Laura, membre du collectif AG Féministe

  • il y a 6 mois
Laura, membre du collectif AG Féministe, était l'invitée de France Bleu Pays de Savoie ce vendredi 8 mars, à l'occasion de la journée internationale des droits des femmes.

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00:00 7h45, France Bleu Pays de Savoie avec votre invitée ce matin Isabelle Godin.
00:04 On va évoquer cette journée de ce 8 mars, International Droit des Femmes,
00:07 et plus largement les sujets qui touchent l'égalité entre les femmes et les hommes.
00:11 Bonjour Laura.
00:12 Bonjour.
00:13 Vous avez 23 ans, vous êtes étudiante en Master à Chambéry,
00:17 vous êtes aussi membre du collectif AG Féministes.
00:20 Alors parlons déjà de votre engagement,
00:22 qu'est-ce qui fait que vous avez eu envie de vous mobiliser ?
00:25 Autour de nous on voit plein de femmes qui sont victimes,
00:31 on lit des actualités terribles, notamment les féminicides
00:35 qui sont un petit peu l'apologie des violences faites aux femmes.
00:40 On voudrait que ça s'arrête,
00:42 donc c'est un engagement pour soi aussi, pour améliorer son quotidien,
00:46 mais c'est aussi pour les autres,
00:48 pour qu'il n'y ait plus aucune victime qui souffre sous les coups de leur mari,
00:52 sous les violences sexistes et sexuelles.
00:55 Les féminicides, c'est vrai que les chiffres font froid dans le dos,
00:59 chaque année, c'est vraiment un sujet qui vous touche particulièrement ?
01:02 Oui, c'est vraiment un sujet qui me touche particulièrement.
01:07 Dans ma famille, j'ai eu quelqu'un qui aurait pu décéder sous les coups,
01:12 donc finalement, quand ça se rapproche à notre entourage,
01:16 c'est d'autant plus émouvant et touchant,
01:18 et ça donne envie de s'engager pour arrêter ça.
01:20 Oui, forcément. Il y a quand même des avancées en matière d'égalité homme-femme.
01:27 On l'a vu aussi avec l'inscription du droit à l'avortement dans la Constitution.
01:32 On est quand même sur du mieux, ça va dans le bon sens ?
01:34 Oui, c'est chouette, c'est une victoire sur laquelle on peut se réjouir.
01:38 Après, pour nous, c'est une victoire relative quand même,
01:41 parce que l'IVG a été constitutionnalisée.
01:44 C'est un fait qui est indéniable et une victoire qui est quand même historique,
01:49 comme ça a été rappelé.
01:50 Après, cependant, quand on sait qu'en 5 ans, il y a 130 centres IVG qui ont été fermés,
01:55 on se dit qu'en fait, il y a un écart entre le droit et la mise en place de ces droits,
02:01 et pour nous, c'est une victoire.
02:03 Oui, mais il ne faut pas s'arrêter là.
02:04 Et surtout qu'il y a toujours des médecins qui font jouer leur clause de conscience.
02:08 Ce n'est pas normal, selon vous ?
02:10 Non, pour moi, ce n'est pas normal, parce qu'il y a certains métiers
02:14 sur lesquels je vais être enseignante.
02:17 Dans l'enseignement, la fonction publique et le fait d'avoir un titre
02:22 empêchent de pouvoir donner ses opinions politiques, ses opinions religieuses,
02:28 et ça ne doit pas intervenir dans le cadre de son travail.
02:31 Donc pour moi, c'est un problème que certains médecins refusent
02:37 de lever cette clause de conscience, d'autant quand elle oblige les femmes à changer de département.
02:42 Donc c'est très compliqué aussi aujourd'hui.
02:45 Ça devrait être pareil pour les médecins, comme pour les enseignants, selon vous en tout cas.
02:50 Un autre sujet qui interpelle, ce sont les outrages sexistes,
02:54 le harcèlement de rue, les agressions.
02:55 On l'entendait encore tout à l'heure dans le journal de 7h30,
02:58 avec des témoignages forts.
02:59 Certaines femmes ne se sentent pas en sécurité, le soir notamment.
03:04 Oui, ça c'est quelque chose qui revient beaucoup, notamment.
03:06 Ça nous paraît toujours assez fou aussi quand on entend certains témoignages.
03:10 Oui, on se dit que les choses avancent,
03:11 mais finalement tout n'avance pas aussi vite qu'on l'aimerait.
03:15 Nous, avec l'AG Féministe, on essaye de mettre en avant une application
03:19 qui s'appelle "The Sorority".
03:20 Cette application permet de déclencher une sorte d'alerte
03:26 quand on est victime d'une personne qui est un peu lourde,
03:30 en train de nous draguer, d'une agression malheureusement,
03:34 et qui permet de déclencher un réseau de femmes qui sont aux alentours
03:37 et qui peuvent venir nous aider ou nous soutenir,
03:40 ou peu importe l'aide dont on a besoin.
03:42 Et puis pour des violences conjugales par exemple,
03:46 l'application peut aussi offrir un toit.
03:49 Donc c'est une chouette forme de solidarité féminine
03:52 qui est en train de se mettre en place.
03:53 Ça c'est vraiment tout juste en train de se mettre en place du coup ?
03:56 L'application ça fait un an qu'elle est créée,
03:59 mais elle n'est pas encore assez mise en avant à notre goût.
04:02 Donc en fait on continue à en parler et à la démocratiser.
04:07 La solution c'est quoi Laura ?
04:08 C'est toujours pareil, l'éducation,
04:11 qu'on améliore ces comportements qu'on décrit aujourd'hui ?
04:14 La solution pour moi elle part à la source, aux enfants.
04:17 Donc en fait c'est de commencer une éducation sexuelle très tôt.
04:20 On sait qu'aujourd'hui l'éducation sexuelle qui doit avoir lieu
04:24 trois fois par an n'est pas mise en place.
04:27 Et c'est un peu le terreau des violences à commencer,
04:30 les enfants qui deviendront des futurs adultes.
04:32 Et puis c'est aussi le manque de moyens que le gouvernement attribue,
04:37 qui était pourtant la grande cause du quinquennat.
04:40 Et finalement on se rend compte qu'il n'y a pas assez de centres IVG,
04:44 il n'y a pas assez de logements d'accueil pour les femmes qui en ont besoin.
04:48 Donc c'est beaucoup une question d'éducation et de moyens.

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