Découvrez le parcours exceptionnel de Mourad, un jeune pianiste issu des quartiers Nord de Marseille, qui a brisé les stéréotypes grâce à son talent exceptionnel pour le piano, découvert par hasard dans la salle d'attente d'un hôpital. Malgré son manque d'expérience préalable, sa passion et son oreille musicale lui ont permis de composer et de jouer avec une étonnante facilité. Sa vidéo virale l'a propulsé dans le monde de la musique, ouvrant des portes à des collaborations prestigieuses.
Sa mission : inspirer plus de jeunes à explorer la musique classique et contemporaine, prouvant que le talent n'a pas de frontières.
Retrouvez Mourad et toute son actualité sur Instagram : https://www.instagram.com/mouradpianooff/
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AmusantTranscription
00:00 Si je m'appellerais Thomas et que j'aurais les yeux bleus et que je jouerais du piano,
00:03 ça serait pas les mêmes répercussions,
00:05 ça serait pas "le jeune prodige des quartiers d'or", le truc comme ça.
00:09 Les jeunes des quartiers populaires, nous on a tendance à avoir une barrière.
00:13 Ce qui a choqué chez les gens, c'est que je viens des quartiers d'or et que je suis comme rien en plus.
00:17 Moi ce que j'en pense, c'est que c'est un truc qu'on doit casser.
00:21 Parce qu'en fait tout le monde est capable.
00:22 Ma passion pour le piano, elle a commencé en 2018, quand j'avais 14 ou 15 ans.
00:27 J'allais à l'hôpital de La Tchimane pour des consultations banales,
00:31 parce que j'avais un problème au foie et tout ça.
00:33 Et il y avait une sorte de meuble en bois, et moi je connaissais pas du tout.
00:37 C'est-à-dire que moi je m'approche et tout ça,
00:39 je soulève le meuble et je vois touche blanche, touche noire,
00:42 et du coup moi je comprends rien du tout.
00:45 Bref, je commence à toucher, comme un enfant qui fait de l'éveil musical ou qui connaît pas.
00:51 Je me suis mis toute la soirée à jouer, à chercher, et je suis rentré chez moi.
00:56 Regarder c'était quoi cet instrument, d'où ça venait, l'histoire et tout ça.
01:00 Le lendemain je me repointe à l'hôpital de La Tchimane.
01:03 Je me rappelle que la veille, j'avais écouté un morceau, Fantaisin Promptu de Chopin,
01:08 mais je l'ai refait déstructuré.
01:10 J'arrive à La Tchimane le lendemain, du coup, je joue,
01:15 et là il y a un patient qui vient, qui filme, et il me dit "Waouh, incroyable !
01:19 Ah tu joues super bien, ah tu sais faire les symphonies et tout."
01:22 Je dis "Non, je suis pas fait les symphonies, moi je viens d'apprendre le piano,
01:25 et là il y a 24 heures et tout."
01:28 Avant ça, j'avais jamais pris de cours de musique, j'avais jamais fait de cours,
01:32 mais il y avait une intervenante qui avait fait une intervention,
01:34 c'était en SEM, si je me rappelle bien, pour un ciné-concert King Kong.
01:39 Elle nous avait dit "On va chanter en chorale", en gros.
01:41 Du coup, je commence à connaître ce style musical que je ne connais pas du tout.
01:45 Cette femme, Marianne Suneur, qui m'a beaucoup aidé,
01:47 elle m'a encadré sur une chorale d'été.
01:50 En fait, elle avait capté que j'aimais bien la musique,
01:52 je m'attachais à la musique, à chaque fois elle sortait son accordéon,
01:56 je jouais, et j'ai des flashs, je me rappelle,
01:58 je venais, je me mettais à côté d'elle, chantais,
02:00 et du coup elle m'a dit "Ah toi, tu kiffes la musique, tu sais quoi ?
02:03 J'ai une chorale d'été, si tu veux tu peux venir, tu viens et tu chantes."
02:06 Et du coup, juste à côté, il y avait un piano,
02:08 mais elle me disait "Ouais, il y a quelque chose, il faut que tu exploites,
02:11 il faut que tu continues dans cette lancée."
02:13 Dans la musique tout court, parce que c'était pas le piano,
02:16 tout premier, ça a été le chant.
02:17 Je ne saurais pas expliquer d'où vient la facilité.
02:21 En gros, je n'ai pas l'oreille absolue, mais l'oreille relative.
02:25 En gros, la différence, c'est que l'oreille absolue,
02:27 tu vas à l'instant T reconnaître la note,
02:30 et relative, en gros tu vas tâtonner un peu,
02:33 tu vas prendre un peu de temps pour retrouver ton morceau,
02:37 mais tu vas quand même arriver à reconstruire le morceau,
02:40 à le jouer en entier,
02:42 à reprendre des fragments du morceau et le rejouer.
02:46 Pour composer, moi je m'inspire de plusieurs artistes,
02:49 il y a Sofiane Pamar, Ludivico Enodi.
02:53 Après parfois, je peux composer avec des codes couleurs,
02:55 je prends la couleur orange, je me dis "je vais composer à partir de ça".
02:58 Il y en a, ils peuvent se dire "comment il fait, il compose avec une couleur ?"
03:05 Pour moi, je me dis "code couleur orange",
03:08 je vais partir sur un univers, un paysage,
03:11 ou je vais repenser à un truc que je n'ai pas aimé dans la journée,
03:16 je fonctionne beaucoup comme ça, code couleur,
03:19 ou sinon j'écoute d'autres compositeurs,
03:21 ou même ça m'arrive d'écouter du jazz,
03:23 c'est pas "ça m'arrive", c'est en ce moment j'écoute beaucoup de jazz.
03:26 Du coup, suite à cette vidéo, il y a eu un effet médiatique,
03:30 boule de neige un peu,
03:31 il y a eu une première maison de disques qui m'a approchée,
03:35 qui m'a proposé de produire mon premier album,
03:38 du coup moi je ne connais pas, je dis oui.
03:41 Il y a eu plein d'événements qui se sont enchaînés,
03:44 j'ai dû serrer les dents, on va dire, un peu comme ça,
03:48 et kiffer, en fait juste kiffer les moments qui m'arrivaient,
03:51 et qui par la suite m'ont ouvert plein de portes,
03:54 comme un acoustique avec soprano, un premier album,
03:58 une ouverture au Stade Vélodrome, Stade de France,
04:01 ça a été énorme pour moi, ça m'a ouvert des portes,
04:04 et j'en suis fier, j'en suis fier.
04:06 Alors ma vie à quoi elle ressemblait avant que je commence le piano ?
04:10 J'étais un jeune lambda, un jeune adolescent de 14 ans comme tout le monde,
04:15 qui allait en cours, un quotidien banal d'un adolescent.
04:20 J'ai grandi à la Castellane, dans les quartiers nords de Marseille.
04:25 La Castellane c'est un quartier de joie, c'est un quartier de solidarité,
04:28 c'est un quartier où malheureusement il y a le trafic.
04:33 Pour moi, comment je définirais la Castellane ? C'est une ville,
04:36 c'est même pas un quartier, pour moi c'est une ville,
04:38 parce que tu as tout, autant dans la boulangerie,
04:44 autant de l'école, autant de centres aérés, tu as vraiment tout.
04:50 Quand j'étais petit, déjà dans le quartier à la Castellane,
04:52 j'imaginais pas du tout être pianiste,
04:54 j'imaginais pas du tout déjà tout pour faire de la musique,
04:56 j'avais pas de rapport fort à la musique,
04:59 mais j'écoutais, j'écoutais du rap un peu, beaucoup plus du rap,
05:04 tu sais, je vais pas te mentir, je vais pas te faire genre
05:06 j'écoutais du classique et tout, mais ça te fait changer,
05:09 ça te fait sortir du quartier, voir d'autres personnes,
05:12 voir qu'en fait les gens ils sont pas que comme ça,
05:16 parce que tu peux avoir une certaine vision des personnes,
05:20 parce que tu es que dans un quartier, ou même du mode de vie,
05:24 de plein de choses, ça m'a fait faire changer plein de choses,
05:26 sur ma vision de la vie même, ma vision même de la vie.
05:29 Je pense que ce qui a choqué chez les gens,
05:32 c'est que je viens des quartiers noirs et que je suis comme rien en plus.
05:35 Moi ce que j'en pense, c'est que c'est un truc qu'on doit casser,
05:39 parce qu'en fait tout le monde est capable, tout le monde est capable,
05:42 je t'ai dit le piano, on parle de piano, mais que ce soit dans la musique,
05:45 ou dans ingénieur, avocat, médecin,
05:49 pour moi entre guillemets ma cause à défendre,
05:51 c'est qu'il y ait plus de jeunes qui s'initient dans le piano,
05:55 dans plein de choses quoi, de genre ouvrir,
05:57 en fait ouvrir le panel musical classique ou contemporain
06:01 qui est restreint à plus de jeunes de quartiers populaires,
06:06 ou que ce soit pas de quartiers populaires,
06:08 parce que tu peux ne pas venir de quartiers populaires
06:10 et avoir aussi un don.
06:12 Si je m'appellerais Thomas et que j'aurais les yeux bleus
06:16 et que je jouerais du piano,
06:18 ça serait pas les mêmes répercussions,
06:20 ça serait pas le jeune prodige des quartiers d'or,
06:22 c'est le truc comme ça.
06:24 Les jeunes des quartiers populaires, nous on a tendance à avoir une barrière.
06:28 Et quand je parle de ça, je me parle aussi à moi-même
06:31 et aussi aux jeunes qui sont derrière la caméra et tout ça,
06:34 qui regardent l'interview,
06:36 "tu vas aller là-bas, peut-être on va te regarder comme ça,
06:38 parce que je sais pas, t'en survêtes."
06:40 Mais faut pas te le dire, mais ils te le font comprendre,
06:42 que t'es pas à ta place.
06:44 Ouais, c'est juste qu'il faudrait un peu plus de jeunes comme moi,
06:48 qui me ressemblent, dans plusieurs métiers,
06:50 qui se disent "ouais voilà, on est là, t'es pas réservé,
06:53 c'est notre place quoi, tout simplement."
06:54 Pour 2024, je prépare mon troisième projet à fond,
06:58 j'ai des concerts qui vont s'enchaîner,
06:59 j'en ai un là en juin, au Vieux-Port, à Marseille,
07:03 ça va se passer sur la Cannebière.
07:05 J'ai un deuxième concert en Guadeloupe,
07:07 un troisième à Toulon, pour une fête de quartier.
07:11 Et voilà, pour l'année encore une fois 2024,
07:14 je me souhaite plein de réussites.
07:17 La santé, pour moi, pour tout le monde.