Dans son édito du 08/03/2024, Gauthier Le Bret revient sur les déclarations d'Emmanuel Macron au sujet d'un envoi potentiel de troupes sur le sol ukrainien.
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00:00 Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'Emmanuel Macron n'a rassuré personne.
00:02 Emmanuel Bonparadis, je suis venu inquiet, j'en ressors encore plus inquiet,
00:05 le leader de la France insoumise.
00:07 Il est isolé et il ne s'en rend même pas compte.
00:09 Voilà ce que me confiait un participant à cette réunion hier au sujet d'Emmanuel Macron.
00:14 Aucune ligne rouge, quoi qu'il en coûte, et sans aucune limite.
00:18 Voilà le message du président au chef de parti sur l'aide de la France à l'Ukraine.
00:23 Alors l'Élysée explique, vous voyez cette citation,
00:25 que Poutine ne se fixe aucune limite.
00:27 Donc il faut être dans la même logique que lui et il faut s'en fixer aucune.
00:31 Face à un ennemi qui ne se met aucune limite, nous, nous ne pouvons nous permettre d'en formuler.
00:35 Pour Fabien Roussel, le patron du PCF, Emmanuel Macron, c'est clair,
00:38 prépare les esprits à envoyer des troupes en Ukraine.
00:42 Là où Emmanuel Macron fait du en même temps, il ne peut pas s'en empêcher,
00:46 c'est qu'à Prague, en déplacement mardi, il disait "pas d'escalade".
00:50 48 heures plus tard, il ne se fixe aucune limite.
00:53 La réaction du Kremlin ne s'est pas faite attendre.
00:56 Emmanuel Macron, dit le porte-parole du Kremlin,
00:58 est convaincu de sa politique consistant à vouloir infliger une défaite stratégique à notre pays
01:03 et il continue d'augmenter le niveau d'implication directe de la France.
01:07 On ne peut pas dire qu'on soit dans une logique d'apaisement,
01:09 y compris d'ailleurs avec nos alliés.
01:11 Le président français a dit qu'il ne fallait pas être lâche face à Poutine en début de semaine,
01:16 ne pas avoir l'esprit de défaite.
01:18 Les Allemands l'ont pris pour eux,
01:20 puisque Olaf Scholz avait critiqué la sortie d'Emmanuel Macron,
01:23 ou du moins ne l'avait pas soutenu.
01:24 Alors l'Elysée a contacté les Allemands,
01:27 leur promettant que cette sortie d'Emmanuel Macron ne les visait pas.
01:31 Ce n'était pas "eux les lâches",
01:33 c'était une adresse à la scène politique nationale et sans doute au RN.
01:38 Alors l'objectif était aussi politique, c'est ce que vous nous dites hier.
01:40 Évidemment, pousser les oppositions à se positionner pour les ranger dans un camp.
01:44 D'un côté les pro-Zelenskis, de l'autre les pro-Poutine.
01:47 Pour faire simple, évidemment la manœuvre vise avant tout le Rassemblement national,
01:51 à quelques semaines des européennes, tout le monde l'a bien compris.
01:54 Et d'ailleurs il y aura un débat à l'Assemblée mardi,
01:56 mercredi au Sénat sur l'aide à l'Ukraine,
01:59 avec un vote à la clé plus précisément,
02:01 sur l'accord bilatéral de sécurité signé avec Zelenski à Paris mi-février,
02:06 qui prévoit notamment 3 milliards d'euros d'aides supplémentaires,
02:10 d'aides militaires en 2024.
02:11 Alors une nouvelle occasion pour la majorité d'attaquer le Rassemblement national
02:15 au sujet de la Russie.
02:16 Le 14 mars d'ailleurs, un premier débat télé aura lieu sur public Sénat,
02:21 avec tous les candidats à l'élection européenne.
02:23 Tous sauf un.
02:25 Jordan Bardella n'ira pas, il avait dit pourquoi pas aller sur Coquelicot TV aussi,
02:29 je le cite le président du RN.
02:31 Il envoie à la place Thierry Mariani,
02:33 souvent soupçonné de liens avec la Russie et très souvent qualifié de pro-russe.
02:38 Une erreur stratégique pour les cadres de Renaissance,
02:40 qui boivent du petit lait et qui compte bien s'en servir lors de ce débat
02:44 pour attaquer Thierry Mariani et le Rassemblement national.
02:47 Au RN, au contraire, on m'a dit qu'on était confiants
02:50 et on explique ce choix par les qualités de débatteur de Thierry Mariani.
02:54 Et pourtant, tout ça alors que la guerre en Ukraine n'est pas une priorité pour les Français ?
02:58 Voilà, c'est la vraie question.
02:59 Emmanuel Macron a déplacé le sujet sur l'Ukraine,
03:01 le sujet de ces élections européennes.
03:03 On était sur l'agriculture et il a déplacé le sujet sur l'Ukraine.
03:05 Mais ce n'est effectivement pas la priorité des Français pour le scrutin de juin prochain.
03:09 La guerre en Ukraine n'arrive qu'en 9e position,
03:12 loin derrière l'inflation, le pouvoir d'achat, la sécurité,
03:15 la protection sociale et l'immigration notamment.
03:18 On va voir s'afficher les priorités des Français.
03:21 Et la guerre en Ukraine ne récolte que 13%.
03:24 Alors la stratégie de rediabolisation du RN en faisant, je cite le Premier ministre,
03:29 en faisant d'eux les troupes de Vladimir Poutine en France.
03:32 C'est ce qu'il avait dit à Marine Le Pen la semaine dernière à l'Assemblée.
03:35 En fait, le but pour Valérie Hayé notamment, la tête de liste de Renaissance,
03:40 et pour toute la majorité, c'est de rattraper Jordan Bardella dans les sondages.
03:43 Ce n'est pas certain que ça marche.
03:45 Ça peut même avoir un effet contre-productif.
03:48 Et en cas d'échec aux Européennes, Emmanuel Macron aurait prévenu ses ministres.
03:53 Selon le Parisien, je cite le président, "personne n'aura les fesses au sec".
03:57 Fin de citation.
03:58 En cas d'échec aux Européennes, et avec cet écart, si cet écart se confirme,
04:01 c'est-à-dire de 10 points entre la liste de la majorité et la liste du RN.
04:05 Bref, tout le monde, vous l'avez compris, est sur un siège éjectable.
04:08 [Musique]
04:12 [SILENCE]