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00:00 Vous avez donc cette sœur, Evelyne, dont vous êtes très proche.
00:02 Vous évoquez son homosexualité dans le spectacle,
00:05 dans une séquence assez drôle.
00:08 À l'inverse, vous parlez peu de sa santé,
00:10 elle qui est atteinte d'une maladie dégénérative, si je ne me trompe pas.
00:14 Comment avez-vous réagi quand vous avez appris pour cette maladie ?
00:17 J'en parle pas comme je ne parle pas du suicide de mon frère à tout bout de champ,
00:23 parce que ce n'est pas là-dessus que je voulais me construire
00:26 et ce n'est pas là-dessus que je voulais qu'on me connaisse.
00:27 C'est difficile de faire rire, c'est facile de faire pleurer.
00:29 Je voulais avoir le défi de savoir faire rire.
00:32 Et maintenant que c'est le deuxième spectacle
00:34 et qu'effectivement on me parle un peu plus de mon intimité et de moi,
00:37 parce que les gens veulent me connaître, je donne des choses de ma vie.
00:39 Mais c'est ce qui m'a construit, c'est ce qui fait que je suis ce que je suis aujourd'hui.
00:42 Et tout le monde, il n'y a pas que moi, mais tout le monde vit des drames.
00:45 On a tous notre route qui est jalonnée de drames, de décès, c'est la vie.
00:50 Mon frère est parti beaucoup plus tôt que prévu,
00:52 il a fallu le faire avec, il y a eu des enfants.
00:54 Mes parents, ce n'est pas dans l'ordre des choses de perdre un fils, je pense.
00:57 Je ne veux pas regarder dans le rétroviseur, moi je veux regarder devant.
01:00 Sinon, je n'aurais jamais rebondi et je me serais coupé les bras.
01:03 Et ma sœur, c'est pareil, elle a une résilience.
01:05 Donc c'est une maladie qui s'appelle syndrome de Sharpe et elle s'est adaptée à sa vie.
01:10 Et on ne se plaint pas, on profite justement, ça nous permet d'apprécier tout ce qu'on vit.
01:15 Et on a toujours partagé beaucoup de choses, notamment le secret de l'homosexualité,
01:18 au moment où on ne pouvait pas le dire parce qu'elle a fait son coming out avant moi
01:21 parce qu'elle est plus âgée, mais avant qu'elle le fasse,
01:24 je savais qui elle l'était et elle savait ce que je l'étais.
01:26 Parce qu'on sentait bien qu'on était différents.
01:28 Mais ça ne se disait pas aussi facilement qu'aujourd'hui,
01:30 bien qu'il y ait encore beaucoup de progrès à faire.
01:32 Mais à l'époque, c'était une bombe de dire ça.