose ?
00:20:05 De nos trois maris.
00:20:08 C'est le tien qui s'absente le plus souvent.
00:20:11 -Si Marguerite et moi avions cette chance ?
00:20:14 -Je n'en ai pas le goût ou pas le courage.
00:20:17 Il est vrai que même si je le voulais,
00:20:18 je n'ai pas ton habileté à dissimuler.
00:20:20 Et je suis sûre que je me trahirais tout de suite.
00:20:22 -Madame, vous entendez ce que dit votre sœur.
00:20:26 On vous sait l'art de feindre. Marguerite aussi.
00:20:29 -En vérité, votre frère Gautier est plus agréable que vous.
00:20:32 -C'est sans doute qu'il est mieux traité.
00:20:34 Et j'en suis heureux pour lui.
00:20:36 -En effet, je suis un bien grand sceau
00:20:39 de me laisser humilier par une femme qui me traite en valet,
00:20:42 m'appelle dans son lit quand l'envie lui en prend,
00:20:44 m'éloigne quand l'envie lui passe
00:20:46 et me laisse cinq jours sans me donner signe de vie.
00:20:49 -Est-il raisonnable de se mettre en telle peine pour cinq jours ?
00:20:53 -Bonjour, mes filles.
00:20:55 Eh bien, que comptiez-vous donc ?
00:21:01 -Il faut nous pardonner, Sire.
00:21:05 Mais nos paroles ne sont guère aisées à vous répéter.
00:21:10 -Pourquoi cela ?
00:21:11 -C'est que nous disions du mal de vous.
00:21:14 -En vérité, qui est ce damoiseau ?
00:21:18 -Messire Donnet, écuyé de notre oncle Valois.
00:21:21 -N'avez-vous pas un frère ?
00:21:22 -Oui, Sire, un frère qui est un monseigneur de Poitiers.
00:21:26 -C'est cela, je vous confonds toujours.
00:21:28 Quel mal disiez-vous de moi ?
00:21:32 -Jeanne et moi étions d'accord pour vous en vouloir beaucoup,
00:21:36 Sire, mon père,
00:21:38 car voici cinq nuits de suite
00:21:41 que nos marines nous sont point de service.
00:21:44 Tant vous les retenez tard aux séances du conseil
00:21:47 ou les envoyez loin pour les affaires du royaume.
00:21:50 -Et la troisième, que dit-elle ?
00:21:52 -Marguerite.
00:21:54 Elle s'enferme, elle fait son oeil noir,
00:21:58 et elle dit que vous êtes aussi méchant que vous êtes beau.
00:22:02 -Eh bien, rassurez Marguerite,
00:22:05 et rassurez-vous, Blanche.
00:22:08 Mes fils, Louis et Charles, pourront vous tenir compagnie ce soir.
00:22:12 -Aujourd'hui est une bonne journée pour le royaume.
00:22:15 -Le tribunal épiscopal a siégé.
00:22:18 L'affaire des Templiers est effacée des soucis publics.
00:22:22 L'oeuvre de cette année est parachevée.
00:22:26 Il n'y aura pas de conseil cette nuit.
00:22:29 -Cyr, le grand maître s'est rétracté.
00:22:32 Venez.
00:22:35 -Dieu soit loué.
00:22:44 Nous l'avons échappé, belle.
00:22:46 -J'ai cru défaillir de peur.
00:22:48 Il a l'oreille la plus fine du royaume.
00:22:51 Venez, rapprochons-nous des boutiques
00:22:53 et quittons cette aire de complot.
00:22:55 (musique)
00:22:57 -Si M. le comte de Poitiers, qui est en Bourgogne,
00:23:13 et M. Charles, partis tôt pour la chasse,
00:23:15 qui n'a pu être rejoint, n'assisteront pas au conseil.
00:23:19 Quant à M. le comte de Valois...
00:23:21 -Je l'ai envoyé guérir,
00:23:23 mais le temps presse.
00:23:25 Commençons.
00:23:26 -Le grand maître de l'ordre du temple
00:23:32 et le précepteur de Normandie ont été remis, Cyr,
00:23:35 entre vos mains par la commission de l'Église.
00:23:39 Il vous est désormais loisible de disposer d'eux totalement,
00:23:43 sans en référer à personne.
00:23:45 Fusso-pape.
00:23:46 N'est-ce pas ce que nous pouvions espérer de mieux ?
00:23:50 -Qu'ai-je entendu ?
00:23:53 -Cyr, mon frère...
00:23:54 Mais Cyr, le portier de Marigny prétend que tout va pour le mieux.
00:24:00 Eh bien, je me demande
00:24:04 quel jour vos conseillers trouveront que tout va mal.
00:24:08 -Quatre vieillards à demi-mort,
00:24:09 dont on affirmait que le sort était réglé,
00:24:12 tiennent en échec l'autorité royale.
00:24:14 Le peuple hurle à la mort contre les prédats,
00:24:17 contre les archers,
00:24:19 contre vous, mon frère.
00:24:21 Et tout va pour le mieux.
00:24:23 Eh bien...
00:24:24 Soit réjouissons-nous,
00:24:27 puisque tout va au mieux.
00:24:29 -Monseigneur de Valois doit être mal renseigné.
00:24:34 -Sûrement moins bien que vous, mais, Cyr,
00:24:37 puisque c'est votre frère l'archevêque
00:24:39 qui présidait le tribunal.
00:24:41 -Sur les quatre vieillards dont parle Monseigneur,
00:24:44 deux seulement ont protesté
00:24:46 contre la sentence qui les condamnait.
00:24:49 Quant au peuple,
00:24:51 tous les rapports m'assurent
00:24:52 qu'il est fort partagé d'opinion.
00:24:54 -Partagé ?
00:24:56 C'est scandale, déjà, qu'il puisse être partagé.
00:24:59 Qui demande au peuple son opinion ?
00:25:01 Vous, messire de Marigny ?
00:25:03 -Si les hauts barons,
00:25:05 dont vous êtes le plus haut, Monseigneur,
00:25:08 s'étaient soumis de meilleurs grés aux ordonnances royales,
00:25:11 nous n'aurions pas eu besoin de nous appuyer sur le peuple.
00:25:14 -Nous voyons maintenant le résultat de vos nouvelletés.
00:25:18 Vous avez cru bon d'assembler les bourgeois, les vilains et autres manants
00:25:21 pour leur faire approuver les volontés du roi.
00:25:22 À présent, le peuple s'arrange le droit de juger.
00:25:25 -Mon frère,
00:25:27 ce ne sont point des assemblés, mais des templiers
00:25:31 que, à ce jour, nous nous occupons.
00:25:33 -Soit.
00:25:35 Occupons-nous des templiers.
00:25:39 -Nogaret.
00:25:43 -Cyr,
00:25:45 la chose monstrueuse
00:25:47 qui vient de se produire devant Notre-Dame
00:25:50 prouve que toute indulgence,
00:25:51 toute clémence accordée à des suppôts du diable
00:25:54 est une faiblesse qui se retourne contre vous.
00:25:56 On laisse à ces chiens pourris une vie qu'ils ne méritent pas.
00:25:59 Au lieu de bénir leur juge,
00:26:00 ils en profitent aussitôt pour insulter l'Église et le roi.
00:26:05 Les templiers sont des hérétiques.
00:26:06 -Hérétiques ?
00:26:08 Vous-même, messire de Nogaret, n'êtes-vous pas petit-fils de cathare ?
00:26:12 Et naguère d'un soufflet,
00:26:14 n'avez-vous pas fait tomber un pape ?
00:26:16 -Je dis que les templiers sont des hérétiques.
00:26:18 -Étaient, en tout cas.
00:26:21 Car si j'ai bonne mémoire
00:26:23 de quelques milliers qui se comptaient en France
00:26:25 et que vous avez banni, roué ou rôti,
00:26:28 il ne vous en reste que quatre en main.
00:26:31 Assez embarrassant, je vous l'accorde,
00:26:34 puisqu'après sept ans de procédure,
00:26:35 ils viennent encore clamer leur innocence.
00:26:37 -Nous savons, Monseigneur,
00:26:39 que vous avez toujours appuyé les templiers.
00:26:41 Sans doute comptiez-vous sur eux
00:26:43 pour reconquérir, fusse à la grande ruine de la France,
00:26:46 ce trône fantôme de Constantinople,
00:26:48 sur lequel il apparaît que vous ne vous êtes guérassi.
00:26:50 -Taire !
00:26:51 (Rire)
00:26:53 -Louis, taisez-vous.
00:26:55 -Zir, mon frère, dîtes-moi,
00:26:57 que je n'ai jamais songé qu'à vos intérêts et à votre gloire.
00:26:59 -Mon frère, encore une fois,
00:27:01 c'est des templiers qu'il s'agit ce jour.
00:27:05 Je vous demande votre conseil.
00:27:07 -Mon conseil, vous me demandez mon conseil.
00:27:12 -Eh bien, que ceux qui ont si bien conduit l'affaire jusqu'ici
00:27:17 vous inspirent comment la terminer.
00:27:20 -Pas moi.
00:27:23 -Louis, votre conseil.
00:27:25 -Si l'on remettait les templiers au pape...
00:27:34 -Taisez-vous, Louis.
00:27:36 Bouville.
00:27:37 -Je réfléchis, sire.
00:27:41 Je réfléchis.
00:27:42 -Nogaret, votre conseil.
00:27:46 -Que ceux qui sont retombés dans l'hérésie
00:27:48 subissent le châtiment des hérétiques.
00:27:51 -Le peuple, il attend que vous fassiez un acte de roi, sire.
00:27:56 -Le peuple criait ce matin pour les templiers.
00:28:00 Il se réjouirait tout autant ce soir de leur supplice.
00:28:03 Acte de roi !
00:28:05 N'oubliez pas, mon frère, que le grand maître,
00:28:08 un rang de prince souverain,
00:28:11 touché à sa tête,
00:28:13 s'est attenté au respect qui protège les rois.
00:28:16 -Jacques de Molay et Geoffroy de Charnay
00:28:23 seront brûlés ce soir dans l'îlot juif,
00:28:27 face au jardin du palais.
00:28:30 La rébellion a été publique, le châtiment sera public.
00:28:34 Mais sire de Nogaret rédigera l'acte, j'ai dit.
00:28:38 J'entends que tous ici vous assistiez au supplice.
00:28:42 Ceux qui ordonnent doivent aussi regarder.
00:28:47 Que notre fils Charles soit lui aussi présent,
00:28:50 qu'on en avertisse.
00:28:52 -Mon neveu,
00:29:08 nous venons d'assister à la fin de la chevalerie.
00:29:12 ...
00:29:18 ...
00:29:47 -Lormé, homme de confiance de Mgr d'Artois.
00:29:50 Petit vent de sud-est, le tirage se fera bien.
00:29:55 Les deux curés vont griller dans l'allégresse.
00:29:59 Le roi et les princes risquent d'avoir des fumées rabattantes.
00:30:02 Ça peut leur abîmer le spectacle.
00:30:05 Moi, j'ai une affaire à expédier.
00:30:09 Un homme de confiance, quand ça a des pattes comme les miennes,
00:30:14 on évite tant d'en faire un homme de main.
00:30:17 ...
00:30:36 -Béni soient les deux hérétiques.
00:30:38 -Sans eux, nous ne serions pas là ce soir.
00:30:42 -Qui t'a prévenu ? -Jeanne, comme toujours.
00:30:44 ...
00:30:54 ...
00:31:02 -Alors ? -Ils sont beaux.
00:31:04 Ils sont jeunes et ils sont parfumés.
00:31:06 -Tu n'as rien surpris qu'ils vaillent ?
00:31:08 Un mot qui leur aurait échappé ? -Non.
00:31:10 -Tout est prêt ? -Oui.
00:31:12 -Regardez, Monseigneur, l'autel de Nel.
00:31:17 La lumière dans la tour.
00:31:19 Tout est bien.
00:31:21 ...
00:31:27 -C'est comme le premier jour.
00:31:29 Je n'arriverai jamais y croire.
00:31:31 Jeanne t'a dit que Blanche voulait bien ?
00:31:33 -Oui.
00:31:34 -Marguerite t'est choisie pour amant.
00:31:38 Il suffit de te voir et de regarder le hutin.
00:31:41 Même hors d'un lit.
00:31:42 Mais Blanche, pourquoi moi ?
00:31:45 Son mari est beau.
00:31:49 Il a toute l'apparence du roi.
00:31:51 Elle n'aime pas d'amour.
00:31:54 Elle m'aime pour imiter sa cousine.
00:31:58 ...
00:32:16 -Eh bien, qu'as-tu, mon beau Philippe ?
00:32:18 N'es-tu pas heureux de me voir ?
00:32:21 -Je le suis, madame.
00:32:22 Encore une nouvelle parure ?
00:32:25 Quel est le nouveau galant
00:32:27 qui t'a fait croire ?
00:32:28 -C'est pour me narguer, sans doute.
00:32:31 -Que tu es saoul.
00:32:33 Que tu es jaloux.
00:32:35 Que tu me plais.
00:32:37 ...
00:32:43 Tu crois que c'est un présent d'amour ?
00:32:45 ...
00:32:48 Je te la donne.
00:32:49 Maintenant, c'en est un.
00:32:50 ...
00:32:54 -Marguerite, n'est-ce pas imprudent, ce que tu fais là ?
00:32:57 -Non.
00:32:58 Personne ne sait de qui ces aumônières nous viennent.
00:33:01 Nous ne les avons jamais portées.
00:33:03 Il suffira d'avertir Jeanne.
00:33:05 ...
00:33:08 -Alors, je ne veux pas
00:33:09 que mon bel amant soit moins aimé
00:33:12 et moins paré que le tien.
00:33:14 ...
00:33:44 -Les Templiers.
00:33:45 ...
00:33:48 On les emmène au bûcher.
00:33:50 ...
00:33:53 Blanche, Gautier, venez voir.
00:33:54 -Je ne bouge pas, je suis trop bien.
00:33:56 ...
00:33:59 -Pourquoi ris-tu ?
00:34:00 -Parce que l'oué est là-bas
00:34:04 et que s'il faisait jour, il pourrait nous voir.
00:34:06 ...
00:34:11 -Ecoute.
00:34:12 ...
00:34:15 Ils vont voler.
00:34:16 Ils vont griller.
00:34:18 Et nous, pendant ce temps...
00:34:21 ...
00:34:24 Ta main.
00:34:25 Tes mains.
00:34:27 ...
00:34:28 Ferme.
00:34:29 ...
00:34:30 Doucement.
00:34:32 ...
00:34:33 Plus fort.
00:34:34 ...
00:34:38 -Va, Clément !
00:34:39 ...
00:34:41 Chevalier Guillaume de nos carrets,
00:34:44 roi Philippe,
00:34:45 avant un an,
00:34:47 je vous cite à comparaitre au tribunal de Dieu.
00:34:51 Maudit !
00:34:53 Vous serez tous maudits !
00:34:56 Jusqu'à la 13e génération.
00:35:00 Horace !
00:35:01 ...
00:35:04 -Ça pue.
00:35:05 Ça pue vraiment trop.
00:35:07 -Eh bien, mon frère,
00:35:11 vous voilà content, je pense.
00:35:12 -Non, mon frère, je ne le suis point.
00:35:16 J'ai commis une erreur.
00:35:17 -Vraiment ?
00:35:19 Vous en convenez ?
00:35:20 -J'aurais dû leur faire arracher la langue
00:35:24 avant de les brûler.
00:35:25 ...
00:35:31 -C'est tout de même étrange.
00:35:33 Une barque ne se détache pas toute seule.
00:35:35 -Quelqu'un l'aura prise pour aller au supplice ?
00:35:39 -Il nous faudra marcher jusqu'au pont.
00:35:41 Ce n'est pas payé cher pour le plaisir que nous venons de prendre.
00:35:44 ...
00:35:56 ...
00:35:59 -Qui va là ?
00:36:00 ...
00:36:02 ...
00:36:22 -Ne parlez pas !
00:36:23 -Carros en manière, Gauthier !
00:36:25 -Ouste ! Tour !
00:36:27 -En gai !
00:36:28 -Non, Gauthier, n'appelle pas ! Pas ici !
00:36:32 -Arrêtez !
00:36:33 -Arrière, mes beaux pandas !
00:36:35 -Arrière ! -Alert, compagnons !
00:36:37 -Putain !
00:36:38 -Mince !
00:36:39 -Alors, on ne sait plus son métier, messieurs les voleurs.
00:36:43 Tiens, prends ça, toi.
00:36:45 ...
00:36:49 -Décidément, on a raison de dire qu'il y a plus d'articulant en France.
00:36:52 -Police non plus, d'ailleurs.
00:36:54 Que fallons-nous pendant qu'on assassine les sergents de Messire Nogaret ?
00:36:58 -Pas blessés, j'espère ?
00:37:01 -Non, mais il était temps, sans votre secours.
00:37:04 Monseigneur !
00:37:07 -Par le diable !
00:37:10 Mais je vous reconnais aussi, mesdames oiseaux.
00:37:14 Les frères Dornay.
00:37:17 Les plus jolis garçons de la cour.
00:37:20 Du diable, si je m'attendais !
00:37:23 -Monseigneur, nous ne saurions vous assurer d'assez de grâce.
00:37:26 -Ah ! Petite affaire !
00:37:28 Petit Jean, petit moyen !
00:37:30 Heureusement que vous étiez là pour relever la partie.
00:37:32 A deux, certes, vous étiez un peu en faiblesse,
00:37:35 mais dès lors que nous étions trois,
00:37:38 je suis bien aise d'avoir conservé à mes cousins de Valois et de Poitiers
00:37:42 leurs meilleurs écuyers.
00:37:44 Mais dites-moi donc, mesdames oiseaux,
00:37:50 que faisiez-vous par le diable dans ce fangeux réduit ?
00:37:54 -Nous, nous promenions, monseigneur.
00:37:56 -Ha ! Ha ! Ha !
00:37:57 Vous promeniez à cette heure ?
00:38:00 En ce lieu ?
00:38:01 Avec de la boue jusqu'aux fesses ?
00:38:03 Vosse jeunesse !
00:38:04 Ha ! Ha ! Ha !
00:38:05 Toujours en quête d'amour et le haut de chausses en feu !
00:38:09 -Matin.
00:38:11 Bel ornement.
00:38:13 Et vous aussi ?
00:38:17 Vous maîtresses son soeur, ma parole,
00:38:20 et de bien hautes dames, sans nul doute, et bien généreuses.
00:38:23 -Monseigneur se trompe. Ces bourses nous viennent de famille.
00:38:28 -De famille ?
00:38:30 De famille !
00:38:33 Bon, bon, on se taira.
00:38:35 Pour l'honneur de vos belles, je vous approuve, mesdames oiseaux,
00:38:38 les dames combaises,
00:38:40 il faut en respecter la renommée.
00:38:42 Dieu vous assiste.
00:38:46 Les frères Donnet,
00:38:49 vous pouvez compter sur mon amitié.
00:38:52 Oh !
00:38:54 Un conseil,
00:38:56 ne vous promenez plus de nuit avec toute cette joaillerie.
00:39:00 Réservez-la au soleil de la cour.
00:39:04 Hum ?
00:39:04 Ha ! Ha !
00:39:06 Le crois-tu capable de fermer sa large gueule ?
00:39:12 -Je pense.
00:39:13 Ce n'est pas un méchant, Gaillard.
00:39:16 Et sans sa large gueule, comme tu dis,
00:39:18 nous ne serions déjà plus de ce monde.
00:39:20 -Mais que faisait-il là, à pareille heure ?
00:39:22 -Oh !
00:39:23 Il cherchait des riboudes.
00:39:25 Les bordeaux ne manquent pas aux rives de la Seine.
00:39:27 Viens.
00:39:29 -Bon, je sais à présent ce que je voulais savoir.
00:39:33 Qui est le chef ?
00:39:34 -Moi.
00:39:35 -Viens, partagez-vous cela.
00:39:37 -Ouh !
00:39:38 -Ha !
00:39:39 -Et que ? Vous m'avez flanqué à rue de cou, monseigneur.
00:39:41 -Bah ! C'était compris dans le marché.
00:39:43 Ha ! Ha !
00:39:45 -Belle affaire, l'ormais que le cul des filles.
00:39:48 On peut y trouver un comté.
00:39:51 Ha !
00:39:52 Ha ! Ha ! Ha !
00:39:55 -2 000 livres.
00:39:58 Est-ce là une somme vous convenant ?
00:39:59 -Elle me convient.
00:40:01 J'aimerais donc que les choses fussent réglées au plus vite.
00:40:04 -1 000 dans chacun.
00:40:15 Vous voudrez bien, monseigneur, me signer cette décharge ?
00:40:21 -J'aimerais mieux...
00:40:22 -Que ces reliques ne soient pas vendues en France,
00:40:23 monsieur de Soix, monseigneur.
00:40:25 Non, ce n'est pas.
00:40:27 Je ne suis pas fou, comme on dit, dans mon pays.
00:40:29 -Non, je voulais dire...
00:40:31 Est-ce bien nécessaire d'indiquer la provenance de ces objets ?
00:40:35 -Pour vous, monseigneur, quelle importance ?
00:40:37 Nul d'autre que moi ne verra cette décharge.
00:40:40 Ma profession a ceci de commun avec votre sacerdoce
00:40:43 qu'elle exige le secret.
00:40:45 Vous confessez les âmes, nous confessons les bourses.
00:40:49 Dieu seul sait ce qui est le plus grave.
00:40:51 Pour l'acquéreur étranger, savoir d'où tout cela provient
00:40:55 est preuve de bonne aloie.
00:40:57 On savait, les templiers avisés en affaire...
00:41:01 Ce ne sera pas trop doux ?
00:41:12 -J'ai mes serviteurs en bas.
00:41:14 -On va vous aider.
00:41:16 -Ah, bonjour, monseigneur.
00:41:17 Savez-vous comment le roi, que Dieu le préserve,
00:41:21 a reçu mes chiens à lièvres que je lui ai envoyés à Ventières ?
00:41:26 -Comment sait de vous que lui vient ce grand livrier
00:41:28 qui ne le quitte plus et qu'il appelle Lombard ?
00:41:32 -Il l'a appelé Lombard ?
00:41:34 Comme je suis content de l'apprendre.
00:41:36 Le roi, notre cirabien de l'esprit.
00:41:38 Ah, mon neveu, Guttio Baglioni,
00:41:41 nouvellement arrivé de Sienne,
00:41:43 tu vas reconduire Monseigneur de Marigny
00:41:47 et l'aider à porter ceci jusqu'à la rue.
00:41:49 -Mais c'est que mon oncle, il y a là...
00:41:50 -Qui donc ?
00:41:52 -Monseigneur Robert d'Artois qui demande à être reçu.
00:41:53 -Je préférerais ne pas le rencontrer.
00:41:55 -Certes, certes, Monseigneur d'Artois est un grand parleur.
00:42:00 Tu veilleras à ce que Monseigneur l'archevêque
00:42:03 ne rencontre personne.
00:42:05 Hum ?
00:42:06 Ah !
00:42:10 Quand je pense que ces fonds serviront
00:42:13 à fournir votre inépuisable charité,
00:42:16 j'en arrive à envier vos pauvres.
00:42:19 (Rire)
00:42:20 -Falliani.
00:42:28 Vaniteux voleur.
00:42:32 Mais avant tout, couillon.
00:42:34 (Coup de feu)
00:42:36 (Musique douce)
00:42:41 (...)
00:42:46 (...)
00:42:51 (...)
00:42:56 (...)
00:43:01 (...)
00:43:06 (...)
00:43:11 (...)
00:43:16 -Alors, Monseigneur, besoin de moi ?
00:43:17 -Oui.
00:43:18 Deux choses à vous demander.
00:43:20 -La première, j'imagine, c'est de l'argent.
00:43:23 -Chut !
00:43:25 Usurier de mes tripes.
00:43:27 Est-ce que tout un chacun doit savoir que je vous dois des fortunes ?
00:43:30 Allons causer dans votre cabinet.
00:43:33 Nous parlerons d'abord de la seconde chose.
00:43:36 Sinon, je gage que vous feriez la faute de me refuser la première.
00:43:40 (Rire)
00:43:41 (Musique douce)
00:43:46 (...)
00:43:49 -Alors, vous devez être bien content, ce matin.
00:43:52 -Eh !
00:43:53 Pourquoi, Monseigneur ?
00:43:55 -Tout de même, les Templiers, eux ?
00:43:58 (Rire)
00:44:00 -Oui et non, Monseigneur.
00:44:02 -Tolomei, qui vous a annoncé, voici ces temps,
00:44:06 que les Templiers allaient être piégés comme lapins en garène ?
00:44:10 -Je vous conseille de leur faire des emprunts
00:44:12 que vous ne leur rendrez jamais à présent.
00:44:14 Allons donc.
00:44:16 -Remarquez.
00:44:17 Remarquez que je comprends fort bien que vous disiez...
00:44:20 -Eh ! Oui et non.
00:44:22 -Vous êtes de ceux, vous, les banquiers lombards,
00:44:25 qui avez prêté de l'argent au roi.
00:44:27 Notre bon roi Philippe était aussi débiteur des Juifs et des Templiers.
00:44:31 Il les arrotit les uns après les autres.
00:44:34 Et vous êtes troisième de liste.
00:44:37 Il se pourrait que je ne sois bientôt plus sur la liste du tout.
00:44:42 -Et comment cela ?
00:44:44 -La France m'a généreusement accueilli.
00:44:48 (Rire)
00:44:50 Je pourrais remettre les dettes du roi de France.
00:44:53 -Vous ?
00:44:55 Avec quoi ?
00:44:58 -Avec la dette que je ne rembourserai pas aux Templiers, précisément.
00:45:02 (Rire)
00:45:04 -Je ne vous dis tout cela, monseigneur,
00:45:06 que pour vous montrer que je fais bon usage de vos informations,
00:45:09 même si je n'en tire pas toujours un bénéfice.
00:45:11 -Hm.
00:45:13 -Si nous parlons de vos affaires.
00:45:15 -Cette fois, je tiens ma tante Mao.
00:45:17 (Rire)
00:45:19 -Oh ! J'ai déjà entendu cela,
00:45:21 quand vous avez fait procès à votre tante
00:45:24 pour l'héritage du comté d'Ortois.
00:45:27 Vous avez perdu le procès.
00:45:30 Moi, j'ai payé les frais.
00:45:32 En vraie justice, je devrais être père du royaume
00:45:35 et le plus riche baron de France.
00:45:37 Et je le serai, vous m'entendez, Ptoloméi ?
00:45:39 -En attendant, il vous a fallu encore de l'argent
00:45:42 pour entretenir vos partisans en Artois.
00:45:45 -Que ferai-je sans mes amis ?
00:45:47 C'est grâce à eux que je gagnerai ma cause un jour,
00:45:49 et les armes à la main, s'il le faut.
00:45:51 Pour aujourd'hui, je vous ai dit que je tiens Mao.
00:45:53 Je la tiens parce que je tiens ses filles et sa cousine,
00:45:56 et que je vais les étrangler, clac !
00:46:00 Comme deux malfaisantes belettes.
00:46:02 -Vous les tenez.
00:46:04 Mais encore.
00:46:06 -Les petites catas ont des amants.
00:46:08 -Ho, ho, ho !
00:46:10 Même à moi, monseigneur, vous ne la prenez pas.
00:46:13 -Oui, mais moi, depuis cette nuit,
00:46:17 moi, je sais les noms.
00:46:19 -En quoi cela peut-il vous servir ?
00:46:23 -Me servir ?
00:46:25 Ho, ho, ho ! Ptoloméi !
00:46:28 La future reine de France et ses belles sœurs.
00:46:30 Pincés comme des ribaudes.
00:46:32 Les deux familles de Bourgogne plongées dans cette crotte
00:46:34 jusqu'à la gueule. Que vous faut-il de plus ?
00:46:36 Mao perd tout crédit à la cour.
00:46:38 Les mariages sont dissous, les héritages s'évanouissent,
00:46:42 et les espoirs de la couronne aussi.
00:46:44 -Et alors, monseigneur ?
00:46:46 -Alors, je retire la reprise de mon procès.
00:46:48 Cette fois, j'ai le roi de mon côté, et je le gagne.
00:46:52 -C'est vous qui allez tout révéler au roi ?
00:46:55 -Moi ? Il ne m'entendrait pas.
00:46:57 -Non.
00:46:59 -Quelqu'un. Quelqu'un qu'il me faut faire venir.
00:47:01 -Qu'attendez-vous de moi ?
00:47:03 -Un homme sûr et peu voyant.
00:47:05 -C'est hors de prix. Faut quoi faire ?
00:47:08 -Pour aller en Angleterre, porter un message.
00:47:10 -A qui, monseigneur ? -A la reine Isabelle.
00:47:12 -Ah bah !
00:47:14 Et pourquoi n'envoyez-vous pas un homme à vous,
00:47:16 ou bien un chevaucheur de monseigneur de Valois ?
00:47:20 -Parce que dans nos maisons proches de la cour,
00:47:22 tout le monde surveille tout le monde,
00:47:25 et que l'on aurait tôt fait de me gâcher mon affaire.
00:47:27 Non, j'ai pensé qu'un marchand réussirait mieux ce tour
00:47:31 qu'un gentilhomme.
00:47:33 -Essayez encore une fois. Je vous rends au service.
00:47:37 (Le téléphone sonne.)
00:47:39 -Mon dieu ! -Voici.
00:47:42 -Ah, joli garçon. Molet sec, taille mince,
00:47:44 des yeux de troubadour.
00:47:46 J'imagine que c'est là le messager.
00:47:48 -Oui.
00:47:50 -Si le roi Édouard le voit, bourgant comme on le connaît,
00:47:55 vous risquez fort de ne jamais revoir ce jouvenceau.
00:47:59 -Demain, dès l'aube, tu pars pour l'Angleterre.
00:48:01 Oui, tu te rends à Londres chez notre cousin Albizie.
00:48:05 C'est le fournisseur de la reine Isabelle.
00:48:09 Albizie t'obtiendra le moyen d'être reçu par la reine,
00:48:13 et tu lui délivreras, mais à elle seule,
00:48:17 le message que monseigneur va écrire.
00:48:22 Monseigneur ?
00:48:24 -Monseigneur ?
00:48:26 Je dicte.
00:48:28 Je n'écris pas.
00:48:30 J'ai veillé à n'être point doué à ce jeu.
00:48:32 Je connais trop de bons garçons qui ont les yeux et la bouche
00:48:34 remplis de terre pour avoir rédigé de leurs mains
00:48:37 un petit billet de trop.
00:48:39 Alors ?
00:48:41 -J'évite.
00:48:43 -La signature, monseigneur.
00:48:45 -La voici.
00:48:47 La reine comprendra.
00:48:50 -Ah.
00:48:52 -A ton tour, banquier.
00:48:54 -A mon tour de quoi ?
00:48:56 -D'ouvrir ta bourse.
00:48:58 -Combien ?
00:49:00 -Cinq cents livres.
00:49:03 C'est un prix d'ami.
00:49:05 -Bon.
00:49:07 Si monseigneur veut bien me dicter le billet.
00:49:11 (Il écrit.)
00:49:14 (Il écrit.)
00:49:16 (Musique)
00:49:18 (Il écrit.)
00:49:20 (Il écrit.)
00:49:23 -Le pont de Londres.
00:49:25 C'est quelque chose.
00:49:27 Par comparaison, le pont de Tevecchio à Florence.
00:49:29 Un jouet.
00:49:31 Les Anglais sont gens qui savent recevoir.
00:49:33 Voilà ce qui vous accueille au gril du pont.
00:49:36 Une tête.
00:49:38 Ah oui, une tête humaine, toute sanglante.
00:49:40 Une manière qu'on les appelle les Anglais.
00:49:42 Une manière qu'on les Anglais de faire connaître aux voyageurs
00:49:44 qu'ils n'arrivent pas dans une ville de tendresse et de fleurette.
00:49:46 La phrase est de notre cousin le seigneur Albizi.
00:49:49 "Qu'importe.
00:49:51 "J'ai là une grande boîte plate à ferrure de cuivre."
00:49:53 "C'est votre lettre de créance."
00:49:55 m'a dit le seigneur Albizi.
00:49:57 Et me voilà séant marchand de pierres précieuses.
00:49:59 Confiant notre cousin Albizi,
00:50:02 mais prudent.
00:50:04 -Lady Lodespens.
00:50:06 -C'est moi.
00:50:08 -C'est moi.
00:50:10 Prudent.
00:50:12 -Lady Lodespenser, voyons un peu les bijoux
00:50:14 que nous porte ce jeune Italien.
00:50:17 Et si ce sont vraiment les merveilles qu'on dit.
00:50:19 -Ces bijoux sont fort beaux, en effet.
00:50:21 Mais nous n'en avons que faire.
00:50:23 Nous ne les achèterons pas, madame.
00:50:25 -Alors pourquoi votre beau-père m'a-t-il pressé
00:50:27 de voir ce marchand ?
00:50:30 -Pour obliger Albizi, je pense.
00:50:32 Et nous devons déjà trop à ce dernier
00:50:34 pour acquérir encore.
00:50:36 -Je sais, madame, que votre époux et tous vos parents
00:50:38 sont en souci des Denis et du royaume
00:50:40 qu'on pourrait croire que ce sont les vôtres.
00:50:43 Mais ici, vous tolèrerez que je dispose de ma cassette.
00:50:45 Ou à tout le moins de ce qu'on m'en a laissé.
00:50:47 J'imagine que si ces mêmes joyaux étaient présentés
00:50:49 à mon époux et aux vôtres, ceux-ci en trouveraient
00:50:51 facilement l'usage pour s'emparer l'un et l'autre
00:50:53 comme aucune femme n'oserait le faire.
00:50:56 -Madame.
00:51:02 -Oui.
00:51:08 -Madame, me feriez-vous la grâce de considérer cet anneau
00:51:12 et d'en remarquer la ciselure ?
00:51:14 -Ceci me plaît à voir.
00:51:19 Avez-vous d'autres objets de la même provenance ?
00:51:23 -Pour vous servir, madame,
00:51:25 les prix en sont inscrits ici.
00:51:27 -Retournez-vous à Paris ?
00:51:29 -Aussitôt qu'il vous plaira de me le redonner, madame.
00:51:31 -Disez-leur à Monseigneur d'Artois que je me rendrai en France
00:51:33 dans les prochaines semaines et que j'agirai avec lui
00:51:36 comme j'en suis convenue.
00:51:38 Je dirai aussi à Monseigneur d'Artois qu'il vous récompense
00:51:40 de votre peine mieux que je ne puis le faire moi-même
00:51:42 en cette astre.
00:51:44 -Mais madame, je ne peux pas vous laisser.
00:51:46 -Mais madame, je ne peux pas vous laisser.
00:51:49 -Mais madame, je ne peux pas vous laisser.
00:51:51 -Mais madame, je ne peux pas vous laisser.
00:51:53 -Mais madame, je ne peux pas vous laisser.
00:51:55 -Je dirai aussi à Monseigneur d'Artois que je me rendrai
00:51:57 avec lui comme j'en suis convenue.
00:51:59 -Mais madame, je ne peux pas vous laisser.
00:52:02 -Mais madame, je ne peux pas vous laisser.
00:52:04 -Mais madame, je ne peux pas vous laisser.
00:52:06 -Mais madame, je ne peux pas vous laisser.
00:52:08 -Mais madame, je ne peux pas vous laisser.
00:52:10 -Mais madame, je ne peux pas vous laisser.
00:52:12 -Mais madame, je ne peux pas vous laisser.
00:52:14 -Mais madame, je ne peux pas vous laisser.
00:52:17 -Mais madame, je ne peux pas vous laisser.
00:52:19 -Mais madame, je ne peux pas vous laisser.
00:52:21 -Mais madame, je ne peux pas vous laisser.
00:52:23 -Je galope à travers l'île de France
00:52:25 et j'arrive à Naufle-le-Vieux,
00:52:27 une vieille créance que mon oncle Ptoloméie
00:52:30 m'avait chargée d'encaisser sur le chemin du retour.
00:52:32 Comment ? Moi, Giusio Baglioni,
00:52:34 propre neveu du chef de la compagnie,
00:52:36 je ne dois me déranger en personne pour une créance.
00:52:38 Et d'abord, qui sont ces châtelains de Crecy
00:52:40 qui nous doivent 300 livres ? Le père est mort.
00:52:43 Bon, paix est son âme. Deux fils.
00:52:45 Que font-ils ? Ils chassent.
00:52:47 C'est moi qui vais les chasser, vous allez voir.
00:52:49 Combien valent leurs châteaux, leurs champs ?
00:52:51 900 livres.
00:52:53 Comment se nomme le prévôt de Montfort ?
00:52:56 Portefruit. C'est un joli nom pour un prévôt.
00:52:58 Je vais l'acquérir, je me rends avec lui
00:53:00 chez les Crecy et je fais saisir mon or
00:53:02 ou la saisie, tel est ma devise.
00:53:04 Comment ? Une fille ?
00:53:06 Quel âge a-t-elle ? 16 ans.
00:53:08 Elle doit être laide à faire peur.
00:53:11 Comment s'appelle-t-elle ?
00:53:13 -Marie de Crecy.
00:53:15 ...
00:53:24 -Je viens...
00:53:26 pour affaire.
00:53:28 -Mes frères sont là
00:53:30 et ma mère aussi,
00:53:32 mais pour l'heure, ils se trouvent fort retenus.
00:53:35 ...
00:53:37 -Non ! -Messire Portefruit !
00:53:39 Vos grands-pères allaient pieds nus dans les ruisseaux
00:53:41 et chapardaient nos pommes.
00:53:43 Vous prétendez nous piller ? -Mais je...
00:53:45 -Qu'avez-vous fait d'autre, sinon tondre les pauvres gens,
00:53:48 tandis que mon époux se ruinait pour la guerre du roi ?
00:53:50 Il n'y gagnait que meurtrissures.
00:53:52 Le domaine lui allait comme il pouvait.
00:53:54 Cela ne nous a pas empêché de payer la taille et les aides.
00:53:56 Et là, au moins, on a dû eux.
00:53:58 -J'accomplis les ordres du roi. -Non !
00:54:00 Je ne vous crois pas. Le roi ne peut en donner
00:54:03 de traités comme des malfaiteurs, des gens
00:54:05 qui ont la chevalerie depuis plus de 200 années.
00:54:07 -Laissez-nous du temps, nous paierons par petite somme.
00:54:09 -Du temps, je vous en ai déjà donné.
00:54:11 -C'est plus de rien. Vous devez encore au trésor 300 livres.
00:54:13 Ou vous payez, ou je saisis et je fais vendre.
00:54:16 -Saisissez, c'est la famine. Vendez, c'est la mort.
00:54:18 -Les ordonnances sont les ordonnances.
00:54:20 Je saisis !
00:54:22 -Saisir ?
00:54:24 Il n'a que ce mot-là à la bouche.
00:54:26 Que lui devez-vous, au juste ?
00:54:29 -Je ne suis car informée de ces choses,
00:54:31 mais je crois qu'il s'agit de la taille de mutation
00:54:33 après le trépas de mon père. -Et c'est à ce titre
00:54:35 qu'il vous réclame 300 livres ? -Oui.
00:54:37 Et nous lui en avons déjà payé 300. -Hein ?
00:54:40 -Oui. Nous les avons empruntés à un coquin de banquier.
00:54:42 À Lombard, je crois.
00:54:44 -Messire Prévost. -Oui ?
00:54:51 -Ne seriez-vous pas un peu en train de voler ?
00:54:53 -Mais qui êtes-vous ?
00:54:55 -Souhaitez ne pas l'apprendre trop vite
00:54:57 si par ma chance vos comptes n'étaient pas justes.
00:55:00 Il se trouve que j'ai moi aussi quelques raisons
00:55:02 de m'intéresser à l'héritage du cirque de Crecy.
00:55:04 Voyons un peu.
00:55:06 À combien estimez-vous ce domaine ? -Mais ça ne vous regarde pas ?
00:55:08 -Moi aussi. Ça me regarde.
00:55:10 -Je vais appeler les sergents. -N'en faites rien.
00:55:12 Vous parlez d'un homme qui, voilà cinq jours,
00:55:15 était l'hôte de madame la reine d'Angleterre
00:55:17 et qui, si le caprice lui prend,
00:55:19 peut faire savoir demain messire Anguéran de Marigny
00:55:21 comment se comporte son prévôt de Montfort.
00:55:23 Alors messire,
00:55:29 que vaut ce domaine ?
00:55:33 -Euh...
00:55:35 Crecy est porté à l'estimation du maire de Crecy.
00:55:37 Et à l'estimation du baillage, pour 3 000 livres.
00:55:39 -Tiens.
00:55:42 On estime diablement cher dans votre baillage.
00:55:44 -Mais il y a les terres. -Le tout en vos 900.
00:55:46 Au mieux compté.
00:55:48 Si l'on parlait à présent du taux de la taille de mutation
00:55:53 dans votre baillage.
00:55:55 -4 sols la livre.
00:55:57 -Oh, compliment.
00:55:59 Vous mentez gros, messire porte-fruits.
00:56:01 La taille est de 2 sols pour les nobles en tout baillage.
00:56:03 Vous êtes de mon avis.
00:56:06 -On va recommencer les comptes.
00:56:08 -Bon, bon, bon.
00:56:10 Nous disons 900 livres le domaine. C'est au plus haut.
00:56:12 Les droits sont de 2 sols la livre.
00:56:14 Si je compte bien tout additionné, principal et intérêt,
00:56:16 ça ne peut garder passé 100 livres et quelques sols.
00:56:19 Bon, disons 100 livres.
00:56:21 Il convient donc messire
00:56:23 que vous nous en rendiez 200 qui ont été encaissés à tort.
00:56:25 -Quoi ?
00:56:27 Rendre de l'argent à un collecteur d'impôts ?
00:56:29 Mais vous ne comptez pas.
00:56:32 -C'est bien un porte-fruits votre nom.
00:56:34 Il sera instruit de votre façon de faire les comptes.
00:56:36 -Une très vilaine façon,
00:56:42 messire porte-fruits.
00:56:44 -Qu'êtes-vous, messire ?
00:57:04 Voix qui nous devante tout.
00:57:06 -Je m'appelle Guccio Baglioni.
00:57:11 Je suis le neveu de la banque Ptoloméi.
00:57:14 Et je viens pour la créance.
00:57:18 -Messire, vous nous ferez bien l'honneur
00:57:27 de partager notre maigre repas.
00:57:29 (Rires)
00:57:33 -Il faut avoir de bien puissantes raisons
00:57:35 pour entreprendre un aussi périlleux voyage.
00:57:37 -Quand on est attendu à la cour d'Angleterre...
00:57:39 -Vous avez vu la reine ?
00:57:42 -De plus près que vous ne vous vois.
00:57:44 -Madame Isabelle ?
00:57:46 Isabelle de France ?
00:57:48 -En personne. Dans son privé.
00:57:50 J'avais un message secret à lui remettre.
00:57:54 Marie-Eve,
00:58:02 il y avait une façon de m'écouter,
00:58:04 les lèvres entreouvertes comme une grenade mûre,
00:58:06 qui me donnait envie de parler, de parler encore.
00:58:08 Et le lendemain matin...
00:58:12 (Musique douce)
00:58:14 (Musique douce)
00:58:16 -Vous êtes venue.
00:58:44 Vous êtes enfin venue.
00:58:46 -4 avril 1314.
00:59:00 La date vaut d'être retenue.
00:59:03 Pour une belle journée, c'en est une.
00:59:06 Ce matin-là,
00:59:08 à une demi-lieue en avant de Clermont-de-Loise,
00:59:10 Monseigneur de Poitiers,
00:59:12 second fils du roi de France,
00:59:14 et son oncle, Monseigneur de Valois,
00:59:16 viennent accueillir au nom du souverain
00:59:18 leur sœur et nièce,
00:59:21 Isabelle d'Angleterre.
00:59:23 Ils ne sont pas les seuls.
00:59:25 Au premier rang, regardez,
00:59:27 les aumônières.
00:59:29 Oui, les frères Daunais.
00:59:31 Souriez, mes gentiers,
00:59:34 en pensant au beau sein de vos dames.
00:59:36 Je gage que vous n'y toucherez plus.
00:59:38 Et respirez bien le jour qu'il fait.
00:59:40 C'est l'un de vos derniers.
00:59:42 (Musique)
00:59:44 -Vous êtes décidément plus belles, madame,
01:00:05 chaque fois qu'on vous voit.
01:00:08 Madame, voici messieurs Gauthier, Philippe, Daunais,
01:00:10 les plus jolies dames de la ville.
01:00:12 Les plus loyaux écuyers de votre frère
01:00:14 et de votre oncle.
01:00:16 Voyez, madame,
01:00:18 pour venir vous accueillir,
01:00:21 ils ont mis leur plus belle parure.
01:00:23 Ils sont un peu méprotégés.
01:00:25 (Musique)
01:00:27 -Vous vous tenez toujours dans cette pièce, père ?
01:00:46 -Oui.
01:00:51 C'est ici, à Maubuisson, que je prends conseil de moi.
01:00:53 (Musique)
01:00:55 -Mon père.
01:01:15 -Oui ?
01:01:18 (Musique)
01:01:20 -Je suis malheureuse.
01:01:22 -Est-ce pour m'informer de ceci
01:01:24 que vous avez entrepris ce long voyage ?
01:01:26 -Si ce n'est à mon père,
01:01:30 à qui dirais-je que je n'ai pas le bonheur ?
01:01:32 -Le bonheur.
01:01:37 Où donc avez-vous pris, ma fille,
01:01:40 que le bonheur soit affaire de roi ?
01:01:42 -Oui.
01:01:44 Je suis reine.
01:01:46 Et croyez-vous que l'on me traite en reine, là-bas ?
01:01:52 -Ignorez-vous à quel homme vous m'avez mariée ?
01:01:54 -Je ne vous ai pas mariée à un homme,
01:01:56 mais à un roi.
01:01:58 -Un roi qui déserte mon lit dès le premier jour.
01:02:00 Un roi qui m'a fait un enfant par miracle.
01:02:02 Un roi qui me fuit comme une lépreuse.
01:02:04 Qui accorde non pas même à des favorites,
01:02:09 mais à des manants les ardeurs dont je suis privée.
01:02:11 -Je ne vous ai point sacrifiée par erreur, Isabelle.
01:02:13 Et je vous ai pas sacrifiée
01:02:18 pour vous faire un roi.
01:02:20 Est-ce à vous que je dois apprendre
01:02:23 ce que nous devons à nos états ?
01:02:25 Et que nous ne sommes point nés pour nous laisser aller ainsi
01:02:29 à nos douleurs de personne ?
01:02:32 -Serait-ce donc vrai que vous n'avez pas de coeur ?
01:02:36 Savez-vous qu'on vous appelle le roi de fer ?
01:02:41 -Quoi ?
01:02:44 Vous aussi ?
01:02:48 Le roi de fer.
01:02:50 Tant mieux si j'ai bien su cacher mes faiblesses.
01:02:55 Le pouvoir est une chose amère, Isabelle.
01:03:02 Depuis neuf ans,
01:03:07 depuis la mort de votre mère,
01:03:09 je le paie de solitude
01:03:12 et de rigueur.
01:03:16 -Vous avez raison.
01:03:18 -Vous avez raison.
01:03:20 -Vous avez raison.
01:03:22 -Vous avez raison.
01:03:24 -Vous avez raison.
01:03:27 -Vous avez raison.
01:03:29 -Vous avez raison.
01:03:31 -Vous avez raison.
01:03:33 -Vous avez raison.
01:03:35 -Vous avez raison.
01:03:37 -Vous avez raison.
01:03:40 -Vous avez raison.
01:03:42 -Vous avez raison.
01:03:44 -Vous avez raison.
01:03:46 -Je suis venue, mon père, parce que
01:03:48 mes frères ont épousé des garces,
01:03:50 que je l'ai su,
01:03:53 et que vous m'avez appris à être comme vous,
01:03:55 âpre, à défendre l'honneur.
01:03:57 Connaissez-vous le jeune messire Gautier d'Aunet ?
01:03:59 -Ils sont deux frères que je confonds toujours.
01:04:01 Leur père fut avec moi en Flandre.
01:04:03 Celui dont vous me parlez a épousé une Montmorency.
01:04:06 Il est à mon fils Poitier comme écuyer.
01:04:10 -Il est surtout à votre bruit, blanche,
01:04:12 mais de plomb.
01:04:14 -Il est plus galant de façon.
01:04:16 Quant à son frère Philippe, qui est à mon oncle Valois,
01:04:18 celui-là est à Marguerite.
01:04:20 Marguerite que vous avez choisie pour être un jour
01:04:23 reine de France.
01:04:25 Marguerite que l'on pourra bientôt appeler
01:04:27 Marguerite la putain.
01:04:29 -Vos preuves, Isabelle.
01:04:34 Musique de la marseillaise
01:04:36 ...
01:04:38 ...
01:04:41 ...
01:04:43 ...
01:04:45 -Ha, ha, ha !
01:04:47 -Ah, messire en guérant de Marigny, que je suis aise de vous voir.
01:04:50 -J'ai conduit mon frère et mes fils.
01:04:52 -Vous êtes toujours le bienvenu.
01:04:55 -J'avais grand désir, oui, grand désir de...
01:04:57 ...
01:04:59 ...
01:05:01 ...
01:05:03 -Beaumont, Commage.
01:05:05 -Inutile d'appeler vos dames.
01:05:07 Vous le voyez, je ne suis point venu seul.
01:05:10 Vous dites souvent que votre belle-sœur ne vous aime point.
01:05:12 Pourtant, je viens d'apprendre qu'elle vous fait
01:05:14 de beaux présents, à mon insu.
01:05:16 Voulez-vous me montrer ces aumônières
01:05:19 que vous avez reçues d'Angleterre ?
01:05:21 Eh bien, mes filles, pourquoi pas ?
01:05:23 -C'est une bonne chose.
01:05:26 -Eh bien, mes filles, pourquoi ne répondez-vous pas ?
01:05:28 -J'ai laissé mon aumônière à Paris.
01:05:32 -Moi de même.
01:05:35 -Moi aussi.
01:05:38 -Vous saviez pourtant que la reine, votre belle-sœur,
01:05:40 venait à Maubusson.
01:05:42 Et vous ne lui avez pas fait la grâce de les porter.
01:05:44 Puisque ces aumônières sont à Paris,
01:05:49 quoi de plus simple, nous allons envoyer deux écuyers
01:05:52 les prendre sur le champ.
01:05:55 Allez guérir messieurs Philippe et Gauthier Donnet.
01:05:57 Où sont donc vos époux ?
01:06:05 -Dans la salle d'armes, sire, mon père.
01:06:07 -Mon père, ces gentils hommes
01:06:23 semblent avoir prévenu votre souhait.
01:06:25 Ils apportent, pendus à leur ceinture,
01:06:27 les aumônières que vous demandiez avoir.
01:06:29 -Pouvez-vous me faire connaître comment ces écuyers
01:06:33 se trouvent pourvu des présents que vous a fait votre belle-sœur ?
01:06:35 -Garde, au roi,
01:06:41 appelez votre capitaine.
01:06:43 Messire Alain, saisissez-vous de ces deux écuyers.
01:06:49 Au cachot et au fer, ils auront à répondre
01:06:52 à ma justice.
01:06:54 -Sire... -Il suffit.
01:06:56 C'est à messire de Nogaret que vous devrez parler à présent.
01:06:58 Les princesses seront gardées ici par vos hommes
01:07:03 jusqu'à nouvel avis.
01:07:05 Défense à elles de sortir.
01:07:07 Défense à quiconque,
01:07:10 à leurs servantes, à leurs parents,
01:07:12 et même à leurs époux de pénétrer dans cette pièce
01:07:14 ou de correspondre avec elle.
01:07:16 Vous m'en répondrez.
01:07:22 -Viens, Isabelle.
01:07:24 -Allons, messire.
01:07:29 Prions Dieu, Philippe.
01:07:32 Tout est fini.
01:07:35 (musique)
01:07:37 -A présent, je peux bien le dire, alors, mais
01:07:48 quand j'ai commencé de monter cette belle machine,
01:07:51 je tremblais qu'elle ne se brisa comme les autres.
01:07:53 Mais cette fois, Dieu était avec l'artois.
01:07:56 Et maintenant, en selle, à Paris, chez ma tante Mahaut.
01:08:00 Je veux que cette chienne trop grasse
01:08:05 apprenne son malheur de ma bouche.
01:08:07 Je veux qu'elle vienne à Pontoise.
01:08:09 Je veux qu'elle aide à sa ruine en allant brer devant le roi.
01:08:12 Et tu sais quoi, alors, mais ?
01:08:15 Je veux qu'elle en crève de dépit.
01:08:19 (cri)
01:08:21 -Nous, Guillaume de Nogaret,
01:08:25 chevalier secrétaire général du royaume,
01:08:27 par la grâce de notre bien-aimé sire,
01:08:29 le roi Philippe IV,
01:08:31 avons sur l'ordre dit celui,
01:08:33 oui, sous la question,
01:08:36 donné avec l'assistance des tourmenteurs
01:08:38 de la prévôté de la dite ville,
01:08:40 des sirs Gauthier Donnet,
01:08:42 bachelier de Monseigneur Philippe,
01:08:44 qui, en tant que chef de famille,
01:08:46 est le chef de famille de la ville,
01:08:48 bachelier de Monseigneur Philippe,
01:08:51 comte de Poitiers,
01:08:53 et Philippe Donnet,
01:08:55 écuyer de Monseigneur Charles,
01:08:57 comte de Valois.
01:08:59 Considérant avoir suffisamment éclairé la cause
01:09:04 et la voix des prisonniers devenant inaudible,
01:09:07 nous avons décidé de clore la question
01:09:10 pour en faire rapport au roi, notre sire.
01:09:15 Il nous reste à juger.
01:09:17 Nous allons le faire.
01:09:20 Ensuite, vous détruirez ceci,
01:09:23 afin qu'il n'en demeure trace
01:09:26 que dans le secret de nos mémoires.
01:09:28 On épouse ma Blanche avec un autre homme,
01:09:34 ensemble, mêlés dans les mêmes draps.
01:09:36 Charles, vous avez été un bien faible époux.
01:09:40 Feignez au moins en cet instant
01:09:43 d'être un prince fort.
01:09:45 Le sang-dieu !
01:09:47 Il se passe d'étranges choses dans le royaume
01:09:50 jusque sous le toit du roi.
01:09:52 Voilà les princes de France occupés à discourir de vertu
01:09:56 comme des paysans de Beauce dont on aurait engrossé la femme.
01:09:59 Tout se tient.
01:10:03 Ou plutôt, tout se défait.
01:10:05 De beaux esprits, marignés en tête,
01:10:09 n'ont-ils de cesse de mettre à bas le bon droit féodal
01:10:12 et d'agenouiller la chevalerie ?
01:10:14 Étonnons-nous, après cela, mon frère,
01:10:16 qu'il suffise de deux cavaliers
01:10:19 pour culbuter vos bruits et faire porter des cornes à vos fils.
01:10:22 Un de ces écuyers appartient à votre hôtel, mon frère.
01:10:25 Tout comme l'autre est bachelier de votre fils.
01:10:28 J'ai été dupe, soit. Je le paye assez cher.
01:10:33 Raison de plus pour agir vite et fort.
01:10:35 Il n'est pire crime de vassal
01:10:37 que le rap d'honneur sur la femme de son suzerain.
01:10:40 Que perdons-nous tout ce temps avec ces frères d'aunel ?
01:10:44 Considérez-les pour morts, mon frère.
01:10:47 Ce qui nous reste à régler, c'est le sort des princesses adultères.
01:10:52 Parlez, Louis.
01:10:54 Une bâtarde.
01:10:56 Voilà ce qu'on va bientôt dire de ma fille.
01:10:58 Une bâtarde.
01:11:00 Il suffit.
01:11:01 Pourquoi ne pas le crier, si c'est vrai ?
01:11:03 Pour éviter qu'on le répète.
01:11:05 Louis, veuillez seulement dire votre conseil
01:11:09 sur le châtiment qu'il faut réserver à votre épouse.
01:11:12 Qu'on lui ôte la vie, à elle et aux deux autres.
01:11:15 Toutes trois.
01:11:17 La mort, la mort.
01:11:18 La mort !
01:11:19 La douleur vous égare, Louis.
01:11:21 Jeanne a fort démérité
01:11:23 en servant les coupables entreprises de Marguerite ou de Blanche.
01:11:26 Mais Nogaré n'a pas obtenu de preuves qu'elle n'est trahie.
01:11:30 Faites-la donc tourmenter par lui et vous verrez si elle n'avoue pas.
01:11:33 Elle a aidé à souiller mon honneur et celui de Charles.
01:11:36 Si vous nous aimez, vous lui ferez même mesure qu'aux deux autres.
01:11:39 Si vous nous aimez, vous lui ferez même mesure qu'aux deux autres.
01:11:42 Si nous devenions sérieux, Louis,
01:11:49 votre honneur m'est cher,
01:11:52 mais la Comté-France ne me l'est pas moins.
01:11:55 Vous avez la Navarre en propre, qui vous vient de notre mer.
01:11:59 Vous êtes déjà roi et vous aurez, le plus tard possible, à Dieu plaise, la France.
01:12:05 La mort de Blanche ne vous ôte rien, vous êtes justicier à bon compte.
01:12:10 Moi, je n'ai que Poitiers que notre père m'a donné,
01:12:12 je ne suis même pas père de France.
01:12:14 Tout le reste, je le tiens de Jeanne, ma femme.
01:12:17 Je suis comte palatin de Bourgogne et cire de Salins,
01:12:20 dont les mines de sel produisent le plus gros de mes revenus.
01:12:23 Et tout cela par mariage.
01:12:25 Voilà qui incline à la clémence.
01:12:29 Alors, votre conseil?
01:12:35 Que Jeanne soit close dans un couvent pour le temps que se fasse l'oubli,
01:12:38 mais qu'on n'attende pas sa vie.
01:12:41 Vous, mon frère.
01:12:43 Mon neveu a raison.
01:12:45 Tant devant Dieu que devant le royaume,
01:12:48 la mort est chose grave qui nous sera pour chacun grand tourment,
01:12:52 et que nous ne devons pas décider pour autrui dans la colère.
01:12:56 Charles, mon frère.
01:13:00 La mort serait une faute.
01:13:03 Le couvent, un châtiment trop doux.
01:13:08 La forteresse, sa vie.
01:13:10 Pour les trois.
01:13:12 Charles.
01:13:15 Blanche, comment elle put.
01:13:17 Elle me répétait sans cesse qu'elle m'aimait.
01:13:20 Et elle me le prouvait. Elle me le prouvait, je le jure.
01:13:24 Charles.
01:13:26 Que faut-il faire de votre épouse?
01:13:29 Je le sais, mon père. Je suis perdu.
01:13:32 Je veux partir.
01:13:35 Je veux rentrer dans un couvent.
01:13:38 Ton conseil, Isabelle.
01:13:40 Une femme qui a failli doit être écartée de transmettre le sang des rois.
01:13:43 Et le châtiment doit être connu du peuple,
01:13:49 afin qu'il sache que le crime d'une fille de roi
01:13:52 est puni plus durement que celui d'une fille de serf.
01:13:55 C'est bien pensé.
01:13:58 Je vous en prie.
01:14:00 Je vous en prie.
01:14:02 Je vous en prie.
01:14:05 Je vous en prie.
01:14:07 Je vous en prie.
01:14:09 Je vous en prie.
01:14:11 Je vous en prie.
01:14:13 Je vous en prie.
01:14:15 Je vous en prie.
01:14:18 Je vous en prie.
01:14:20 Je vous en prie.
01:14:22 Je vous en prie.
01:14:24 Je vous en prie.
01:14:26 Je vous en prie.
01:14:28 Je vous en prie.
01:14:31 Je vous en prie.
01:14:33 Je vous en prie.
01:14:35 Je vous en prie.
01:14:37 Je vous en prie.
01:14:39 Je vous en prie.
01:14:41 Je vous en prie.
01:14:43 Je vous en prie.
01:14:46 Je vous en prie.
01:14:48 Je vous en prie.
01:14:50 Je vous en prie.
01:14:52 Je vous en prie.
01:14:54 Je vous en prie.
01:14:56 Certains ne vont-ils pas jusqu'à dire qu'ils partagent aussi mon lit ?
01:15:01 Mon neveu apparaît-il un grave malheur à nous apprendre ?
01:15:06 Hélas !
01:15:09 Ma tante, nous avons eu ensemble des différents.
01:15:15 Dieu m'est témoin que je vous ai souhaité tout le mal possible.
01:15:20 Mais pas cela.
01:15:22 Pas cela qui touche à l'honneur.
01:15:24 Pour la première fois, tu m'inquiètes.
01:15:26 Il faut que tu sois bien sûr de ton coup pour faire ainsi durer le plaisir.
01:15:32 Eh bien, parle !
01:15:34 Tu meurs d'envie que je te le demande.
01:15:37 Ma tante, vos filles,
01:15:42 mes cousines,
01:15:45 sont convaincues d'adultère.
01:15:48 Et arrêtées sur l'ordre du roi.
01:15:50 Et Marguerite avec elle.
01:15:53 De qui tiens-tu cette fable ?
01:15:55 De moi-même, ma tante.
01:15:58 Ça s'est passé à Maubuisson, à la nuit tombée.
01:16:01 Toute la cour en a été témoin.
01:16:03 - Ont-elles avoué ? - Elles, je ne sais pas.
01:16:06 Mais les deux frères Donnet sont en train de le faire à leur place.
01:16:09 Entre les mains de votre ami Nogaret.
01:16:12 Ma tante, j'ai fait en pleine nuit les dix lieux de Pontoise à Paris.
01:16:19 Croyez-vous encore que ce soit de mauvais sentiments qui m'animent ?
01:16:22 Je me...
01:16:24 Vais-tu manger ?
01:16:38 Les garces !
01:16:51 Après ce que j'ai fait pour elles,
01:16:52 les mariages que je leur ai arrangés,
01:16:55 se faire passer comme des ribaudes,
01:16:57 qu'elles perdent tout.
01:16:58 Qu'on les enferme, qu'on les empale, qu'on les pende.
01:17:01 On les fêtait. C'est bien mal, vous remerciez de toute votre peine.
01:17:04 Robert, ne joue pas les bonnes âmes.
01:17:07 Dieu, mais t'as pas équipé pour ça.
01:17:10 Béatrice !
01:17:16 Béatrice !
01:17:19 T'as tout entendu, n'est-ce pas ?
01:17:21 Oui, madame, j'étais derrière la porte.
01:17:23 Comme de coutume.
01:17:24 C'est la nièce de Thierry, j'en ai fait ma première demoiselle de parage.
01:17:27 Avant, elle met pied, maintenant, elle me surveille.
01:17:29 Belgueuse !
01:17:30 Il faut que j'aille à Pontoise sur l'heure.
01:17:32 L'heure est passée, ma tante.
01:17:33 Il faut que je les voie, que je leur souffle ce qu'elles doivent répondre.
01:17:35 Elles sont au secret.
01:17:36 Alors, je parlerai au roi.
01:17:37 Fait hâte les manitières, et c'est les six chevaux, nous partons sur le champ.
01:17:41 Depuis quand duraient ces manèges ?
01:17:43 Quatre ans.
01:17:44 Quatre ans.
01:17:46 Il faut avoir fait des filles, presque des reines,
01:17:49 avec sa chair, son sang, sa patience,
01:17:52 sa duplicité, sa haine, et tout ça pour quoi ?
01:17:55 Non.
01:17:57 Il faut que des écuyer de rencontre les déshabillent en un tournemat
01:18:00 de la Comté-France, de la Navarre, de la France,
01:18:03 de la Périe, que sais-je encore.
01:18:05 Et les cornards, les fils du roi, qu'est-ce qu'ils faisaient pendant ce temps-là ?
01:18:09 Vous lui avez regardé dans le lit de ses riboses.
01:18:15 Sente ta joie, mon neveu, comme tu te montres bien.
01:18:19 Prends à mordre, vif attiré à toi,
01:18:22 rapace et lourd avec des tripes,
01:18:25 et du beau sang qu'on gaspille.
01:18:27 Nous sommes de même race, ma tante.
01:18:31 Ne te forge pas de rêve, mon démon,
01:18:33 les blés de l'Artois ne sont pas encore entre tes pattes.
01:18:45 Edith Marguerite, épouse de Monseigneur le roi de Navarre,
01:18:50 et Blanche, épouse de Monseigneur Charles,
01:18:54 seront emprisonnées dans la forteresse de Château-Gaillard,
01:18:59 et ceux...
01:19:00 Dieu soit loué, j'arrive à temps.
01:19:04 On juge quelque affaire de sorcellerie.
01:19:06 Ou de sodomie, ma tante.
01:19:12 Et ceux, pour le restant des jours, qu'il plaira à Dieu de leur accorder.
01:19:17 Aussi,
01:19:19 Dame Jeanne,
01:19:21 comtesse palatine de Bourgogne,
01:19:24 épouse de Monseigneur de Poitiers,
01:19:27 étant établie les complaisances coupables qu'elle eut,
01:19:32 sera enfermée dans le donjon de Dourdan,
01:19:35 pour autant qu'il sera nécessaire à sa repentance,
01:19:39 et qu'il plaira au roi.
01:19:42 Aussi,
01:19:44 les cires Gautier et Philippe d'Aunet,
01:19:48 ayant forfait à l'honneur et trahi le lien féodal,
01:19:54 en commettant l'adultère avec personne de majesté royale,
01:19:59 seront roués,
01:20:02 écorchévifs,
01:20:04 châtrés,
01:20:05 décapités,
01:20:07 et pendus au gibet public de pontoise,
01:20:11 au matin du jour à suivre celui-ci.
01:20:14 Ainsi, notre très sage,
01:20:16 très puissant et très aimé roi, notre cire,
01:20:20 en a jugé.
01:20:21 C'est ce chien qui a tout fait. Ce chien !
01:20:24 (musique)
01:20:26 - Non, madame.
01:20:48 Le roi n'autorise que ses fils s'il le désire.
01:20:52 Ses fils seuls !
01:20:55 - Je ne savais pas !
01:20:57 Je ne voulais pas, Charles !
01:21:00 Ma mère dit à Charles que je ne voulais pas,
01:21:04 que je l'ai toujours aimé, qu'il m'accorde pitié,
01:21:08 qu'il ne m'oublie pas !
01:21:10 Charles ! Charles !
01:21:13 - Point de faiblesse, Charles.
01:21:16 Reste et prince.
01:21:18 Point de faiblesse, Charles.
01:21:21 Point de pitié.
01:21:23 - Écoutez-la, elle est plus homme que son frère.
01:21:27 Même avec nos crânes chauves et les traces rouges du rasoir,
01:21:32 nous sommes encore femmes !
01:21:35 Pas elle.
01:21:36 Elle n'a pas d'entrailles, pas de cœur, pas de sein, rien !
01:21:41 De la glace, là où nous avons de la chaleur !
01:21:45 Sans elle, vous n'auriez rien appris.
01:21:47 Mais elle vous est comme elle me est, comme elle nous est tous !
01:21:50 - Dieu vous pardonne vos crimes.
01:21:53 Il me pardonnera plus vite mes crimes qu'il ne fera de toi une femme heureuse.
01:21:56 - Je suis reine.
01:21:57 J'ai un sceptre, un royaume que je respecte.
01:21:59 - Et moi, j'ai eu le printemps.
01:22:02 L'amour d'un homme.
01:22:05 Sa chaleur, son odeur, sa force.
01:22:09 C'est bon, tu sais, un corps de garçon sur le sien.
01:22:11 - Faites la terre !
01:22:13 - Demande à Édouard que tu aies éloigné du corps des femmes.
01:22:15 Il sait, lui, comment s'est fait un homme.
01:22:17 - Emmenez-la.
01:22:19 - Non, Isabelle.
01:22:22 Tu n'as rien à dire à messire de Pareil.
01:22:25 Je l'ai déjà commandé.
01:22:28 Je le commanderai peut-être de nouveau quelques jours.
01:22:31 Il souffrira bien encore une fois de partir à mon ordre.
01:22:34 - L'aube fut lente à venir.
01:22:40 D'abord, il a fallu nettoyer les sujets.
01:22:48 On supplicie propre chez nous.
01:22:51 Un petit coup d'oeil de vie, ça leur fait mieux battre le coeur.
01:22:53 C'est alors que l'on les joue, et puis en route.
01:22:56 Une heure de beaux spectacles
01:22:58 en échange de deux vies d'hommes.
01:23:02 Qu'est-ce que c'est qu'une vie d'hommes ?
01:23:04 L'époque est rude, sacrément rude.
01:23:06 Une femme sur deux crève en couche,
01:23:07 deux enfants sur trois trépassent au berceau.
01:23:09 Et les hivers de famine et les années de peste.
01:23:12 Est-ce que Dieu est économe de la mort ?
01:23:16 Roué, écorché vif,
01:23:19 châtré, décapité.
01:23:22 Je pense que nous avons bien jugé.
01:23:34 Et les princesses ?
01:23:43 - Elles ont assisté aux supplices,
01:23:46 chacune de son chariot.
01:23:49 Comme vous l'aviez ordonné.
01:23:51 Où va leur royaume ?
01:23:55 Mes fils n'ont point d'héritier.
01:23:59 Ils en auront s'ils reprennent femmes.
01:24:01 Ils ont femme devant Dieu.
01:24:03 Le pape peut les en délivrer.
01:24:09 L'adultère n'est pas un motif d'annulation, Sia.
01:24:14 Je ne puis donc m'en remettre qu'à d'éventuels veuvages
01:24:17 pour assurer ma lignée.
01:24:19 - Que n'avez-vous fait exécuter vos brûts, Sire ?
01:24:32 Deux, tout au moins.
01:24:34 - Pour m'aliener les deux bourgognes ?
01:24:37 La succession au trône est certe chose importante.
01:24:40 Mais rien ne l'est davantage que l'unité du royaume.
01:24:43 - Sans nul doute, Sire.
01:24:46 - Messieurs Guillaume,
01:24:48 vous allez vous rendre auprès du pape Clément.
01:24:51 Vous lui représenterez qu'une union de rois
01:24:54 n'est pas une union d'hommes ordinaires.
01:24:56 - J'ai en pleuré, Monseigneur, Sire.
01:24:59 Mais ne doutez pas que la Duchesse de Bourgogne
01:25:01 met tout en oeuvre pour nous faire obstacle
01:25:03 auprès du Saint-Père.
01:25:05 - Le Saint-Père nous doit tout.
01:25:07 Et d'abord sa tiare.
01:25:09 Le moment est venu qu'ils s'en souviennent.
01:25:12 - Un chevaucheur, Sire.
01:25:15 Il semble avoir parcouru un long chemin.
01:25:18 - De qui vient-il ?
01:25:20 - Je ne distingue pas ses armes.
01:25:23 - Sire, il conviendrait aussi de chapitrer Monseigneur Louis,
01:25:29 afin qu'il n'alla pas, par quelques démarches inopportunes,
01:25:33 gâcher sa propre affaire.
01:25:35 - J'y veillerai.
01:25:37 - Un messager du Carpentras, Sire.
01:25:39 Il demande à être reçu par le pape.
01:25:42 - À être reçu par vous-même.
01:25:44 Qu'il vienne.
01:25:46 - Le courrier du pape !
01:25:49 (musique douce)
01:25:51 - Sire, le pape Clément est mort.
01:26:00 (musique douce)
01:26:02 (musique douce)
01:26:04 - Le pape que nous avions fait est maintenant adieu.
01:26:32 (musique douce)
01:26:34 - Quand a-t-il passé ?
01:26:40 - Voilà six jours, franc,
01:26:47 dans la nuit du 19 au 20.
01:26:49 - Un mois après.
01:26:53 - Oui, Sire.
01:26:55 Un mois après.
01:26:58 - Comment est mort notre saint père ?
01:27:01 - Sire, le pape Clément était chez son neveu,
01:27:04 lorsqu'il fut pris de fièvre et d'angoisse.
01:27:07 Ses physiciens ont tout essayé,
01:27:09 jusqu'à lui faire manger de l'émeraude pilée en poudre.
01:27:12 Mais rien n'y a fait.
01:27:14 L'étouffement l'a pris sur la route de Guyenne,
01:27:16 à Rocmore,
01:27:18 où il voulait se rendre pour mourir.
01:27:20 Ses cardinaux étaient autour de lui.
01:27:23 - Ah.
01:27:25 (musique douce)
01:27:27 (musique douce)
01:27:29 (musique douce)
01:27:31 (musique douce)
01:27:33 (musique douce)
01:27:35 (musique douce)
01:27:37 (musique douce)
01:27:40 - Pape Clément !
01:27:42 Chevalier Guillaume de Fogaré !
01:27:44 Roi Philippe !
01:27:46 Avorain !
01:27:48 Je vous cite à comparer ton tribunal de Dieu !
01:27:52 Maudit ! Maudit !
01:27:54 Vous serez tous maudits !
01:27:56 Jusqu'à la 13e génération de vos âges !
01:28:00 - La comtesse Mahaut s'était prise de haine
01:28:06 pour Guillaume de Fogaré,
01:28:08 qu'elle croyait l'artisan de la perte de ses filles.
01:28:12 Sa demoiselle de parage, Béatrice d'Hirson,
01:28:14 allait, par moyen de sorcellerie, l'aider à se venger.
01:28:18 Elle connaissait un ancien templier.
01:28:20 - Soyez la bienvenue, noble dame.
01:28:22 - Je viens vous payer la dépense de l'hôtel d'Artois.
01:28:24 - Que voilà une bonne action, en un temps où les gens sont si vilainement méchants !
01:28:28 - Méchants, pourquoi ?
01:28:29 - Au sujet de la reine de Navarre. - Et que disent-ils ?
01:28:31 - Ce n'est pas un amant qu'on lui prête, mais 10, mais 50, un par soirée.
01:28:35 Et le pauvre prince, Louis !
01:28:37 On répète partout qu'enfermé dans le château de Nel,
01:28:39 il tourmente ses serviteurs pour leur faire avouer ce qu'ils savent.
01:28:42 Et qu'après, on expédie les corps à la scelle.
01:28:44 Voyons.
01:28:47 Cela fait 4 livres, 8 minutes.
01:28:51 - Cela fait 4 livres, 8 sous et 4 deniers pour la maltote.
01:28:55 - J'ai compté 6 livres.
01:28:57 - Vous voulez sans doute voir votre protégé.
01:29:02 Maître Hivra !
01:29:06 Je vous laisse une petite heure.
01:29:09 - Bien sûr.
01:29:11 Tu vois ?
01:29:30 Mon château.
01:29:32 Mes domaines.
01:29:34 Ma commanderie des chevaliers.
01:29:36 Hivra !
01:29:39 - Cela vaut tout de même mieux que la mort.
01:29:41 - Toi, tu vaux mieux que l'éternité.
01:29:43 Toi, tu m'as accueilli, tu te souviens, fuyant,
01:29:46 la veille d'être brûlé,
01:29:49 et ma jambe broyée pour me faire avouer
01:29:51 que je ne m'étais consacré au diable.
01:29:53 - Ça n'était pas vrai ?
01:29:56 - Maintenant, c'est vrai.
01:29:59 - Tu n'as plus la foi.
01:30:02 - Non !
01:30:04 J'ai mieux.
01:30:08 - Je t'ai dit que tu n'étais plus.
01:30:10 - J'ai la haine.
01:30:14 Le pape Clément !
01:30:16 Un de crevé, déjà !
01:30:18 La main de Dieu Hivra vite.
01:30:21 - Oui, mais l'autre vit, celui à qui tu dois ton pied brisé.
01:30:24 - Marguerite.
01:30:26 - N'est-ce pas ici qu'il se sert en chandelle ?
01:30:28 - Oui.
01:30:31 - Je sais le moyen de faire des chandelles qui tuent.
01:30:33 Une poudre qu'il suffit de mêler à l'acier.
01:30:35 - Je ne sais pas.
01:30:37 - Il suffit de mêler à l'acier.
01:30:39 - Pourquoi désires-tu le tuer ?
01:30:43 - Les Templiers ne sont pas seuls à haïr.
01:30:47 - Alors, il ne faut pas tarder.
01:30:50 Le neveu du grand maître, Jean de Lanoui,
01:30:52 a juré de venger mes cires de mollets.
01:30:54 J'ai reçu un message. Je dois me tenir prêt
01:30:56 à rejoindre les autres à l'ancre.
01:30:59 Quand pourrais-je avoir cette poudre ?
01:31:05 Voici de la cendre.
01:31:07 Celle de la langue d'un homme que Nogaré a fait périr
01:31:11 et que j'ai mise à dessécher dans un four
01:31:13 à minuit pour appeler le diable.
01:31:16 J'y ai mêlé du serpent de Pharaon.
01:31:18 Si on respire la flamme une heure,
01:31:21 on meurt.
01:31:34 - Bien.
01:31:36 C'est peut-être la dernière fois que nous nous voyons.
01:31:40 - Comment faisais-tu quand tu étais Templier
01:31:44 pour rester chaste ?
01:31:46 - Pourquoi te donnes-tu
01:31:49 à moi ?
01:31:52 - Je suis plus jeune.
01:31:56 Je suis plus beau.
01:31:58 Je suis plus riche et je boite.
01:32:01 Et je suis capable de
01:32:04 tout.
01:32:06 - Pourquoi ?
01:32:10 - Parce que
01:32:13 tu es capable de tout.
01:32:16 - Je suis capable de tout.
01:32:18 Je suis capable de tout.
01:32:20 Je suis capable de tout.
01:32:22 Je suis capable de tout.
01:32:24 Je suis capable de tout.
01:32:26 Je suis capable de tout.
01:32:29 Je suis capable de tout.
01:32:31 Je suis capable de tout.
01:32:33 Je suis capable de tout.
01:32:35 Je suis capable de tout.
01:32:37 Je suis capable de tout.
01:32:39 Je suis capable de tout.
01:32:42 Je suis capable de tout.
01:32:44 Je suis capable de tout.
01:32:46 Je suis capable de tout.
01:32:48 Je suis capable de tout.
01:32:50 Je suis capable de tout.
01:32:52 Je suis capable de tout.
01:32:55 Je suis capable de tout.
01:32:57 Je suis capable de tout.
01:32:59 Je suis capable de tout.
01:33:01 Je suis capable de tout.
01:33:03 Je suis capable de tout.
01:33:05 Je suis capable de tout.
01:33:07 Je suis capable de tout.
01:33:10 Je suis capable de tout.
01:33:12 Je suis capable de tout.
01:33:14 Je suis capable de tout.
01:33:16 Je suis capable de tout.
01:33:18 Je suis capable de tout.
01:33:20 Je suis capable de tout.
01:33:23 Je suis capable de tout.
01:33:25 Je suis capable de tout.
01:33:27 Je suis capable de tout.
01:33:29 Je suis capable de tout.
01:33:31 Je suis capable de tout.
01:33:33 Je suis capable de tout.
01:33:36 Je suis capable de tout.
01:33:38 Je suis capable de tout.
01:33:40 Je suis capable de tout.
01:33:42 Je suis capable de tout.
01:33:44 Je suis capable de tout.
01:33:46 Je suis capable de tout.
01:33:49 Je suis capable de tout.
01:33:51 Je suis capable de tout.
01:33:53 Je suis capable de tout.
01:33:55 Je suis capable de tout.
01:33:57 Je suis capable de tout.
01:33:59 Je suis capable de tout.
01:34:01 Je suis capable de tout.
01:34:04 Je suis capable de tout.
01:34:06 Je suis capable de tout.
01:34:08 Je suis capable de tout.
01:34:10 Je suis capable de tout.
01:34:12 Je suis capable de tout.
01:34:14 Je suis capable de tout.
01:34:17 Je suis capable de tout.
01:34:19 Je suis capable de tout.
01:34:21 Je suis capable de tout.
01:34:23 Je suis capable de tout.
01:34:25 Je suis capable de tout.
01:34:27 Je suis capable de tout.
01:34:30 Je suis capable de tout.
01:34:32 Je suis capable de tout.
01:34:34 Je suis capable de tout.
01:34:36 Je suis capable de tout.
01:34:38 Je suis capable de tout.
01:34:40 Je suis capable de tout.
01:34:43 Je suis capable de tout.
01:34:45 Je suis capable de tout.
01:34:47 Je suis capable de tout.
01:34:49 Je suis capable de tout.
01:34:51 Je suis capable de tout.
01:34:53 Je suis capable de tout.
01:34:55 Je suis capable de tout.
01:34:58 Je suis capable de tout.
01:35:00 Je suis capable de tout.
01:35:02 Je suis capable de tout.
01:35:04 Je suis capable de tout.
01:35:06 Je suis capable de tout.
01:35:08 Je suis capable de tout.
01:35:11 Je suis capable de tout.
01:35:13 Je suis capable de tout.
01:35:15 Je suis capable de tout.
01:35:17 Je suis capable de tout.
01:35:19 Je suis capable de tout.
01:35:21 Je suis capable de tout.
01:35:24 Je suis capable de tout.
01:35:26 Je suis capable de tout.
01:35:28 Je suis capable de tout.
01:35:30 Je suis capable de tout.
01:35:32 Je suis capable de tout.
01:35:34 Je suis capable de tout.
01:35:37 Je suis capable de tout.
01:35:39 Je suis capable de tout.
01:35:41 Je suis capable de tout.
01:35:43 Je suis capable de tout.
01:35:45 Je suis capable de tout.
01:35:47 Je suis capable de tout.
01:35:49 Je suis capable de tout.
01:35:52 Je suis capable de tout.
01:35:54 Je suis capable de tout.
01:35:56 Je suis capable de tout.
01:35:58 Je suis capable de tout.
01:36:00 Je suis capable de tout.
01:36:02 Je suis capable de tout.
01:36:05 Je suis capable de tout.
01:36:07 Je suis capable de tout.
01:36:09 Je suis capable de tout.
01:36:11 Je suis capable de tout.
01:36:13 Je suis capable de tout.
01:36:15 Je suis capable de tout.
01:36:18 Je suis capable de tout.
01:36:20 Je suis capable de tout.
01:36:22 Je suis capable de tout.
01:36:24 Je suis capable de tout.
01:36:26 Je suis capable de tout.
01:36:29 Je suis capable de tout.
01:36:31 Je suis capable de tout.
01:36:33 Je suis capable de tout.
01:36:35 Je suis capable de tout.
01:36:37 Je suis capable de tout.
01:36:39 Je suis capable de tout.
01:36:41 Je suis capable de tout.
01:36:43 Je suis capable de tout.
01:36:46 Je suis capable de tout.
01:36:48 Je suis capable de tout.
01:36:50 Je suis capable de tout.
01:36:52 Je suis capable de tout.
01:36:54 Je suis capable de tout.
01:36:57 Je suis capable de tout.
01:36:59 Je suis capable de tout.
01:37:01 Je suis capable de tout.
01:37:03 Je suis capable de tout.
01:37:05 Je suis capable de tout.
01:37:07 Je suis capable de tout.
01:37:09 Je suis capable de tout.
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