• l’année dernière
Dans sa chanson, Nemo partage son propre parcours vers l'acceptation de sa non-binarité, transformant ainsi son expérience personnelle en un message universel de célébration de la diversité et de l'identité individuelle. Jean-Marc Richard, spécialiste de l’Eurovision, est notre invité.


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Musique
Transcription
00:00 Morax !
00:02 Donc j'ai une attache pour nos voisins romans.
00:05 On appelle ça l'escroquerie. C'est mon métier.
00:07 Je suis en bonne compagnie avec ça.
00:09 On dorme.
00:10 Je suis comore, vendeur de drogue.
00:12 Y'a Philippe Morax qui arrive dans votre rêve.
00:14 Je lui lève !
00:15 Ça va presque me faire oublier qu'il est 7h.
00:18 L'invité du matin.
00:20 À seulement 24 ans, Nemo, jeune artiste originaire de Biène,
00:24 représente la Suisse au 68ème concours Eurovision de la chanson
00:28 avec sa création de Code,
00:30 une fusion musicale audacieuse mêlant rap, drum'n'bass et opéra.
00:34 Sa participation symbolise bien plus qu'une simple opportunité musicale.
00:38 C'est un appel à l'authenticité et à l'amour de soi.
00:41 Dans sa chanson, Nemo partage son propre parcours
00:44 vers l'acceptation de sa non-binarité,
00:47 transformant ainsi son expérience personnelle
00:49 en un message universel de célébration de la diversité
00:53 et de l'identité individuelle.
00:55 Pour en parler ce matin, nous recevons le spécialiste de l'Eurovision.
00:59 Il s'appelle Jean-Marc Richard. Je suis super content de le recevoir.
01:01 Salut Jean-Marc.
01:02 Salut, très heureux d'être là.
01:03 Confortable, toujours, magnifique.
01:05 Et puis de vous accompagner dans une matinée,
01:07 en ce qui me concerne, pour un mec du soir et de la nuit à la radio.
01:11 C'est super.
01:12 Il n'y a pas longtemps que tu as raccroché et tu t'es levé tôt pour nous ce matin.
01:14 Avec plaisir.
01:15 Merci beaucoup.
01:16 On va voyager dans le temps, mon cher Jean-Marc, ce matin,
01:18 grâce à David Letart. Bonjour David Letart.
01:20 Bonjour Phil, bonjour Jean-Marc.
01:21 Merci d'être venu à la rescousse pour m'aider à parler de l'Eurovision et de cet artiste.
01:27 On l'a appris il y a quelques jours.
01:29 Nemo, comme le petit poisson, rien à voir.
01:32 Oui, non, rien à voir.
01:33 Mais au niveau international, les gens ont très vite crochet sur le prénom,
01:39 ont très vite crochet sur la musique aussi.
01:41 On en parlera tout à l'heure.
01:42 C'est une grande surprise, parce que nous-mêmes,
01:44 on ne s'attendait pas à ce qu'il soit placé aussi bien dans les favoris maintenant.
01:49 C'est une bonne surprise et je pense que c'est aussi une surprise pour la Suisse,
01:52 parce qu'on a quand même fait quelques années avec des balades.
01:55 Oui, tout à fait.
01:56 Ça change un peu.
01:57 On n'avait plus trop envie, je crois.
01:58 On se réveille.
01:59 Oui, effectivement.
02:00 Bon, allez, on parle de l'Eurovision.
02:01 Oui.
02:02 Bien sûr, Marc-Antoine Charpentier, le teudon, j'espère que je le dis bien, en ré majeur.
02:09 C'est la base, la base de tout.
02:11 La première gagnante du concours d'Eurovision de la chanson.
02:14 On est en 1956, on est en Suisse, à Lugano.
02:17 On fait un petit panorama, petit, des artistes suisses pour arriver jusqu'à des mots.
02:22 Là, c'est Lys Asiat avec "Refrain".
02:24 Elle fait également 8e en 1957 et 2e en 1958.
02:31 On est en France et là, elle prend la 3e place en 1961.
02:36 Franck-Adil Renziot, "Nous aurons demain".
02:44 On prend la 4e place et là, on est au Pays-Bas.
02:46 "La douleur vaudra bien mon ardeur"
02:49 Avec, bien sûr, Henri Dès et son titre "Retour".
02:54 Patrick Juvet était là aussi.
02:56 Avec "Je vais me marier", Marie, il finira 12e au Luxembourg.
03:04 Le groupe Bernois était en 1981 en Irlande pour représenter la Suisse.
03:07 C'est les recordman de participation.
03:13 Exactement, 4. Peter, Sue et Mark.
03:16 4 reprises et en 4 langues différentes.
03:19 Ça, c'est la Suisse.
03:21 Et 4, ils finiront 4e en Irlande.
03:23 La tribourgeoise, Carole Richan, en 1987.
03:25 On s'en souvient aussi.
03:27 Avec la fondue "Mathie Mathie".
03:31 Elle se placera 17e en Belgique.
03:34 La 33e émission de l'Eurovision, le 30 avril 1988.
03:42 Bien sûr, on s'en souvient tous.
03:44 Céline Dion, numéro 1 en Irlande.
03:46 C'est la dernière chanson francophone à remporter le concours.
03:49 Le remanche est aussi représenté à l'Eurovision.
03:52 Vous vous souvenez, ça aussi, Jean-Marc ?
04:00 À Lausanne, avec le groupe Furbaz.
04:02 Ils se placeront à 13e.
04:04 Autre Canadienne qui a tenté sa chance en Irlande pour la Suisse.
04:09 Elle a bien réussi à gagner du reste.
04:12 A quelques voix près, à Nicotin.
04:14 Moi, tout simplement, on est dans le 3e.
04:17 3e place, justement, pour elle.
04:19 Pas de finale pour lui.
04:21 Et franchement, un titre à oublier.
04:23 Avec un flop, quand même, il faut le dire.
04:27 C'était terrible, ça, pour nous.
04:29 On l'attendait comme favori et ça a été le flop total.
04:31 Pas de finale, donc c'était en 2007, en Finlande.
04:33 De Djibo, avec "Vampires Are Alive".
04:36 Pas de finale non plus pour lui, et pourtant, c'était pas mal.
04:39 C'était juste l'année où on parlait des fonds juifs.
04:44 Et ça tombait pas très bien.
04:46 Il pleut de l'or, disons, pour la Suisse.
04:48 Je pense que ça a joué, ça défaveur, quand même.
04:50 De Michael van der Heide.
04:52 C'était en 2010, au Danemark.
04:54 Et puis, elle pointera la 25e place en Allemagne.
04:56 Anna Rossi-Melli, avec "In Love For A While".
05:02 On est en 2011.
05:04 Elle sera représentée en 2019 par Luca Eli.
05:08 C'est le début des succès suisses.
05:10 C'est la 4e place.
05:12 Une nouvelle vague.
05:14 C'est le nouveau type de sélection.
05:16 She Got Me, en Israël, justement, 4e.
05:19 Et puis, aux Pays-Bas, c'est John Steers qui nous représentera.
05:23 Et là, on a gagné le jury.
05:26 Pour nous, c'était le meilleur gagné.
05:28 P3, en 2021.
05:32 Et le 22 en Italie, c'est Marius Baird, bien sûr.
05:35 Avec la série de balades.
05:41 C'est une balade...
05:43 Grand chanteur, quand même.
05:45 Magnifique.
05:47 Là, il sera 17e.
05:49 Et puis, l'an dernier, au Royaume-Uni, c'est Rébo Forard avec "What A Gun".
05:51 Lui aussi, très impressionnant.
05:54 On a découvert en Suisse romande plein de chanteurs allémaniques grâce à l'Europe, on sait déjà ça.
05:59 Absolument, c'est vrai.
06:01 On connaît un peu cette barrière des rushs artistiques.
06:03 Oui, absolument.
06:05 Et là, il recule, 20e au classement.
06:07 Il nous représentera cette année en Suède, bien sûr.
06:09 Némo.
06:11 À Malmö.
06:13 Troisième fois à Malmö.
06:15 C'est ma première fois dans les années 80 à Malmö.
06:17 La première fois que j'ai commenté à l'Eurovision, c'est les années 80-90.
06:22 Ça va faire 32 ans cette année, donc le calcul est assez vite fait, sans que ça ne nous l'ontére.
06:27 La dernière fois à Malmö, c'était avec la Fanfare de l'Armée du Salut, c'est ça ?
06:33 Non, ça c'était la deuxième fois à Malmö.
06:35 Ah pardon.
06:37 Alors, qui a dû changer de nom.
06:39 Parce qu'à l'Eurovision, des fois, il y a un certain nombre de choses qui font qu'on doit changer les paroles de sa chanson,
06:44 ou on doit changer de nom.
06:46 Et là, ils avaient dû changer de nom parce que c'était clair que dans le règlement de l'Eurovision,
06:50 on ne pouvait pas aller avec un nom d'une organisation religieuse.
06:54 Très bien, que des bons souvenirs.
06:56 D'ailleurs, toute l'histoire de l'Eurovision est dans ce bouquin, que je vais toujours dédicacer, je le garde précieusement.
07:03 David, Jean-Marc Richard, c'est le spécialiste de l'Eurovision.
07:08 Il n'y a pas mieux, en Suisse, en tout cas avec Jean-Marc Richard.
07:10 Il y a Nicolas Tannerre qui a co-écrit avec Marie Clapasson le livre avec moi,
07:14 qui est la mémoire vivante, on va dire.
07:17 Magnifique bouquin.
07:18 Il est encore plus jeune que nous, mais il a la mémoire vivante.
07:21 On a des chansons cette année ou quoi ?
07:23 C'est un truc complètement fou ce qui est en train de nous arriver.
07:26 C'est clair que quand on est arrivé avec John Steers,
07:28 parce qu'il faut savoir que John avait fait une première chanson pour une année où l'Eurovision n'a pas eu lieu.
07:33 Il a eu juste une émission de télévision.
07:35 Oui, c'est juste.
07:36 Et l'année d'après, il a refait.
07:38 C'est juste exceptionnel ce qu'il a fait.
07:40 Parce qu'il a refait une chanson qui était dans les chansons favoris, clairement, dès le départ.
07:44 Mais on s'y attendait tellement c'était bien.
07:46 On savait.
07:47 Et on savait aussi que John, sur scène, il était capable de faire quelque chose d'incroyable.
07:51 Mais là, cette année, on était plein de doutes aussi, parce que c'est quand même très particulier.
07:56 On a rarement eu une chanson comme celle-ci, qui à la fois est très porteuse musicalement,
08:03 mais qui a aussi un message.
08:04 Alors ce message, il est d'une grande intelligence.
08:07 Parce qu'aujourd'hui, c'est très compliqué de parler de sa différence,
08:12 de parler du fait qu'on est non-binaire ou queer ou autre,
08:15 sans qu'on vous reproche d'être un peu dans le walk habituel.
08:19 Sauf que lui, dans l'écriture de sa chanson,
08:22 il met toute la finesse et toute la sensibilité de "j'ai mis du temps à oser dire ce que je suis et qui je suis".
08:30 Et c'est beaucoup plus porteur que de revendiquer une identité.
08:35 Je pense que c'est normal qu'on revendique des identités et des différences.
08:39 Je pense que c'est essentiel pour les gens qui l'apportent,
08:41 et puis aussi pour qu'on soit plus tolérant et plus ouvert.
08:43 Mais lui, il n'est pas dans ce côté revendicatif.
08:45 Il est dans le côté "je me construis à travers de qui je suis vraiment
08:48 et j'ose partager ça avec les gens", sans leur mettre à la figure.
08:53 Je pense que c'est la première fois qu'on a ça,
08:56 une chanson dont le message est porteur,
08:58 et dont le contenu aussi musical est porteur.
09:01 Et c'est un beau travail, une fois de plus, du camp d'écriture,
09:04 parce qu'il y a un camp d'écriture qu'on organise chaque année avec la Suisse, la SSR et tout.
09:08 Et c'est une des chansons qui sort du camp d'écriture,
09:11 alors que cette année, dans les chansons qui étaient au final de la sélection,
09:15 il y avait beaucoup de choses internationales, énormément de choses.
09:17 - Ça a été un peu compliqué cette année pour trouver celui qui allait représenter la Suisse,
09:21 j'ai l'impression que c'était plus long que d'habitude.
09:23 - C'était plus long que d'habitude parce qu'on a voulu donner une autre dimension dans les sélections.
09:27 Parce qu'en deux mots, la première sélection d'abord c'est l'écoute de 400-450 chansons,
09:31 on est quelques-uns à le faire, on prend le temps,
09:33 puis ensuite il y a une cinquantaine de chansons qui sortent de ce premier sélection.
09:37 Il y a un panel jury et public, c'est très professionnel.
09:40 Le panel jury c'est des gens qui étaient dans les jurys de leur vision les années précédentes
09:44 et qui ont en général donné des bons points pour ceux qui ont gagné, et puis le public.
09:49 Et en fait, ce qu'on veut présenter ensuite à ce panel public et jury, c'est de l'image.
09:54 Parce que le problème de leur vision aujourd'hui, et ce sera encore plus cette année,
09:58 parce que la qualité des chansons cette année, pour l'instant, ce qu'on a entendu,
10:01 ce n'est pas extraordinaire, mais il va y avoir une grande différence avec le scénique.
10:05 Qu'est-ce qu'on fait sur scène ? Comment on interprète la chanson ?
10:08 Parce que c'est très facile de faire des super clips vidéo,
10:11 de faire des super vidéos et tout.
10:14 Même nous, on a une super vidéo, je pense que c'est la plus belle vidéo de ce concours.
10:18 Mais après, que fait l'artiste sur scène ? Comment est-ce qu'il interprète sa chanson ?
10:22 Ce qui reste essentiel pour le jury, c'est ça.
10:25 Donc on a voulu faire, on a pris plus de temps.
10:28 Donc on a demandé aux artistes qui étaient encore en compétition pour la dernière ou l'avant-dernière sélection
10:34 de venir chanter en live.
10:36 Et on leur a offert l'opportunité de le faire non seulement seul sur scène,
10:40 mais avec des danseurs, avec un décor.
10:42 Donc tout a été construit pour faire le show.
10:45 Parce que c'était ça aussi.
10:46 Parce que maintenant, la grande question que tout le monde se pose si on écoute la chanson,
10:49 par exemple la partie opéra, est-ce que c'est lui qui chante ?
10:52 Alors moi, je peux vous dire en primeur, parce qu'on n'en a encore pas parlé ce matin sur M,
10:56 oui, c'est lui. C'est lui en live.
10:59 Ce n'est pas une voix derrière, c'est lui en live.
11:02 Et ça veut dire que lui, vous verrez.
11:04 Alors je ne connais pas encore ce qu'ils vont faire sur scène,
11:07 ça sera vraiment sur le moment qu'on le saura.
11:10 Mais potentiellement, au niveau vocal, au niveau interprétation,
11:13 il est au top de top.
11:15 Les gens ne le savent pas encore.
11:17 C'est ça qui était intéressant pour nous.
11:19 C'est ça.
11:20 Parce que tu ne peux pas...
11:22 La chanson, ce n'est pas juste...
11:24 Tu ne peux pas juste être sur scène et chanter.
11:26 John Steele, c'était un exemple exceptionnel.
11:28 La chanson en elle-même était juste remarquable.
11:31 Mais s'il avait eu un scénique qui était en dessous de ce que les gens attendaient,
11:34 il n'aurait pas fini troisième.
11:36 Surtout, il n'aurait pas gagné le jury.
11:38 Donc il faut en mettre plein les oreilles et plein les yeux.
11:40 Il faut que ce soit à la hauteur de la prétention de la chanson.
11:43 Il ne faut pas non plus en faire trop.
11:45 Il y a des scéniques que j'ai vues dans les sélections nationales.
11:49 Franchement, je pense que s'il n'y avait pas de chanteur,
11:52 ce serait la même chose.
11:54 C'est tout le scénique qu'il fait.
11:56 Visiblement, à vous entendre,
11:58 il remplit toutes les cases pour être un bon candidat.
12:01 Oui, et puis il a cette expérience.
12:03 Il a 25 ans, mais là, il a une immense expérience.
12:05 Et Manique, c'est une star.
12:07 La barrière de Rushdie, chez nous, dans la musique,
12:09 elle est tellement présente.
12:11 C'est une star du rap.
12:13 Là, il chante en anglais.
12:16 Ça correspond à une période de sa vie où il a un peu laissé de côté le rap
12:20 pour faire un peu plus de pop,
12:22 mais un mélange aussi en anglais.
12:25 Mais si vous écoutez Nemo dans le rap,
12:28 il chante en suisse-allemand.
12:30 Et franchement, le suisse-allemand pour le rap, c'est top.
12:33 Non, mais c'est vrai.
12:35 Parce que tout le monde dit "mais qu'est-ce qu'on peut faire avec la chanson en suisse-allemand ?"
12:37 Il n'y a pas que Manu Mater ou Stéphane Aicher.
12:40 Le rap en suisse-allemand, allez écouter Blic,
12:43 allez écouter Louloduc, des gens comme ça.
12:45 Ça fonctionne bien.
12:47 C'est vrai, on dit "sourd", mais c'est suisse-allemand.
12:49 Moi, Khabita Bern, je le dis plus facilement, c'est suisse-allemand.
12:51 "Casse le caillou", c'est rien.
12:53 C'est un dialecte, c'est une langue.
12:56 Et quand on sait l'utiliser, on lui donne une certaine poésie.
12:59 Et dans le rap, c'est poétique.
13:01 Mais la question, c'est pourquoi est-ce qu'il ne fait pas en suisse-allemand ?
13:03 C'est son choix, parce que ça correspond à une période de sa vie
13:05 où il a envie de faire quelque chose de plus...
13:07 Il habite à Berlin, ce jeune homme,
13:09 qui est de Bienne,
13:11 donc peut-être qu'il y a un côté plus international.
13:13 C'est un passionné de mode.
13:15 Si vous allez sur Instagram, vous verrez aussi que sa soeur est une grande photographe,
13:17 une grande couturière, enfin, modiste.
13:21 Et il y a un truc chez lui
13:23 autour du fashion, de la mode.
13:27 Vous savez, c'est très intéressant, c'est comment
13:29 tu existes à l'intérieur
13:31 tout en montrant des choses à l'extérieur.
13:33 - On va continuer d'en parler et découvrir cet artiste.
13:35 Très intéressant.
13:37 On a nos chances, alors.
13:39 Il est très optimiste sur la cliche.
13:41 - Maintenant, dans les paris,
13:43 il est quatrième.
13:45 Et devant lui, il y a évidemment des monuments.
13:47 Il y a la chanson italienne, il y a la chanson ukrainienne,
13:49 il y a une chanson croate.
13:51 J'attends de voir ce que ça donne sur scène.
13:53 Elle est vraiment bien, cette chanson, mais sur scène, je suis un peu sceptique.
13:55 Mais je pense qu'on a nos chances,
13:57 en tout cas, d'être dans les cinq premiers.
13:59 Et puis, notre problème, à nous, c'est qu'on doit passer
14:01 la demi-finale, qui est une demi-finale
14:03 où seul le public vote.
14:05 Et ce n'est pas une chanson qui rassemble
14:07 énormément. Elle peut cliver pas mal
14:09 aussi dans le public.
14:11 Mais en même temps, le message est assez clair.
14:13 Et puis, il sera dans une demi-finale où on espère
14:15 que cette demi-finale sera un peu sereine.
14:17 Parce que normalement, c'est la demi-finale où il y a Israël aussi.
14:19 Ça risque d'être un peu tendu. Ça va beaucoup se focaliser,
14:21 je pense, sur cette problématique.
14:23 Israël là, pas là, etc.
14:25 - C'est donné de la peine.
14:27 - Ça va presque me faire oublier qu'il est 7h.
14:29 - L'invité du matin.
14:31 - De retour sur le plateau,
14:33 en direct avec Jean-Marc Richer, qui nous fait le plaisir
14:35 d'être avec nous pour parler d'Eurovision,
14:37 Eurovision 2024 et du Suisse NEMO
14:39 qui représentera la Suisse
14:41 cette année à Malmeux,
14:43 on le disait tout à l'heure.
14:45 David Letart, on va continuer de parler
14:47 un petit peu de cette édition
14:49 de 2024 avec
14:51 nos voisins français et Slimane.
14:53 - Avec quelques extraits,
14:55 je propose qu'on écoute Slimane.
14:57 Il est le premier à avoir dévoilé ce fait.
14:59 Le titre et le clip.
15:01 - À mon avis, un peu tôt.
15:03 - C'est trop tôt.
15:05 - Mon amour, Slimane,
15:07 des chances d'aller peut-être
15:09 un peu plus loin que Lazara.
15:11 Elle a fini 16ème en 2023.
15:13 - La France, ils l'ont un peu en travers la gorge depuis l'année passée.
15:15 Ils veulent absolument gagner.
15:17 - C'est vrai que Slimane...
15:19 - Moi je pense qu'il est, dès le départ,
15:21 très bien classé. Il est toujours très bien classé dans les paris.
15:23 Je pense qu'effectivement, il peut créer une surprise.
15:25 Parce que si à un moment donné, il y a un espèce de grand chaos,
15:27 puis lui il arrive avec cette chanson.
15:29 Une chanson absolument splendide.
15:31 Surtout, il l'interprète.
15:33 C'est ce qu'on disait sur le scénic, il va être tout à fait à la hauteur.
15:35 Donc il pourrait l'italienne aussi.
15:37 La chanson italienne aussi.
15:39 - Oui, on va en parler justement.
15:41 - C'est les deux chansons qui peuvent sortir du lot à un moment donné.
15:43 Je pense que c'est l'année où les Français
15:45 ont le plus de chances.
15:47 Même si je pense que
15:49 elle a été beaucoup entendue.
15:51 Que des fois, ça lasse un peu les gens.
15:53 Puis que c'est les chansons qui arrivent plus tard.
15:55 Je parle du public.
15:57 Je pense que le jury va avoir beaucoup de...
15:59 - Même s'il se classe au-delà de la 16ème place,
16:01 je ne pense pas qu'il fera un bas d'honneur à la fin.
16:03 Voilà, peut-être.
16:05 - Oui, c'est ce qu'avait fait Lazara.
16:07 C'est un débat toujours.
16:09 - C'est un débat en clôt le débat.
16:11 - C'est parce qu'elle avait des longs ongles.
16:13 - Oui, c'est ça. Un mouvement de la main tempestueux.
16:15 - Mais très bon titre à part ça.
16:17 - Moi j'ai adoré ce titre.
16:19 Pour les bookmakers,
16:21 on en parlait en place numéro 1.
16:23 Baby lasagna, justement.
16:25 - On verra ce que ça donne sur scène.
16:27 C'est un peu chaotique.
16:29 - Là, on est entre de la rock, du techno.
16:31 Le titre a déjà franchi
16:33 le cap du million d'écoutes.
16:35 - Ça fait le buzz.
16:37 - Ça aide beaucoup pour le vote public.
16:39 - Oui.
16:41 Je ne sais pas si on est entre du génie
16:43 ou du mauvais goût.
16:45 Je pencherais, tel que je l'ai vu là,
16:47 je suis plus dans le mauvais goût que dans le génie.
16:49 Mais je pense que le type assure quand même vachement.
16:51 - Rihann T. Tagliati.
16:57 - Ça ne sera pas guidé pour l'image de l'Eurovision,
16:59 qui n'a pas toujours une bonne image à l'extérieur.
17:01 C'est une chanson comme ça qui gagne.
17:03 - Là, elle aussi figure dans les favoris.
17:05 Olly Alexander avec Dizzy.
17:13 - C'est un groupe "Years and Years".
17:15 Un titre qui se place, je crois,
17:17 numéro 7.
17:19 Là, le Royaume-Uni aussi, je pense qu'ils reviennent.
17:21 - Ils reviennent en force.
17:23 - Les Royaume-Uni et la France sont bien revenus cette année.
17:25 Contrairement à l'Allemagne qui a un peu plus de problèmes.
17:27 Et l'Italie aussi est revenue depuis quelques années.
17:29 - Oui.
17:31 - Il y a toujours des bons résultats.
17:33 Mais là, je pense que les grands pays reviennent.
17:35 C'est bien.
17:37 - Elle a gagné le concours de San Remo cette année.
17:39 Vous en parlez Jean-Marc Richard.
17:41 - Oui.
17:43 - On a déjà sa petite plusieurs scènes.
17:47 Ça assure.
17:49 Je pense que ça peut être la chanson qui gagne.
17:51 - Très bonne place.
17:53 - Il y a plein d'autres extraits.
18:05 Je voulais terminer par un dernier.
18:07 Sauront-ils l'art, finalement ?
18:09 - Je ne sais pas.
18:11 - C'est chez eux quand même.
18:15 - Oui.
18:17 - Ça fait 50 ans qu'ils ont gagné.
18:19 - Le Grand Prix de l'Eurovision en 1974.
18:21 Alors il y avait des bruits.
18:23 Des fantasmes.
18:25 Je dirais qu'ils vont revenir à Malmö.
18:27 Plutôt un fantasme.
18:29 - Je ne suis pas sûr que les 4 soient là.
18:33 Je pense que les 2 garçons seront vraisemblablement là.
18:35 D'une manière ou d'une autre.
18:37 - Oui.
18:39 - Ils sont toujours très impliqués.
18:41 Je ne suis pas sûr qu'ils viennent les 4.
18:43 Ou alors il y aura peut-être un extrait de leur spectacle à Londres.
18:45 - Oui.
18:47 - L'histoire d'Abbas est quand même une histoire incroyable.
18:49 Quand ils ont gagné l'Eurovision,
18:51 en Suède, ils ne faisaient pas l'unanimité.
18:53 C'était Flower Power.
18:55 Plutôt à l'époque de la Suède.
18:57 C'était totalement inattendu.
18:59 Là, on peut dire que c'est un groupe
19:01 qui a plein de gens qui ont explosé
19:03 grâce à l'Eurovision.
19:05 Même si Céline Dion, parfois,
19:07 le contestait un peu,
19:09 elle le conteste de moins en moins.
19:11 Céline Dion, elle a gagné pour un point.
19:13 C'était donc une carrière,
19:15 ça peut se jouer à pas grand-chose.
19:17 On raconte dans le livre, justement,
19:19 comment sa valeur musicale
19:21 a pris une dimension incroyable
19:23 après la victoire.
19:25 D'abord à Morges, quand elle a gagné la sélection suisse.
19:27 Puis ensuite au niveau international.
19:29 Et Abbas, dans le livre,
19:31 il est préfacé par Björn.
19:33 Il raconte l'importance de l'Eurovision.
19:35 Mais il dit aussi une chose intéressante.
19:37 Pour lui, l'Eurovision, c'est l'Europe.
19:39 Il faut faire très attention
19:41 de rester dans une Europe de la paix.
19:43 Il était, à sa façon, un peu visionnaire.
19:45 Dans une Europe de la paix,
19:47 dans une Europe des nations
19:49 qui se unissent, qui se rassemblent.
19:51 Plutôt que d'être dans ce qu'on peut vivre
19:53 aujourd'hui en partie.
19:55 Voilà, c'est ça.
19:57 Je pense que c'est ça, le message européen.
19:59 Ce qui est intéressant, c'est que les gens disent
20:01 l'Eurovision, l'Azerbaïdjan,
20:03 l'Arménie, etc.
20:05 Mais en fait, l'Eurovision a toujours été...
20:07 Il y a le foot aussi.
20:09 L'Eurovision a toujours été un peu en avance
20:11 sur cette "grande Europe"
20:13 qu'on ressent bien. L'importance de cette Europe
20:15 avec l'Estonie, la Lettonie maintenant.
20:17 Avec la Finlande aussi,
20:19 où il y a une pression par rapport à...
20:21 Je pense que c'est à l'image...
20:23 Je pense que cette année, c'est intéressant parce que
20:25 on sent vraiment qu'il y a une volonté
20:29 de sortir un petit peu
20:31 des chansons tristes,
20:33 des chansons balades.
20:35 Je pense que ça correspond à une envie
20:37 de la part des gens. C'est pour ça que la chanson "Croate",
20:39 je pense qu'elle fait partie des favoris.
20:41 Parce qu'elle épouse...
20:43 - Elle les appuie. - C'était un peu...
20:45 L'Ordi, c'était un peu la même chose. C'était une année aussi
20:47 comme ça. Sauf que l'Ordi, c'était vraiment de grande qualité.
20:49 Puis c'était... Ça reste un groupe de hard rock
20:51 très présent.
20:53 Mais moi, je pense que c'est ça. C'est une année où...
20:55 Tout le monde dit "mais qu'est-ce que c'est, toutes ces chansons
20:57 cette année ?" Mais il y a beaucoup. Il y a même la Hollande
20:59 qui a fait une chanson "Europa Papa"
21:01 qui est finalement assez...
21:03 C'est une déconne, quoi. Mais je pense que
21:05 au niveau musical, les gens ont besoin
21:07 de ça. - Oui, sortir cette période anxiogène, justement.
21:09 - Voilà, c'est ça. Sortir un peu de ça.
21:11 - Pour revenir un petit peu en arrière, on parlait de l'Italie
21:13 qui est revenue en force. Maneskin, c'est un groupe qu'on a
21:15 véritablement découvert à l'Eurovision. On ne les connaissait
21:17 pas vraiment avant. Dans le cas de la France,
21:19 cette année, avec un Slimane qui est connu,
21:21 qui a déjà pignon sur rue, si je peux dire.
21:23 - Il a pignon sur rue dans la francophonie.
21:25 Mais ce n'est pas risqué pour un artiste comme ça
21:27 de se retrouver... - Pas tant que ça.
21:29 Parce que finalement, on passe
21:31 de quelques dizaines de millions
21:33 en France à des centaines de millions
21:35 de spectateurs et de téléspectateurs.
21:37 Donc je pense que ce n'est pas si risqué que ça.
21:39 Je pense qu'il faut juste
21:41 faire attention à une chose. C'est qu'on
21:43 pense toujours dans le pays que comme on a
21:45 un artiste star et qu'on est
21:47 une grande vedette, comme
21:49 Patricia Cass. Patricia Cass, elle est terminée dans
21:51 les 10, mais tout le monde disait "elle va gagner"
21:53 parce que c'est Patricia Cass. Mais ce n'est pas
21:55 les mêmes cultures. C'est-à-dire, oui,
21:57 cette France-là,
21:59 dans les pays de l'Est, par exemple,
22:01 elle est très appréciée. La France
22:03 de la chanson. La France
22:05 de Piaf. La France...
22:07 Donc ils vont avoir beaucoup de voix, les Français,
22:09 avec certains pays.
22:11 Mais ce n'est pas tout à fait la même culture. C'est-à-dire que si vous dites
22:13 "Slimane", que vous allez en Serbie, ou même
22:15 que vous allez en
22:17 Estonie ou en Lettonie, et que vous dites "Slimane",
22:19 personne ne le connaît. - Personne ne le connaît, oui.
22:21 - Donc c'est ça toute la différence.
22:23 Il est très connu chez nous, il va faire des voix chez nous,
22:25 du public, c'est clair. Il est très connu aussi
22:27 en Belgique. Mais
22:29 c'est ça, on peut venir...
22:31 Souvent, les artistes qui viennent
22:33 d'autres pays, c'est des méga-stars dans leur pays.
22:35 Je pense que l'Albanie, ils viennent de l'Ouest, avec des chanteurs
22:37 qui sont des chanteuses, qui sont des méga-stars dans leur
22:39 pays. Et on discute souvent
22:41 avec les commentateurs des autres pays,
22:43 et ils le disent comme nous,
22:45 "Attention, c'est des méga-stars chez nous."
22:47 Mais ça ne veut pas dire
22:49 que parce que c'est des méga-stars chez nous,
22:51 elle va faire un résultat
22:53 européen. - Ça c'est culturel. - C'est vraiment, à mon
22:55 avis, la chanson et la
22:57 prestation qui va faire la différence. Je pense que
22:59 Slimane, il est l'italien aussi, ils sont vraiment
23:01 très à la hauteur, mais est-ce que ça va suffire
23:03 par rapport à l'envie que les gens
23:05 ont que ça bouge un peu ? - Et puis on ne gagne pas l'Eurovision
23:07 comme on gagne The Voice, c'est ça.
23:09 - Alors, ça c'est sûr que non, et puis
23:11 c'est vrai que les gens qui sont
23:13 sectionnés pour participer à l'Eurovision,
23:15 ils ont déjà fait 14 étapes de The Voice
23:17 dans chaque pays. Ils ne sont plus
23:19 à ce niveau-là, enfin je ne dis pas que c'est
23:21 un niveau intéressant, The Voice, mais c'est
23:23 la genèse. Et John, on a vu
23:25 qu'il avait fait The Voice, mais John avait déjà
23:27 aussi toute une carrière
23:29 dans ce pays qui est le nôtre,
23:31 et ça suffit de parler.
23:33 Souvent des pays comme la Belgique, ils envoyaient
23:35 systématiquement le chanteur qui avait gagné
23:37 à The Voice, mais c'est pas possible.
23:39 - Merci beaucoup Jean-Marc Richard
23:41 d'être venu ce matin nous parler
23:43 de cette, si bien de cette
23:45 édition Eurovision
23:47 2024.
23:49 Tu viens nous trouver bientôt avec Némo ?
23:51 - Oui, avec grand plaisir, comme on l'a fait l'année dernière.
23:53 - Avec grand plaisir aussi. - Il sera en tournée
23:55 en Suisse romande et on passera
23:57 chez vous. - Voilà, et puis
23:59 on aimerait bien pouvoir
24:01 gagner une fois, comme on a fait un moment
24:03 où on n'a pas gagné. - Moi aussi.
24:05 Je disais tout à l'heure, quand on a
24:07 entendu le premier vote
24:09 pour John, il y a quelques
24:11 années, et qu'on a entendu Switzerland 12th
24:13 run, je pense qu'on a pété la cabine avec Nicolas
24:15 Tannerre et avec Joseph Gorgonny.
24:17 Donc si on pouvait casser la cabine encore
24:19 une fois avec quelques 12 points
24:21 et même gagner, ce serait quand même
24:23 bien. Je pense que la Suisse le mérite
24:25 parce que tout le travail qui est fait
24:27 et y compris musical,
24:29 avec le camp d'écriture, avec les sélections,
24:31 c'est un immense travail que font nos collègues
24:33 de SRF maintenant depuis quelques années,
24:35 ce serait bien que ce soit un peu récompensé.
24:37 - Et puis mince, tout a commencé ici quand même.
24:39 - Et on rappelle que
24:41 l'éurovision était inventée par Marcel Besançon
24:43 qui était le directeur de la télévision
24:45 et de la radio à l'époque
24:47 et qui a eu cette idée de
24:49 réunir la Suisse avec le reste
24:51 du monde, de l'Europe en particulier
24:53 et qui a eu cette idée alors qu'on
24:55 était dans la sortie de la Deuxième Guerre
24:57 mondiale, dans les années 50.
24:59 Il s'est dit,
25:01 les gens ont dit que c'était un peu une copie de San Remo.
25:03 Non, non, non, lui vraiment dans son idée,
25:05 lui qui venait de la campagne
25:07 vaudoise, qui n'était pas nécessairement
25:09 de ce milieu là, il a dit avec la musique
25:11 on va rassembler les gens. Maintenant il faut qu'on se rassemble,
25:13 on doit reconstruire
25:15 l'Europe, on le fera avec la musique
25:17 et c'est une idée suisse.
25:19 - C'est une belle idée. - Le plus grand concours au monde.
25:21 Rappelez-vous juste que le 7 mai aura lieu
25:23 la première demi-finale, le 9 mai
25:25 la deuxième et on sera sur le 11 mai
25:27 grande finale à Malmö en Suède.
25:29 - On peut dire RTS2, RTS2, RTS.
25:31 - Oui tu peux le dire, pas de soucis.
25:33 - Très bien, merci beaucoup Jean-Marc.
25:35 - Merci à vous.
25:37 - Merci à vous.
25:39 Elle est meilleure !
25:41 Né-ya !

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