• il y a 8 mois
Évidemment tu connais Joséphine Baker !
Mais c’que tu sais peut-être pas, c’est…

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Transcription
00:00 Après la première guerre mondiale, 4500 soldats noirs américains venus combattre en France
00:05 et victimes de la ségrégation dans leur pays décident de rester.
00:07 Il faut dire que la France est considérée comme un Eldorado par les afro-américains
00:11 en comparaison de la situation raciale aux Etats-Unis.
00:14 Mildred Huggins dira "Paris c'est tous les jours Noël, les gens sont tellement fous
00:18 de nous qu'on oubliera qu'on était noirs".
00:19 On ne doit pas en conclure que la France est exempte pour autant de tout préjugé ratio.
00:23 N'oublions pas que nous sommes en 1920, à l'apogée de l'Empire colonial, dont
00:27 les expositions "Véritables zoos humains" sont censées en représenter la puissance.
00:31 Ni le peuple ni le pouvoir en place ne sont assez avant-gardistes pour les accueillir,
00:34 juste un petit nombre d'artistes et d'intellectuels.
00:36 Et ces soldats amènent avec eux de nouvelles danses et musiques, tels que le Charleston,
00:40 le Chimey et plus tard le Jazz.
00:41 Une soudaine passion pour les Etats-Unis où tout du moins sa culture embrase le tout Paris.
00:45 Revues et artistes de Bordeaux et sont achetés au prix fort.
00:47 Mais très vite elles seront imitées dans des cabarets qui se remplissent d'un public
00:51 mondain avec des nouveautés.
00:52 Dans le quartier des Champs-Elysées ou de Montmartre naissent des clubs de jazz.
00:55 Le Grand-Duc, le Théâtre des Champs-Elysées, le Boeuf sur le Toit ou le Bricktop qui innove
01:00 en servant du whisky dans la salle.
01:02 Il date du Mexicain, du temps des Grandes Heures.
01:05 Seulement on a dû arrêter la fabrication, il y a des clients qui donnaient aveugle.
01:09 Alors ça faisait des histoires.
01:10 Maintenant si je vous dis Banane, vous me répondez ?
01:13 Ah, pas mal mais c'est pas ça.
01:15 Ah, pas bête mais c'est pas ça non plus.
01:18 Non.
01:20 1920, Charleston, Paris.
01:23 Si je vous dis Josephine Baker.
01:25 *Musique*
01:36 Ah putain mais je suis con ou quoi ?
01:40 Petite danseuse noire de Saint-Louis, Josephine Baker débarque à Paris en 1925.
01:44 Elle dira "La première chose que j'ai vue en arrivant à Paris c'est un homme et une
01:47 femme s'embrassant dans la rue.
01:48 Aux Etats-Unis vous auriez été en prison pour ça."
01:50 Le public la découvre au Champs-Elysées comme simple anonyme au sein de la revue nègre
01:54 dont la première a lieu le 2 octobre 1925.
01:56 Vêtue d'un simple panne de banane, elle danse un rythme de Charleston sur une musique
02:00 de Sidney Bechet dans un tableau qui s'appelle "La danse sauvage".
02:03 Le scandale fait rapidement place à l'engouement et les cubistes la prennent comme égérie
02:07 grâce à ses formes et à son style.
02:09 Au passage, elle impose un nouveau canon de beauté, la coupe de cheveux à la garçonne
02:13 qui accompagnera le mouvement d'émancipation des femmes.
02:16 Nous sommes en plein âge d'or de l'art déco qui s'éteindra avec la crise financière
02:20 de 1929, mais encore aujourd'hui de grands architectes ou de grands couturiers comme
02:23 Gucci en 2012 lui rendent hommage.
02:25 Les revues à plumes ou les chansons à succès telles que "La petite tonkinoise" ou "J'ai
02:29 deux amours" en 1930 la consacrent comme une véritable star parisienne.
02:32 C'est une vedette complète qui ne se contente pas de danser et chanter mais verse souvent
02:35 dans le comique et très souvent dans le politique.
02:37 On l'a vu, sans Joséphine Becker il est probable que les musiques noires ne percent
02:40 jamais à Paris, mais outre l'artiste j'aimerais qu'on s'arrête sur son parcours de vie.
02:43 Elle prendra la nationalité française dès 1937 et pendant la seconde guerre mondiale
02:47 elle jouera un rôle prépondérant dans la résistance contre l'occupant.
02:50 Elle soutiendra grâce à sa grande notoriété des causes telles que l'émancipation des
02:54 femmes, l'émancipation des noirs, les luttes contre le racisme et soutiendra les droits
02:58 civiques de Martin Luther King.
03:00 Pour la petite histoire, elle adoptera 12 enfants de nationalités et de religions différentes
03:04 qu'elle appellera sa "tribu arc-en-ciel", encore une fois pour vaincre les préjugés
03:07 raciaux.
03:08 Je vous invite vivement à vous intéresser à la biographie de cette artiste qui a beaucoup
03:11 compté en France mais dans le monde entier.
03:13 Joséphine Becker est restée l'emblème des années 20 et surtout de l'arrivée du jazz
03:16 en France.
03:17 Jazz en France.
03:17 Sous-titrage FR : VNero14

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