• il y a 9 mois
Tristane Banon, romancière, essayiste et éditorialiste à Franc-Tireur, était l'invitée de BFMTV ce mardi matin. 

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Transcription
00:00 On sépare ou pas ? On peut séparer ou pas les deux ?
00:02 Chacun est libre en son âme et conscience de ne pas séparer ou de séparer.
00:09 Je n'ai pas à dire à quelqu'un où il doit mettre son temps et son argent
00:12 en allant voir un film, en lisant un livre, en lisant...
00:15 Je crois que le ministre avait à citer l'exemple de Céline dans le reste de son interview,
00:20 mais il y en a plein d'autres.
00:21 Ça, ça ne se juge pas.
00:22 Qu'une femme, parce qu'elle se sent heurtée par la possibilité
00:26 que quelqu'un soit ou non un violeur, un agresseur sexuel ne veuille pas aller voir ce qu'il fait,
00:30 c'est son problème et je n'ai pas à juger ça.
00:32 Il y a ceux qui programment.
00:34 En revanche, décider parce qu'on se sent heurtée qu'il ne faut pas que la personne sorte son œuvre,
00:43 qu'il ne faut pas que les distributeurs distribuent un film,
00:45 qu'il ne faut pas qu'un éditeur édite un livre, ça, ça devient de la cancel culture,
00:49 ça, ça devient une sorte de terrorisme intellectuel qui, à mes yeux, n'est pas acceptable.
00:54 On ne décide pas à la place des gens de leur liberté d'aller voir ou non une œuvre.
01:00 Vous allez encore vous mettre à dos une bonne partie des féministes ce matin
01:03 qui considèrent qu'il faut aller plus loin que ce que vous dites là.
01:05 Mais peut-être, mais en revanche, je pense en plus que c'est faire insulte à l'intelligence des gens.
01:10 Chacun est capable soi-même de décider s'il va voir ou non une œuvre.
01:14 Moi, il y a des artistes dont je ne vais pas écouter la production.
01:20 Il y a des artistes dont je ne vais pas voir les œuvres
01:23 parce que la personne qu'ils sont par ailleurs ne me convient pas.
01:31 C'est ma liberté.
01:32 Mais en revanche, je n'accepterai pas que par principe, parce qu'on se sent heurté,
01:37 on impose sa sensibilité et ses opinions au plus grand nombre.
01:43 Oui, je pense que c'est une forme de...
01:45 La cancel culture, je trouve que c'est quelque chose qui n'est pas acceptable.
01:49 - Mais est-ce qu'il faut continuer à faire travailler les acteurs ?
01:52 - Ça dépend, si. - Ou financer leurs films ?
01:54 - Mais il y a une règle très simple.
01:55 Est-ce que le fait de les faire travailler met en danger des femmes ?
01:59 Je l'ai dit, il me semble que c'était sur ce plateau.
02:02 Vu ce que l'on sait et qui ne nuit pas à la présomption d'innocence de M. Depardieu,
02:07 je ne suis pas choquée qu'on ne le mette plus sur des plateaux.
02:10 Ça n'est pas de la cancel culture, c'est du chômage pour faute grave.
02:14 En revanche, je suis choquée qu'on empêche de voir ses films,
02:18 qu'on décide de ne plus les programmer parce que ça ne met en danger personne.
02:21 - Ça annule le film de Benoît Jacot à la Cinémathèque, par exemple, la semaine prochaine ?
02:25 - Mais de la même façon que ça puisse heurter des personnes, je peux l'entendre,
02:30 mais la dictature du ressenti, ça n'est pas quelque chose, je pense,
02:34 qui est acceptable et qui est souhaitable dans la société.
02:37 Mais je peux parfaitement entendre et parfaitement comprendre
02:40 que ça heurte des militantes, que ça heurte des femmes, voilà.

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