• il y a 9 mois
Le Français Cédric Doumbè est régulièrement présenté comme l'une des prochaines superstars mondiales du MMA par les spécialistes. Le Français revient dans la cage, ce jeudi 7 mars, lors du premier événement PFL Europe de l'année à Paris où il affrontera son compatriote Baysangur Chamsoudinov (à suivre en exclusivité sur DAZN). Dans un entretien accordé à DAZN, Doumbè leve le voile sur l'homme qu'il est dans et en dehors de la cage.

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Sport
Transcription
00:00 C'est vrai qu'hier, Macky nous a dit qu'aucun athlète, aucun combattant n'a mis KO
00:06 et on ne comprenait pas pourquoi ça commençait avec toi.
00:08 Quel était ta réponse à ça ?
00:10 Ma réponse c'est Murtel Gronnard.
00:12 Elle m'a dit la même chose il y a quelques années, il y a 5 ans je pense.
00:17 Elle m'a dit que personne n'avait jamais réussi à le mettre KO
00:20 et j'ai dit que je le mettrais KO au deuxième round et je l'ai mis KO au deuxième round.
00:23 Avec des gants de boxe.
00:25 Donc inutile de te préciser que là, avec un athlète qui est très jeune, sans expérience,
00:32 avec des gants de MMA, taille 4, dans une salle de 20 000 personnes,
00:37 toute la pression qu'il aura, il n'aura même pas besoin de le frapper pour qu'il soit KO.
00:42 Il sera déjà KO avant comme Jordan, que personne n'avait mis KO et que j'ai mis KO.
00:48 Donc ça, si tu veux, ça me fait même plaisir qu'il dise ça,
00:51 parce que ça prouve que vraiment dans sa tête, il sous-estime la puissance de Cédric Bongo.
00:55 Cédric a commencé très bien avec le maître d'athlète et de combattant,
01:04 donc moi j'ai vraiment envie de savoir un peu plus sur l'homme.
01:06 Quel Cédric j'ai devant moi ?
01:08 Là devant toi, t'as le Cédric beau gosse.
01:11 Là devant toi, t'as le Cédric décontracté, le Cédric de tous les jours en réalité.
01:21 Cédric de tous les jours, un peu fanfaron, c'est vrai, un peu joueur aussi.
01:25 T'as le Cédric taquin, on va dire.
01:27 En dehors du Cédric taquin, je suis un Cédric timide.
01:36 Je pense que mon côté un peu fanfaron, mon cache, ma petite humilité.
01:40 Et mon introversion, si je peux dire ça.
01:44 Je suis introverti, je suis assez timide.
01:48 Si je pense que le fait de jouer la comédie, c'est un exutoire,
01:51 ou alors c'est un moyen de cacher cette timidité-là.
01:55 Pour moi, elle est très très importante.
02:09 C'est limite une cause...
02:11 C'est ma cause du quotidien, celle-là.
02:16 Et pareil, les violences faites aux enfants, la protection des enfants.
02:20 C'est une cause qui me touche personnellement.
02:22 Non pas parce que quelqu'un de ma famille a été victime,
02:26 non pas parce que j'ai été le bourreau d'une femme,
02:29 mais plus parce que j'ai cette sensibilité-là.
02:32 Et je pense que c'est dû au fait que j'ai été élevé par des femmes, exclusivement, je pense.
02:38 - Par ta grand-mère ? - Par ma grand-mère, ma mère.
02:42 Je pense que c'est ça qui fait que j'ai une certaine sensibilité
02:46 au regard de ces violences-là.
02:48 Je ne sais pas, je ne suis pas psychologue.
02:51 - Pourtant, t'as fait des études. - Pourtant, j'ai fait des études,
02:53 mais malheureusement, je ne suis pas psychologue.
02:56 Je pense que c'est pour ça que ces violences-là, cette cause me touche, personnellement.
03:02 Maintenant, si ce n'est pas le cas, si ce n'est pas vraiment ça, la cause,
03:07 c'est tout simplement parce que j'éprouve une sensibilité accrue,
03:12 vraiment, à l'égard de cette cause-là.
03:15 - Tu as été témoin, en plus.
03:17 Tu as dénoncé tout ça aussi.
03:20 - J'ai été témoin, j'ai été même...
03:23 Il y a beaucoup de femmes qui se sont confessées,
03:25 même avant que je me prononce au sujet de cette cause.
03:31 Et à chaque fois, écouter ce genre de choses, c'est vraiment un calvaire pour moi.
03:36 C'est une incompréhension.
03:38 Je n'arrive pas à concevoir qu'il y ait des êtres humains
03:41 qui soient capables de telles atrocités.
03:44 Mais d'un autre côté, je ne devrais même pas être étonné,
03:46 parce que c'est l'être humain.
03:48 - C'est encore plus agressif que ce que tu es, en étant humain, en fait.
03:51 Ce n'est pas le point de référence.
03:53 Tu as conscience de cet impact, de tes prises de position et de tes prises de parole ?
03:57 - Je n'ai pas vraiment conscience, parce que je me sens, avant d'être combattant,
04:00 je me sens être humain.
04:02 En réalité, on devrait tous être acteurs de cette lutte.
04:08 Après, c'est vrai que quand je prends un peu de recul
04:12 et que je me regarde dans cette position de combattant
04:16 qui lutte contre les violences,
04:18 c'est vrai que c'est un paradoxe qui est assez marquant et qui est touchant.
04:22 Donc là, je prends conscience.
04:24 Mais c'est vrai qu'au quotidien, non.
04:26 C'est vrai qu'au quotidien, je me dis que c'est normal.
04:29 Et ça devrait être normal pour tout le monde.
04:31 - Il y a des personnes qui viennent t'en parler ?
04:33 - Oui, beaucoup de femmes qui viennent m'en parler.
04:36 Même sur les réseaux, beaucoup de femmes qui me parlent de ça
04:39 et qui sont touchées par la voix que je porte.
04:42 - Donc l'impact, il est là ?
04:44 - Donc il y a quand même un impact.
04:46 Et c'est vrai que quand on me le rappelle, je me dis que c'est vrai.
04:49 Moi, je suis surpris que ça surprenne.
04:51 Je suis surpris qu'on me félicite alors qu'en fait, c'est normal.
04:54 C'est comme si, je ne sais pas moi,
04:56 c'est comme si on félicitait quelqu'un qui est contre les violences.
04:59 N'importe quelle violence.
05:01 C'est normal en fait, en tant qu'être humain,
05:03 on devrait être contre ces violences-là.
05:05 - Est-ce qu'il y a d'autres causes ?
05:07 Tu parlais de la violence contre les enfants, etc.
05:09 Est-ce qu'il y a d'autres causes que tu aimerais défendre
05:11 ou des combats que tu aimerais mener ?
05:13 - Il y en a tellement. Elles sont indénombrables.
05:15 Mais les deux qui me touchent particulièrement
05:19 et qui me font couler des larmes, ce sont ces deux-là.
05:22 Ce sont les enfants et les femmes.
05:24 - T'as envie d'être encore plus impliqué dedans ?
05:26 - J'aimerais bien trouver le temps,
05:29 trouver les moyens d'être plus impliqué
05:33 et surtout d'aider plus.
05:35 - Est-ce que tu as conscience que tu es devenu
05:38 vraiment un acteur de la pop culture aujourd'hui ?
05:41 Tu vois un peu ce que je veux dire ?
05:43 - Je n'ai pas conscience. Je ne sais pas ce que ça veut dire,
05:45 un acteur de la pop culture.
05:47 - Tout le monde sait qui est cette Bombay,
05:49 en France.
05:51 Tu as le facteur, évidemment,
05:53 mais tu as aussi le visage, à côté,
05:55 que tu transmets sur les gens.
05:57 L'impact que tu as des tes prises de parole,
05:59 de tes combats, de ce que tu dis.
06:01 Tu es très demandé.
06:03 Tu fais partie intégrante du paysage.
06:06 Tu as conscience de ça ?
06:08 - J'en prends conscience de jour en jour.
06:11 Quand je vois l'engouement que je suscite autour de moi.
06:15 Récemment, par exemple,
06:17 j'étais dans une ville de France,
06:19 à Tours.
06:21 J'ai vu les meutes que j'ai provoquées.
06:23 Je réalisais, petit à petit,
06:25 je me disais, c'est incroyable.
06:27 J'avais l'impression de voir une star à la télé
06:30 qui se déplaçait, avec la foule derrière,
06:32 qui criait.
06:34 J'ai conscience, oui et non,
06:36 parce que pour moi, c'est assez étrange.
06:38 Je me dis que je ne suis qu'un être humain.
06:40 Je suis juste un être humain qui fait son trou.
06:43 Si cet impact est positif,
06:45 alors pour moi, je suis content.
06:47 Si j'arrive à transmettre des bonnes valeurs
06:49 via ce canal qui est mon autorité,
06:52 pour moi, c'est que du bénéfice.
06:54 Est-ce que tu aimerais être un exemple ?
06:56 Après, ce n'est pas toi qui vas le décider,
06:58 c'est plutôt les gens qui vont faire de toi un exemple.
07:00 Est-ce que c'est quelque chose que tu aspires ?
07:02 Ce n'est pas une chose à laquelle j'aspirais.
07:05 Maintenant, je suis forcé de constater
07:08 que je suis un exemple,
07:10 en tout cas un modèle pour certaines personnes.
07:13 Je me dois d'essayer d'être irréprochable
07:17 pour véhiculer des bonnes valeurs.
07:19 Malgré moi, je suis une vitrine.
07:22 Je suis une vitrine et je suis obligé
07:26 de transmettre les bons messages,
07:28 de véhiculer les bonnes images
07:31 pour la jeunesse qui me regarde
07:33 et qui s'identifie à moi.
07:35 Comment ça se matérialise ?
07:36 Tu disais que tu te fais attention irréprochable.
07:39 Comment ça se matérialise au quotidien ?
07:41 Au quotidien, c'est la prise de conscience
07:44 et le fait que je suis observé en permanence.
07:48 Je dois faire attention à mes prises de parole,
07:50 je dois faire attention à mon comportement au quotidien,
07:54 ne serait-ce que comment je m'habille,
07:56 la manière de parler.
07:59 Et surtout, le fond, ce sont les messages
08:04 que je vais transmettre, que je vais véhiculer.
08:06 Je dois vraiment faire attention
08:08 parce que je suis observé par la masse.
08:11 Et dans cette masse-là, il y a des gens
08:14 qui me prennent comme modèle
08:16 et qui m'attendent à chaque prise de parole.
08:20 Justement, tu veux connaître quelle image de toi ?
08:23 Je veux connaître une très bonne image.
08:28 Après, c'est très vague.
08:29 C'est quoi une très bonne image ?
08:31 Qu'est-ce qu'on retient de toi ?
08:33 Qu'on retient de moi ?
08:35 C'est vrai qu'il est comment ?
08:38 Qu'on retienne de moi ?
08:40 Que je suis, dans un premier temps, un bon musulman,
08:43 parce que ça fait partie de ma vie.
08:45 Et c'est une bonne image de ma religion
08:48 que j'ai envie de transmettre, un bon message.
08:51 Dans un second temps, que je suis un être humain
08:54 qui a des bonnes valeurs,
08:57 qui a des défauts aussi, parce que personne n'est parfait,
09:00 et qui essaye de s'améliorer de jour en jour,
09:03 tout simplement, comme on devrait tous faire.
09:05 Et c'est ça qui est important dans ton quotidien ?
09:08 Elle est très importante dans mon quotidien,
09:10 parce que c'est un des facteurs qui va régir ma vie,
09:17 tout simplement, parce que c'est le principe d'une religion.
09:22 Ce sont des actes et des croyances qui régissent la vie
09:27 et qui font en sorte d'avoir un bon comportement au quotidien
09:32 avec soi-même et avec le monde qui nous entoure.
09:36 Je sais que tu as beaucoup de projets en dehors du MMA.
09:40 Comme quoi ? Par exemple, je sais qu'il y a de la team aussi,
09:43 que tu aimes beaucoup, que tu en as parlé au début justement de l'entretien.
09:46 Tu as envie de faire quoi, là ?
09:48 Depuis toujours, avant même le sport, c'est ma plus grande passion.
09:53 Elle passe même en priorité devant le sport.
09:56 Ah ouais ?
09:57 Ouais, c'est une passion que j'ai depuis toujours.
10:00 J'aime jouer la comédie, j'aime divertir.
10:04 C'est pour ça que je me retrouve dans le sport de combat,
10:11 parce que pour moi, c'est du divertissement, c'est du show.
10:14 Quand j'arrive dans le ring, dans la cage, avec ce public qui m'observe,
10:18 je m'exprime et je régale le public.
10:21 C'est ça que j'aime à la base, avant même de combattre,
10:23 avant même de gagner un combat.
10:25 Ensuite, ce n'est que du bonus, parce que la performance, elle est là.
10:28 J'ai des facilités dans ça, donc je m'exprime.
10:31 Mais l'acting, c'est vraiment une chose que j'ai envie de faire.
10:35 Je n'ai pas pu accomplir cette carrière de comédien, d'acteur,
10:42 parce que la carrière de sportif a pris le dessus,
10:45 de par l'urgence de la chose.
10:48 Une carrière de sportif, elle passe très vite,
10:50 tandis que la carrière d'acteur, même jusqu'à 60, 80 ans,
10:54 on peut devenir un très bon acteur.
10:58 Donc forcément, pendant, même après ma carrière de sportif,
11:04 c'est l'acting vers quoi je me dirige.
11:08 - Tu as rencontré Vincent Cassel récemment.
11:11 - C'est Vincent Cassel qui m'a rencontré.
11:13 - Ah oui, pardon, je me suis disons.
11:15 Tu as bien raison.
11:16 Je sais que c'est une rencontre hyper importante au final.
11:19 Donc tu te projettes même de discuter ensemble,
11:22 de faire des contacts avec les gens du monde du cinéma, etc.
11:25 - Oui, on parle souvent, Vincent et moi, par message, en privé.
11:30 Il m'a même présenté son agent, qui est mon agent maintenant.
11:34 Donc c'est un honneur pour moi et c'est un rêve de gosse.
11:37 Parce que je regardais Vincent à la télé.
11:39 Aujourd'hui, c'est un acteur confirmé, notoire.
11:41 Et c'est juste...
11:44 Je lui avais même dit que, quand je l'avais rencontré,
11:46 je lui ai dit "j'ai caché ma joie".
11:48 Et lui me dit "moi, je n'ai pas caché ma joie".
11:51 Donc c'est un rêve d'enfant.
11:54 C'est un rêve d'enfant qui se réalise, rencontrer Vincent Cassez,
11:57 rencontrer ces gens-là que je regardais quand j'étais petit
12:00 et que je n'espérais jamais rencontrer.
12:03 Aujourd'hui, je les rencontre et je me rends compte
12:06 qu'ils sont fans de moi, toute proportion gardée.
12:10 - Donc tu crois que c'est un passage à la pop culture.
12:12 - Oui, c'est ça.
12:13 Et du coup, c'est un rêve d'enfant.
12:16 - Et tu penses que tu pourras combiner un ou redonner les deux ?
12:19 - Oui, on est déjà dessus.
12:22 C'est l'objectif à court terme, combiner les deux.
12:26 - Donc on a bientôt Cédric Dombé, tête d'affiche dans un film ?
12:29 - Tête d'affiche, pas encore, je ne pense pas.
12:31 Mais en tout cas, dans un film, oui.
12:33 Un vrai film.
12:34 Ce n'est pas juste de la figuration,
12:36 ce n'est pas juste un petit rôle.
12:38 C'est un vrai rôle dans un film.
12:40 Et c'est le but, de faire les deux.
12:42 Je suis assez éclectique et j'ai cette fâcheuse tendance
12:46 de me surcharger et de penser que je peux tout faire.
12:50 Mais je pense que je peux tout faire.
12:52 - Est-ce que tu as des inspirations, des modèles,
12:55 des personnes que tu aimes suivre ?
12:58 - Non.
13:00 Je n'ai pas d'inspiration, pas de modèle.
13:03 Je trace ma propre voie.
13:05 Et j'espère laisser une trace indélébile
13:12 dans cet univers de la pop culture.
13:16 - Qu'est-ce que je peux te souhaiter, Cédric ?
13:19 - La réussite entre mes projets.
13:22 Et surtout, de jamais flopper.
13:24 Que ce soit médiatiquement, sportivement,
13:28 ou même dans ma carrière de comédien,
13:31 de jamais flopper.
13:33 De ne jamais être dans une grande sauce.
13:36 Ça, c'est ma phobie.
13:38 - Tu n'aimes pas l'échec ? Tu as trouvé l'échec ?
13:40 - Non, j'aime pas l'échec.
13:42 J'ai peur de l'échec.
13:44 Certaines personnes vont dire que c'est l'échec
13:46 qui te permet d'être...
13:48 Non, moi, j'aime pas l'échec.
13:50 Et il ne faut pas aimer l'échec.
13:52 Après, l'échec arrive forcément sur certains points.
13:54 Mais ce n'est pas pour autant qu'il faut aimer l'échec.
13:56 Il faut aimer la résultante de l'échec.
13:58 Qui est l'amélioration,
14:00 qui est le fait qu'on est mieux qu'avant,
14:03 le fait qu'on est beaucoup plus solide,
14:05 beaucoup plus dur.
14:07 Mais l'échec en soi-même, il ne faut pas l'aimer.
14:09 C'est l'échec qui fait qu'on s'améliore après,
14:11 pour ne pas retomber dans l'échec.
14:13 - Tu mets tout en place pour que ça n'y arrive pas ?
14:15 - Jamais.
14:17 - Très bien. Merci.
14:19 Sous-titrage Société Radio-Canada
14:21 [Musique]

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