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00:09 -A la base, on avait demandé un film qui se passe en hiver avec de la neige.
00:16 Bizarrement, ça ne se passe pas en hiver.
00:20 Il n'y a pas de neige, mais on a quand même froid.
00:24 -Et ça ne sert à rien au film.
00:27 -Le fait qu'on ait froid, ils l'ont rajouté pour la température du tournage.
00:32 Personne ne parle jamais de froid dans le film.
00:36 On se pèle, mais c'est pas possible de se peler comme ça.
00:40 -On est large avec 12°C.
00:43 -Moi, je dis 8°C.
00:46 -C'est ça qui m'énerve.
00:49 Du point de vue de la prod, ça se passe bien.
00:53 -Ils sont tous en plein temps sur leur plateau.
00:57 Ils devaient faire au moins 20°C.
01:00 -J'ai choisi Simon et Alexandre Astier pour leur résistance au froid.
01:05 Ils viennent de Lyon.
01:08 Il y a un microclimat qui fait qu'ils vivent dans la neige toute l'année.
01:13 Je me suis dirigé vers eux.
01:16 -Personne ne se caille comme nous.
01:19 -Je connais qu'une. -Je connais le frère.
01:23 -Le chanteur. Je peux essayer une vanne.
01:26 -Le chanteur M ?
01:29 Ils ont fait un film avec les 3 soeurs M et M ?
01:33 -Je pense qu'ils ne t'ont pas pris.
01:36 C'est hyper bizarre.
01:39 -Il doit avoir les boules de pas être venu en Lyon.
01:43 -Ou il fait la zik.
01:46 -Il nous gonfle un peu.
01:49 -Ca fait combien de temps qu'ils nous la font ?
01:53 -Du tweed. -Non, pas elle.
01:57 -Lui, il a du sortir un truc.
02:00 -Il nous l'a fait.
02:03 Je suis français, mais je suis un poil plus classe que vous.
02:07 -Eux, naturellement, ne se retrouvent pas dans les plans comme nous.
02:11 -Par classe naturelle ? -C'est impossible.
02:15 -C'est possible.
02:18 -Ils vivent leur vie, leur carrière, et ils se trouvent dans des trucs bien.
02:22 -Exact. -On dit qu'on va faire un film,
02:25 et on tombe dans un trac nard.
02:28 -Et on se caille le cul.
02:31 ...
02:34 -Je voudrais finir par rappeler
02:38 que la maladie mentale est avant tout un décentrement,
02:42 une perte de repère avec son centre fondamental, l'anus.
02:46 J'aimerais en conclusion de cet exposé dire une chose haut et fort,
02:50 parce qu'il ne faut pas avoir peur de le dire,
02:53 laissons, s'il vous plaît, les gens péter et chier à leur guise.
02:57 Encourageons, dans la limite du raisonnable, la sodomie,
03:01 mais c'est à ce prix que les pathologies mentales majeures
03:05 comme la schizophrénie pourront enfin reculer dans notre pays.
03:09 -Merci pour cet exposé plein de bon sens.
03:12 Vous publiez "L'anus, oublié" chez Michel Collomb.
03:15 -Mon chéri, t'as été formidable. Tu dois être content.
03:19 -Très. -Papa, c'est vrai que tu travailles dans l'anu ?
03:23 -Alors, mon poussin, 1rement, je ne travaille pas dedans,
03:27 et 2ement, on ne dit pas "l'anu", mais "l'anus".
03:30 Ca s'écrit avec un "s". -Ah, d'accord.
03:33 -Bon, les enfants, ça va bientôt être l'heure d'aller dormir.
03:37 Vous avez été très sages.
03:39 Je vous lise un petit morceau du dictionnaire.
03:42 -Professeur Lamarade ? -Euh... Oui ?
03:58 -Lieutenant Gouanet, vous êtes requisitionné par les forces spéciales.
04:02 Je vous prie de me suivre.
04:05 -Euh... Non.
04:08 Non, 1erement, non. Merci.
04:32 -Professeur Lamarade ?
04:34 -Veuillez nous pardonner, mais la nation a besoin de vous.
04:44 Une affaire à placer secret défense.
04:47 Nous avons ici un individu atteint d'une affection psychiatrique
04:51 extrêmement inquiétante.
04:53 -Mais vous avez des médecins spécialisés ici.
04:56 -Nos 3 meilleurs éléments ont été contaminés l'un après l'autre.
05:00 Nous pensons à une forme de psychose contagieuse.
05:03 -Cont... Non. Non, généralement,
05:05 les maladies psychiatriques ne sont pas contagieuses.
05:08 Voilà, vous avez mon diagnostic.
05:10 Vous êtes rassuré, je suppose.
05:12 Merci de me trouver quelqu'un qui me raccompagne chez moi.
05:28 -Il est où, votre patient ?
05:55 -Eh ben là, je suis content.
05:57 Là, les gars, je suis content.
05:59 Un petit nouveau, ça, ça fait plaisir.
06:02 Hyperlaxie inaccoutumée du muscle zygomatique.
06:06 -Je n'ai jamais vu un cas pareil.
06:10 -Qu'est-ce que vous faites ? -Hein ?
06:19 -Ah non, pardon.
06:21 Vous avez dit que vous arrêtiez. -Je l'ai pas fait ?
06:24 -Non.
06:25 -Est-ce que vous vous sentez bien ici ?
06:32 -Bien, très bien.
06:34 La plage est un peu loin, mais le buffet est sympa.
06:37 -Pardon ?
06:38 -La plage.
06:39 -Ici le professeur Lamarade.
06:47 Est-ce que nous avons une plage à proximité ?
06:50 -Oui, bien sûr.
06:51 Apportez-moi un café, s'il vous plaît, j'en aurai besoin.
06:54 -Pardonnez-moi.
06:59 Vous disiez que vous appréciez le buffet.
07:02 -C'est du Louis-Philippe.
07:04 C'est joli, quoi.
07:06 -Un buffet Louis-Philippe ? J'ai du mal à vous suivre.
07:10 -Vous devriez pas, parce qu'avec mes chaînes au pied...
07:13 -Je... Je peux pas aller vite.
07:16 Rapport avec le poids des chaînes, je devrais...
07:19 -C'est pas grave. On va...
07:21 -Sachez avant tout que je suis médecin.
07:24 Je suis habilité à reconnaître ce qui est grave de ce qui ne l'est pas.
07:29 On va enchaîner sur la notion suivante.
07:33 Est-ce que...
07:34 (Il pleure.)
07:36 (Il rit.)
07:38 Chut !
07:40 (Il pleure.)
07:42 (Il rit.)
07:48 (Il pleure.)
07:50 Ah !
07:52 (Il pleure.)
07:55 (Il rit.)
08:03 (Il pleure.)
08:07 (Il rit.)
08:13 Ah !
08:15 (Il pleure.)
08:18 (Il pleure.)
08:21 (Il pleure.)
08:23 (Il pleure.)
08:51 -Test 87...
08:53 Il a pas aimé la purée, votre truc, là.
08:56 -Il a pas aimé la purée. C'est un appareil qui enregistre...
09:00 Je sais même pas pourquoi je vous parle.
09:03 -C'est parce que vous m'aimez bien.
09:05 -Je ne suis pas là pour bien vous aimer. Je suis là pour vous aider.
09:09 -M'aider à quoi ? -A guérir votre syndrome.
09:12 -Je suis pas malade, moi. Tout va très bien.
09:15 Les bergers allemands faudraient soigner. La tronche qui tire !
09:19 -Vous ne collaborez pas.
09:21 C'est difficile de faire quelque chose pour vous.
09:24 Voilà. Ne me dites pas qu'il y a pas une mauvaise volonté.
09:28 -C'est pas comme ça que ça marche. -Comment ?
09:31 -C'est un contexte.
09:33 Faut que ça soit détendu, simple, plus léger.
09:36 Je sais pas, moi... -Je vous écoute.
09:39 -Par exemple, au cours d'une soirée, autour d'une petite blanquette...
09:44 -Doucement. -Oui, ça peut se produire.
09:47 -C'est une blanquette de veau. -De veau.
09:50 -Et ça peut être autre chose où... -Je vous parle de mes goûts.
09:54 Ça peut marcher avec... Pour qui aime le bœuf, une dope de bœuf...
09:58 -Contextuellement, on parlerait de blanquette de veau.
10:01 -Oui, moi, je partirais plus sur une blanquette.
10:04 -Alors, oui, non.
10:06 Quand vous dites que vous partiriez sur une blanquette,
10:10 il ne s'agit pas d'une blanquette comme véhicule.
10:13 -Non, non. C'est mon choix.
10:15 Je partirais sur une blanquette, pas un voyage ou un truc comme ça.
10:19 Moi, je suis plus sur une blanquette.
10:22 -Et là, vous n'êtes pas... -Non, je ne me situe pas sur une blanquette.
10:27 Je choisirais une blanquette.
10:29 -Très bien. Blanquette de veau.
10:32 -Détachez-le. -S'il vous plaît.
10:34 -Vous, là. Vous lui donnez vos vêtements.
10:37 -Eh !
10:38 Dépêchez-vous. C'est beaucoup trop rigide, comme ça.
10:42 -Mettez-en une gravate.
10:44 -Alors ? Ca a l'air de vous convenir.
10:52 -C'est hyper bien. Je suis bien dans mes pompes.
10:56 -Parce que vos chaussures étaient trop petites ?
11:00 -Non.
11:01 -J'ai pas compris. Ca fait rien.
11:03 Moi, je voudrais pouvoir...
11:05 Je sais, Phine. Pardon d'être un peu...
11:08 -Bon. Je vais coucher les enfants.
11:11 -Voilà. Très bonne idée.
11:13 -Bonsoir, monsieur. -Bonsoir.
11:15 -Alors ?
11:16 -Bon.
11:18 -Allez-y. Faites votre truc, maintenant.
11:21 -Ca, c'est pas sans commande.
11:24 -Non. J'ai fait preuve de beaucoup de patience.
11:27 Vous avez eu votre blanquette de veau. Je veux des résultats.
11:31 -Ah !
11:33 -Bonne nuit.
11:34 -Bonne nuit, mon poussin.
11:36 Ce soir, c'est maman qui va peut-être vous lire quelques mots du dictionnaire.
11:41 -Dictionnaire ? Pourquoi pas le botin ?
11:44 -Le botin, on l'a déjà lu.
11:46 Tu vas te coucher, ma chérie. J'ai encore un peu de travail.
11:50 -Ce monsieur travaille dans l'anus.
11:52 -Chut !
11:53 -Mais alors, arrêtez ça !
11:55 Va te coucher, vite fait. Vite, vite, vite !
11:58 Stop ! Chut ! Allez !
12:00 -Ah, bah non ! Alors quoi ?
12:05 Donc là, non.
12:06 Tout à l'heure, il fallait que je fasse.
12:09 Là, faut plus que je fasse.
12:11 -Bon, j'essaye de récapituler un peu tout ça.
12:17 Donc, d'après ce que vous m'avez dit, ça se déclenche lorsque vous urinez.
12:22 C'est ce que vous m'avez dit.
12:24 -Non, ça me prend comme une envie de pisser.
12:27 Ca n'a rien à voir.
12:29 -Bon, je comprends pas. Pas grave.
12:31 Ca se déclencherait également lorsque quelqu'un tombe,
12:35 lorsque vous venez de manger une blanquette
12:38 et quand quelqu'un parle d'anus.
12:40 -Oui, c'est un petit peu sommaire, mais oui, en gros, oui.
12:44 -On peut dire que vous ne ressemblez pas à mes patients habituels.
12:48 Je vous assure que c'est des paysans.
12:50 -Vos patients, c'est des paysans ?
12:52 -Hum.
12:53 -Vous travaillez dans le monde agricole, en fait ?
12:56 -Pas du tout. Pourquoi vous dites ça ?
12:58 -Si, vous ne vous m'avez dit.
13:00 Je peux vous dire que c'est des paysans.
13:02 Des patients. Des paysans.
13:04 Des... Des paysans.
13:06 -Ah !
13:07 -Des agriculteurs. -D'accord.
13:09 -Oui. D'accord. Mais...
13:11 -Pardonnez-moi, à quoi ça vous sert de dire des choses comme ça ?
13:15 -Ouh, à rien. Oh là là. Vraiment.
13:17 Puis vu comme ça, en plus, à rien.
13:19 -Mais ça vous vient comment ?
13:21 -Je sais pas, moi...
13:23 C'est comme si je voyais les choses différemment, en fait.
13:27 D'un autre angle.
13:29 Et j'étais pas là, ce tatut, tout à l'heure.
13:36 -Professeur, vous êtes complètement irresponsable.
13:41 Si je n'étais pas intervenu, vous étiez foutu.
13:44 Votre famille était foutue. La nation était foutue.
13:47 -La nation ?
13:48 Pourquoi voulez-vous que ce type soit dangereux pour la nation ?
13:51 -La marade, soyez lucide. Si le pays entier sombrait dans ce délire...
13:54 -Je trouverai un moyen de soigner cet homme.
13:56 Je disais qu'il avait son cerveau avec un cure-dent.
13:59 -Avec un cure-dent ?
14:01 -Avec un... Qu'est-ce que j'ai dit ?
14:03 Oui, parce que ça arrive...
14:05 Il a...
14:06 Je ne sais pas. Je ne sais pas.
14:08 Je ne sais pas pourquoi je vous ai dit ça.
14:10 Probablement à cause de la fatigue.
14:12 -Oui, ben, réveillez-vous.
14:14 Vous avez 48 heures.
14:16 Passez ce délai, médecin, patient et autres contaminés...
14:20 Quick.
14:21 Gérardique. Compris ?
14:23 -Bon...
14:25 Maintenant, on fait la moustache et après, c'est fini ?
14:28 -Ah, non, non, pas du tout.
14:30 Attendez. Je ne suis absolument pas barbier.
14:33 Je pense que le siège vous fait penser à un siège de barbier.
14:36 Oui.
14:37 Je vois. Bon, écoutez...
14:39 Je suis tout ouïe, Louis.
14:41 Non, moi, c'est Paul. Paul...
14:43 Bon, écoutez, essayez de faire un effort pour ne pas faire ça tout le temps.
14:47 -Moi, j'ai rien fait, moi.
14:49 -C'est pas la peine.
14:51 -C'est pas la peine, c'est pas la peine.
14:53 -Moi, j'ai rien fait, moi. Je fais de mal à personne.
14:56 Qu'est-ce que vous me voulez, là ?
14:58 -Je cherche à vous aider. -C'est pas flagrant.
15:01 -Votre pathologie pourrait finir par vous coûter la vie.
15:05 Croyez-moi.
15:07 -Mais j'arrive pas à contrôler. Voilà.
15:11 C'est plus fort que moi.
15:13 ...
15:22 -Bah...
15:23 ...
15:41 -Ca va pas, mon chéri ? -Si.
15:45 Si, si.
15:46 Je crois que c'est encore cette histoire qui me trotte.
15:50 Je pense que je suis surtout...
15:52 -Un peu fatigué. -Oui, voilà.
15:54 -Tétin ?
16:00 -Non, c'est ma couleur naturelle.
16:03 Non, parce que t'as dit "tétin", c'est ça ?
16:10 Moi, je parle du coup avec les cheveux.
16:13 Tétin, éteindre...
16:15 Tu comprends ? -Par rapport à la lumière ?
16:20 -Non, pas du tout. C'est pas grave.
16:22 C'est pas grave du tout. Ca va être très long.
16:25 C'est pas grave du tout. Bonne nuit, chéri.
16:28 -Bonne nuit.
16:29 -Le protocole est une réussite, mon général.
16:49 Le patient ne présente plus le moindre signe de trouble psychique.
16:53 S'il vous plaît.
16:56 -Bien.
17:12 Très bien.
17:13 -Je n'ai fait que mon devoir, général.
17:18 -Très bien. Vous pouvez rentrer chez vous et mener une vie normale.
17:22 -Nous allons le garder au chaud.
17:32 Il va faire l'objet de quelques expériences.
17:34 -Attendez, général. Vous aviez dit que si j'arrivais...
17:36 -Bien. Il ne me reste plus qu'à vous saluer.
17:39 Vous avez une heure pour quitter les lieux, la marade.
17:42 ...
17:53 ...
18:13 ...
18:28 -La marade.
18:29 Le président m'a chargé de vous transmettre ses félicitations.
18:36 Alors, félicitations.
18:41 -Qu'est-ce qui vous arrive, la marade ? Vous êtes émus ?
18:44 -Remettez-vous. -Ce ne sont que des félicitations.
18:47 Allez donc rejoindre votre famille pendant que nous veillons au grain.
19:03 ...